lundi 16 mars 2009

Mes ancêtres irlandais


Demain, fête des Irlandais. Jusqu'à l'âge de 55 ans, je dirais, les Irlandais, ça ne me disait presque rien, sinon que ma mère me disait que la mère de son père en était une et qu'elle devait bien se retourner dans sa tombe quand elle m'entendait parler anglais. Aujourd'hui c''est rendu que j'en ai les larmes aux yeux dès que je lis un texte sur eux ou que je vois un petit Leprechaun à la télévision.


Ma mère m'a souvent parlé de ses ancêtres Bridget Bushell et Denis Lynch, mais ce n'est que depuis cinq ans que je m'y intéresse vraiment. J'ai passé une année entière à faire des recherches sur eux, à chercher l'année de leur arrivée, le bateau sur lequel ils sont venus, à lire tout ce qui concernait la famine de 1847, la place que les Irlandais occupent à Montréal. Pendant deux ans ensuite, j'ai écrit un roman sur leur venue, leur traversée, leur passage à Grosse-île et leur vie à Saint-Henri, les enfants à l'usine dès l'âge de neuf ans, la descendance qu'ils ont laissée.

Depuis deux ans, j'attends qu'un éditeur se décide à le publier. Chaque année, à la mi-mars, j'espère et je suis déçue: je voyais déjà la publication un 17 mars, fête des Irlandais et juste à temps pour le salon du livre de l'Outaouais. Chaque année, j'ai le coeur serré. Ces ancêtres, devenus des personnages, par qui je confonds mon histoire avec l'histoire des Irlandais, me sont si familiers, si chers à mon coeur que, même si , dans le zigzag des générations, je ne porte pas leur patronyme, j'espère qu'il y a, en quelque part, un Lynch ou un Bushel qui est aussi fier que moi d'avoir un peu de sang irlandais.

Moi, en tout cas, je sais que si je n'ai pas un cheveu roux sur la tête (quoique je me suis fait teindre en commançant mes recherches et je me suis promis d'arrêter la teinture qu'une fois le roman publié), et que je parle très peu l'anglais, je sais que je viens d'eux et je sais quelles furent leurs difficultés à s'établir au Canada...

et je les aime. Pour toujours.

mercredi 11 mars 2009

Lire un crayon à la main

Je ne sais pas parler des livres des autres. Probablement pas non plus des miens. Je ne sais pas faire un résumé, rassembler mes idées. Je le sais parce que j'ai déjà essayé en écrivant pour un forum, très intéressant par ailleurs. Heureusement, avec Internet, on peut copier, en donnant la source. Ce que je n'ai pas le goût de faire non plus, perte de temps, tout le monde n'a qu'à écrire dans Google.

Et même écrire ce que j'en pense, j'ai peur, je n'ose pas, je ne veux pas critiquer, je ne veux pas en dire du mal et je ne veux pas non plus en dire du bien, tout à coup c'est trop? Je voudrais pourtant donner aux autres le goût de le lire -- ou pas, c'est selon. Probablement n'est-ce qu'un exercice? Une habitude. Un peu de réchauffement chaque jour, une phrase d'abord, puis un paragraphe, de la concentration. Prendre des notes en lisant? Non, je n'irais pas jusqu'au pensum. Pourtant, vous dirais-je ce qui fait souvent que j'aime un livre? Si j'ai un crayon à la main et qu'à chaque dix lignes de lecture, je vais écrire une ou deux phrases dans un cahier. Pour moi c'est preuve qu'il m'allume comme disent les jeunes. Il est vrai que mon esprit ne cesse de faire des phrases: la nuit quand je ne dors pas et ma foi, même dans mes rêves. Je peux repasser dix fois ce que j'ai dit ou pas dit, ce que j'aurais dû dire, ce que l'autre a répondu. Je déteste le téléphone parce que je ne peux pas me reprendre.
Livres, ah oui. Il me semble qu'il faut donner le contexte de la lecture. Par exemple, je suis en train de lire L'araigne de Henri Troyat (et j'ai une vieille version en livre de poche, image différente de celle que je joins). Dire pourquoi j'ai choisi ce livre sur les rayons de la bouquinerie. Parce que quelqu'un... c'est souvent quelqu'un dans une conversation ou un journal ou un blogue qui, lui ou elle, a réussi à m'intéresser à lire tel livre. Cette fois-ci une connaissance qui lit un peu de tout, comme moi. Je voudrais en faire autant, à mon tour. Mais peut-on jamais? C'est comme quand une cousine m'a parlé de telle ville à visiter, elle était à ce point enthousiaste que je m'y suis rendue. J'ai aimé aussi. Pas nécessairement les mêmes endroits, mais j'ai découvert mes coins à moi. Quand je suis venue pour en parler à une de mes amies, comme on partage un secret, elle s'y est rendue, elle a vu, et depuis ce temps, elle ne réussit qu'à m'en dire du mal. Ça me tente encore de révéler mes coups de coeur!!!

Livres donc. Troyat. Pourtant, je savais que je retournais au début du siècle dernier. Dans cette France d'une autre époque, avec d'autres moeurs que ceux de la littérature plus contemporaine. Je me suis laissée aller à la découverte, comme si c'était nouveau. Je ne voulais pas que ça fasse trop scolaire, du temps où j'étudiais Camus, Sartre et compagnie.

