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lundi 18 décembre 2023

Ça ne m'amuse plus

Un deuil? Un autre. Non, ce n’est pas le bon mot, ce n’est pas si douloureux.
Un renoncement? Oui, quand même un peu. Dur sur mon orgueil surtout.
Une autre étape...  acceptée, assumée.
Pas vraiment une étape vers autre chose de différent, plutôt vers... plus du tout.

Voilà, je suis devenue incompétente. Plus envie de chercher. D’y passer des heures. Ce n’est plus un loisir. Ce n’est plus un plaisir.
Je cherche le début pour voir combien de temps j’ai tenu. Le nombre de fois que j’ai recommencé, revisité, reformulé, alimenté, mis à jour. Des heures, des jours, des semaines.
J'ai changé de logiciel : de Frontpage à WebCreator 7Pro.
J'ai changé de nom : De nos pinceaux et de nos stylos, falstrault-lamarche.blogspot, despagesetdespages.com, claude-lamarche.com
J'ai changé l’entête, le graphisme.

En tout cas depuis 2008, c’est certain, c’est écrit dans ce blogue.
Le site « de nos pinceaux et de nos stylos » que j’avais créé avec Louise Falstrault pour parler de ses tableaux et de mes écrits est devenu « despagesetdespages.com » en 2009, c’est écrit dans les Whois.

C’était un jeu, ça m’amusait. Je me trouvais bonne. Plus maintenant.


C’est le site http://despagesetdespages.com/ que je délaisse. Je le laisse tel qu’il est. Tant pis s’il n’est pas « adaptatif », si les photos que je vois sur mon ordinateur ne se voient pas sur une tablette ni un téléphone. Je n’ajouterai pas mes prochains voyages, je ne chercherai pas à changer ces fichus à en é dans ma base de données de généalogie. Je ne le mettrai plus à jour.

Il viendra un jour prochain, pas si lointain où je ne renouvellerai pas mon nom de domaine et ne paierai plus un hébergeur. Pour l’instant, je délaisse, bientôt je délesterai.

Je garde mon blogue. https://www.claude-lamarche.com/ D’abord, il est gratuit et jusqu’à maintenant Blogger ne me demande pas d’apprendre de nouvelles techniques. Il n’a pas changé depuis que je l’utilise. On reste entre vieux copain-copine.
Aussi longtemps que j’y trouverai du plaisir.


lundi 8 juin 2020

Tous ces mots qui ne deviennent pas histoire

Depuis une semaine, écrire les bourgeons devenus feuilles, aimer la variété de tous ces verts printaniers.

Commenter la phrase d’une amie : «Je ne vois pas de gloire à transgresser les consignes, ni de faiblesse aveugle à les respecter.» Ne se sentir ni glorieuse ni faible, juste s’adapter, juste être en paix avec ses choix si difficiles soient-ils.

Depuis avril, changement de dizaine, je suis devenue une aînée. Confinée, retenue à la maison par ordre ministériel. D’où les tiraillements, les argumentations, les différends, les cris et les pleurs. Obéir pour le bien-être de la société. Pourtant, concéder au fur et à mesure des consignes allégées du déconfinement. Vivre à deux, vivre dans une région, dans une province, vivre deux saisons, se faire dire comment vivre. Puis ailleurs, puis à plusieurs, pour retrouver son propre jugement, pour le bien de notre santé mentale.

Et puis, il y a le dehors, les pieds nus dans un gazon fraîchement coupé. La paruline à reconnaître, le nid du merle à observer, le silence ou le vent à écouter.

Il y a tous ces livres à lire. Commencés, inachevés. Que suis-je devenue si je ne parviens pas à terminer un livre d’Hélène Dorion (Pas même le bruit d’un fleuve) ou de Louise Dupré (Théo à jamais)?

Dans l’hebdomadaire Info Petite-Nation, Hélène Desgranges a écrit:
« Claude Lamarche est toutefois incapable de ne pas écrire et a donc privilégié les courts textes sur son blogue, par exemple, à des projets d’envergure pendant le confinement. Cependant, elle avait prévu lire beaucoup. Mais elle n’avait pas la concentration. »

Depuis dix-huit mois que je n’ai plus la concentration. Depuis les refus des éditeurs à publier mon dernier roman. Depuis mes hivers floridiens. Depuis mes nouvelles amitiés. Depuis les jeux addictifs sur ma tablette.

Même les billets de blogue se raréfient. Autant de mots et de phrases dans ma tête, souvent à l’aube, mais enchevêtrés, sans mise en ordre, sans autre but que de trouver comment expliquer ceci à la pharmacienne ou cela à une amie, comment résumer mes prises de position face aux consignes gouvernementales.

Mais jamais de personnages qui me soufflent leurs histoires, jamais de problèmes de narration à résoudre. Que faut-il donc à quelqu’un qui se dit écrivaine pour que tout se mette en ordre, en marche, pour que les gouttes d’eau deviennent des rivières? Faut-il tout simplement accepter que la source soit tarie, que le besoin de raconter sa vie, la vie, une vie, des vies se soit érodé? Que l’appel de vivre est si urgent qu’il passe avant le besoin d’écrire le monde? Accepter l'emprunt d'une nouvelle avenue.

samedi 10 novembre 2018

Dix ans de blogue



Dans une dizaine de jours, dix ans de blogue
Le plaisir de voir
que j’écris encore
que j’ai encore le goût et le besoin
que la plateforme me plaît
Merci Blogger.

Et puis pour voir l’évolution ou plutôt le chemin parcouru, en zigzag.
Au début c’était De nos pinceaux et de nos stylos
L’artiste plus présente, ses expositions, ses travaux, son art.
Les artistes, ses pairs, ses amies, les Créateurs de la Petite-Nation.
Puis, j’ai vogué en solitaire pour… Laisser des traces.

Plus un carnet qu’un blogue à thème unique.
Sans vouloir convaincre, conseiller ou vendre. Juste m’exprimer.
« Écrivez! Noircir le papier est idéal pour s’éclaircir l’esprit. » Aldous Huxley
Mes passions, mes sujets, toujours les mêmes : écriture, lecture, voyages, généalogie photographie.
Des images, des montages et, plus encore, des mots.
À part inégale. Selon les saisons, selon les humeurs.

Au début sans Facebook, entre nous, entre blogueurs et blogueuses
Parler d’auteurs de l’Outaouais
Vanter ma Petite-Nation, les champs, les forêts, les lacs et les rivières
Aimer les événements culturels de ma région
Raconter mes voyages et mes escapades
Partager mon opinion sur mes lectures
Confier mes doutes et mes angoisses d’auteure
Dire les saisons, les petits bonheurs au bord de la mer, sur un sentier
Admirer les flocons qui s’accumulent sur les branches
Comme un enfant qui a hâte de jouer
Et non comme une personne qui vieillit et ne ressent que les désagréments de la saison froide.
Les dire souvent ces peurs, ces doutes, ces soucis
Des états d’âme
Taire mes problèmes plus personnels souvent pour ne pas les amplifier.

Merci à ceux et celles qui lisent, qui commentent parfois ici ou sur Facebook
Sans vous, peut-être aurais-je cessé de publier.
Je n’ai pas besoin de 10,000 « J’aime »
Je n’ai pas besoin de chiffres
Juste quelques mots.
J’aime écrire les miens, j’aime lire les vôtres.

