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jeudi 11 janvier 2018

La fois où j'ai passé les Fêtes dans le sud (5)

Rainbow Springs, 27-28 novembre

Heureusement Pierrôt-Sylvie m’avait averti : le camping n’est pas au même endroit que le parc. Le GPS indique l’entrée du parc, mais il faut encore parcourir sept milles pour trouver le camping.

Enfin un State park digne de ce nom : de l’espace, de l’intimité, du neuf, du rénové, pas de vieux bois pourri, pas de vieilles roulottes délabrées, peu ou pas de moustiques. Pas de wi-fi, pas de câble… et alors! Pas besoin, un couple de cardinaux nous accueille. Par contre, les prix commencent à ressembler au tarif des campings privés : 95,84 $ pour deux nuitées (dont 8,40 $ pour avoir réservé par Internet, mais comment faire autrement, je n’aime pas beaucoup rouler des kilomètres pour me buter à un camping qui affiche complet et devoir, à 16-17 heures, en chercher un autre)

Je voyage. Voir ailleurs, voir autrement.
En lisant aussi, je voyage. Mais comment me concentrer sur la lecture de La Captive de Margaret Atwood alors que je n’ai en tête que les ibis, les pélicans aperçus dans la journée. Comment être ailleurs quand tout est nouveau dans l’ici où je m’installe pour un jour ou deux? Comment m’intéresser aux « rendez-vous d’amour secrets aux pauvres bonheurs perdus » (Dora Bruder de Patrick Modiano) de personnages réels ou de fiction quand, sous les yeux, dans mes oreilles et sur ma peau, émergent de riches bonheurs retrouvés et des rendez-vous d’amour avec le soleil chaud et l’oiseau bavard? Comment écouter la voix intime du moi lectrice alors que le moi voyageur n’a de repos qu’une fois la tête posée sur l’oreiller et qu’il s’assoupit, le crayon à la main?

Je lève les yeux : des feuillus comme si j’étais chez moi, sur ma galerie arrière. Souhait réalisé : être là dans cet instant parfait où je ne vois que le vert des feuilles, le bleu du ciel. Être dans l’instant présent. Dommage qu’il faille pour ces instants divins rouler plus de 1500 kilomètres, affronter conducteurs parfois fous et traverser villes bruyantes et campagnes isolées, mais je ne regrette rien.

Je peux le faire, encore une fois. Je l’ai fait. J’y suis.


Des deux côtés de la rivière Rainbow

Il suffirait d’une passerelle pour visiter le parc lui-même, mais voilà, il faut reprendre le véhicule et revenir à l’entrée du parc.

Les sentiers asphaltés peuvent accueillir les personnes à mobilité réduite, Louise peut donc s’y promener en quadriporteur que les rangers appellent un scooter. Toutes nos félicitations aux responsables de l’aménagement et au premier propriétaire de ce grand parc, ils ont réussi d’excellents travaux paysagers. Même artificiellement créées, les chutes sont jolies et joyeuses, la « piscine » a été formée au bout de la rivière, grande et invitante. Pas de plage, quelques marches pour y descendre.

Comme Rachel Leclerc dans son poème L’ourse,
je m’avance jusqu’à la rivière.
Je m’assieds sur le banc et j’attends.
L’autre côté de la rivière, souvent plus beau. Curieuse du plus loin.
« De l’autre côté de mon regard » une maison, un terrain, une femme assisse, elle aussi. À rêvasser, comme moi, peut-être.
Une fin d’après-midi tranquille, des mots d’amour qui viennent
Pour l’eau, le ciel, les odeurs, le silence. « À côté de la beauté remuante ».
En voyage le silence et la noirceur se font rares.

Je les compte, je les conte.

Rainbow Springs state park, côté camping

Rainbow Springs state park, côté parc

mercredi 10 janvier 2018

La fois où j'ai passé les Fêtes dans le sud (4)

Cedar Key du jeudi 23 novembre au lundi matin 27 novembre

Cliquez sur la carte pour l'agrandir.
L'heure n'est qu'un indicatif, mais le millage est généralement bon.
Pas de place au Manatee springs state park. Plan B : C’est l’ami Pierrôt qui en a déjà parlé sur son blogue (n’hésitez pas à le lire, il a un humour à vous décrocher un large sourire >>>) : un petit camping près de Cedar Key. Une belle surprise. Un avant-goût, en miniature, en plus rustique des Keys que nous avons l’intention d’aller visiter pendant notre séjour.

Appréhension de congestion sur les routes parce que le jeudi 23 novembre, c’était la Thanksgiving et, comme toujours, les États-Uniens ont l’art de la démesure.
Appréhension pour la pluie : on en annonce beaucoup et toute la journée.
Appréhension une fois sur la route 24 qui semble interminable, sans village, sans station-service, sans maisons.
Appréhension pour le camping que je ne connaissais pas et qui ne payait pas de mine sur le site Internet. Et si j’arrive après 16 heures… et si tout est fermé parce que c’est la Thanksgiving

Et si…
Finalement pas d'arrêt au "Visitor Center" pour le traditionnel jus d'orange: c'est jour férié, tout est fermé.
Finalement, on a contourné Jacksonville sous la pluie battante : aucun problème.
Finalement, on a traversé Gainesville en plein centre-ville : pas un chat. C’est une ville universitaire, tout le monde est en congé.
Finalement, on arrive au camping Angler’s Rv campground, la pluie est terminée. Paul n’est pas là, mais Jim et Robin nous ont accueillis comme de vieux amis et nous ont dit de nous installer à l’emplacement 21. Le lendemain, il sera bien temps de régler nos comptes : 181,94 $ pour quatre nuitées. C’eut été moitié prix si j’avais été membre de Passport America. J’aurais même pu le devenir sur place, mais je n’ai pas réagi assez vite. Tout de même moins cher que le camping situé directement à Cedar Key : 62 $ la nuit.


D’abord Manatee springs

À trente minutes du camping, par des petites routes pas très larges et sans réel accotement, le Manatee springs state park. On y a vu trois chevreuils, trois lamantins, un pic, un ibis, un cormoran et des tonnes d’urubus. Aussi, des enfants en vacances, des rangers loquaces qui nous présentent longuement la flore et courtement l’histoire du parc. On a pu jaser avec une Seminole et son conjoint un Mowhak de Malone dont les grands-parents portaient les patronymes de Boyer et de Dupuis.
À noter que ce sont des sources, ce qui ne signifie pas du tout qu’elles soient chaudes, donc quelques braves enfants s’y baignent, mais les adultes préfèrent pagayer sur la rivière.

