dimanche 30 décembre 2012

Pendant que j'y pense...


Sans bilan du passé,
sans rétrospective exhaustive de faits, 
de lectures ou de réalisations,
pendant que j'y pense, 
même si ce n'est pas tout à fait le jour,
je vous souhaite:

Un hiver réjouissant
Un printemps doucereux
Un été merveilleux
Un automne tranquille
Un vent de tendresse
Un regard amoureux et à défaut chaleureux
Des bras enlaçants
Des amitiés fidèles et réconfortantes
Une santé presque insolente et à défaut une force tenace

Une bonne année, quoi !

vendredi 21 décembre 2012

Tout simplement joyeuses fêtes

Les mots seraient clichés, quoique sincères. alors je préfère une photo de mon cru.
Peut-être cliché elle aussi, finalement, mais la douce lumière et l'ombre furtive annoncent des jours de joie, c'est ce que je vous souhaite pour les jours qui viennent.


vendredi 14 décembre 2012

Ces vies que j'aime

Ces jours-ci j’ai lu coup sur coup David de Madeleine Chapsal, Salut mon oncle de Marie-Paule Villeneuve et La fille de l’écrivain d’Henri Troyat. Qu’ont en commun ces trois livres à part le fait que je les ai lus dans le même mois ? Deux français publiés en 2012 et 2001 et un québécois paru en 2012. Lus tous les trois en livres numériques. Lus les trois avidement, avec plaisir et au complet, ce qui n’est pas rien en ce qui me concerne.

Le lien ? Ce sont tous les trois des portraits. Des vies. J’aime qu’on me raconte la vie d’un tel ou une telle. Personne réelle ou personnages. Pas besoin d’une histoire abracadabrante, tout plein d’actions, des autos tamponneuses ou des meurtres scabreux. Même pas besoin de grands conflits, de hauts faits, de décors exotiques. Je me rappelle encore le plaisir que j’ai eu à lire Alexandre Chevevert de Gabrielle Roy, justement parce que c’est l’histoire d’une personne, comptable de son état. À travers la médiocrité d’un homme, on découvre une société, une époque. Je n’en demande pas plus.

Dans David, Madeleine Chapsal confie les liens qui l’unissaient à ce presque fils, David Servan-Schreiber. En fait, c’était le fils de son premier mari, mais elle l’a côtoyé jusqu’à la fin. On connait bien ce David qui a écrit le très beau livre Guérir. Disons que si j’aime les biographies, quand même difficile de lire celle-là parce que David meurt à la fin.

Quant à Salut mon oncle, c’est un roman. L’histoire de deux hommes : un oncle et son neveu. Un bien malcommode, une sorte d’ermite même s’il vit dans une maison à appartements à Longueuil. Son neveu, dépressif qui se remet mal d’un chagrin d’amour, débarque chez lui. Deux vies parallèles à qui il n’arrive presque rien, sinon quelques amours plus ou moins réussies. Un quotidien qu'il est pourtant très intéressant de suivre. L’auteure en profite pour glisser quelques titres de romans québécois, ce qui n’est pas pour me déplaire. Même un clin d’œil à elle-même en se traitant de « sombre inconnue ». Évidemment, comme j’ai connu l’auteure, il me plaît de voir quelques liens avec le monde agricole. Juste assez de dialogues, pas de descriptions inutiles. Tout à fait mon style. J'ai dévoré et dégusté à la fois.

Et puis, La fille de l’écrivain que j’ai probablement aimé parce qu’il est question d’un vieil auteur qui n’accepte pas d’être évincé par la relève. Un je-me-moi qui voudrait que le monde tourne encore autour de lui, de son œuvre. Qui tolère mal que sa fille le délaisse pour un jeune auteur. Une intrigue toute simple. Des réflexions plutôt que des actions. Des sentiments plutôt que des descriptions. J’adore.

Après de telles lectures, que pensez-vous que j’aime écrire ? 

(Illustrations empruntées, dans l'ordre, à Fayard, Tryptique et Grasset)

mardi 11 décembre 2012

Vive les librairies indépendantes


Cette photo de Danielle de la Librairie Rose-Marie, Gatineau, secteur Buckingham, tenant mon roman Les Têtes rousses et de moi, Claude Lamarche (à droite, le sourire béat, je ne vous dirai pas pourquoi) a été prise pour un Livremob.

Qu’est-ce qu’un Livremob? Un dérivé d’un Flash mob. Qu’est-ce qu’un Flashmob? Peut-être que j’ai été la dernière à apprendre ce que c’était, mais c’est comme une mobilisation éclair lancée sur Internet.

C’est à la suite de l’affaire Philipp Béha versus les librairies Renaud-Bray (cliquer sur les liens ci-dessous pour de plus amples informations, le blogue de Venise Landry résume et détaille très bien l’affaire) que quelques auteurs — jeunesse surtout — ont décidé d’enclencher le mouvement.

Je ne suis pas d’un naturel batailleur, ma dernière manifestation syndicale date des années 1970, c’est dire. Mais, bien assise dans mon salon, à l’abri du froid ou des cris, j’aime bien l’idée de promouvoir, d’une certaine façon, la littérature québécoise en général et les librairies indépendantes en particulier. 

Donc, le mercredi 13 décembre à 19 heures, comme de nombreux autres auteurs québécois, sur le mur de ma page Facebook, je publierai cette même photo avec le lien vers ma librairie indépendante préférée, celle où on peut encore trouver mon roman Les Têtes rousses, exemplaire papier, et le lien vers Ruedeslibraires où on peut trouver la version numérique.


Pour ceux qui sont sur Facebook: lien vers le LivreMob de ce mercredi

(photos prises par l'auteure) 

lundi 10 décembre 2012

Il y a des jours où c'est quand même beau l'hiver!

Nénuphars de glace
(cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Tortue gelée
(cliquez sur la photo pour l'agrandir)
... et ces jours-là doivent nous faire oublier la mauvaise humeur, la bêtise humaine et la météo contrariante voire chian...
Vivez-vous de tels jours?

(les photos sont de l'auteure)

dimanche 9 décembre 2012

Décembre 2012


      

Décembre, mois de froid, mois de gel, mois de Noël
La nature et la maison se décorent
La magie de l'eau gelée, la magie des couleurs
Le froid de dehors, le chaud de dedans
Bien partout, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur
Encore la vie
Encore la joie, la joie de voir, la joie de goûter, de sentir
Bouffée d'amour
Heureuse

(les trois photos sont de l'auteure)

mardi 4 décembre 2012

Ce matin, j'ai voulu


Peut-être une feuille au vent.
Peut-être que ça ne tiendra pas longtemps.
Peut- être parce que le temps est gris et dehors ne m’attire pas ou sinon quelques heures à peine.
Mais, voilà je m’y suis remise. Un peu. J’ai fusionné les fichiers, je les ai rassemblés, j’ai créé un dossier.
Sans titre pour l’instant, mais paginé.
Un cahier tout neuf, un stylo que j’aime. Pour prendre des notes. Journal du roman.
Une toute petite feuille de style pour le texte et les titres. C’est un début.
Je n’ai rien lu, encore moins corrigé. Rien écrit non plus. Juste une mise en place. À peine un réchauffement.
Je reviens de loin. Rien touché de cette histoire depuis… depuis… deux ans je dirais, si ce n’est plus.
Peut-être s’envolera-t-elle ou tombera-t-elle d’elle-même.
37 890 mots récupérés du premier manuscrit. Des mots dont personne ne voulait.  
Au moins, ce matin, je les ai voulus. Reste à les aimer.
Au moins, j’ai essayé.
Un an après que… que... après que Les Têtes rousses soit paru.
Comme la feuille de lilas, même flétrie, même meurtrie, je m'accroche.
Et j'ai recommencé à écrire un roman.