Partants pour encore dix ans?

mercredi 8 novembre 2017

Neuf ans de fol amour

Claude Lamarche, blogue

Neuf ans

Un an de plus, 55 billets de plus, moyenne d’un par semaine, mais à peu de mots et de chiffres près, je pourrais réécrire le billet du 12 novembre 2016. Sauf que je ne pense plus à la refonte ni à la migration vers Wordpress. Il m’arrive de vouloir de nouveaux lecteurs (je me prononcerais bien un jour sur l’écriture inclusive, mais en attendant sachez que, même s’il n’y paraît pas sur l’écran, dans mon esprit le masculin que j’utilise englobe les deux genres), mais finalement ce ne sont pas eux qui feraient que j’écrirais plus ou mieux, même si c’est quand même stimulant de savoir que ses billets sont lus… et appréciés. Les blogues des autres ne cessent d’être source de plaisir et d’inspiration. Que ce soit ceux des fervents de lecture, des voyageurs, des caravaniers, ou des féministes.

Et malgré la vague des réseaux sociaux et un engouement pour les vidéos (emballement que je n’ai pas ni pour les regarder -- sauf celui d'une amie très chère--  ni pour en créer, je demeure une incurable des mots écrits), je me plais à croire que les blogues ont encore quelques belles années devant nous. Et pas seulement pour promouvoir un produit ou une entreprise à la recherche effrénée d’une place dans les moteurs de recherche.

Bref, permettez qu’après vous avoir remerciés de votre assiduité, je glisse allègrement dans la dixième année qui s’annonce sans grand changement et sans surprise. Année où mes petites craintes de l’informatique me pousseront une fois de plus à être discrète pendant mes voyages. Mais année aussi où l’amour des mots et le besoin de m’exprimer alimenteront certainement ce déjà vieux blogue que j’entretiens comme une fidèle compagne dont je ne saurai plus me passer.

samedi 12 août 2017

Le 12 août, je lis un livre québécois


— C’est le 12 août, jour où on achète un livre québécois. En as-tu un nouveau?
— Eh! non!
— Tu n’écris plus?

Que répondre? Je n’écris pas de roman actuellement, non. Et je ne vois pas le jour où je vais en commencer un nouveau. Depuis treize ans que mon cerveau se concentre sur Les têtes rousses. Le troisième et dernier tome se languit chez quelques éditeurs. Et même quand il sera publié, si jamais il l’est, je crois bien que je me contenterai de mon blogue. Qui n’est même pas un vrai blogue, pas un vrai carnet qui pourrait un jour devenir livre.
« Qu’est-ce qu’un carnet littéraire? C’est peut-être avant tout une sorte de repos de l’écriture de fiction.
Le romancier […] est soudainement happé par les mots d’un autre, par les images d’un autre encore, par la stupéfiante beauté d’un paysage, par une phrase d’un livre qu’il croyait avoir oubliée, par cette carte géographique d’un pays où il a toujours voulu mais n’a jamais pu se rendre, par telle photographie, tel souvenir, tel projet abandonné sans raison valable ».

Robert Lalonde
Mais qui me satisfait amplement. Sauf qu’entre-temps, quelques lecteurs croient que je suis un vrai écrivain, du genre à publier aux deux ans, du genre à ne pas prendre de retraite, du genre à avoir du souffle et des idées jusqu’à ma mort. Comme les vrais.

Eh! non!
Pourtant, comme quelques amies artistes peintres, même une fois qu’on a fini de créer, même si on n’a plus que du vieux stock à vendre, on continue d’être sollicitées, de surfer sur la vague d’un certain (relatif) succès. On joue le jeu, mais on sait bien que ce n’est plus « comme avant » du temps où nos noms étaient publiés dans les médias, où on était enthousiastes en parlant de nos projets en cours. Nous tombons dans l’oubli de nous-mêmes. Sereinement parce que finalement on l’a voulu, on le veut.
Cette fois, je me sens vraiment à la retraite. Avec les chèques de pension qui rentrent tous seuls. Et tout et tout.

Pourtant, pourtant, moi je sais que j’écris encore. J’écrirai toujours. Pas des romans, pas des 200 pages, mais ces petits billets, ces notes dans des carnets pendant que je lis Robert Lalonde. En rêvant à cet encore possible d’avoir ce genre de carnet publié. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, je ne sais pas, mais du rêve, oui.

En attendant, ou plutôt en n’attendant plus, je lis, comme jamais.
«puisque écrire, comme lire, c’est revoir, mais revoir ce qu’on n’avait pas vraiment vu.»
Je remarque si peu.
Je n’ai rien à écrire sur ce que je vois ou ce que j’entends.
Je sens, je peux écrire ce que j’ai senti en lisant.
Je sens souvent le besoin pressant de me lever et d’aller l’écrire
     ce que j’ai senti
     ce que j’ai pensé
     comme si c’était important
     comme si je le regardais d’une nouvelle façon.

Mais je remarque si peu, je regarde si peu, je vois si peu.
Quelle chemise portait-il? Qui était au volant? De quelle couleur le revêtement de la maison, là-bas?
Je ne sais pas, je ne regarde pas.
Ce n’est pas important. C’est froid, c’est matériel. Ça ne me rapporte rien.
Les lecteurs demandent de l’action, ou de l’émotion, ou de la poésie.
Pourquoi écrire une longue histoire pleine de détails alors que je ne veux aller qu’à l’essentiel, au senti?

Et puis tant à lire
Tant d’auteurs qui cherchent des lecteurs.
Je suis certaine d’être meilleure lectrice qu’auteure
Lectrice permissive, généreuse, naïve, gourmande, boulimique, passionnée.
Je préfère parler des livres que de les écrire.
J’en suis là.

Et La liberté des savanes de Robert Lalonde m’a comblé cette semaine.
« Je ne me cherche plus dans les miroirs. » 
Je ne sais pas si Robert Lalonde parle des miroirs que peuvent être les livres, mais si c’est le cas, moi, je crois bien que je m’y cherche encore.
Je crois bien que je cherche à lire ce que j’aimerais avoir écrit. 
Et je cherche à revoir ce que j’ai aimé et aime encore.

mardi 30 mai 2017

Une bouteille à la mer mère

Depuis le début de ce blogue, j’ai écrit souvent mes impressions sur tel ou tel livre, des romans bien souvent, des biographies à l’occasion. Je n’ai parlé qu’une fois ou deux des blogues que je lis. Cette fois, je tiens à nommer ce blogue qui, s’il n’en tenait qu’à moi, serait publié sous forme de livre. Être un éditeur, je m’empresserais de faire signer un contrat à cette blogueuse.

En attendant, je me délecte, mais je ne pourrai pas garder ce secret longtemps pour moi seule. D’autres lectrices et lecteurs découvriront derrière un site qui offre des services de révision ce petit bijou rempli de sincérité et d’émotions vives. 

Extrait d'une lettre de Bernadette Gilbert
Il y eut d’abord des impressions de lectures, et puis sa mère est décédée. Depuis, elle lui écrit des lettres. Une telle intimité révélée force mon admiration. Me jette à terre. Me chavire le cœur. C’est autant ce qu’elle dit, ce qu’elle promet de dire que le comment elle le dit. Une plume féconde et talentueuse.

Elle raconte comment elle a adopté sa fille, au Bénin : l’attente, les questions, les craintes et la naissance du sentiment maternel. Bouleversant. Poignant.

