mardi 7 avril 2009

Au moins, j'ai essayé

Je l’ai fait. J’en ai parlé le jeudi 2 avril : devenir blogueuse pour le Bel âge, eh bien, je leur ai écrit. Gentille, la responsable des sections a non seulement accusé réception, mais en plus elle s’est donné la peine de me répondre. C’est non, l’option n’est pas envisagée pour l’instant, mais bon, j’aurai essayé. Dommage ce sont les lectrices qui y perdent. Quand même pas beaucoup de blogueuses qui peuvent être près des 50 ans et plus. Et question compétence, je n’en doutais pas.

J’aurai pu parler de ma mère qui a vécu seule dans sa maison, pendant deux ans, avant d’entrer au CHSLD. Je n’aurais écrit que du bien des CHSLD, en tout cas de celui de la Petite-Nation où ma mère est traitée en reine, dit-elle. J’aurais sautillé du caravaning que je pratique à la généalogie qui me passionne, des artistes peintres en particulier que je connais à la culture en général qui m’intéresse, en Outaouais surtout où je demeure. Toutes sortes d’idées me trottaient déjà dans la tête.

Peut-être les livrerais-je ici, ces billets. Peut-être non. Pourquoi donner gratis quand on peut en espérer une rémunération? Comme si à 60 ans, — ce que je n’ai pas encore, même si je m’en approche à grands pas —, on ne pouvait plus être que bénévole, généreuse, donner son temps, vivre de l’air du temps. Non, non, les baby-boomers ne sont pas tous à la retraite et ce n’est pas parce que je vais dans le sud que je suis riche comme Crésus et que je n’ai plus besoin de revenus supplémentaires.

Je dévie, je divague, je dérape. Je suis déçue.

De ma fenêtre

De ma fenêtre, je vois la neige tomber. Fondante, mais tout de même. Pour les riverains, ce que je ne suis pas, c'est mieux que de la pluie, faut-il s'en réjouir.

En fond d'écran, cette photo que je transposerais bien dans ma fenêtre:







J'y étais, il n'y a pas deux semaines. Il ne faisait pas toujours chaud, mais le ciel était plus souvent bleu qu'ici. Suis-je remontée trop vite? J'aurais dû attendre avec les bernaches.

dimanche 5 avril 2009

Fanette de Suzanne Aubry

À la bibliothèque, cette semaine, m’attendait Fanette de Suzanne Aubry. Comme souvent, je me suis dit : « c’est bien moi qui ai commandé ce livre? » Je ne me rappelais plus. Pourquoi donc? Le quatrième de couverture ne m’éclairait pas vraiment, mais « Le mot de l’auteure » m’a saisi au cœur : L’Irlande, la famine de 1847, nom de son ancêtre. Vite regarder la maison d’édition et surtout la date de publication : Libre Expression 2008. Fiou! Ce n’est pas mon histoire.

Je me suis mise à la lecture tout de suite. D’autant que la bibliothécaire m’a dit que je devais remettre le livre la semaine prochaine. Finalement, seules les cent premières pages racontent un peu la famine, Grosse île. Une trame, un point de départ. Ensuite, c’est un roman policier : un viol, un meurtre, une disparition, une enquête. Plus que ça bien sûr. Assez bien écrit, structure facile à suivre même si on saute de-ci de-là entre les années. Naturellement, je vois ce qu’on reprochait à mes textes lors d’ateliers d’écriture : répétition du prénom (trois Eugénie de suite, en début de paragraphe), répétition inutile du pronom « elle », un « lampe à l’huile » alors qu’il faut écrire « lampe à huile ». Le genre de détails que je ne relèverais même pas si je me contentais de lire en tant que lectrice, mais voilà, je lis aussi avec les yeux d’une auteure en attente de publication ! Le petit démon qui chuchote « pourquoi elle, elle est publiée et pas moi? ». Le diable en remet : « elle prévoit déjà six tomes, elle! »

Je dois bien avouer que, même si la fin est enchevêtrée d’informations nouvelles qui, on le comprend, prépare le tome 2, je vais faire venir la suite à la bibliothèque. La lectrice fera taire un peu l'auteure jalouse et jouira de son plaisir délicieux.

