dimanche 29 mars 2015

Les armoiries des Deguire dit Larose


Prémisse majeure : ma mère est une Deguire, donc je m’intéresse à cette lignée qui descend du soldat de Carignan, François Deguire dit Larose

Prémisse mineure : en juin 2014, Gilles Deguire (auteur du site consacré aux Deguire) n’étant pas le premier à le demander n’a pu obtenir le certificat octroyé par la Société généalogique canadienne-française (Montréal) dans le cadre du 350e anniversaire de l’arrivée du régiment de Carignan-Salières.

Conclusion : le petit groupe formé depuis janvier 2014 décide de s’en créer un certificat.

Comme j’ai un peu d’expérience dans l’héraldique, grâce à mon défunt père, et que je me débrouille pas trop mal avec les logiciels de graphisme, j’offre mes services pour créer le certificat. Et qui dit certificat dit logo, ou mieux armoiries. Existent-elles déjà? Recherche, rien trouvé. Qu’à cela ne tienne, je me lance.
Et les recherches commencent : différence entre blason et armoiries1, éléments et couleurs à choisir, dessins à trouver, libres de droits d’auteur, relecture des informations connues sur notre ancêtre. Échanges de courriels entre les membres du regroupement. Choix entre six modèles.

Le plus difficile a été son métier de tisserand. Du chanvre, c’est bien beau, mais au 21e siècle, on pense plutôt pot, cannabis et non du chanvre, le tissu dont on faisait les étoffes à l’époque de la Nouvelle-France. Du lin? Oui, mais pas facile à styliser ces longues branches fines, sans grand relief. J’ai finalement trouvé les fleurs de lin, de belles fleurs bleues. Choix accepté. Rédaction de la proclamation officielle qui normalement accompagne toujours les armoiries. La traduction pour les descendants des expatriés étatsuniens fut plus laborieuse. Pas évident les termes héraldiques. Heureusement, les conjointes anglophones et traductrices de deux des membres Deguire sont venues à la rescousse.

Voici donc, dans un langage clair, les explications des armoiries.
Au fond, les couleurs du drapeau des soldats de Carignan.
Au centre, la cloche en or représente la ville de Thiviers, en France, d’où François Deguire était originaire.
Le bateau représente le navire La Paix parti de La Rochelle en mai 1665 et arrivé à Québec en août de la même année.
La fleur de lys évoque la Nouvelle-France.
La rose souligne le surnom de Larose du soldat François Deguire 
L’ours rappelle la seigneurie de Saint-Ours où s’établit l’ancêtre Deguire.
Les deux mousquets sont les armes à feu utilisées par les soldats en Nouvelle-France.
De chaque côté de l'écu, les fleurs de lin stylisées font référence au métier de tisserand qu’exerçait l’ancêtre.

À QUI VERRONT LES PRÉSENTES
Sachez qu’en ce vingt-neuvième jour de mars
de l’an de grâce deux mille quinze,  
nous avons accordé et assigné aux descendants de
François Deguire dit Larose 
 ces armoiries pour qu’elles soient portées et utilisées en tous lieux et circonstances, selon les principes et règlements de l’art héraldique.

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1Blason : ensemble des armoiries qui composent un écu / Science de la composition et de l’explication des armoiries
Armoiries : ensemble des signes, devises et ornements de l’écu d’un État, d’une ville, d’une famille.

Liens:
Programme du 350e anniversaire de l’arrivée des soldats de Carignan >>>
Page facebook des descendants des Deguiredit Larose >>>
Site Internet de Gilles Deguire >>>            

samedi 21 mars 2015

Sur le dessus de la pile: Grégoire Delacourt

Je. Un billet qui commence par je, pas fort. N’empêche.

Je, donc, vais écrire comme lui. Il déteint sur moi, probablement aussi fort qu’il doit déteindre sur bien d’autres. Pas la première à aimer, pas la dernière, sûrement. Je l’ai déjà écrit, déjà dit (après six ans de blogue, c’est certain qu’on se répète) : je suis un caméléon. Je prends la couleur des murs que je longe. Des auteurs que je lis et aime.