Je voudrais être sa fille. Je voudrais être sa mère. Je voudrais qu’on m’écrive de telles lettres. Je voudrais être capable d’écrire de telles lettres.

Je partage donc. Pour que si belle écriture ne se perde pas comme une bouteille à la mer.

samedi 12 novembre 2016

De mots et de chiffres

Pour moi, les mots seront toujours plus significatifs que les chiffres. Les chiffres, pour qu’ils représentent quelque chose, doivent être comparés. Je suis de celles qui croient qu’on peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Employés seuls, ils ne m’impressionnent pas vraiment. 

Huit ans.
215399 pages vues.
643 messages.
71 abonnés.

Je ne dis pas que je ne les utilise ni ne les regarde, mais comme la bourse, je ne les consulte pas tous les jours. Le seul chiffre qui me dit quelque chose, c’est le « huit » dans « huit ans ». Repère du temps. Comparaison : huit ans, âge de ma petite-nièce = jeune. Huit ans pour un blogue dont on donne la moyenne de publication à cinq ans = pas trop mal. Huit ans dans ma vie personnelle, si je recule en 2008, j’étais encore dans la cinquantaine, mon père était décédé, mais pas ma mère. Je n’avais pas eu le cancer, sujet que j’ai refusé de laisser filtrer sur mon blogue. Je travaillais à l’écriture de ma trilogie irlandaise, je travaillais fort à la faire publier. C’aurait été si facile de la publier comme un blogue, en auto-édition. En cinq minutes, elle aurait été sur la blogosphère. Je ne regrette pas d’avoir attendu l’éditeur.

Les pages vues, le nombre de messages, faudrait que je compare avec d’autres blogueurs pour savoir si j’en ai plus ou moins. Et même là, qu’est-ce que ça change dans mon plaisir de tenir ce blogue? Rien. Je continuerai à mon rythme. Bien sûr si je n’avais vraiment plus de lecteurs du tout, aucun commentaire jamais (sur Facebook, parce que sur nos blogues, ils ont considérablement diminué depuis l’arrivée des réseaux sociaux), je repartirais peut-être en croisade pour m’en trouver quelques-uns. Quant aux abonnés, certains datent du début et je les soupçonne de m’avoir oubliée depuis belle lurette, d’autres que je ne connais même pas. Passée de mode, cette méthode d’inscription.

Donc, on laisse tomber les chiffres. Même les images passent avant eux. Quand je rêve, je rêve des images, des phrases. Des chiffres, jamais.

Les mots alors. Quels chemins ont-ils empruntés? Qu’ont-ils voulu dire au début et quels sujets les intéressent maintenant?
Au début, il y eut De nos pinceaux et de nos stylos publié sous le nom de domaine falstrault-lamarche.blogspot. Nous devions écrire à quatre mains ou en tout cas ratisser le secteur de l’écriture et celui de la peinture. Et comme autant Louise Falstrault que moi avions rédigé et produit pendant de nombreuses années le Guide touristique de la Petite-Nation, nous comptions bien continuer à parler des événements et des créateurs de notre région bien aimée.

Finalement, peu à peu, même si à l’occasion je parle de l’artiste ou du Centre d’action culturelle de la MRC Papineau dont elle fait partie, seuls mes intérêts personnels pour l’écriture, la lecture, la généalogie sont devenues les principaux sujets des billets. Et j'ai changé le titre, je ne sais trop en quelle année… Laisser des traces. Et j’ai acheté mon nom de domaine claude-lamarche.com.

Au début, je pensais m’en tenir au langage web : contenu informatif, liens hypertextes, utilisation de mots-clés, visuel agrémenté de photos ou d’illustrations. Comme j’avais vingt ans d’infographie dans le corps, je n’ai pas eu trop de difficulté avec ces « règles ». Je me suis même familiarisée assez rapidement avec le langage html (j’en suis encore là d’ailleurs!) ne serait-ce que pour ne pas avoir ces très laids « leave a comment » « leave a reaply » « read more » que Wordpress laisse sans honte, mais que Blogger nous permet de corriger facilement. Mais pour ce qui est des sujets d'informations, pour ce qui est d’éviter que le blogue ne devienne un journal d’états d’âme, j’ai failli. Et je m’en porte très bien. Après tout, je ne tiens pas ce blogue pour grossir mes revenus, pas de patron à qui plaire. J’écris ce que je veux, comme je veux et quand je veux. D’autant que je ne suis pas la seule, ce qui me conforte dans mon choix.

L’avenir? Un avenir que je ne chiffre évidemment pas. Ce qui me titille depuis quelques mois : je voudrais n’avoir qu’un site-blogue. Le mettre au goût du jour aussi. Combien de fois ai-je changé le « look » en huit ans? Souvent. Et si je m’étais écoutée, plus souvent encore. Le graphisme de mon site et de mon blogue sont vraiment obsolètes. Pour l’instant, j’ai un site : despagesetdespages.com que j’ai monté bien avant le blogue. Au temps où Sympatico nous donnait 5 Mo gratuitement et ça nous suffisait. Au temps où ma connexion Internet me permettait tout au plus d’envoyer une photo de 800 octets. Combien m’en faut-il aujourd’hui? Je ne saurais dire. Au temps où je montais quelques pages avec Frontpage qui me permettait en même temps de me familiariser avec le langage html. Il y était question des Éditions de la Petite-Nation pour lesquelles je travaillais, de la région. En passant au logiciel WebCreator (qui n'est pas parfait, mais lequel l'est?) j’y ai ajouté mes recherches en généalogie, mes comptes-rendus de voyage et finalement mes publications.

Mais pour n’avoir qu’un seul site qui soit à la fois site et blogue et même plus blogue-actif que site-qui-ne-bouge-plus, Wordpress conviendrait mieux. Il me faudrait soit une formation de deux-trois jours, soit un technicien capable de jumeler les deux noms de domaines, migrer le blogue sans rien perdre de ces huit ans de billets, de photos et si possible de commentaires. Bref, refaire la structure. Étant donné la vitesse à laquelle la technologie évolue, je ne me sens pas la compétence pour y réussir. J’aurais bien trop peur de créer un embrouillamini monstre, duquel je ne saurai me dépêtrer. Et même si je préfère les mots aux chiffres, je ne voudrais pas non plus que ça me coûte les yeux de la tête, cette refonte. Donc, pour l’instant, je cherche, j’étudie et j’attends la bonne personne. 

En conclusion, je commence ma neuvième année. Bon d’accord c’est un chiffre, il ne veut rien dire, mais écrit en lettres, est-il plus significatif? J'écoute la musique du mot... comme dans neuvième de Beethoven. Joli, non?

Et pour votre blogue, comptez-vous les années, les abonnés, les pages vues?

vendredi 29 avril 2016

Comme l'oiseau, recommencer chaque printemps

Quand tu lis sur un réseau social — et non dans un courriel personnel : « Tous ceux et celles dont les textes ont été retenus ont été contactés, et le processus d’accompagnement commencera sous peu. » et que tu n’as pas été contactée, tu viens de comprendre que :
malgré que tes textes ont toujours été retenus lors des précédentes parutions de ce collectif
malgré que la maison d’édition est la même que celle qui publie tes romans
malgré que la réviseure est la même que celle qui corrige tes romans
eh non, ton texte n’y sera pas. 

