dimanche 31 janvier 2010

Association des auteurs et auteures de l'Outaouais

Quand j’écris, oui, je suis toute seule, mais après? Ou avant? L’association des auteurs et auteures de l’Outaouais me permet d’être visible aux autres, me fait sentir importante en tant qu’auteure, même si je publie peu. Elle me donne une identité. Je l’ai connue par mon père qui en a fait partie. Je l’ai connue par le Salon du livre. Je l’ai aimée parce que j’ai suivi des ateliers d’écriture grâce à elle. Je l’admire par les gens qui y œuvrent et y consacrent temps et énergie : Gaston, Nicole, Loïse, Lysette, Claire, Gilbert, Lise et plusieurs autres.
Pour la vanter, la faire connaître, la faire rayonner, je tiens à lui rendre hommage, je la cite :
- Votre Association existe depuis 30 ans, soutenue par la passion de centaines de personnes qui croient en la synergie de se regrouper pour mieux se développer. Depuis trois ans, cette Association est devenue le plus important regroupement d'auteurs au Québec après l'Uneq; elle est aussi l'organisme le plus actif dans la programmation d'activités de diffusion littéraire pour le public, et ce, même avant l'Uneq et la Maison de la poésie de Montréal.
- Votre Association vous a doté de la Maison des auteurs, une exclusivité au Québec, pour vous permettre d'y présenter votre œuvre, d'y faire des conférences ou des ateliers (en étant payé pour le faire), ou simplement pour venir échanger avec des collègues ou profiter d'un accès internet et jouir de ce magnifique site historique.
- Votre Association s'assure que vos œuvres soient en vente au Salon du livre de l'Outaouais, à la Maison des auteurs durant l'été et à l'Imprimerie Grégoire toute l'année; ceci a permis de faire passer les ventes de vos livres d'environ 2 000 $ par année à plus de 6 000 $. En outre, plusieurs publications de l'année courante sont offertes au Salon des régions du livre en Europe.
- Votre Association se préoccupe de votre formation professionnelle en vous offrant des ateliers et des conférences afin de soutenir votre perfectionnement. Des collègues sont disponibles pour vous conseiller dans votre démarche d'écriture ou la recherche d'un éditeur. Quelle source inestimable d'information et d'expérience pour écrire, lire, dire ou chanter!
- Votre Association a développé des partenariats importants pour vous ouvrir les portes de divers concours, soutenir des prix littéraires régionaux, obtenir la participation d'auteurs de l'Outaouais à des spectacles régionaux et des invitations ailleurs au Québec, obtenir une résidence d'écrivain avec la Bibliothèque de Gatineau et bientôt une résidence d'écrivain en Belgique. Elle diffuse vos activités sur une base hebdomadaire à plus de 500 contacts du milieu culturel ainsi qu'aux médias de la région, et vous assure de la visibilité sur son site web.
(logo emprunté au CRCO)

samedi 30 janvier 2010

Lire québécois: encore à apprendre

Si je peux arrêter de jouer à Move the piece, ou de perdre mon temps sur Facebook ou de chercher la chatte que je garde, je finirai peut-être par écrire le billet commencé il y a trois jours. C’est ça qui arrive quand on n’est pas payé pour faire un travail… on le retarde ou on ne le fait carrément pas.

Or donc, nous sommes mercredi soir, jour de bibliothèque à mon village. Bien décidée à choisir trois livres québébois pour répondre au défi de la blogueuse Suzanne (le quatrième, je me dis que je le choisirai au Salon du livre de l’Outaouais qui a lieu fin février), je suis un peu déçue de voir une haute pile de boîtes qui m’indique qu’hélas, c’est le temps de retourner des centaines de livres, mon choix sera donc restreint dans ce qui reste sur les étagères de bois. Hum! Michel David, non, ça ne me tente pas, trop de dialogues. Les trois Éric Simard, c’est moi qui les avais fait venir, très bonnes lectures, mais je ne vais pas les reprendre! Les accoucheuses ne m’attirent pas plus cette fois-ci que les autres fois. Après avoir fait le tour deux fois, je renonce au québécois et je finis par choisir la grosse brique — c’est un défi aussi de lire près de 1000 pages en trois semaines—, La fille du pasteur Cullen de Sonia Marmen.