Ces temps-ci, Grégoire Delacourt. J’avais aimé sa Liste de mes envies, j’en avais parlé là >>>. Je me souviens aussi de son Écrivain de la famille, mais là, le summum, le dessus de la pile, le drapeau que je brandis et que je plante au sommet de la montagne : On ne voyait que le bonheur.

Je sais déjà que j’en redescendrai de cette montagne, que dans deux ans, un an, peut-être moins, un autre roman aura mes faveurs, ma liesse, mon admiration et mon cœur, mais pour l’instant, c’est lui.

Je ne suis pas critique littéraire, ni professeur en études littéraires. Juste une lectrice, avec des mots de lectrice-qui-aime-écrire. Mais je suis capable de reconnaître un courant littéraire, un style qu’adoptent plusieurs auteurs depuis quelques années. Et pas que des jeunes qui carburent à l’internet. Des phrases courtes, sans sujet, parfois sans verbe. Paragraphes courts, comme un exercice de Twitter peut-être. Chapitres de deux ou trois pages. Mais surtout : énumération, répétition. Sans transition apparente, sans description (de toute façon, fait belle lurette que je ne m’y attarde plus). Direct à l’émotion. 

Dernièrement, je lisais Papillons d’Annie Loiselle, Monstera Deliciosa de Lynda Dion : même style « punché ». Donc, autant au Québec qu’en France. Chez les auteurs étatsuniens, je ne sais pas, je ne lis pas beaucoup.

Quant au sujet, j’aime aussi. Écrits au je, au présent, ces romans sont plus directs, plus aujourd’hui, plus personnels. Facile de m’identifier aux personnages parce que ça pourrait être la vie de bien des gens. Parce que ce n’est pas de l’action, ni du policier, ni de la science-fiction, du fantasy. Non, que des pensées, des souvenirs, des fragments de vie. Des réactions, des histoires avec des parents, des enfants, nos relations, nos amours. Une biographie. 

En ce qui concerne plus précisément On ne voyait que le bonheur, c’est triste par exemple. Sombre. Réaliste, mais à la longue, à force de répétitions, de martèlement de la lâcheté du personnage, de ses ressentiments, de son manque d’amour maternel, le besoin de bras ouverts, à force de rapprochements, je ne me suis pas contentée de regarder par la fenêtre, je suis entrée dans la maison. J’ai oublié de me protéger, j’ai oublié de penser à ne pas me noyer avec le personnage. 

C’est le prix à payer pour l'acceptation, l'abandon à qui joue avec mes émotions, avec mon cœur.

En espérant seulement que je surnage avant d’écrire mon tome trois des Têtes rousses, sinon, je me connais, je ne retrouverai pas mon style, si tant est que j’en aie un. Il faudrait tout de même que les trois tomes aient un petit air de famille. Comme des triplés. Sinon… je ne suis pas digne de porter le titre d’auteure. Seulement de caméléon.

Site et blogue (que les français continuent d'écrire blog) de Grégoire Delacourt: 

dimanche 15 mars 2015

Traces fraîches

Où ai-je donc laissé des traces ces derniers jours? Comme je porte plusieurs chapeaux, que plusieurs passions m’animent, petit tour d’horizon.
Photographie : Comme je trouvais que mes photos n’étaient pas aussi belles ou claires ou lumineuses que celles d’il y a quelques années, je voulais nettoyer le capteur. Juste avant de faire une bêtise, j’ai eu la bonne idée de demander à un photographe professionnel comment procéder. Sa réponse rapide et précise :
— Tu ne touches pas à ça.
— Mais vous alors, vous pouvez me le nettoyer?
— Je confie ça à des spécialistes.
Fin du nettoyage, mes photos resteront ce qu’elles sont.