Tu crains de contracter cette petite maladie de la déception qui peut mener à une conclusion aussi inutile que fausse : je ne vaux plus rien. D’autant que les textes étaient sous pseudonyme, alors ce n’est pas personnel si ton texte a été refusé, pas plus que c'aurait été personnel si ton texte avait été retenu. Donc, c’est vraiment ton texte qui n’était pas bon, pas toi. 

Mais, toi, tu sais que c’est toi qui l’as écrit, pas un pseudonyme!
Mais toi, tu as beaucoup de difficulté à différencier la qualité d’un texte et la compétence de son auteur. 

Et tu lis ce message au même moment où tu es en train de relire ton manuscrit en cours. Il te reste à continuer, à corriger, sans juger, sans comparer. Juste l’améliorer, être meilleur que la version précédente, réécrire au besoin, reformuler. 

Comme l’oiseau qui reconstruit son nid au printemps.


Et tu lis ce message au même moment aussi où tu as acheté un livre où il est question de Wordpress, tu sais ce système de gestion de contenu qui t’obsède depuis plusieurs années, que tout le monde vante et te dit que c’est bien meilleur que Blogger que tu utilises depuis huit ans.

Tu as un site et un blogue et ça fait des années que tu voudrais bien les uniformiser, mieux, les marier, tout regrouper dans un seul site plus au goût du jour, plus dynamique, moins obsolète.

Tu aimes bien fouiller, chercher, apprendre, essayer des nouveautés, réussir. Tu te sens utile et en vie.

Recommencer chaque printemps, comme l’oiseau qui est venu voir si son vieux nid était encore là. 

Mais ce n’est pas aussi simple, bien des difficultés t’attendent, bien des questions déjà se présentent dont la principale est : es-tu compétente? Es-tu capable? Est-ce que ça vaut la peine? Tout ce temps à chercher, essayer, échouer, rester éveillée à te poser des questions. Alors que tu as déjà un site, déjà un blogue. Pourquoi tous ces efforts, ces essais et erreurs? Auras-tu plus de lecteurs, plus de retombées. Simle satisfaction personnelle? Et tout ce temps que tu auras mis à jouer dans le langage informatique, ce sera moins de temps pour être dehors à les observer ces oiseaux que tu aimes, du temps de moins à profiter du soleil qui est de plus en plus chaud, moins de temps pour écrire ton blogue et réviser ton manuscrit.

Le couple de phœbe est jeune, lui. Il peut encore fonder une famille, encore créer, ça vaut la peine de faire des efforts, ça vaut la peine d’espérer, d’essayer, d’affronter les difficultés qui se présenteront. 

Mais toi, tu as l’âge de la retraite et au lieu de prendre tous ces aléas comme des petits deuils, prend-les comme des signaux : au printemps, tu n’es pas obligée de recommencer. 

Seulement jouir de ce que tu as construit depuis soixante-six printemps.

vendredi 21 novembre 2014

De la résistance

Ils ne sont pas nombreux les blogues d’auteurs québécois. Celui d’Annie Cloutier me plaît bien, elle ne parle pas que de livres ou d’écriture. Elle n’écrit pas en langage de blogue ni chronique journalistique. Elle écrit comme elle l’entend. Plus long qu’un billet moyen. Et je m’en réjouis. Elle a beau écrire : «Qui aime les récits de ce qui ne tourne pas rond? Le blogue ne sert pas à étaler. Je résiste donc

Dans ses billets, j'y ai quand même vu des tourments, des doutes, des questions et ses résistances. Entre les lignes, ses humeurs.
Moi aussi, je résiste souvent. J'essaie de garder pour moi ma mauvaise humeur, qui dure moins longtemps qu’à quinze ans, mais encore trop. Je sais pourtant que je dois parler ou écrire pour évacuer ces nuages noirs, ces orages intérieurs. Mais je ne veux pas embêter les gens avec mes sombres pensées. Ne veut pas expirer cette énergie négative, la jeter à tous les vents dans l’univers des autres, qu’ils soient des lecteurs ou des proches.

Mais où me débarrasser de ce trop-plein émotif? Après quelques grognements et résistances de ce cerveau rancunier, la réponse s’impose, toujours la même : dans un roman. Dans un roman, il faut justement de la mauvaise humeur, des conflits, des cris, du négatif, du ça va mal, de la violence, des pleurs dont on ne sait quoi faire, des gens en mauvaise santé, des gens qui vont mourir, ces gens qu’on ne veut pas voir, notre malaise qu’on ne veut pas affronter.

Alors je m’y mets aussitôt comme une catharsis. 
Mais quel personnage choisir pour une telle libération? Les questions viennent plus vite que les réponses: personne ne cadre avec ma réalité. Tout le monde est gentil dans le manuscrit en cours. Tous des portraits flatteurs. Et quelle est cette idée saugrenue que j’ai eue d’écrire un roman à partir de mes ancêtres? J’ai l’air fin maintenant avec leurs descendants. Je ne veux plus que les descendants soient mes proches. Que les lecteurs pensent que ce sont les membres de ma famille, que la narratrice, c’est moi. Si à la limite, je peux leur inventer des sentiments ou des fantasmes ou des pensées parce que je n’ai aucune idée de ce qu’ils ont été dans la vraie vie, je résiste à  créer des actes dont ils n’auraient pas été fiers.

Quelle est cette obsession (peut-être un peu fort comme mot, disons, cette inquiétude qui revient) de savoir ce que peut penser le lecteur au sujet de mes personnages, ou apprendre sur les membres de ma famille. Parce que j’ai été étonnée d’apprendre qu’une recherchiste avait cru que j’étais un ex-religieuse à la lecture de mon premier livre Je me veux? Et qu’elle voulait m’interviewer sur ce sujet? Est-ce que je me demande si le Luc d’Hugo Léger, dans Le silence du banlieusard, est l’alter ego de l’auteur, si Nathalie est l’équivalent de sa véritable épouse, si Lucie ressemble à cette petite qu’il a eue ou pas eue, dans la vraie vie. Non, en tant que lectrice je ne me demande jamais, même pour un premier roman, si tout est vrai, si tout vient de la vie de l’auteur. Non, je lis une histoire qui raconte la vie de personnages. Pourquoi en tant qu’auteur, je me préoccupe de ces questions? Pourquoi avant d’écrire une scène, je résiste? Et quand bien même, l’histoire ressemblerait en quelques points à la mienne, quand bien même certains lecteurs chercheraient le lien ou songeraient à faire le rapprochement, quand bien même j’aurais dix romans derrière moi avec une trentaine de personnages différents, des fins, des gentils, des violents, des séparés, des durs à cuirs, des voyous, des éduqués, des ouvriers, alors que ce n'est pas le cas, qu’est-ce que ça change? En quoi ça me concerne, ce que peut penser un lecteur? De toute façon, il s'appropriera l'histoire, en fera ce qu'il veut avec son vécu à lui. Pourvu que ce soit agréable à lire et qu’il passe un bon moment, j’ai ma conscience, j’ai ma vie et moi seule sais ce qu’elle est vraiment. 

Cesse de résister. À tes humeurs, à tes questions. Écris.

blogue d'Annie Cloutier>>>
(photo de l'auteur, au Yukon)

mardi 19 novembre 2013

Chantez-moi une belle chanson!