Une fois à la maison, un bon thé vert à la main, je m’approche de mon fauteuil préféré, tiens la chatte qui est sortie de sa cachette, non, je regrette, c’est mon fauteuil. Je lis la quatrième couverture, je remarque le nom de l’éditeur, JCL que je sais québécois et il me vient un doute. J’enlève ma doudou qui me couvre les jambes et je me plante devant mon clavier, pitonne Sonia Marmen. Eh oui, c’est une Québécoise! Un petit détour en Ontario que je lui pardonne mais Québécoise quand même.

Finalement, j'ai relevé le défi sans le savoir. Au moins pour ce premier livre qui en vaut bien trois.

(photo: couverture du livre, empruntée à Google image)

mardi 26 janvier 2010

Les bayous du nord

26 janvier 2009 et 26 janvier 2010



Oui, je sais je succombe à la facilité. Tant de sujets beaucoup plus intéressants qui soulèvent des passions, des controverses. Des propositions d’expositions pour l’artiste de nos pinceaux, des nouveaux artistes qui feront partie des Créateurs de la petite-Nation, de la petite hâte au Salon du Livre de l’Outaouais pour l’auteure de nos stylos. Je pourrais parler de Facebook, de ma connexion lente hier soir, du sucre à la crème que ma mère mange en quantité industrielle, alors qu'elle ne pèse que 103 livres, mais non, de la banale météo.

L’an dernier, à pareille date, jour pour jour, à moins 24 degrés à 8 heures le matin: départ vers Ocala national Forest, au nord de la Floride.

Cette année, les bayous de La-Paix. On espérait au moins pouvoir se rendre au ruisseau par le sentier de raquettes le plus élevé. Eh non! La flotte, le chemin recouvert d’eau courante.

Le bruit de l’eau est ravissant, la neige très blanche, collée sur les branches ravit l’œil. Mais rien à faire, même pas s’assoir sur nos deux bancs de bois et attendre la mésange qui s’est cachée ou le lièvre qui a déguerpi.

mercredi 20 janvier 2010

Forum versus blogue

Entre une et vingt minutes : les courriels d’abord, réponses s’il y a lieu.
Entre cinq et trente minutes : les blogues que je suis, commentaires s’ils m’allument
Entre deux et dix minutes : Facebook, le mien et celui de l’artiste, un commentaire à l’occasion, très rare
Et finalement, je me garde ma cerise sur le gâteau : le forum de la FQCC
Pourquoi en dernier, parce que facilement plus d’une heure.
Conclusion : j’aime mieux le camping que l’écriture ou la lecture? Non, faux.


Après plus de deux ans d’assiduité sur ce forum, un peu plus d’un an de bloguisme (j’aime bien le mot, il m’est venu naturellement mais probablement parce qu’on commence à le voir-lire, entre autre ici) et quelques mois de Facebooking (bon celui-là, il dérive de « scrapbooking » qu’est-ce que j’ai ce matin à inventer des nouveaux mots?), je viens de faire une découverte. Un éclair de lucidité. Pourquoi je m’incruste dans ce forum plutôt qu’ailleurs ou plus longtemps en tout cas qu’ailleurs? C’est la formule. Tous les sujets sont là, reliés au camping certes, mais nombreux, variés, certains techniques. Une partie sous l’auvent où on peut se laisser aller. Des nouveaux membres s’ajoutent chaque jour, l’administrateur n’a pas à intervenir très souvent, pas de modérateurs, on est tous gentils et respectueux, disons à 90% et pour le 10%, on s’arrange entre nous comme des adultes, on s’écrit des courriels privés pour tenter de ramener les blessés. Une belle gang, quoi.
On y écrit plus longuement que sur Facebook, mais moins que sur les blogues. Texte moins travaillé bien sûr, je n’écris pas avant dans Word avant d’ajouter mon message. On a plus d’interactions que sur les blogues.

Vraie conclusion donc : s’il y avait un forum d’auteurs québécois professionnels, de la relève ou en herbe, de toutes tendances et de tout azimut, j’en serais, c’est certain. Et y retrouvant probablement plusieurs blogueurs, qui sait si je bloguerais encore.

