dimanche 27 septembre 2009

On est tous sur le piedestal de quelqu'un

Je ne suis pas certaine que j’aime oublier. Même les livres que je me souviens avoir aimés, j’en oublie l’histoire. Les films aussi. Par exemple Katherine Pancol, je me souviens de son nom, comment elle l’écrit. Je me souviens que j’avais aimé ses livres, mais lesquels? En ces années-là, j’achetais alors je peux descendre au sous-sol, je regarde : Moi d’abord, à l’intérieur j'avais écrit: septembre 1980, ensuite, La Barbare: juillet 1982. Même en relisant la quatrième de couverture, ça ne me dit rien. J’ai dû en lire d’autres que j’ai fait venir à la bibliothèque. Dans sa bibliographie, il me semble que Scarlett si possible me dit quelque chose.

Jeudi, j’ai acheté Les yeux jaunes des crocodiles et La Valse lente des tortues. Je me les garde pour un voyage de sept heures en avion. Un aller, un au retour???

Les relirais-je tous? Probablement pas, parce que sinon, je devrai en relire beaucoup d’autres également : Marie Cardinal, Annie Leclerc, Hervé Bazin, Anne Hébert, Julien Green, Simone de Beauvoir, etc. Non, il faut vraiment que je règle ce problème, que j’y réfléchisse. Soit me demander pourquoi j’oublie, soit me demander si c’est important que je n’oublie pas, soit laisser aller, faire confiance à la vie. Être dans le présent et ne pas passer mon temps à revivre le passé. Non que je crains que ma mémoire me fasse défaut, quoique… mais ne voudrait-on pas aimer encore ce qu’on a aimé. Peut-être que c’est ça aussi aimer : on se souvient qu’on aime mais on oublie les raisons, les détails qui nous ont mis cet amour dans le cœur. Cultiver cet amour en achetant d’autres livres des auteurs appréciés, ce serait déjà ça. Comme on entretient une amitié en communiquant de temps à autre avec l’ami(e).

Toujours est-il que du blogue de Nathaly Dufour au Blablablog de Katherine Pancol, je n’ai fait qu’un clic. Je me suis permis d’écrire un petit courriel à l’auteure admirée. Et voilà que ce matin, wow ! elle me répond. C’est fou ce qu’on peut mettre certaines personnes sur un piédestal. Dans l’autre siècle, j’ai déjà reçu quelques lettres de lectrices et j’avais répondu, ce qui les avait surprises. Peut-être sommes-nous tous sur le piédestal de quelqu’un?

Bon, je vais quand même relire en diagonale quelques pages de Moi d’abord et de La Barabare. En attendant d’être dans l’avion.
(image empruntée à Renaud-Bray)

samedi 26 septembre 2009

Ecrire ou ne pas écrire?

Il doit y avoir un truc qui ne fonctionne pas chez moi: j'aime écrire, mais dès que c'est difficile ou que ça prend trop de temps, je passe à autre chose. Il faut que ce soit court, vite fait (bien fait par contre). J'ai trop travaillé dans un journal, moi. Et je ne peux même pas prétendre que c'est parce que je n'ai pas le temps.

Et pour m'aider à m'achever, j'ai lu un blogue ce matin (celui-là>>>) et comme je pense que c'est français, de France, je me dis qu'au Québec, c'est pire encore. Un autre truc qui ne fonctionne pas chez moi: je m'entête, je ne me connais pas ou je suis masochiste? Gens rêveurs, gens d'espérance, gens de confiance en vous, ne lisez pas ce blogue, pas le mien, celui du monsieur qui donne six bonnes raisons de ne pas écrire un roman! En tout cas, pas un matin où vous aurez un petit doute sur votre capacité d'écrire. Pourtant il y a là quelques bonnes idées.

Donc aujourd'hui samedi: lavage, budget, monter dans le grenier pour étaler les 10 ballots de laine isolante achetés hier. Vous voyez, où est l'écriture dans cette liste?

(photo empruntée à
Moisson Montréal)

jeudi 24 septembre 2009

Blogue ou site Internet?

Ce matin, en parlant de mes sites Internet de voyages à remonter, je me suis posée la question : finalement un blogue est-ce mieux qu’un site Internet?

La question mériterait un peu de recherches pour savoir ce que d’autres en pensent, un long billet avec tout plein de pour et de contre. Finalement je n’ai lu qu’un … blogue et les commentaires sur le sujet. Celui-ci>>> Ça m’a suffit pour me faire une idée. La réponse : ça dépend.