La peur coule. Éponge je deviens. Je pose des pierres, j’édifie un mur. Je me parle. Je donne des ordres à ma volonté. Après que la curiosité m’ait poussée à lire sur le sujet, le regret me bouche les yeux, les oreilles. Je cours vers d’autres lieux. Je fuis. Je regarde ailleurs chez les enfants, du côté de la vie et des rires, du côté du soleil et du sud.

Bientôt cinq ans que je blogue. Courts textes, sur tout et sur rien. Je m’amuse dans mes talles favorites. Chaque fois que l’émotion me dicte des mots pour l’exprimer, je commence un billet, ne le termine pas toujours. 

Je ne suis pas femme d’idées ni d’opinions, je suis femme d’émotions, je l’ai compris il y a peu de temps. En ce temps-là, au début du blogue, je me croyais capable, à défaut d’écrire des éditoriaux ou des billets sérieux avec recherches et arguments fouillés, de rédiger des articles comme celui-là >>> , j’y ai renoncé rapidement. Mais si les opinions ça développe l’intelligence, les émotions, ça gruge le cœur.

Aujourd’hui, j’ai ajouté quelques paragraphes à la fin de mon roman, quand mon personnage principal est à la veille de mourir. Je ressens ce qu’il vit. La mort continue de rôder. Parlez-moi de bébés, de vie, de santé, de choses qui vont bien, qui finissent bien. Dites-moi que je suis l’auteure et non le personnage, que c’est moi qui décide de regarder du côté de la vie. Que la sciatique que j'ai n'est qu'un nerf coincé et non le début de ma fin.

Que ce blogue qui aura bientôt cinq ans, ce n’est rien, c’est tout jeune, qui vivra encore longtemps, comme son auteure. 

Chantez-moi une belle chanson!

(photographie de mon grand-père à la fin de sa vie, avec sa petite-fille, ma cousine, dans ses bras. Il m'a servi de modèle pour mon personnage)

dimanche 22 septembre 2013

Je prends ma retraite



Depuis trois ans, j’ai une auto 2007
depuis un an, j’ai un véhicule récréatif 2004, avant j’avais un modèle de 1995
depuis cinq ans, un ordinateur portatif, écran 15 pouces
depuis six ou sept ans, un cellulaire Rogers, pas de texto (ou en tout cas, je ne sais pas m’en servir) pas de photo
depuis trois ans, j’ai des beaux planchers flottants et des tuiles qui ont fait « clic »
depuis deux ans, j’ai un grand téléviseur à écran plat avec du HDMI
depuis deux mois, un I-pod touch 5e génération et hier, il a fallu télécharger le IOS7 au design plat (platte, oui!)
depuis un mois, je lis un roman publié en 1953 d’Henri Troyat, décédé en 2007.

J’aime me tenir au courant des nouveautés, histoire de ne pas avoir l’air d’une vieille antiquité, prête à s’ennuyer dans un CHSLD, et j’aime bien savoir de quoi parlent mes neveux et nièces lors de rencontres familiales.

Il y a deux semaines, on m’a dit que mon site avait l’air… je cherche le mot, pas obsolète, mais un mot qui veut dire « version dépassée ». Alors, je me suis dit, je vais le mettre un peu au goût du jour. Mais voilà que le goût du jour, c’est le « responsive template » et la plateforme Wordpress si possible, même si Blogger n'a rien à lui envier, ce me semble!

Où je veux en venir ? Ça change trop vite. Arrêtez de pousser, je ne suis plus capable de suivre. Ni dans les véhicules, ni dans les styles littéraires, ni dans le « home staging », ni dans les téléviseurs à interface ou les téléphones intelligents. J’ai à peine le temps de voir ce qu’est un drôme, d’apprendre à écrire un texto, de lire du Lori Saint-Martin (il faut bien que j'en nomme une, mais ça pourrait être la majorité des jeunes auteurs québécois, vous savez, ceux qui réussissent à écrire sans relative dans leur phrase), d’acheter un logiciel pour monter des sites que déjà, on me jette aux yeux (ceux-là mêmes qui viennent de subir une opération pour les cataractes, c’est vous dire que je n’ai plus l’âge de me battre dans ce féroce monde de la performance) une expression comme « responsive template » !

Laissez-moi souffler! Ou plutôt, je décroche, je prends ma retraite du graphisme. Je vais envoyer un courriel à mes rares clients et leur dire de commencer à se chercher un designer qui sait jouer à ce jeu de « on change tout demain matin ! » Mes-vos sites sont démodés et ce n’est pas moi qui vais les raccommoder.

Je ne crois pas que ce soit ma dernière auto, peut-être mon dernier véhicule récréatif. Je ne sais pas si je vais encore changer mes planchers, les fenêtres peut-être. Un autre ordinateur quand celui-ci rendra l’âme (ces petites bêtes-là ont encore moins d’endurance que moi !), sûrement. Je vais continuer d’écrire avec mon style à mi-chemin entre les 30 ans et les 80 ans, blogues compris, mais je ne crois pas que je vais refaire mon site.

Obsolète, c’est un bien plus beau mot que « responsive design template », au moins, c’est français !

mardi 30 juillet 2013

Au diable l'orgueil, j'avoue que je l'aime!

Je l’ai boudée, ô orgueil ! elle me frappe d’autant plus fort.

Il y a de ces rencontres qui n’ont jamais eu lieu et qui vous marquent pourtant.

Elle s’appelle Catherine Voyer-Léger. En 2010, je lisais son blogue Les Marées lumières. J’aimais bien. En août, j’allais passer quatre jours dans les Cantons de l’est, entendre les auteurs aux Correspondances d’Eastman. Et si possible, rencontrer trois blogueuses que je suivais sur Internet: Venise Landry du Passe-mot, Julie Richard-Gravel, dont j’avais lu et tellement aimé Entheos et Catherine Voyer-Léger qui m’intriguait par ses propos.

Venise Landry m’avait généreusement invitée à stationner mon véhicule récréatif chez elle. À côté de mon Pruneau (nom affectueusement donné à cette Van de couleur prune, loin d’être belle et à la mode, mais tellement utile), une petite auto noire. Une jeune femme en sort, rapidement, sûre de savoir où elle était et ce qu’elle était venue faire ici. Je savais que ce n’était pas Venise, mais je ne savais pas que c’était Catherine Voyer-Léger. Pas un mot.

Comment on se présente à des gens qu’on connaît virtuellement? Est-ce qu’on s’impose, qu’on s’avance? J’en ai voulu un peu à ma mère alors de m’avoir transmis ses gènes irlandais de retenue, de réserve, de discrétion, j’en voulais aussi à mon père de ne pas m’avoir transmis son bagou, quand je suis devant une ou deux personnes seulement.

Et l’orgueil s’en est mêlé. Qui suis-je moi pour qu’on m’adresse la parole? qu’on s’intéresse à moi? Je suis demeurée dans l’ombre, admirative devant tous ces auteurs et blogueuses. Croyais-je naïvement que c’était écrit dans mon front : « moi, je vous connais, je vous admire, je veux que vous veniez me parler ? » Aurais-je voulu qu’elles me reconnaissent une des leurs? À défaut d’être reconnue auteure, être au moins blogueuse ? 