samedi 4 avril 2009

Les silences de l'artiste

Faudrait bien que l’artiste intervienne de temps à autre, question de justifier le titre de ce blogue. Au début, elle était partante et puis, il y a quelques semaines, elle m’a dit : « sais-tu, continue toute seule, c’est bien plus toi qui a quelque chose à dire ». Petite déception. Hésitation. Changer de titre? Recommencer un autre blogue? Je choisirais peut-être Word-press cette fois, il me semble que la mise en page est moins… est plus…

Pourtant l’artiste aurait beaucoup à dire, mais elle ne sent pas le besoin de le partager avec tout le monde. Elle a un parcours intéressant, mais bon, je ne peux pas la forcer. Et je la connais, elle va arriver un matin et réagira à un événement, une nouvelle et voudra écrire une opinion, que dis-je, un éditorial.! Bien tranché, tout en noir et blanc. Le gris ne viendra que le lendemain et les nuances, peut-être jamais. Et une fois de plus, ce qui me fera enrager, elle aura raison. Je garde donc le titre en attendant que le besoin se fasse sentir, que la colère gronde, que la sève monte. En attendant, elle prépare son atelier pour des clientes qui s'annoncent.

De mon côté, oui, petit développement, courriel d’une directrice littéraire, mais j’hésite toujours à révéler, à réagir devant public. Je ne lui en dis pas ce que j’en pense alors de là à le dévoiler sur Internet… À suivre.

jeudi 2 avril 2009

Y -t-il quelqu'un de mon âge?

J'en ai déjà parlé, mais je le répète parce que je viens encore de le constater ce matin: Dieu que les blogueurs et blogueuses sont jeunes! En lisant la nouvelle chez Branchez-vous, Josiane Massé, j'ai eu la curiosité de voir qui sont les autres blogueurs de ce site. À part le monde des finances, c'est tout des visages dans la trentaine gros maximum. Qu'est-ce que je fais, moi dans ce monde?

Y a-t-il quelqu'un de mon âge dans la salle? Cinquante-neuf ans dans six jours!
Je me calme, je respire par le nez. Peut-être suffit-il d'avoir des mots de jeune pour pas trop que ça paraisse. Après tout, comme je disais à cette Josiane qui renonçait à son anonymat: ce n'est pas l'anonymat ou non qui m'importe pourvu que les propos m'intéressent. Alors même chose pour moi: les lecteurs doivent bien se "foutre" de mon âge, pourvu que ce que je leur conte touche une corde sensible, trouve une oreille intéressée, frappe leur imaginaire, joue dans leurs émotions, corresponde à leurs intérêts, rejoigne une touche identitaire...

Et puis sinon, parce que quand même, il faut que je reste moi-même, eh bien! je vais essayer de rejoindre les lecteurs et les lectrices de la revue Le Bel âge. Tiens, une idée ça, peut-être que la revue a besoin d'une blogueuse!!!

mardi 31 mars 2009

Toujours pas retrouvée

Toute la journée d'hier, j'ai cru que j'étais dimanche et aujourd'hui, je me pensais samedi. Hier, j'ai oublié mon portefeuille dans le bureau d'une cliente rencontrée pour un dépliant. Et ce matin, j'ai laissé couler l'eau dans l'évier pour faire la vaisselle. Quel dégât! Jusque dans la cave. C'est comme ça depuis mon retour mercredi dernier. Pas le temps de penser, pas le temps de chialer, pas le temps de réfléchir, de me concentrer. Pas le temps de lire ni livre ni même les blogues que j'ai découvert ces deux derniers mois. Alors écrire? Encore bien moins.

Je tousse dès que j'ouvre la bouche, je pense que ma grippe s'améliore, je rends visite à une amie, je parle et ça repart. Le téléphone ne dérougit pas. Déjà quatre contrats de graphisme. Bien contente, j'ai besoin de renflouer les caisses (surtout si je me mets à oublier mon portefeuille un peu partout!), ne serait-ce que pour payer le compte d'électricité de cet hiver. Est-ce qu'il a fait si froid au Québec?

