samedi 29 juin 2013

On ne la voit plus... elle doit être morte!


Le jour où on ne voit plus une personne, qui fait un métier public, à la télévision, dans les journaux, les revues, ne serait-ce que l’hebdomadaire régional, notre esprit saute à la conclusion : elle doit être malade ou pire, morte. On ne voit plus l'artiste, elle n’existe plus, elle ne peint plus. On est comme ça les humains du 21e siècle, grands consommateurs de médias, les sociaux compris !

Louise Falstrault va très bien, elle peint encore, son atelier est toujours ouvert, elle a tout simplement choisi de restreindre ses sorties publiques. Fournir ses deux galeries où sont exposés ses tableaux, celle de Calgary et celle de Baie Saint-Paul, satisfait complètement son cœur d’artiste peintre.

Mais quand Michel Lamanque et Paul Simon lui ont proposé de se joindre à treize autres artistes de la région, de cette Petite-Nation qu’elle aime tant et dans laquelle elle vit depuis quarante ans, elle a accepté avec plaisir. Hier, c'était soir de vernissage. Toujours agréable de rencontrer d'autres artistes: Monique Beauchamp, Louise David-Côté, Valérie Dugré, Jean-Marc Gladu, Claire Guérette, Solle Martineau, Guy Morest, Lise Poirier et Özgen Eryasa et de jaser avec les visiteurs et les organisateurs, de goûter à des produits régionaux. (Étaient absents: Laurence Bietlot, Gilles Goyer, Hélène Goulet et Michelle Lemire)

L'exposition Vue sur l'art, à l'église de Papineauville: c'est parti.
Du 29 juin au 18 août: du mercredi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h à 17h;
du 24 août au 15 septembre, les fins de semaine, mêmes heures.

Article de Jessy Laflamme, dans le journal Le Droit à ce sujet >>>

(photo prise par Claude Lamarche)

lundi 24 juin 2013

Quand tu es une Québécoise née dans les années 50

Quand tu as été à l’école au temps où on allait encore à la messe le dimanche,
quand, pendant tes études au secondaire, tu devais étudier Villon, Molière, Corneille, sans savoir que pendant ce temps Anne Hébert, Jacques Ferron publiaient leurs premiers livres,
quand tu associais littérature et France et même quand tu as su qu’il y avait des livres écrits par des auteurs de chez vous, c’était de la littérature canadienne-française, même si on fêtait déjà le 24 juin,

Quand, enfin, en Belles-lettres, le professeur de français a suggéré Jacques Godbout, Anne Hébert, Saint-Denys Garneau et même a osé parler de Gaston Miron, c’est sûr que tu as commencé à penser qu’on pouvait écrire et publier ici aussi au Québec.

Quand ton père a commencé à fréquenter éditeurs et auteurs, qu’il revenait avec des livres de Marie-Claire Blais, Roch Carrier, Nicole Brossard, Hélène Ouvrard, Rina Lasnier, Claire Martin, bien sûr tu feuilletais ces créations en croyant t’y retrouver. Mais non, tu étais trop fortement ancrée, enracinée, identifiée, étiquetée française, tu étudiais Sartre, Camus, tu aimais croire que tu comprenais quelque chose à Ionesco, tu voulais marcher dans les sentiers de Simone de Beauvoir, t’asseoir aux cafés parisiens, tu aimais bien trop les expressions européennes, tu snobais et dénigrais les tiennes, celles de tes compatriotes, sauf peut-être le 24 juin. C’est par les Claude Léveillé, Claude Gauthier, Félix Leclerc, et plus tard, Gilles Vigneault que tu es venue à aimer les mots de chez vous. Mais tu boudais toujours Michel Tremblay tout en vénérant Anne Hébert.

Quand le féminisme t’est tombé dessus grâce à Louky Bersianik et son Euguélionne, et t’a donné le goût de lire des livres écrits par des femmes, là encore, tu t’es tournée plutôt vers la lecture des sœurs Groult, de Virginia Woolf et même d’Anaïs Nin plutôt que de comprendre la poésie de Nicole Brossard, les romans d’Andrée Maillet ou de Louise Maheux-Forcier. 

