mardi 29 octobre 2013

Il l'a écrit en pyjama
je l'ai lu les pieds dans le sable


Je l'ai emprunté à la BANQ, je l'ai commencé au nord et terminé au sud, les deux pieds dans le sable chaud, comme dit la chanson. 

J'avoue que je ne suis pas fan de Laferrière, du genre qui se jette sur tout ce qu'il écrit (qu'il ne s'en offusque pas, je cherche encore pour quel auteur je le fais), bien sûr, je ne suis pas insensible à tout le tapage médiatique dont il est entouré et ce, depuis la parution de son premier roman. J'ai renoncé depuis longtemps à comprendre comment sont décernés prix et nominations, peu importe la discipline, alors disons que le fait qu'il remporte tel ou tel prix me laisse froide, mais me rend curieuse. Je suis comme tout le monde, je prends le livre primé, je le feuillette, rien ne m'attire particulièrement, et bien souvent, je le remets sur la tablette jusqu'au prochain Salon du livre ou ma prochaine visite dans une librairie. J'ai lu le Prix Femina, dont j'ai oublié le titre c'est vous dire, et je dois avouer que j'ai aimé. Le personnage-auteur me plaît plus que ses livres. Pour l'avoir vu, entendu et même lui avoir parlé un peu soit aux Correspondances d'Eastman soit dans un Salon du livre, je le trouve sympathique, j'aime sa modestie. Mais je suis plus rue Fabre que Petit Goave. 

Journal d'un écrivain en pyjama 

Mais quand j'ai entendu le sujet de Journal d'un écrivain en pyjama, tout de suite, j'ai voulu lire. Comme souvent, je me suis précipitée sur le site de la BANQ, évidemment, il fallait attendre, nous étions en septembre, je l'aurais début octobre. Je l'ai eu quelques jours seulement avant mon départ pour Myrtle Beach. 

J'ai tout lu, à peine passé quelques pages... sur Haïti justement. Je l'achèterai parce que je veux relire certains passages. J'ai lu comme une auteure et non une lectrice. Même que j'ai été surprise d'entendre une personne dire qu'elle l'avait lu alors qu'elle n'écrit pas. Je pensais que ce genre de billets écrits comme un blogue n'intéresseraient que des écrivains, en herbe ou non. C'est beaucoup mieux que Lettre à un jeune poète de Rainer Maria Rilke pour la simple raison que c'est écrit aujourd'hui et qu'on connaît l'auteur. 

Mauvais livre 

Pas d'accord avec tout ce qu'il dit, nous n'avons pas à l'être non plus, mais deux mots m'ont bien intriguée à plusieurs reprises: « mauvais livre ». Je ne peux le citer puisque je n'ai plus le livre, mais il revient souvent sur le sujet. Je me demande bien ce qu'est un mauvais livre. N'est-ce qu'une question de temps pour qu'un livre soit mauvais? L'est-il dès sa publication? Dès l'écriture? Naît-il mauvais ou il le devient? C'est quand les lecteurs le boudent? Quand il s'en vend moins que le précédent? Ou quand après 15 ans l'auteur le relit et le renie? Quand le critique ou le professeur d'université le juge comme tel? Qui a envie de publier un « mauvais livre »? Un ouvrage peut-il être mauvais pour un lecteur et bon pour l'autre? J'aurais voulu des titres, même si je comprends que ce devait être mal aisé d'en citer quelques-uns. Mais pourquoi pas puisqu'il en nomme tant et tant (je n'ai pas lu le quart des auteurs qu'il cite). Est-ce à dire qu'ils sont tous bons? Tant parler de mauvais livres, ça suppose que d'autres sont bons. Bons pour qui? 

Opinions versus émotions 

Comme tant d'autres, il conseille de ne pas écrire nos opinions, si on le désire, on n'a qu'à écrire un essai. J'aurai quand même réalisé que je n'écrirai jamais d'essais: je n'ai pas d'opinions. Pas très arrêtées en tout cas. Je n'étais pas forte en dissertation à l'école et je comprends pourquoi: je ne tiens pas mordicus à telle ou telle idée et je n'envie pas les personnes qui tiennent aux leurs. Je suis femme d'émotions. J'aime en parler, en lire, et j'espère réussir à en écrire. Sans doute pour cette raison que, comme Laferrière, je puise dans la vie des gens mon matériel d'observation. La vie des gens qui m'entoure est un terreau fertile. 

Je m'arrête ici, j'y reviendrai sûrement quand je l'aurai acheté. D'autant plus tentant que son roman, en numérique, est la moitié du prix du livre papier, c'est rare. Habituellement ça ne dépasse pas 20%. 

Pas parce que je m'identifie à lui, je ne crois pas qu'un éditeur m'envoie à Paris, mes romans n'ont jamais dépassé un tirage de 3,000 exemplaires, je ne suis plus une jeune auteure en herbe. Mais de le lire, de se reconnaître dans le rêve, c'est très inspirant. 