En attendant, je continue ici. Parfois plus de trente minutes, c'est selon.

lundi 18 janvier 2010

Facebook, blogue et site:
une toupie qui étourdit

Site, blogue, Facebook et l’artiste de nos pinceaux. Je, l’auteure de nos stylos, suis venue à l’Internet par curiosité, j’aime chercher, j’aime lire. Pas vendre, ça je ne sais pas trop comment se joue ce jeu où tous les coups semblent permis. Alors quand vint le temps de monter un site Internet pour l’artiste de nos pinceaux, ce fut relativement facile. J’ai regardé ce qui se faisait ailleurs, l’artiste m’a donné ses couleurs. Tout allait bien, le site était un complément à son dépliant, à ses affiches sur la route, aux symposiums auxquels elle participait. Les envois de courriels aux galeries se firent nombreux et utiles.
Et voilà qu’internet s’emballe, se diversifie, se multiplie. Des blogues s’ajoutent pour informer, échanger, discuter d’un ou plusieurs sujets. Et puis, ces billets ne répondent pas aux besoins de monsieur et madame tout le monde qui préfèrent n’écrire qu’une ligne ou deux, alors allons-y gaiement dans le Facebook, Twitter et probablement d’autres moins visibles. En comparaison, les sites ont l’air statique, ont l’air de mal vieillir dans leur coin, isolés, délaissés, presque boudés.

Ça va tellement vite que la graphiste curieuse que je suis a oublié de réfléchir, de se poser les vraies questions. Elle fonce dans le tas, part son blogue et quelques mois plus tard, sous la pression de quelques jeunes qui ne jurent que par Facebook, la voilà inscrite elle aussi. Quelques autres mois plus tard, en voyant les artistes peintres foisonner devant cette folie furieuse, elle inscrit l’artiste de nos pinceaux après l’avoir convaincue qu’elle y retrouverait amis et collègues, après lui avoir montré le fonctionnement de la bête. L’artiste y jettera un coup d’œil les premiers jours et se contentera de s’en informer les jours suivants: qui a écrit quoi?

La question qui tue que je me pose enfin : l’artiste doit elle ajouter ses tableaux sur Facebook? La question des photos et informations personnelles a été vite réglé : ce : le moins possible, mais les photos de tableaux? Là encore, elle regarde ce que les autres font : certains y vont à raison d’un de temps à autre, un organisme, à tour de bras, y présente ses artistes, à raison de deux ou trois par jour. Trop insistant à mon goût.

Alors ce matin, il était temps, je réfléchis. S’il est facile pour l’auteure que je suis qui n’a pas grand-chose à vendre de faire des choix, de se promener sans trop de gêne entre site, blogue et ce réseau social où elle ne va que pour « wouaire », parce qu'il y a bien une ou deux personnes qui l'intéressent, c’est bien différent pour l’artiste qui n’écrit pas et n’a pas ce besoin insatiable, bref, elle n’est pas accroc! Et moi qui suis sa graphiste, sa presque agente, est-ce de mon devoir de la planter là, partout, sous prétexte de visibilité, sous prétexte qu’il faut être sur Internet, sous prétexte que c’est là que ça se passe? Je dois réviser mes stratégies, revenir à la question première : pourquoi l’artiste est-elle sur Internet? Pour se faire connaître en tant qu’artiste peintre? Pour dire au monde : youhou, j’existe, je suis là. Alors Facebook, est-ce nécessaire? Pourquoi tous les autres artistes y vont-ils? Pour faire comme… Louise a 56 amis dont les trois quarts sont des artistes peintres et quatre ou cinq communiquent avec elle via Facebook alors qu’ils ne le faisaient pas ou très peu via son site ou le courriel « ordinaire ». Pas de clients. Que devons-nous en conclure?

Et puis, sous-jacente l’autre question plus insidieuse : est-ce que j’ai l’air de cette vendeuse mal à l’aise à l’entrée d’une boutique qui attend les clients, qui ne sait pas comment s’y prendre, qui a l’air pas à sa place, qui en fait trop ou pas assez? Je ne veux tellement pas paraître comme X qui se pavane ou comme Y qui s’impose, tous ces gens que je juge, oui que je juge et que je critique. Peur d’être jugée à mon tour. Y a des jours où je me ferais petite et soumise (c’est pas une chanson, ça?).