Dire « Hi » à tout le monde. Comme tout le monde.
Être impressionnée par la quantité phénoménale des cannettes de boisson gazeuse.
Remarquer que le recyclage commence enfin à être encouragé.
Marcher, se laisser aller, chercher l’aigrette blanche.
Essayer d’améliorer son écoute de la langue de Shakespeare. Se décourager de ne guère s’améliorer d’une année à l’autre.
Avoir hâte de lire. Avoir hâte d’écrire. Rouler.
Écouter Jim chanter autour d’un feu en s'accompagnant à la guitare.
Commencer à se gratter parce que les moustiques invisibles, les no-seums, sont légion au camping. Ce qui signifie tout de même que le temps des manches longues et des pantalons est peut-être terminé pour nous.


Puis Cedar Key

C’est dimanche. C’est foule au village et à la marina.
Les restaurants, les cafés, les terrasses (si on peut appeler terrasse quelques tables de pique-nique peintes en roses installées au bord d’une marina) ne désemplissent pas. Encore beaucoup de friture, mais mon wrap aux crevettes (8,99 $ US) était un délice.
Des bâtiments colorés, des rues qu’on peut parcourir en voiturette électrique. Une atmosphère délicieusement surannée, un avant-goût des Keys, j’en suis certaine.
Même au parc, difficile à trouver parmi les rues sinueuses, peu d’oiseaux, un pêcheur qui lance son filet.
Plaisir d'une autre belle journée: à travers les arbres, le ciel rosé du soir.


Puis dimanche, repos. 

Lire un peu. Enfin.
Douze jours que nous sommes parties et toujours cette impression de jouer à cache-cache avec la saison. Comme si on avait fait une fugue de l’hiver, de la neige et du froid.

Patrick Modiano, dans son roman Dora Bruder, écrit au sujet de la fugue :
 « vous éprouvez quand même un bref sentiment d’éternité Vous n’avez pas seulement tranché les liens avec le monde, mais aussi avec le temps. […] Et il arrive qu’à la fin d’une matinée, le ciel soit d’un bleu léger et que rien ne pèse plus sur vous. »
Je suis une fugueuse, à la recherche des 20 degrés qui ne durent pas assez longtemps chez nous.

Site Internet du camping, petite vidéo sur Cedar key >>>

Cedar Key

Le bureau d'accueil au Angler's RV Park et Cedar Key

Manatee springs, les lamantins et un Mohawk, conjoint d'une Seminole

mardi 9 janvier 2018

La fois où j'ai passé les Fêtes dans le sud (3)

Du lundi 20 novembre au mercredi 22 novembre, Jekyll Island, Georgie

Déjà une bonne dizaine de fois que nous nous promenons le long de la 17. Entre mer et histoire, entre art et ornithologie, alors, même s’il y aura toujours à voir et à découvrir, cette année notre objectif, ce sont quelques « springs » en Floride et un mois de chaleur à Clewiston. Point besoin de nous attarder à Savannah ou Charleston ou Beaufort que nous avons déjà visités.

Tout de même, comme un pèlerinage, nous comptons nous arrêter à Jekyll Island. Fortes de nos expériences passées, nous appelons. Pas de place. Nous insistons, ne demandons qu'une nuit et électricité seulement.

De Myrtle beach à Jekyll Island, un choix s’impose pour la route. Petite recherche sur Google maps, parce que notre GPS n’en fait généralement qu’à sa tête: il est capable de changer de direction malgré mes commandes. Et comme on tente souvent de minimiser nos arrêts, on cherche à combiner l’arrêt diner avec des commissions à faire. Donc je repère un Walmart à Walterboro, situé sur la 95, il suffit de suivre la 17. Très bien. Sauf que c’est plutôt la 17 ALT! J’aurais dû en choisir un en Georgie. Pas vraiment un détour, mais trois heures de « zigonnages » dans la belle campagne. Avantage : on roule moins vite et il y a moins de véhicules que sur une autoroute.

Plaisir de couleurs différentes.
Nous avançons, nous descendons vers la chaleur.
Nous rencontrons le temps et la patience.
Nous tenons nos peurs par la main comme l'adulte rassure l'enfant.
Et libérons nos rêves.

Le soleil n’est pas encore couché quand nous arrivons dans la grande allée d’avant l’île, à 16 h 50.  Le bureau d'accueil est fermé mais l'hôte a notre nom. Finalement, nous pourrons rester trois nuitées, à 56,42$CAN la nuitée.
Si le camping est toujours aussi désuet, malgré l’aménagement d’une grande salle communautaire, il garde son charme rustique. Ce que nous aimons sur cette île, c’est la piste cyclable, le quartier historique et oh! belle surprise, enfin construit, le petit quadrilatère de Beach village qui regroupe restaurants et boutiques.

Malgré les décorations de Noël, on ne sent pas à un mois des fêtes.
Pas quand on voit des palmiers. Pas quand on est en short et sandales.
Pas quand on a une casquette et non une tuque.
Pas quand on a troqué la pomme contre l’orange.
Pas quand on voit le bleu et non le blanc.
Noël, c'est au nord, c'est bien connu.

Quelques gouttes de pluie, on en profite pour planifier les prochaines semaines. Thanksgiving bientôt, décembre ensuite. Entre rêve et réalité, entre le camping en tente dans les années 1980, et celles de caravaning du 21e siècle, il y a les réservations, il y a les ventes explosives de véhicules récréatifs, il y a les besoins qui évoluent. Nous avons connu le rustique, la nature, le silence, la noirceur. Le « boondocking », coucher derrière une église, au bout d’une route, face à la mer. Nous avons pratiqué le vélo de montagne, l’escalade, le canot.

Nos genoux ont vieilli, nos os ont froid, notre vessie nous réveille la nuit. Ils réclament le confort et l’électricité. Mais refusent les contraintes d’un horaire fixe régi par les réservations.

Nous avions pensé Manatee springs et Rainbow springs à l’aller et Wekewa spings et Salt springs au retour. Entre les deux un mois (demeurer un mois à un seul camping coûte parfois moins cher que trois semaines et résout le problème d’avoir à chercher, espérer, téléphoner, écrire, être déçu, être frustré) à Clewiston où nous avons déjà séjourné un mois en 2014.

Tout le monde, les Américains les premiers, nous disent de nous méfier de l’achalandage les fins de semaine et pendant les jours fériés. Dont la Thanksgiving. Je cherche. J’oublie les state parks réservés des mois à l’avance et je trouve un petit camping privé à Cedar Key. Un certain Paul m’assure qu’il y a « plenty place ». Je confirme que j’arriverai le jeudi 23 et y demeurerai jusqu’au lundi matin. Problème de fête et fin de semaine résolu.

Je peux alors jouir de Jekyll Island. Du refuge d’oiseaux qui accueille en abondance des cardinaux. Et faire le tour de l’île à vélo, apercevoir des chevreuils près du terrain de golf, espérer des pélicans à la marina, admirer les décorations des Fêtes, visiter la galerie d’art des artistes locaux.