Je peux au moins dire que, comme la ville de ma cousine, j'ai aimé. J'ai apprécié être transportée dans ce temps qui n'existe plus, et connaître des personnages qui, probablement eux, existent encore, mais ne sont nullement décrits avec autant de détails, d'adjectifs et ne sont pas entourés de vieux livres entassés dans une bibliothèque que l'on époussette, mais à laquelle on ne réussira plus jamais à enlever l'odeur de cigarette et de pages jaunies. Bref une atmosphère, une odeur, un ton. Un conflit bien sûr mais subtil, pas trop évident comme à l'américaine, comme une recette. Le personnage principal bien campé, le frère possessif, un enquiquineur qui veut gérer la vie de tout le monde. Aujourd'hui, on dirait le manipulateur par excellence. Ses soeurs et sa mère, portraits de femmes qui ont l'air dépendantes, mais, qui heureusement surmontent le handicap de leur époque et des attributs... qu'on (le fils et frère surtout) leur attribue justement.

Ce qui m'a agréablement surpris de Troyat c'est qu'il écrit assez moderne pour les années trente : petites phrases courtes, parfois même sans verbe. Je n'ai su qu'après que L'araigne était le prix Goncourt 1938. L'aurais-je acheté dans la bouquinerie si j'avais su? J'aurais hésité, en tout cas. Contente, je crois que c'est le deuxième prix Goncourt que je lis avec plaisir. C'est fou, finalement j'aime un peu de tout, pourvu que ça me mène à l'écriture.

lundi 9 mars 2009

Encore les éditions Septentrion

Croyez-vous à la synchronicité? Je n'aime pas le verbe croire, c'est tellement vague. De toute façon y croire ou non, ça ne me dit pas quoi faire avec tous les indices semés sur mon passage?

Il y a deux ans et demi, j'ai soumis un manuscrit aux Éditions Septentrion qui n'ont pas pris trois mois pour le refuser. C'était pourtant mon premier choix pour mon roman sur mes ancêtres irlandais. Dès 2004 quand j'ai commencé mes recherches en généalogie, j'ai découvert le Prix Septentrion et je me voyais déjà le gagner. J'ai demandé conseil au président de la Société de généalogie dont je fais partie, il m'encourageait. J'ai lu les deux livres primés à ce moment-là. Par contre, quand je me suis aperçu que je ne trouvais pas le bateau sur lequel sont arrivés mes ancêtres et non plus la date de leur traversée, je voyais bien que ce serait vraiment un texte de fiction, et non pas un document archivistique qui pourrait rencontrer les critères du Prix. Mais, dans mon esprit pourtant, je continuais de croire que c'était la meilleure maison d'édition pour publier mon histoire, c'est pourquoi je l'y ai envoyée en renonçant au Prix.

J'ai déchanté, et j'ai essayé ailleurs. Le manuscrit, toujours en cours de lecture chez un autre éditeur, j'attends, je suis patiente. Et puis j'ai commencé mon blogue, pour le plaisir. Sur qui je tombe en furetant dans les blogues déjà existants et surtout en prenant connaissance des commentaires?
Éric Simard et la collection Hamac que je ne connaissais pas, existait-elle quand mon manuscrit a été refusé? Je n'ose même pas aller vérifier la date sur ma lettre de refus. Ensuite, Julie Gravel Richard qui a publié Entheos et ce matin, il est question de Caroline Allard, dont le tome 2 de ses chroniques de mère indigne vient de paraître.

Alors, c'est quoi ces indices? Pourquoi les Éditions Septentrion s'imposent à moi de la sorte? Qu'est-ce que je dois en conclure? Dois-je faire un pas vers elles?

jeudi 5 mars 2009

Loïse Lavallée

Si je tiens à parler de cette auteure, c'est que non seulement je la connais, mais aussi, je connais son livre qui paraîtra puisque d'une certaine façon, j'ai eu le privilège d'être une des premières lectrices lors d'ateliers d'écriture.

Mieux encore, Loïse Lavallée, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est la gagnante du Prix littéraire Jacques-Poirier 2008. Son livre, intitulé 13 malentendues La part manquante des Évangiles, publié aux éditions Vents d'ouest, paraîtra le 8 mars, à l'occasion de la journée de la femme, à la Maison du citoyen, à Gatineau. Un livre qui sera en librairie dès le 15 mars.

Bon, maintenant que j'ai tout dit dans les premiers paragraphes comme un bon petit journaliste (que je ne suis pas et pas obligée d'être sur un blogue), les détails. J'emprunte au site de l'éditeur quelques lignes qui résument le livre.

Ces pages sont non seulement une quête spirituelle, mais la revendication d’une
mémoire perdue dans la nuit des temps, la quérulence d’un passé à la fois oublié
et obnubilé par une Église étroite et doctrinaire ainsi que la réhabilitation,
in extremis, de toutes ces femmes de foi et de bonne volonté.
Ce n'est pas un roman historique ou un roman d'amour, ni non plus un essai universitaire, non. Quoique je voudrais bien entendre les débats qui ne manqueront pas d'être passionnés chez certains théologiens ou les anti-féministes ou chez qui s'intéresse au sujet. Plutôt treize nouvelles, je dirais, qui nous montrent treize femmes qu'on a bien connues dans nos cours de religion ou d'histoire sainte, à travers une lorgnette qu'on croyait être la seule et unique à cette époque pour voir les personnages de l'Évangile. Une histoire revue et corrigée, bref. Et très documentée, croyez-moi. Bien écrite, très bien écrite, un vocabulaire riche, un style recherché mais accessible.