Ça dépend du but recherché : faire connaître une entreprise, faire connaître des services à offrir, présenter des produits, se trouver des amis, échanger des idées, des expériences, offrir de l’information?

Ça dépend de vos qualifications : sait-on monter un site? plus facile de créer un blogue, mais encore faut-il être assidu et y écrire souvent, être capable de gérer soi-même son blogue, l’alimenter.

Ça dépend de vos moyens : un blogue ne coûte rien… que du temps. Quoique Wordpress se vante d’offrir une plateforme qui commence sérieusement à ressembler à un site, visuellement parlant en tout cas. Un site, si on le veut professionnel, finit par coûter de l’argent, ne serait-ce que le nom de domaine, indispensable à qui veut jouer dans la cour des grands.

En ce qui me concerne personnellement, je crois que le site est plus statique et le blogue plus dynamique, ce dernier bouge plus souvent. Il bouge tellement que les internautes ne lisent que le billet du jour. Quand je publie deux billets le même jour, je suis presque certaine que seul le dernier apportera plus de commentaires. Les autres billets se perdent dans la nuit des temps. Pas tout à fait grâce à Google qui peut les retrouver selon les mots-clés libellés choisis lors d’une recherche. Il bouge tellement avec tous les liens que l’on y dépose que ça part de tous les côtés et on se souvient plus où l’on va et d’où l’on vient. Mais quand il s’agit de chercher une information, un service, un produit, je ne fouille pas dans un blogue, je cherche un site. Si je veux lire une opinion, rencontrer d’autres internautes qui aiment les mêmes sujets que moi, je cherche un blogue.

Comme je suis capable de monter des sites (pas des professionnels à 3,000 $ CAN), je considère que les deux se complètent très bien. Quand l’artiste-de-nos-pinceaux veut inviter un galeriste à voir ce qu’elle fait, elle ne lui dit pas d’aller lire son blogue, mais d’aller visiter son site.

J’aurais bien voulu que ce blogue soit partie intégrante de mon site ou de celui de l’artiste-de-nos-pinceaux, mais mon logiciel WebCreator ne le permet pas facilement, une fonction que je n’ai pas vraiment comprise encore, donc pour l’instant les deux ont l’air séparé avec des liens pour qui veut bien cliquer dessus. Je me dis que ceux qui sont vraiment intéressés trouvent toujours.

Qu’en pensez-vous: blogue ou site?

(Images: mon bloque et mon site)

Le merveilleux monde des sites Internet


Septembre s’achèvera non sur l’écriture de l’auteure-de-nos-stylos ni sur la sculpture de l’artiste-de-nos-pinceaux, mais sur la graphiste-de-nos-exactos (bon c’est seulement pour la rime parce qu’il y a belle lurette que la graphiste que je suis, autant sinon plus qu’auteure, ne se sert plus d’exactos, moi qui l’ai tant aimé et les choisissais avec autant de soins que l’auteure peut choisir ses stylos).

Ce matin donc, j’ai consulté le blogue de Blogger au bout du doigt et j’ai pris son idée d’empêcher les gens de copier les textes de mon blogue. Non que mes billets soient si intéressants qui méritent d’être copiés, non plus que les internautes se ruent vers mon blogue pour le lire, mais comme ça pour apprendre encore et encore ce code mystérieux du merveilleux monde html, java, etc. Puis, je sais qu’ensuite, je vais continuer à patauger dans les logiciels suivants :
jalbum pour réaliser des albums photos plus beaux, graphiquement parlant, que ce que peut nous offrir Picasa que je n’aime pas parce qu’on doit héberger nos photos sur Internet alors qu’avec Jalbum, je peux héberger où je veux. Le site est en anglais, mais vous pouvez télécharger le petit logiciel gratuit en version française. Et il y a un forum en français qui m’aide plus ou moins.
webcreator pro 5 que j’ai reçu en cadeau et que je ne recommande qu’à ceux et celles qui voudraient faire un site Internet très simple. Oui, il me déçoit surtout parce que le manuel d’instructions est très très limité et ils en sont à la vingtième mises à jour. Vous avez déjà acheté un logiciel qui fasse autant de mises à jour après votre achat? Déception du côté des photos surtout et de la longueur des pages, d'où l'utilisation de jalbum. Fervente de Frontpage que j’ai eu du mal à apprendre, qui n’existe plus, qui a l’air d’être remplacé par Expression 2 à un prix que je ne peux m’offrir, je n’ai pas retrouvé chez Web Creator toutes les applications auxquelles j’étais habituée avec Frontpage. Et surtout le langage html, malgré ce qu’en disait le site, n’est pas accessible, c’est plutôt du javascript auquel je ne connais absolument rien. Je m’aventure donc avec Notepad++ qui me donne accès à tous les codes des sites Internet (vous savez quand vous cliquez avec le bouton droit de la souris et que vous « afficher la source »)

