vendredi 22 avril 2022

C'est à cause de Guy Lafleur...


Guy Lafleur est mort ce matin.

Tous ceux et celles qui l’ont connu racontent des anecdotes, apportent leur témoignage. Et pas que les gens du hockey. Ceux de l’Outaouais, ceux de la Petite-Nation, ceux de Thurso.

Et même moi, ce matin, en apprenant la nouvelle, ma première pensée fut :
« Si je demeure dans la Petite-Nation depuis cinquante ans, c’est à cause de Guy Lafleur. »

Septembre 1970, j'ai vingt ans, je suis au lac Simon (j’y viens l’été depuis 1956), je me prépare à entrer à ville Saint-Laurent où j’habiterai avec mon frère, puisque nos parents ont décidé de s’installer définitivement dans la baie de l’Ours. Armés d’un baccalauréat en pédagogie, nous décidons tous deux de poursuivre nos études à la nouvelle Université du Québec.

Mon père revient de Saint-André-Avellin où il a commencé à enseigner et nous donne des nouvelles de ses nouveaux collègues. Il se désole du départ de l’un deux, un professeur de français.

École à Saint-André-Avellin
Toute la nuit, je réfléchis à mon avenir et le matin, je décide de tenter ma chance. J’accompagne mon père à l’école, je rencontre le directeur Fernand Lauzon. Devant mon brevet A, il semble rassuré, il m’enjoint de me présenter à Buckingham où sont les bureaux de la commission scolaire régionale Papineau (ancien nom de Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées).

Je signe mon contrat l’après-midi même.

Je rencontre celui que je remplace, je dirais plutôt celui dont je prends la suite: Normand Chouinard. Devant mon inexpérience, il a la gentillesse de m’offrir tous ses documents, sa «préparation de classe» pour plusieurs mois.

Tout juste le temps d’apprendre qu’il part et devient l’agent de... Guy Lafleur.

En tout cas, c’est le mot que mon souvenir a retenu. Mais j’ai beau chercher, Normand Chouinard ne semble pas avoir été son agent, mais son professeur privé. Celui qui lui a dit : « un jour, tu ne t’appartiendras plus, tu appartiendras au public. »

Qu’importe, c’est ainsi qu’à cause de Guy Lafleur, je demeure dans la Petite-Nation, depuis 1970.

jeudi 17 mars 2022

Le 17 mars, pour moi, c'est...


C'était en 2005, au pied du Mémorial-des-Irlandais,
à Grosse-Île. J'avais les cheveux teints en roux
pendant que j'écrivais Les têtes rousses.
Le 17 mars, c’est la fête de Saint-Patrick. Petite, ma mère en parlait parfois. À 21 ans, pour moi, l’Irlande fut la Guinness, le vélo, l’amitié.
Cette année, pas de défilé dans les rues. Les bars viennent de rouvrir, on pourra déguster une Irish Stout. Ou rêver ou même préparer un voyage en Irlande.

Quant à moi qui lis moins mais qui lis encore, je cherche les romans québécois où il est question d’Irlande.

J’ai déjà lu tous les Fanette de Suzanne Aubry, Les Foley d’Annie-Claude Thériault.

J’ai feuilleté le James Joyce de Victor Lévy Beaulieu (vous savez le genre de livre que vous n’avez pas réussi à lire en entier).

Je me rappelle vaguement avoir lu L’Été de l’île de Grâce de Madeleine Ouellette Michalska et Le salut de l’Irlande de Jacques Ferron.

Je crois bien que je vais lire Les orphelins irlandais de Micheline Dalpé, décédée en avril dernier.

J'irai jeter un coup d'oeil sur Les Irlandais de Grosse île de Christiane Duquette, Mary l’Irlandaise de Mary Rouy et La chance des Irlandais de Frederic Latreille.

Donc, pour moi, me souvenir des Irlandais, ce ne sera pas qu’aujourd’hui, mais bien un bon mois!

Tout en lisant, me reviendra l’air de When Irisn eyes are smiling que ma mère fredonnait — plus que chantait — en repassant la quinzaine de chemises de ses deux hommes.

Me reviendront aussi quelques images quand, en 1971, j’ai sillonné l’Irlande en vélo. J’étais jeune, j’étais amoureuse, j’avais cinquante livres en moins!

Pendant que je lirai, ressurgira tout ce qui m’a permis d’écrire sur mes ancêtres Bridget Bushell et Denis Lynch et leurs descendants : le plaisir des recherches en généalogie, l’escapade à Grosse-Île, les entretiens avec ma mère qui m’a raconté son enfance et sa jeunesse. Ma vie.

Et vous, le 17 mars signifie-t-il quelque chose pour vous?

Et si vous ne connaissez pas encore ma trilogie, c'est par là >>>

dimanche 23 janvier 2022

Réminiscence

« Il y a des phrases qu'on entend un jour pour ce qu'elles sont. Vraiment. Elles sont restées au fond de notre mémoire, intactes. On les a prononcées un jour, sans bien savoir.

Elles attendaient.

Comme si notre propre parole nous attendait toujours.

Une phrase lancée en l'air, pas entendue vraiment. Remisée dans ces limbes étranges où flottent les paroles gelées. Un jour, on ne sait pas pourquoi, elles reprennent vie. De toute leur force. Elles atteignent notre attention profonde, celle qu'on ignore la plupart du temps, et c'est le bon moment.
[...] Il fallait juste attendre d'avoir la force de les entendre. »

Extrait de La patience des traces, Jeanne Benameur


Il est des phrases qui résonnent en écho. Un écho qui ne cesse de se répéter. Ne cessera sans doute que lorsque je n'aurai plus « la force de les entendre ». Un écho entre deux silences. Ce que je crois être des silences. Seulement une accalmie entre deux vagues.

J’entends de moins en moins l’écho. La vague est de moins en moins agitée. Forcément puisque je lis moins!

Bientôt, je me résoudrai à jeter tous les mots écrits depuis cinquante ans. À quoi bon les garder? Les archives sont pleines de mots que personne ne réclame ou ne réclamera.

J’attends de ne plus ressentir cette impression de jeter ma vie. Déjà, il y a deux ans, je m’y préparais (billet Les vieux papiers de juin 2019 >>>).

Et depuis deux ans aussi, rien de nouveau à dire. Pourtant de nouvelles expériences, mais qui font surgir les mêmes réactions. Aux nouvelles personnes rencontrées, après quelques mois d’enthousiasme, je me lasse moi-même de répéter les mêmes histoires.

Certains soirs d’hiver, je me persuade que je ne suis pas blasée ni en hibernation, juste en paix, le cœur tranquille. Enfin.

Jusqu’à ce que les mots des autres réveillent en moi un refrain déjà entendu, mais accrocheur. Et me montre... la patience des traces.

Et vous, quel écho retentit en vous aujourd'hui?

dimanche 19 décembre 2021

Mon Noël sera froid et blanc


Deux photographies. Telles quelles, sans retouches.
À gauche, ce que je voyais de ma fenêtre, le matin en déjeunant. En Floride.
Des arbres du sud.
Vert et bleu presque chaque jour.

