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samedi 5 janvier 2013

Incursion dans ma vie privée

Nouvelle année, nouveau fichier : janvier 2013. 

Le blogueur, tout comme le chroniqueur ou le journaliste cherche souvent, pour ne pas dire toujours, un sujet intéressant. Et si le sujet s’impose de lui-même, il cherche le souffle, question de tenir quelques années, d’intéresser son monde. 

Je n’en suis plus là. J’ai renoncé depuis longtemps à ce que ce blogue devienne source de revenus, ou qu'il soit une partie de mon travail professionnel, soit la continuité des reportages écrits pour des journaux. Juste écrire encore. Si au début, je croyais que la lecture et l’écriture suffiraient comme sujets, aujourd’hui, je sais bien que je divague, que je virevolte, que je bifurque. Je sais également que même si au début, il n’était pas question que mon blogue devienne journal de mes états d’âme, que ma vie privée serve de billets, je n’en suis plus là non plus. Plus d’orgueil, juste le plaisir d’écrire. 

Je ne pense pas rejoindre jamais Francine Ruel et sa maison dans les cantons de l'Est et encore moins Peter Mayle, en Provence et, s’il m’arrive très souvent de transposer dans un roman ce qui m’arrive dans ma vie, cette fois, j’ai bien envie d’en parler sur ce blogue. 

Enfin nous y voilà. Que de détours, pour vous dire que je vais vous parler de ma maison à vendre. Et la folie qui nous prend d’en acheter une autre. Ailleurs. Pas loin. Aventure, droite devant ! 

En parler mais pas comme un agent d’immeuble, pas de façon humoristique, là aussi j’ai renoncé depuis belle lurette à être drôle. Je suis sérieuse, je suis peut-être même ennuyeuse, mais je n’en ai cure. J’ai envie de vous conter des bouts de ma vie et c’est ce que je vais faire. 

Donc, ma maison à vendre

J’aurais bien envie d’écrire que je vis avec une folle, mais si ça fait un choc, ce n’est pas tout à fait la vérité. Une maniaco-dépressive pas diagnostiquée, peut-être ! Chose certaine c’est une Vierge ascendant Sagittaire et c’est déjà bien assez. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, dites-vous que ça ne va pas très bien ensemble : l’une est économe, l’autre dépensière, l’une est casanière, l’autre voyageuse, l’une est terre, l’autre est feu. Le genre qui a l’air d’être décidé, qui a l’air sûre d’elle, mais qui, deux semaines plus tard, doute, se questionne et change d’idée… Et qui, deux ans plus tard, récidive. 

Ça fait 40 ans qu’on vit au même endroit, habite et remplit les mêmes garde-robes. Alors déménager après 40 ans, c’est une grosse décision, plusieurs petits deuils, plusieurs hésitations. Le doute constant. Peut-être finalement n’est-ce que la crise de la soixante-cinquantaine ? L’urgence de vivre. Le besoin de se sentir en vie. Le besoin de grouiller. Le besoin de réaliser ses rêves. Une vierge ascendant sagittaire, ç’a besoin de parler, de donner son opinion, de se mêler aux autres, de se sentir utile et importante. 

Et d’emmener tout son monde dans ce tourbillon étourdissant. 

J’en suis là. Est-ce que ça tiendra, je n’en ai aucune idée. Qui m’aime me suive !
Et vous, quelle partie de votre vie privée dans votre blogue?

(photo d'une partie de mon domaine)

dimanche 9 décembre 2012

Décembre 2012


      

Décembre, mois de froid, mois de gel, mois de Noël
La nature et la maison se décorent
La magie de l'eau gelée, la magie des couleurs
Le froid de dehors, le chaud de dedans
Bien partout, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur
Encore la vie
Encore la joie, la joie de voir, la joie de goûter, de sentir
Bouffée d'amour
Heureuse

(les trois photos sont de l'auteure)

mardi 9 octobre 2012

De l'apport à la société


Grosse question en ce petit matin frisquet d’octobre : quel est mon apport à la société? Pas dans toute ma vie, parce qu’à la limite, je pourrais trouver, mais là, maintenant, et dans les années à venir? J’en suis là. Je ne croyais jamais avoir à chercher ce genre de réponse. Me poser la question, oui, je crois bien être la plus grande poseuse de questions à vie. Déjà en FM1 (Formation des maîtres, première année), dans le cours de philosophie, mais bon, c’est une autre histoire. 

Le matin, je me promène ici et là dans les blogues, sur Facebook et longuement sur un forum de camping. Ce matin, ma question dans ce forum était qui est à la retraite, qui est libre de partir dans le sud six mois? En tant que travailleur autonome, j’ai le privilège de ne jamais me sentir à la retraite, de n’avoir pas à calculer quand je vais prendre ma retraite, mais n’empêche que je me sens un peu comme eux. De plus en plus comme eux : libre de mes journées, libre de partir ou non, libre de travailler ou non. Je reçois ma RRQ et dans quelques années qui se comptent sur les doigts d’une seule main, ma pension. Alors veut veut pas, je ne me sens plus comme à 30-40 ans quand ma question était la même : qu’est-ce que j’apporte à la société? mais dans ces années-là, la réponse tendait vers le quand est-ce que je vais pouvoir écrire mes mots à moi plutôt que de m’occuper des mots des autres? 