Finalement quand les pages que je suis en train de monter seront prêtes, je les enverrai chez mon hébergeur iweb avec le logiciel FTP gratuit de Filezilla.

Tout ça pour remonter mes sites de voyages parce que Geocities chez qui mes carnets sont hébergés gratuitement depuis quelques années, ferme ses portes (article ici). Je ne me souviens plus quand, mais j’ai déjà refait les sites importants, dont le mien. Il me reste les pages de voyages qui sont encore visibles sur Geocities (voir ici), mais pour combien de temps…

C’était mon heure matinale de graphiste-de-nos-exactos qui s’est aventurée dans ce monde complexe de sites Internet. Un monde qui change si rapidement qu'elle se demande parfois pourquoi elle y a mis les pieds, parce qu'elle s'y arrache souvent les cheveux. Un monde dans lequel elle n'est pas tombée quand elle était petite.

(image inédite: la page index du site de mes voyages)

mardi 22 septembre 2009

Ecrire, lire ou travailler?

Au réveil, la première idée qu’il me vient, avant même de savoir s’il fait beau ou s’il pleut, je me dis que je vais me lever pour aller écrire, poursuivre sur ma belle lancée de la veille ou de l’autre jour quand j’étais au bord de la mer et qu’il m’était venu moultes idées de scènes à décrire, de personnages à développer.

Et puis, je me lève. En m’habillant, je vois le soleil et je me rappelle qu’il faut que je tonde le gazon, ou il pleut et je me rappelle qu’il faut que je finisse tel travail intérieur. En déjeunant, je lis. Ce qu’il y a de bien dans la lecture d’un livre ou le visionnement d’un film ou la visite d’un lieu, c’est que, malgré les conseils, les avis ou les commentaires lus ou entendus à leur sujet, une fois devant, vous oubliez tout et vous découvrez comme si vous étiez le premier à y goûter. Ce fut le cas, hier matin, en terminant Bestiaire de Éric Dupont. Commencé avant mon voyage en Gaspésie, et donc passage à Matane, Saint-Ulric, Rivière-du-Loup et tous ces villages où l’auteur, un gaspésien d’Amqui est-il dit sur la quatrième couverture, a situé ses personnages. Commencé avant mon départ, je n’ai rien lu pendant, tellement prise par rouler, manger, camper, visiter, le regard toujours tourné à droite, en direction de la mer. Repris avec plaisir à mon retour. Chapitre Les poules, particulièrement truculent. Un livre rafraîchissant par ce langage différent, original, par le choix des mots et des images. Un livre que j’aime bien non parce qu’il me parle de la Gaspésie que je viens de revoir après dix ans d’abstinence, mais plutôt d’un temps, d’une époque, de relations familiales et scolaires que je reconnais ici et là. Que je termine en dégustant lentement, sans penser à rien d'autre, signe que l'auteur a réussi à m'intéresser.

Je finis par m'assoir devant mon clavier, avec la ferme intention d’en parler. Et puis au passage, je vois les photos prises lors de ce voyage où le bleu du ciel nous a fait de si belles journées. Deux heures passent à les rassembler, les améliorer, les classer et les monter dans un jalbum. Grrr… j’oublie les accents, je recommence, je renomme, j’héberge. Le voici cet album>>>

De mes scènes pensées à mon réveil, il ne reste rien. Le domestique me happe. Demain peut-être.