Bref, moi qui ne voulais, dans ma vie, ne vivre que pour lire, écrire et voyager, après le dégât d'eau de ce matin, j'ai fait mon examen de conscience et je dois absolument venir à bout d'aimer les tâches domestiques. Suffisamment en tout cas pour les exécuter convenablement et non pas à la va-vite, comme sur le bouton automatique. Parce que les automatismes, après deux mois d'absence, non, ce n'est pas vrai qu'ils reviennent tout seuls.

Je ne me suis pas encore retrouvée. Complètement décentrée. J'ai dû m'oublier dans le sud!

vendredi 27 mars 2009

Un peu perdue

Permettez que je sois un peu perdue en ce retour d’un lieu où j’étais plus disciplinée, moins occupée, moins distraite. Où les mots avaient le temps de respirer au bord de la rivière et des sentiers avant d’être couchés sur papier ou sur ce blogue.

Croyez-vous à la synchronicité, aux indices parsemés ici ou là? Je l’ai déjà dit, je pense, j’ai de la difficulté avec le mot « croire ». Je suis surtout observatrice. De ma vie autant que celle des autres. Bref, je reviens de deux mois de vacances-voyage. (Eh! oui, ça ne paraissait pas trop parce que j’écrivais quand même, probablement plus d’ailleurs). Tout plein de projets en tête pour améliorer mes finances. Je voudrais bien que ce soit l’auteure qui mette le beurre sur la table, mais dans les vingt dernières années, ce fut plutôt la graphiste.

Deux appels téléphoniques pour me proposer un dépliant à monter et une carte routière à préparer. Je me dis bon c’est la graphiste qui va l’emporter. Quelques heures plus tard, un texte à corriger, qui a été demandé il y a bien six mois et que j’avais oublié. Dans le cadre des vingt ans de l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Nouvelle qui paraîtra dans un livre en septembre. Je relis, j’applique les corrections suggérées. Tant de défauts tout à coup : trop d’adjectifs, des mots simples. Mais la satisfaction que l'auteure, elle aussi, reprenne la route.

samedi 21 mars 2009

Rentrer à la maison

Pour certains, rentrer à la maison signifie renouer avec la famille, retrouver son domicile, son lit en particulier, commencer une nouvelle activité de jardinage, trouver le paysage plus bucolique que celui qu'ils viennent de quitter. Que le meilleur. Pour moi, oui, un peu de tout ça, mais aussi, avant d'être un commencement, c'est la fin d'un rêve. Comme la fin du mois d'août avant d'entrer en classe. Notre mémoire ne retient que les bons moments des congés et les mauvais du reste de l'année.

Le printemps. Ma naissance. Pressée de venir au monde. Tout vouloir en même temps. Et tout de suite. À mon retour à la maison, je voudrais qu'elle soit lovée dans un décor enchanteur, digne d'une revue. Un terrain sans bouette, sans neige noire, sans aiguilles de pin à gratter. Une famille en santé, un bonheur tranquille sur les lèvres. Un compte de banque garni. Pouvoir se payer le dernier logiciel en vogue, pour les murs du bureau, ce jaune lumineux qu'on a vu dans un hôtel, près de la mer. De belles surprises dans les lettres accumulées. Un contrat d'un éditeur (qui aurait pourtant pu communiquer avec moi par courriel), une demande de dépliant à produire, des chèques pour travaux de graphisme effectués.

Alors qu'il me faut rentrer à la maison, sans conditions. Avec un moral d'acier pour tout affronter : le meilleur et le pire. Sans penser: à quand le prochain voyage?

lundi 16 mars 2009

Mes ancêtres irlandais


Demain, fête des Irlandais. Jusqu'à l'âge de 55 ans, je dirais, les Irlandais, ça ne me disait presque rien, sinon que ma mère me disait que la mère de son père en était une et qu'elle devait bien se retourner dans sa tombe quand elle m'entendait parler anglais. Aujourd'hui c''est rendu que j'en ai les larmes aux yeux dès que je lis un texte sur eux ou que je vois un petit Leprechaun à la télévision.


Ma mère m'a souvent parlé de ses ancêtres Bridget Bushell et Denis Lynch, mais ce n'est que depuis cinq ans que je m'y intéresse vraiment. J'ai passé une année entière à faire des recherches sur eux, à chercher l'année de leur arrivée, le bateau sur lequel ils sont venus, à lire tout ce qui concernait la famine de 1847, la place que les Irlandais occupent à Montréal. Pendant deux ans ensuite, j'ai écrit un roman sur leur venue, leur traversée, leur passage à Grosse-île et leur vie à Saint-Henri, les enfants à l'usine dès l'âge de neuf ans, la descendance qu'ils ont laissée.

