vendredi 26 septembre 2014

Croyez-vous à la psychogénéalogie?

Et si tout ça ne relevait que de la psychogénéalogie ? Vous connaissez ? Je dois avouer que j’ai été troublée, il y a quatre ans, à la lecture de Aïe, mes aïeux de Anne Ancelin Schützenberger.

Je ne suis pas en train de capoter (enfin, j’espère), je ne suis pas à la veille de me faire soigner par un ou une psychiatre. Mais quand même des faits troublants, des synchronicités étonnantes.

Comme tant d’autres, depuis la cinquantaine, je m’intéresse à la généalogie. Comme tant d’autres, j’aime lire. Des biographies en particulier. Et comme j’aime écrire, j’écris des vies. Au départ, ça ne devait qu’être un seul roman inspiré de la vie de ma mère et de ses grands-parents irlandais. Mais là, je m’aventure sur un terrain inconnu, celui de l’enjeu de la transmission entre les générations. 

Les questions s’accumulent. Je n’ai pas trouvé de dates qui expliqueraient ceci ou cela, quoique il y a bien un décès la veille de ma naissance, il y a bien cet amour des cours d’eau : lac, fleuves ou mers dans ma famille, mais n’est-ce pas le cas chez bon nombre d’entre nous ? Il y a surtout… mais je ne le dirai pas, je le garde pour la finale de mon roman.

Suis-je en train de voir des traces de pas là où le vent les chasse pourtant au fil des ans ? Suis-je en train de fabriquer des liens là où n'existent que de vagues coïncidences ? Un fil d’Ariane ?

Ne pourrais-je pas me contenter d’écrire un roman ? Suis-je en train de réveiller des fantômes, de disséminer des secrets troublants, d'inventer des rapprochements sans fondements, d'analyser des comportements sans explications ? Je ne retournerai à l’université ni ne suivrai des thérapies pour écrire un roman. Je ferai bien un ou deux petits voyages à Montréal, au Nouveau-Brunswick, et même en Irlande… pour « faire plus vrai ». Ou plutôt pour le plaisir de sentir les lieux, humer les odeurs, émousser des sensations. Mais jouer au psychanalyste, non, je n’y tiens pas.

N’empêche.

Note j'en ai déjà glissé un mot dans deux billets: celui-là>>> et celui-là>>> 

mercredi 24 septembre 2014

Quand même...

Ça l’air de rien comme ça, Louise Falstrault et Claude Lamarche ont l’air de voyager, de se la couler douce, de jouer aux retraitées, de s’amuser en généalogie ou discuter avec des administrateurs du Centre d'action culturelle, mais quand même…

Elles n’ont pas la notoriété des auteurs prolifiques ou des artistes peintres en demande, mais quand même… elles ne se débrouillent pas si mal. Au moins, enfin, elles font ce qu’elles aiment, ce qu’elles ont toujours voulu faire : écrire pour une et peindre pour l’autre. Pas sept jours par semaine, pas cinquante-deux semaines par année, mais quand même…

Entre autres, en septembre, mois par excellence pour voyager, elles sont restées à la maison. Bien sûr, elles revenaient d’un extraordinaire voyage au Yukon et en Alaska où elles ont emmagasiné une grande réserve d’images, de sensations, d’odeurs et de rencontres qui les nourriront au moins tout l’hiver. Aussi, elles ne sentaient pas cette urgence de sortir à nouveau avant la venue de la neige. Si, peut-être, une petite virée à Québec et retour tranquille sur le Chemin du roy, des sorties dans la région, des réunions, mais surtout, il faut bien qu’elles créent un peu. La galerie de Calgary prend du mieux, se relève assez bien de l’inondation de 2013, alors demande de tableaux, grands formats. Et en décembre, petits formats cette fois, au Centre culturel MRC Papineau. Faut les peindre ces tableaux !

Quant à l’auteure, elle a envoyé un manuscrit dont elle attend fébrilement des nouvelles, en se disant : « c’est pas parce que ça prend du temps que c’est nécessairement un refus ». Pendant ce temps, elle réfléchit, elle féconde, elle structure, elle amasse des petites phrases pour le prochain. 