Loïse Lavallée, en plus d'être au lancement le 8 mars, sera évidemment au Salon du livre de l'Outaouais qui se tient du 26 au 29 mars 2009. Et ne manquez pas d'aller la voir et de lui parler, elle est très sympatique!

mardi 3 mars 2009

J'aime aussi le camping

Je suis fière de vous présenter un nouveau blogueur:
Paul Laquerre, rédacteur en chef de la FQCC (Fédération québécoise du camping et du caravaning). Un nouveau venu dans le monde des carnets, mais pas du camping, ni dans l'écriture. Il conjugue deux de mes passions: écrire et le caravaning. Chanceux. Je lui souhaite bonne chance.

vendredi 27 février 2009

Antidote

Vous corrigez vos écrits bien sûr, mais comment? Connaissez-vous Antidote? Oui? Aimez-vous? Non? Procurez-vous-le au plus tôt.

J'imprime le texte, parce qu'à l'écran, il vient un temps où je ne vois plus rien, je relis, je révise, j'améliore le style, j'enrichis le vocabulaire, je transpose le tout sur l'ordi, j'en profite pour ajouter ou couper encore. Deuxième correction: j'ouvre le fichier Word, Antidote est déjà là, je clique sur le petit crochet vert qui m'ouvre la porte vers un univers de révision. C'est la correction la plus longue, la plus démoralisante parce que vous vous étiez cru bon(ne), mais la plus enrichissante. Et ça change un peu le cerveau de place, il s'évade dans le technique.

Plutôt que de passer à travers tout le texte seulement pour les fautes d'orthographe, de grammaire ou même de typographie, et recommencer pour les répétitions, je travaille plutôt un chapitre après l'autre. Ce sont les répétitions qui me surprennent le plus. Comment n'avais-je pas vu que j'avais utilisé le même mot quatre fois dans une seule page? Bien sûr, avec les années, j'ai comme un deuxième oeil, mais il en reste toujours. Alors là, Antidote (version 2006) m'offre le choix entre des milliers de cooccurrences dans son dictionnaire et autant de synonymes. Et ce n'est pas un logiciel français, mais bien québécois, donc adapté à nos expressions et aux recommandations de l'Office de la langue française.

Dix outils dans un, je dirais. C'est à peine si je me sers du Multidictionnaire de Marie-Eva de Villers qui était pourtant ma bible.

mardi 24 février 2009

Recommencer sa vie pour mieux écrire

Après avoir fini Louise de Didier Aucoin, je me suis mise à la lecture de La vérité et ses conséquences de Alison Lurie. Et je m'aperçois qu'il y a deux sortes de livres... pour l'instant, jusqu'à ce que j'en trouve d'autres, ce qui arrivera sûrement. Donc il y a les livres que je lis pour l'histoire. Ils peuvent être écrits de façon convenable, mais sans recherche ni originalité, seule l'histoire compte. Comme celui d'Alison Lurie présentement ou l'an dernier les trois tomes de Steig Larson. Il suffit que les vingt premières pages soient intéressantes pour que j'aie envie d'aller voir plus loin et parfois même à la fin pour voir comment l'histoire se termine. Et il faut que l'intrigue soit vraiment intéressante et les personnages attachants pour que je revienne au début et lise le livre en entier. Si en plus, il est bien écrit, c'est un plus, mais je m'en remettrai.

Il y a l'autre sorte, celle que l'on classe sans doute dans la « littérature ». Ce n'est pas tant l'histoire qui est intéressante, qui nous retient, je peux même passer plusieurs paragraphes, l'histoire – quand il y en a– peut être secondaire, intrigue mince, c'est le style qui fait la force d'attraction. Vous savez ce genre de livre dont on se souvient le lendemain, une fois rangé sur la table de chevet ou retourné à la bibliothèque. Auquel on repense dans la journée en se demandant si on va en parler à sa meilleure amie ou si on va garder ce petit trésor au chaud, juste pour soi. Les livres qui nous font poser des questions sur vous-même ou nous attirent vers plus loin dans nos propres écrits.


Louise de Didier Decoin n'est probablement pas le meilleur livre de l'auteur, mais c'est le premier que j'ai lu, alors, je ne dirais pas qu'il a changé ma vie, mais après lequel des questions se sont imposées: pourquoi est-ce que je suis née au Québec? En 1950? ce qui fait que je n'ai connu d'auteurs québécois qu'à l'âge de 16 ans? C'était Anne Hébert, Saint-Denys Garneau. Pour aussitôt retomber dans Sartre, Camus et en venir à croire que la France était le nid idéal d'où pouvait venir la littérature.
Et comme je ne sais pas si à mon âge, on peut s'améliorer au point d'écrire d'aussi belle façon, alors je me suis dit qu'il faudrait que je recommence à partir de zéro.
Recommencer ma vie, non seulement ce serait dans le sud de la France (tant qu'à être en France, tant qu'à changer, je choisis au moins plus chaud que chez nous) près d'une bibliothèque bien garnie.
Et si c'était au Québec, ce ne serait pas en 1950 ou pas francophone. Et si c'était en 1950 et francophone, je serais géniale en quelque chose et non pas moyenne en tout comme je le suis dans cette vie-ci. Oui, je répondrais aux sacro-saints critères de performance de mon siècle et je monterais sur un podium, celui de la littérature de préférence.

