mercredi 31 décembre 2014

Sur les traces de... (3)

Sur le montage photo
En haut à gauche : personnages représentant les Seminoles du sud de la Floride (photo de l'auteure)
En haut à droite : totems situés à Whitehorse symbolisant les Tlingits du Yukon (photo de l'auteure)
En bas à gauche : illustration de la bataille de Fort Alamo, San Antonio, Texas (photo de l'auteure)
En bas à droite : photo empruntée au site Internet discorverenglang.org illustrant les premiers arrivants européens en Nouvelle-Angleterre. Reconstitution à Plimouth Plantation, près de Boston
Après les billets « Sur les traces… » des romans et des tableaux, publiés en octobre, voici Sur les traces de l’histoire. Toutefois, si c’est en lisant ou en admirant des tableaux d’artistes peintres que j’ai le goût d’aller ici et là pour voir ce que les artistes ont vu ou vécu, en ce qui concerne l’histoire, c’est plutôt le contraire: c’est une fois sur place que je découvre le passé de la région.

Ce n’est sûrement pas l’histoire apprise dans les livres scolaires qui ont inspiré certains de mes voyages. Je n’aimais pas beaucoup cette matière trop académique, trop de par cœur, trop de dates, trop de noms, trop de rois. Je n’ai pas eu de professeurs qui m’ont rendu cette matière attrayante. Probablement que c’est tout de même celle que j’ai apprise à l’école qui m’a fait croire que l’Histoire, avec un grand H, ne s’était écrite qu’en Europe ou dans les « vieux pays ». En Amérique, ça se résumait aux Indiens tués par des soldats et que cette chasse tenait plutôt de la religion (les bons blancs qui évangélisent les méchants de couleur). Toujours est-il que pendant longtemps, j’ai été tenté de visiter l’Europe et presque rien d’autre. Visiter les États-Unis n’a jamais intéressé les membres de ma famille. 

J’ai donc voyagé en France-Italie-Suisse (1962), en Irlande (1971), au Mexique, en me contentant de traverser rapidement l’est des États-Unis (1972), grand tour de France-Suisse-Allemagne-Hollande-Belgique (1989) et la France uniquement (1993).

C’est le manque de temps de vacances et le plaisir du camping qui m’a fait peu à peu rôder plus près de ma tanière québécoise. En me promenant en Ontario, en longeant le fleuve jusqu’aux Grands Lacs, j’ai appris l’histoire de la révolution américaine (1775-1783). Ce ne sera que beaucoup plus tard que j’apprendrai que l’ancêtre des Falstrault était un soldat auxiliaire allemand, Heinrich Faulstroh, qui est arrivé pendant cette guerre d’indépendance et qu’il a donc séjourné dans ces forts situés près des frontières new-yorkaises.

Toujours attirée par la mer, en me rendant à Cape Cod, j’ai finalement arrêté au village reconstitué de Plimoth Plantation, devant lequel je passais à chaque séjour. Sans avoir à visiter Boston, j’ai pu y apprendre comment se passait la vie au dix-septième siècle. Et comme chaque fois que je vois un bateau de cette époque, j’ai été impressionnée par le Mayflower.

Si j’ai beaucoup aimé connaître l’histoire, les difficultés et la culture des autochtones du Yukon et de l’Alaska, celle du Texas a été, de loin, la plus différente de tout ce que m’avaient laissé croire les films « westerns » vus à la télévision dans mon enfance. Je n’avais jamais compris l’importance du peuple espagnol dans le sud des États-Unis. Je n’avais jamais vu (ou pas retenu) la grandeur réelle du territoire du Texas au temps des missions espagnoles. La bataille du fort Alamo se limitait pour moi à la mort de Davy Crockett, un héros de film. 

Mon voyage au Texas fut donc tellement, mais tellement plus qu’une recherche de la chaleur ou un état obligatoire pour se rendre en Arizona. 

Je n’ai donc noté, pour les besoins de ce billet, que ces quatre endroits. À titre indicatif seulement de ce que peuvent être aussi mes voyages, en plus de la recherche de nouveaux paysages, de chaleur parfois, du plaisir de vivre en plein air, de marcher, de pédaler, de pagayer.