Quand tu as eu les moyens de t’acheter des livres, tu as commencé par des livres de poche, des Cesbron, des Bazin, mais évidemment, toujours pas de livres québécois. Quand tu t’es dit que tu n’aurais pas assez d’une vie pour lire tous les romans publiés, tu pensais aux romans américains ou russes que tu venais de découvrir, mais surtout pas aux québécois.

Et peu à peu, bien longtemps après que tu aies quitté l’école, bien longtemps après l’Expo de 1967 qui a ouvert les yeux de bien du monde sur le monde, bien après quelques voyages dans ce pays de France tant admiré dans ta jeunesse, tu as commencé à trouver la Québécoise en toi, à devenir fière de l’être, fière d’être distincte, d’être francophone. Petit à petit, tu t’es réconciliée avec ceux que tu snobais quelques années plus tôt. Tu as commencé à lire Michel Tremblay, Claude Jasmin, Claire Martin, Victor Lévy Beaulieu, Francine Ouellette, Francine Noël, Arlette Cousture. Tu as commencé à respecter ce que tu étais et ce n’est pas parce que c’est québécois que c’est bon ou qu’il faut que tu aimes. Tu ne finiras jamais les livres de Louis Hamelin ou de Marie-Claire Blais malgré tous tes efforts, mais sans t’en vouloir pour autant.

Quand tu t’aperçois qu’il se publie au Québec de sacrés bons romans, quand tu vas dans une librairie ou une bibliothèque et que tu vois les rayons des livres québécois, quand tu ne suffis plus à te garder à flot des nouveautés, tu te dis : « je n’aurai pas de toute une vie pour lire tout ce qui s’écrit ». Et comme de ta vie, il en reste moins devant que derrière, tu délaisses presque totalement les romans français, américains ou russes et tu te lances à corps perdu dans la littérature québécoise parce qu’elle existe et qu’elle peut être fière de sa qualité. 

Aujourd’hui, 24 juin, fête nationale, je lis québécois. Et tous les autres jours aussi.

(Illustration d'un livre que je devrais peut-être lire, empruntée au site de l'éditeur VLB)

lundi 17 juin 2013

N'est pas écrivain qui veut

Dans la vie, il y en a qui savent où ils vont, ils savent ce qu’ils veulent, ils n’y vont pas toujours comme ils l’auraient pensé, mais ils y vont. À vingt ans, au sortir des études, qui voulait être écrivain? Ce n’était pas au programme de bien des étudiants. Surtout pas au Québec. Et même s’il y avait eu une école, et même s’il y a des cours de création littéraire aujourd’hui… bref, qui se voyait écrivain à plein temps? Moi, à 26 ans. Je voulais, j’ai essayé. Deux ans de congé sans solde pour tenter ma chance. Toute seule dans un garde-robe réaménagé en bureau comme quand j’étais étudiante, j’écrivais à la main le matin et l’après-midi je tapais mes quelque cinq pages à la dactylo. Le lendemain matin, je relisais, je corrigeais et j’ajoutais. 

Au bout de deux ans, malgré deux livres adultes et deux romans-jeunesse, j’ai dû me rendre à l’évidence, ça ne fait pas vivre sa femme.

Depuis, beaucoup d’encre a coulé, l’ordinateur a remplacé la machine à écrire, mais jamais depuis je n’ai été aussi assidue à l’écriture. Pas plus de quatre heures dans une journée et pas plus de trois jours de suite. Pas assez seule, pas assez persévérante, pas assez convaincue, pas assez de publication, pas assez d’encouragement, même de ma part. 

Hier encore, je lisais La musique, exactement de Micheline Morisset et comme il m’arrive quelquefois devant un texte que j’adore, le genre qu’on aurait voulu écrire, j’ai noté quelques bouts de phrases, comme « un récit si bien ourdi » ou j’ai relu trois fois cette phrase qui disait tellement bien ce que j’ai vécu : « J’ai cru que j’avais mis des années à saisir ma mère, en revanche j’ai détesté longtemps la facilité que j’avais éprouvée à comprendre papa. »

Il y a quelques années, ce livre m’aurait jetée à terre, me laissant knockoutée et me garantissant une baisse d’estime de soi à ne plus pouvoir écrire pendant plusieurs semaines, mais aujourd’hui, je sais que je ne serai jamais de ce calibre, je n’ai pas à l’être et je peux admirer sans trop d'envie. Juste le bonheur de lire.