La semaine dernière, j’ai quitté les palmiers, les figuiers et la chaleur. Je suis remontée au nord. Chez nous.
Et ce matin, de ma fenêtre, la neige, le blanc, les grands pins qui valsent, désordonnés, par grand vent. Mes arbres. Le gris souvent. Le froid. L’hiver, le vrai.

Sans regret.
Par choix.

J’ai connu Okeechobee Landings en 2014, j’y suis retournée en 2017, j’ai acheté une caravane à sellette. Un projet de cinq ans, croyais-je. Et puis, il y a eu la Covid. Il y eut (surtout?) mes 70 ans.
La frustration s’est changée en résilience. La neige et le froid sont et seront toujours dans mon ADN de Québécoise.

Même avec la réouverture des frontières terrestres, en novembre 2021, j’ai hésité. Ai-je encore envie de partir? De passer l’hiver dans le sud? Entretenir la caravane? Qui retrouverions-nous dans le parc? Quelles activités aurions-nous? Et si je tombais malade?
On a décidé d’aller voir... et préparer la caravane pour la vente.

Il a suffi d’un mois, un tout petit mois.
Quand on a eu une offre, on a hésité : on vend tout de suite et on remonte au Québec ou on vend pour la saison suivante? Il a suffi de cinq minutes. On remonte.
J’étais prête. Avant même de partir, j’étais prête.

Une autre étape de ma vie de voyageuse.
Quelle sera la prochaine? Je ne sais trop. Une croisière? Des prêts à camper à Myrtle Beach, au Québec? La pandémie limite mes choix. Mes capacités physiques aussi.

Et puis, je suis si bien chez nous.
Dans le blanc, dans ma maison, dans ma langue.
Entourée de mes ami·e·s (même à distance), entourée des grands pins, même quand les branches s’entrechoquent.

Mon Noël sera froid et blanc.





jeudi 2 septembre 2021

Les petits bonheurs de septembre

Même si je ne suis plus ni élève ni professeur, septembre représentera toujours pour moi la rentrée scolaire.

Trois des écoles que j'ai fréquentées:
trois ans à Regina Mundi comme élève,
un an à J.-M.-Robert et quatre ans
à Adrien-Guillaume comme professeur.
Étudiante, j’ai fait toutes mes études dans des villes. Parfois un vent frais et j’enfilais le veston marine règlementaire avec bonheur. Parfois des journées encore chaudes et je regrettais d’avoir quitté le chalet.
En septembre 1970, il y a donc cinquante et un ans, j’ai choisi d’enseigner à la campagne. Le jour où je suis revenue de l’école et que j’ai pu enfiler mon maillot de bain et plonger dans les eaux encore chaudes du lac, dans la baie de l’Ours, je pensais à mon oncle qui aimait tant se baigner et qui devait enseigner encore quelques années à Montréal.

J’ai connu des personnes que je côtoie encore cinquante ans plus tard. J’ai connu celle qui est devenue ma belle-sœur.

Aujourd’hui, autour de 17 degrés à peine, c’est un jour de veston plutôt que de maillot. Mais encore en sandales.

Des odeurs douceâtres de fin d’été. Les forêts commencent à changer de couleur. Bientôt la récolte des pommes de terre. Abondance de tomates.

La gaieté bruyante des enfants — tellement heureux de se retrouver, encore plus cette année — dans les cours d’école.
Et puis, surtout et encore, même si j’ai quitté l’école, le bonheur d’avoir des cahiers neufs, de découvrir de nouveaux livres. Je change la rentrée scolaire pour la rentrée littéraire. Je délaisse la plage et le canot pour la galerie couverte où je pourrai lire sans craindre la chaleur. Ou je rentre sans culpabilité dans cette « chambre à moi » où j’ai envie d’écrire.

Que septembre est beau.
Et pour vous aussi?

(Constat: j'écris plus court depuis que je publie moins, c'est comme marcher: en vieillissant, le pas est plus lent et mène moins loin.)

vendredi 16 avril 2021

Trois auteures, même besoin


Trois livres, trois auteures.
En commun : des livres autoédités, des femmes à la retraite, le besoin impératif d’écrire. Et bien sûr l’espoir d’être lue.

Ces trois auteures n’ont pas le même bagage littéraire, n’ont pas le même vécu, ni la même expérience professionnelle, et non plus les mêmes connaissances du monde de l’édition.

Pour Chantal Guimond, c’est son premier roman qu’elle retravaille depuis dix ans, pour Colombe Turpin, c’est son septième livre, et, pour Michèle Bourgon, on ne compte plus ses publications autant dans des revues que chez des éditeurs « reconnus ».

Mais toutes se posent sans doute les mêmes questions, affrontent les mêmes difficultés, vivent les mêmes problèmes : la pandémie, les lancements impossibles, la distribution, la promotion. Et... le prochain livre.

Quels sont ces rêves qui nous (parce que je m’inclus dans ce monde fou de l’édition et cette passion pour l’écriture) poussent dans ce labyrinthe? Quelles forces obscures nous retiennent dans cet univers compliqué? S’il ne suffisait que d’écrire!
Pourquoi vouloir plus?
Pourquoi la comédienne veut-elle être Sarah Bernard ou Monique Mercure?
Pourquoi la chanteuse de Karaoke veut-elle signer avec Audiogram ou avoir 15 millions de « j’aime » ou se voit-elle au Centre Bell?
Pourquoi l’auteure envoie-t-elle son premier roman aux chroniqueurs culturels des grands quotidiens? Pourquoi croit-on qu’Amazon est la panacée miraculeuse?
Pourquoi les gens pensent-ils qu’être écrivain, c’est être riche?
Parce qu’on ne sait pas. Parce qu’on ne connait pas ce monde avant d’y mettre les pieds et le corps entier.

On pense être capable. On nous encourage. On nous dit qu’on a du talent. Il est loin le temps où écrire un livre n’était réservé qu’à une élite universitaire. Il est loin aussi le temps où n’étaient valorisés que les premiers de classe, que les métiers intellectuels (en fait, les professions) étaient plus payants que les métiers manuels (je ne parlerai pas de la facture pour un plombier venu chez nous un petit 45 minutes!) Au besoin, dans un temps de déprime ou de simple questionnement, on nous requinquera en nous mettant sous le nez, le succès des romans de J.K. Rowling refusé quatorze fois, ou celui aussi de John Kennedey Toole publié après son suicide, grâce à sa mère qui a fortement insisté auprès d'un éditeur.
Donc tout le monde peut rêver d’écrire aujourd’hui.

Avec le numérique (imprimer 50 exemplaires au lieu de 3000 en Offset), c’est accessible. Avec les logiciels de mise en page, on peut monter son livre ou demander à un graphiste. Avec les réseaux sociaux, on peut se faire connaitre, vendre ses livres.
Donc, tout le monde peut rêver de voir son livre imprimé.

Je dirais même que les Québécois ont été élevés avec l’idée qu’on « peut en faire du pareil ». Au lieu d’acheter des tableaux, d’assister aux concerts, d’acheter des livres, on prend des cours de peinture, on crée des tableaux, on en vend. On joue de la guitare, « c’est facile », on crée un groupe... Et on écrit.

