mardi 1 février 2011

Encore et toujours le français!

 
 Les derniers jours, je montais une brochure pour l’Association pour le soutien et l’usage de la langue française. Un organisme qui s’intéresse à la qualité du française dans les écrits ou les communications. Sur leur site, de nombreuses capsules linguistiques. Une association qui a son siège social dans la ville de Québec, mais qui a des ramifications jusqu’à Montréal. Les membres se rendent parfois à Gatineau rencontrer leur cousin Impératif français.

J’aime bien Impératif français qui souligne les efforts des uns et les négligences des autres par des prix d’excellence et un prix Citron. Celui donné en 2009 à - à la compagnie Red Bull qui, « sans aucune considération et aucun respect pour l’environnement culturel du Québec et de sa capitale nationale, a baptisé sa compétition Red Bull « Crashed Ice ».
Tellement, tellement à changer, à surveiller. Être vigilant tout le temps. Parfois je suis découragée, je me sens seule à être à contre-courant, à être contre le fait qu’on choisisse un titre en anglais pour un roman québécois.

Je me sens parfois nulle en français quand je fais les exercices sur ce site>>> . Je me remonte le moral quand je vois toutes les fautes que font certains journalistes, fautes que Line Gingras relève dans son blogue. Quand je vois tous les organismes, et tous leurs membres, qui veillent au grain, qui disent haut et fort leur fierté de la langue française (ce qui ne veut absolument pas dire qu’elles se cachent la tête dans le sable et dénigrent les autres langues ou dénient le fait que nous soyons entourés d’anglophones) et qui résistent à cette attraction contagieuse pour la culture américaine, ça me donne un peu de force et de courage.

Dernière irritation donc : l’émission LOL. Je ne veux même pas savoir leurs raisons, c’est non en partant. MDR aurait très bien fait l’affaire. Oui, je traduirais tous les titres de films, de livres, d’émissions qui viennent des pays anglophones, mais, ici il ne s’agit même pas de traduction, l’émission est une conception purement québécoise, alors pourquoi un titre en anglais?

20 commentaires:

  1. Je comprends ton indignation pour les titres anglais de productions en français.

    Par contre, pour les titres d'oeuvres, pour moi c'est une façon d'indiquer dans quelle langue j'ai vu l'oeuvre ou alors une façon de m'arranger pour que mes lecteurs les retrouvent plus facilement (parce que les banques de donnée comme IMDB fonctionnent avec les titres originaux ou les titres anglais).

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  2. Il y a déjà une émission qui s'appelle MDR, à VRAK TV. LOL est un titre d'émission à sketches qui vise l'exportation...

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  3. @Gen, Je ne comprends pas ton argument de "Par contre... mes lecteurs les retrouvent...". C'est certain que si tu vois le film en anglais, tu cites le titre en anglais. Si tu vois la traduction en français, je donnerais les deux titres.

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  4. @M. qu'ils choisissent un autre titre alors. Et toutes les émissions rêvent d'être exportées, non? On ne va pas donner des titres en anglais ou en chinois ou en japonais dans la perspective de l'exportation. L'émission sera en français, on donne un titre en français, les importateurs se débrouilleront bien pour traduire textes et titre.

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  5. Merci pour les liens, ils ne sont pas faciles les exercices!
    Des heures de plaisir!

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  6. Je vois que je ne suis pas la seule à me poser certaines questions.

    Je ne crois pas que ce soit seulement une influence américaine.
    Sur un autre continent, il y a un pays francophone qui insère de plus en plus de mots anglais dans son quotidien.
    Et,on dirait qu'on n'arrive pas à être autonome. Je nous trouve très influençable. C'est comme si on nous donnait la permission.

    Je te ferai remarquer que ce même pays disait, il n'y a pas si longtemps, qu'on ne savait pas parler quand on employait ces mêmes mots anglais.

    D'aucuns diront que la langue évolue...

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  7. @Ginette: l'attraction pour le pays de l'oncle Sam est mondiale, sauf peut-être pour les pays musulmans. Je crois que c'est cette même attraction qui fait que la jeunesse française ou suisse (je nomme ces deux-là parce que je connais des Français et des Suisses) rêve de visiter New-York bien avant le Québec, etc...