(photo prise par l'auteure)

vendredi 30 novembre 2012

De l'intérêt pour la généalogie


Même s’ils sont décédés, on n’oublie pas la date de naissance de nos parents. Mon père, Jacques Lamarche, est né le 30 novembre 1922, il aurait eu 90 ans aujourd’hui.  Je n’oublierai jamais non plus ce qu’il nous disait à chaque anniversaire : « je suis né le soir du feu de Terrebonne ». On ne mettait pas cette assertion en doute, sachant pourtant qu’il avait tendance à raconter des histoires ou du moins à les arranger à sa convenance. Et puis un jour, suite à un concours, j’ai eu envie d’écrire sa biographie, j’ai fouillé sur Internet et quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que le feu de Terrebonne avait plutôt eu lieu dans la nuit du 1er au 2 décembre!

Soldats du régiment Carignan-Salières
Mon père aimait beaucoup l’histoire et ce fut tout naturellement qu’il s’est intéressé à la généalogie. Combien de fois ne fallait-il pas se taper ses longs monologues sur les Lamarche, les Deguire et, quand nous sommes arrivés dans la Petite-Nation,  la liste s’allongea vers les Papineau, Major et toutes les familles pionnières de la région.

Jusqu’au jour où j’ai voulu, après avoir écrit la biographie de mon père, écrire la vie des arrière-grands-parents irlandais de ma mère.  Je me suis servie des notes paternelles, de la base de données informatique de mon frère et c’était parti. J’ai adoré les recherches généalogiques. Quelles belles découvertes qui m’ont menée à l’histoire de l’Irlande (via les Bushell et Lynch), de la révolution américaine (via un certain Heinrich Faulstroh, soldat allemand), de la Nouvelle-France (via François Deguire dit Larose, soldat de Carignan et Jean Bricault dit Lamarche, soldat de Carignan).

En amateure, c’est-à-dire sans trop noter toutes mes sources, quoique, devenue méfiante après les dates du feu de Terrebonne (admettez que j'ai de la suite dans les idées!), je vérifiais le plus possible, j’ai accumulé une centaine de noms, puis mille, puis près de 14,000 noms. Pour ce faire, je suis devenue membre de la Société de généalogie de l’Outaouais.

Aujourd’hui précisément, un 30 novembre, date anniversaire de la naissance de mon père, cette Société de généalogie de l’Outaouais ouvre un centre à Papineauville. Mon père aurait été tellement heureux d’y être. J’y ferai acte de présence, non pas en son nom, mais au mien propre parce que maintenant, c’est moi, la fatigante qui monologue sur les patronymes, les descendances et les ascendances.

Liens vers:
Ma petite contribution à la généalogie>>> 
Biographie de JacquesLamarche>>>
Illustration des soldats de Carignan empruntée au site du Gouvernement du Canada>>>

vendredi 23 novembre 2012

De mes lectures numériques (encore)


D’abord annoncer que mon roman Les Têtes rousses est désormais disponible en livre numérique. J’ai signé mon contrat après avoir longuement réfléchi et je me demande encore si c’est une bonne affaire, mais je me suis dit que je n’avais pas grand-chose à perdre. Enfin, je le saurai bien à long terme. En tant qu’auteur, je suis aussi novice dans ce domaine relativement nouveau. C’est plutôt en tant que lectrice de livres numériques que je viens vous dire où j’en suis de mes lectures depuis que j’ai acheté une liseuse (en mars dernier>>>). Peut-être un peu longuement, mais mon étude (bon, disons mon observation clinique, hihi !) porte sur plus de trois mois. Je ne voulais pas conclure trop hâtivement.

Au début, je l’ai déjà dit, j’ai téléchargé des classiques comme du Charlotte Brontë, du Maurice Leblanc, du Stendhal ou du Balzac. Ensuite, j’ai patiemment cherché à comprendre comment emprunter des livres à la BANQ. Je n’ai trouvé Numilog  (livres de la France) que dernièrement alors j’ai plutôt fureté dans les livres québécois. Je dois admettre que ce ne fut pas du tout ce à quoi je m’attendais. Je croyais que j’allais lire sur écran de la même manière que je lisais sur papier, hormis le support, c’est-à-dire tout le livre la plupart du temps, ou en tournant les pages rapidement quelquefois. Mais non.
Pour quelqu’un qui demeure dans une petite municipalité de 700 habitants, même si la bibliothécaire est sensible aux attentes de ses lecteurs et lectrices, même si elle achète des nouveautés et s’empresse de commander au réseau les livres de nos listes, pouvoir emprunter un livre 24 heures sur 24, sept jours par semaine, en pyjama, bien au chaud,  à partir de son clavier, c’est quand même la manne. Pas autant de livres que dans une librairie, surtout pas toujours disponibles, mais avec un peu de chance et de patience, c’est un plaisir que d’obtenir le livre quelques minutes seulement après l’avoir repéré, quelle excitation de pouvoir ouvrir le livre alors que dix minutes avant je n’avais aucune idée de son contenu ni parfois même de son existence.
Probablement pour cette raison que je n’ai pas de scrupule à ne pas lire tout le livre. Souvent je télécharge seulement pour voir, pour feuilleter. Par pure curiosité.

Voici donc les livres dont je n’ai feuilleté que quelques pages ici et là:
Un massacre magnifique (Camille Bouchard) : écrit dans le langage ancien auquel on s’habitue rapidement, je voulais surtout savoir pourquoi on disait tant de bien de ce livre.
Un léger désir de rouge (Hélène Lépine) recommandation de Julie Gravel-Richard. Même si c’est très bien écrit, que les textes sont très courts, je ne suis pas très à l’aise avec le sujet. Comme une conversation que je ne suis pas prête à entendre.

Voici donc les livres que j’ai feuilleté tout en lisant une bonne partie, mais pas en entier :
Les choses terrestres (Jean-François Beauchemin) : J’ai enfin réussi à lire du Jean-François Beauchemin.  Pas tout, mais beaucoup plus que son garage Molinari.
La romance des ogres (Stéphane Choquette) : Plusieurs histoires dans l’histoire, bien écrites, style contemporain.
Arvida (Samuel Archibald) : je n’avais pas remarqué que c’était des nouvelles, j’ai beaucoup aimé la première, j’ai un peu décroché aux suivantes.
Un dé en bois de chêne (Suzanne Jacob) : Nouvelles aussi, alors on dirait que je me permets plus d’en délaisser quelques-unes. Je préfère ses romans.
Autoportrait au revolver (Marie-Cristine Bernard ) : j’ai tellement aimé son roman précédent, Mademoiselle Personne, que j’ai  été un peu déstabilisée. La couverture ne me disait rien, mais c’est moins important que pour un livre-papier, je ne me suis pas attachée au personnage, j’ai quand même persisté jusqu’à la fin, en sautant plusieurs pages.  Mauvaise idée de prénommer un personnage June et l’autre Jude, mon cerveau s’est empêtré.
Malgré tout, on rit à Saint-Henri (Daniel Grenier) : Des nouvelles, mais avec des I, II et même IV alors un peu mêlant. Pas beaucoup de dialogues, ce que j’apprécie dans une nouvelle. Écrit comme si on me racontait une histoire oralement.