Généalogie : Le 19 avril prochain, j’assisterai à une conférence et visiterai l’exposition consacrée aux soldats de Carignan, dans le cadre du 350e anniversaire de leur arrivée (en savoir plus >>>). En tant que descendante de deux soldats de Carignan : Du côté de ma mère : François Deguire dit Larose, compagnie de Saurel et du côté paternel : Jean Lamarche dit Bricault, compagnie de Dugué. Si les Lamarche n’ont pas de regroupement, les Deguire en ont un et c’est avec lui que j’irai. Si ça vous intéresse, consultez la page Facebook  (voir>>>) créée pour les descendants de François Deguire dit Larose.
D’ailleurs, bientôt, j’aurai une petite surprise à ce sujet. Bien hâte de vous montrer.

Voyage : Je devais partir en Floride, le camping était réservé, le motorisé déneigé, les bagages commencés et voilà que le doute et les questions se sont faufilés dans mes nuits. Ça ne me tentait plus : de surveiller la météo pour m’assurer de la chaussée sèche les deux premiers jours, de rouler onze heures d’affilée pour atteindre la chaleur le plus vite possible, de laisser les travaux de la maison en plan, de chercher des campings lors du retour, de devoir réserver parce que tout est plein en janvier-février-mars, de rester plantée au même endroit, tout ensoleillé soit-il, pendant cinq-six semaines, simplement à attendre que l’hiver finisse. Voyager pour moi, c’est voir des paysages différents, être dans la nature, camper sur le bord d’un cours d’eau, marcher, pédaler, faire un feu le soir. Pas me dépêcher, pas voir du monde, entendre de la musique. Pas tous les jours en tout cas.
Donc, je suis restée. Et je ne le regrette pas.

Lecture : J’ai lu avec un grand plaisir Papillons d’Annie Loiselle (éditions Stanké).
Un style très à la mode depuis quelques années : parfois un mot pour une phrase, parfois une ligne pour un paragraphe, parfois une page pour un chapitre. De très rares dialogues. Même David Foenkinos dans sa Charlotte (Prix Renaudot 2014) a succombé à la tentation de ce style vif et incisif. Une musicalité et un rythme différents. Papillons, donc, l’histoire de quatre femmes : la mère et ses trois filles à la mort du mari-père. Leurs amours, leurs relations, leurs pensées, leurs présents et leurs chemins.
Deuxième lecture : Monstera delicisosa de Lynda Dion. Un roman court, vraiment court qui aurait pu être une longue nouvelle suivie de quelques autres. Je n’ai pas compris l’illustration de la couverture, pourquoi pas cette plante envahissante, ce faux philodendron qui sert de propos au roman? Mais comme j’avais aimé La maîtresse et dévoré… La dévorante, j’étais devenue une inconditionnelle. Le suis toujours malgré ma déception : j’en aurais voulu plus. Encore. L’auteure cultive elle aussi le style un mot - une phrase - une page. Ce qui donne vraiment du « punch » au texte. Un dynamisme, une énergie qui va droit au but, qui va direct au cœur.

Écriture maintenant, que je gardais pour la fin parce que c’est ce qui m’a procuré le plus de plaisir ces dernières semaines : la révision de mon roman Les têtes bouclées. Pour la première fois, la correction ne m’a pas menée sur le chemin du doute sur mon talent, de la mésestime de moi. Au contraire, comme un escalier dans lequel je montais, vers un grand ciel bleu, vers du meilleur. Grâce à ma réviseure, je dois le dire. Par ses remarques, ses suggestions, elle a su me montrer le chemin de l’amélioration, du peaufinage. Une route joyeuse, sans embûches. Que du plaisir.
De plus, en allant au Salon du livre de l’Outaouais, j’ai pu discuter avec le responsable du montage et nous avons convenu des dates à venir. Donc, du concret, du réel, du cette année, du bientôt.


