dimanche 29 novembre 2015

Dimanche

Dimanche. Le dimanche pour moi n’a jamais été et ne sera jamais comme les autres jours. Je n’ai ni devoirs à remettre ni leçons à apprendre comme au temps lointain de mes années de collégienne, mais, le dimanche, j’ai encore des relents de fille studieuse. Envie de m’assoir sagement à mon bureau, écrire, réfléchir, me recueillir. L’après-midi, lire au salon, un Vivaldi en sourdine. Depuis belle lurette, plus de messes le matin, plus de retour à la ville après une fin de semaine à la campagne puisque je demeure à la campagne, mais encore le goût d’un rôti mijoté de pommes de terre pilées. Envie parfois de visite. 

Dimanche langoureux ou plutôt indolent. 

Dans mon cerveau émotionnel se placent les diverses pièces du casse-tête de mon prochain roman, mais quand vint le temps d’écrire, de poursuivre, quelques mots seulement. Comme un résumé. Tout est dit en trois pages. J’écris toujours aussi courtement, comme un billet de blogue ou une chronique de journal. La nuit, les personnages deviennent somnambules, bavards. Ils se promènent, me hantent. Le jour, ils se taisent, ils attendent, me surveillent. 

Petit bélier qui va toujours trop vite, qui va à l’essentiel. À lire ou feuilleter les romans des autres, je vois bien que l’histoire peut aussi se résumer en quelques lignes. La beauté et la richesse de la lecture résident donc dans le style, dans l’agencement des mots, dans la lente narration. Saurais-je calmer les ardeurs de mon signe de feu toujours pressé de passer au texte suivant? Saurais-je lui insuffler la délicieuse langueur du dimanche?

lundi 23 novembre 2015

Contente

Contente. 

À vingt minutes de chez moi. 

Deux jours, de 10 heures à 17 heures. Sans flafla. Sans grand temps mort. Lunch à 3 $. Belle organisation. Merci à Lise Poirier et Lorraine Sabourin pour l'invitation.

Vendus plus de « vieux » livres que de récentes publications. Les ventes ont dépassé les 100 $ qui vont directement dans mes poches.

Sujets de bavardage allant de l’Irlande aux patronymes, en passant par les soldats de Carignan et même de l’enseignement. Parler avec amour de la Petite-Nation. J’ai reconnu dans les yeux et les sourires des gens les mêmes heureux souvenirs des étés au lac Simon. Parler de mon père reconnu pour son travail en histoire. Parler de ma mère connue au CHSLD. Parler à d’anciens élèves.

Des voisins de kiosques sympathiques, dont quelques ami-e-s. Des rires, de l'entraide. Des visiteurs tout aussi intéressés aux bijoux, aux meubles, aux tuques en alpaga qu’aux mitaines en castor. Et aux livres. Il n’y avait que les miens!

En conclusion, que je me le tienne pour dit:  je ne suis pas moins auteure parce que j’ai choisi Ripon plutôt que Montréal.

Très contente bis, ter.

vendredi 20 novembre 2015

De la lecture à l'écriture

Tu sais qu’il est temps de retourner à l’écriture quand tes lectures ne te satisfont plus. Que tu passes d’un roman à l’autre à la recherche d’un tu-ne-sais-pas-trop-quoi. Comme si tu ramassais des framboises et que tu cherchais toujours si la talle voisine ne serait pas plus abondante ou de meilleure qualité.

Quand tu lis un livre après l’autre, de style aussi différent que Six degrés de liberté de Nicolas Dickner et La vie des elfes de Muriel Barbery. Qu’il n’y a entre les deux qu’un seul point commun et encore c’est en cherchant bien : les chapitres alternent entre divers personnages. Que tu trouves que le premier est tout plein de détails qui t’agacent, comme dans une peinture hyperréaliste, jusqu’à écrire les chiffres entre parenthèses « deux (2) ans, trois (3) mois et dix-sept (17) jours » ou divulguer le mot de passe « 5+e’@> » 0~#8vcP », ce dont tu te fous complètement. Mais où l'auteur veut-il en venir? L’histoire va-t-elle enfin commencer, mais bon laissons-nous aller, on verra bien. Quant à l’autre roman, les phrases, en comparaison, deviennent absconses, surtout si on les sort de leur contexte, comme « La vraie foi, on le sait, se soucie peu des chapelles, elle croit en la collusion des mystères et broie de son syncrétisme candide les tentations trop sectaires »...

Quand il y eut avant la lecture de Madame Victoria de Catherine Leroux lu en entier avec admiration pour l’idée originale, mais que tu as abandonné Au péril de la mer de Dominique Fortier  faute de ne trouver dans la description du mont Saint-Michel que très peu d’intérêt. Ce qui fait appel à ma raison seule, ce qui ne me touche pas, même si le style atteint des sommets dignes d’un prix littéraire ne suffit pas à la poursuite de ma lecture.

Pas ces temps-ci.