Faire plaisir à mon huitième de sang irlandais en allant prendre une bière (non, pas une Guiness, je n’ai plus l’audace de mes vingt ans) et un « fish and chips » au pub du Beach village.
Les arches d'arbres couverts de mousse espagnole, maison du quartier historique
et un cardinal, oiseau choyé au camping de Jekyll Island.
Un pub, une terrasse au Beach Village et la piste cyclable de Jekyll Island.

La fois où j'ai passé les Fêtes dans le sud (2)

Le jeudi 16 novembre, le soleil nous accompagne sur les routes 81, 66, 17, 95.
Coucher au Walmart de Roanoke Rapids, près de la I-95.
Le lendemain sortie au FlyingJ de Latta-Dillion 38-501-544.
J’ai tant aimé les cafés des Flying J-Pilot. Moins maintenant, je les trouve trop gras. Et le lait 2%, ils ne connaissent pas. Et les petits formats, ils ne connaissent pas.

Arrivée au Pirateland de Myrtle Beach.  140,77$CAN pour trois nuitées.
140$ pour trois nuitées. Entre 17 et 20 degrés C. Je passerai bien mon hiver à cette température. Marcher sur la plage, quand le sable est durci par les marées. Admirer les levers de soleil, rosacés. Être dehors du matin au soir. Lancer mes peines aux vagues moins courroucées que moi. Attendre que la joie revienne avec le reflux. Elle revient toujours.



Ils sont là.
Comme chaque fois.
Peu importe le mois.
Moins nombreux qu’au Huntington state park, mais tout de même.
Ils se sont approchés, apprivoisés, croyant sans doute que j’allais leur jeter quelque nourriture. Comme un pêcheur au lever de soleil.
J’ai interprété leur verve comme un salut.
Un « bonjour te revoilà ».
Je les ai vus picorer, les ai entendus se chamailler.
Mon cœur a bondi de contentement, comme s’il retrouvait de vieux copains.
Les voir, les entendre. Encore. Dix fois,vingt fois que j'y viens.
Pour me croire en été.
Ils sont là au bord de la vague, au bord de la chaleur.
Les ibis, les chevaliers, les aigrettes, les canards, les mouettes, les outardes.

lundi 8 janvier 2018

La fois où j’ai passé les Fêtes dans le sud (1)

Chacun a sa façon de raconter ses voyages. Au lieu d’écrire un billet par jour pendant le voyage, comme plusieurs blogueurs le font — et dont j’admire la persévérance —, ou, à mon retour seulement, faire un compte-rendu sur mon site (lien>>>), je choisis plutôt de publier photos et textes ici, sur ce blogue, sous le titre La fois où j’ai passé les Fêtes dans le sud. Ce qui me laisse la liberté d’intercaler d’autres textes sur d’autres sujets.

Alors voici.
Départ le mercredi 15 novembre. Destination : la Floride. Passer le temps des Fêtes dans le sud. Mais surtout revivre un peu de chaleur, ce qui nous a manqué cette année.
Les douanes se sont passées facilement, c’est-à-dire pas vraiment d’attente, trois autos devant nous.
Après que la douanière eut répété trois fois un mot que j’ai compris comme étant « clothes », après que j’ai ouvert la portière pour rapprocher ma bonne oreille, après qu’elle m’enjoignit de la fermer (la portière, pas moi!), elle perdit patience et s’est enfin décidée à me demander « what is your name ». Je compris immédiatement qu’elle avait prononcé Claude et non clothes. Elle n’insista plus, ne nous a même pas demandé quelle nourriture nous apportions. Have a good day et bye bye.

Un petit vingt minutes pour diner, un petit quinze pour prendre de l’essence au Flying J de New Milford à 2,69 $ US
Nous couchons dans un camping pour avoir l’électricité et faire fonctionner notre petite chaufferette. Je n’aime pas chauffer au propane pendant que je dors. Donc le Koa Jonestone, Lickdale, 40 $ US



Pour ce voyage, je voudrais dire ces feuilles ocrées qui s’accrochent aux arbres.
Dire la rivière dans la brume un matin.
Je choisis le sud et le vert. Encore un peu. Je ne me sens pas prête — l’est-on jamais? — pour le blanc, le froid, le poids de la neige.
Malgré ma norditude assumée, mon corps souffrant cherche le bleu du ciel et le jaune du soleil
Chaud mais pas trop.
Le soir, écouter le silence après le bruyant roulement des autos, des camions.
Fermer les yeux qui chauffent et picotent d’avoir fixé la route. Voir le silence des images.

Chaque jour, les apprécier, les aimer, les choisir : le corps, le chaud et l’eau. Le doux de la vie.

dimanche 7 janvier 2018

Au temps où il faisait plus 25!

Okeechobee Landings
Sept semaines plus tard, de retour de la Floride.
Plus de 500 photos à trier, traiter.
Plus de soixante pages de notes manuscrites à ordonner.
Cette fois, je voudrais plus qu’un compte-rendu, plus que des légendes de photos ou des bulletins météo, des chiffres de kilomètres avalés ou des anecdotes de voyage. Plus que des billets de blogue, mais aussi. Plus qu’un journal de voyage.
Un carnet peut-être. Des impressions, des pensées. Ce que j’ai vu, mais aussi ce que j’ai vécu.
Plus littéraire, si possible.
Alors encore un peu de temps, après que le corps ait compris qu’il fait moins 25 et non plus 25, après que la maison ait retrouvé son apparence normale, je reviendrai peu à peu, à mon rythme, dans le monde de l’écriture, de la lecture et de l’Internet.

À bientôt donc.

vendredi 21 juillet 2017

Le camping n'est plus ce qu'il était

Le camping en véhicule récréatif en juillet n'est plus ce qu'il était
Quelques campings visités ces dernières années: des emplacements larges, des petits, des cordés...
Je reviens d’une escapade de six jours : Lévis, La-Baie, Saint-Siméon. 

L’été, je voyage rarement. Depuis belle lurette que j’ai réalisé que le trop de monde sur la route, le trop de monde dans les campings, le trop de chaleur en juillet et août, ce n’est pas pour moi. Habituellement, je reste à la maison. Mais là, je voulais aller voir le spectacle La fabuleuse histoire d’un royaume au Saguenay et il ne commence qu’en juillet. Billets achetés pour le vendredi. Je me résigne également à réserver le camping pour au moins le vendredi après le spectacle. Première surprise : on ne peut pas réserver pour une seule nuitée, le vendredi. On ne tient pas à y passer le week-end. On nous promet tout de même de ne pas nous laisser tomber. On n’a qu’à se présenter le vendredi après le spectacle, on nous trouvera bien un emplacement sans service. 

J’en ai profité pour planifier un arrêt à Lévis pour un petit changement sur mon véhicule récréatif. Rendez-vous pris le jeudi à 8 heures du matin. Où coucher la veille pour arriver si tôt à l’entreprise, quand on sait qu’il y a 5,000 employés qui travaillent chez Desjardins et donc envahiront la route très tôt? On nous accorde la permission de coucher sur le terrain adjacent au garage. On nous assure que nous ne serons pas dérangées. Ce fut le cas, mais tout de même, je ne suis jamais à l’aise d’être le seul véhicule récréatif dans un grand stationnement vide.