En regardant ce que je lis, en notant ce qui m’intéresse, en observant les travaux que je réalise encore en graphisme ou les textes que je publie sur mon blogue, force m’est d’admettre que je ne m’en vais pas dans la direction de laisser une trace bien importante dans le monde de la blogosphère, du langage du web ou du monde de l’édition. Et si même petite trace il y a, elle s’estompe et sera bientôt effacée par le raz-de-marée des jeunes qui envahissent la plage de l’Internet ou des livres. 

L’important, ce n’est pas tant de calculer mon apport à la société, mais de savoir comment je me sens, à cette étape-ci de ma vie... professionnelle du moins. C’est la transition que je trouve questionnable, ce temps où je suis assise entre deux chaises, entre le temps où je voulais être importante, où je me pensais indispensable à un travail et ce temps où je peux jouir de tout mon temps libre sans me sentir inutile. J’en suis là, entre ces deux étapes. À me demander à quel pourcentage j’ai raté ou réussi ma vie, professionnelle toujours, et à ne pas vouloir déjà faire le bilan, ce qui signifierait que je suis de l’autre bord de la clôture : allez tasse-toi, tu n’as plus d’affaire ici. À me demander où s’en va mon blogue, parce que je crois bien que je continuerai toujours d’écrire, mais peut-être devrais-je me contenter de parler de camping, de voyage, de photos et peut-être que mon lectorat sera plutôt… des retraités? Être heureuse d’apporter ma petite contribution dans ce domaine. Et même pas, juste écrire pour le plaisir, parce que j’aime ça. 

Je ne suis plus de la course, admettre que je ne l’ai jamais été et que ce n’est pas grave. Je ne serai jamais une chroniqueuse payée ou même sérieuse, au sens où j’écrirais dans les règles de l’art du monde de l’Internet, comme j’aurais voulu l’être quand j’ai commencé ce blogue, il y a bientôt quatre ans. 

Oublie ça et n’en sois pas triste ni amère. Tu as mieux à vivre. Et ton apport à la société? Vis et aime, c’est déjà un projet bien ambitieux.

Et vous, pensez-vous à votre apport à la société?

Lien: comment écrire pour le web>>>

(photo de l'auteure)

jeudi 5 juillet 2012

Faire ou être


Je ne fous rien.
Je regarde la grive faire sa demoiselle snob, le nez en l’air, les épaules par en arrière, cherchant le vers. Je guette le geai bleu qui va venir faire le faraud et revendiquer son territoire.
En quoi est-ce utile? En quoi est-ce productif? Je suis adulte depuis très longtemps (enfin je pense), mais je suis encore les principes de mes parents : il faut faire quelque chose de notre vie. Je voudrais avoir au moins l’humour d’une Sylvie qui transpose ce non-faire en fable se disant fourmi qui se repose pendant l’été. Personnellement, je suis plus intellectuelle et je raisonne avec des mots très sérieux, je me prends pour Sartre à chercher la phrase qui dirait tout mon beau parcours entre l’avoir, le faire, le paraître et l’être. Ne pourrais-je pas me contenter d’être? Seulement être, ça ne fait pas des billets de blogue très longs!

Alors j’essaie de retrouver ce que j’ai fait d’utile ces derniers temps. Pas nécessairement rémunérateur, mais qui entre dans la catégorie réalisations. Et si possible catégorie sociale, montrable, parce que faire la vaisselle, repeindre un vieux banc, tondre le gazon et vider les gouttières, c’est le quotidien, c’est le personnel, le domestique, ça n’intéresse personne et  ça n’entre pas ni dans un site Internet ni dans un curriculum vitae. Pourtant ç’a pris du temps et bien de mes énergies.

J’ai monté un livre de 628 pages, pas si mal comme réalisation. Rien que le lire, le passer sous la loupe d’Antidote et de mes connaissances acquises au fil de mes années de travail, le monter, imaginer la couverture, tout préparer pour l’imprimeur, travailler avec l’auteure, la conseiller, respecter ses choix qui n'auraient pas été les miens, attendre les épreuves et les approuver. Oui, c’est bien. Je suis fière de ce que j'ai "fait". L’auteure qui m’a confié cette tâche l'est aussi. Elle lancera son livre début septembre. Je lui ai même monté quelques pages web pour l’aider dans sa promotion. C’est par là >>>

Parce que c’est professionnel, parce que c’est en tant que graphiste, parce que ce n’est pas mon roman, parce que ce n’est pas tout à fait moi, parce que sur ce blogue, il ne faudrait ne parler que de mes lectures et de mon écriture? Parce que ça ne m’intéresse plus de parler de mes réalisations? Parce que j’ai passé ma phase de paraître, d’avoir besoin de parler de ce que je fais? Parce que j’ai l’âge de ceux et celles qui sont à la retraite et qui sont considérés comme ne « faisant » plus rien? Parce que je ne veux pas me sentir comme eux et elles : que vivre pour soi. Être. Sans plus sentir ce besoin de justifier ce non-faire?

Peut-être, je verrai avec le temps.