Et ceux que j’ai lu d’un bout à l’autre :
Parapluies (Christine Eddie) : le premier livre numérique emprunté, j’ai beaucoup aimé
Testament (Vicky Gendreau) : roman court, vif, écriture orale, sujet qui pourrait rebuter, mais non, se lit tout seul.
Cher Émile (Éric Simard) : Ah ! lui, je lui en veux, beaucoup trop court, ça se lit tellement bien que je me suis dit : « Hein, déjà fini !». Un livre numérique n’a pas d’épaisseur alors si on ne regarde pas les numéros de pages, on ne sait pas qu’on arrive à la fin.
Chaque automne, j’ai envie de mourir (Véronique Côté et Steve Gagnon) Courtes histoires qui se lisent et se dévorent, écrites comme si j’étais assise sur un banc de parc et que la voisine se mette à me conter des petits secrets de sa vie. Les chutes souvent surprenantes.

Durant la même période, j’ai emprunté à la bibliothèque :
Fanette, les cinq tomes (Suzanne Aubry) : lu du début à la fin, mais en passant des grands bouts de narration tellement je voulais connaître la suite de l’histoire.
Les jumelles (Tessa de Loo) : lu au bord de la mer, captivant, même si le décor ne s'y prêtait vraiment pas.
Et au pire, on se mariera (Sophie Bienvenu) : lu, adoré
Il pleuvait des oiseaux (Jocelyne Saucier) : tout lu, adoré
Le Lièvre de Vatanen (Arto Paasilinna) : lu en diagonale, surtout le début, un peu le milieu et  pas mal la fin.

À part le dernier, je vois bien que, paradoxalement, les livres empruntés à la bibliothèque, je les lis en entier. Paradoxalement parce que je peux être facilement distraite pendant la lecture, je peux me lever, choisir une autre activité, me ruer sur mon ordinateur, ce dont je ne me prive pas. Tandis que le livre numérique, je lis en général dans une salle d’attente ou dans un lieu où je ne peux pas beaucoup bouger ou presque rien ne me distrait, où j’ai du temps devant moi. 

J’en déduis donc que c’est le fait de pouvoir emprunter un livre rapidement et facilement, que je peux changer de livre en un seul bouton, que je me promène d’un livre à l’autre comme si je naviguais sur Internet, par pure consommation, sans aucune obligation envers qui que ce soit, que le format même me donne l’impression que ce n’est rien, je lui donne moins de valeur. Il faut vraiment que l’histoire, le texte me retienne pour que je poursuive ma lecture. Alors que le livre-papier, je me sens une obligation d’en lire plus comme par respect pour l’auteur qui a pris la peine de l’écrire. C’est fou, c’est illogique, mais c’est comme ça.

Ah ! oui, ce blogue fête ses quatre ans ces jours-ci. Quand même !


mardi 20 novembre 2012

Atelier d'écriture professionnelle


« À qui s’adresse cette formation ?  À toute personne qui rêve de publier un jour et qui a déjà entamé un processus de création de son projet d’écriture. Si vous souhaitez passer du rêve à la réalité et publier un livre pour la jeunesse ou pour adulte, cet atelier est pour vous. Si vous avez déjà une première publication et que vous voulez professionnaliser votre écriture, vous profiterez doublement de cette formation. »
C’est ainsi que Bernadette Renaud présente son atelier de formation.  Je l’ai connue à l’école d’été de Mont-Laurier en 2010. J'en ai déjà parlé dans ce billet >>>.

J’ai appris des trucs dont je me sers encore, j’ai gardé toutes les notes et exercices que j’utilise encore, je me suis sentie comprise, rassurée et accompagnée. Pas contrôlée, ni même dirigée mais vraiment accompagnée.

Elle-même auteure de livres pour la jeunesse et pour adultes (Un homme comme tant d’autres) : et plus connue probablement à cause de la scénarisation du film Bach et bottine, elle a fait profiter plusieurs personnes de son expérience pendant neuf ans à Mont-Laurier. Aujourd’hui, elle offre ses services à La maison de la culture Lenoblet-du-Plessis, à Contrecœur.

Gens de Montréal et des environs, après inscription, vous pourrez vous rendre à Contrecoeur à ces dates : 19 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril et 11 mai 2013 (de 9h à 17 h.) Une heure de route, c’est rien pour les avantages que vous en retirerez. J’ai déjà roulé de chez nous à Gatineau, un peu plus d’une heure, pour participer à ce genre d’ateliers. J’en retire encore des bénéfices, plusieurs années plus tard, dont la publication de mon roman, ce qui n’est pas rien.

Informations complètes, formulaire d’inscription en écrivant directement à Bernadette Renaud. Son courriel : Bernadette_Renaud arobas hotmail.com

(photo: cahier de l'auteure)

jeudi 15 novembre 2012

Salon du livre de Montréal


Je pourrais chercher une définition à l’expression « Acte manqué », mais je préfère donner l’exemple qui m’a amenée à croire que j’en ai commis un. L’an dernier, j’étais inscrite au Salon du livre de Montréal et je n’ai pu m’y rendre. Cette année, j’aurais pu y aller et je ne m’y suis pas inscrite.
En lisant les blogues des uns et des autres, je m’aperçois qu’ils y vont presque tous. Quelques-uns comme visiteur, la plupart en tant qu’auteur. Les questions, jusque-là restées tranquilles dans un coin de mon cerveau sont sorties en vrac :
Lors d'un
Salon du livre
de l'Outaouais
Pourquoi ne me suis-je pas inscrite? Parce que mon éditeur ne me l’a pas proposé? L’avait-il fait l’an dernier alors que mon livre venait de paraître? Parce que l’association dont je fais partie a offert à ses membres d’aller au Salon du livre de Hawkesbury les 10 et 11 novembre et que, flattée peut-être d’être reconnue auteure, j’ai accepté? Suis-je orgueilleuse à ce point? Par pure paresse, par oubli? Parce que je ne me sens pas auteur digne d’un gros salon comme celui de Montréal? Peut-être que, demeurant en Outaouais depuis plus de 40 ans, je ne m'identifie pas à Montréal? Parce que je ne me sens pas auteur tout court?
Écrivain, oui. J’écris bien, oui le plus souvent. J’écris facilement, très.  Mais écrire des romans, pas vraiment. Je suis à mon meilleur dans des textes courts. J’aurais fait une très bonne chroniqueuse. J’étais dans mon élément quand j’écrivais des reportages à La terre de chez nous. Ou les articles sur les artistes peintres dans Visions de la Petite-Nation. Des historiettes, des petits bouts de vie, des mini-biographies.
Saurais-je un jour qui je suis? Où est ma place? Pourquoi est-ce que je ne me contente pas d’être une retraitée comme la plupart des gens qui m’entourent? Mais un écrivain prend-il jamais sa retraite?
Finalement, peut-être aucune de ces raisons, peut-être juste parce que je n’aime pas m’engager longtemps à l’avance?
Ce matin, le billet de Julie Gravel Richard me fait réaliser, une fois de plus, que je n’ai rien à envier, ni à prouver, à personne et que le temps perdu à me demander pourquoi je ne me suis pas inscrite au Salon m’empêche probablement de profiter de ce qui m’est offert.
Alors bon salon à vous tous, je vais lire à votre santé! Et rester l’œil ouvert à ce qui se présentera.

mardi 13 novembre 2012

Rêve, folie, pourquoi pas?