Pour les autres nuitées, on verrait sur place.

Ce ne fut pas l’enfer. Ce ne fut pas le désastre. Ce ne fut ni le déluge ni la canicule. 
Je ne trouve pas le mot exact pour définir l’émotion qui persiste au retour de ces six jours.
Pas de la colère, plutôt comme un fond de tristesse, une déception. 
Pour faire du camping en juillet, il faut faire preuve de souplesse, d’adaptabilité, sinon, c’est certain, ce ne sera que contrariétés.

À Lévis, tout s’est bien déroulé, nous avons facilement traversé Québec le lendemain. 

À Saint-Ambroise, au Géant du motorisé où on peut rester dix jours gratuitement, malgré que deux groupes aient envahi les emplacements, des préposés nous ont trouvé une place chez les V.I.P.

À La-Baie, nous avons eu l’heureuse idée de nous présenter au camping tôt dans l’après-midi. Il n’y avait plus d’emplacements disponibles, même dans la section sans service, mais comme nous leur avons rappelé qu’ils nous avaient promis de ne pas nous laisser tomber, ils nous en ont trouvé un, très bien situé d’ailleurs. Nous avons pu assister au spectacle — de toute beauté, grandiose — en toute quiétude, sachant qu’au retour, nous pouvions nous installer en toute sécurité. 

À Saint-Siméon, même si nous personne n’a répondu à notre courriel envoyé ni répondu au téléphone le matin de notre arrivée, même si personne n’a répondu à l’appel de la préposée du kiosque d’information touristique de L’Anse-Saint-Jean, une fois sur place, l’employé nous a indiqué le numéro 55. On grimpe sur le terrain du haut : deux tentes, deux autos sont installées au numéro 55. Et personne sur place. Le 56 est libre, mais notre 22 pieds n’y entre sûrement pas. Retour à l’accueil : « installez-vous à côté du 41 et branchez-vous sur le poteau du 41. » Nous nous faufilons entre une tente et un gros motorisé et, nous entamons des discussions avec les campeurs pour partager table, eau, électricité.

Jeune, au temps de la tente et des vacances en été, je privilégiais la vie un peu tranquille sur le bord des lacs ou bien blottie au fond d'un terrain vaguement défini, entouré d'arbres. C’était l’observation des oiseaux, des sturnelles ou des cormorans, des pics ou des hérons. Le canoë, le kayak, le vélo, la marche, la baignade. Le feu de camp le soir. 
Je me laissais charmer par le bruit de la cascade et par l’effort du saumon qui ne se méfie pas de la mouche artificielle.
Je profitais des odeurs de varech ou celles des conifères. 
Je m’endormais devant le ciel étoilé ou je me réveillais devant la beauté du brouillard matinal qui se lève au-dessus des rivières.
Je dois admettre qu'il y avait quand même des abus: des jeunes qui s'étaient promis de vider au moins deux caisses de 24 ou qui n'appréciaient le camping qu'avec une grosse radio portative qui jouait entre trois heures l'après-midi et parfois jusqu'à trois heures du matin. Mais, nous n'étions pas si tassés, nous n'étions pas obligés de réserver ni de nous contenter des emplacements restants.

Mais, cette année, et de plus en plus souvent, surtout si c’est l’été, si c’est juillet, la nature est remplacée par les humains. Les employés sont gentils, en général patients. Les campeurs généreux, joyeux. Mais ils sont nombreux à vouloir les mêmes endroits : les gratuits ou les bords du fleuve ou les grands emplacements. Ou des vacanciers qui n’ont qu’une envie : parler, raconter leurs voyages, s’esclaffer sur vos aventures. Ou les leurs. Des souvenirs à chérir et égrener. 
C’est l’entraide aussi : pour reculer, pour dépanner, pour partager. Et j'apprécie. 

Rarement le silence.
Pour le silence, soit il faut revenir à la maison, soit voyager en juin ou en septembre. 

Trop de monde partout. Trop de difficulté à trouver un emplacement. Surtout les fins de semaine. Ou trouver des campings qui ne ressemblent pas à des stationnements. 

Ce qui confirme encore une fois qu’on ne veut pas voyager en été. 
Moi qui ne tiens pas particulièrement à parler avec tant de gens plus de cinq minutes, moi qui n’aime pas empiéter sur le terrain du voisin pas plus que je n’aime voir les voisins — enfants, adultes ou animaux — passer sur le mien et même s’y planter pour une petite jasette (un peu comme dans les salons du livre ou les expositions quand les visiteurs se plantent devant votre kiosque et commencent à discuter de tout et de rien), quelle patience il me faut parfois. Quelle adaptabilité je dois développer.
Pourtant sur le coup, ça m’a paru acceptable. Rien de réellement négatif. L’impatience n’a pas gagné. Juste la bonne humeur qui s’est effritée à mesure que la température montait.

Il me semble que c’était plus facile dans les années » 80. Au temps des tentes ou du début des tentes-roulottes. Moins de véhicules récréatifs qui réclament l’eau et l’électricité, le wi-fi et l’absence d’arbre pour installer leur coupole. Et des prix raisonnables. Et facilement accessibles aux 35 pieds. Et avec vue imprenable. 

Serais-je blasée? Ou nostalgique? Ou sauvage? Un peu de tout.

dimanche 25 juin 2017

Crustacés, mer et romans

Lectures de Claude Lamarche
Après la mer et le homard du Maine, j’ai longé les rives qui mènent au Nouveau-Brunswick. 

Dans mon site de voyages et d’escapades (lien à la fin de ce billet), que je suis en train de modifier pour le rendre plus au goût du jour, ce qui peut prendre un peu de temps étant donné les quelque 80 pages à reprendre, je donne des informations pratiques, je raconte ce qui peut intéresser des voyageurs, des caravaniers. Ici, dans un blogue qui ne se limite pas aux voyages, je note plutôt des impressions, j’ajoute d’autres détails. Comme si je m’adressais à un lectorat plus large. À qui veut bien lire en fait.

Donc, ces douze jours au bord du fleuve, des rivières et des baies, ça ressemblait plutôt à des vacances. Mais pas de celles qu’on prend quand on travaille toute l’année. Plutôt comme celles qu’on prend quand on a le temps, mais sans vouloir aller loin, aller vite. Découvrir un peu de nouveau, oui, mais aussi retrouver nos endroits préférés. Comme si on allait prendre des nouvelles de la parenté. Ne sachant pas trop quand on les reverrait la prochaine fois, non parce qu’eux disparaissent, mais parce que nous, nous n’avons plus les mêmes envies. De moins en moins envie d’aller ailleurs. On est bien chez nous. Par contre, disons qu’en juin, cette année surtout, avec toutes les mouches noires qui, gourmandes et voraces, nous assaillaient, le petit vent du large nous a fait le plus grand bien. 