Bref, je voudrais écrire des livres du genre de Louise. Avoir l'originalité (Louise est une oie, en partant, avouez que ce n'est pas banal), l'audace et bien sûr la richesse de vocabulaire, pouvoir penser écrire « des capuches de beurre » ou « un vaccin étoilé sur l'épaule ». Entre autres.

Écrire de la littérature et non pas seulement une histoire.

mardi 17 février 2009

De la confiance en soi

Quand j'étais enfant, mes parents appelaient cet état de la paresse. Aujourd'hui, on préfère dire proscratination. Ou morosité, être dans la lune, se chercher. Pour d'autres, ce serait suivre son horloge biologique (mais celle-là on peut bien la mettre à l'heure qu'on veut!!). Dans tous les cas, il faut se donner des coups de pieds dans le cul. Et encore une fois, ne pas se laisser à penser, à argumenter, à juger, à douter. De la confiance en soi mur à mur.

C'est valable pour tout travail, toute création. l'artiste pour ses tableaux, l'auteur pour ses écrits.
Tout de même, quand le coup de pied au cul vient de l'extérieur, ça peut faire plus mal mais ça peut être plus efficace aussi: la vente d'un tableau, un courriel d'une directrice littéraire, un atelier d'écriture, la venue d'un client, un forum pour artistes peintres québécois (j'ai bien essayé d'en partir un mais ai-je le temps encore d'administrer, de modérer pareille machine), un commentaire –positif va s'en dire–, dans un blogue. Par contre, ça peut devenir une distraction aussi, comme une attente. Attendre que quelque chose, quelqu'un nous pousse. Donc en plus de la confiance en soi, il faut de la discipline personnelle, s'auto-motiver, se parler dans le « casque ».

Et au lieu d'écrire un billet sur ses états d'âme (si au moins j'apportais quelque information utile à d'autres, le but d'un blogue, non?), comme si c'était un exercice de réchauffement, retourner carrément à notre fichier texte ou notre toile blanche.
Ce que je fais de ce pas. Oui, oui, allez ouste!

vendredi 13 février 2009

Nom et prénom des personnages

J'écris la vie de mes ancêtres. En roman, parce que pour les Éditions Septentrion, il aurait fallu une recherche plus archivistique que je n'étais pas prête à entreprendre, vous savez, avec les petites notes en bas de page et une bibliographie qui prend plus de dix pages!!! Bref, c'est un roman. Mais, j'ai pris les vrais noms et prénoms et les vraies dates tant que j'ai pu. Tant que j'étais dans les trois premières générations, ça allait, mais me voilà rendue à la génération de mes parents. Que faire, quant au choix des prénoms? Je les garde, je les change? À part ma mère, les personnes – devenues forcément personnages — sont toutes mortes, donc ce ne sont pas elles qui vont me faire un procès. Mais j'hésite.

Pour la vraisemblance du récit, qu'est-ce que le lecteur aimerait? Bien sûr, écrire une scène d'amour en parlant de ses parents, ce n'est pas très évident. Je n’ai pas pu d'ailleurs. Vous me direz que j'ai ma réponse : je change, mais maintenant que tout est écrit, je n'aurais pas de difficulté à convaincre ma conscience de revenir aux vrais prénoms.

Et ne me dites pas de demander à la directrice ou directeur littéraire, je n'en suis pas là. Je voudrais bien avoir ma petite idée faite avant de lui soumettre la question, si tant est que je me rende là.

Bref, en tant que lecteur et lectrice, si vous lisez des prénoms dans un tome et que vous apprenez que ce sont les vrais noms, supposeriez-vous que tous les autres dans le tome 2 le soient aussi? Seriez-vous déçus d'apprendre qu'ils ne le sont pas donc vous vous mettez à douter des premiers aussi. Le genre : Ah! si c'est vrai, c'est meilleur?!

jeudi 12 février 2009

Écrire sans penser

J'ai terminé la révision du premier chapitre de mon tome 2. Écrit à la main en partie, corrigé à la main le texte de la première version. En bref, des feuilles bien raturées. Et quand je transcrirai le tout sur ordi, le tout changera encore.

Les premières pages sont tellement importantes. Autant pour le lecteur que l'éditeur. Et comme il faut d'abord plaire à l'éditeur et au comité de lecture avant de penser plaire au lecteur (oui, oui, à soi, l'auteure avant tout, mais c'est une autre histoire, me plaire à moi, il n'y aurait pas tant de dialogues ni tant de descriptions du physique), je travaillerai ce premier chapitre plus que tout autre.

Par contre cette fois, je suis fière, j'ai fait ce que j'ai toujours dit qu'il fallait faire mais que je faisais rarement: écrire pour l'écrire cette histoire, sans style autre que celui qui vient au premier jet et sans arrêt pour chercher un détail de date ou de couleur de cheveux. Ensuite, je l'améliorerai autant en détails qu'en richesse de vocabulaire. Si possible dès le premier jet garder le ton choisi. Dans mon cas retrouver le ton du premier tome, pas évident.