Ça commence par une toute petite phrase d’une amie : « la prochaine aventure, je rêve d’aller au Nunavik ». Une phrase qui ne génère aucune réaction chez moi, mais réactive un souvenir, une impression chez une autre amie présente. 

On continue de s’écrire, on se parle de tout et de rien et quelques jours plus tard, une question : « Ça ne te dit rien un petit voyage au Nunavik? » Elle ajoute des mots comme grands espaces, nature, neige, mer. Je ne sais même pas c’est où, à part bien au nord. Je ne sais pas encore que c’est au Québec et que c’est différent du Nunavut. Je sais encore moins comment l’écrire. 

Mais la tierce amie est déjà sur le qui-vive, déjà partie dans ses rêves, bref déjà convaincue qu’elle désire se joindre au groupe en devenir. Elle ajoute des caribous, des bœufs musqués, des phoques, des inukshuk, des aurores boréales. Elle me convainc d’en faire partie. 

Et c’est parti. Les recherches commencent. La première demanderesse soumet un forfait trouvé sur Internet, chez AventuresInuit.ca. Ce sera notre point de départ, notre point de comparaison : un forfait de quatre jours, 2500$. Heureusement qu’elles m’ont donné le goût d’y aller, de vivre cette aventure avant de voir le prix. Ç’aurait été un non automatique, mais là, comme ça me tente, comme je viens de recevoir l’argent de la vente de mon véhicule récréatif (même si ce n’est pas logique du tout parce que normalement cet argent était destiné à l’achat d’un autre véhicule récréatif, ce qui fut fait), l’idée fait son chemin. Les images surtout, les impressions. Je m’y vois. C’est un rêve de jeunesse pour mes deux amies, mais pour moi ce sera une folie. Je suis à l’âge de commencer à en faire. 

Je me familiarise avec les noms : Nunavik, Kuujjuaq, Puvirnituq, Kuujjuarapik. Je les situe sur la carte géographique. Je les copie-colle quand je veux les écrire. Je bégaie quand je veux les dire. 

Et puis, tout à coup, ça déboule, je suis atteinte de ce que j’appelle le syndrome de la Toyota parce qu’une fois j’ai pensé m’acheter une Toyota et dès lors, j’en voyais à chaque coin de rue. Je me suis rappelé que le conjoint de la maître de poste est justement au Nuvanik. Ma voisine de table à un salon du livre, auteure que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Ève, a séjourné dix ans à Kuujjuarapik. Mon troisième voisin a travaillé à Kuujjuaq avant de déménager dans mon village. Ma nièce me parle de son amie qui est à Puvirnituk. Plus tu en parles, plus tu t’aperçois que tu es la dernière à connaître cette région du Québec. Plus tu en parles, plus tu cherches un forfait qui ne soit pas une histoire de chasse et de pêche. 

J’en suis là de cette folie que j’espère pas passagère.

(photo empruntée au site de l'association touristique du Nunavik, en attendant d'aller en prendre moi-même!)

mardi 6 novembre 2012

Des veuves et des orphelines

J’ai déjà parlé d’irritants dans la présentation d’un livre (les petites notes en bas de page dans le dernier roman d’Arlette Cousture, par exemple), j’ai déjà écrit aussi que je ne lis peut-être pas comme tout le monde du fait que j’ai monté des livres et des journaux, alors ce qui est irritant pour moi ne l’est pas nécessairement pour tout le monde. Et celui dont je veux vous parler est vraiment minime, mais quand même, un petit arrêt d’une seconde pendant laquelle j’ai le temps de penser que quelqu’un n’a pas fait sa « job ». Comme si vous trouviez une faute d’orthographe ou une coquille. 

Bizarrement, pendant mes vacances au bord de la mer, alors que je lisais Les jumelles de Tessa de Loo dont la traduction a été publiée chez Robert Laffont et que ma compagne lisait un Grisham (beaucoup plus approprié pour une lecture en Caroline du Sud, soit dit en passant) également une traduction chez Robert Laffont (quand même pas n’importe qui, me semble), j’ai remarqué plusieurs fautes, des mots qui auraient dû être au pluriel, mais surtout, et ce fut là mon irritant, de nombreuses veuves et orphelines. Plusieurs dans chaque livre, alors que je peux lire des jours et des jours sans en voir. Alors qu’on ne devrait pas en voir du tout. 

Que ce soit comme lecteur ou comme auteur, vous n’avez pas à connaître ces détails de typographie, mais ça me fait plaisir de vous en informer (faut bien que mon expérience serve encore) et peut-être avez-vous vu cette formulation dans votre traitement de texte. Les éditeurs (québécois en tout cas) n’exigent pas un manuscrit exempt de veuves et d’orphelines, probablement pour la simple raison que tout changera lors du montage dans le format final, mais personnellement quand je présente un manuscrit, j’essaie quand même que le comité de lecture n’ait pas trop d’irritants visuels. 

La veuve est une ligne isolée, longue ou courte (c’est encore pire si elle est courte et affreux si c’est un mot tronqué), la dernière en bas d’une page (pensez qu’elle est plus vieille que l’orpheline) et l’orpheline est la première en haut d’une page de livre ou d’une colonne d’article de journal ou de revue. Feuilletez un livre et observez les hauts et les bas de page. Il faut au moins deux lignes dans les deux cas. Sauf si vraiment, le paragraphe à lui seul se résume à une ligne ou encore si le dialogue se limite à une seule ligne. Pour éviter que ça se produise, le monteur en pages doit jouer avec l’interlignage, ce qui parfois peut prendre quelques minutes et acrobaties, mais c’est un plaisir d’y parvenir. Évidemment, depuis l’ère de l’ordinateur c’est plus facile. Au temps où le montage se faisait à l’Exacto, je jouais avec les paragraphes complets plutôt que l’ensemble des lignes. 

Une règle qui existe depuis fort longtemps pourtant, comment un éditeur comme Robert Laffont se permet-il de publier ses livres avec autant d’erreurs typographiques? 

Et vous, avez-vous des obstructions visuelles quand vous lisez?

lundi 5 novembre 2012

Ça y est, l'hiver est arrivé!

