lundi 30 mai 2011

L'Euguélionne: je ne veux pas qu'on l'oublie

«La lunde, tu t’esquintes.
La marde, tu t’éreintes.
La mercrède, tu t’échines.
La jeude, sur tes machines.
La vendrède, tu t’escrimes.
La samède, tu t’agrippes.
La démanche, tu suintes.
La janvière, tu t’étripes.
La févrière, tu anticipes,
La marse, tu t’émancipes.
L’avrilée, tu brûles.
La maïe, tu en saignes.
La juine, te v’la enceinte.
La juillette, tu participes.
L’aoûte, tu cours.
La septembrée, tu flambes.
L’octobrée, tu trembles.
La novembrée, tu fais du ventre.
La décembrée, tu t’essouffles.
L’année suivante, tu accouches.»

L’Euguélionne, Louky Bersianik, Édition La presse, 1976, page 152

Après la coupe du gazon, je me demandais ce que serait la prochaine activité. Je me demandais ce que je faisais de mes journées, de mes semaines, de mes mois. Je n’ai plus les mêmes repères qu’à trente ans, quand je travaillais à l’extérieur. Puis je me suis souvenu de l’énumération de l’Euguélionne.

Dans mon cas, ça ressemblerait plutôt à :

La lunde, tu piscines
La marde, tu rêvasses
La mercrède, tu te presses
La jeude, tu vas voir ta mère
La vendrède, tu te reposes
La samède, tu laves
La démanche, tu budgètes
La janvière, tu gèles
La févrière, tu prépares
La marse, tu voyages
L’avrilée, tu vieillis
La maïe, tu coupes
La juine, tu repars
La juillette, tu piscines
L’aoûte, tu reçois
La septembrée, tu publies
L’octobrée, tu trembles
La novembrée, tu lis
La décembrée, tu t’énerves
L’année suivante, tu espères recommencer

1976. Trente-cinq ans. Quel âge aviez-vous?
L’Euguélionne, je ne veux pas qu’on l’oublie. J’en ai parlé brièvement en mars 2010. Je ne suis pas du genre capable d’en réciter de larges extraits comme on sait une chanson entendue mille fois, comme on sait une fable apprise par cœur. Pourtant son nom, je ne l’oublierai jamais. Le nom de l’auteure, Louuky Bersianik, il m’arrive de ne pas m’en rappeler, ça m’a pris du temps à pouvoir le prononcer, mais le titre, L’Euguélionne, jamais.

J’avais vingt-six ans. Au début de ma vie d’adulte. Au début de ma vie d’auteure. Croyais-je!
Je l’ai aimée d’amour cette extra-terrestre. Un amour rempli d’admiration. Que j’ai mise sur un piédestal. Très haut. Si haut que jamais elle n’en est descendue. Si haut que j’ai su dès lors que mes mots à côté des siens ne valaient pas cinq cennes et ne tiendraient sûrement pas trente-cinq ans. Mais quand on aime, ça ne fait rien de se comparer. Si haut que je peux la voir encore, où que je sois, même si elle ne m’écrase plus de sa prestance. Si haute qu’elle fut, elle a tout de même réussi à m’élever, me donner des ailes, me montrer l’immensité de la mer, l’infini de l’univers et le ciel de toutes les planètes. Mes yeux se sont agrandis, mon cœur s’est ouvert, mes oreilles ont entendu comme jamais auparavant tous les murmures et tous les cris, ceux des femmes en particulier,  parce que personne, avant elle, n’avait rapporté tant de paroles vraies, justes, profondes qui m'ont transformée à jamais.

À vingt-six ans, j’ai compris que ce n’est pas le contenu d’un livre qui compte, mais comme dans un budget, entre ce que tu reçois et ce que tu donnes, c’est ce qui en reste qui est important. À preuve, je serais bien incapable de relire ce livre, pas en entier en tout cas, et pourtant ce qu’il m’en reste dans tous les pores de ma peau et tous les neurones de mon cerveau, m’accompagne encore aujourd’hui, après trente-cinq ans.

Pourtant, je me demande : si j’avais un seul livre à apporter sur une île déserte, si c’est L’Euguélionne que je choisirais. Probablement Le petit Robert des noms propres : il dérange moins, il fait moins mal.

(Autres détails par là>>>)

vendredi 27 mai 2011

Les Têtes rousses: couverture

Ça y est, je peux la montrer. Enfin, je pense puisque les éditions Vents d'Ouest l'ont publiée sur leur site. Elle est là, la couverture et ma photo et, et... Houppie, Yé. Petite fille de huit ans qui découvre un livre au pied de son lit le matin de sa fête. Mieux, c'est mon livre! J'ai beau l'avoir vue cette couverture parce que c'est Louise Falstrault, l'artiste-ex-co-blogueuse qui l'a conçue, moi qui l'ai techniquement montée. j'ai beau connaître les trois têtes parce que ce sont trois vieilles photos qui sont dans le livre bleu de généalogie que ma grand-tante a écrit en 1917, ça me fait quand même plaisir de voir le tout officiellement publié sur un site qui n'est pas le mien. Comme une reconnaissance publique.