Et si le matin, comme ce matin, pendant quinze à vingt minutes, les doutes reviennent? Du genre: à quoi bon? N'ai-je pas l'âge de la retraite comme ceux et celles qui m'entourent? Pourquoi ne pas me gâter rien qu'à écrire blogues, courriels et messages dans des forums? Je ne creuse pas, je ne réponds pas à ce petit démon peureux et paresseux, je sais que le besoin d'écrire cette histoire, sans penser publication, reprendra le dessus, quoique je pense, quoique je doute, alors aussi bien foncer.

Alors go, on écrit, sans penser.

mercredi 11 février 2009

Moi, je dirais bien tout

Je suis du genre qui ne sait pas garder de secret. Un peu trop franche au goût de mes amies quand j'allais à l'école. J'ai toujours écrit mon journal personnel, parfois épisodiquement, parfois plus sérieusement. J'en ai jeté une bonne partie après avoir relu pour la troisième fois Mathieu de Françoise Loranger et tenter comme le personnage principal de cesser de regarder mon passé. Dans ces cahiers, j'y jetais aussi bien mes colères d'adolescente que mes poèmes tenus secrets que, plus tard, des opinions, des éditoriaux ou même des textes plus longs qui auraient pu servir de nouvelles. Comme Julien Green je crois. Je ne me compare pas à n'importe qui!!!

Aujourd'hui avec l'avènement de l'ordinateur, il m'arrive souvent de tenir un journal du manuscrit en cours et même d'écrire mes pensées directement sur ordi, au cas où elles serviraient dans un éventuel roman. Une étape de moins, parce qu’avouons-le, même si ça permet une deuxième version plus épurée, travaillée, c'est quand même fastidieux et ennuyeux de réécrire un texte d'abord manuscrit. J'ai beaucoup aimé lire Journal de printemps, le récit d'un livre de Christiane Rochefort qui raconte comment elle a écrit son roman Printemps au parking. Pour un auteur, c'est toujours un bonheur d'apprendre comment les autres écrivains travaillent, pensent, réagissent.

Bref, ça me tente parfois de faire la même chose : conter comment j'ai écrit tel ou tel livre. Un peu comme le fait Audrey Parily. Mais, je me demande si le temps consacré à cette transcription n'empiète pas sur celui de la « vraie » création? J'en suis donc à gérer mon temps, à choisir ce qui est important et ne l'est pas. De plus est-ce bon de tout dire? Surtout pour un livre qui n'est pas encore publié. Comme présentement, je travaille sur le tome deux d'une histoire dont le tome un n'est pas encore publié. Puis-je en parler? Quelles pourraient être les conséquences?

Re-bref, m'écouter, je dirais tout, mais heureusement ou malheureusement, j'ai d'autres obligations, d'autres intérêts, d'autres activités qui font que je ne me décide pas ou reporte.

lundi 9 février 2009

Autre passion

Si je ne suis pas assidue dans ce blogue, c'est que j'ai d'autres passions que celle de l'écriture. En ce moment, je suis ailleurs.

Je demeure dans les livres par contre, pendant quelques heures, quand je peux. J'ai terminé Le liseur de Bernhard Schlink. Dès les premières pages, je me suis aperçue que je l'avais lu il y a quelques années, mais tellement bien ( et surtout je ne me souvenais pas de toute l'histoire, même pas du secret de Hanna) que je l'ai relu avec un réel plaisir. Je me demande par contre quelle sorte de lectrice je suis si j'oublie aussitôt le livre terminé! C'est bien moi, ça! Et dans un tout autre ordre de genre, je lis Mansfield Park de Jane Austen (pas l'édition de l'image mais tout de même). Auteure que j'aime bien, et le siècle et l'endroit et les atmosphères. Du même genre que les soeurs Bronte qui l'on suivie, en moins dramatique.

Mais, comme je disais, entre les chapitres, je suis ailleurs. Dans des sentiers à me promener. Dans des paysages à admirer. Dans des odeurs à respirer plein mon saoul. Où les mots me viennent aussi forts et aussi vifs que les autres jours, mais où je n'ai ni le temps ni l'envie de les entrer sur le clavier.

Permettez donc que je vous délaisse un peu. Permettez aussi que je me garde des petits secrets! Je vous serai plus fidèle en d'autres temps. Je demeure fidèle à moi-même, c'est déjà ça!

mercredi 21 janvier 2009

Facebook

Vais-je finir par me dompter?
J'ai encore perdu un bon trente minutes sur Facebook. Je m'étais inscrite après que le mari de ma nièce, un musicien chevronné qui s'occupe entre autres de La Tuque bleue, m'en ait vanté toutes les possibilités. Et puis c'est un site à la mode, sur toutes les bouches de qui se promène un tant soit peu sur Internet.

Qu'est-ce que je trouverais là que je n'ai pas ici? Que je ne peux pas déjà développer dans mon site? Je n'ai pas le goût de battre des records. De faire comme Michelle Blanc (je ne mettrai même pas un hyerlien, elle n'a pas besoin de la visibilité que je pourrais lui donner) disait à l'émission Tout le monde en parle: être partout: facebook, blogue, site, flickr, flux Rss et tutti quanti (oups, je pense que cette expression ne vaut que pour les personnes).