Quand les premiers flocons tombent, pour moi, c'est signe que l'hiver est arrivé. En tout cas les photos vont dans le fichier hiver et non automne. Il y a deux semaines, j'avais les deux pieds dans le sable et ce matin, la tuque sur la tête!
Et pour vous, quels sont les indices non pas annonciateurs, mais ceux qui font la différence: une minute avant c'est l'automne, une minute après, c'est l'hiver?







(photos de l'auteure, copyright à respecter)

dimanche 4 novembre 2012

Salon du livre de Hawkesbury

Les 10 et 11 novembre, je serai au Salon du livre de Hawkesbury, en Ontario. Pas loin de chez nous. Pas très gros Salon, rien en comparaison aux « vrais » Salons, ceux de Montréal, de Québec ou quelques autres. Quand même un peu de préparatifs et d’énervements à l’approche des dates. Comme si je revenais de loin, comme si je sortais de mon trou, comme si j’osais me montrer et dire que j’ai écrit un livre. Même si ça fait déjà un an qu’il a été publié. Pendant quelques semaines, je me suis dit : c’est un petit salon pour un petit auteur, mais j’ai chassé cette manie que j’ai de me diminuer et j’ai plutôt pensé que mêmes les plus illustres chanteurs ou chanteuses se produisent dans des « petites » salles. Il n’y a pas de petits auteurs ou de petits salons. Il y a des lecteurs partout et c’est important de les rejoindre dans leur milieu.

Mais là n’est pas ma question du jour. La voici : allez-vous seule aux Salons, aux lancements? Préférez-vous y aller seule ou aimeriez-vous que votre conjoint-conjointe, enfant, ami(e) proche soit tout près, vous accompagne dans le processus?

J’avais une quinzaine d’années quand j’ai assisté à mon premier lancement de livre, celui de mon père, et je ne voyais pas ce que je faisais là. Au lancement de mes livres publiés pour la plupart à compte d’auteur ou chez un éditeur régional, j’étais bien contente d’être entourée des membres de ma famille, des ami(e)s et des invités de la région, mais ça fait fête familiale : je connaissais tout le monde.

Dans les Salons du livre autant que dans librairies, j’ai toujours préféré m’y rendre seule. Ce n’est pas du magasinage comme les autres, je ne veux pas me faire conseiller comme pour un vêtement ou un outil. Je veux vivre ce moment seule. De toute façon, je suis du genre indépendant et si une personne, ou pire plusieurs, m’accompagne, je me préoccuperai d’elle, de son bien-être, de savoir si elle s’ennuie, si elle ne préférerait pas être ailleurs. Ce genre de choses qui font que vous n’avez pas toute la tête à votre affaire.

À Hawkesbury, je présenterai bien sûr Les têtes rousses, mais aussi la biographie Jacques Lamarche, un homme, une époque, l’essai sur le Château Montebello et le manoir Papineau que mon père a écrit mais pour lequel je m’occupe de la mise à jour, du montage, de la réédition et de la distribution et également Visions de la Petite-Nation qui réunit quelques-uns de mes textes que 17 artistes peintres m’ont inspirés ainsi que leurs tableaux.

Quelques détails sur le Salon par là>>>

vendredi 2 novembre 2012

Au pays des ciels en couleurs

Dès le premier matin et jusqu'au dernier soir, à Myrtle Beach, Caroline du Sud, j'ai eu le bonheur de voir le ciel passer du noir au gris, au rose. Toutes les teintes de roses en fait. Le dernier soir, juste avant l'arrivée de l'orage Sandy, on aurait dit que le ciel était en feu. Et les autres jours, ceux sans nuages, furent un délice pour marcher sur la plage ou juste regarder la mer, activité dont je ne me lasse pas.
Et vous, qu'avez-vous vu de beau en octobre?
Bon visionnement. Cliquez sur les photos pour en voir d'autres.

Les levers de soleil
Les couchers de soleil

La mer

Les oiseaux
Le quai

(Toutes les photos sont de l'auteur)


jeudi 25 octobre 2012

Là où les jours n’ont plus de nom


Le soleil qui se lève
L’horizon qui rosit
Le vent qui mugit
La vague qui déferle
Le pêcheur qui espère
L’ibis qui guette
La marée qui descend
Le sable qui durcit
Les vacanciers qui marchent
Les chiens qui suivent
Les « good morning » qui pleuvent
La mainate qui piaille
Le pélican qui plonge
L’aigle qui plane
Le soleil qui plombe
L’enfant qui  batifole
La mère qui lit
Le père qui jase
Les bécasseaux qui courent
Les jeunes qui pédalent
Les blés qui brûlent
La marée qui monte
La mer qui reflue
L’écume qui s’efface
Les baigneurs qui osent
Les visages qui rougissent
Les sourires qui se multiplient
Les rires qui éclatent
Les parasols qui s’ouvrent
Les parasols qui se ferment
Le soleil qui baisse
Le vent qui rafraîchit
L’ombre qui s’allonge
L’ouest qui flamboie
La nuit qui vient

Demain qui recommence

(photo d'un lever de soleil, prise par l'auteure à Myrtle Beach)

mardi 9 octobre 2012

De l'apport à la société


Grosse question en ce petit matin frisquet d’octobre : quel est mon apport à la société? Pas dans toute ma vie, parce qu’à la limite, je pourrais trouver, mais là, maintenant, et dans les années à venir? J’en suis là. Je ne croyais jamais avoir à chercher ce genre de réponse. Me poser la question, oui, je crois bien être la plus grande poseuse de questions à vie. Déjà en FM1 (Formation des maîtres, première année), dans le cours de philosophie, mais bon, c’est une autre histoire. 

Le matin, je me promène ici et là dans les blogues, sur Facebook et longuement sur un forum de camping. Ce matin, ma question dans ce forum était qui est à la retraite, qui est libre de partir dans le sud six mois? En tant que travailleur autonome, j’ai le privilège de ne jamais me sentir à la retraite, de n’avoir pas à calculer quand je vais prendre ma retraite, mais n’empêche que je me sens un peu comme eux. De plus en plus comme eux : libre de mes journées, libre de partir ou non, libre de travailler ou non. Je reçois ma RRQ et dans quelques années qui se comptent sur les doigts d’une seule main, ma pension. Alors veut veut pas, je ne me sens plus comme à 30-40 ans quand ma question était la même : qu’est-ce que j’apporte à la société? mais dans ces années-là, la réponse tendait vers le quand est-ce que je vais pouvoir écrire mes mots à moi plutôt que de m’occuper des mots des autres? 

En regardant ce que je lis, en notant ce qui m’intéresse, en observant les travaux que je réalise encore en graphisme ou les textes que je publie sur mon blogue, force m’est d’admettre que je ne m’en vais pas dans la direction de laisser une trace bien importante dans le monde de la blogosphère, du langage du web ou du monde de l’édition. Et si même petite trace il y a, elle s’estompe et sera bientôt effacée par le raz-de-marée des jeunes qui envahissent la plage de l’Internet ou des livres. 