Bref (la brièveté et moi, ça ne se fréquente plus depuis longtemps), en tant que graphiste, qu’est-ce que fais? Ce n’est pas écrit nulle part, alors je ne sais pas.

samedi 16 janvier 2010

Faire naître l'émotion

Je sais, je suis supposée de pas avoir le temps, mais tant pis, c’est samedi, et dans ma tête, le samedi, on peut faire ce qu’on aime et pas nécessairement ce qu’on doit. Isabelle de La plume volage a éveillé le problème de l’émotion dans son blogue. (On est rendu comme dans certains téléromans : on s’autosuffit entre nous pour alimenter nos blogues!)

Pour tout auteur qui se respecte, l’émotion est un des points cruciaux de son écriture. En tout cas, après l’histoire à trouver, pour moi, c’est essentiel. Je me fie toujours sur le fait que si moi, je suis émue en écrivant, le lecteur le sera en lisant. De moins en moins certaine de cette assertion. Alors, quoique persuadée que je ne trouverai pas de réponses en une heure et surtout pas en furetant dans quelques sites Internet, j’ai quand même fouillé un peu la question. Il me faudrait probablement un petit cours 101, de niveau universitaire.

J’ai trouvé que « personnage ému = lecteur ému ». Oui, ça se tient, mais encore?

J’ai bien aimé « la mécanique de l’émotion » où il est question surtout de l’image et de la musique qui l'accompagne, la soutient pour créer, ensemble, l’émotion. J’y ai lu :

Les Grands Sentiments ne supportent pas les grands mots et ils surviennent plus sûrement par le biais d'un détail plein de signification plutôt que par la description de l'émotion. "Il ne faut pas décrire la bien-aimée perdue", dit De Coninck, "il faut décrire cette cigarette qu'elle a laissée dans le cendrier, avec la marque de son rouge à lèvres." Une trace de chagrin suscite plus d'émotion que la description du chagrin.
J’aurais voulu un exemple parce qu’une cigarette et du rouge à lèvres, ça ne m’émeut pas beaucoup! Je voyais Gabin dans un Maigret. Par contre, j’ai trouvé dans ce texte matière à réflexion, à discussion : écrire à chaud ou attendre d’avoir un certain recul?

Il y a bien ce livre : Rédiger pour être lu, mais il s’adresse surtout aux rédacteurs « commerciaux ». Quand même, quelques trucs valables : des mots simples, des phrases courtes. Il est vrai que le texte de Philippe Claudel, la petite fille de M. Linh touche beaucoup plus que les longues phrases de Marcel Proust, mais peut-être n’est-ce qu’une question d’époque.

Une autre blogueuse en parle également. Attribuant aux émotions la notion d’énergie ce qui les rend un peu froides et abstraites. Et qui me fait conclure, pour aujourd’hui en tout cas, que l’émotion, sans personnages et sans histoire ne serait qu’un journal intime. Et comme j’ai plus de difficulté à inventer une histoire qu’à faire naître de l’émotion — enfin, j’espère —, je vous laisse alimenter la discussion.

vendredi 15 janvier 2010

Graphiste occupée


Peu de temps pour venir ici. Même si j’avais eu le temps, sur Haïti, je n’aurais pu dire que des clichés, comme quand on est pressée d'écrire une carte de souhait et que rien d'intelligent ne vient. Me serais contentée de parler des deux seuls Haïtiens que je connais, qui ont six et quatre ans et ont été adoptés l’été dernier, après une bonne vingtaine de mois d’attente, pendant lesquels ils auraient pu mourir dix fois dans ce "pays sans chapeau". J’ai donné mon don annuel à la Croix-Rouge. Peu de temps pour regarder les nouvelles parce qu’il vient un temps où c’est trop, ma limite, non pas de compassion, mais d’images et de voix sous adrénaline est atteinte.


Tout occupée à une brochure qui nécessite recherches et concentration. Également dépliants et annonces entre autres pour les Créateurs de la Petite-Nation, et trois artistes peintres. C’est le temps pour les intervenants de l’industrie culturelle et touristique de demander subventions, commandites, de préparer la saison estivale, d’envoyer des cv, des demandes d’inscriptions pour les expositions. De justifier, de mettre à jour, de dire ce qu’ils sont, ce qu’ils font, d’inventer de nouveaux coups d’éclat, de relancer leur carrière.

Bref,  la graphiste a du boulot.