En 2015, je profiterai du 350e anniversaire de l’arrivée des soldats de Carignan pour approfondir l’histoire de mes ancêtres autant du côté paternel (Bricault dit Lamarche) que maternel (Deguire dit Larose), mais en 2016, je projette une croisière dans les pays de la Scandinavie. À découvrir une histoire totalement inconnue pour moi, sinon par un Astérix, L’Anse aux Meadows à Terre-Neuve et trois romans de Henning Mankell. Aussi bien dire zéro.

Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2015, sur les traces de... vous-même.

sites à consulter:

vendredi 19 décembre 2014

Lire à Noël

Noël, encore un. Mon grand-père calculait son temps en Noël : « c’est mon dernier » a-t-il dit pendant une bonne dizaine d’années. Pour certains, qu’ils soient seuls ou bien entourés, les fêtes peuvent être nostalgiques, voire tristes. Pour d’autres, une prouesse d’organisation. Mais il faut bien admettre que nos Noëls d’enfants sont, en majorité, pleins de beaux souvenirs. Des fêtes de congé, de neige, de couleurs, de cadeaux, de joues rouges, de sourires ravis. Parsemées de danses, de musiques, de bonshommes de neige ou de jeux de cartes. Toujours de bonne boustifaille. 

Nos Noëls d’adultes sont souvent très loin de nos jours d’enfants. Je n’y échappe pas. Même entourée de la famille, de princesse et de chevaliers, de pirates et de bricoleurs, je me sens superficielle, consommatrice, un peu sur la corde de la performance d’hôtesse ou je joue le jeu de l’invitée. 

Du plaisir oui, 
de la joie, oui, 
de la fatigue, sûrement, 
de la satisfaction, très souvent.
Mais de l’émotion, celle du dedans, celle qui remue mon cœur d’enfant, rarement.
Sauf cette année. 

Quand on a donné notre liste de cadeaux à la personne responsable de la cueillette. Je ne sais pas qui m’a pigée, mais je l’annonce, avant Noël, j’ai pigé mon frère. Je n’en ai qu’un. Nous n’étions que deux enfants dans la famille. Qu’ai-je demandé au père Noël? Un livre. Qu’a demandé mon frère au père Noël? Un livre. De la quinzaine de personnes qui constituent la famille agrandie, nous avons été les seuls à demander un livre. Ce qui m’a émue jusqu’au cœur. Comme un fil qui me relie à lui, pour toujours. Quand on lisait, on ne pensait pas à se détester. Les livres nous ont rendus généreux, ont permis de garder intacte notre fraternité-sororité, celle qui s’entend bien et s’aime malgré les différences.

En voyant sa demande, je nous ai revus certains dimanches, et à plusieurs anniversaires, parents et enfants, au salon. Nous lisions. Nous étions bien. Très bien. Merveilleusement calmes. Sans acrimonie, sans bataille. Chacun dans son monde, et pourtant le même monde. Du même souffle. D’un même cœur. Enfin, j’ose le croire. 

Je vous souhaite de retrouver cette émotion de votre enfance, au temps où il n’y avait que le bonheur d’être soi-même. Avez-vous essayé avec un livre?
(Photo de l'auteure, en 1962)
(Illustrations d'arbres de Noël en livres, empruntés à Google images)

jeudi 11 décembre 2014

Ce sera Christian Quesnel



J’aime tellement ce qu’il fait. Loin de l’hyperréalisme, mais quand même quelques éléments bien figuratifs, ses illustrations aux couleurs parfois vives, parfois pastel suggèrent plus qu’elles n’imposent une idée. Son originalité vient peut-être du fait qu’il n’est d’aucun mouvement ou école de pensée. Il a créé son propre style. Je l’ai connu par son livre Cœur d’argile, mais je crois que son dernier, Ludwig, est en train de faire le tour de la province et du nord des États-Unis. La maison d’édition au nom enchanteur de Neige-Galerie, qu’il a créée avec quelques auteurs de l’Outaouais a déjà publié plusieurs titres. 