(illustration de l'auteure de ce blogue)

mardi 27 décembre 2011

Passages obligés


Ne trouvant pas dans mes souvenirs ce à quoi je croyais quand j’étais enfant, comme Pierre H. Charron, j’ai plutôt relevé quelques étapes importantes dans ma vie. 
J’ai déjà lu dans Passages de Gail Sheehy (non, non, ne vous fiez pas au lien, j'ai bel et bien lu ce livre en français!) que nous vivons des «passages» à chaque dizaine environ. J’ai remarqué que les étapes importantes dans ma vie personnelle se passaient autour du chiffre 9. 
À 9 ans, ville nouvelle, école nouvelle, nouvelles amies (il faut dire que je changeais d’école chaque année, rien de bien différent, mais ce passage plus marquant parce que plus houleux). 
À 19 ans, je peinais amoureusement (on ne me fera jamais changer d’idée : la jeunesse n’est pas la plus belle période de la vie. Pas chez moi en tout cas). 
À 29 ans, je renonçais à gagner ma vie comme auteure et je me cherchais un emploi (à chaque renoncement suit un commencement, mais parfois la peine est plus profonde que la joie est réjouissante). 
À 39 ans, ah! un voyage en Europe, beau fixe. 
À 49 ans, j’en arrachais physiquement, je laissais mon emploi et je devenais travailleur autonome, à la maison. 
Je surveillais donc mes 59 ans. Rien à signaler. Eh non, belle année! Pas de passages difficiles. À 60 non plus. Fausse alerte ai-je cru, je vivrais une soixantaine tranquille. Mon horloge biologique n’a eu qu’un petit retard et un petit revirement : à 61 ans, la joie d’abord, les déceptions ensuite. Le doute qui gruge, les petites peurs qui grossissent, la réalité qui chasse (ou éloigne ou retarde) les rêves. Un seul espoir : avec les années, j’ai appris que justement ce n’est qu’un passage, un chemin, une tempête et qu’après les bourgeons reviennent, les feuilles verdiront, même si ce n'est pas le même vert. Et même pendant, à moi de voir les sourires, de profiter des journées ensoleillées, de lire un bon livre. Je suis mieux armée qu’à 9, 19, 29… je n'ai plus besoin d'avoir hâte que ça passe, je vis tout pleinement.
En avril, j’aurai 62 ans.
(photo de l'auteure de ce blogue, à 9 ans)

jeudi 15 décembre 2011

La vie après la vie du roman


15 décembre. Dans dix jours, Noël. Déjà petite folie dans les magasins. 

Mon roman est sorti en librairie le 12 octobre. Deux mois. Un autre mois et le distributeur fera probablement le tour des invendus. 

Si le livre est imprimé à moins de 1,000 exemplaires, pas grande chance qu’il se retrouve sur les cubes de promotion… 
Si deux livres par librairie, pas de quoi faire une pile impressionnante… 
Si aucun média n’en a parlé, sinon à la sortie du roman, une chronique à la radio régionale et un article dans un quotidien, régional aussi, (merci Andrée, merci Jessy, merci Michèle)… 
Si le service de presse de l’éditeur est d’une vingtaine d’envois… 
Si les personnes qui le reçoivent en service de presse n’en parlent pas… 
Si je reçois un chaleureux accueil d’estime de blogueurs et qui prennent la peine de l’acheter, de le lire et de le commenter (voir site des Têtes rousses >>>) 
Si des circonstances exceptionnelles décident de subvenir à ce moment précis (dois-je y voir un signe?), ce qui m’empêche de me lancer dans une promotion  auprès de libraires, de bibliothèques ou d’organismes où j’aurais pu présenter une mini-conférence ou des séances de signatures… 
Si on sait que ce sont les trois premiers mois les plus importants en librairie… 
Si on sait que le temps des fêtes est un temps propice à l’achat de livres à offrir en cadeau… 

Alors que puis-je faire pour le dernier sprint? 

La même chose qu’au début : espérer, faire confiance, lâcher prise. Ce que je pourrais faire de mieux, c’est de continuer à écrire, ce que je ne fais pas. D’arrêter de penser aux Têtes rousses, de rêver à sa traduction ou de le voir en film, de le laisser avoir sa vie, quelle qu’elle soit. Me réjouir de tout ce que le livre m’apporte et me fait vivre. Remercier tous ceux qui l'achètent, qui en parlent. Et me dire que la vie du roman n’est pas pour autant terminée après ces trois mois en librairie. Il reste les Salons du livre, il reste les bibliothèques.
Il reste surtout ma propre vie qui est toujours là, à attendre que je m’occupe d’elle.

mardi 8 novembre 2011

Silence



Souvent, j’ai dit que je préférais l’écrire au parler. 
Ce qui ne signifie nullement que j’ai toujours envie d’écrire. 
Troisième option : le silence. 
Ni écrire, ni parler et non plus écouter ou lire. Juste regarder ou marcher. Faire le vide de toutes les paroles entendues, de tous les mots des autres. Ne rien penser. Prendre des vacances de la pensée. 
Ce que je compte faire, ce que je fais déjà. 
Oui, je sais un blogue ne doit pas être un blogue de silence, mais permettez que le mien le soit quelques jours au moins.