(Photos: couverture de livre empruntée à Canoë et les vagues, photo de l'auteure à Forillon)

samedi 19 septembre 2009

Des deux côtés de l'estuaire

L’artiste-de-nos-pinceaux a vu les œuvres de Gilles Côté et son atelier à Barachois, sa boutique, un ancien magasin général de Percé. À Saint-Irénée, elle jasé longuement avec l’artiste peintre Yves Dawning et également Eddy Dion des Éboulements qu’elle a connu lors de son premier symposium dans Charlevoix : il était juge, elle avait gagné une mention. Visite de quelques galeries, en Gaspésie et dans Charlevoix. Admiration sans borne pour les oeuvres de Gisèle et Monique Benoît. Un coup de cœur pour la scultpeure Renée Mao Clavet, à Percé. De retour, le cœur gonflé de partages amicaux et d’œuvres à créer.

L’auteure-de-nos-stylos, elle, s’est soûlée de mers. Toutes les sortes : les calmes qui ressemblent à un lac, un jour sans vent, les fortes aux vagues-moutons blancs qui annoncent la pluie, les plages de roches colorées et de galets noirs, quelques plages de sable. La mer-varech dont l’odeur, hélas, ne s’emmagasine pas dans une bouteille ou un appareil photo. Les mers falaise, les mers brume, les mers sans bateau, les mers dont l’horizon n’est troublée que par le passage d’un petit voilier, point blanc perdu dans une immensité bleutée. La mer baie, la mer estuaire, la mer-mer. Devant laquelle elle s'est assise (mais «je n’ai pas pleuré», référence au livre de Paulo Coelho), devant laquelle elle a écrit, le long de laquelle elle a marché. Pas lu, pas eu le temps, pas eu le goût tellement elle voulait surtout regarder. Et jusqu’au dernier soir, à Sainte-Anne-de-Beaupré, devant la mer redevenue fleuve, mais encore cours d’eau à regarder, encore oiseaux, — des oies blanches —, à observer, elle s’est abreuvée d’images à voir, elle si friande habituellement de mots à lire. De retour, le cœur gonflé de personnages à faire vivre… au bord de la mer.
(photo de l'auteure)

De retour sur terre

Je m’absente une dizaine de jours, je n’ai pas accès à Internet trois ou quatre jours et me voilà hors du temps. On s’habitue vite à ces petits textes-là que sont les blogues. Encore heureux que je ne les lise pas tous, que je ne suive pas les nouvelles, me sentirais en retard ou décalée encore plus. Pourtant je ne sens pas que je n’ai rien manqué qui ne se rattrape. Même pas obligée de rattraper non plus. Comme quoi la terre peut se passer de moi pour continuer à tourner. Ce que j’ai tendance à oublier parfois. Je reviens plus tard pour dire autour de quelle terre l’auteure et l’artiste peintre ont tourné les derniers jours.

Le temps de défaire les bagages. Et retrouver mots de passe et dans quelle armoire sont les tasses de thé.

(Photo de l'auteure: à Sainte-Flavie, porte de la Gaspésie, au Québec)

samedi 12 septembre 2009

Le climax

Le matin, avant de me lever, je pense déjà à l'histoire que je suis en train d'écrire. Je me demande ce qui va arriver à tel ou tel personnage. Et si Audrey dans un de ses billets se demande comment écrire une scéene de sexe, moi c'est plutôt le « climax » qui est ma petite bête noire. Le «punch». Dans la vie, il n'y a pas de punch, c'est un éternel recommencement. Un vallon avec des petites montées et des creux, de nombreuses rivières aux méandres mystérieuses peut-être, mais très peu de conclusions définitives. Ou bien je ne les vois pas.

Sans doute une des raisons pour laquelle je ne saurais écrire de roman policier. Ni de scénario de film. Et zéro humoriste qui cultive les lignes de « punch » comme le chanteur virevolte dans les aigus.

Dans de courts textes: billets pour ce blogue, communiqués de presse pour l'artiste-de-nos-pinceaux, la fin me vient naturellement, souvent en l'écrivant. Me fier sur mon flair pour que ce climax se révèle de lui-même? Au lieu de me torturer l'esprit à le chercher, laisser aller mes doigts sur le clavier et le personnage filera de lui-même par monts et par vaux et atteindra ce lieu de l'apogée de son histoire?

Il va falloir que je lise encore pour trouver commment les auteurs dessinent ce sentier étroit qui mène au sommet de la montagne.