L’important, ce n’est pas tant de calculer mon apport à la société, mais de savoir comment je me sens, à cette étape-ci de ma vie... professionnelle du moins. C’est la transition que je trouve questionnable, ce temps où je suis assise entre deux chaises, entre le temps où je voulais être importante, où je me pensais indispensable à un travail et ce temps où je peux jouir de tout mon temps libre sans me sentir inutile. J’en suis là, entre ces deux étapes. À me demander à quel pourcentage j’ai raté ou réussi ma vie, professionnelle toujours, et à ne pas vouloir déjà faire le bilan, ce qui signifierait que je suis de l’autre bord de la clôture : allez tasse-toi, tu n’as plus d’affaire ici. À me demander où s’en va mon blogue, parce que je crois bien que je continuerai toujours d’écrire, mais peut-être devrais-je me contenter de parler de camping, de voyage, de photos et peut-être que mon lectorat sera plutôt… des retraités? Être heureuse d’apporter ma petite contribution dans ce domaine. Et même pas, juste écrire pour le plaisir, parce que j’aime ça. 

Je ne suis plus de la course, admettre que je ne l’ai jamais été et que ce n’est pas grave. Je ne serai jamais une chroniqueuse payée ou même sérieuse, au sens où j’écrirais dans les règles de l’art du monde de l’Internet, comme j’aurais voulu l’être quand j’ai commencé ce blogue, il y a bientôt quatre ans. 

Oublie ça et n’en sois pas triste ni amère. Tu as mieux à vivre. Et ton apport à la société? Vis et aime, c’est déjà un projet bien ambitieux.

Et vous, pensez-vous à votre apport à la société?

Lien: comment écrire pour le web>>>

(photo de l'auteure)

dimanche 30 septembre 2012

L'auteure qui lit


Bien assise au fond d’un fauteuil Adirondack, devant un bon feu rougeoyant qui me rappelle qu’on est déjà en automne, je sirote un semblant de cappuccino. Sur le bras de bois, le livre fermé de Sophie Bienvenu, Au pire, on se mariera. Un signet glissé à la page 73.
À me demander si je suis jalouse de ce bouquin. Du succès qu’il a obtenu peut-être. À être contente surtout de pouvoir être encore dehors à ce temps-ci de l’année. J’ai manqué des bouts du printemps et de l’été, des bouts où je devais restée à l’intérieur, où je n’avais pas le goût d’ouvrir un livre, où je ne voulais rien savoir des histoires des autres, où je n’avais pas envie de chialer, de me plaindre, de réfléchir, encore moins de penser. Alors, là je me rattrape, je prends mes deux mains pour compter mes petits bonheurs.
Et puis, le livre de Sophie Bienvenu, c’est un plaisir ou il te dérange? J’admets que c’est un plaisir. Moi qui me targue de vouloir (et à défaut de savoir l’écrire au moins la lire) une langue belle et toute française, bien construite, exempte d’anglicismes, au vocabulaire aussi riche que varié. Me voilà revenue aux années 1980 quand les premiers romans de Michel Tremblay ont commencé à paraître. Il écrivait en joual, il écrivait comme on parlait, même dans la narration. Ça m'a pris dix ans avant d'aimer ses textes. Faut dire qu'entre-temps, il avait peaufiné son style limitant le joual aux dialogues. Sophie Bienvenu écrit aussi comme on parle aujourd’hui, ici, au Québec. Et notre langue est celle-là aussi. Nombreux (souvent deux par page) sont les « genre » et « anyway » et ça ne m'agace pas trop.  La différence, c'est que ça ne me prendra pas sept ou huit livres de ce style avant d'aimer. Probablement moins intransigeante qu'à 20 ans quand j'étais puriste.
Dès les premières pages de Et au pire on se mariera, j'ai accroché. Parce que l’histoire est bonne, elle est bien menée, la montée dramatique est efficace. Même si je ne me reconnais pas dans le personnage, cette adolescente qui couche avec le premier venu, qui haï sa mère, qui pose des gestes qui sont à cent lieux de moi, je la trouve vraie, cette Aïcha. Voire pathétique.
Je l’ai déjà dit, une auteure ne peut pas lire un livre comme une lectrice normale. Pour oublier que je suis auteure, pour oublier que j’aurais aimé avoir écrit une telle histoire, pour oublier que je ne l’écrirai jamais, il faut vraiment que je devienne humble, que j’admire, que je respecte, que je me laisse aller, que je laisse tomber, que j’accepte de ne pas être la seule à écrire, ni la meilleure. Ne me demandez pas non plus de faire la critique d’un livre, je peux tout juste donner mes impressions et c’est certain que celles-ci seront toujours en lien avec l’auteure que je suis (ou veut être) et non la lectrice qui s’adonne à son loisir préféré.
En fait, à 19 ans, j’ai osé. Je me rappelle cette urgence de tout dire. La vérité surtout. Livrée toute crue, garrochée. Ils ont été publiés ces mots modernes, ces petites phrases courtes, isolées sur une ligne pour être fortes et efficaces. Des mots que je n'ai jamais relus. Écrits dans un style que je n'ai jamais repris par la suite. Le genre que personne ne comprend, que si je les relisais, je ne les comprendrais peut-être pas non plus. Des mots avec lesquels je voulais me démarquer, mais qui n’ont ébranlé personne. Des mots oubliés aussitôt publiés, mais que j’avais besoin d’écrire.
Voilà pourquoi — peut-être — est-ce que j’aime ce petit récit de Sophie Bienvenu (roman ou récit, je ne partirai pas une polémique sur ce sujet) : il me rappelle que moi aussi j’ai été jeune, rebelle, irrévérencieuse, amoureuse, rejetée et oh! combien contraireuse.

(Coïncidence: presque en même temps j'ai lu, en livre numérique, Testament de Vicky Gendreau: même style, même langage, même genre de personnage.)

(Illustration du livre emprunté au site de l'éditeur>>>)

samedi 29 septembre 2012

Rouge sur fond bleu au parc Doncaster

Cliquez sur la photo pour atteindre l'album-photo
Vendredi 28 septembre 2012

Un temps parfait
Un polar, un galurin, un bâton, un petit sac à dos
Un appareil photo. Essentiel.
Escapade au Parc Doncaster à Sainte-Adèle 
Une rivière, des rapides, des cascades
Des cèdres, des épinettes, des pins, des érables. Essentiel.
Des rouges, des orangers, des verts sur fond de ciel bleu 
Des reflets, des soleils, tout le tour de la tête, des yeux
Parfois un peu de vent, toujours le bruit de l'eau qui clapote, surgit, tourbillonne 
Un sentier large et plat à l'aller
Un sentier étroit au retour, facile est-il écrit, je dirais intermédiaire pour des genoux de 60 ans et plus
À tous les trois pas, des images parfaites pour la photographe 
À tous les trois pas, des images wow pour l’artiste peintre
Pas de mots, pas de notes pour l'auteure
Pas d'esquisses, pas de dessins pour l'artiste
Juste regarder, écouter, marcher
Regarder par terre pour ne pas s'enfarger
Regarder la rivière pour l'écouter
Regarder les arbres pour admirer cet automne flamboyant
Au bout, un lunch sur une table de pique-nique, face à des chutes, presqu'en silence
Deux heures de pur délice
Encore plusieurs sentiers à explorer
Y revenir
En hiver peut-être
Pour voir le blanc sur fond bleu au parc Doncaster

Une journée magnifique

samedi 22 septembre 2012

De l'amour des mots revenu


Le goût des mots me revient tranquillement. Le besoin d’en lire, le besoin d’en écrire aussi. Je ne les pousse ni ne les tire, les mains ouvertes, le cœur ouvert surtout, je les accueille. C’est qu’ils m’ont fait peur les derniers mois. J’avais aussi peur de les voir surgir que de les voir me laisser pour toujours. Ils peuvent être dangereux quand ils veulent. Dangereux de vérité et de blessures. Le silence, parfois, fait moins mal qu’un grand brouhaha qui éclabousse tout le bel édifice que vous avez mis des années à bâtir et que vous tenez à protéger des grands vents et des forts orages que peuvent apporter certaines phrases. Il y a des mots que je ne voulais pas entendre. Tout le monde n’est pas comme moi, à preuve deux auteures qui osent parler de leurs maux.

