samedi 15 juin 2013

Ah! ce temps qui passe!

Quand je marche, quand je nage, quand je roule, quand j’attends, même quand je lis,  je fais des phrases, je cherche des scènes ou des billets à écrire, je pense à mes personnages, je m’amuse à trouver des arguments comme un Français qui discute.



Mais quand je suis à vélo, niet. Rien. Je regarde les arbres, les bourgeons devenir des feuilles, les marécages, les reflets ou les vagues sur la rivière. Je pédale. Je hume air, vent, temps, fleurs. J’écoute les oiseaux, les grenouilles, le silence quand j’arrête. Là, au présent, je ne pense ni avant, ni après. Je n’ai hâte à rien, même pas au pique-nique qui viendra lors d'une halte prolongée.
Je prête attention au sentier, aux trous de marmotte pour ne pas y passer, aux branches pour ne pas qu’elles revolent dans les rayons de mon vélo. Automatismes, rien d’élaboré, esprit presque vide. Esprit libre.
Ce n’est qu’au retour que l’envie me prend de dire ce qui fut, d’écrire qui je fus, de comparer avec la même période l’an passé ou lors de la dernière randonnée. Que le temps reprend ses droits. Que le temps recommence à exister, que les heures défilent, trop rapidement. Que je traite les photos qui me disent que, finalement, le temps a passé, même si je ne l’ai pas vu, tout attentive que j’étais à vivre.

(Photos de l'auteure, prises au parc national de Plaiance, juin 2013)

3 commentaires:

  1. Magnifique billet :)Ni avant ni après.
    Michèle

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  2. De la visite rare sur ce blogue. Merci de ton passage, Michèle.
    J'essaie de multiplier et d'allonger le plus possible ces moments divins. Quoique je ne déteste pas certains après: le temps de traiter les photos, le temps de mettre des mots sur ce temps précieux.

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  3. De belles photos! Et il me semble ressentir la sérénité derrière la balade, ça fait du bien non? Tant mieux, prolonge ces moments si tu le peux et partage!

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