    Je veux bien une langue vivante, une langue qui évolue, mais pas une langue paresseuse qui ne se donne pas la peine de chercher le bon mot.
    Et je veux surtout qu'on soit fiers, oui, où est-elle la fierté de parler et d'écrire français.

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  8. @idmuse: Si j'enseignais encore, je lui aurais "volé" ses exercices. Sérieusement, avec sa permission, je lui aurais emprunté, c'est certain et programme ou non, j'en aurais fait un jeu ou un combat.

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  9. Je ne sais pas s'il y a encore de la fierté.

    Moi, je le suis, depuis belle lurette, mais j'ai l'impression de prêcher dans le désert.

    J'ai vécu à Rigaud une bonne partie de ma vie. Il fallait se battre.

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  10. LoL sonne encore anglais à mes oreilles. Il y a d'autres mots par contre qui sont Anglais, mais qui se faufilent à notre vigilance, car persuadé que c'est francais. Et je nomme: Star Académie. Star est anglais et Académie est formulé comme étant en Anglais, sinon on devrait lire : Académie de Star.

    Malgré que j'emploie des anglicismes (parlé et écrit)..et que je trouve plus beau et plus punché (tiens un anglicisme) Le titre du roman de Dominic Bellavance: Toi et Moi, it's complicated que ...C'est compliqué..Je dois te rejoindre dans ton opinion et de promouvoir le francais coûte que coûte, c'est notre responsabilté à chacun.

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  11. Et je me rappelle avoir dit que je préférais le titre du roman de Dominic sur un des billets de son blogue dans le temps et je le maintiens encore.... Et pourtant ca va à contre courant de mes convictions linguistiques et politiques..Je mérite une séance d'auto-flagellation moi là ;)

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  12. @Pierre: c'est ce que j'appellerai un glissement lent et progressif, un relâchement. C'est peut-être comme les sacres: on ne s'en formalise plus à force de les entendre.

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  13. @Ginette: moi aussi je me sens parfois seule à tenir mon bout. Je n'ai pas tous les arguments, je n'ai pas la science infuse. Et mes paroles ont si peu de poids.
    Quand je travaillais dans un hebdomadaire et que je devais appeler l'imprimerie: oh la là! J'ai beaucoup appris mais les employés de l'imprimerie aussi je crois bien!

    Mais bon, on est deux.
    Mais en visitant les sites cités dans mon billet, tu verras que tu n'es pas si seule que tu le crois.

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  14. @ClaudeL : Souvent, je vois la version anglaise d'un film alors qu'il est également en salle en français, alors, quand je peux, je donne les deux titres. Sauf qu'il y a de ces titres si mal choisis qu'ensuite, dans le billet, je choisis sciemment d'utiliser le titre anglais. (Je pense notamment au film "Inception", traduit en "Origine", alors que ça a pas de maudit rapport!!! Ou alors "On writing" de King, qui a été traduit en "Écrivain, mémoire d'un métier", ce qui est non seulement long, mais également mal choisi : "De l'écriture", ça aurait été 100 fois mieux!!!)

    Comme je disais sur mon blogue, j'ai l'impression que les gens presque parfaitement bilingues (dont je fais partie) finissent par se sentir frustrés d'être confinés à une seule langue. Après tout, chaque langue a ses limites et quand on a la chance d'en manier plusieurs, on finit par penser spontanément dans deux ou trois langues à la fois!

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  15. @Gen: Que tu (ou quiconque) donnes les deux titres, c'est bien, c'est ne donner que celui en anglais que j'aime moins, surtout d'un livre, parce qu'à la bibliothèque ou à la librairie, je vais chercher longtemps!

    Des titres bizarres, il y en a même quand ce n'est pas une traduction!

    N'étant pas bilingue --je me débrouille tout au plus quand je voyage--, je ne saurai jamais si c'est par manque de connaissance de cette deuxième langue que je tiens tant au français.
    Mais je pense que c'est plus profond que ça.