(photo empruntée à Google images)

vendredi 11 septembre 2009

Rarement seule

Je marche. Seule.
Devant moi, un paysage qui s'étale à l'horizon. Je regarde au loin. Me dilue. Me vide. Me remplis.
Un peu de vent, beaucoup de soleil. Un vol d'outardes. Déjà? Je suis bien, je ne pense pas. En tout cas mes pensées ne sont pas tourments. Je me demande quand même ce que je serais devenue, qui je serais si je vivais seule tout le temps. En cet instant présent, je marcherais, c'est presque certain. Mais ensuite ou à long terme? Écrirais-je plus? Écrirais-je tout le temps? Serais-je plus prolifique? N'avoir ni parents, ni enfants, ni personne dans ma vie à qui penser? M'ennuierais-je? En général, je suis bien avec moi-même. Je ne me chicane pas, je m'endure, je m'aime. Mais m'aimerais-je autant si je n'avais le regard des autres? Combien d'heures dans une journée consacrées aux autres? Le plaisir vaut-il le temps qu'on prend pour son renard et sa rose et son petit prince? On ne peut pas vivre deux vies à la fois alors, depuis cinquante-neuf ans que je vis avec des personnes, je ne saurai donc jamais ce que je serais si j'avais vécu seule.

Je rentre faire le souper... pour deux. Demain, je verrai mon frère. Jeudi, ma mère.

(photo de l'auteure-de-nos-stylos)

lundi 7 septembre 2009

Accepter l'abondance

En ouvrant le carnet d’Andrée Poulin, la photo m’a d’abord sauté aux yeux, comme chaque fois. Ce qui fait qu’on se fait une idée, avec le titre avant même de lire. C’était la photo d’un motorisé. Dans les véhicules récréatifs (VR), il y a différents types. La photo du motorisé d’Andrée est un classe A.

Comme je fais du caravaning, j’ai un classe B (plus petit donc que A), je me suis sentie interpellée dès le début, j’ai donc lu avidement. J’ai toujours fait du camping. Au début de la vingtaine, en tente, parce que je n’avais pas les moyens de coucher dans les hôtels. Et puis, finalement j’ai aimé le mode de vie : le plein air, les campings, la nature. Moi aussi j’ai rêvé de tout vendre et de vivre en VR. Je me souviens encore du livre de Madame Rollande Dumais, veuve, qui voyageait dans son classe C, à plein temps. Je me disais « à ma retraite » jusqu’à temps qu’une amie me dise : « pourquoi tu attends à ta retraite, tu peux mourir demain, achète-toi plus petit et vis ton rêve tout de suite ». Ce que j’ai fait, j’ai vendu mon auto, me suis achetée une petite camionnette et j’ai fait faire une caravane portée sur mesure. Je l’ai eue pendant quatorze ans. Un jour, j’ai décidé de faire un essai : combien de jours je pouvais vivre dans ma caravane tout en voyageant, je verrais bien si je suis du genre « full-timer ». J’ai tenu 44 jours. J’ai compris que j’avais besoin d’un port d’attache, d’un lieu où je pouvais laisser mes traces. Comme à chaque retour par contre, la maison me paraissait bien grande et j’ai su que je pouvais très bien vivre dans plus petit et avec bien moins d'objets. On finit par apprendre qui on est et ce dont on a besoin. Faut dire que je suis ascendant Verseau, il paraît que le matériel n’est pas très important, qu’on y attache moins d’importance que d’autres. Et puis je ressemble à mon père pour qui un livre est plus important qu’un matelas !!! Ça vous donne l’image.

Le billet d’Andrée Poulin s’orientait vers le paradoxe entre le rêve fou d’en posséder un tout en vivant la simplicité volontaire.

J’ai réglé cette question une fois pour toute en me demandant ce que je ferais si je gagnais à la loterie : comment vivrais-je si j’avais trois millions et même juste un. Et il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je vivrais de la même façon mais sans travailler, sans me sentir inquiète financièrement et sans culpabilité de vivre dans l’abondance. On a le droit aussi de vivre dans l’abondance. Il faut se demander si on vit dans la simplicité volontaire parce qu’on n’a pas les moyens de vivre autrement. Alors pour me donner bonne conscience, j'ai décidé que vivre la simplicité volontaire, c'était vivre selon mes moyens. Sauf que... avec un million, j’aurais tout du neuf : terrain neuf au bord de l’eau, maison neuve en bois rond (24 x30 avec mezzanine me suffirait), VR neuf mais pas un gros, un classe B+ parce que c’est celui-là que j’aime. La simplicité volontaire, l’écologie, l’alimentation bio, c’est un concept qui s’est développé tranquillement pas vite, et c’est comme l’informatique : plus facile pour ceux qui sont nés « dedans ». À regarder les gens vivre autour de moi, chacun finalement vit à sa manière selon ses choix, sa personnalité.