Depuis deux ans, j'attends qu'un éditeur se décide à le publier. Chaque année, à la mi-mars, j'espère et je suis déçue: je voyais déjà la publication un 17 mars, fête des Irlandais et juste à temps pour le salon du livre de l'Outaouais. Chaque année, j'ai le coeur serré. Ces ancêtres, devenus des personnages, par qui je confonds mon histoire avec l'histoire des Irlandais, me sont si familiers, si chers à mon coeur que, même si , dans le zigzag des générations, je ne porte pas leur patronyme, j'espère qu'il y a, en quelque part, un Lynch ou un Bushel qui est aussi fier que moi d'avoir un peu de sang irlandais.

Moi, en tout cas, je sais que si je n'ai pas un cheveu roux sur la tête (quoique je me suis fait teindre en commançant mes recherches et je me suis promis d'arrêter la teinture qu'une fois le roman publié), et que je parle très peu l'anglais, je sais que je viens d'eux et je sais quelles furent leurs difficultés à s'établir au Canada...

et je les aime. Pour toujours.

mercredi 11 mars 2009

Lire un crayon à la main

Je ne sais pas parler des livres des autres. Probablement pas non plus des miens. Je ne sais pas faire un résumé, rassembler mes idées. Je le sais parce que j'ai déjà essayé en écrivant pour un forum, très intéressant par ailleurs. Heureusement, avec Internet, on peut copier, en donnant la source. Ce que je n'ai pas le goût de faire non plus, perte de temps, tout le monde n'a qu'à écrire dans Google.

Et même écrire ce que j'en pense, j'ai peur, je n'ose pas, je ne veux pas critiquer, je ne veux pas en dire du mal et je ne veux pas non plus en dire du bien, tout à coup c'est trop? Je voudrais pourtant donner aux autres le goût de le lire -- ou pas, c'est selon. Probablement n'est-ce qu'un exercice? Une habitude. Un peu de réchauffement chaque jour, une phrase d'abord, puis un paragraphe, de la concentration. Prendre des notes en lisant? Non, je n'irais pas jusqu'au pensum. Pourtant, vous dirais-je ce qui fait souvent que j'aime un livre? Si j'ai un crayon à la main et qu'à chaque dix lignes de lecture, je vais écrire une ou deux phrases dans un cahier. Pour moi c'est preuve qu'il m'allume comme disent les jeunes. Il est vrai que mon esprit ne cesse de faire des phrases: la nuit quand je ne dors pas et ma foi, même dans mes rêves. Je peux repasser dix fois ce que j'ai dit ou pas dit, ce que j'aurais dû dire, ce que l'autre a répondu. Je déteste le téléphone parce que je ne peux pas me reprendre.
Livres, ah oui. Il me semble qu'il faut donner le contexte de la lecture. Par exemple, je suis en train de lire L'araigne de Henri Troyat (et j'ai une vieille version en livre de poche, image différente de celle que je joins). Dire pourquoi j'ai choisi ce livre sur les rayons de la bouquinerie. Parce que quelqu'un... c'est souvent quelqu'un dans une conversation ou un journal ou un blogue qui, lui ou elle, a réussi à m'intéresser à lire tel livre. Cette fois-ci une connaissance qui lit un peu de tout, comme moi. Je voudrais en faire autant, à mon tour. Mais peut-on jamais? C'est comme quand une cousine m'a parlé de telle ville à visiter, elle était à ce point enthousiaste que je m'y suis rendue. J'ai aimé aussi. Pas nécessairement les mêmes endroits, mais j'ai découvert mes coins à moi. Quand je suis venue pour en parler à une de mes amies, comme on partage un secret, elle s'y est rendue, elle a vu, et depuis ce temps, elle ne réussit qu'à m'en dire du mal. Ça me tente encore de révéler mes coups de coeur!!!