Même si Venise n’avait pas beaucoup de temps, toute prise à couvrir, en photos et en entrevues, chaque rencontre d’auteur, j’ai quand même pu lui dire quelques mots. À Julie Richard-Gravel aussi, j’ai réussi à parler. Mais à Catherine Voyer-Léger, non. Il faut dire que je suis très primaire et très auditive dans mes sentiments : rien qu’au ton de ta voix, je sais tout de suite si je vais t’aimer ou non, si j’ai envie d’entrer en relation avec toi ou non. Pour les écrits, même chose : c’est le style de l’auteur qui me permet ou non de poursuivre la lecture de son livre.

En entendant Catherine Voyer-Léger poser ses questions aux auteurs présents aux Correspondances, à son ton de journaliste-ce-n’est-pas-parce-qu’on-est-l’été-qu’il-faut-être-léger (sans jeu de mots), du coup, je ne l’aimais pas et je l’ai boudée. Jusqu’à hier. Il était temps que j’en revienne. La curiosité (qui me sauve si souvent de cet orgueil complètement inutile) et la chance m’ont menée à emprunter son livre : Détails et dédales paru dans la même collection, Hamac, que l’Entheos de Julie Gravel Richard. Encore Septentrion à qui j’en veux aussi d’avoir refusé mes Têtes rousses. Décidément, je suis rancunière.

Devant un feu de fin d’après-midi qui me rappelle de si belles journées passées dans le sud en mars de je ne sais plus quelle année, un petit verre de rouge en guise d’apéritif, j’ai ouvert le fichier e-pub, et ce fut la claque. Le grand coup de poing. Le grand coup de cœur. J’aime son écriture, ses propos, ses sujets, son impudeur. « Il est toujours troublant de se reconnaître chez les autres » (page 181). Je lis avidement, je fouille dans la table des matières ce qui me rejoint le plus. J’essaie de ne plus rien lui envier, admirer seulement. Être contente qu’une écrivaine admette qu’il n’y a pas que le roman pour aimer écrire et espérer être publiée. Être intellectuelle, aimer les librairies de tous les coins de rue, en France. Et… et… et… Chaque billet me rentre dans le ventre, alors que pourtant elle veut plutôt frapper l’esprit.

Ce matin, devant un café cette fois, plus tête froide que cœur enthousiaste le matin (comprendre tempérament plutôt vespéral dans mon cas qui se traduit par une émotivité en hausse à mesure que la journée avance), j’ai lu les billets qui me rejoignaient moins. Non que j’ai déchanté, mais disons que le piédestal était moins haut, le regard plus circonspect. Et puis à force de lire que tout est complexe et ne se résume pas à une étoile à apposer, ni non plus à juger la personne, mais bien le produit, disons que je l’admire toujours, mais je ne me mesurerais pas à elle dans une discussion : elle a une force redoutable pour l’argumentation. Comme à certains Français, je laisserais le dernier mot avant de me perdre dans les méandres d’une discussion qui semble n’être qu’un exercice facile pour eux, mais bien trop intellectuel et émotif pour moi.

Cette année, elle sera du côté des invités, aux Correspondances d’Eastman.

Avec ce qu’elle écrit et comment elle écrit, je ne peux faire autrement et l’admettre : au diable l’orgueil, je l’aime.

Programme au Correspondances 2013>>>
Venise aux Lettres rebelles>>>
(illustration empruntée au site de Septentrion>>>)

samedi 27 juillet 2013

Vingt fois sur le métier...

Vingt fois, oui, c’est à peu près ça. Et encore, ce n’est pas tout à fait au point. Il reste ce fichu écho, pour reprendre le terme de Sylvie qui a été la première à le voir. Souffrez donc de voir double (encore qu'il faille lire les dix premiers articles!), encore quelque temps. le temps que quelqu'un me trouve la ligne dans le code html qui bégaie.

On voit toujours plus beau, on vise le sommet, on espère toujours se hisser au premier rang. Disons que j’ai fait de mon mieux dans les circonstances, c'est-à-dire à la limite de mon talent et de mes compétences. Il doit bien exister un syndrome typiquement québécois : «je suis capable d’en faire autant». Au lieu de payer quelqu’un ou d’acheter quelque chose, la Québécoise que je suis, chiche sur les bords parce qu’elle préfère économiser pour Dieu sait quoi plutôt que de le dépenser, et comme elle a bien des loisirs, est du genre à se lancer dans ce qu'elle croit être capable de réussir. Et elle essaie, ce qui est méritoire et valorisant... quand elle réussit.

Si l’idée était d’harmoniser le blogue et le site : c’est réussi. Les vingt pages de mon site (j’en ai profité pour en supprimer une bonne dizaine obsolètes) sont maintenant à l’image et aux couleurs de mon blogue. Et vice-versa.

Si l’urgence était aussi d’en profiter pour essayer d’enlever une fenêtre popup qui s’était insidieusement infiltrée dans mon site, c’est réussi aussi. Rien que pour ça, le cœur sûrement à 160 en valait la peine.

Mais en cours de route, que de doutes, de trébuchements (oui, oui, c’est un nom, rare et vieux, mais encore dans les dictionnaires !). Une aventure. Quand elle sera terminée, je serai fière de moi, mais pendant que tu avances péniblement, en tâtonnant, en te rendant dans des zones jamais explorées, malgré toute l’aide reçue, tous les courriels échangés, tous les forums d’aide visités, tu en baves un coup et tu te demandes si au lieu de remettre vingt fois sur le métier ton ouvrage, tu n’aurais pas été mieux d’aller garder les vaches !

(photo empruntée à Office microsoft.com)

jeudi 25 juillet 2013

Ça s'en vient

Comme je ne sais trop comment tout changer sans publier, voilà, Hélène a été la première à trouver, je vous laisse donc voir à mesure. Rien n'est terminé. J'y travaille depuis hier. Ai voulu changer de plateforme, migrer vers Wordpress, croyant que je réussirais mieux à réaliser mon idée. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, même Idmuse m'a beaucoup aidée, mais je reviens à mes vieilles chaussettes.

Le concept était celui-ci: Laisser des traces. Ce qui a pour avantages que je peux bien parler de n'importe quoi , mais surtout harmoniser, agencer aussi avec mon site qui est à repenser parce que une fenêtre popup s'est glissée à mon insu et mon incompétence en programmation commence à se faire sentir.
Pour mon concept, l'image que je voyais, c'était des pas dans le sable.

J'ai bien essayé de trouver un modèle qui représente mon idée, mais même après avoir trouvé un ou deux modèles, même en ouvrant un tout nouveau blogue, rien qu'à l'idée de retravailler tout le code html, et comme j'ai un manuscrit à corriger et des randonnées à vélo à faire... j'ai fait au plus simple.
À suivre donc.

(photo de l'auteure au bord de l'Atlantique, je ne me souviens plus trop où)

mardi 23 juillet 2013

Complètement inutile?

Je vous le dis tout de suite, ce billet ne sera pas aussi émouvant ou touchant que les derniers. D’ailleurs, quand je les écris, ces billets, je ne sais pas qu’ils se seront, c’est vous qui me dites qu’ils le sont. 

L’art de perdre son temps. Je n’ai jamais été et ne serai jamais une adepte du ménage, ni de la mode. Pourtant ce matin, je naviguais dans ces eaux-là. Ça doit être cyclique, dans mon cas. Comme quand on rentrait à l’école en septembre et qu’on avait le goût de mettre de l’ordre dans son bureau, si on avait la chance d’en avoir un. 