J’ai une liseuse, je l’ai déjà dit. Très utile pour qui demeure à une heure d’une librairie et qui vit dans un village où la bibliothèque ouvre deux fois trois heures dans la semaine, et où il faut commander les livres. Qu’est-ce qui nous fait choisir telle lecture plutôt que telle autre? Personnellement, ce sont des associations d’idées, des coïncidences, l’état d’âme, l’humeur du moment.

Chaque matin, dans Google Reader, je reçois les derniers billets publiés dans les blogues que je suis et, dans mes courriels, je peux lire les derniers commentaires laissés par des « amis » sur Facebook. Il y a une semaine environ, j’apprends que Venise Landry, du blogue Le Passe-mot assistera au lancement du livre Soleil d'encrier de Julie Gravel-Richard. J’ai rencontré ces deux personnes aux Correspondances d’Eastman et je les avais trouvées suffisamment sympathiques pour continuer de suivre leur blogue respectif.

J’apprends que le livre paru origine de son premier blogue au temps où elle soignait une tumeur au cerveau. Une petite cloche sonne : es-tu prête à entendre parler des maladies des autres, toi qui tais les tiennes? Mais j’ai tellement aimé son Entheos  que je me laisserai probablement tenter.

Sur le blogue de Julie Gravel-Richard, je vois que l’auteure a découvert un roman où il est également question de tumeur au cerveau : Testament de Vickie Gendreau. Comme à mon habitude, je butine d’un lien à un autre, et me voilà à lire l’article dans La Presse au sujet de ce roman.

Malgré le sujet sensible, au contraire, je suis attirée, les gens qui réussissent à écrire sur leur maladie forcent mon admiration. Curieuse, je poursuis donc mon butinage qui me mène à la liste d’invités de Tout le monde en parle de ce dimanche : eh! oui, Vicky Gendreau en sera. Mieux encore en terme de synchronicité, me voilà sur le site de la BANQ, là où je peux emprunter des livres numériques, même si c’est un fouillis où les romans côtoient les albums jeunesse ou les livres pratiques. Que vois-je apparaître dans les nouveautés : Testament et oh! petit miracle, il est disponible! Parce que ce n’est pas comme une bibliothèque régulière, il n’y a qu’un seul exemplaire et il peut n’être disponible que le 3 octobre à 13h26, genre! Je le télécharge donc, ce qui me prend moins d’une heure maintenant que j’en suis à ma troisième demande.

Une fois dans la liseuse, une fois que j’ai commencé à lire, si l’histoire me captive, le support, qu’il soit de papier ou d’écran, n’a plus d’importance. L’histoire prend toute la place, les mots m’envahissent. Le transfert s’opère, je suis dans le livre, je vis la vie des personnages. C’est le cas du roman de Vicky Gendreau et je suis persuadée que ce sera le cas également de Soleil d’encrier quand le fichier numérique sera rendu  à la BANQ. 

(Illustrations des livres empruntées aux sites des éditeurs)

vendredi 14 septembre 2012

Tant qu'à...


Tant qu’à me prendre parfois pour une chroniqueuse, j’aurais voulu écrire comme Pierre Foglia.
Tant qu’à être intellectuelle, j’aurais voulu l’être comme Mathieu Bock-Côté, en plus courtement et moins digressif que lui.
Tant qu’à avoir la parole facile, j’aurais voulu avoir le sens de l’argumentation et le discours articulé comme un Léo Bureau-Blouin.
Tant qu’à tenir un blogue, j’aurais voulu qu’il ait un contenu significatif, qu’il ait de la profondeur et surtout ne pas r’virer états d’âmes personnels, ce qu’il est en train de devenir et pourtant j’aime bien lire les états d’âme des autres.
Tant qu’à aimer les mots, j’aurais voulu qu’ils soient parfois chanson, parfois poème, parfois éditorial percutant, mais au moins évocateurs, émouvants, riches et sans fin (comprendre plus réguliers, pas un livre par ci, par là).
Tant qu'à aimer la langue française, je devrais mieux la maîtriser et parler mieux anglais.
Tant qu’à aimer la musique, j’aurais voulu savoir jouer de la clarinette.
Tant qu’à aimer la nature et, à un moindre degré, l’exercice, j’aurais voulu marcher plus régulièrement ou pédaler plus souvent ou skier encore.
Tant qu’à être graphiste, j’aurais voulu l’être pour vrai, complètement, sachant tout faire. Hier, j’ai voulu changer l’en-tête de mon blogue, qu’il soit à l’image de ce qu’il est en train de devenir. Ce nouvel en-tête, qu’au moins une personne a eu le temps de voir et de commenter (de manière positive, comme toujours, ce n’est pas elle qui m’a décidée à revenir à l’illustration du modèle Scrapbook de Blogger), n’aura eu de vie que le temps que je m’aperçoive de ma faiblesse en graphisme. Je dois continuer à faire confiance à de meilleurs que moi. Mauvais pour l’estime de soi, mais bon pour l’humilité.
Cliquez sur la photo pour en voir d'autres
Tant qu’à aimer la photographie… tant qu’à aimer les voyages (en caravaning surtout)… non, là, je suis comblée. Il faut dire que je reviens d’un petit quatre jours dans les Montagnes blanches, entre North Conway et Franconia. Que du beau temps. Que des belles rencontres. Que du bonheur en images.

Pourquoi notre cerveau a-t-il la capacité de vouloir tout en n’ayant pas le pouvoir de nous rendre compétent? Ou au moins satisfait de soi.

vendredi 7 septembre 2012

Les lancements : affaire d’auteurs maintenant


Bientôt la rentrée littéraire, bientôt des centaines de titres nouveaux sur le marché. Sur Facebook, sur les blogues, je vois de plus en plus d’auteurs organiser, présenter, promouvoir leur lancement de livre. Je ne m’y habitue pas. C’était tellement le travail de l’éditeur. Je peux comprendre pour les livres en auto-édition où l’auteur s’occupe de tout : écrire, trouver un monteur en pages, dénicher un imprimeur, vendre et… organiser un lancement et c’est tout à leur honneur de voir à tout et ils en retirent, s’ils sont chanceux et ont un bon (voire un excellent) réseau, tout le mérite en plus de tous les revenus. Mais pour les livres publiés chez un éditeur reconnu? Quand est- ce arrivé? Petit à petit probablement. Je n’ai rien vu venir. Il reste certains irréductibles convaincus que c’est encore à l’éditeur que revient cette tâche puisqu’il croit que la promotion lui sera profitable autant sinon plus qu’à l’auteur (il n’y a pas un peu trop de « que » dans cette phrase?). 