Sa dernière publication, c’était en 2011. Quoique… Quand même…

Le samedi 27 septembre, Nouvelles de Gatineau sera lancé. Le troisième. Mine de rien, c’est quand même le quatrième recueil dans lequel Claude a publié une nouvelle. La meilleure selon elle dans ce numéro 3. Et pour une fois, elle assistera au lancement. Les autres fois, elle était toujours partie trotter au bord de la mer, mais cette année, les deux créatrices n’ont pas joué aux outardes, elles restent à la maison.

C’est tellement beau de voir une écrire dans son petit calepin et l’autre esquisser quelques traits dans le sien.

mardi 23 septembre 2014

La culture, ça se mange!

Pas un peu tôt pour parler du samedi 8 novembre prochain ? Non. Parce que les billets pour le souper-bénéfice qui se tient ce soir-là sont déjà en vente. Et autant l’artiste Louise Falstrault, maintenant membre du CA du Centre d'action culturelle de la MRC Papineau, que moi n’aimons vendre des billets. Et comme le Centre annonce déjà le souper. Et comme on ne veut pas se retrouver seules. Et comme ce serait agréable d’être huit personnes qui se connaissent à la même table. Et comme c’est pour une bonne cause. Une cause culturelle. La culture, c’est notre affaire. Alors oui, on commence tout de suite à en parler.

Si on ne va pas au concert, si on n’achète pas de livres, si on n’écoute pas de musique, si on ne va jamais voir de film, si la culture se limite à écouter la télévision, qu’on ne se demande pas après pourquoi les gouvernements coupent dans la culture. 

Une cause culturelle dans notre région, chez nous, pas à Montréal ni à Gatineau. Un centre qui existe depuis sept ans. Qui accueille, promeut, favorise, met en valeur, offre, bonifie tout ce qui s’appelle culture. De nombreuses réalisations, de très belles expositions, des lancements, des vernissages. Faut que ça continue. Donc on participe, on encourage, on soupe, on fait bénéficier.

Pas que de la bouffe à cette soirée, il y aura un encan d’objets artistiques, de la musique, la présentation d’un tableau d’une artiste de la région, et des rencontres, et du plaisir, c’est certain.

Ni l’artiste ni moi n’aimons vendre des billets, mais nous adorons la Petite-Nation, la culture et encore plus les gens. Les moules et le poulet aussi. On laissera les huîtres aux amateurs et on a vu ça l'an dernier, il y en a! Alors on a acheté nos billets. Qui veut s’asseoir à notre table ?

Envoyez-nous un petit courriel: lamfals arobas hotmail point com

Date et heure : samedi 8 novembre 2014 à 18 h
Lieu : Complexe Whissell (salle La Parenté), 530 rue Charles-Auguste-Montreuil, Saint-André-Avellin
Coût : table (8 personnes) : 400 $; billets individuels : 50$ (huîtres et moules) ou 35 $ (brochettes de poulet)
Bar : bière, vin et autres boissons vendus sur place.

Plus de détails sur le site >>>

dimanche 14 septembre 2014

Chercher sa mère, trouver son père

Un samedi matin nuageux et froid, des autoroutes tranquilles, pas de bouchon à l’intersection 15-640 (ce qui ne sera pas le cas au retour), j’ai beaucoup aimé la visite guidée du moulin de Pointe-aux-Trembles qu’a bâti le maçon charpentier Jean-Baptiste Deguire, fils de mon ancêtre (du côté de ma mère), le soldat de Carignan, François Deguire dit Larose.

Une vingtaine de personnes. Certaines se connaissent parce que c’est la tante, le neveu, la sœur. J’en connais cinq ou six via la page Facebook Descendants de François Deguire dit Larose. Sourires, poignées de main.

M. Claude Belzil, un bénévole de l’Atelier d’histoire de Pointe-aux-Trembles nous attend, nous présente le moulin, nous explique les étapes des rénovations, nous apprend l’histoire de ce bout de l’île que j’ai rarement visité, sinon pour passer sur la rue Notre-Dame pour visiter des Nantel, des Falstrault, originaires de Tétreauville. On gèle, mais on est ravi. 

Diner au Centre Roussin où se trouve l’Atelier d’histoire de Pointe-aux-Trembles. On se réchauffe, on mange, on fraternise, on discute de notre passion commune de la généalogie, surtout en ce qui concerne les Deguire dit Larose.