J'peux-tu dire non? J'peux-tu ne pas aimer?
Et ne pas y retourner au moindre écho entendu.

De jeunes blogueurs

Le matin je me promène dans deux forums, celui de la FQCC et celui de Planète généalogie où j’échange avec des gens dans la soixantaine en majorité, avec quelques exceptions dans la quarantaine. Mais ensuite, depuis quelques semaines, je découvre des blogues, je cherche surtout les québécois. Des « blogueurs » qui partagent les mêmes intérêts que moi : écriture, peinture, lecture. À part le cas de Claude Jasmin, je trouve surtout de jeunes auteurs. Et la plupart écrivent des romans dans le style fantastique ou roman jeunesse ou bandes dessinées. Je lis leurs blogues et, à part ce besoin effréné d’écrire, cette curiosité du comment s’y prendre, comment continuer, je ne m’y reconnais pas vraiment. Ils sont jeunes, certains ont des préoccupations de famille à élever. Ils ont l’espoir accroché à leur clavier. Ça me tient jeune.

Bon, ça me vieillit aussi et je me demande si les éditeurs veulent encore des livres écrits par des plus vieux... mais ce matin, j'ai eu grand plaisir à visiter les sites suivants:
http://fillesdelune.blogspot.com/
http://evelyne-coquine.blogspot.com/
http://hameaudesecrits.blogspot.com/
http://audreyparily.com/carnet/

mardi 20 janvier 2009

Qui suis-je?

Je me considère blogueuse parce que je n'ai pas de style ni de sujet imposé. (…) Je ne suis qu'une blogueuse dans l'immensité de la blogosphère québécoise ou francophone, une association sans siège social qui regroupe des amoureux de la langue et son écriture. (…) Je suis blogueuse par définition, ma spécialisation se résume avec mon nom de plume, et je n'ai pas besoin de comparaisons.
extrait de : http://miss-klektik.blogspot.com/

Les auteurs qui publient de « vrais » livres ont toujours soutenu que pour écrire, il fallait lire. Si je lis des blogues, est-ce lire? Est-ce que ça me permettra de mieux écrire… des blogues?
Si je lis des carnets de voyage, est-ce que je voyagerai mieux?
Est-ce évoluer que de lire moins de livres imprimés, mais plus de textes numériques?
Est-ce que je m’élève spirituellement si je lis Kryon?

Et toujours cet espoir d’en vivre, de gagner ma vie en écrivant. Pour pouvoir me dégager des autres obligations qui sont à des lunes de l’écriture et pourtant, pendant lesquelles les mots, les phrases se font un petit nid pour en accueillir des nouveaux, des plus jeunes, des plus à la mode.
Qu’est-ce que je ferais de plus (ou de moins) si j’en avais plus? Écrirais-je mieux? Ou plus du tout? Plus du tout, j’en doute. Chose certaine, je corrigerais moins pour plaire. Je corrigerais les fautes, toujours, j’ôterais quelques répétitions, mais je ne jouerais pas à la réviseuse en changeant le style pour le mettre au goût du jour. Être « blogueuse » comme miss-klektik, en être fière et m’en satisfaire ?

Je pense que je ne dépasserai jamais l’âge de mes dix-huit ans et les questions d’alors : qui suis-je? que veux-je? Je veux bien être qui je suis, mais j’ai encore cette troublante impression de n’écrire que ce que je lis. Copie un peu floue des modèles à qui je m’identifie. Pourrait-on croire qu’avec mon questionnement ininterrompu, j’ai 58 ans? Un âge il me semble où je devrais avoir répondu aux principales. Un âge où ça fait longtemps que j’aurais dû commencer à être qui je suis.

lundi 19 janvier 2009

Je pardonne tout aux Québécois

J’aimerais bien ne rien penser pendant la lecture d’un livre. Et encore moins après. Ou pendant et après avoir vu un film. Mais peut-on vraiment s’empêcher de penser ? De comparer surtout. Pourquoi est-ce que mon esprit a besoin d’échelle de valeurs : c’est bon, c’est mieux que… j’aimais mieux quand…

De prime abord, je suis tout à fait favorable aux Québécois, je leur pardonne tout, je les comprends, je m’identifie. Mais ça ne veut pas dire que je ne compare pas.

Cette semaine, j’ai vu Babine et j’ai lu Depuis la fenêtre de mes cinq ans d’Arlette Cousture. J’ai adoré le premier et je suis plutôt tiède envers le deuxième. Suis-je plus sévère avec les livres parce que j’écris ? Je ne devrais pas parler des deux en même temps, mais dans ma tête, tout est lié. Je n’ai pas l’analyse sûre comme d’autres ont la langue bien pendue ou la verve endiablée. Que des impressions.