Tous ces signaux et sauts d'un livre à l'autre, comme si c'était une course, indiquent qu’il est temps de délaisser la lecture et de me mettre plutôt à l’écriture. À trouver mes histoires, à plonger dans mes phrases. Visiblement, celles des autres — les phrases comme les histoires — commencent à me lasser. À regarder les autres courir, à juger leur performance, je vois bien que mes pieds trépignent d’impatience. Je ne ferai sûrement pas mieux, je peinerai, je travaillerai, je bifferai, je corrigerai, je délaisserai, je reprendrai, mais je n’aurai plus cet air niais du chien vagabond qui cherche dans les cours des voisins la pitance qu’il pourrait trouver chez lui s’il cessait de la chercher ailleurs. 

Comme le yin et yang, la lecture et l’écriture sont complémentaires chez moi. Encore faut-il que je cherche l’équilibre et ne me vautre pas seulement dans la lecture en croyant que mon écriture s’améliorera par le miracle des vases communicants ou celui de l’Esprit saint.

Bref, finies les lectures étourdissantes, toutes grisantes soient-elles, je passe à la phase suivante. Des têtes rousses et bouclées m’attendent.

Peut-être qu’ainsi, un jour, je me sentirai à la hauteur pour m’asseoir derrière une table au Salon du livre de Montréal!

mardi 17 novembre 2015

Feuille qui tourbillonne

Ces jours-ci, je suis vraiment feuille au vent. Et la feuille s’est détachée de son arbre, ne retrouve plus ses racines, elle virevolte, va entre ciel et terre, va de peur à compassion, de noir triste à rouge sang. 

En fait je me sens étourdie. 
Comme trop. 

Je ne parviens même plus à discerner la réalité. Un personnage de téléroman qui meurt, de vraies personnes qui sont tuées à Paris ou celles qu’on a oubliées dans le Grand Nord me dardent tout autant. Je souffre, je pleure et mon cœur s’égare. Ma raison ne raisonne plus. Je ne sais plus quoi penser, quoi demander au premier ministre nouvellement élu. Ni même à Dieu, à tous les dieux. 

En fait, je suis tellement feuille au vent que je n’ose plus écouter ou lire, sachant que je suis du genre à croire que tout est possible, le meilleur comme le pire. Croire que ce qu’on me répète cent fois, mille fois finit par être ce qui est vrai. Croire que ce qu’on ne me dit pas n’existe pas. Ou est de moindre importance. 

Feuille qui roule plus facilement, plus allègrement vers Paris que vers Moscou. Feuille qui a vu souvent la France et jamais la Syrie. Feuille qui rêve plus qu’elle ne connait. 
Feuille si peu piétinée en comparaison à d’autres.

Et pourtant, quand elle a mal au ventre, aux dents, aux oreilles, plus rien n’a d’importance. Sinon attendre que le mal se résorbe. Alors, imaginez une feuille en guerre! Une feuille devant l’étranger, devant les milliers d’arbres dont elle ne sait rien, qui lui cachent le soleil.
Devant les vents forts, je ne suis pas le roseau qui plie, plutôt le pin sec qui craque. Je suis vertige et je chancelle.
Seuls le silence et le petit bosquet connu parviennent à faire couler à nouveau la sève dans la nervure centrale.

Et quand je retrouve un certain équilibre, parce que le vent baisse ou que je retire du tourbillon,  je retourne ou reviens ou m'agrippe, c’est selon, à des endroits plus sûrs, à des routes plus droites où je sens mes pas plus assurés. 

vendredi 13 novembre 2015

Petits bonheurs passés et à venir

Après plusieurs semaines d'intenses préparatifs, le souper-bénéfice du Centre d'action culturelle de la MRC Papineau fut un succès: atmosphère festive, repas succulent et servi rondement. Bénévoles, organisateurs et invités ont été très satisfaits. 

C'est donc le coeur léger mais le corps un peu fatigué que nous sommes parties nous changer les idées... à Baie Saint-Paul. Souvent, par le passé, nous options pour Myrtle Beach ou la Floride et même l'Espagne, mais cette fois, rendez-vous obligent, nous avons choisi de rester au Québec.

Et comme l'automne est doux
comme la neige n'est pas encore arrivée
comme on aime les arts visuels et le fleuve
on a roulé jusque dans Charlevoix.

Nos petits bonheurs des trois jours:
l'exposition dédié à Bruno Côté
la découverte des œuvres de Diane Lelièvre
la chambre de l'auberge Le domaine Belle plage, dont la fenêtre donnait directement sur la baie
les couleurs et tout ce que peut apporter u lever de soleil, à quelques pas de l'auberge
le pique-nique extérieur, un 10 novembre
la rencontre d'une amie très chère au retour.



Nous sommes donc reposées, revigorées, de belle humeur et prêtes pour:
l'auteure au Salon des métiers d'arts de Ripon, les 21 et 22 novembre
et l'artiste à l'événement Petits formats gros cadeaux au Centre d'action culturelle de Papineau.