(photo de la blogueuse: en face de chez elle)

vendredi 20 mai 2011

Ouverture des campings

Je n’en parle pas souvent. Pas ici en tout cas. Un peu plus ailleurs, dans mon site de voyage, quand je reviens. Fin de semaine de la fête des Patriotes. Pas la reine, pas Dollard, mais des Patriotes, peu importe, c’est la fin de semaine de l’ouverture des campings, au Québec.

Depuis que je ne campe plus en tente, donc depuis 1994, cette grande fin de semaine ne signifie pas autant puisque je peux partir quand je veux et coucher en autonomie ici et là ou partir aux États-Unis où les campings ouvrent un peu plus tôt. Mais tout de même, j’y pense, comme la fête du Travail qui a si longtemps représenté pour moi le retour en classe, soit en tant qu’élève une bonne quinzaine d’années, soit en tant que professeur, un peu moins de dix ans. Ça ne s’oublie pas. Avoir hâte, penser où on va aller, faire les préparatifs.

Donc, même si j’ai encore en mémoire mes cinq semaines passées au Texas-Arizona en mars-avril, j’ai à nouveau le goût de profiter de mon Pruneau (photo jointe), d’aller voir la mer à Sainte-Flavie ou à Havre Saint-Pierre, d’aller m’assoir devant les Mille-Iles ou sur la plage de Sandbanks, en Ontario. Faire un petit feu le soir, ça ne me manque pas trop puisque je peux en faire tant que je veux chez nous. Tout de même, ailleurs, si les étoiles sont les mêmes, les odeurs sont différentes, l’air du temps nous chante une chanson qu’on connaît moins, on a l’impression que  les semaines sont plus longues et que la pluie est synonyme de congé.

Bonne saison de camping aux campeurs.

mardi 18 janvier 2011

Du pourquoi je n'écris pas

Presque chaque matin, je me réveille en me demandant de quoi je pourrais bien parler dans mon blogue. Presque chaque matin, depuis Noël environ, il me semble que je ne trouve rien d’intéressant à dire. Je commence et même les trois lignes écrites ne valent pas d'être publiées sur Facebook. Je lis les autres et je me dis : « ah j’aurais pu parler de ça », parfois je me contente de commenter. De moins en moins. Il est loin le temps où je croyais être aussi prolifique qu’un journaliste. Elle est finie depuis longtemps la liste de sujets que j’avais établie pour des billets potentiellement intéressants. Et je ne veux pas, vraiment pas me dire que c’est parce que je vieillis, que je n’ai plus rien à dire ou que le peu que j’écris est nul et inintéressant. J’ai bien trop peur que ce soit vrai.

Un matin, j’avais même écrit tout un billet pour aider les personnes qui montent elles-mêmes leur site internet. Loin d’être professionnelle en la matière, au fil des années, j’ai appris quelques petites choses et je voulais en faire profiter les autres. Pour m’apercevoir que les conseils que je donnais étaient caduques. Quoique plus je lis sur le sujet, plus les informations sont contradictoires, alors peut-être...

J’hésite aussi parce que j’essaie d’être cohérente, rester dans le sentier de l’écriture-lecture-peinture, quoique je ne tiens pas à me limiter à ce lectorat (quoi, j'ai un lectorat, moi?) de jeunes auteurs dans la trentaine, mais des comme moi, il n'y en pas beaucoup, on dirait.

Pourtant, hier encore, comme il fut question de REER obligatoire ces derniers jours, je me demandais à combien j’aurais accès dans… cinq ans. Quelques recherches sur le site de Services Canada m’ont arrêtée net.

L’expression « fonds de pension » demeure vague, mais au moins ça ne vous met pas votre condition en pleine face, tandis que l’autre, là… Sécurité de la vieillesse, ouache, rien que de voir ces mots m’a vieilli de vingt ans. Non décidément, j’ai changé de site et je n’ai rien écrit sur le sujet, en me demandant qui me lirait jusqu’au bout si moi-même je ne parvenais pas à écrire ces deux mots qui ne correspondent pas du tout à ma situation.

Voilà donc pourquoi je n’écris pas ces jours-ci : rien d’intéressant à dire.

(Illustration de ce que je ne suis pas encore, juré je ne ressemble pas à ça. Emprunt de Printmaster-platinium 2011)

mardi 28 décembre 2010

Du droit de ne rien faire

Ai-je le droit de perdre mon temps?
À ne pas écrire sérieusement? À ne pas faire avancer un roman? À écrire sur des forums ou commenter des blogues ou répondre sur Facebook au lieu de travailler de vrais textes?
Ai-je le droit de perdre mon temps à lire? Quoique souvent lire me porte vers l’écriture. Ai-je le droit, à mon âge, de ne rien faire alors que tant de jeunes courent après le temps.