J’ai toujours ce besoin d’écrire, mais je ne crois plus que je vais faire un écrivain de mon moi-même. Je ne cours plus après le temps et au moins, j’ai fait la paix avec cette non-carrière. J’ai accepté de n’être pas ce que je croyais devenir. Je dois admettre qu’écrire, c’est maintenant un loisir, non dans le sens que je le pratique en amateure, mais dans le sens que je n'y passe pas toute la journée ou que je stresse avec la performance et le résultat, comme publier aux deux ans ou déclarer 10,000$ de revenus. Une passion, certes, mais pas un métier. Un peu d’expérience à partager, je me suis promenée dans les chemins de l’auto-édition, de l’édition, de la correction, du montage de livres, mais ma route restera un petit chemin où peu de gens m’auront vu marcher. Comme d'ailleurs des dizaines, voire des centaines d’auteurs québécois, à voir les noms sur les épines des livres dans une bibliothèque ou une librairie.

Une route qui m’a menée à accepter qui je suis, ni plus ni moins. À en être fière, sans ajouter « malgré tout ». Pas du tout celle que je croyais devenir, mais qui devient ce qu’il voulait devenir à 20 ans? J’espère bien me surprendre encore pendant quelques années.

Et vous, quelle route empruntez-vous?

(Illustration empruntée à l'éditeur Québec-Amérique)

samedi 15 juin 2013

Ah! ce temps qui passe!

Quand je marche, quand je nage, quand je roule, quand j’attends, même quand je lis,  je fais des phrases, je cherche des scènes ou des billets à écrire, je pense à mes personnages, je m’amuse à trouver des arguments comme un Français qui discute.



Mais quand je suis à vélo, niet. Rien. Je regarde les arbres, les bourgeons devenir des feuilles, les marécages, les reflets ou les vagues sur la rivière. Je pédale. Je hume air, vent, temps, fleurs. J’écoute les oiseaux, les grenouilles, le silence quand j’arrête. Là, au présent, je ne pense ni avant, ni après. Je n’ai hâte à rien, même pas au pique-nique qui viendra lors d'une halte prolongée.
Je prête attention au sentier, aux trous de marmotte pour ne pas y passer, aux branches pour ne pas qu’elles revolent dans les rayons de mon vélo. Automatismes, rien d’élaboré, esprit presque vide. Esprit libre.
Ce n’est qu’au retour que l’envie me prend de dire ce qui fut, d’écrire qui je fus, de comparer avec la même période l’an passé ou lors de la dernière randonnée. Que le temps reprend ses droits. Que le temps recommence à exister, que les heures défilent, trop rapidement. Que je traite les photos qui me disent que, finalement, le temps a passé, même si je ne l’ai pas vu, tout attentive que j’étais à vivre.

(Photos de l'auteure, prises au parc national de Plaiance, juin 2013)

dimanche 9 juin 2013

Après l'après

Comme au retour d’un beau voyage, le goût de raconter, d’en parler. Pourtant, rien n’émerge aussi beau ou aussi bien ou aussi intense que la nuit elle-même. La fatigue rend les idées un peu floues. Le retour du soleil me guide vers d’autres plaisirs, dont la procrastination, même si mon esprit, lui, s’attarde encore un peu à cette nuit du 7 au 8 juin sur un terrain de Saint-André-Avellin où avait lieu la marche dans le cadre de Relais pour la vie Petite-Nation.
 Dire les chiffres ou les noms comme dans un article de journal ne rendrait pas justice à ce que j’ai ressenti. J’étais juste bien, seule parmi la foule et avec la foule. J’étais dans le maintenant. Que veux-je dire au juste ? J’étais parmi mes semblables, non seulement les survivants et les survivantes d’un cancer, mais aussi parmi les gens que je connais depuis quarante ans pour certains, des gens avec qui j’ai travaillé, que je côtoie à l’occasion au hasard de la vie. Et puis j’ai été reconnue, on est venue me voir et me parler, moi, juste moi parce que j’étais là, parce que j’ai témoigné, parce que j’ai écrit et lu un texte (celui-là, remis au présent >>>) qui a touché ou surpris. C’est quand même agréable de faire plaisir, mais aussi d’être appréciée, d’être écoutée avec une telle attention.