L’important c’est de se sentir bien. Et pas coupable d’être ce qu’on est et d’avoir ce qu’on a.

(photo: mon Pruneau à moi, un classe B de 1995)

dimanche 6 septembre 2009

Tournée des ateliers

Pour l’artiste-de-nos-pinceaux ou pour l’auteur-de-nos-stylos, une tournée des ateliers ce n’est pas comme un symposium de peinture ou une exposition ou un vernissage dans une galerie. D’abord, nous sommes seules, chaque artiste étant dans son propre atelier. À un symposium, surtout si c’est dehors, l’artiste s’inquiète de la température, peindra-t-elle sur place ? Elle n’a pas à s’occuper de la promotion, du stationnement, de l’accueil des visiteurs, elle n’a qu’à peindre, parler, rencontrer des confrères et consœurs et parfois même ne s’occupe pas de la vente. Souvent 1,000, 2,000 visiteurs et même plus, mais pas nécessairement de ventes mirobolantes. L’auteure-de-nos-stylos accompagne, aide l’artiste à monter le kiosque et bien souvent s’en retourne à la maison lire ou écrire.

Tandis que la tournée : préparation des tableaux, ménage de l'atelier et salle d’exposition, salle de bain, pose des chevalets à l’extérieur, pose des prix, sortie du papier à emballer, gazon à tondre, espérer encore quelques belles fleurs. Le vendredi soir, poser les pictogrammes le long de la route. Le matin même, accrocher les tableaux sur les chevalets extérieurs. Ensuite souhaiter que la promotion a été suffisante. Attendre le visiteur. Louise est soit la première dans le circuit des Créateurs de la Petite-Nation, si les gens se rendent à Tremblant, soit la dernière s’ils viennent des chalets ou de Gatineau. Les bonnes années où ça commençait à 10 heures et ne dérougissait pas jusqu’à 18 heures, le dimanche surtout où je n'avais même pas le temps de faire le décompte, sont terminées, je le crains. Onze heures : personne. Midi, on dîne, toujours personne. Ne pas penser, ne rien conclure. Trop tôt encore.

Et puis à 14 heures, heure du « rush », un premier visiteur et quand il part, un autre arrive et un autre. Des nouveaux qui ne sont jamais venus, c'est bon signe. L’auteure accueille, présente les lieux, et l’artiste, dans son atelier, généreuse, explique, partage et avec un peu de chance décrochera un tableau pour une vente. Petite accalmie vers 15h30 heures, mais un couple s’attarde, il part alors que des amis arrivent. On jase, tiens un couple revient et… achète leur coup de cœur. Tout le monde est content : l’acheteur et l’artiste. Ça va mieux.
(photo: chez l'artiste)

samedi 5 septembre 2009

Reproduction, giclée et droits d'auteur

Je pensais qu’avec la tournée des dix Créateurs de la Petite-Nation, l’auteure de nos stylos pourrait tranquillement retourner à ses amours qui se nourrissent habituellement d’écriture et de, lecture (Le Bestiaire d’Éric Dupont ces jours-ci), mais non, toute dans l’atmosphère de ces artistes en attente de visiteurs — et clients si possible—, mes pensées volent encore au-dessus de leur monde.

Hier dans La presse il a été question de plagiat autant dans les arts visuels que scéniques. >>> Ce qui me fait penser de parler des sortes de reproductions. Les arts visuels sont si peu visibles dans le monde des medias (affirmation peut-être un peu grosse, sans trop d’arguments à l’appui, alors disons que c’est une impression née de mon expérience) qu’il revient aux artistes, et aux galeristes d’expliquer, d’éduquer.

Mots à retenir quand on parle de reproductions en art visuel :
reproduction, giclée, imprimé, hélas « print », lithographie, photolithographie. Tous ces mots ont été et sont encore parfois utilisés quand il est question de reproduction. À tort et à travers bien longtemps, le temps que les gens s’habituent aux nouvelles technologies. Chaque technique a son procédé de reproduction et son support : papier, papier d’arches, toile. Les giclées sont aujourd’hui d’une telle qualité qu’il est parfois difficile à un œil non averti de faire la différence avec un original. Ce que je tiens à mentionner dans ce billet, c’est que peu importe le mot qu’on choisit, l’important c’est de donner le bon mot certes, mais de le donner. Ne pas faire croire aux acheteurs, en se taisant par exemple, que ce sont des originaux quand il s’agit de reproductions. Et non plus faire croire qu’une reproduction – en l’occurrence des giclées ces années-ci- ont la même valeur qu’un original ou que les couleurs tiendront aussi longtemps ou que ou que. Ce n’est pas la même chose, un point c’est tout. Après à chaque artiste de décider s’ils s’engagent dans ce monde de la reproduction et des produits dérivés. Et à chaque acheteur de faire leur choix, en toute connaissance de cause.