Et puis en juin, malgré que certaines activités ne sont pas offertes, comme le Pays de la Sagouine, il demeure plus agréable de voyager qu’en juillet ou août : moins de monde sur les routes, plus de places dans les campings, et surtout moins chaud. À un ressenti de 30 degrés et plus, je préfère ma piscine. Il a fait relativement beau, seuls les deux derniers jours, les nuages crachaient leur pluie forte pendant dix minutes et s’en allaient ensuite déverser leur colère dans la région voisine.

J’ai pu manger du poisson (comprendre frais) et des fruits de mer à mon goût. J’ai lu aussi. J’ai terminé Celle qui fuit et celle qui reste, le tome 3 de L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Malgré mon peu d’intérêt pour les batailles ouvrières de l’Italie des années soixante, j’ai beaucoup aimé suivre l’évolution des deux amies, différentes et semblables à la fois, qui s’aiment et s’haïssent, qui s’évitent tout en pensant toujours à l’autre. 

J’ai beaucoup souri et même un peu pleuré en lisant Demain, j’arrête, de Legardinier. L’auteur est un homme, mais il a très bien réussi à dépeindre toutes les petites pensées d’une femme amoureuse. Et ce n’est pas son seul talent. 

Et une autre histoire de couple, Le mec de la tombe d’à côté. L’auteure Katarina Mazetti a utilisé une technique que j’admire : donner la voix à chacun des personnages pour le même événement. Un chapitre elle, un chapitre, lui. Contrairement au livre précédent, le couple ne résistera pas à leurs différences.

Le retour fut d’autant plus facile que les nuages noirs ont mis leur menace à exécution. Finalement, après le blanc des vagues, le brun des plages sablonneuses ou rocailleuses, le rouge des crustacés succulents, je reviens aux verts de chez nous. Pour tout l’été.

Pour l’album photo au complet, voir le site de voyages >>>

jeudi 8 juin 2017

Quelques jours dans le Maine

J’étais partie voir la mer. Je l’ai vue à Kennebunkport, à York, à Ongunquit.
J’ai senti les embruns.
J’ai entendu les grives et les goélands.
Je me suis laissée bercer par le flux et le reflux de la marée.
J’ai vu la mer calme sous un ciel bleu et, un peu mauvaise, dans la brume.
J’ai mangé du homard et de la sole. Des frites et des fritures. 
J’ai bu du chai thé latte, du café et du vin.
J’ai lu au soleil et près d’un feu. 
Je me suis réveillée sous des feuilles d’un vert printanier fort joyeux.

Des matins tranquilles dans des campings presque déserts.
Des après-midis au bord des plages. Ma préférée, celle d’Ogunquit, surtout pour l’accès au stationnement, encore gratuit la semaine. 

J’ai écrit. Un peu seulement, trop occupée à observer la faune humaine.
J’ai roulé. J’ai badaudé. Parfois difficilement dans ces rues étroites et tortueuses faites pour les automobilistes et non les camions de 26 pieds ni même bien invitantes pour les vélos.

Un chevreuil a décidé de traverser la route au lieu d’attendre. Au lieu de virer de bord et retourner dans sa forêt, il a foncé sur mon camion. Suicidaire. Deux phares brisés. Le chevreuil est tombé. Il est mort. Et je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. Lui? Je ne sais pas.

Photos regroupées par thèmes. Vous pouvez cliquer sur chaque groupe pour le visualiser un peu plus gros.
Activités sur les plages et dans les vagues

Kennebunkport, Perkins Cove à Ogunquit. rhododendrons en fleurs, partout.

Le style Maine

La nuit au camping. Le jour en bordure de plage, quand le stationnement lest accessible.



mardi 18 octobre 2016

Walt Disney, il y a dix ans!

Il y a dix ans, quelques jours avant l’Halloween, donc fin octobre, j’étais à Walt Disney, une des premières grandes sorties de mon Pruneau, ce véhicule récréatif dont je n’aimais pas la couleur ni la forme, mais que j’ai adoré pour ce qu’il m’a permis de voir, de vivre. 

Ce matin, un caravanier me rappelait ce voyage et voulait voir mes photos. Oups, photos disparues sur mon site de voyage. Sans doute bien d’autres liens obsolètes (avant les noms de domaines, vous rappelez-vous les geocities.com, les 5 Mo gratuits de Sympatico?). À cette époque (dix ans en technologie équivalent bien à trente ans de vie), j’utilisais Picasa. Bien occupée à vivre un bel été, je n’ai pas vu passer l’avis disant que Picasa-album-web fermait en mai 2016. Archives paraît-il dans Google-photos. Sauf qu’entre-temps, toujours technologie oblige, mon courriel de xittel n’est plus fonctionnel et je m’embrouille dans mes comptes Google. Bref, plus de photos. Rien ne se perd, paraît-il, sur ce web universel, sauf que je ne retrouve rien. Heureusement, j’ai mis en pratique ce que je n’ai jamais cessé de dire à tout le monde : tes photos d’abord sauvegardées chez vous. Sur disque dur, CD, clé USB, qu’importe, mais en ta possession, pas dans les nuages. 

Fouille intensive, je finis par trouver. Pas le texte, pas les légendes, mais au moins les photos. 

Pendant le tri et le redimensionnement, je m’attarde à revivre ces beaux moments. Dix ans! physiquement, je n’ai pas trop changé. De lunettes, de couleur de cheveux, mais le reste, assez semblable. Comme je pense descendre dans le sud bientôt, peut-être pourrais-je y retourner, à ce Walt Disney enchanteur, qui représente les vacances, le plaisir, l’oubli, le laisser-aller? 

J’aimerais bien. 
Femme de devoir, je travaillerai plutôt mon manuscrit. Mais je me suis fait plaisir, le temps d’un après-midi venteux et pluvieux. Voici donc un album sans paroles d’une semaine en octobre 2006.