Mais même si on savait que les écrivains n’ont que 10 % quand leurs livres sont publiés chez des éditeurs, qu’il faut attendre trois et même six mois avant de savoir si un éditeur acceptera notre manuscrit, qu’il y a le distributeur avant le libraire, que les livres ne demeurent que trois mois sur les tablettes, à moins de s’appeler Janette Bertrand ou Michel Tremblay, qu’il faut ensuite attendre un an avant de recevoir des redevances... écrirait-on moins?
Non, parce que le rêve et le besoin sont plus forts que tout.

Leurs livres sont bien différents et, à la limite, n’ont rien en commun et pourtant Chantal Guimond, Colombe Turpin et Michèle Bourgon se posent mille questions, doutent du moindre mot, ont peur des jugements, sachant pourtant qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Elles avancent, foncent, continuent à lire, à écrire, à apprendre, à publier, à élargir leur lectorat...
Parce que c'est plus fort que tout.

Et vous, quels désirs vous poussent à écrire?
Quelques-uns par là >>>

Lien vers le site de Chantal Guimond >>>
Lien vers le site de Colombe Turpin >>>
Lien vers le site de https://leshumeursdelameremichele.wordpress.com/

samedi 10 avril 2021

Un mois d'avril bien différent (encore)

Je cherche le mot ou l’expression juste pour décrire ces envies récurrentes de :
sirop d’érable au printemps
framboises en juillet
bleuets en août
et... de crabe en avril.



Comme je ne suis pas née au bord du fleuve ou de la mer, je n’ai découvert le crabe que tardivement. En 2004, lors de mon premier séjour à Myrtle Beach. Avant, c’était plutôt le homard du Maine ou, pour le crabe, c'était à Tadoussac, mais beaucoup plus tard,en juin ou juillet, il me semble.

Le goût et le besoin m’étaient un peu passés les dernières années parce qu’après quatre ou cinq mois en Floride, une fois revenue au Québec, je ne sentais pas le besoin de repartir. Mais cette année... depuis quelques jours...

J’ai vérifié : sur les dix-huit fois que je suis partie camper en mars-avril, six fois à Myrtle Beach. Les autres fois, quand même à Assateague, Cape Hatteras, St-Augustine, Fort de Soto.
La mer, les vagues, les aigrettes, les azalées en fleurs, les levers de soleil.
Le camping, le vrai : manger à une table à pique-nique, faire un feu le soir, être dehors toute la journée.
Et puis visiter : les petits villages, les boutiques, les galeries d’art.

 

Et bien sûr, les repas qui ne ressemblent en rien à ceux préparés sur une cuisinière électrique. Quant aux rares restaurants : le moins possible les fast-foods qui abondent et qui de toute façon ne nous dépaysent pas de ceux que nous avons au Québec. Alors ceux qui offrent des fruits de mer, les « Seafood ». Plus précisément les buffets gargantuesques. Pour le choix diversifié. Pour comparer avec les « fish and chips » de Terre-neuve, avec les « lobster roll » de Sainte-Flavie. Et dans mon cas, pour le crabe frais parce que tout simplement, aller camper en Gaspésie en avril pour avoir du crabe frais... disons que ce serait possible, mais sûrement pas toute la journée dehors!

Heureusement, je sais que cet appel saisonnier n’est que passager. Parce qu’ici, chez moi, les gloussements, les cris variés des bernaches me ravissent et me ramènent à ce printemps qu’il fait bon vivre. Entre champs et rivières.


Et vous, souffrez-vous de ce... quand même pas un syndrome? Ni réminescence, ni nostalgie. Une mémoire affective? Et en fait, le mot souffrir aussi est exagéré. Le fait que les mots ne me viennent plus aisément, est-ce signe que la pensée n’est pas claire ou plutôt un indice que je ne lis ni n’écris plus assez souvent?

Bref, en cette année de pandémie qui bouscule toutes nos habitudes et nos projets, mais qui n'empêche pas la mémoire ou les sens de nous proposer leurs souvenirs, comment se passe votre mois d’avril?

jeudi 1 avril 2021

« Qu’est-ce que tu veux pour ta fête ? »

Avril : le mois de mon anniversaire. Un mois de printemps, de dehors. Sortir son vélo, gratter son terrain. Entendre les outardes. S'assoir sur la galerie.

Et la fameuse question qui commence dès le 1er, tout de suite après le poisson d’avril : «Qu’est-ce que tu veux pour ta fête?». Je n’ose pas répondre «rien». Alors je cherche.

C’est un peu comme les enfants nés le 23 décembre, leurs cadeaux et les cadeaux de Noël sont un peu mêlés. Alors moi, qui suis née un Vendredi saint, on m’a souvent fêtée en même temps que Pâques. Comme mon frère en même temps que la fête des Mères. Et c’est bien correct comme ça. Je suis moins le centre d’attention. Et je n’ai pas à répondre à la fichue question.

Comment dire aux gens que je les aime bien, mais que j’aime la tranquillité. Pas la solitude complète. Je n’ai jamais vécu toute seule pour vrai. Tout au plus une semaine ici et là. Mais je dois admettre que ça m’énerve de la visite. Aller chez les gens, quelques heures, ça va, c’est même divertissant, mais recevoir, ça me stresse. Si je le dis, les gens ne viendront plus. Je passerai pour misanthrope, asociale.

C’est avec le trop que j’ai de la misère.
Trop de choses à penser, à gérer. Trop de bruits en même temps, tout le monde parle, de la musique ou la télé ouverte pendant qu’on jase. Toutes les émotions de tout le monde. Ça devient une tempête.

Une personne à la fois, c’est mieux.
Et s’il vous plaît, pas d’appels téléphoniques. Pas trop, un ou deux. Pas trop longtemps non plus, quelques minutes, ça peut aller. Pas des heures.

Mais je ne peux pas dire ça non plus, je vais passer pour...
Pour moi toute seule, je m’en fous de mon image. Je sais qui je suis et je m’entends bien avec mon moi-même. Je suis habituée depuis l’temps. Je peux bien me parler sèchement. Mais ça me fait de quoi quand je vois la réaction des gens : tu veux pas me voir? Tu veux pas de party? Ce sont eux qui sont déçus. Ce sont eux qui veulent un party, une rencontre, fêter, manger, boire, rire, chanter. Alors ce qui me peine, c’est de ne pas leur faire plaisir. Et j’aime bien faire plaisir. Je suis pas une faiseuse de party, mais pas une casseuse non plus.

Je ne sais plus quoi faire. J’hésite. Je n’aime pas décider. Je jongle à la façon de plaire à tout le monde y compris moi-même. J’y arrive rarement. Et bien souvent, j’accepte la fête. Et puis, oui, j’y prendrai plaisir. À voir les sourires, à recevoir les cadeaux et les câlins. À apprécier le vin et le gâteau au chocolat. À écouter les dernières nouvelles de chacun. J’aime entendre leurs histoires, c’est comme lire des biographies. Je raffole des confidences. C’est sûr qu’une fois tout le monde parti, la vaisselle lavée, la maison redevenue silencieuse, je repasserai tout ce qui s’est dit, je me poserai mille questions, je referai les phrases que j’aurais voulu plus claires. Et c’est sûr aussi, je ne regretterai rien.

