jeudi 20 janvier 2011

De l'idée avant l'écrit

J’aime écrire, tout le monde le sait, mais il ne faut pas croire que je n’aime écrire que des romans. Petit exercice amusant, sans prétention puisque de toute façon, tous ces titres sont épuisés : en cherchant à connaître la motivation pour mes prochains écrits, j’ai repensé à l’élément déclencheur pour chacun de mes livres publiés (je vous épargne ceux qui ont été refusés). Dans l’ordre chronologique de publication.

Je me veux : petite plaquette d’une centaine de pages. Fiction qui va d’une phrase à deux ou trois pages. Je voulais prouver à je ne sais qui qu’on pouvait avoir quelque chose à dire à 25 ans, j’ai puisé dans mes expériences mais aussi celle d’une amie, une ex-religieuse. Anecdote : persuadé que c’était une autobiographie (une ex-religieuse pour la télé, c'était des détails croustillants?), Radio-Canada voulait m’interviewer. J’ai avoué que c’était œuvre de fiction … et donc pas de passage à la télé radiocanadienne!

De rien au tour à rien en dedans : roman au style très contemporain inspiré de l’amitié vécue à quatre lors d’étés et d’aventures. Des jeunes qui refont le monde, qui se prennent pour Sartre-Beauvoir, qui s’amusent à philosopher et jouer avec les mots et qui sont perdus comme le Mathieu de Françoise Loranger.

Le mystère de la femme en noir : roman jeunesse. Une histoire que m’ont racontée mes élèves de secondaire 1 pendant les cours de catéchèse.

Poursuite sur la Petite-Nation : roman jeunesse. À 19 ans, j’avais descendu une partie de la rivière Petite-Nation, j’avais le goût de raconter cette aventure. J’ai enrobé le tout dans une histoire de voleurs, j’en ai profité pour présenter la région.

Appliqués Patchwork et couvre-lits : essai. Pendant ma dernière année d’enseignement, j’enseignais la couture. Comme ce que je savais le mieux faire, c’était d’écrire, bien plus que de coudre, j’ai décidé d’écrire un livre avec mes élèves qui ont servi de modèles, qui ont préparé les différentes pièces photographiées. Trente ans plus tard, quand je les rencontre, elles m’en parlent encore.

Pourquoi nous avons cessé d’enseigner : essai. Chaque semaine, Louise Falstrault et moi, nous nous racontions les diverses péripéties et difficultés avec la direction, le syndicat, les élèves. C’était l’époque où la diminution de la clientèle scolaire se faisait sentir dans les campagnes. L’époque où la polyvalente redevenait simple école secondaire, faute d'élèves. Mon premier livre publié à compte d’auteur aux Éditions de la Petite-Nation que mon père venait de mettre sur pied. Premier et seul passage au canal 10, devant Réal Giguère.

Jacques Lamarche, un homme, une époque : essai. Le journal La Presse avait organisé un concours de biographie, j’avais décidé d’y participer. Je n’ai pas gagné, mais j’ai présenté le projet aux Écrits-Hautes-Terres qui fut intéressé. Pendant un an, j’ai fait des recherches, j’ai posé des questions à mon père, j’ai relu quelques-uns de ses livres (pas tous les 96 qu’il avait publiés!) et, en 2005, le livre fut lancé dans une auberge qui était une ferme qui a marqué mon enfance et la vie de villégiateurs de mes parents. Trop faible pour assister au lancement, mon père mourait l’année suivante.

Les Têtes rousses : roman qui sera publié à l’automne 2011. Après avoir tant parlé de mon père, je me suis demandé si ma mère avait aussi une vie intéressante à raconter. Dans un prochain billet, j’en dirai plus.

Et vous, d'où vient le commencement du début de l'idée? Surtout quand c'est une histoire d'extra terrestres ou de sorciers ou de mort suspecte ou tout ce qui est hors de notre quotidien.