La voici donc.

Lien vers la page des Éditions Vents d'ouest, c'est par là>>>.

J'ai préparé quatre ou cinq pages sur ce roman Les Têtes rousses: les lieux, les personnages, la généalogie, mais je ne sais pas trop quand les publier: tout de suite? Un mois avant la parution? La vielle du lancement? Que feriez-vous?

lundi 23 mai 2011

Ecrire, c'est souffrir

Souffrir n’est pas synonyme de talent, tout au plus de travail. En rêver n’est pas synonyme de trouver. La pluie, l’annonce de pluie, les mouches noires, tous ces irritants qui m'ont retenue à l’intérieur m’ont au moins offert la possibilité de répondre à ce rêve fait la nuit dernière où j’avais le titre, les mots, et de souffrir pour les mettre sur papier.

Aujourd’hui, j’ai donc écrit.
Dans un cahier à spirale, à la main, j’ai réécrit la nouvelle que je veux envoyer au concours dont j’ai déjà parlé là>>>. J’ai tout repensé au «je» pour que ce soit mieux senti. Et au présent pour ne pas m’empêtrer dans un subjonctif douloureux. Quand j’ai eu fini de transcrire mes cinq petites pages dans un fichier, j’ai imprimé et j’ai lu à haute voix.

Déception. Tout au plus une composition de cinquième secondaire.
Pour m’encourager, j'ai lu à l’artiste qui, de son côté, a commencé aussi une nouvelle création qui promet. Elle m'a donné un Cégep 1. Heureusement, elle m'a fait des suggestions, elle m'a dit que l’histoire-squelette  était là, la finale était très bien (au moins ça), il restait à habiller. Elle aime les descriptions de lieux autant que de personnages, elle, et me demande toujours d’en ajouter, de fignoler, d’agrémenter avec de la couleur (évidemment une artiste peintre!)

Dur sur l’orgueil d’admettre que je ne sais pas écrire toute seule. Le saurai-je jamais?
Demain, encore nuageux et averses, je pourrai réécrire ma troisième version.

vendredi 20 mai 2011

Ouverture des campings

Je n’en parle pas souvent. Pas ici en tout cas. Un peu plus ailleurs, dans mon site de voyage, quand je reviens. Fin de semaine de la fête des Patriotes. Pas la reine, pas Dollard, mais des Patriotes, peu importe, c’est la fin de semaine de l’ouverture des campings, au Québec.

Depuis que je ne campe plus en tente, donc depuis 1994, cette grande fin de semaine ne signifie pas autant puisque je peux partir quand je veux et coucher en autonomie ici et là ou partir aux États-Unis où les campings ouvrent un peu plus tôt. Mais tout de même, j’y pense, comme la fête du Travail qui a si longtemps représenté pour moi le retour en classe, soit en tant qu’élève une bonne quinzaine d’années, soit en tant que professeur, un peu moins de dix ans. Ça ne s’oublie pas. Avoir hâte, penser où on va aller, faire les préparatifs.

Donc, même si j’ai encore en mémoire mes cinq semaines passées au Texas-Arizona en mars-avril, j’ai à nouveau le goût de profiter de mon Pruneau (photo jointe), d’aller voir la mer à Sainte-Flavie ou à Havre Saint-Pierre, d’aller m’assoir devant les Mille-Iles ou sur la plage de Sandbanks, en Ontario. Faire un petit feu le soir, ça ne me manque pas trop puisque je peux en faire tant que je veux chez nous. Tout de même, ailleurs, si les étoiles sont les mêmes, les odeurs sont différentes, l’air du temps nous chante une chanson qu’on connaît moins, on a l’impression que  les semaines sont plus longues et que la pluie est synonyme de congé.

Bonne saison de camping aux campeurs.

lundi 16 mai 2011

Blogue ou forum?


Je me suis déjà posé la question : site ou blogue. J’avais répondu les deux, selon nos compétences, nos besoins, un plus informatif, l’autre plus dynamique. Encore faut-il les alimenter. Cette fois, je me demande blogue ou forum. Et je dois avouer que devant l’abondance des blogues, il est facile de les trouver, de s’y inscrire, de lire, de commenter, mais quand je trouve un forum dont le thème m’intéresse, où les membres discutent passionnément, sans trop s’arracher les cheveux et trop digresser, j’adore et je me délecte beaucoup plus longuement que sur les blogues.