Je vous le dis, j’ai tout de l’hypersensible. Je n’aime pas le mot. Ni le hyper ni le sensible. Hyper signifie supérieur. Veux pas. Sensible, c’est comme émotif. Quand quelqu’un est émotif, il chasse rapidement ce trouble. Pas le montrer, comme si c’était niaiseux ou dérangeant. Plusieurs personnes ne savent pas quoi faire avec les émotions des autres et probablement pas avec les leurs. Elles me croient malheureuse d’être ainsi affublée de cette personnalité. Tout de suite le psychologue, le médecin, les anti-dépresseurs. Comme si j’étais malheureuse, malade, dépressive.

« Finalement, que veux-tu pour ta fête? » (Bon, je comprends que j’ai encore pris un long détour avec beaucoup de mots pour répondre à une question qui avait l’air pourtant simple.)

Heu... Rien. Et puis, tiens, oui, je veux ne rien faire : pas de repas, pas de ménage, pas de monde.

Et si vous voulez me faire plaisir : écrivez-moi (non, non pas obligé d’écrire une longue épitre). J’adore lire.

Note: Si c'est la première fois que vous entendez parler d'hypersensibilité... c'est tout plein sur Internet.
Dont là >>>

dimanche 10 janvier 2021

Janvier 2021

 


Quand je regarderai la date

je verrai le bleu du ciel   la neige légère   le temps doux

Cette heure   Le sourire

Les autres heures seront floues

tellement celle-là émergera

de la longue secousse


lundi 28 décembre 2020

Du lavage de vaisselle


J’aime laver la vaisselle. Seule. Seule avec mes pensées. Devant une fenêtre si possible.
Quand j’étais élève, j’aimais que mon pupitre soit sur le bord de la fenêtre. J’y écrivais mes plus belles compositions.
Devant une fenêtre, mon esprit s’évade dans la profondeur de la forêt
ou guette le geai bleu sur la branche
ou imagine la rivière derrière la montagne lointaine
ou attend le chevreuil dans le grand champ devenu tout blanc
ou s’enfuit pour faire semblant, pendant une petite heure, de parler le « langage des épinettes » comme dirait Serge Bouchard.

Il ne sauve pas nécessairement vers un lieu paradisiaque, pas nécessairement au chaud, sur une plage. Il ne rumine pas des regrets du lieu et du temps de la Floride où normalement, il aurait pu passer ces mois de froidure. 

Non, seulement, il s’éclipse dans un état de réflexion, un temps de repos de ses émotions. Il relaxe, mon esprit, il décompresse, il fait silence. Souvent, il écrit, il laisse venir les mots qui libèrent, qui apaisent, qui pardonnent, qui cherchent à comprendre.

Ce matin, devant la petite neige qui tombe, je me dis que je suis heureuse de connaitre cet hiver après les deux derniers passés en Floride. Je suis de ce pays de quatre saisons, je suis de ce froid et de cette neige. Quand je « manque » l’hiver, mon corps et mon esprit sont peut-être déstabilisés? Il leur manque quelque chose comme un dernier morceau de nourriture oublié sur un coin de table.
Je suis d’accord avec Madame de Staël :

 « La solitude, en hiver, ne consiste pas seulement dans l’absence des hommes, mais aussi dans le silence de la nature. »

Cet hiver, la solitude peut ressembler à l’enfermement, mais quand je lave la vaisselle, et que je regarde par la fenêtre, j’oublie le confinement. Quand les flocons tombent doucement, sans vent, sans blizzard bruyant, je ressens le même bien-être que l’arrivée des menstruations. Comme une nouvelle période, une humeur plus sereine, un calme retrouvé.

Ce qui me permettra d’affronter encore quelques fois une tempête parce que je ne suis pas dupe, l’hiver au Québec c’est aussi des tempêtes, du vent qui fait valser les grands pins, des aubes glaciales, des ciels gris. Et particulièrement cette année, ce sont aussi des décisions difficiles, des argumentations avec sa conscience, des bouffées de frustration, des petits deuils.

Si mon vieux lave-vaisselle rend l’âme, je ne le remplacerai pas. J’aurai plus de vaisselle à laver! Et je ne m’en plaindrai pas.

samedi 5 décembre 2020

Des nouvelles de Lysette Brochu


Il fut un temps où je suivais un atelier d’écriture à Hull. C’est ainsi que j’ai rencontré quelques membres de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. C’était en 2010. Dix ans déjà.

Je les ai présentés dans mon blogue : Lysette Brochu, Nicole Balvay-Haillot, Loïse Lavallée, Louis Noreau, Daniel Paradis, Gilbert Troutet. À travers nos rencontres et la lecture de nos textes et de nos livres, j’ai appris à les connaître. Le parcours de chacun et chacune est impressionnant : publications pour la jeunesse, résidences d’auteurs, Vézelay en France entre autres, implication dans le Salon du livre, dans l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Une vie d’écrivain, quoi!

C’est toujours un plaisir d’apprendre ce que deviennent ces collègues d’écriture. Notre animateur Jacques Flamand est décédé, certains ont eu des problèmes de santé, mais pour la plupart, on écrit encore. Je suis persuadée qu'on écrira toujours. En revanche, les maisons d’édition de la région n’étant pas au summum de leur vie, il est difficile de se faire publier.

Alors, belle surprise ce matin en apprenant que Lysette Brochu a fait paraître : Écrire au courant de la plume, un livre qui rassemble des récits, des tableaux de vie, réflexions, lettres et nouvelles « qui avaient paru dans des collectifs, revues ou ailleurs et elle y a ajouté plusieurs textes inédits. En somme des rires et des larmes, de l’amour, de l’humour, du drame, et même du suspense. »

De plus, la Ville de Gatineau et Vision Centre-Ville Gatineau ont lancé une nouveauté dans le cadre du Sentier culturel : le Parcours poétique du centre-ville. Il s’agit d’extraits de poèmes rédigés par seize poètes de la région. Dont Lysette Brochu. Sa plaque est située rue Hôtel-de-ville. 

Modèle de persévérance, source de motivation, Lysette Brochu me garde dans le monde de l'écriture et de la publication. Je suis fière de la connaître.

Pour commander son livre ou en savoir plus sur sa vie d’auteure, visiter son site >>>
Site de la maison d’édition >>>

lundi 30 novembre 2020

La journée est belle

30 novembre : mon père aurait eu 98 ans.

Courriel inattendu ce matin : une réalisatrice en muséologie m’a fait parvenir une photo prise en 2011. J’ai une abondante chevelure rousse. Souvenir heureux parce que je parlais alors de «ma» Petite-Nation. Souvenir un peu triste parce que la photo me rappelle que quelques mois après, je suivais des traitements de chimiothérapie. Je n’aurais plus de cheveux pendant plusieurs mois.

Me rappelle aussi que ma mère mourrait, à l’âge de 87 ans.

Fin novembre 2017, fin novembre 2018 et fin novembre 2019 : j’étais en Floride ou en route pour la Floride. Ce matin : ici, au Québec, dans « ma » Petite-Nation, et heureuse d’y être, en bonne santé.

Alors pour que les souvenirs restent des souvenirs, je reviens au présent, je lis les commentaires au sujet de mon billet Elle d’hier. Petit sourire de satisfaction : j’ai réussi mon coup.