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  16. Comme le dit Pierre, certains titres dans une autre langue peuvent simplement avoir plus d'impact, j'ajouterais que c'est parce qu'ils renvoient à des phhénomènes culturels précis (dans son exemple: Facebook - "le livre de visages"???), et que finalement, ce qui compte plus dans ce cas, c'est l'idée (le fond) plutôt que la langue (la forme).

    Autre exemple, ma fille, 11 ans et demi, a commencé à écrire un roman (je ne l'ai même pas forcée!)... en anglais! Oui, en angliche alors que ses deux parent sont Français, car elle trouve que la grammaire est bien plus facile. Du coup elle peut se concentrer sur l'histoire. Elle a raison, au fond: je la laisse faire, car ce qui compte à mes yeux c'est qu'elle stimule sa créativité et exprime ses idées. L'anglais est, après tout, une langue très capable de la faire parvenir à ses fins...

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  17. ClaudeL, je partage vos préoccupations. Il faut rester vigilantes. Il faut cultiver une fierté de la langue, surtout. Il faut donner très tôt le goût de la créativité en français. L'anglais n'a pas sa précision et sa musicalité...

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  18. @Alexandre: pourvu que ta fille soit capable aussi de bien écrire en français, tant mieux si elle devient riche de deux langues.

    @Mme Latrad: merci de votre commentaire, ça fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à être fière et vouloir demeurer vigilante.

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  19. Humm... comme vous liez votre texte au mien par le biais d'un hyperlien, difficile de ne pas me sentir directement visé par votre texte.

    Je réitère qu'un titre anglais pour une œuvre française est acceptable du moment qu'il soit justifiable un tant soit peu. Dans mon cas (que vous dénoncez), "Mile End Stories" renvoie à un quartier multiethnique dont l'anglais prédomine légèrement sur le français. Il dépeint la réalité d'un jeune homme qui vit dans cet environnement où immigrants, juifs, voyageurs et rares résidents "de souche" se communiquent dans cette langue de transit qu'est l'anglais. Comme dans tous les quartier du monde qui sont en constante mouvance.

    De grâce, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Certes, l'anglais est la langue du colonisateur. Elle est aussi la langue du voyageur. Deux personnes qui parlent anglais ne sont pas forcément impérialistes. Ils sont peut-être de passage, tout simplement.

    Pour ma part, en tant que bilingue, il est normal que certaines traces d'anglais se retrouvent dans mes textes. Je VIS dans les deux langues. Ma copine aussi. Si j'en venais à écrire en anglais, il y aurait sûrement des traces de français dans mon écriture. Dois-je cesser d'écrire, dans ce cas?

    Si vous voyez de l'anglais dans un texte français, pourquoi ne pas simplement vous poser la question: "Pourquoi?" Au lieu d'accuser immédiatement l'auteur de souiller le français. Il aurait pu faire "pire", comme d'écrire uniquement en anglais.

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  20. @L'auteur de ce blog: Avant même que vous expliquiez la ou les raisons de votre choix (et de celui de l'éditeur semble-t-il), je comprenais déjà. Je comprends, mais j'ai de la difficulté à accepter.

    Je pense que ce n'est pas de qui on parle qui est important, c'est à qui on s'adresse, à qui s'adresse votre livre?

    Et je ne crois pas que j'aie utilisé les mots "accuser" ni "souiller", j'ai seulement dit que j'étais contre le choix d'un titre anglais (pas le Mile End mais le "Stories" pour un livre écrit en français. Tout comme je suis contre le choix d'une chanson anglaise à la fin d'un téléroman francophone. Surtout quand il y a des chansons et des mots en français, c'est comme acheter local quand on peut. C'est de la mauvaise foi, je veux bien l'admettre comme si j'étais metteur en scène (si c'est lui qui choisit) et que, à talent égal, je choisisse un acteur québécois avant de choisir un acteur canadien.

    Rien ne vous empêche de choisir l'anglais, rien ne vous empêche de vous justifier, mais rien ne m'empêche non plus de choisir le français d'abord et avant tout.

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Les anonymes: svp petite signature