Qu’est-ce que je fais des phrases qui me trottent dans la tête, comme « les enfants ne peuvent jamais remplacer les parents que leurs parents n’ont pas eus ». Quelle responsabilité ai-je envers moi-même? Des phrases de curés et de religieuses me reviennent en tête : « tu ne dois pas gaspiller ton talent » Mais quel talent? « Qu’as-tu fait de ta vie? demandera Saint-Pierre à votre arrivée au ciel ». Mon père, qui n’est pourtant pas de la génération qui a étudié Sartre et l’existentialisme, répétait souvent « tu es ce que tu fais », alors que je suis plutôt du genre « être plutôt qu’avoir ». Même si l’un ne contredit pas vraiment l’autre.

Ai-je le droit de vivre en retraitée rien que parce que j’en ai l’âge? Et qui dit que les retraités ne font rien? Qu’est-ce qu’être productif, qu’est-ce qu’être utile? Je ne garde pas de petits-enfants, je ne fais pas de bénévolat auprès des personnes âgées ou malades, je ne fais pas partie d’aucun comité culturel ou communautaire.

Je fous rien.
Je blogue, je forume, je facebooke, je cherche des lignées de Lauzon, de Beaulieu, je joue aux cartes et à la dame de pique, je regarde la télé, je fais le lavage, la vaisselle, je fais de la raquette, je vais à la piscine. De temps à autre, je monte un dépliant, je corrige les textes des autres. Je monte un site que je ferai paraître en même temps que mon roman.
Est-ce bien utile? À quoi se mesure l’utilité d’une vie?

À soixante ans, je me pose les mêmes questions existentielles qu’à seize : pourquoi on vit?
Sauf peut-être qu’à soixante, ça ne me fout pas le moral à terre, pas même de nostalgie des années de philosophie, je ne me lance pas sur L’Étre et le néant (je me demande bien si je pourrais le relire en entier, celui-là?)
Non, juste me demander ce que ça donne d’écrire pareil billet. Peut-être est-ce un bilan de fin d'année? Me déculpabiliser de ne rien faire.

lundi 27 décembre 2010

De la tradition à aujourd'hui

Entre Noël et le jour de l’An. Traditions. Comment chaque famille passe-t-elle ces deux fêtes? Je ne partirai pas de discussions à savoir si vous êtes pour ou contre le fait de monter un sapin dans la garderie de vos enfants, mais si ça vous tente de donner votre opinion, ne vous gênez pas. Non, chez nous, à Noël avec la venue de trois nouveaux bébés dans le paysage hivernal, avec des conjoints qui ont vécu d’autres traditions, il fut question du Père Noël, des cadeaux. Que dites-vous aux enfants : que c’est le Père Noël qui a emporté les cadeaux qui sont sous le sapin? Avez-vous un oncle, un beau-frère qui se déguise en Père Noël?  Les biscuits, le verre de lait? Donnez-vous les cadeaux à Noël ou au jour de l’An? Et quand vous étiez petits, comment ça se passait? Avez-vous connu la messe de minuit?

Chez nous, tant qu’il y eut la messe de minuit, tant que j’ai vécu chez mes parents, rien ne changeait : pas de biscuits ou  de verre de lait pour le père Noël. messe de minuit, au retour développement des cadeaux (que le Père Noël avait apporté jusqu’à mes six ans), repas en famille (seulement les grands-parents maternels, de leur vivant, se joignaient à nous), tourtières, dinde, bûche de crème glacée achetée, dodo, le matin pyjama jusqu’à l’heure de diner, restants de réveillon avec des grand-tantes maternelles. La famille maternelle à Noël, la paternelle au jour de l’An.

Le premier de l’an, bénédiction paternelle, pas de bas de Noël avec orange ou bonbons,  messe et le diner de  tous les Lamarche chez le grand-père, ce qui voulait dire dix-huit du grand-père au dernier petit-enfant. Cadeaux aux enfants seulement, repas : la table des enfants, la table des adultes. Un adulte sortait avec les enfants soit jouer dehors, soit aller voir un film, de Walt Disney de préférence.

Une fois devenue adulte, une fois des conjoints et des enfants dans le décor, des parents vieillissants, des déménagements, les enfants qui devenaient grands,  les « traditions » ne duraient guère plus de deux ou trois ans. Peu à peu, disparaissaient les pères Noël, la messe de minuit, et même la tourtière et la dinde.

Mais cette année, depuis longtemps, des enfants d’un et deux ans, des joues rouges qu’on a le goût d’embrasser aux deux minutes, des yeux endormis ou brillants, des sourires innocents qu’on regrette avoir perdus, des nouveaux mots prononcés, des cadeaux colorés, réclamés, des papiers déchirés. Des enfants heureux. Et une famille qui ne regrette nullement les traditions, l’important étant la joie dans les yeux de l’arrière grand-mère chelsédéenne et les yeux émerveillés des petits.

(J'aurais pu mettre une photo d'enfants, mais je suis contre le fait de mettre des photos de personnes mineures sur Internet)

mardi 21 décembre 2010

Pourquoi je ne suis pas ici

Pourquoi je ne suis pas ici? Parce que comme toujours, je fais cinquante-six mille affaires en même temps. Je vous épargne les 55,995 premières.