Puis, M. Belzil nous présente un membre de son groupe qui, justement, est un Larose. Les deux bénévoles nous invitent à les suivre à l’étage où l’histoire de Pointe-aux-Trembles est illustrée sur les murs, sur une maquette et dans quelques cubicules. 

Plusieurs d’entre nous se demandent si Jean-Baptiste Deguire dit Larose, ce maçon qui a construit le moulin habitait aussi à Pointe-aux-Trembles. Nulle trace de lui sur la maquette des terrains octroyés par les sulpiciens au début de la colonie. Mais oh! surprise, en lisant les noms des propriétaires terriens, que vois-je ? Bricault dit Lamarche, Jean (21). Je m’empresse de chercher le lot 21. Je le trouve, tout petit, sur la rue Saint-Jean. Une maison, une grange, une vache. Plus riche que ses voisins qui, parfois, n’ont qu’un terrain vacant. Pourtant, pourtant, il me semble me souvenir que Marcel Lamarche, Michèle Lamarche et Guy Lamarche qui avaient tenté de fonder une association et publié quelques documents avaient souvent parlé d’une terre, entre la 17e et 19e avenue. Je tente de poser quelques questions à nos passionnés des familles de Pointe-aux-Trembles, mais nous ne sommes pas vraiment là pour les Bricault. Je termine donc la dernière portion de cette journée à glaner le plus d’informations au sujet des Deguire, je m’intéresse aux vivants d’aujourd’hui, je suis toujours curieuse de savoir de quelle lignée ils viennent ou ce qui les a amenés à la généalogie.


Au retour, sous une pluie diluvienne, une brume tenace, je me demande bien si, de ma lointaine campagne, je pourrai retrouver des documents relatifs à mes questions. Je croyais qu’en une heure, j’éluciderais le mystère de cette terre des Bricault. C’était sans compter sur ma mémoire sélective et cette insatiable curiosité qui voudrait bien être satisfaite autant du côté de ma mère que du côté paternel : qui était donc ce Jean-Baptiste Deguire qui a bâti le deuxième moulin de Pointe-aux-Trembles ? Où a-t-il vécu en attendant d’être enterré à Pointe-aux-Trembles, ce que nous a confirmé M. Alain Larose de l’Atelier d’histoire. Et c’est quoi cette histoire de surnom de Larose, soulevée par un des membres présents, surnom qui serait attribué aux joueurs de tambour ? Dans le cas de Belleau dit Larose, oui, il était tambour, mais je n’ai trouvé nulle part que notre François n’était autre que tisserand devenu soldat par esprit de liberté. Le Jean Bricault qui avait le petit lot 21 était-il le même que le Jean, propriétaire de la terre no 9, tel que rapporté dans le livre de Michèle Lamarche en 1998 ?

Des jours de recherche en perspective. Mais comme c’est dommage d’oublier, de devoir refaire et refaire sans cesse le chemin que d’autres ont défriché, suivre les traces, souvent les miennes, pour simplement me souvenir où le trésor était caché. Ré-apprendre ce que je savais peut-être déjà.

Et la grande question : pourquoi je veux savoir le passé, quitte à l’inventer ? Je n’ai pas assez de vivre le présent ?

dimanche 7 septembre 2014

Le bonheur du jour

Saviez-vous que le-bonheur-du-jour était un meuble? Pour écrire et pour les dames! Un restaurant aussi, quelques blogues et deux ou trois titres de romans. Peut-être me laisserai-je tenter par un roman de José Canabis.

En voyage, dans mon cahier de bord, à la fin de la journée, j’aime bien noter le plaisir du jour. Aujourd’hui, à défaut d’écrire un long billet, j’aimerais bien commencer une série « bonheur du jour ». Je me connais, je sais bien que je ne tiendrai pas longtemps, je n’aime pas les contraintes. 

Au moins aujourd’hui : une photo et quelques lignes.

Aujourd’hui, donc, le bonheur du jour ne fut ressenti, comme un tremblement de terre, que vers 17 heures trente. Avant, c'était plutôt couci-couça, l'humeur étant à la rébellion à toutes les activités manuelles qui ne me tentaient guère. 

Devant un feu, un verre de vin, un italien banal somme toute. Moi qui aime bien un vin en apéritif, il faudrait peut-être que je commence à me documenter sur les vins qui se servent sans accompagnement alimentaire. On ferme la parenthèse. 