Puis, je ratisse tout ce qui concerne les prix Renaudot et Goncourt 2020. Surtout ce qui se dit sur Villes de papier et son auteure Dominique Fortier. Tellement heureuse pour elle. Tellement aimé ce livre.

J’ai lu ce livre en septembre 2018. J’en ai parlé dans un billet de blogue : « Je deviens elles ».

Elle hier et Elles aujourd’hui! 
Me donne des ailes. 
La journée est déjà belle.






dimanche 29 novembre 2020

Elle

Depuis le temps que je la connais, que je la côtoie, je vous la présente enfin.

Je l’ai aimée tout de suite. J’avais 26 ans. Depuis ma petite enfance, elle avait été une copine sans plus. Je n’aurais jamais cru qu’elle put devenir une amante et un amour. Je doutais tellement, je cherchais la perfection, je réfléchissais trop, j’hésitais pour tout.

Je me rappelle encore le sentiment euphorique du premier «je t’aime» prononcé à haute voix. Ou n’est-ce pas plutôt ce cliché éculé : «j’ai besoin de toi» qu’on entend à la fin des films sentimentaux? Ma respiration courte et retenue. Mon cri étouffé. Les mains couvrant mon visage. J’ai du mal à croire que c’est pour moi. Discrètement, presque en secret, pour ne pas l’effaroucher, ne pas la faire fuir, j’accepte. Excessive, je lui consacre tout mon temps.

Chaque semaine, je lui découvre une nouvelle facette. Sa beauté, sa générosité, sa douceur tout autant que sa force. Nous ne parlons pas de tout, mais nous parlons de l’essentiel. Elle sait faire naître le meilleur. Lui faire plaisir me comble. Elle me rend importante.

Juste elle et moi. Découvrir, essayer, aller dans toutes les directions, entrevoir toutes les possibilités. Devant le fleuve, au pied des arbres, sur une route de campagne. Dans la maison, dans la chambre, dans la cuisine. Dans la neige, dans les feuilles d’automne, en chaloupe sur un lac. À l’aube, au soleil couchant.

Elle me raconte des histoires, elle m’offre la liberté et les grands espaces, elle me dit qu’on va vivre de macramé et de macaroni, cultiver les radis et la poésie.

J’y crois. Attachement passionné. Attentes démesurées.

Pendant deux ans.

Ensuite, la vie matérielle reprend ses droits. Il faut payer l’électricité, remplir le frigo, mettre de l’essence. Je retourne sur le marché du travail. Moins de passion, moins de temps à lui consacrer. Je m’égare, je m’oublie.

Je me réveille un matin et elle est partie? Non. Plus sournoise, plus taciturne. Un peu plus chaque jour. Sans que je sache pourquoi. Ai-je la tête ailleurs? Ai-je dit ou fait quelque chose qui l’a blessée, donné le goût de se venger. Présente, mais silencieuse. J’essaie la gentillesse, la taquinerie, la patience, et j’avoue... la violence verbale. Rien n’y fait, elle ne m’accorde aucune attention. Et moi, de moins en moins.

S’installent alors de froids rituels. Des repas rapides, des conversations banales. Aucune des deux véritablement absentes, mais le cœur ailleurs, éteint.

Pendant quelques semaines, pendant mes vacances surtout, nous reprenons de la vigueur. Je retrouve mes premiers émois. Une fougue, un élan. Même mon corps se transforme : un visage épanoui, les épaules détendues, un cou invitant. Des mots gentils. Elle peuple ma solitude et pourtant, comme dans la chanson, je m’en suis fait une habitude et une amie de cette vie solitaire.

J’en ai eu assez de nous garder secrètes, j’ai voulu nous montrer, nous rendre visibles, être reconnues. Mais comme une vedette de cinéma, on aurait voulu qu’on nous découvre, qu’on nous aime sans avoir à le crier sur les toits, sans avoir à se pavaner ou se battre. Que les petits pas franchis nous mènent vers une grande place publique. Ce fut trop d’efforts pour moi. J’ai renoncé. Ou plutôt j’ai laissé aller.

À quarante ans, elle me manque trop, je tente un rapprochement. À force d’appel et d’attentions, de présence et de persévérance, elle revient, différente, plus mature. Aussi exigeante. La peur de la perdre à nouveau aurait pu me paralyser, paradoxalement, je me sens plus libre. Je ne cherche plus à la retenir, à tout lui sacrifier ou pire, à la contrôler. D’amoureuse possessive et dépendante, je deviens amicale et ouverte à ce qui peut venir.

Elle me le rend bien. Même si je recommence à pleurer, à douter, à mal dormir, je suis sinon heureuse, au moins fière.

Au lieu de nous balader dans les grandes villes, à la recherche d’une reconnaissance officielle, nous nous présentons à nos ami. e. s, aux personnes qui nous comprennent, qui nous aiment. Malgré certains jugements, dont certains m’ont blessée, nous faisons preuve de compréhension et nous nous contentons de cercles plus restreints.

Aujourd’hui, à 70 ans, je ne cesse pas de l’aimer, mais pour me sentir en vie, je n’ai plus besoin d’un miroir pour me sentir belle ou importante. Voilà, c’est ça : je n’ai plus besoin d’elle pour exister. Alors je la côtoie quand ça me plaît, juste pour le plaisir.

Elle, l’écriture.

dimanche 15 novembre 2020

Le choix des mots

Professeur, je disais des milliers de mots dans une heure. 
Infographiste, je cherchais les meilleurs, les plus précis pour les titres d’articles, pour les annonces. 
Auteure, je peux jongler avec les mots pendant des jours, des semaines. 

Hypersensible aux mots. Ceux que je dis, ceux que j’entends. 
Nos conversations marquées par l’oralité ne laissent pas le temps à la nuance ni à la recherche du mot juste. Pendant que je trébuche sur un mot, déjà un autre sujet. Pourquoi les réponses courtes, même maladroites, ne me suffisent-elles pas? Pourquoi toujours vouloir débattre ou tout nuancer? Juste jaser, c’est possible non! 

Aujourd’hui, le mot « envahissante ».
Je pourrais me contenter de répondre « non, non, bien sûr que non, tu n’es pas envahissante ». Et ça s’arrêterait là. Choisir la facilité, la bienséance. Émoticône sourire. Et on passe à un autre sujet. 
J’ai choisi la taquinerie : « bien sûr que tu es envahissante... » me suis-je entendue dire. Me suis sentie obligée de rajouter « mais pas dérangeante ». Ça me trotte dans la tête depuis. Je cherche encore une meilleure réponse, probablement parce que je ne sais pas ce que je ressens, je ne sais pas clairement ce que je pense. Boileau a bien raison.

La semaine dernière, c’était le mot : « folle ». J’entends très souvent « fou » ou « folle ». Pas pour me qualifier, moi. Non, pour décrire quelqu’un: Trump, un tueur. Une femme dont le comportement ne fait pas notre affaire, nous dérange, nous fait souffrir. On dit « folle » pour ne pas chercher plus loin. On se protège, on fuit, on évite. On juge.