Pages flip
Parce que je fourrage dans des logiciels (gratuits pour l'instant) pour monter des pages flips. J’aimerais bien monter un portfolio pour l’artiste-de-nos-pinceaux dans ce format. À partir de fichiers PDF et sans trop avoir à jouer dans le code ou à transformer chaque page en jpg.
Le guide touristique de l’Outaouais a été mon point de départ. Mais je ne veux pas héberger mes petits livres sur Internet, je veux pouvoir les placer sur mon site ou les envoyer dans un courriel. Je n’en suis pas encore au point d’arrivée. Les explications en français sont rares. Je prendrai le temps de fouiller plus à fond celles-ci>>>.
Histoire à suivre. Si vous apprenez quelque chose, n'hésitez pas à m'en faire part.

Wikipédia
Parce que j’ai fourragé aussi du côté de Wikipédia. Ça fait longtemps que ça me titillait. Et bien c’est fait, j’ai réussi : je me suis écrit une petite page dans Wikipédia. Une auteure de l’Outaouais, Lysette Brochu, avait réussi il y a plusieurs années et m’avait dit que c’était facile. J’ai remis maintes fois, je me suis plutôt familiarisée avec la méthode en modifiant des textes déjà existants.
Ce n’est pas que ce soit bien compliqué pour écrire les textes ou les titres, mais faire les liens, trouver l’aide. demande de la patience. Beaucoup de mots, beaucoup de lecture avant de commencer. Je me suis lassée de chercher, j’ai foncé, je me suis dit que j’apprendrais à mesure et qu’au pire, je modifierais ou ajouterai spar la suite, ce qui est très facile, tout le monde peut le faire, il suffit de cliquer sur "modifier".
Alors, c'est fait, ça fait un peu prétentieux, mais ce fut surtout par défi, par jeu... j'ai mon nom dans Wikipedia, là>>>.

Lecture
Parce qu’une de nos amies nous a offert quelques livres. Dans la pile, j’ai reconnu le nom d’Élisabeth George. Pour moi cette auteure, c’est celle qui a écrit Mes secrets d’écrivain. Je n'ai rien lu d'autre d'elle. Je savais donc que c’était un roman policier, genre qui m’attire de temps à autre, comme pendant des vacances. Le temps de Noël, c’est un peu comme des vacances. J’ai lu la quatrième de couverture de ce livre intitulé Mémoire infidèle. J’aurais dû me méfier, ce n’est pas son premier livre avec cet inspecteur que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, mais il est écrit que c’est son meilleur. Et puis il est gros et c’est écrit petit. Je ne résiste pas. Je n’ai pas lu cent pages et je suis perdue : trop de personnages, trop de détails. A-t-on réellement besoin de connaître tout ce beau monde?
Mais je vais probablement poursuivre. Par orgueil.

Divers
Parce qu’il y a Noël aussi, les cadeaux, les préparatifs, les décorations.
Parce qu’il y a dehors : la neige, la pelle, les raquettes.

(photo d'un élément sous mon arbre de Noël)

mardi 14 décembre 2010

Les mots gelés

Ce n'est pas parce qu'on a un blogue sur l'écriture ou sur la peinture qu'on écrit ou peint tous les jours. Qu'on ne parle que de mots et de couleurs. Oui, je me réveille avec mes personnages, mais après...

Ce matin, je voulais aller au CLSC, faire prendre des prises de sang, sans rendez-vous. Mais voilà que si la neige nous avait été épargnée jusqu'à maintenant, elle nous a (légèrement) rattrapés. Suffisamment pour avoir une belle petite congère dans mon entrée. La charrue et le vent, chez nous, ça s'appelle la pelle ne suffit plus, ça devient opération souffleuse.

Alors au diable les prises de sang, ça ira un autre jour. Sortir un vieux manteau et de veilles mitaines qui pueront l'essence mais me tiendront chaud, enfiler un pantalon de ski dans lequel j'aurai l'air parfaitement ours polaire, mais on s'en fout, et sortir affronter le moins douze degrés. Comment peut-il neiger à moins douze? Pourvu que la souffleuse parte? Ai-je laissé de l’essence à la fin de la saison l’an dernier? D’abord déblayer l’auto.

La charrue passe à l’instant où je finis de pelleter la galerie. Je me compte chanceuse, elle aurait pu passer après! Ouf, la souffleuse part et ronronne. Je voudrais bien qu’elle fasse la difficile, elle est neuve de février 2009!

Je nous fais une belle allée, plus large même que celle de l’été. Avance, recule, tourne de bord. Le petit trottoir qui mène à la salle d’exposition de l’artiste, l’allée en arrière en prenant bien soin de garder l’angle du terrain pour que celui-ci s’écoule au printemps. Avance, recule, n’accroche pas le rosier.

Une heure. En fait, plus qu’une heure : plus les quinze minutes de préparation, plus les vingt minutes d’après pour aller au village remplir un réservoir d’essence et en profiter pour aller à la poste.

Croyez-vous sincèrement qu’au retour, les mots m’ont attendue pour que je continue à écrire? Niet, partis, les mots. L’hiver arrivé les a gelés.