Or donc, j’avais une photo de coucher de soleil, des photos de la piste cyclable au parc de Plaisance et je me demandais quoi en faire, où les publier. Sur mon blogue, que je me suis répondu… dans ma tête, pas à haute voix, je n’en suis pas encore là ! Une fois de plus, je me suis passé la remarque que mon blogue était décidément un fourre-tout alors qu’il est fortement recommandé de n’avoir qu’un thème, quitte à créer un blogue par thème. Par paresse, je me suis contentée de publier une seule photo sur Facebook. Une ligne, une photo et c’est parti, on passe à autre chose. Tant qu’à être sur Facebook, tu lis ceci et cela, tu « partages », tu « aimes ». L’avant-midi peut y passer, nous le savons tous.

Quand même, cette mode de publier sur son site, sur son blogue, sur sa page personnelle Facebook, de créer une page Facebook uniquement pour son blogue ou pour son dernier roman commence à me tomber sur les nerfs. Un moment donné, c’est trop. Répétitif. Envahissant. Je ne vais pas tomber dans le panneau et faire la même chose ? Que non. Et puis je n’ai pas trente ans pour espérer que tout ce tapage «médiatiquement social» me rapporte des lecteurs et si possible des revenus. Je n’en suis pas là. L’ai jamais été.

N’empêche, la graphiste ludique en moi qui aime à l’occasion rafraîchir son bureau a commencé à penser : et si je changeais l’image de mon blogue. J’aimerais bien l’uniformiser à mon site, avoir comme une signature, et tant qu'à y être que mon nom de domaine pointe sur le dit blogue, beaucoup plus visité que mon site. Ce n’est pas vrai que je vais entretenir plusieurs blogues pour répondre à mes quatre passions de l’heure, soit lire, écrire, photographier et voyager. Quelle illustration ou design ou photographie pourrais-je bien trouver pour décrire ces quatre passions en un seul thème. À part «Des pages et des pages» que j’ai inventé il y a plusieurs années quand était venu le temps de monter mon site et de me trouver un nom de domaine (parce que je ne croyais pas que le seul «ClaudeLamarche.com» allait être un indicatif suffisant.) 

Et j’ai trouvé. Est-ce que je le dis tout de suite ou je garde le suspens quand j’aurai réuni tous les éléments dont j’ai besoin ? Oui, je vais essayer de retenir mon enthousiasme. Mais n’allez pas croire que ça va révolutionner quoi que ce soit. Ce sera complètement inutile, ce sera le même fouillis, mais un fouillis au goût du jour. On va dire !

(Photographie de l'auteure: en face de chez elle)

mardi 23 avril 2013

Tant qu'à bloguer, je voudrais bien bloguer

Tant qu'à faire, aussi bien le faire comme disait ma mère.
Je regarde la date du dernier billet. Je pense au sujet du prochain. Plusieurs idées me viennent en tête.
Je regarde dehors, le soleil enfin, je voudrais en profiter. Le terrain à gratter, les branches à ramasser. La vente de débarras à préparer pour la mi-mai.

Le matin, j'ai décidé de consacrer deux heures à l'écriture de mon prochain roman, mais voilà qu'elles vont plutôt au montage de deux dépliants, une affiche, un site. Travail plus lucratif et presque aussi créatif.
Je vais à la poste en vélo. Mon vélo ordinaire, pas l’électrique. Pour reprendre la forme, pour aller à Plaisance, bientôt.
 

L’après-midi, je marche jusqu’au pont des «Chevreux», je prends quelques photos. Ce n’est pas la meilleure heure, mais à 6 heures le matin, j’ai besoin de sommeil.

Je lis de front :
L’inédit, Marie Cardinal, 2013. J’ai tant aimé cette auteure. Je note cette phrase :« Si le plan était trop présent, il n’y aurait pas de liberté pour la personne qui lit, il y aurait un manuel, un code, pas un roman, pas un livre.» 
Je relis La chute des géants de Ken Follet en prévision du tome 2 : L’hiver du monde. Plus de 1000 pages, ça ne se lit pas comme ça. Je m’endors souvent dessus, non parce que ce n’est pas bon, mais par fatigue tout simplement.
En livre numérique j’ai commencé Gloriole à vendre, prix révisé de Rachel Laverdure. Simplement parce que j’ai découvert les Éditions Sémaphore et je voulais voir si d’autres livres que Le dernier hiver de Louise Auger était aussi bon. Oui, jusqu’à maintenant. Comme une garantie de qualité d’écriture.

Donc, je voudrais bien écrire d’autres billets. Entretenir ce blogue, mais voilà, quand ? Tout au plus une recension d’excuses de ne pas y voir plus sérieusement.

Il y a quelques mois, j’ai été invitée à une bibliothèque de l’Outaouais. Honorée, mais à trois mois d’avis, à deux heures de route, comment savoir ce que j'aurais envie de faire de ma liberté ce jour-là. J’avais décliné. Je me serais sentie auteure, en cette Journée du livre, mais voilà, je me sens éparpillée, mais c’est moi, ça. J’aime trop de tout. Et bien aimer, bien faire.

(photo de l'auteure)

samedi 2 février 2013

Du coq à l'âne, et tant pis pour les règles du blogue


En terminant L’Anglais de Denise Bombardier, j’ai eu la curiosité (elle ne me lâchera donc jamais, celle-là !) d’aller voir sur Internet si Denise Bombardier était brouillée avec sa sœur Danièle parce qu’il n’en fut pas question dans son roman. Aux dernières nouvelles (qui datent des années 1980, avouez que je ne suis pas très à jour dans le potinage), elles étaient bonnes amies avec les Clémence Desrochers, Louise Beaudoin, Louise Latraverse et quelques autres « girls » de l’époque. 

Et Google m’a mené au Passe-mot de Venise Landry qui a commenté pendant des années les Correspondances d’Eastman où, justement, Danièle Bombardier menait de main de maître plusieurs entrevues. À partir de la lecture d’un billet, j’ai trouvé un lien vers mon propre blogue : l’année où j’étais allé à ces Correspondances. Je me suis mise à relire un billet écrit lors de cette période. Je me suis surprise à trouver suffisamment intéressant les petits textes que j’en ai lu un et un autre, en plus des commentaires.

C’est très rare que je me relise. Sur le coup, oui, pour corriger, pour peaufiner, pas autant que si c’était une nouvelle ou un texte en voie de publication, mais quand même un peu. Mais relire un an après, deux ans après, rarement. Je crois bien que c’était la première fois que je relisais des billets de mon blogue. Et je me trouve très bien. Bien intéressante. Surtout l’histoire de ma petite souris dans le véhicule récréatif (pour vous rafraîchir la mémoire, elle est encore là >>>)

Il me semble que ce que j’écris aujourd’hui — dans mon blogue toujours — est plus ennuyeux qu’à cette époque. Est-ce que je me donne moins de mal ? Est-ce parce que c’est devenu un pensum, que le plaisir n’y est plus ? J’espère bien que non. Les sujets ? J’aimerais bien retrouver le ton léger, cette manière de faire le tour d’une question, me donner la peine de développer une idée et surtout, ah ! oui, surtout que ce soit aussi intéressant à lire.