Quand les mots traînent dans mon esprit, c’est que le doute vient de s’installer. Ou le malaise ne se dissipe pas. Ou comme dit Lisanne Rheault-Leblanc dans son livre Présages : 
« Certains mots reviennent et reviennent : leur répétition actionne maladroitement des leviers rouillés, déclenche des flashs, des brûlures de honte, une suite d’images troublantes dont la bande sonore s’est égarée dans les archives. »
Il ne faut pas non plus imaginer que c’est maladif mon affaire. Ou souffrant. Les mots me font jouer au Scrabble, à Alpha Betty. J’en ai fait mon métier de cette recherche des mots. Exercice matinal aussi : écrire la soirée de la veille ou le plaisir du jour. Ou le trop-plein. 

Et ne me dites pas de lâcher prise ou d’arrêter, ou de ne pas m’inquiéter. J’aime bien chercher, essayer de comprendre, approfondir et si possible expliquer, communiquer. 
Comme assembler un casse-tête, celui de ma vie.


vendredi 6 novembre 2020

La langue de feu de Michèle Bourgon

La poésie et moi, c’est compliqué.
Comme les prix littéraires. Je m’imagine indigne de comprendre. Une écolière inculte. Pourtant, à 16 ans, après mon journal intime, mes premiers mots écrits dans un cahier noir avaient la forme d’un poème. C’était simple, court. Une émotion plus qu’une pensée. Une chanson plus qu’une symphonie.

L’étude des vers de Villon, Lamartine, Baudelaire, Nelligan et même Saint-Denys Garneau a achevé de me convaincre que je n’y comprenais rien, je ne sentais rien, je n’entendais aucune musique. Donc pas pour moi. J’ai vite renoncé. En guise de poésie, je me contentais des chansons de Claude Gauthier, Georges d’Or, Gilles Vigneault. 

Et puis, à force de côtoyer des auteurs québécois, j’ai rencontré quelques poètes, j’ai ouvert des livres. De Nicole Brossard parce que je l’ai connue.
De René Lapierre parce que j’ai connu sa conjointe.
De Guy Jean, de Loïse Lavallée parce qu’ils sont auteurs dans l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais.

Michèle Bourgon a été professeure, elle écrit des nouvelles, de la poésie, des récits.
Je la connais deuis près de dix ans. Elle vient de publier un recueil de poèmes : Feux de langue.

J’ai lu, et cette fois, j’ai entendu la musique. Son amour du Québec et de la langue de chez nous me rejoint. On y trouve des allusions à Gaston Miron, à Réjean Ducharme et même Victor Hugo.
Un hommage, tout en jeux de mots, à Clémence Desrochers, Yvon Deschamps, et plusieurs autres «grands».
Des images des cinq continents.

Elle a bien raison, Michèle Bourgon, d’écrire en quatrième couverture : « il y a dans Feux de langue des coups de gueule contre l’Histoire, de la déception, de la colère ». 
Mais j’ai aussi reconnu son pur amusement à inventer, déformer des mots que j’avais eu le plaisir de lire, avec un grand sourire, dans ses deux livres : Y a pas de souci! et Y a toujours pas de souci!

Tous centrés, sans ponctuation autre que quelques points d’exclamation, ses poèmes permettent une lecture rythmée, douce et très visuelle.

Je sors ma langue de feu 
Brûle ta langue de bois 
Tire ma langue de chez nous 
Parce que tu l’as si bien pendue… 

Tiens ta langue sur le bout de la mienne 
Et fais sept fois le tour de Babel 
Pour que tu comprennes enfin que 
Ma langue pour moi est la plus belle! 

Une fois la dernière page tournée, comme au retour d’un voyage, je laisserai couler un peu de temps. Et je relirai, comme on regarde des photos, pour lire entre les lignes, pour découvrir la délicatesse des détails. Quoique pour aimer un poème, je ne crois pas qu’il faille un cours universitaire, ni faire le tour de Babel, ni même de longues analyses critiques, ni chercher une histoire.

Juste se laisser aller.
Juste ouvrir une page et commencer à lire lentement.  

Pour acheter son livre ou connaître Michèle Bourgon, vous pouvez visiter son blogue où elle sort sa «langue de feu»!>>>

lundi 26 octobre 2020

Hier, de causerie, ce matin, d'hiver


Ce matin, neige sur les branches, neige dans les champs.
Je veux l’aimer, cette neige, parce qu’elle sera bientôt là pour plusieurs mois.
Et que cet hiver, je resterai avec elle.  
Je ne veux pas me battre contre elle, juste l’accueillir.
Parce que mon pays, c’est l’hiver, comme dit Vigneault.
Vigneault a aussi dit qu’on est gens de causerie.

Hier, à l’invitation du Centre de généalogie de la Petite-Nation,
j’ai été fille de causerie
Fille de mon père, grand parleur
Fille de ma mère aux sentiments réservés, mais qui fredonnait When Irish Eyes Are Smiling
Chanson apprise de son père.

Hier, j’ai été arrière arrière-arrière-petite-fille d’Irlandais.
J’ai été fille de mots
Qui a parlé pour être entendue
Une dizaine de personnes m’ont écoutée sur Zoom
J’ai raconté comment j’ai écrit Les têtes rousses
Ce fut parfois vérité
Et parfois mensonge.
Vigneault connait bien les gens de son pays.

Je reste rarement sans mots.
Je suis aussi fille de pages.
Je remplis des pages et des pages de mots, de photos, de noms.
Sur mon blogue>>>
Et sur mon site>>>  

Pour connaître la vérité et les mensonges dans mes romans Les têtes rousses, Les têtes bouclées et Les têtes dures, consulter cette page>>>

Merci aux personnes qui m’ont vue et écoutée.
Merci à Alain Faubert et Maurice Deschênes pour l’animation et la technique sur Zoom.

Et maintenant, retournons dans cet hiver qui commence
Où je vais aller rêver et écrire
Parler encore et même rire
Où les soirs de grands vents
J'écouterai Vigneault me parler de liberté.

mercredi 21 octobre 2020

Ce dimanche 25 octobre...
causerie de la généalogie à mes romans

La sœur du père de l’épouse de mon arrière-arrière-grand-père est morte de la grippe espagnole, le 29 octobre 1918. Le genre de phrase que les amateur.e.s de généalogie adorent lire ou écrire. Il nous faut parfois un tableau pour mieux comprendre.

Elle s’appelait Esther Leduc. Plus connue sous le nom de Sœur Marie-de-Bonsecours. 

Elle a été une des trois premières postulantes de la congrégation des Soeurs Sainte-Croix qui venait tout juste d’être fondée, en 1847, à Saint-Laurent.

C’est le genre d’informations que j’ai eu la chance de découvrir dans le livre bleu écrit par son arrière-petite-nièce, Annie Deguire, — ma grand-tante maternelle — qui, elle aussi, est devenue sœur Sainte-Croix.

Le genre de document qui vous donne des ailes pour aimer la généalogie et de l’inspiration pour écrire trois romans.

Ce que j’ai fait à partir de 2004.

Ce dimanche 25 octobre, je vous en parlerai encore. C’est le Centre de généalogie de la Petite-Nation qui organise ce « webinaire », un nouveau mot pour moi et une nouvelle technologie qui permet des conférences à distance, Covid 19 oblige. 


Vous pourrez poser vos questions et j’espère vous donner le goût de poursuivre vos recherches, de questionner vos parents s’ils sont encore vivants, et même écrire la vie de vos ancêtres. 