Je lui ai donc demandé de faire la couverture de mon prochain roman, Les têtes bouclées. Je l’ai rencontré à son studio. Je lui ai présenté Les têtes rousses paru en 2011 et ce cahier bleu que ma grand-tante religieuse a tenu dans les années 1920-1940, qui  me sert d'inspiration pour cette série. Il aurait bien voulu en trouver un semblable dans la maison où il habite depuis quelques années. Un cahier qui recèle des trésors d’histoires, de photos, de tableaux généalogiques, de cartes mortuaires, de chiffres, de numéros de lots dans les cimetières, d’adresses. Je lui ai donné quelques détails des personnages à quoi ils ressemblent, où ils ont vécu. C'est tout, je le laisse aller, j'ai confiance.

Il a dit oui. Je sais que ce sera beau.

Ce sera donc Christian Quesnel.

Vous pouvez en savoir plus sur lui:

Les illustrations sont évidemment de Christian Quesnel

lundi 8 décembre 2014

Certains matins...


Certains matins, les mots tardent à arriver ou ne s’assemblent pas en phrases.
Certains jours, l’esprit a besoin de s’aérer, de respirer.
Ce jour-là, ce matin-là, dehors, la nature s'est fait lumière, s'est fait couleurs.
C’est aussi ça la vie. Peut-être la seule vraie.
La mienne en tout cas.

(photos de l'auteure)

lundi 1 décembre 2014

Ce sera Les têtes bouclées


Pour la vraie couverture, il faudra patienter quelques mois.
Le 28 novembre 2014, une date à retenir : mon blogue a six ans? Non, qu’importe. Deux jours avant la date anniversaire de mon père qui aurait eu 92 ans? Non, pas ça. J’ai attendu en décembre pour l’annoncer parce que j’attendais le calendrier d’échéance pour vous en dire plus. Confirmation ce matin.

Donc, tatadam… certains l’auront déjà deviné… c’est ce jour-là que j’ai reçu un courriel de l’éditeur de Vents d’Ouest m’annonçant que mon roman, Les têtes bouclées, sera publié. 

Joie. Borborygmes. Soupirs. Grand sourire. Fête.

Compte à rebours commencé. Noter les dates, les prochaines étapes. Rencontrer la réviseuse qui me suggérera des transitions, des améliorations pour assurer une meilleure continuité, surtout dans le dernier tiers. À l’avance, ayant confiance, je dis oui à tout. Je verrai point par point lors de la réécriture. Je vérifie quand même, j'ouvre mon fichier, je cherche les chapitres. Ah ! oui, peut-être que je pourrais développer ceci et cela. Mais j’accepte l’aide. Je voudrais un déclic, sentir la même émotion que lorsque Bernadette Renaud m’avait suggéré une scène-pivot pour mon premier. 

La couverture : j’y pense depuis longtemps. Je la veux différente des Têtes rousses. J’ai déjà le nom du dessinateur en tête. Lui demander, envoyer un courriel, prendre rendez-vous. Le dire? Puis-je? Il n’a pas encore accepté. Le nom a été soumis à l’éditeur qui a dit oui tout de suite. 

La publication : octobre 2015. C’est loin, mais je m’en doutais, c’était le cas également pour Les têtes rousses

L’éditeur m’a parlé de la suite du roman. Il y a quelques semaines, je voulais tout lâcher, me contenter d’écrire un long et dense épilogue au tome 2. Arrêter là le suspens, la tension, le devoir, l’obligation, la discipline. Juste vivre et me faire plaisir. Mais voilà, la promesse de publication, la possibilité d’une trilogie m’incite à la réflexion, me motive. Me fait croire que j’en suis capable. 

Et puis, ne pas essayer de tout régler la première semaine. Ni anticipation, ni projection. Ni même de comparaison avec Les têtes rousses, sinon, les dates du 7 octobre et  du 2 décembre 2011 vont revenir me rappeler des jours plus sombres qui avaient gâché un peu beaucoup la sortie de mon roman d’alors. Goûter chaque moment et me réjouir de pouvoir les vivre, un par un, une étape à la fois et continuer de vivre mes trois rêves: lire, écrire, voyager.

Pour l’instant donc, l’annoncer. 

C’est fait.