(quelques-uns de mes livres publiés... et épuisés, sauf peut-être dans quelques bibliothèques)

mardi 18 janvier 2011

Du pourquoi je n'écris pas

Presque chaque matin, je me réveille en me demandant de quoi je pourrais bien parler dans mon blogue. Presque chaque matin, depuis Noël environ, il me semble que je ne trouve rien d’intéressant à dire. Je commence et même les trois lignes écrites ne valent pas d'être publiées sur Facebook. Je lis les autres et je me dis : « ah j’aurais pu parler de ça », parfois je me contente de commenter. De moins en moins. Il est loin le temps où je croyais être aussi prolifique qu’un journaliste. Elle est finie depuis longtemps la liste de sujets que j’avais établie pour des billets potentiellement intéressants. Et je ne veux pas, vraiment pas me dire que c’est parce que je vieillis, que je n’ai plus rien à dire ou que le peu que j’écris est nul et inintéressant. J’ai bien trop peur que ce soit vrai.

Un matin, j’avais même écrit tout un billet pour aider les personnes qui montent elles-mêmes leur site internet. Loin d’être professionnelle en la matière, au fil des années, j’ai appris quelques petites choses et je voulais en faire profiter les autres. Pour m’apercevoir que les conseils que je donnais étaient caduques. Quoique plus je lis sur le sujet, plus les informations sont contradictoires, alors peut-être...

J’hésite aussi parce que j’essaie d’être cohérente, rester dans le sentier de l’écriture-lecture-peinture, quoique je ne tiens pas à me limiter à ce lectorat (quoi, j'ai un lectorat, moi?) de jeunes auteurs dans la trentaine, mais des comme moi, il n'y en pas beaucoup, on dirait.

Pourtant, hier encore, comme il fut question de REER obligatoire ces derniers jours, je me demandais à combien j’aurais accès dans… cinq ans. Quelques recherches sur le site de Services Canada m’ont arrêtée net.

L’expression « fonds de pension » demeure vague, mais au moins ça ne vous met pas votre condition en pleine face, tandis que l’autre, là… Sécurité de la vieillesse, ouache, rien que de voir ces mots m’a vieilli de vingt ans. Non décidément, j’ai changé de site et je n’ai rien écrit sur le sujet, en me demandant qui me lirait jusqu’au bout si moi-même je ne parvenais pas à écrire ces deux mots qui ne correspondent pas du tout à ma situation.

Voilà donc pourquoi je n’écris pas ces jours-ci : rien d’intéressant à dire.

(Illustration de ce que je ne suis pas encore, juré je ne ressemble pas à ça. Emprunt de Printmaster-platinium 2011)

mercredi 12 janvier 2011

Hooonnn! Je joue!


Je recommande à ceux et celles qui veulent faire travailler leurs neurones. Je déconseille à ceux et celles qui sont payés pour vraiment travailler: on devient accro rapidement.

dimanche 9 janvier 2011

De ce temps perdu

Ce n’est pourtant qu’un simple petit blogue. Des billets de rien du tout, des réflexions, des débordements, des nouvelles qui intéressent surtout la personne qui les écrit et une dizaine de personnes qui le suivent assidûment, même si quarante-quatre membres sont inscrits officiellement.

Neuf jours déjà depuis la nouvelle année. Neuf jours que je n’ai pas publié de billets sur mon blogue. Neuf jours à tousser, étouffer, à rester couchée, parfois fièvreuse, souvent somnolente, à ne rien faire d’autre que peser sur le mute et le guide de la télécommande. Je ne me suis même pas offert le luxe de lire. Si, Ru de Kim Thúy qu’évidemment j’ai beaucoup aimé, qui n’a pas aimé? Une lecture qui, contrairement à bien d’autres, ne m’a pas entraînée dans cette rivière claire et gonflée d’images et de mots pour lesquels, entre d'autres temps, une force étrangère m’aurait fait lever et me diriger vers un cahier ou mon clavier. Non, rien. Que des yeux humides, un voile de brume sur mon cerveau.

Ce matin pourtant, après deux meilleures nuits, le nez encore bouché et les oreilles bourdonnantes, il y a un appel, un ennui, un sentiment de paresse aussi. Pas un sentiment d’urgence, mais un manque, une peine.

J’ai rangé les pastilles, le sirop et les acétaminophènes, et je tente depuis de sortir ces mots et ces phrases qui ont été perdus, qui en ont profité pour me déserter et s’enfuir. Où sont-ils donc? Heureusement, aujourd’hui il y a aussi le soleil qui m’appelle, qui m’invite au grand air. J’irai voir dehors si mes mots y sont aussi.