Inscription gratuite, mais obligatoire pour que l’animateur, Alain Faubert du Centre de généalogie, organise une belle rencontre. Vous recevez un courriel, et un peu avant 13 heures, vous vous installez confortablement devant votre écran, vous cliquez sur le lien et je serai là.

On se voit donc dimanche?
Pour vous inscrire, cliquez ICI>>>


dimanche 18 octobre 2020

Du coq à l'âne

             

L’orme n’a plus de feuilles. Les mélèzes jaunissent. Le ciel bleu me permet d’éteindre les lumières de la maison. Il fait suffisamment clair. Sur les réseaux sociaux, la sortie des livres s’intensifie. Bientôt un de Nancy Huston. Ses pensées pendant le confinement du printemps. Publiées parce qu’elle s’appelle Nancy Huston. À l'intérieur, les livres s’empilent autant qu'à l'extérieur, les aiguilles et les feuilles. Mourront-ils avec cet automne occupé?

Écrire comme Lucy Ellman dans Les lionnes. Comme une écriture automatique, comme un surefficient mental (mot rencontré lors d’un message publié par Mathieu Cyr sur la douance qu’il préfère appeler surefficience mentale. Je ne crois pas être atteinte à 100 % mais je me reconnais un peu dans cette hypersensibilité). Les lionnes, un livre éblouissant dit-on. Un exploit certainement. Mais lire toutes ces phrases enchaînées où seul « le fait que » vient séparer les idées... si au moins c’était en paragraphes, pour reprendre son souffle, pour que notre cerveau ne dérive pas, reste là, dans l’histoire. Non, je n’ai pas tenu les 47 pages de l’extrait.

Tant qu’à être dans les extraits... tant de livres parus ces dernières semaines... j’ai préféré celui du livre de Simone de Beauvoir, Les inséparables. Juste à voir le nom de Zaza. MA Zaza. Probablement la Zaza de bien des jeunes filles. Pas les jeunes filles en fleurs de Proust, non les jeunes filles qui ont lu Les mémoires d’une jeune fille rangée. Dont je suis. J’avais 15 ans quand ma mère m’a mis ce livre entre les mains un jour d’été désœuvré. J’en avais 20 et je lisais encore tout ce que Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ont publié. Même L’être et le néant. Je voulais devenir philosophe. Dans ma bouche, partout, tout le temps, encore aujourd’hui, malgré les regards désespérés de mes interlocuteurs qui auraient bien voulu la réunion s’achève, d’inlassables «pourquoi?» ou pire des «je ne comprends pas». Je ne comprends pas le monde comme tout le monde. Et mes parents m’ont appris à nuancer, à choisir les bons mots, les mots justes. Ceci ne veut pas dire cela. Je m’en fatigue moi-même.

Mais la plupart du temps, je m’aime quand même!

Toujours question livres, à croire que c’est tout ce qui m’intéresse, mais oui, le dimanche matin, en lisant La presse+, je délaisse rapidement les courbes de la Covid, ma zone orange et les élections américaines — quoique je regarde un peu, hâte de voir si Trump va être réélu si les frontières vont réouvrir après les élections, mais même si elles ouvrent, je n’irai pas plus en Floride, trop de cas de Covid encore et dans mon cas, ce n’est pas vrai qu’être masquée et confinée en Floride, c’est mieux que d’être masquée et confinée au Québec : pas les mêmes repères, pas les mêmes activités, pas la même langue, pas mon monde, mon monde sera ici avec leurs tuques et leurs mitaines — fin du tiret, on retourne aux livres, je vous l'ai dit du coq à l'âne comme dans Les lionnes... il y a aussi les livres de Deborah Levy, son autobiographie, pourquoi elle écrit. J’adore les biographies, depuis le temps que je le dis. Je le dirai encore le dimanche 25 octobre lors d’une causerie... un beau mot causerie, je le préfère à conférence. Fait plus amical, moins entrepreneurial. Lien pour s'inscrire à cette causerie sur généalogie et romans, mes romans sur mes ancêtres irlandais, lien donc à la fin de ce billet... s'il peut finir, pensez-vous!

Il faudrait bien que je cesse d’écrire ou de parler et que j’aille lire. Même pas terminé la biographie de Pauline Marois. Ni Le palais des orties de Marie Nimier, écriture fluide et à la mode du temps. Cette mode de métaphore avec des animaux ou des plantes. Pensons au Lièvre d’Amérique de Mireille Gagné, de L’apparition du chevreuil de Élise Turcotte et surtout de Les Foley de Annie-Claude Thériault et sa fameuse Sarracenia purpurea, fil conducteur de son histoire.

Hélas, la vie domestique va reprendre son cours. Et au lieu de lire, je préparerai la salle de bains qui va recevoir une belle douche toute neuve cette semaine. Comme tout le monde, pour moi aussi, temps de pandémie est aussi temps de rénover, de rester à la maison. J’ai même recommencé à tricoter. Pour ma «filleule», un petit chien Porkie. Porkie ce n'est pas son nom, c'est sa race, un mélange deYokshire et Poméranien. Son nom commence par L tel que tricoté sur son petit chandail.

Suffit les associations d’idées. Votre esprit vagabonde-t-il aussi? Le dimanche matin uniquement? Ces dimanches de congé propices aux vagabondages, quand ma mère invitait ses tantes à diner et où elles jasaient tout l’après-midi ou quand mon père disait : on va faire un tour d’auto, on va voir les maisons!

Suffit, j’ai dit.

Lien vers conférence-causerie, webinaire Centre de généalogie Petite-Nation, dimanche prochain, 25 octobre à 13 heures>>>

Pour lire un extrait du roman de Simone de Beauvoir>>>



dimanche 11 octobre 2020

C'est fou la vie...

C’est fou la vie, elle me surprend encore. Tu crois bien la connaître parce que ça fait 70 ans que tu la côtoies. Tu penses te connaitre toi-même, savoir comment tu réagis, accepter tes fragilités, canaliser tes forces, mais finalement, comme dit la chanson : tu ne sais rien.

Il y a un an, je lisais Les Foley, de Annie-Claude Thériault, une histoire sur des Irlandais. Un livre qui a eu un succès immédiat et dont on parle encore et j'en suis très heureuse pour l'auteure. Il y a un an, j’avais autoédité le dernier tome de ma triologie sur mes ancêtres irlandais parce que Vents d’Ouest (à l’agonie, on s’en doutait, mais on espère toujours...) n’avait pas voulu le publier. En quelques mois, la cinquantaine de livres était épuisée, et je ne ferais pas réimprimer.

Il y a un an, je me disais « c’est fini écrire, c’est trop dur de se faire publier, trop stressant ». Sans jouer au pauvre petit auteur imposteur, non juste un constat.

En novembre, je partais pour la Floride, comme une snow-bird, comme une retraitée. Heureuse de pouvoir goûter à cette vie-là, tellement différente de mes jours de solitude, les doigts sur le clavier et la tête dans Antidote.

En mars, je revenais pour raison de Covid. On est encore dedans. En zone orange, entourée de rouge. Je ne suis plus une auteure, je ne suis plus une snow-bird. Seulement une retraitée, heureuse de vivre à la campagne, et de pouvoir communiquer via Internet.