Et si je dis que j’ai aimé plus un que l’autre, c’est surtout dans ce qu’ils m’apportent. Un enrichit mes mots, me donne envie de mieux écrire. Devant Babine, tout coulait bien, et facilement mon cerveau et mon cœur se sont ouverts à l’histoire. J'ai flotté pendant deux jours et je me serais procuré le coffret de Fred Pellerin illico si j'avais pu. Tandis qu’avec Depuis la fenêtre…, après cinq pages, j’étais irritée. Comment pouvait-on publier un livre qui ressemble à une composition d’une élève de secondaire I ? Si l’auteure n’avait pas été Arlette Cousture, le manuscrit se serait-il même rendu au montage ? Mais comme j’avais déjà une forte réserve d’amour pour cette auteure dont je ne me lasse pas de relire et regarder Les Filles de Caleb, j’ai poursuivi, au moins en diagonale. Je ne dis pas que j’ai tout lu, mais au moins j’ai retrouvé dans quelques pages, dans plusieurs phrases visiblement mieux maîtrisées que ne l’aurait fait une élève du secondaire cette émotion qui fait du bien. Et qui justifie un peu plus sa publication, si tant est qu’elle avait besoin de justification. Pendant trois matins, je reprenais le livre, juste pour voir si un peu plus loin, j’allais accrocher. J’ai accroché suffisamment pour pardonner.

Je le savais dès le début que je pardonnerais. Même si ma tête était fâchée, mon coeur aime inconditionnellement.

(source des photos: archambault.ca et canoe.ca)

vendredi 16 janvier 2009

Une bouquinerie, toujours un plaisir

Je suis rentrée très rapidement pour ne pas laisser entrer le froid de janvier. Les deux personnes présentes jasaient comme si tout le monde se connaissait. Comme devant un bon café. Sans vraiment remarquer les détails, je vis tout de suite qu’il y avait de l’ordre. Ça ressemblait plus à une bibliothèque qu’à une librairie. Rien de commercial dans la disposition. Rien que des livres bien classés : ordre alphabétique, les québécois, les livres de poche, les biographies, les policiers. Une bouquinerie de livres d’occasion, comme ça fait longtemps que je n’en avais pas visitée.

Et on ne m’a pas demandé : « puis-je vous aider? » ce qui m’aurait fait partir presque aussitôt. Quand j’ai besoin d’aide, je le dis. À mon heure.

Je me suis promenée dans les « F ». Je cherchais Les piliers de la Terre de Ken Follett, mais je me doutais bien que la médiatisation du livre Un monde sans fin ferait que le livre de la suite était vendu depuis quelques mois.

J’étais si bien que j’en aurais enlevé mon chapeau et mon foulard.
Des habitués rentraient « Comme ça va ? Rien de nouveau? Ah! tu as pu avoir telle série? » Je me disais déjà que j’allais revenir jusqu’à ce que moi aussi je sois une habituée. Pourtant, je suis comme ces personnages anglais, j’aime bien aussi cette distance respectueuse qui ne permet pas trop de familiarités.

Et puis je me suis décidée : « Avez-vous La fille de l’Irlandais, j’ai oublié le nom de l’auteur ». Alors, le monsieur, sans doute le propriétaire, se tourne vers une jeune femme. Non, ça ne leur dit rien. L’auteur, personne ne s’en souvient. Comme moi, il se précipite aussitôt vers l’ordinateur et interroge Google. Réponse : Suzanne Fletcher. Recherche : non, il ne l’a pas. Commence alors le jeu de ce qui pourrait m’intéresser. Comme un jeu. Il me donne des noms, des titres. Je l’ai, je l’ai déjà lu, non, je n’aime pas tellement le genre. Il vient de lire celui-ci, Ah! oui et vous avez aimé. Trois fois j’ai pris Stupeur et tremblements de Amélie Nothomb à sa suggestion, l’ai feuilleté. Trois fois je l’ai remis sur la tablette. Je lui ai préféré Troyat et Jane Austen. La sœur de Judith de Liste Tremblay, dont je me souvenais avoir entendu du bien aussi.
Un bon vingt minutes de pur délice, de bien-être d’être là où on voudrait toujours être, où le monde nous est offert. Dix-huit dollars pour vingt minutes de plaisir. Sans compter celles à venir.

Ce qui me surprend, c'est qu'il n'y ait pas autant de bouquineries que de bilbiothèques. Que faites-vous de vos livres, une fois lus et relus, passés, perdus et retrouvés?

lundi 12 janvier 2009

Donneriez-vous une journée de votre paie?

Ce matin, à deux reprises, on m'a demandé: « Nous donneriez-vous un tableau? » Un organisait un tournoi de golf pour le cancer, l'autre un vin et fromages et les profits allaient à un organisme pour enfants malades. Je suis tannée de ce genre de sollication. Artiste peintre professionnelle depuis treize ans, c'est le genre de question qui revient trois ou quatre fois par année. Au début, je donnais. Ensuite, j'ai plutôt emballé des cartes de souhaits. Je n'ai pas de reproduction, ni de giclée, mes tableaux commencent à 250$. Que faire?

Quand je demande, bien calmement, aux personnes chargées de trouver des cadeaux et des commandites, je leur pose la question: « donneriez-vous une journée de votre salaire, vous? » Parce qu'en fait, c'est ce qu'on me demande. Je suis une artiste professionnelle, je gagne ma vie en faisant et en vendant des tableaux, pour moi ce n'est pas un loisir, c'est assez difficile d'avoir un salaire décent surtout quand on vit des périodes économiques comme celle dans laquelle on est plongée présentement. « Oui, mais la visibilité que ça vous fait! » Je n'ai jamais reçu un client qui m'a raconté avoir «vu» mes tableaux dans ce genre d'événement.