Pourquoi? Parce qu’un blogue, c’est bien beau pour soi, pour s’exprimer, pour réfléchir, c’est agréable de recevoir des commentaires, de voir que 44 membres se sont inscrits, mais ça plafonne et il vient un temps où vous avez l’impression de toujours parler au même monde et surtout, ah oui, surtout, que ce soit dans votre blogue ou celui des autres, les billets s’envolent au vent. Même avec un outil de recherche, il est très rare que vous relisiez de vieux billets. Tandis qu’un forum qui tourne autour de thèmes, de sujets, qui attire beaucoup plus de membres, dont les sujets demeurent en place et ne s’envolent pas dans des pages de calendrier est beaucoup plus tentant. Pour moi en tout cas. Je cherche les p’tits nouveaux, je regarde de quoi ils parlent, j’ajoute mon grain de sel un peu partout, je raconte mes expériences. 

Vous me direz qu’il existe maintenant les réseaux sociaux, mais croyez-vous vraiment que je peux me contenter de trois ou quatre lignes, de 144 ou 200 caractères pour m’exprimer? Et puis, il suffit de visiter quelques forums et on voit tout de suite que ce n’est pas le même but. On est sérieux sur un forum, on pose des questions, on veut savoir des choses précises, pas seulement  une jasette pendant qu’on déjeune!

Je voudrais bien comprendre suffisamment l’anglais pour devenir le 28,000e membre du forum américain : Writing forum. Ou me noyer dans les 400 ou 500 membres de certains forums français.  Au Québec, si peu de forums sur l’écriture, sur les auteurs. Me semble que l’Uneq devrait en avoir un.

Tout de même, je participe régulièrement aux trois forums sur le camping : ceux de la FQCC, de Guide camping et le VRcamping

En généalogie, j’ai, pendant des années, aidé et demandé de l’aide sur deux forums. J’ai même essayé d’en partir un sur la peinture, question que les artistes peintres se parlent entre eux, mais devant la tâche de modératrice en plus d’administratrice, j’ai tout effacé.

Cette semaine, je me suis jointe au petit dernier de Suzan qui tient blogue et forum: Le café de la jasette.
C’est clair, je suis insatiable, j’ai besoin de tout: site, blogue, forums

jeudi 12 mai 2011

Des pages et des pages, le blogue

Pour faire suite à ma réflexion sur le nom de domaine, les titres de blogues et de sites, pour ne pas avoir à recommencer sous une autre plateforme (j'ai bien essayé Wordpress encore une fois, mais finalement je commence à bien connaître Blogger), pour ne pas m'emberlificoter dans le changement de l'adresse blogspot, j'ai tout simplement changé le titre de mon blogue.

Je n'y parlais finalement pas très souvent "de nos pinceaux", ce qui ne m'empêchera pas d'en glisser un mot à l'occasion d'exposition ou de motivation versus la création, et comme j'ai mis à jour mon site Des pages et des pages.com, aussi bien me suis-je dit, être cohérente.

Alors, vous ne verrez pas la différence, parce que je garde le même modèle (pour l'instant).

Pourtant pas parce que les mauvaises herbes ne m'attendent pas à l'extérieur!

lundi 9 mai 2011

Quel nom de domaine, quel nom de site,
quel nom de blogue?

Comment appeler notre blogue? Quel nom de domaine choisir pour notre site? C’est un peu comme se demander quel titre choisir pour son roman.

Ça m’a pris des années avant d’accepter l’ordinateur, mais une fois choisi, une fois que j’ai connu l’internet, je n’ai eu de cesse d’en profiter. Je ne dirais pas l’exploiter au maximum, mais au moins servir mes besoins. 

Comme je travaillais comme graphiste, disons monteuse en pages pour un journal, des livres, des brochures, j’ai rapidement compris qu’avec un peu de travail, je pourrais monter des sites Internet. J’ai commencé avec Frontpage. Je ne connaissais rien au langage html, n’en connais pas beaucoup plus, et je ne m’aventure pas dans des sites complexes, j’ai donc cherché, et je cherche encore, des logiciels qui offraient le WYSIWYG.

J’ai commencé par me monter un petit site avant d’offrir mes services à d’autres. Je ne sentais pas le besoin d’avoir un nom de domaine et le petit 5Mo que Télébec m’offrait gratuitement me suffisait amplement. Sauf que je ne savais pas comment appeler mon site. Écrire mon nom en haut, bien en évidence, en caractères gras m’apparaissait prétentieux, mais surtout inutile : pourquoi quelqu’un écrirait mon nom? Me chercher d’abord par ce que je pouvais offrir et ensuite les clients potentiels apprendraient bien mon nom. En fait, je ne savais pas trop ce que je voulais. Monter un site, c’était un jeu, un apprentissage.