Autre chose à savoir : le droit d’auteur appartient toujours à l’artiste. Même si vous achetez un tableau. Seul l’artiste a le droit de reproduire son œuvre en giclée, en carte de souhait. Sauf s’il décide de signer un contrat avec une entreprise. Et si par hasard l’artiste peintre en vous décide de s’inspirer d’un tableau en sa possession ou non, il peut toujours s’amuser à « copier » pour apprendre, mais qu’il ne s’aventure pas, comme j’ai déjà vu, à vendre son chef d’œuvre. Et encore moins, comme j’ai déjà vu aussi, signer du nom de l’artiste. C’est du plagiat, pur et simple, passible d’amende.

Sur ce, passons à plus agréable : une bonne fin de semaine du Travail et faites-vous plaisir.

(photo empruntée à http://www.cultprints.com/images/giclee-printer.jpg)

vendredi 4 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation:
Louise Falstrault

Veille de la tournée des Créateurs de la Petite-Nation. Soleil au rendez-vous pour les préparatifs extérieurs et soleil promis pour la fin de semaine. Entrevue à la radio hier, articles dans les journaux régionaux. On y est presque. Donc dernier billet de la série commencée il y a dix jours pour présenter les dix artistes et artisans du groupe.

La dernière mais non la moindre, Louise Falstrault, artiste peintre. Elle peint à l’huile principalement quoiqu’elle propose des incursions du côté de l’abstraction ou de l’intuitif et alors, c’est l’acrylique qu’elle choisit. Au pinceau les premières années, à la spatule depuis quatre ans environ, les couleurs sont d’autant plus éclatantes et vives. Pour l’artiste, l’art c’est d’abord les couleurs, bien avant la forme ou le sujet. Si les premières années — surtout quand elle participait aux symposiums où le thème était imposé —, elle peignait sur le motif ou d’après des photos, s’astreignant à représenter un lieu, aujourd’hui, dans ses forêts, des rivières ou dans ses scènes florales, elle peint plutôt une atmosphère.

Bien connue dans la région outaouaise, l’artiste peintre est, de plus, représentée dans des galeries d’art, à Québec, mais surtout dans l’ouest du Canada, de Toronto à Victoria en passant par Calgary.

Mais en fin de semaine, c’est à son atelier de Notre-Dame-de-la-Paix que vous pourrez la rencontrer. Et lui parler de sa nouvelle passion : la sculpture sur pierre.

(photo: oeuvre de l'artiste)

jeudi 3 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation: la tournée en fin de semaine

En naviguant dans le site de Catherine Boisvert, on peut certes dire que les Créateurs de la Petite-Nation ont su recruter des artistes de grand talent et dont la qualité des œuvres est remarquable. L’atelier 4rine est situé dans un rang de Papineauville.

L’artiste se spécialise dans le verre : du vitrail en tableaux, en fenêtres. Ce qui intrigue ce sont ses techniques de fusion, de thermoformage et de gravure. Des pièces de verre éblouissantes. Les supports peuvent être des assiettes, des bijoux, des bols, un lavabo, voire une table. Ça peut être utilitaire comme décoratif, mais chaque fois, une pièce unique. De toute beauté, Catherine Boisvert le dit mieux que moi : « Quand la couleur et la lumière se marient, ils enfants une parcelle de beauté. »

La fin de semaine de la tournée s’en vient à grands pas, pensez déjà à votre itinéraire, préparez votre pique-nique et même réservez une chambre dans une auberge. Voir dix créateurs en trois jours, c’est possible et ça vous fera une joyeuse escapade pour terminer l’été en beauté.
(photo: Catherine Boisvert à l'oeuvre)

mercredi 2 septembre 2009

Créateurs de la Petite-Nation:
plus que trois jours, trois artistes

Je boirai jusqu’à la lie, même si personne ne me lit, en souhaitant que ce ne soit pas augure que personne ne viendra à la tournée des Créateurs de la Petite-Nation qui commence samedi matin. Chaque année, la même angoisse : et s’il ne venait personne ? Il en vient toujours pourtant.