Peu de temps donc pour le reste.
(logo des Créateurs de la petite-Nation réalisé il y a quelques années par votre humble graphiste-de-l'exacto)

lundi 11 janvier 2010

Histoires de prof


En deux jours, j’ai lu le livre Ces enfants qui m’ont enseigné de Florence Guay publié aux Éditions Floraison. De prime abord, je dois dire que le fait d’avoir enseigné, dans une école de campagne de surcroît, m’a attiré vers ce livre. J’aime les histoires vécues, surtout si elle me rappelle mes propres expériences. La quatrième de couverture m’apprenait que l’auteure avait d’abord obtenu un brevet C et enseigné dans des écoles de rang. Comme Émilie Bordeleau des Filles de Caleb, j’allais donc aimer.

Deuxième raison de laisser sa chance à ce livre, je ne connaissais pas cette maison d’édition et à lire les autres livres parus, et à voir les photos disséminées un peu partout dans le livre, j’étais certaine que c’était un livre à compte d’auteur et je suis persuadée qu’il y a ça et là de bons livres publiés ailleurs que dans les maisons « réputées ». Mieux que bien des récits parus chez de « vrais » éditeurs. Et puis le logo est vraiment bien réussi.

Le style me rappelait ces beaux textes soignés qu’on étudiait à l’école. Une des qualités de l’auteure, même si à la fin de son récit, elle a ajouté quelques jugements un peu moralisateurs qu’on lui pardonne facilement, c’est que jamais elle n’a succombé à la tentation de raconter sa vie personnelle. Elle s’est limitée à raconter sa vie de professeur, à ces journées de classe et à ces élèves « qui lui ont enseigné ». Jamais elle ne se plaint de sa tâche et pourtant, j’ai rarement connu un professeur qui a si souvent changé d’école, de niveau, de local, de matières. Bien que son écriture m’a fait soupçonner qu’elle avait été religieuse, elle n’a dit que quelques mots à ce sujet et quelques chapitres plus loin, on apprend qu’elle a un conjoint, mais sans plus. Ces faits nous sont donnés sans autres détails, tout comme le fait qu’elle vienne d’une famille de 17 enfants. Et si la quatrième de couverture ne nous apprenait pas qu’elle avait par la suite obtenu d’autres diplômes, nous n’en serions rien.

Donc les presque 400 pages tiennent dans la présentation de ses élèves. Tout y passe : les pauvres des rangs, ses sœurs qui demeurent avec elle, un épileptique, un violent, un drogué, une fille enceinte, et plusieurs autres enfants qu’elle décrit avec tant de bonté, qu’elle écoute avec compassion, à qui elle trouve toujours des qualités. Les émotions que procurent ce livre viennent du fait qu’on a tous connu un professeur comme Florence Guay : dévouée, attentive. Le professeur qui prend à cœur vos problèmes, votre humeur, qui vous amène chez elle pour une soirée ou une fin de semaine, qui téléphone aux parents, qui organise des activités intéressantes.

Un livre qui n’est pas là pour gagner un prix littéraire, qui n’est pas là pour devenir un best-seller, un livre qui rend hommage aux élèves et surtout qui, dans la tourmente des réformes scolaires, nous rappelle que de tels professeurs ont existé et existent peut-être encore. Ça fait du bien d’entendre leurs voix.

(photo: couverture du livre empruntée à La voix du sud)

vendredi 8 janvier 2010

Je ne suis pas seule pour écrire

Mon père, décédé en 2006, est là ce matin. Il est de retour. Pourtant il n’avait pas d’ordinateur et n’habitait pas dans mon village. Il est là parce que j’ai l’impression d’avoir mis ses chaussettes ces derniers jours. Je dois faire une recherche, rédiger des textes sur un sujet dans lequel il excellait: le mouvement Desjardins, les caisses populaires. Un sujet avec lequel je ne suis pas familière, mais étrangement, je ne me sens pas dépassée ni incompétente. Il est là qui me souffle ses mots. J’ai devant moi les brochures publiées du temps de son vivant. Je les reconnais parce que j’en ai réalisé le montage, mais aujourd’hui je dois les lire pour m’inspirer non pas du style, mais de la structure, du plan, me familiariser avec ces chiffres et ces termes qui me rebutent normalement.