La personne qui me considère un peu agressive au début, reste abasourdie, mais je prends la peine d'expliquer mon point de vue et souvent, les gens reconnaissent ne pas avoir envisagé cette façon de voir. Auprès des artistes peintres que je connais et avec qui on en discute, je suis presque partie en croisade.

Ce que je propose, c' est de donner un certificat cadeau. Ce certificat de 100 $ ou 150$ sert de rabais sur une oeuvre originale. Croyez-le ou non, les dernières années, j'ai donné une dizaine de certificats, une seule personne en a profité. Quelqu'un que je connaissais déjà. À se demander si les participants de tournoi de golf ou de souper bénéfice ne préférent pas des forfaits dans une auberge, ou un restaurant. Et même, je ne suis pas loin de croire que les cadeaux offerts lors de tels événements restent dans le fond d'un tiroir, quels qu'ils soient.

Tout de même, après discussion, j'offre mon certificat cadeau de 100$ et tant mieux si la personne qui gagne se fait plaisir en acquérant une oeuvre à... 100$ de moins.

Et j'aimerais bien choisir à qui je donne. J'ai gardé une cause, celle de la Société d'Alzheimer de l'Outaouais, non pas seulement parce que ma mère est décédée de cette maladie, mais surtout parce que la Société organise un encan où l'artiste reçoit tout de même 40% du prix de vente et, au départ, celui-ci a fixé un prix de base. Tout le monde y trouve son compte.

dimanche 11 janvier 2009

Site ou blogue?

Je viens de réaliser que je suis en train de publier mon blogue comme j’ai publié quelques livres à droit d’auteur. J’écris, je corrige, je monte, je publie, je fais même la promotion, je surveille la distribution. Mais même problème qu’avec les livres publiés à compte d’auteur : pas beaucoup de lecteurs. Par contre, reste visible plus longtemps que trois mois dans les librairies et encore accessible un an après la publication et disponible au monde entier, le francophone en tout cas, alors que le livre (les miens, dois-je le préciser) est rapidement tombé dans l’oubli.

Le site est-il plus accessible au visiteur qu’un blogue? Les deux se complètent, pour l’instant. Mais pas gage de meilleure visibilité de l’un ou de l’autre. Il faut d’abord qu’il y ait intérêt des mêmes sujets. Par exemple, je ne découvrirai probablement pas les blogues où il est question de l’Irak, je ne cherche pas. Ils sont probablement plus nombreux que mes pauvres petits sujets d’écriture et de peinture. C’est bien connu, les arts sont des mal-aimés. Traités comme des passe-temps très souvent. Un loisir, au mieux une culture. Mais je ne vais pas jouer profil bas pour autant. Garder espoir.

Conclusion : aucune. Je continue. Et si je ne publie plus à compte d’auteur, je peux au moins facilement publier sur Internet. Et si je n’ai pas réussi à gagner ma vie en publiant à compte d’auteur, je ne crois pas non plus que je gagnerai beaucoup d’argent en publiant sur Internet. Qu’est ce que je fais ici, alors?

Je fais ce que j’aime : j’écris.

samedi 10 janvier 2009

Art et mode

Une sorte de déprime. Une remise en question en tout cas. Encore. Comme tous les créateurs en ont, j’en suis certaine. Que ce soit en littérature ou en art visuel, doit-on suivre la mode? La précéder? La faire? Et si on ne la suit pas? C’est simple, si on ne la suit pas, on ne vend pas. La question qui tue : crée-t-on pour vendre?

Dans le cas de Louise, oui. C’est son gagne-pain. Dilemme : dans la même semaine, un galeriste lui dit de faire ce qu’elle aime, d’être qui elle est et un autre lui retourne ses tableaux parce qu’elle ne vend plus depuis six mois, alors qu’elle est dans cette galerie depuis près de dix ans. Plus au goût du jour. La mode est au minimalisme. Celle de la décoration en tout cas. La clientèle est plus jeune, elle veut plus moderne, plus simple, une fleur, un arbre, presque abstrait. Le monsieur est un homme d’affaires et répondre aux besoins de la clientèle. Que faire? Changer de style, s’adapter? Dire que ce n’est pas un vrai galeriste, qu'il est là pour vendre non pas des oeuvres d'art mais des objets de décoration? Chercher ailleurs? Attendre que la mode revienne à son style?

D’où la remise en question. En art visuel, certes, tu peux évoluer, mais pas trop disent les galeristes, pour que les clients te reconnaissent. Ce rouge est ta signature. Ou cette sorte d’arbres ou cette texture. Louise admire Basque parce qu’il utilise l’huile pour ses paysages et peut tout aussi bien choisir l’encre de Chine pour des personnages. C’est d’ailleurs lui qui a dit : « en peinture, ce qu’il faut, plus que le talent, c’est de la persévérance ». Alors Louise, malgré vents et marées, bourrasques et tempêtes, remise en question et mode… elle persévère. Tout en évoluant et en restant elle-même. Et penser mise en marché, trouver d'autres galeries, d'autres clients. Méchant programme.

En littérature, idem.