(photo d'un partie du terrain de l'auteure, je n'allais tout de même pas photographier mon allée déneigée!)

mardi 23 novembre 2010

Noël au pays où il ne neige pas


Si vous êtes à Brunswick, en Georgie, aux États-Unis, assise à une table de restaurant, que tout le monde est en maillot, blouse à manches courtes, en shorts bien souvent, que dehors fleurissent encore quelques églantiers, à côté des palmiers, vous avez beau regarder la date sur le calendrier de votre ordinateur le matin : 18 novembre, c’est impensable, impossible, inopportun, incongru, irréaliste, complètement loufoque d’entendre Jingle Bells et encore moins White Christmas.

Vous prêtez attention au décor et en effet, quelques lumières rouges et blanches, un arbre artificiel illuminé dans un coin, une couronne verte, un gros ruban de velours rouge. Vous réalisez que oui, Noël s’en vient, que, les préparatifs sont commencés. À votre retour, vous devrez sortir votre tuque, os bottes, la pelle peut-être, sûrement, mais pour l’instant, les orteils à l’air dans vos sandales, non, vous n’y croyez pas, c’est impossible, ça ne vous rentre pas dans la tête que Noël puisse exister dans un pays où il ne neige pas.

Note : c’était le dernier billet écrit dans le sud, je reviens à mon quotidien de fille du nord, d’auteure qui doit rencontrer son futur éditeur pour une révision de son manuscrit pour lequel il a écrit : « J'ose espérer que cette œuvre pourra apporter de belles heures de détente et d'évasion à de nombreux-nombreux lecteurs. » Phrase écrite six ans jour pour jour après que j'ai écrit le premier mot de mon roman, phrase prise pour une entente verbale, mais j'ai hâte de signer le contrat qui va enfin me rassurer.

(photo de mes pieds dans le sable chaud)

lundi 22 novembre 2010

Les vacances ne sont plus ce qu'elles étaient

Depuis quelques années, depuis en fait que je n’ai plus de patron, que je n’ai plus de comptes à rendre à quiconque – ni de paye aux quinze jours à recevoir par contre – , le mot « vacances » n’a plus le même sens pour moi. Le mot « voyage » non plus. Suis-je partie 18 jours en vacances, en voyage? Les deux et ni l’un ni l’autre finalement.

À regarder mon parcours, je crois bien que les deux mots ont toujours été jumeaux dans mon cas. Les deux ont toujours signifié et signifient encore partir, m’éloigner, décrocher, oublier le travail autant que la maison ou les gens qui m’entourent, allonger la saison d'été. Ce fut pendant longtemps fermer la télévision et fermer l’ordinateur aussi quand j’ai commencé à en avoir un pour mon travail. C’était forcément laisser la maison, le ménage, les travaux domestiques, la tonte du gazon ou le ramassage des aiguilles de pin. Yé!

J’envoyais une ou deux cartes postales, je n’achetais pas de journaux. Si la terre continuait de tourner, mes proches pouvaient mourir que je ne l’aurais pas su, non joignable que j’étais.

Et vint le cellulaire, et vinrent les ordinateurs portables et vinrent les minis téléviseurs, couleurs s’il vous plaît. J’eus le malheur de les croire indispensables, ils ont remplacé les jeux de cartes et parfois même le feu de camp.

Maintenant, je ne cherche pas à savoir s’il y a une piscine, une piste cyclable, un « pit-à-feu » dans les campings fréquentés. Je demande s’ils ont le câble, l’accès Internet et le 30 ampères et même le 50 ampères pour brancher ordinateur-cellulaire-téléviseur-micro-ondes-cafetière-chargeur-de-piles et climatiseur.

Je garde le contact certes, je me fais croire que c’est important et même intéressant. Je regarde les courriels dès que possible pis, je leur réponds. Il m’arrive d’envoyer un travail à un imprimeur, de régler un problème avec un client. Je jette un coup d’œil aux blogues et aux forums que je suis habituellement. Bref, c’est à peine si je me sens ailleurs, à peine si je me sens en vacances.

Et quand bien même mon cœur serait comblé de joie à la lecture d’un compte-rendu – favorable – de mon futur éditeur, ce qui fut le cas un matin, tellement plus heureuse je suis en levant les yeux, en apercevant le pélican brun voler au-dessus de la mer et en décidant d’aller le voir de plus près, sur la plage, pieds nus, cheveux au vent, jumelles en bandoulière, la peau chauffée par le soleil.

Et heureuse qu'à Jekyll Island, ces oiseaux du sud et le feu de camp et la longue randonnée en vélo m’aient fait oublier de publier ce billet écrit dehors, un 16 novembre, à 70 Farenheit.

(photo d'un pélican à Jekyll Island, Georgie, Claude Lamarche)

dimanche 21 novembre 2010

L'amant tant attendu

Il est tellement infidèle que je refuse de tant l’aimer. De m’y attacher au point d’en devenir dépendante. Il n’est ni mon maître ni mon dieu, seulement mon amant attendu. C’est déjà beaucoup lui accorder d’importance.

Je refuse d’être triste quand il s’absente, pourtant je le suis souvent, de n’être sourire qu’en sa présence. Je me fais même croire que j’y suis indifférente, que je ne l’aime pas. Pourtant, quand il arrive au petit matin, après quelques jours d’absence, je l’accueille avec plaisir, je me blottis contre lui, je lui présente tout mon corps.