Et lecture. Un roman de Louise Dupré. Émotion parce que j’ai aussi eu une tante qui fut « internée ». Si identification dans le sujet, pendant quelques pages, surtout admiration pour le style que je n’aurai jamais. même en me forçant. D'autant meilleur.

Voilà, c’est tout. 

La ruée vers l’or, émission qui se passait au Yukon en 2012, m'attend. Question de faire durer le plaisir. Deux semaines déjà que je suis revenue de cette lointaine région que j'ai beaucoup aimée, et je ne veux pas trop revenir à la normale, aux « il faut » trop rapidement.

mercredi 3 septembre 2014

Et pourtant...

Et pourtant... ce sont les derniers mots de mon manuscrit, des points de suspension qui laissent planer le doute, la menace, l’ombre ou au contraire, la synchronicité, synthèse de tout ce qui aura précédé. Possibilité d’une suite. Un troisième tome qui se sera pas plus "tome" que ce deuxième roman, cette sorte de suite aux Têtes rousses. Parce que monsieur le juge en a décidé ainsi dès notre première rencontre. Et pourtant… les tomes sont populaires. Trop risqué peut-être.

Six ans pour le premier, quatre pour celui-ci (et encore il n’est pas publié). Combien pour le troisième, si troisième il y a. Ce serait si facile de terminer par un point. Ne rien m’imposer, à moi si friande de liberté et si réfractaire aux obligations, surtout que je n’ai plus de patron ni de parents, donc plus de devoir-s.

Mais je sais que je laisserai ce « Et pourtant… » comme on dit au revoir et non adieu. Pour ne jamais fermer la porte, pour ne jamais dire c’est fini, pour défier la mort et la vie. Pour croire aux lendemains.

J’ai relu les derniers paragraphes et les premiers de chaque chapitre pour bien vérifier cette conclusion qui donne envie de revenir et cette transition qui donne envie de poursuivre. J'ai relié quelques chapitres pour un meilleur équilibre, oui, oui, monsieur le juge, avec transition. Pour les fins de chapitres, dosage délicat qui ne doit pas ressembler aux séries policières. Je ne veux pas les chutes Momorency, ni même une cascade bruyante, mais je sais bien que les rivières tranquilles, ça n’intéresse personne. À part moi, bien sûr, qui a passé l'âge des montagnes russes. Et pourtant, je viens de franchir le Yukon et l'Alaska, mais bon, pas rapport.

Commencée en avril dernier , la preuve un billet parmi quelques-uns >>>,  l’ai-je donc terminée cette refonte? Est-il prêt à partir, ce manuscrit? L’éditeur verra-t-il la différence? Est-elle suffisamment notable cette différence? Sera-t-il dans des dispositions pour accueillir ce manuscrit qui n’est toujours qu’un récit linéaire, seule demande que j’ai rejetée. Je n’ai pas le talent de mêler tous les événements, de les jeter sur le papier sans tenir compte des dates et qu’en plus, le lecteur s’y retrouve. Linéaire donc, c’est resté. Mais votre honneur, je jure que j’ai retravaillé tout le reste, que j’ai examiné point par point vos demandes, vos observations, vos annotations et que j’ai soigneusement, vaillamment, patiemment, courageusement tout révisé.

Alors pour cette rentrée littéraire de 2014 (c’est une rentrée, mais les livres sortent des imprimeries et des librairies, bof, qu’importe), puis-je vous poster mon manuscrit qui, j’espère sera de la prochaine rentrée, celle de 2015 ? Dites-oui, s’il vous plaît, votre honneur, monsieur le juge des romans!

Et pourtant… j’ai peur. Je doute, je me demande si je ne vais pas retarder encore. Attendre encore. Relire encore. Je suis toujours trop vite, on me l’a dit toute ma vie.

Et si… Quand on est attendue (mais sans contrat), c’est pire. Quand c’est le deuxième, c’est pire. Il y aura forcément comparaison, avec le premier roman publié, avec la version précédente du manuscrit. Mes parents mettaient leurs enfants sur un piédestal : tout ce que nous faisions, c’était toujours très bien, mais un éditeur n’est pas un parent. Pourtant, je me sens enfant, une petite fille devant son instituteur-juge-qui-aura-le-dernier-mot. Verra-t-il mes efforts? Verra-t-il que j’ai atteint mon maximum pour ce manuscrit? 

Et pourtant… je vais plonger, je le sens.