Lien vers le site de mes voyages>>>
Si vous voyez d'autres liens inactifs, n'hésitez pas à me les mentionner.

vendredi 26 août 2016

Après le Bella Desgagnés encore la mer

Après une semaine qui nous a paru le double tellement nos sens (note de 200% pour la vue, et 200% pour le goûter) ont été flattés, nous n'avions aucune intention de rentrer dans le train-train quotidien. À défaut d'avoir encore un service de trois repas gastronomiques par jour, nous avons goûté à la mer en faisant un tour rapide de la Gaspésie, au pays de l'épilobe aux teintes rosacées. Ce n'était ni la première ni la dernière fois. Se lasse-t-on de la mer, des vagues parfois paresseuses, parfois furieuses, de l'odeur du varech, de la brume matinale, des oiseaux et des mammifères marins? Pas moi qui vis entre forêt et champs.

jeudi 25 août 2016

Croisière sur le Bella Desgagnés

Du lundi soir 8 août au lundi matin 15 août, j’étais sur le navire ravitailleur Bella Desgagnés

Voyager, c’est découvrir et admirer de nouveaux paysages.
C’est entendre des accents tantôt chantants, tantôt rudes comme les galets.
C'est rire avec les autres voyageurs.
C’est écouter les histoires et les plaintes des gens de la place. Essayer de comprendre leur parcours, leurs espoirs, leurs revendications.
C’est comparer avec nos propres opinions, et finalement les trouver parfois semblables, ces opinions sur la politique municipale, provinciale ou fédérale.
C’est dormir au son des vagues, mais aussi au bruit des moteurs.
C’est se gâter, se reposer.

Et rêver. Mais cette fois, je n'ai pas eu le temps ni le loisir de rêver. J’aurais voulu que la poésie des lieux m’inspire des mots jolis. Des mots de mer, d’îles, de tourbières et de vents.
Ne vinrent que ceux du pratique, du réel, de la conversation sociale. Pourtant, des mots affluèrent, des nouveaux ou rarement employés dans mon Outaouais agricole, comme chicoutai, crâbe, timonerie.

Pendant le voyage, j’ai écouté, vu, ressenti. Je fus émerveillée de tout parce que tout était nouveau.
C’est au retour quand je viens pour commenter, pour écrire les légendes des photos que je m’aperçois que je n’ai pas tout retenu. Que je ne sais pas tout. Que je ne sais rien. Que je ne peux pas parler à la fois de l’histoire, de la culture, de la langue, de la géologie, des pêches.

Donc, ci-après un album photo qui ne dit que le survol de cette croisière sur un bateau qui ravitaille la Basse Côte-Nord et Anticosti. Des impressions. Que le beau. D’ailleurs nous avons eu beau temps. Un petit dix minutes de pluie à Blanc-Sablon. Qu’une petite nuit de roulis, presque un bercement. Pas de mal de mer ni de vagues fracassantes.
Et pas de photos des repas alors que ce fut une des principales attractions du voyage. Un régal offert à des yeux ébaubis, une fête visuelle et gustative trois fois par jour.
Et pas de photos du personnel au sourire charmant, à l'accueil chaleureux, au travail professionnel.

C'est maintenant que l'imaginaire prend la relève et tout ne semble que rêve.

Pour en savoir plus, plusieurs sites donc ceux-ci:

Après la croisière, nous avons poursuivi notre voyage par un rapide tour de la Gaspésie, ce qui fera l'objet d'un prochain album.
Veuillez excuser la largeur de cet album, mieux adapté à mon site de voyages.



samedi 25 juin 2016

Du lac à la mer, presque une Ode au Saint-Laurent

Des lieux déjà visités, retrouvés, dont on ne se lasse pas.
Des nouveaux qui donnent l'impression de prolonger les jours et les rêves.
Dix jours de temps à soi.
Du lac Champlain, au fleuve Saint-Laurent, à la mer à Sainte-Flavie, cette bien-aimée que je nommerai sûrement dans mon prochain roman.
Et comme je ne suis pas poète, pour certaines légendes, j'ai emprunté les mots de Gatien Lapointe, de sa si belle Ode au Saint-Laurent.
Texte intégral de l'Ode au Saint-Laurent >>>


vendredi 24 juin 2016

« Rapaillage »

Comme à chaque retour de voyage, je veux tout. La même journée si possible.

Comme retrouver la parole écrite. Tout dire ce que j’ai tu, ce que j’ai gardé pour moi. Libérer les pensées retenues. J'ai beaucoup « rapaillé » ces dernières semaines. 

Je veux:
Trier les photos du voyage, les redimensionner, les ajuster, publier les meilleures. Raconter le fleuve, la mer, le lac, dire le contentement, l’émerveillement. Le plaisir. 

Envoyer un courriel à ses amies et à sa famille pour dire que je suis de retour.
Lire quelques blogues.

Laver les vêtements.
Ranger le matériel de voyage.
Tondre le gazon, arroser les plantes qui ont manqué d’eau.
Ramasser toutes les branches tombées, il a venté fort, personne n’a besoin de me le dire, ça se voit.

Dépouiller le courrier.
Acheter lait et bananes, aller chercher le panier hebdomadaire de légumes bio.


Vérifier si j’ai bien Les vaisseaux du cœur de Benoîte Groult, décédée pendant mon mini-voyage, répondre à Madame lit qui en a parlé sur son blogue. Oui, je l’ai, cadeau reçu en 1988, feuilleter les premières pages. Être désolée de ne se souvenir de rien sinon que j’avais aimé comme j’ai tout aimé de Benoîte Groult. Avoir hâte de relire. 

Commencer la lecture de l’Album Anne Hébert acheté à Trois-Rivières, raconter l’anecdote entourant l’achat. Essayer de comprendre pourquoi j’ai du mal avec l’écriture de cette auteure : en voyage, j’ai essayé de (re) lire Les fous de Bassan. Sans grande conviction. Déçue de mon moi intellectuel qui peine à la tâche.

Réagir au billet d’Audrey Whilhelmy où il est question de la relation entre lire et écrire.

Terminer la lecture du livre La langue rapaillée d’Anne-Marie Beaudoin-Bégin qui m’a fait réagir fortement. Rapailler mes idées pour en parler ultérieurement.

Constater que je ne réussis pas à lire, écrire et voyager en même temps. Bref, ai peu lu en voyage. Ai contemplé. Le lac Champlain à Burlington, la mer à Sainte-Flavie, le fleuve à Cap-de-la-Madeleine. 

Tout ça d’égale importance pour moi.

Calmer mon impulsivité. Prendre le temps. Une heure à la fois. Me discipliner. Ne pas sautiller comme la petite fille énervée qui retrouve ses amies après les vacances d’été. 

Vous dire d’abord bonjour comment allez-vous, et vous, comment se sont passés ces dix derniers jours?
Respirer.
Souhaiter une bonne fête nationale à tous et à toutes.

Lien vers le blogue Madame Lit>>>

vendredi 15 avril 2016

Cette année encore: Myrtle Beach et les environs

Cette année encore, nous avons opté pour Myrtle Beach afin de devancer un printemps qui s'est avéré tardif au Québec. Quoique finalement ayant quitté le 17 mars et de retour le 9 avril, pas tellement moins de neige entre l'aller et le retour!
Ci-après l'album photo de cette année, un peu trop large pour ce blogue et si vous désirez voir plus d'oiseaux ou plus de levers et couchers de soleil ou tous mes voyages, rendez-vous sur mon site, ce sera beaucoup mieux. C'est par là >>>

dimanche 10 avril 2016

Onze heures plus tard, chez nous

Le cerveau est une drôle de bibitte. L’être humain au complet, disons. Pas vraiment logique. À moins bien sûr, — c’est plus que certain —, que je ne saisisse pas toutes les nuances de son raisonnement ou de son comportement sûrement teintés, l’un comme l’autre, d’émotions dont le propre est d’être irrationnelles. À preuve, pourquoi être revenue ce 9 avril alors que partout sur la route du Maryland à la Pennsylvanie, c’était annoncé « Winter wheather, use caution »? Sachant qu’à la maison, il y avait eu de la neige les jours précédents et qu’il en resterait sûrement. Qu’il ferait dans les moins 10 la nuit et un timide 0 le jour?