Je l’ai tellement vu penser pendant toutes les années où nous avons travaillé ensemble que je retrouve facilement le chemin des informations à chercher, des chiffres à aligner, des mots-clés à choisir, des notes à cueillir. Ce matin, tout m’est facile parce que je le sens présent, à me dire que je suis capable et que je n'ai pas à le faire comme lui, ni mieux que lui. Seulement à ma façon.


mardi 5 janvier 2010

Compétences moyennes

Ce matin, j’ai lu un article d’André Magny dans cyberpresse.ca. Comme je connais un peu le sujet, j’ai trouvé que le texte ne justifiait pas le titre — Le pari de publier à son compte —, et vice versa. Un peu décousu comme texte, une liste de noms tout au plus.

Je me suis alors demandée si je faisais mieux. Peut-être que oui, peut-être que non. Ce qui est certain c’est que je ne suis pas journaliste publié à Cyberpresse. Je suis mon propre patron, mon propre juge, — et espérons moins jugée puisque moins lue—, est-ce à dire que je peux me permettre de dire n’importe quoi, n’importe comment? Est-ce que moi aussi, je vais à gauche et à droite?

En ce début d’année, j’ai consulté mon agenda pour me remettre au travail : dépliant, brochure, mise à jour de sites Internet. Mais à quoi suis-je bonne? Je ne peux pas tout savoir. Je ne peux pas tout faire. Dans les limites de mes compétences, que puis-je améliorer? Avec tous les jeunes graphistes, blogueurs, webmaîtres qui poussent nombreux et fort, je parviens tout juste à me maintenir à flot, c’est déjà beaucoup. Certains jours, il me semble avoir fait le tour, être allée au bout de mon savoir et de mes possibilités.

Maintenant que je ne travaille plus pour un patron qui me disait quoi faire, il est plus difficile de faire la démarcation entre le professionnel et le personnel. Le castor déplumé a lui aussi établi cette règle, dit-il. Dans les sites Internet, les dépliants, les brochures, les affiches que je réalise, pas de problèmes, rien de personnel ne transparaît, mais dans un blogue? Néophyte en écriture web, j’y vais de manière plus personnelle. En mélangeant les genres.

En bout de ligne, pour ne pas avoir l’air d’une vendeuse de tableaux, de sculptures ou de manuscrits, et surtout parce que je me suis laissée prendre au jeu de glisser vers plus personnel, je crois bien que ni mes sites Internet ni mon blogue ne seront jamais dans les top 50 du marketing.

Mais est-ce le but? Au départ, je dois avouer que oui, en bonne partie. Pas être dans les palmarès mais que le blogue soit un complément au site, comme un site est un complément au dépliant, à l’affiche au bord du chemin, à l’article dans le journal. Bref un instrument de promotion. Fait longtemps qu’il en est loin, qu’il a pris un autre embranchement.

En regard des résultats, est-ce dire que j’ai manqué mon coup? Est-ce à dire que je dois remettre en cause mes compétences et avoir l’impression d’avoir tout juste la moyenne en matière de rédaction et de graphisme?

Comme cet article lu ce matin : moyen. Bof, je n'ai jamais été première de classe! Toujours fait de mon mieux par contre. Comme André Magny probablement.

(photo: affiche sur le bord de la route)

dimanche 3 janvier 2010

Ah! que la neige a neigé!





J’ai cherché du côté de Vigneault
Et du côté de Georges d’or
Chez les gens qui connaissent le nord
Et chez ceux qui connaissent les ruisseaux

Je n’ai pas trouvé les mots
Pour décrire le noir et le blanc
de chez nous
J’ai trouvé Nelligan
Qui a écrit : « Ah! Comme la neige à neigé »
Mais le reste est triste
Et même si mon ruisseau est noir
Mes journées, mon sentier et mon cœur sont légers

Voici donc mes sentiers du sud, de janvier dernier
Et ceux du nord, ceux de l’hiver, ceux de ma terre
Lovés dans un hiver qui me donne envie d’y rester.

(photo-montage de l'auteure avec le logiciel Photoscape)

vendredi 1 janvier 2010

Bonne année Mydeer!



Mydeer vous souhaite la bonne année!

(photo d'un chevreuil en peluche acheté
lors d'un voyage aux États-Unis, d'où son nom
Chevreuil était mon totem quand j'étais chez les guides
et mon pseudonyme sur quelques forums)