Autre question : je me demande si l’argent recueilli lors d’un lancement organisé par l’auteur lui revient en entier. Le pire, c’est que je crois bien que l’auteur a dû, en plus des 20-25 livres reçus à la parution, acheter les exemplaires qu’il offrira au public qui daignera assister à son lancement. Achat à 40%. La marge de profit est minime. Le plaisir d’accueillir de futurs lecteurs, d’entendre des éloges sur sa petite personne, et de se voir reconnu en tant qu’auteur : sa seule récompense. 



Je me rappelle— sans plaisir parce que je n’aimais pas comment mon père en revenait —, quand ce père, un auteur en devenir à cette époque, se rendait tel jour aux lancements des Éditions du Jour, le lendemain, à ceux de Fides et le jeudi chez Stanké. D’ailleurs, je me demande ce que sont devenus les auteurs des années 1960-1970 : les Gérard Bessette, Rock Carrier, Michèle Lalonde. J’entends parler parfois de Nicole Brossard que j’ai connue, je sais qu’Hélène Ouvrard, dont L’herbe et le varech m’a tant touchée, est décédée ainsi que quelques autres écrivains de cette époque. Je me demande si un Michel Tremblay organise son lancement. Sûrement pas. Jacques Poulin non plus. Alors pourquoi les nouveaux espoirs? Les éditeurs ne croient pas suffisamment en eux, ces auteurs qu’ils ont pourtant judicieusement choisis, pour utiliser encore cet outil de promotion? Ou peut-être ne croient-ils plus en cette façon de faire? 

Dommage. Et bravo (et bon courage) aux auteurs qui s’improvisent lanceurs de livres!

(Je retrouve la forme, moi: trois billets dans la même semaine!)

(illustration capturée sur le site des éditions Le jour)

lundi 3 septembre 2012

Mais c'est comme ça


Les derniers mois, j’ai préféré publier des billets où je montrais plutôt les photos prises que parler des livres lus ou des textes que j'aurais pu écrire. J’ai quand même lu quelques livres empruntés à la bibliothèque.
Tout le monde sait qu’il y a des événements bizarres dans la vie, des coïncidences que j’observe, mais que je ne cherche pas nécessairement à expliquer. Il y a quelques mois à l’annonce de la publication du dernier roman d’Arlette Cousture, j’avais parlé de ma déception devant le titre anglais « Pearl’s pub » (c'était là>>>). Ce n’était pas le seul, mais celui-là m’avait touchée d’autant que mon admiration pour l’œuvre de cette auteure était sans borne.
À quelques occasions, lors de mes brefs et rares visites dans les librairies, je me risquais quand même à le feuilleter. Le cœur continuait à me faire mal en voyant le choix (de l’éditeur? De l’auteure?) des notes en bas de page pour la traduction des très nombreux passages en anglais, choix qu’Arlette Cousture m’avait expliqué  avec arguments défendables, je dois bien l’admettre. La graphiste en moi, autant que la lectrice, accrochait à ce procédé.
Malgré ces irritants, je fus bien heureuse que la bibliothécaire me montre fièrement sa dernière acquisition et m’en propose la lecture.
La coïncidence — j’y viens — tient au fait que j’ai commencé (et achevé tellement l’attente est longue) la lecture de Pearl’s pub dans cette ville de l’Est ontarien où le français est en baisse constante : Orléans, près d’Ottawa.
Mes oreilles entendaient un peu de français, surtout de l’anglais et, le plus souvent, un mélange des deux pendant que mes yeux lisaient la même mixture. Heureusement que je n’avais rien d’autre à faire que d’attendre que les techniciens réparent mon véhicule récréatif parce qu’il est certain que j’aurais laissé Angélique, Violette et encore plus Margaret/Marguerite à leurs amours.
À mon avis, Suzanne Aubry (et son éditrice, parce que je demeure convaincue que c’est un choix qui ne revient pas qu’à l’auteure seule) a beaucoup mieux réussi à faire comprendre aux lecteurs la difficulté d’une Irlandaise à parler le français quand elle arrive dans un pays francophone: quelques mots ici et là en gaélique, de petites phrases vraiment courtes, écrites en italique, qui tiennent en une ligne, ce qui fait que nos yeux sautent l’italique et vont directement à la traduction qui suit immédiatement le gaélique. Un procédé qui suffit amplement à expliquer la situation des nouvelles arrivantes. Au besoin l’auteure complétait certaines informations dans la narration.
La lecture des Fanette glisse facilement alors que celle Pearl’s Pub est fort ardue. Nos yeux s’y perdent à devoir descendre chercher d'abord la bonne ligne, puis lire la traduction des notes et devoir remonter au texte principal. Encore pire, quand la pauvre Margaret tente de glisser des mots en français dans sa phrase, on a envie de passer par-dessus tout le passage.
Vous voyez, je ne parle même pas de l’histoire, tellement je suis frustrée de la simple lecture. Histoire qui est très bien ficelée par ailleurs, pleines d'émotions et de justes observations sur ce Montréal de la fin du 19e siècle.
Quant au titre, je reste sur mes positions, bien d’autres, en français, auraient mieux convenu. Je sais que l’auteure en avait proposés, alors j’en veux à l’éditeur de n’avoir pas su faire preuve de plus d’imagination d’autant que ce fameux pub, on ne l’entrevoit qu’aux trois quarts du roman, donc ledit titre ne reflète même pas l’ensemble du livre… à mon humble avis toujours.
Sur l’heure du diner, je suis sortie manger et j’ai poursuivi ma lecture. De devoir commander mon repas en anglais en entendant vaguement la télévision en anglais, d’être assise à côté de voisines qui se racontaient leur fin de semaine en français, je ne peux nier que j’étais tout à fait dans l’atmosphère du roman d’Arlette Cousture. Sauf qu’à ce que je sache, celle-ci est québécoise et son livre s’adresse à un lectorat francophone. En France, où l’anglais est porté fièrement ces années-ci, peut-être sera-t-il mieux apprécié?
Je ne sais vraiment pas pourquoi je suis si sévère envers ce roman -- d'autant que je le répète, l'histoire est très intéressante--  ou pourquoi l’irritation née du titre en anglais, accentuée par le procédé des phrases traduites ou du choix de les utiliser si nombreuses  me font oublier le bonheur de lire une bonne histoire, mais c’est comme ça. Je pourrais me taire, j’ai l’habitude de passer sous silence ce qui me déplaît et trouver plutôt ce qui est bien dans mes lectures (ou dans ma vie en général), mais c’est comme ça… cette fois-ci. J’en suis la première désolée.

(illustration empruntée à l'éditeur)