Nous sommes deux. Une qui a toujours peur de prendre les mauvaises décisions, qui pitonne sur sa tablette à chaque wi-fi rencontré pour vérifier les conditions routières de la 1-81 empruntée, et l’autre qui fait confiance, qui se dit qu’elle s’arrêtera si elle juge qu’elle n’est plus capable d’affronter ce qui se présente. Mais les deux s’entendent pour rentrer à la maison, les vacances sont finies. Plus le goût d’être dans le sud. Quand c’est rendu tu remarques le prix (élevé) des campings, que celui des State parks n'est pas bien mieux, que tu trouves bien longues les deux heures de pluie, que tu te dis à quoi bon aller là, qu’il vente trop pour aller à Cap Hatteras que tu as déjà vu, aussi bien rentrer. Quand tu commences à penser à ce que tu feras une fois à la maison, que ta tête y est déjà, ton corps te le dit, ton cerveau te le dit : allez, monte. Tu ne raisonnes plus. Tu t’entêtes, tu avances.

Et oh! petite merveille du corps qui s’inquiète la nuit et se fait des scénarios, ce même corps, le jour, trouve la force, le courage, l’énergie d’agir. Et une fois le jour venu, les raisonnements, les peurs, les hésitations se transforment en adrénaline et ce cerveau qui a créé l’inquiétude se met en mode adaptation et il réussit à prendre les bonnes décisions. 

Samedi 9 avril, route I-81, Pennsylvanie
Le matin, à Hagerstown, Maryland, au lever du rideau, la trace de neige prévue à l’aube n’a pas eu lieu, la route est à peine mouillée. Tu pars. Une petite heure après, un long nuage de brouillard se profile à l’horizon, une petite neige dans les champs. Une route mouillée pour l’instant. La neige tombe, fine puis floconneuse. Tu actives les essuie-glaces. Tu ralentis, tu ne dépasses plus, mais tu avances. À l’intersection de la 81 et de la 78, d’un seul coup, la voie de gauche est enneigée, tu ralentis encore. Tu ralentis encore, de 90 à 70 à 50km/h. Tu ne dépasses pas. Ça monte vers Hazelton. Tu connais la route et les montagnes de la Pennsylvanie. Tu connais tes repères. Tu réfléchis rapidement, tu pourrais arrêter au camping de Lickdale, ouvert toute l’année. Et puis, tu vois un camion 18 roues. Tu les aimes parce qu’ils sont informés, ils ouvrent les routes, ils assèchent la route. En voilà un qui te dépasse, ça te rassure, tu le suis. Et puis un long segment de construction, une seule voie. À la queue leu leu, à 70 km à l’heure, tu roules pendant plusieurs kilomètres en suivant le camion. Ton cœur se calme, ta respiration redevient normale. Tu te sens en contrôle. Et pas toute seule. Après Hazelton, il neige toujours, mais la chaussée redevient double et libre de neige. 

Il faudra attendre l’état de New York pour qu’il cesse complètement de neiger, retrouver une chaussée sèche. Le thermomètre restera autour de 0 degrés jusqu’à la maison, six heures plus tard. Le passage de la douane n’est jamais assez rapide ou facile à notre goût, d’autant que notre anglais n’est pas fameux, mais finalement un petit quinze minutes d’attente, quatre ou cinq questions d’un douanier qui ne te regarde même pas et te voilà enfin à trois heures de chez vous. Tu y seras avant le coucher du soleil qui, heureusement, au printemps, se couche de plus en plus tard.
Après onze heures de route, chez nous.

Ce soir-là, l’inquiétude fera place à la fatigue, mais tu seras fière de toi, contente de ton véhicule récréatif qui ne t’aura causé aucun pépin et aura fait son travail de trois quarts de tonne comme un pro.

Cesseras-tu pour autant de t’inquiéter et de surveiller les conditions météorologiques lors de tes déplacements? Cesseras-tu de voyager aux États-Unis en mars-avril?

Cesseras-tu d’être qui tu es?
Réponses au prochain voyage.

samedi 30 janvier 2016

Moineau d'hiver au nord

Pour qui ne le sait pas, il fut un temps où j’ai envié plusieurs « snowbirds » qui partaient six mois dans le sud. Il fut même un temps, à peu près à la même époque, avant l’ère des blogues et des réseaux sociaux, où je me demandais si je ne pourrais pas prendre une année sabbatique et faire le tour de la France ou, comme deux professeurs que j’ai connus, quelques mois aux États-Unis et quelques mois en France. En véhicule récréatif, il va sans dire, ou au moins dans des campings, je n’ai jamais pensé voyager autrement après l’achat d'une petite caravane portée de sept pieds et demi en 1994.

Il y a toute une différence entre lire les récits des autres, leur envier leur voyage, examiner ses horaires, ses moyens financiers et plonger tête baissée dans la réalisation de ses rêves.

J’ai envisagé plusieurs possibilités comme tout vendre, mais avant de déménager ou même de partir six mois à l’aventure, je me suis permis de faire un essai, plusieurs essais. Voir combien de temps je pourrais… 

Début mai 2003, donc départ vers l’ouest avec intention de visiter le nord-ouest des États-Unis et de revenir par le Canada, sans date de retour. Ce qui fut fait. Je croyais réellement partir jusqu’en septembre au moins. Au parc Yellowstone, j’ai accusé les hauteurs de mes malaises physiques, mais je réalisais surtout que j’étais loin, à sept jours de tout ce que j'ai chez nous et que je n'ai pas ailleurs. Donc, j’avais un chez nous, je devais bien l’admettre. Après Calgary, l’artiste peintre avec qui je voyageais venait d’être acceptée dans une galerie. Nous n’avions plus qu’une hâte : rentrer chez nous. Total 44 jours. 
Nous savions des lors que nous ne partirions jamais 365 jours.

Mais c’était l’été, il restait à nous prouver combien de temps nous pourrions être des moineaux d’hiver. 

En 2008, début février, direction Georgie. Malgré les no-seums, nous avons adoré notre séjour au Blythe Island campground. Nous n’oublierons les sentiers, les marécages, l’accueil des préposés. Nous avons écourté notre séjour, tellement on avait hâte de parler à des francophones. Dès que j’en voyais arriver au poste d’accueil, je me ruais quasiment dessus pour leur souhaiter la bienvenue. Total : 58 jours

Nouvel essai en 2009 en variant un peu les campings, total 59 jours.