Quand, avec l’ajout d’images et de pages, le 5 Mo n’a plus suffi, quand vint le temps de faire sérieux et d’avoir un nom de domaine, encore des questions : claudelamarche.com, non décidément, ça ne disait rien. Après avoir longuement réfléchi à ce que j’offrais comme services et pour me faire connaître, j’ai trouvé que «des pages et des pages» convenait beaucoup mieux : j’écris des pages, je monte des pages, je publie des pages de voyage, de généalogie, etc. Et puis, avec les mots clés, la description, là je pourrais mettre mon nom. 

Ce qui fut pensé fut fait.
Puis vint le blogue : même chose. On dirait que je n’ose jamais me mettre à l’avant-scène. Je suis portée à dire ce que je fais au lieu de dire qui je suis. Dire qui je suis relève du privé, sur Internet, c'est ce que nous offrons qui compte. Me semble et je le pense toujours, quand je vois des portraits de personnes gros comme un camion pour vendre des maisons ou un parti politique... Bon, faut croire que je ne suis pas encore arrivée dans l'ère du visuel!

Mais cette fois, presque dix ans après avoir monté mon premier site, je m’y suis décidée. Non pas à prendre un nom de domaine à mon nom, je crois que ce ne sera pas nécessaire, si quelqu’un tape mon nom dans divers moteurs de recherche, il me trouvera. Sauf que, tout en changeant un peu l'arrière plan de mon site, j'en ai profité, et, dans l’en-tête de toutes mes pages, j’ai ajouté mon nom. C’était « Des pages et des pages », c’est devenu, depuis aujourd’hui : « Des pages et des pages de Claude Lamarche » et j’ai poussé l’audace jusqu’à écrire mon nom plus gros que « Des pages et des pages ».

Avez-vous de la difficulté à vous mettre de l'avant? Avez-vous cherché longtemps le titre de votre blogue, celui de votre site?

vendredi 6 mai 2011

Lire pour écrire

Il est dit et écrit partout qu’il faut lire beaucoup si l’on veut écrire un peu et surtout bien. Alors, à défaut d’écrire, je lis. J’ai lu en diagonale La canicule des Pauvres pour lequel je n’ai pas trouvé de raisons valables de lire en entier. Puis, j’ai commencé Mademoiselle Personne dans la salle d’attente d’un médecin, — donc lu pas mal —, que je poursuivrai plus tard, non seulement pour goûter lentement mais parce que le livre m’appartient alors, pas de temps limite pour le remettre. J’ai lu dans le désordre les nouvelles de Suzanne Jacob, Un dé en bois de chêne. Une auteure qui me surprend toujours, dont je pourrais envier l’écriture si elle n’était pas si inimitable. Je ne suis jamais déçue par cette auteure qui agence si bien les mots et qui, malgré une apparence d’histoire, réussit à nous amener dans les profondeurs de l’humain? Et, avant-hier, la bibliothécaire m’avertissait de l’arrivée de Armadale de W. Wilkie Collins. Une belle surprise. Un titre qui faisait partie d’une liste remise il y a des mois, demandé pour je ne sais plus quelle raison. Un roman écrit au temps de Dickens, un style anglais que j'apprécie pour la différence et la richesse de détails qu'on nous reproche pourtant à notre époque.

À défaut de pouvoir lire sur le bord de la mer, un petit feu dehors, ce serait bien. Après une heure de ramassage d’aiguille de pins. La récompense après le travail.

Liens:
La canicule des Pauvres (Les Herbes rouges n’ayant pas de site Internet)
 Mademoiselle Personne que la bibliothèque ne pouvait m’envoyer et très difficile à trouver en librairie : 

mardi 3 mai 2011

Sommes-nous des Tanguy?

Pas certaine que je veuille commenter. Trop à dire. Trop dépitée, trop de questions. Je ne comprendrai jamais rien à une foule. On a beau se dire que les gens sont interchangeables, que personne n'est indispensable... Comme Andrée Poulin, je m'en irais bien loin, le temps que les Québécois deviennent adultes et sachent ce qu'ils veulent vraiment. Mais, le monde politique étant ce qu'il est, où irais-je?

Plus concrètement, à qui devons-nous envoyer notre demande d'aide financière pour le prochain dépliant des Créateurs de la Petite-Nation: pas d'adresse, pas de courriel, pas de téléphone.

Si le Premier ministre ne lit pas, je devrais me réjouir, la personne élue dans mon comté est de descendance irlandaise ai-je lu sur un site ce matin. Elle achètera peut-être mon prochain roman? Si je peux la joindre!

(photo empruntée à un site, vis Google images)