mardi 13 avril 2010

Où suis-je?

Je suis tellement éparpillée, tellement à tout autre affaire qu’à moi-même que je ne suis pas constante. Je suis tout sauf auteure. Je suis à l’auto que je viens d’acheter et qui demande inspection, changement de pneus, vidange d’huile, peinture de portière, lavage. Je suis à l’artiste que je dois aider dans l’envoi de tableaux, l’écriture de communiqué pour ses expositions à venir. Je suis à la graphiste qui doit mettre à jour les sites Internet dont elle est responsable. Je suis à la fête de famille dimanche.

Je suis encore sous l’émotion de la fin de semaine dernière où je me suis fait voler mon portefeuille et je me demande si je peux en parler publiquement, si je poursuivrai ce blogue, si je demeurerai sur Facebook. Je suis dans cette peur sous-jacente à tout vol d’identité. Peur d’être envahie, d’être dépossédée. Peur de tout perdre, peur de n’être plus rien. Même si un bon samaritain l’a trouvé et me l’a remis : vide d’argent mais plein de mes cartes.

Peut-être suis-je chacune de ces personnes? Pourtant, celle que je voudrais être, la seule que je voudrais être n’est pas dans celles-là que je viens de nommer.

Au bord de la mer, au bord de la solitude, peut-être retrouverais-je mes mots?

(photo: National Seashore, Cape Cod)

6 commentaires:

  1. Des fois je me dis que ce qu'on met sur nos blogues, c'est au contraire des choses que personne ne peut vraiment nous voler. Quelqu'un peut l'utiliser ailleurs ou alors pirater notre site et se faire passer pour nous, mais personne ne serait dupe. Nos lecteurs connaissent nos voix. Pour eux, nous ne sommes pas des individus définis uniquement par des numéros.

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  2. Déjà, le fait que tu aies retrouvé rapidement tes cartes devrait te réconforter. Je ne crois pas qu'un usurpateur d'identité se serait donné la peine de te les remettre... Portefeuille vidé de ses sous, c'est classique, mais au moins, tu as retrouvé tes cartes, c'est l'essentiel!

    Pour Facebook, je partage tes craintes. Moi, je n'y touche pas, je ne fais pas confiance à ce réseau. Plus j'en entends parler et plus je me tiens loin!

    Et j'ai toujours fait attention à ce que je dévoilais sur mon blogue. Enfin, j'espère que j'ai fait suffisamment attention... Tiens, voilà que tu me transmets ta paranoïa... :S

    Bonne chance avec tes mots! Parfois, il faut savoir les laisser vivre en paix leur silence, si on veut les retrouver ensuite pleins de verve et de spontanéité...

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  3. Merci pour vos commentaires. Je laisse aller pour l'instant: les mots, les gens. Je laisse le calme revenir pour que justement ni la dépression ni la paranoïa ne s'installent.
    Repli stratégique tout de même.

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  4. Se ressourcer , c'est indispensable. Très belle photo qui parle...

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  5. Pouvoir me téléporter, j'y serais dès ce soir.

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Les anonymes: svp petite signature