L’atelier de Denise-Harvey Desroches est à Montebello. Oui, oui, ce village où sont situés le Fairmont Château Montebello et le Manoir Louis-Joseph-Papineau. Toujours beaucoup de monde la fin de semaine et pourtant l’aquarelliste angoisse chaque année elle aussi : et si les gens ne me trouvaient pas ? Et s’ils n’aimaient pas ce que je fais ? Et si…

Pourtant, les aquarelles de Denise Harvey Desroches sont vibrantes de couleurs et de lumière. Un nouveau défi chaque fois à celle qui « transcende les lois, les perspectives et les formes ». Des paysages, des gros plans d’animaux, de fruits ou de fleurs, mais qui frisent parfois l’abstraction. En apparence fantaisiste, mais quand même très équilibrée. L’aquarelliste a pris des cours avec les plus grands : Jean-Paul Ladouceur, Maurice Domingue, Jacques Hébert, Roland Palmearts mais elle étudie encore, chaque tableau est une exploration dans le monde des couleurs, des textures. Elle a exposé en France, aux Etats-Unis, elle participe à des expositions d’envergure internationale. De partout, elle a reçu reconnaissances et prix.

Et pour vous faire plaisir, demandez-lui ce qu’est la caséine ?

(photo: oeuvre de l'aquarelliste)

mardi 1 septembre 2009

Hommage à Prac de Aide Blogger et sur deux lignes si possible!

Il y a quelques semaines, je me suis aventurée dans un domaine où mon incompétence n'a d'égale que ma curiosité. Mon ascendant Verseau faisait encore des siennes: être originale et indépendante. Originale peut-être ai-je réussi un tout petit peu, mais indépendante, peu s'en faut. J'ai réussi à changer de modèle de blogue, même trouvé comment arranger l'en-tête. Hier encore je trouvais comment enlever un "buscar" dont je ne voulais pas surtout parce que c'était en anglais. Mais malgré mes appels répétés dans le forum d'aide (un nouveau pas celui de Blogger qui nous renvoie souvent à l'aide en anglais), je ne réussissais pas à écrire deux lignes dans le titre.

Et voilà que Prac a résolu mon problème ce matin. À lui seul, il répond à la majorité des questions, avec patience, compétence et respect. À lui seul, il résoud les problèmes et nous indique la solution de façon claire et adaptée. Dix fois j'ai failli renoncer et je me disais: "même quand j'aurai la solution, serais-je capable de la comprendre et l'appliquer?" Ce fut réussi en deux minutes. Et ce n'est pas parce que je suis intelligente, c'est que lui, ce Prac, est un formidable professeur. Je tiens donc à lui rendre hommage, à le remercier publiquement.

Alors, utilisateurs de Blogger, n'hésitez pas à faire appel au forum d'aide.

Dix jours, dix artistes (7)

Depuis sept jours maintenant, j’alterne entre un artisan et un artiste peintre pour présenter les dix Créateurs de la Petite-Nation. D’ailleurs, c’est dans cet esprit que le groupe avait choisi le nom de « créateur » pour englober autant artiste peintre qu’artisan ou sculpteur. Pourvu que les œuvres soient de qualité, que le membre demeure dans la Petite-Nation et qu’il possède un atelier ou une pièce à part pour présenter son travail.

Ce qui est le cas donc d’Éric Willow de La Bellegerie. Son atelier à la grandeur d’un entrepôt est situé un peu au nord de la municipalité de Chénéville. Normal qu’il lui faille de l’espace, il est ébéniste. D’origine belge, membre des Créateurs de la Petite-Nation depuis deux ans, il est certain que la facture de ses meubles est à l’image de son auteur. Des meubles raffinés de style français et belge. Et pourtant, pourtant, déjà ses meubles ont couleurs du Québec, des lignes aussi parfois. Probablement à la demande des clients. L’ébéniste aime le bois, aime le travail soigné, il ne se limite pas qu’aux seuls meubles, il rénove les vôtres, il peut très bien vous fabriquer vos armoires de cuisine.

L’important c’est que ce soit beau, bien fait et c’est le cas. Venez le constater par vous-même.

(photo: l'artisan à l'oeuvre)