Voilà donc les traces laissées ces derniers jours. 

dimanche 1 mars 2015

« Mon » Salon du livre de l'Outaouais 2015

La route était belle, sèche, le soleil réchauffait enfin cette terre québécoise, glaciale comme jamais en février 2015. Cette année, je pouvais y aller, je le voulais. Je n’étais pas dans le sud, la maladie ne me retenait pas à la maison, il n’y avait pas de tempête, donc je pouvais. Je n’y allais pas en tant qu’auteure qui irait attendre derrière une table pour présenter son dernier roman qui datait déjà de 2011, non juste comme lectrice. Comme amoureuse des livres, croyais-je. Et ce n’était qu’à une heure de chez moi, dans une ville dont je connais les rues, dans un bâtiment dont je connais les labyrinthes.

Salon du livre de l’Outaouais, donc.

En tant que membre de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais, j’ai un accès gratuit. Déjà, à l’entrée, de se nommer, de voir son nom sur une liste de personnes autorisées, ça me donne une existence, une reconnaissance en tant qu’auteure.

J’avais noté quelques noms de personnes que je voulais rencontrer et les numéros des stands où elles seraient présentes. Comme je ne publie pas souvent des photos de moi, certaines personnes connues sur Internet ne me reconnaissaient pas. Mais quel plaisir de voir qui leur sourire, qui leurs grands bras ouverts, ou entendre de joyeux : ah ! Claude ! ou de sentir la chaleureuse accolade.

Photo qui servira à mon profil sur Facebook.
Ce fut donc un grand plaisir de parler à Corinne De Vailly, Suzanne Ouellette, Suzanne Roy, Évelyne Gauthier, Mylène Gilbert Dumas, toutes connues sur Facebook. D’ailleurs, à la suite de ces rencontres, j’ai finalement décidé de mettre ma photo sur Facebook. La dernière, laissée quelques semaines à peine, datait de 2009. Il serait temps que j’assume mes rides et mes cheveux gris et le fait que mon identité visuelle serait divulguée sur Internet.

Quant à Andrée Poulin, Loïse Lavallée et Michèle Bourgon, ce sont des auteures qui vivent en Outaouais et que je connais depuis plusieurs années. Je suis leur carrière, je lis leurs livres. Elles corrigent parfois mes textes. Je les admire et les aime. 

Au passage, on m’a fait connaître Paul-François Sylvestre de Toronto qui m’a beaucoup appris sur l’histoire franco-ontarienne et j’ai compris une fois de plus que ce n’est pas parce que je demeure en Outaouais que je connais mieux l’histoire de l’Ontario. Et j’aime toujours parler de la langue française, des accents, des idéologies. Jean-François Grosmaire, un Français d’origine, un Québécois de cœur, vantait l’authenticité, l’humour du livre de Michèle Bourgon, Y’a pas de soucis et voudrait bien que les Français le lisent. Ils éviteraient peut-être de colporter quelques clichés éculés au sujet du Québec ou des Québécois. 

J’aurais bien voulu rencontrer Lynda Dion, mais elle était retenue ailleurs. Ce qui ne m’a pas empêché d’acheter son dernier livre, Monstera deliciosa. Un petit livre qui ne fait pas 150 pages, dont j’essaie d’étirer la lecture. Moins roman au sens classique du thème que les deux précédents, mais texte qui m’inspire des mots, des phrases, qui m’entraîne vers mes propres écrits. Vers ma propre vie émotive.

Dernier plaisir du jour : discuter de mon prochain roman avec Vents d’Ouest : la publication des Têtes bouclées, prévue pour l’automne, mes petites idées au sujet du lancement que j’espère cette fois pouvoir célébrer, ce qui me fera oublier l’annulation de celui de 2011. 

Au retour, comme toujours quand je suis le moindrement seule, des mots, des phrases, des images de scènes pour mon prochain roman. Et de grands soupirs de satisfaction. Finalement, je me suis sentie plus auteure que lectrice.

Tout du bon. Une journée dans mon pays, dans mon monde.