Mais voilà, c’est fou la vie... justement l’internet, le numérique, ça veut dire pouvoir parler, se voir, échanger. Et même travailler pour plusieurs. En deux semaines à peine, j’ai eu trois demandes de graphisme : monter des livres, monter des panneaux patrimoniaux. Et une demande de conférence sur Zoom, auquel je ne connaissais rien, il y a un an encore. 

Alors, je reprends du service.

Et vraiment, à la conférence webinaire, je vais vraiment dire que je n’écrirai plus, que je ne suis plus une auteure, je vais vraiment m’entendre prédire l’avenir? Je l’ai dit en me pratiquant sur mon compte Zoom et je n’ai pas aimé l’entendre. Qui suis-je pour savoir de quoi sera fait demain? Qui aurait dit la Covid, le confinement? Qui peut dire quand un livre n’a plus de vie? Alors, dire d’une auteure qu’elle n’écrira plus!

Donc, aux personnes intéressées par la généalogie, par les romans sur des ancêtres, par mes têtes rousses, certainement que je vais dire que c’est possible d’écrire un livre sur nos ancêtres, que c’est possible d’être publié, de s’autopublier. Et de ne jamais renoncer, jamais croire qu’il y a une fin, même après notre mort, je dirais.


Merci au Centre de généalogie de la Petite-Nation qui m’a invitée. La conférence virtuelle se tient le dimanche 25 octobre à 13 heures. Plus de détails bientôt pour vous inscrire. En attendant, vous pouvez visionner la vidéo qui me fait belle promotion.


Pour l’occasion, j’ai même changé (après quatre ans, il était temps) ma photo sur les réseaux sociaux.


Vidéo créée par Alain Faubert du Centre de généalogie de la Petite-Nation >>>
Lien vers la page Facebook du Centre de généalogei de la Petite-Nation>>>


lundi 7 septembre 2020

En août, j'ai lu...


Le 12 août, j’ai acheté québécois. La femme qui rit de Brigitte Pilote.

Je ne me rappelle plus comment Brigitte Pilote est apparue dans mon Facebook, mais une auteure québécoise, un roman publié en France (l’utilisation des mots comme « bourg » et « couffin » le prouvent) : déjà une curiosité.
Le titre : bien sûr tout de suite j’ai pensé à La femme qui fuit. Sûrement pas un hasard, mais bon, pourquoi pas.
Les bottes sales de la page couverture appuient le « portrait d’un monde terrien » signalé au dos du roman.
Je suis avertie.
J'ai plongé dans les vingt premières pages. Puis j'ai délaissé au profit de deux autres titres.

Il m’arrive souvent de lire deux ou trois livres de front. Selon mes humeurs. Selon ma concentration.
Il m’arrive aussi de ne pas tous les terminer.

Une fois quelques émotions intenses passées, le calme revenu, l’été s’achèvait. Après quelques sorties, j'ai retrouvé ma campagne... et celle de la servante des Sever — père et fils. Une servante qui n’a pas de nom et qui, malgré le titre, ne rit ni ne sourit.

En quelle année et en quels lieux le roman se passe-t-il? On ne saura jamais. Et je suppose que pour l’auteure, c’est voulu. En revanche, le style d’écriture dense et sans dialogue, le choix des mots autant pour les vêtements que pour l’état d’esprit des personnages déstabilisent au début. Tellement différent des premiers romans de nos jeunes auteur·e·s qubécois·e·s qui utilisent plutôt un parler oral, un langage cru, des phrases courtes.

Pendant plusieurs pages, j’ai vu la région rurale, la lenteur des gestes des nouvelles de Maupassant. Les couleurs de la paysannerie de Millet. Pas du tout la misère des Canadens français des années d'après-guerre. D'ailleurs Brigiette Pilote a tellement réussi à décrire cette vie que je ne trouve pas les mots pour résumer l'état d'esprit des protagonistes. Une fois ce choix de l’auteure accepté, on embarque ou non. L’intrigue est suffisamment intéressante, on veut savoir ce qu’il advient des trois personnages : le père veuf qui vieillit, le fils handicapé au cœur lourd, et la servante qui aime la terre plus que les hommes. On connait le point de vue de chacun, je ne me suis identifiée à aucun, mais je les ai vus accepter leur destin, non comme une résignation ou un fatalisme, mais comme moi en ces temps de pandémie : «c’est la réalité, on vit un jour à la fois et si possible avec le sourire aux lèvres. Tant mieux si on rit».

Une autre lecture qui dépeint aussi un univers clos et un personnage effacé, discret, réservé, mais oh! combien intéressant à suivre: Traverser la nuit de Marie Laberge.

J’avoue que je boudais un peu Marie Laberge depuis quelques années. Ses histoires ne me rejoignaient plus. Il a fallu toute la persuasion de Laurence de mon cercle de lecture pour me convaincre de prendre le livre dans les mains. Quatre pages ont suffi. Je n’ai plus lâché le livre. Et quelques larmes en signe de vives émotions.
La 4e couverture dit l’histoire : Emmy, femme étrange, qui ne réclame jamais rien. Jacky, batailleuse acharnée qui ne craint plus rien. Raymonde et ses trésors culinaires à l’image de son humanité. Le livre raconte les choix, les fuites, les réactions, les pensées d’Emmy dans un superbe crescendo d’allers et retours dans son passé. Tout le talent de Marie Laberge nous offre une fin qui explique tout.
Avec des phrases comme des maximes qui peuvent sûrement s’appliquer à bien des vies. Dont la mienne. 
« Il y a des victoires qui ne valent pas la guerre qu’elles ont coûtée. La seule vraie victoire, c’est de tourner le dos à ceux qui nous font la guerre. »
Et puis comme «je ne me suis jamais sentie aussi proche de moi-même qu’en lisant les mots d’un autre», et «quand nous parlons d’un livre, ce n’est pas seulement de ce que nous avons lu que nous parlons, mais de nous-mêmes», c’est certain, je le savais avant même d’avoir ouvert le livre : j’ai ADORÉ La libraire de la place aux herbes de Éric de Kermel.

Nathalie ouvre une librairie à Uzès, France. Elle devient passeuse de livres. Elle se préoccupe de chacun des clients qui entrent dans la librairie, apprend à connaitre leurs goûts, leurs préférences. Leur vie. Pour chacun, elle recommande — sans étaler sa culture — des titres appropriés. Au total dans le roman, 72 titres seront mentionnés. J’avais commencé à les recenser avant de m’apercevoir qu’ils sont tous notés à la fin du livre. J’en ai lu plusieurs, d’autres ne m’intéressent pas.

Éric de Kermel a réussi à être un très bon passeur parce qu’il m’a offert un très beau voyage au pays des livres.

Les prochaines lectures qui accompagneront sans doute mon automne et même le début de l’hiver, d’autant que je ne suis pas à la veille de partir pour le sud :
Pauline Marois, Elyse-Andrée Héroux
Le palais des orties de Marie Nimier
À train perdu, Jocelyne Saucier
Les secrets de ma mère, Jessie Burton
L’avenir, Catherine Leroux
L’absente de tous bouquets, Catherine Mavrikakis
Chavirer, Lola Lafon
La fille de la famille, Louise Desjardins
Faire les sucres, Fanny Britt

Et vous, comment se dessine votre automne?