Oui, c’est ça, j’ai passé une belle nuit parce que les bénévoles sont généreux de leur temps et que, depuis dix ans, les équipes sont bien organisées et tout baigne. On est choyés, on ne manque de rien. L'animation est vraiment très réussie, on entend des chansons d'interprètes locaux très talentueux. Mais j’ai surtout passé de beaux moments parce que j’étais bien, à ma place, et pour personne d’autre que moi. Je n’étais pas la seule à être le point de mire, mais je le fus aussi et je dois admettre que de se faire dire que ce qu’on a écrit et lu a touché, a été un coup au cœur, ça fait du bien à la partie de soi qu’on ne montre pas souvent, qu’on ne montre pas à tout le  monde et dont on n’a pas parlé depuis un sacré bout de temps. 

(photo prise à partir du I-Pod de Louise Falstrault)

lundi 3 juin 2013

Tutoriel sur l'utilisation du stylo Iris Notes Executive 2


J'en ai parlé dans le billet du 13 avril. Mon enthousiasme n'avait d'égal que le plaisir de la nouveauté. Et le plus beau, c'est qu'il dure cet enthousiasme. Même si je dois avouer que ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air. En fait c'est simple, mais il faut s'y tenir. Écrire droit, presqu'en lettres moulées par exemple, pas de relâchement, pas de précipitation, pas trop d'accélération. Tout doux avec le stylo! Et puis, je ne portais pas trop attention à comment je mettais mon récepteur en haut de la page parce que l'attache ne s'ouvre pas beaucoup, eh bien, il faut prendre son temps et vraiment placer le récepteur parallèle aux lignes. Plus vous êtes soigné, plus facile sera la conversion.

Voici donc en quelques photos le fonctionnement du stylo Iris Notes Executive 2. Je spécifie la marque et le modèle parce que je ne sais pas s'ils fonctionnent tous de la même manière. Je sais, entre autres, que certaines marques exigent un papier spécial, ce qui n'est pas le cas pour le mien et c'est ce que j'ai aimé dès le départ.

Il fallait la trouver cette ouverture, mais une fois trouvée,
charger le stylo avec l'aide du câble USB, il n'arrive pas chargé.
Ça peut prendre jusqu'à 3 heures, mais après 15 minutes,
vous pouvez faire un premier essai.
Il faut également charger le récepteur. il n'y a pas deux fils USB,
mais je me suis aperçu que le fil de mon lecteur MP3
faisait l'affaire.
Vous attachez le récepteur sur une feuille,
BIEN PARALLÈLE
Vous pesez un cinq secondes sur le petit bouton, à droite,
 l'écran indiquera 0. Vous écrivez en lettres plus ou moins droites
plus ou moins moulées avec le stylo. Quand vous avez terminé,
vous pesez à nouveau sur le petit bouton, ça indiquera d'abord 1.
Dans cet exemple, j'ai pesé deux fois, c'est donc noté 2.
Je pèse chaque fois que j'arrête ou
chaque fois que je change de pages.
Vous branchez ensuite le récepteur avec le fil USB
 une fenêtre s'ouvrira automatiquement à l'écran de votre ordinateur.
Vous cliquez sur "Télécharger encre"
(on ne discute pas du terme!)
Tant qu'à être sur cette page, j'en ai profité pour enlever le crochet
à "effacer les fichiers après le téléchargement"
après m'être retrouvée deux fois à "0" notes enregistrées.
On peut prendre jusqu'à 140 notes, alors qu'il y en ait
une douzaine plutôt que zéro...
Une fois les textes téléchargés, le logiciel indique combien de
pages (comprendre textes) ont été téléchargées avec succès.
Vous ouvrez ensuite le logiciel fourni à l'achat et installé sur votre bureau
dans l'accueil, vous voyez toutes vos pages, vous ouvrez la première.
Vous cliquez sur "convertir".
Après avoir cliqué sur convertir, votre texte manuscrit
est converti en écriture informatique.
Vous pouvez ensuite exporter en texte (Word) ou fichier image (JPG)
personnellement, je trouve que c'est plus rapide de copier et
d'aller coller dans le fichier de votre choix

Voilà, si vous avez des questions, n'hésitez pas, je pourrai ajouter des photos ou des explications, au besoin.


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Site Internet à Longueil, Québec>>>