Était-ce le bruit de la mer, mes pieds dans le sable, le doux temps, le plaisir de lire, ou son roman inspirant, mais je sais que je terminerai mon manuscrit cet hiver.

Empruntez-le (ou plutôt réservez-le) à la BANQ, via www.pretnumerique.ca
(photo empruntée au site de l'éditeur)


dimanche 27 octobre 2013

Shorts et sandales


Brookgreen gardens, Myrtle Beach
On peut voyager pour différentes raisons.
Par affaires. Jamais dans mon cas
Pour la découverte de nouveaux paysages. Très souvent, mais moins dans les dernières années. Quoique l’Arizona…
Pour le repos ou des vacances. Toujours du temps où je n'avais que quelques semaines de vacances. Plus vraiment maintenant que je suis travailleur autonome-plus-autonome-que travailleur.
Dans mon cas, retourner à Myrtle Beach, pour la quatrième fois je dirais, ce n’est pas pour la découverte ou le repos, mais pour le temps chaud. À preuve, ça ne fait pas vingt-quatre heures que je suis de retour et mes articulations sont raides et ne partent pas au quart de tour. Pourtant, j'ai marché, pédalé, nagé plus en trois semaines que tout l'été.

Donc, de retour de ce sud pas si au sud, je ne conterai rien que je n’aie déjà dit. Pas de lieux exceptionnels, pas de photos extraordinaires. J'ai marché sur la longue plage, sur le bord de la mer. Chaque jour. À regarder les pêcheurs qui espèrent prendre leur quota de quinze "blue fish", même si les aigrettes, elles, ne patientent pas autant. À observer les enfants jouer dans le sable. Les plus adorables ont trois ou quatre ans: des petits membres dodus que je mangerais tout rond. À penser à mes personnages de romans. À me prendre pour Marie Laberge (avez-vous vu son nouveau site tout plein de photos de bords de mer?) ou Michel Tremblay dans les Keys ou Katherine Pancol en Normandie. Je crois qu'il faut être seule pour que les phrases viennent. Mais la lecture du dernier livre de Laferrière m'a ramenée sur terre: de commun avec ces écrivains, je n'aurai que les longues marches au bord de la mer, au bord des vagues parfois tonitruantes, parfois douces, sans moutons, parfois sablonneuses, parfois limpides à la Kinkade. 

En profiter pour lire d'ailleurs. J'avais apporté Troyat mais j'ai terminé Le mouvement des choses d'Eric Simard, Jeanne chez les autres de Marie Larocque, deux romans québécois qui ont le langage de la jeunesse. Fâché contre Simard pour la fin abrupte et un peu dérangée par le langage de Marie Larocque. Je pense que je devrais lire La cohabitation des générations pour comprendre les nouveaux auteurs.

C'est Le journal d'un écrivain en pyjama de Laferrière qui m'a le plus poussée à reprendre mon manuscrit. Non, pas seulement lui, ma première lectrice aussi. Celle dont j'ai parlé dernièrement, qui devait lire mon manuscrit pendant ce séjour dans le sud. Elle a bien commencé quelques pages, pour s'apercevoir qu'elle avait lu puisqu'elle a eu le droit au premier manuscrit avant toutes ces coupures pour l'édition des Têtes rousses. En revanche, je dois avouer qu'elle a quand même donné un grand coup: elle a trouvé le titre, ce qui n'est pas rien. M'a donné également de nombreux éléments (importants les détails qu'a dit Laferrière) pour agrémenter la trame.

Je ne tiens pas de blogue sur mes voyages, seulement un site avec des photos. Après seulement le voyage effectué. Je me demande même comment certains blogueurs réussissent, presque chaque soir, à nous raconter leur journée. 
Je ne tiens pas de blogue sur les livres que je lis, mais je parle à l'occasion de ceux qui m'ont intéressée. Il est fort possible que je revienne sur celui de Laferrière.
Je ne tiens pas de blogue sur les photos, mais j'en montre souvent, avec plaisir. Pas prête encore. Il me reste à choisir parmi les quelque 500 photos prises (encore heureux que nous ne soyons plus à l'ère argentique), à post-traiter les meilleures. Comme il est plus rapide d'écrire des mots que de présenter des photos, enfin pour moi, je me contente d'une pour l'instant, plusieurs suivront quand je les jugerai dignes de publication.

De retour donc d'un voyage qui m'a permis de réaliser mes trois rêves: lire, écrire, voyager

Et tout ça au chaud. En shorts et en sandales

(Pardonnez a l’avance les quelques erreurs qui peuvent se glisser, mon clavier n’a pas aimé le sud : plus de « g » « h » « 6 » et « 5 » entre autres. Donc petite visite chez un technicien ces prochains jours).

(photo prise par l'auteure)