En 2014, nous avons carrément choisi un camping avec activités, avec Québécois, avec tout ce que nous aimons. Et pas avant mars. Nous avons tout aimé et pourtant.. total 57 jours.

Il n’a quand même pas fallu attendre dix ans avant de comprendre qu’on ne sera jamais des «snowbirds» et que nous ne partirons jamais plus de deux mois.

Nous sommes presque en février 2016, chaque matin, je jette un coup d’œil à deux ou trois forums et cinq ou six blogues de caravaniers, je suis heureuse de voir leurs photos, de lire leurs récits, mais ça ne me donne pas envie de partir parce que je n’ai plus besoin de faire d’essais ou de tenir une liste des pour et des contre. Je suis bien chez nous, je suis mieux chez nous que partout ailleurs, même s’il fait froid, même si ça me prend dix minutes à m'habiller pour sortir.

Être dehors, marcher dans des sentiers chez soi, sur son terrain, suivre les traces des lièvres, des dindons sauvages, espérer le cri d'une mésange. N'entendre que le vent dans les feuilles. Tout en étant à un kilomètre du village, de la civilisation, des services, ce qui rassure, je dois bien l'admettre.

Prunelle (notre véhicule récréatif) est là, ses fenêtres bien protégées contre les petits cailloux sournois, qui attend, comme nous, le printemps et le retour des moineaux d’été. Quoiqu’il n’est pas dit que nous ne devancerons pas un peu ce printemps en allant à sa rencontre… au mois de mars. Surtout si le temps continue d’être doux, merci El Niño, il sera peut-être aussi hâtif en Caroline du Sud, qui sait!

Et puis, fin février, il y aura le Salon du live de l'Outaouais: quelques nouvelles à ce propos dans une dizaine de jours. 

dimanche 13 septembre 2015

Un drôle de voyage

Cet album photo n’ira pas rejoindre ceux qui sont publiés sur mon site de voyages. Pour la bonne raison que cette fois, ce n’est pas un voyage complet et rien de nouveau, non plus. À peine une incursion dans la Baie georgienne et une douce escapade sur la route 132 vers le Bas-Saint-Laurent. 

Mais un plaisir renouvelé pour des décors aimés, des odeurs uniques, des réflexions sur notre façon de voyager. Nous sommes visiblement en transition, comme j’ai expliqué dans un billet précédent (là>>>). Vivre plutôt que découvrir. S'incruster plutôt que rouler. 

D’où un album photo ici, sur ce blogue. D’ailleurs, j’admire les blogueurs-voyageurs qui publient presque chaque jour texte et photo de leur voyage. Ils prennent du temps, souvent tard le soir ou tôt le matin pour trier, commenter et tenter de trouver une connexion assez forte pour publier leur billet quotidien. Personnellement, je préfère le faire calmement à mon retour à la maison.

Pour d'autres albums photos sur mes voyages, voir ce site>>>

mercredi 9 septembre 2015

Transition

Entre deux saisons. Entre terre et eaux. Terre de chez nous et eaux d’ailleurs : lac d’Ontario, rivière du Québec, et fleuve-mer.

Entre deux façons de voyager : de moins en moins découvrir du nouveau, de plus en plus retrouver le lieu, la magie, l’odeur du varech, le silence.

Entre deux naissances, le livre à écrire en gestation et le livre publié à donner en adoption. Une tournée vers soi, et l’autre offerte aux autres.

Dans La forêt contraire d’Hélène Frederick, je lis « dehors le silence grésille ». Une phrase sans virgule. Un roman sans cadratins ou guillemets qui indiqueraient visuellement les dialogues, les phrases prononcées à voix haute. J’admire les auteurs qui réussissent ce tour de force d’insérer l’oralité à même le texte. L’œil ne s’attarde ni ne s’accroche pas à la typographie. Mon cerveau fait-il un effort supplémentaire de concentration pour interpréter le texte? Non, c’est comme écouter une musique harmonieuse. Publié aux éditions Héliotrope que j’aime pour le format, pour son choix des contenus, pour son audace.

Pendant que je lis, assise face à la mer, le soleil décline, l'air se refroidit et les vagues tranquilles lèchent le rivage.

Il fut un temps, — deux siècles peut-être — où je fus marin, pêcheur ou capitaine pour aimer la mer autant. Ou femme, fille qui attendait sur la plage pour la marcher autant. Ou pélican ou goéland pour la contempler autant.

Il fut un temps où je l’ai abandonnée pour essayer de l’oublier.

Entre deux silences, en marchant sur la plage rocailleuse, les mots viennent. Si le tapage verbal de quelqu’un à mes côtés — ami ou étranger — réussit à m’atteindre, c’est terminé, les mots s’envolent tel un cormoran qui fuit. Je dois aussi être libre de mes propres préoccupations également. J’aurais fait une excellente cloîtrée qui n’a pas à se préoccuper du domestique, mais une piètre ermite qui doit tout de même équiper sa caverne.

Et si par bonheur, comme c’est le cas de La Forêt contraire, la lecture d’un livre éveille, suscite, titille ma zone créative qui ne demande qu’à s’exprimer, que de temps je lui laisse, que je liberté je lui accorde, que de paix elle me procure. 

C’en est un. Un de ces livres qui me donnent envie, presque à chaque chapitre, d’écrire à mon tour.

Seule petite déception : apprendre que son personnage de Lukas Bauer n’est pas un réel écrivain. J’aurais aimé, moi aussi, lire Les Liens. Même difficile à comprendre, la fin a au moins le mérite d'être dramatique. À défaut d’être émouvante.

Entre les chapitres du livre, écrire le mien, la suite des Têtes bouclées. Laisser venir les scènes. Entre les marées, entrevoir deux images. Soixante-deux ans à vivre à peu de distance d’elle, et quand je ferme les yeux, les deux images qui surgissent n’ont duré qu’une vingtaine de minutes tout au plus. Mais elles suffisent à m’émouvoir encore. À m’insuffler un souffle créateur : l’essentiel pour créer tout le reste. Parce que tout le reste n’a peut-être même pas existé. Après un voyage de quelques semaines, ma mère, si peu démonstrative, si peu extravertie, ouvre les yeux et m’ouvre ses bras. Désespérément. Inconditionnellement.

Au coucher de soleil, mon cœur s’est enfin calmé.

lundi 11 mai 2015

Petit tour dans les Carolines

Un aperçu de mon séjour à New Bern, Caroline du Nord et à Myrtle Beach (en fait seulement au camping, parce qu'après six-sept fois, on y va pour la plage, la mer, la piscine, le repos)

Pour visionner tout l'album photo, trop grand pour ce blogue, vaut mieux visiter mon site de voyage, c'est par là >>>