Il m’enveloppe, il me séduit, je me laisse aller. J’accumule des réserves pour les jours où il repartira. Parce qu’il repart. Trop souvent. Je voudrais ne pas lui en vouloir, mais je lui en veux. Je voudrais ne pas tant l’attendre. Certains jours, même présent, il est distant, il me regarde à peine. Je m’en veux de succomber au moindre de ses retours. J’essaie d’être froide et calculatrice, de compter ce qu’il me doit, de lui reprocher ses déficits.

Parfois, n’en pouvant plus de l’attendre, je vais le rejoindre, là où il est, comme on rejoint un homme marié, je m’abaisse à toutes les demandes : de revenir, de rester plus longtemps.

Parfois, au bord d’une plage, il réussit encore à m’émouvoir, à me faire pleurer tellement je l’aime.

Et quand il repart vers d’autres cieux, je me promets de ne plus tant l’aimer.

Le soleil, mon amant attendu.

(source photo: Claude Lamarche)

mardi 9 novembre 2010

Du pays où il ne neige pas

Je suis du temps d’être qui je suis
Je suis du pays d’ici
Je n’ai plus à chercher qui je veux devenir
Rien ne me sert de regretter
D’envier
Ou de crier
Je ne suis pas encore au pays des disparues
Ni au temps des arrêts
Mais je ne suis plus au temps de courir pour écrire ou être lue
J’écoute la mer
Je frissonne dans le vent du pays où il ne neige pas
Je marche sans raison
Avec pour seule vue, les vagues et l’horizon
J’avance dans le pays d’ici
Je suis dans le temps de qui je suis

dimanche 26 septembre 2010

Méandres plutôt que ligne droite

Je suis certaine que personne n’est comme moi, de cette mixture née de toutes sortes de composantes d’années, d’époques, de lieux, de couleurs, de formes, d’épreuves, de joies, de mots, de lectures.

Je suis persuadée que tout le monde est comme moi : une courbe zigzagante encombrée de courants et de tourbillons dévastateurs, de chutes et de cascades, d’eaux cristallines autant que brouillées. Comme moi imparfaite qui avance et recule et qui tourne en rond, tout sauf une belle ligne droite dans sa carrière, ses publications et sa vie.

Je suis la somme de toutes mes contradictions, je suis chaque jour différente, meilleure et pire que la veille ou que le lendemain. Et à trente ans, ai-je vraiment écrit des mots différents de ceux d’aujourd’hui, au double de cet âge?

Si long le chemin quand il est parsemé de côtes et de retours, quand il est construit d’arrêts à chaque porte de l’autre.

Si court le chemin quand on regarde la route parcourue et le temps qu’on y a mis pour avancer d’à peine quelques pas.

Et tant pis si ce texte n’est pas très langage Internet, ou qui dévie des habituels sujets proposés sur ce blogue, à savoir l’écriture de l’une ou la peinture de l’autre. Disons que cette capsule de réflexion me fut inspirée par mes lectures du moment : L’Étreinte des vents qui vogue allègrement dans la philosophie, sans personnages autres que le « je » et le « on », pas de dialogue, mes préférés et sans étiquette de roman ou de récit et aussi la lecture des Larmes de saint Laurent qui déroge lui aussi des règles établies pour mon plus grand bonheur.


Si quelqu’un veut du style web, qu’il lise Stéphanie Hétu.

(photo prise par l'auteure d'une rivière dans la région de Lac-Saint-Jean)

jeudi 23 septembre 2010

Lire et écrire, seulement

Certains jours, rien à dire. Certains autres, trop à dire. Le résultat est le même dans les deux cas : je ne dis rien, ou plutôt, je n’écris pas.

Il faut que je mette de l’ordre d’abord. Que j’expédie le domestique : le lavage de dix jours de voyage, la piscine à fermer, les cheveux à faire couper, les réponses à donner aux courriels aux messages laissés sur le répondeur. Allez au plus pressé. Et la vie me reprend bien assez vite : commencer à répondre au téléphone quand il sonne, c’est déjà se faire happer pour de futures réunions. Et aider l’artiste de nos pinceaux à préparer les deux prochaines expositions dont une où elle est l’artiste invitée, petit discours à pondre : écouter ses idées, noter quelques mots clés, rédiger dans ses mots à elle.

Hier, soir de bibliothèque. Ai reçu sept livres d’un seul coup alors que je n’en avais pas eu un seul depuis avril. Et il y a Les Larmes de saint Laurent, acheté à Chicoutimi que je n’ai pas terminé et à propos duquel j’aurais beaucoup à dire. J’ai tout juste lu les deux premières pages de L’étreinte des vents d’Hélène Dorion que déjà je me suis dit : « j’écris donc plate et ordinaire, comme j’aimerais écrire même mes billets, dans un style recherché».

Aussitôt, j’ai eu envie de retourner en voyage, au bord de la mer et lire, lire, lire, écrire bien sûr parce que dans mon cas l’un ne va pas sans l’autre. Et au diable tout le reste qui prend tant de temps et ne me nourrit pas, ne m’amuse pas et m’intéresse de moins en moins.

Mais je ne le ferai pas.
Parce que, paraît-il, la vie, ce n'est pas que ça.

(photo de l'auteure au bord de la mer)