Je ne vais pas dire que je me trouve ennuyeuse rien que pour lire le contraire dans les commentaires.
Parlant des commentaires…

Si on en croit quelques articles au sujet des blogues, les personnels ai-je besoin de préciser, on dirait qu’ils ont moins la cote. Peut-être pas pour la création, il s’en crée encore beaucoup chaque jour, surtout pour rester en contact avec les parents et amis, mais pour la lecture : les gens ne les lisent plus beaucoup. Facebook et Twitter leur suffisent :

Prenons par exemple le mien. Depuis quatre ans, 68 membres se sont inscrits.

Croyez-vous que les 68 membres lisent encore mon blogue ? En tout cas, s’ils lisent, ils commentent beaucoup moins. De toute façon, presque impossible de savoir qui s’inscrit. Un soixante-huitième s’est inscrit dernièrement. Croyez-vous que je sache qui ? Pas du tout. Je me demande bien dans quel ordre Blogger comptabilise ces membres inscrits. J’ai donc cliqué sur chaque petit icône-avatar sans trouver le nouveau et je me suis aperçu alors qu’un bon tiers, sinon plus, n’a plus l’air de venir zieuter de ce côté-ci de mes écrits. Si vous savez comment fonctionne le classement des membres inscrits, n’hésitez pas à m’en informer.

Personnellement, quand je découvre un nouveau blogue et que je m’y attarde, je me fais un devoir d’écrire un premier commentaire et, si possible, je m’inscris. Toutes les plateformes ne fonctionnent pas de la même manière. Chose certaine, je l’ajoute à Google Reader, ainsi chaque matin, je sais si un nouveau billet a été ajouté et je peux donc lire et … commenter.

Je crains fort que Facebook et Twitter soient en tête de liste pour la popularité d’écritures et encore plus de lectures. Je reçois plus rapidement et plus de commentaires sur Facebook (je ne suis pas sur Twitter), quand il m’arrive de publier mon billet sur ce réseau social. Je sais, j'en ai déjà parlé Décidément, mes billets sont moins percutants qu'en 2010! C'est la faute de la petite souris, j'aurais peut-être pas dû la tuer!

N’empêche, je n’ai pas trouvé si les deux sœurs se parlaient encore. Comme quoi, je ne changerai jamais et entre le point A et le point Z, il y a plus que 24 chemins !

vendredi 14 septembre 2012

Tant qu'à...


Tant qu’à me prendre parfois pour une chroniqueuse, j’aurais voulu écrire comme Pierre Foglia.
Tant qu’à être intellectuelle, j’aurais voulu l’être comme Mathieu Bock-Côté, en plus courtement et moins digressif que lui.
Tant qu’à avoir la parole facile, j’aurais voulu avoir le sens de l’argumentation et le discours articulé comme un Léo Bureau-Blouin.
Tant qu’à tenir un blogue, j’aurais voulu qu’il ait un contenu significatif, qu’il ait de la profondeur et surtout ne pas r’virer états d’âmes personnels, ce qu’il est en train de devenir et pourtant j’aime bien lire les états d’âme des autres.
Tant qu’à aimer les mots, j’aurais voulu qu’ils soient parfois chanson, parfois poème, parfois éditorial percutant, mais au moins évocateurs, émouvants, riches et sans fin (comprendre plus réguliers, pas un livre par ci, par là).
Tant qu'à aimer la langue française, je devrais mieux la maîtriser et parler mieux anglais.
Tant qu’à aimer la musique, j’aurais voulu savoir jouer de la clarinette.
Tant qu’à aimer la nature et, à un moindre degré, l’exercice, j’aurais voulu marcher plus régulièrement ou pédaler plus souvent ou skier encore.
Tant qu’à être graphiste, j’aurais voulu l’être pour vrai, complètement, sachant tout faire. Hier, j’ai voulu changer l’en-tête de mon blogue, qu’il soit à l’image de ce qu’il est en train de devenir. Ce nouvel en-tête, qu’au moins une personne a eu le temps de voir et de commenter (de manière positive, comme toujours, ce n’est pas elle qui m’a décidée à revenir à l’illustration du modèle Scrapbook de Blogger), n’aura eu de vie que le temps que je m’aperçoive de ma faiblesse en graphisme. Je dois continuer à faire confiance à de meilleurs que moi. Mauvais pour l’estime de soi, mais bon pour l’humilité.
Cliquez sur la photo pour en voir d'autres
Tant qu’à aimer la photographie… tant qu’à aimer les voyages (en caravaning surtout)… non, là, je suis comblée. Il faut dire que je reviens d’un petit quatre jours dans les Montagnes blanches, entre North Conway et Franconia. Que du beau temps. Que des belles rencontres. Que du bonheur en images.

Pourquoi notre cerveau a-t-il la capacité de vouloir tout en n’ayant pas le pouvoir de nous rendre compétent? Ou au moins satisfait de soi.

jeudi 24 novembre 2011

Des ballons lancés depuis trois ans


Il y a trois ans, je publiais mon premier billet. 
Trois ans. 

J’essaie de figurer ce que ça peut représenter 370 billets. Et je ne vois pas. On peut tellement faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Je ne suis pas femme de chiffres, suis personne de mots et d’émotions. Que j’aie publié x livres dans ma vie, qu’un événement attire 5,000 ou 20,000 personnes, qu’un artiste peigne 20 ou 120 tableaux par année, que je gagne 20,000 ou 40,000 $ par année, qu’il fasse moins 5 degrés ou plus 33 degrés, l’important pour moi n’est pas là. C’est comment je me sens, qu’est-ce que ça me fait aujourd’hui, là. 

Et là, maintenant, aujourd’hui, je suis assez contente de ce blogue et fière de moi. Même s’il n’est pas ce que je voulais qu’il soit au départ. Je voulais des chroniques, des billets, comme les journalistes en pondent chaque jour ou chaque semaine. Je croyais créer un petit hebdomadaire culturel où il serait question de ma région, des artistes qui m’entourent et de mes démêlés avec l’écriture. Pas de vie personnelle. Il pourrait y en avoir beaucoup plus, mais il y a en déjà trop. Même aussi s’il n’a pas la profondeur, l’impact, le sérieux que je croyais pouvoir y mettre. 

Je voulais témoigner, faire profiter les autres de mon expérience, au sujet du monde de l’édition surtout, mais je sais bien — j’ai toujours su — que chacun doit faire son chemin, doit se forger sa propre idée. Tout au plus puis-je dire, puis-je partager et lancer mon ballon. Qui le regardera, est-il beau, est-il profitable, est-il bien rond, qui comptera combien j’en ai envoyé, à qui son envolée profitera-t-elle? Je ne saurais dire. Ma partie, mon besoin était de les gonfler, un à un, et de les envoyer dans l’univers. 

Ce que je continuerai de faire tant que j’en retirerai du plaisir et que les aléas de la vie m’en laisseront le temps.

(Illustration créée par la graphiste de ce blogue)

mardi 8 novembre 2011

Silence



Souvent, j’ai dit que je préférais l’écrire au parler. 
Ce qui ne signifie nullement que j’ai toujours envie d’écrire. 
Troisième option : le silence. 
Ni écrire, ni parler et non plus écouter ou lire. Juste regarder ou marcher. Faire le vide de toutes les paroles entendues, de tous les mots des autres. Ne rien penser. Prendre des vacances de la pensée. 
Ce que je compte faire, ce que je fais déjà. 
Oui, je sais un blogue ne doit pas être un blogue de silence, mais permettez que le mien le soit quelques jours au moins.

(photo de la blogueuse: en face de chez elle)