Livres donc. Troyat. Pourtant, je savais que je retournais au début du siècle dernier. Dans cette France d'une autre époque, avec d'autres moeurs que ceux de la littérature plus contemporaine. Je me suis laissée aller à la découverte, comme si c'était nouveau. Je ne voulais pas que ça fasse trop scolaire, du temps où j'étudiais Camus, Sartre et compagnie.

Je peux au moins dire que, comme la ville de ma cousine, j'ai aimé. J'ai apprécié être transportée dans ce temps qui n'existe plus, et connaître des personnages qui, probablement eux, existent encore, mais ne sont nullement décrits avec autant de détails, d'adjectifs et ne sont pas entourés de vieux livres entassés dans une bibliothèque que l'on époussette, mais à laquelle on ne réussira plus jamais à enlever l'odeur de cigarette et de pages jaunies. Bref une atmosphère, une odeur, un ton. Un conflit bien sûr mais subtil, pas trop évident comme à l'américaine, comme une recette. Le personnage principal bien campé, le frère possessif, un enquiquineur qui veut gérer la vie de tout le monde. Aujourd'hui, on dirait le manipulateur par excellence. Ses soeurs et sa mère, portraits de femmes qui ont l'air dépendantes, mais, qui heureusement surmontent le handicap de leur époque et des attributs... qu'on (le fils et frère surtout) leur attribue justement.

Ce qui m'a agréablement surpris de Troyat c'est qu'il écrit assez moderne pour les années trente : petites phrases courtes, parfois même sans verbe. Je n'ai su qu'après que L'araigne était le prix Goncourt 1938. L'aurais-je acheté dans la bouquinerie si j'avais su? J'aurais hésité, en tout cas. Contente, je crois que c'est le deuxième prix Goncourt que je lis avec plaisir. C'est fou, finalement j'aime un peu de tout, pourvu que ça me mène à l'écriture.

lundi 9 mars 2009

Encore les éditions Septentrion

Croyez-vous à la synchronicité? Je n'aime pas le verbe croire, c'est tellement vague. De toute façon y croire ou non, ça ne me dit pas quoi faire avec tous les indices semés sur mon passage?

Il y a deux ans et demi, j'ai soumis un manuscrit aux Éditions Septentrion qui n'ont pas pris trois mois pour le refuser. C'était pourtant mon premier choix pour mon roman sur mes ancêtres irlandais. Dès 2004 quand j'ai commencé mes recherches en généalogie, j'ai découvert le Prix Septentrion et je me voyais déjà le gagner. J'ai demandé conseil au président de la Société de généalogie dont je fais partie, il m'encourageait. J'ai lu les deux livres primés à ce moment-là. Par contre, quand je me suis aperçu que je ne trouvais pas le bateau sur lequel sont arrivés mes ancêtres et non plus la date de leur traversée, je voyais bien que ce serait vraiment un texte de fiction, et non pas un document archivistique qui pourrait rencontrer les critères du Prix. Mais, dans mon esprit pourtant, je continuais de croire que c'était la meilleure maison d'édition pour publier mon histoire, c'est pourquoi je l'y ai envoyée en renonçant au Prix.

J'ai déchanté, et j'ai essayé ailleurs. Le manuscrit, toujours en cours de lecture chez un autre éditeur, j'attends, je suis patiente. Et puis j'ai commencé mon blogue, pour le plaisir. Sur qui je tombe en furetant dans les blogues déjà existants et surtout en prenant connaissance des commentaires?
Éric Simard et la collection Hamac que je ne connaissais pas, existait-elle quand mon manuscrit a été refusé? Je n'ose même pas aller vérifier la date sur ma lettre de refus. Ensuite, Julie Gravel Richard qui a publié Entheos et ce matin, il est question de Caroline Allard, dont le tome 2 de ses chroniques de mère indigne vient de paraître.

Alors, c'est quoi ces indices? Pourquoi les Éditions Septentrion s'imposent à moi de la sorte? Qu'est-ce que je dois en conclure? Dois-je faire un pas vers elles?

jeudi 5 mars 2009

Loïse Lavallée

Si je tiens à parler de cette auteure, c'est que non seulement je la connais, mais aussi, je connais son livre qui paraîtra puisque d'une certaine façon, j'ai eu le privilège d'être une des premières lectrices lors d'ateliers d'écriture.

Mieux encore, Loïse Lavallée, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est la gagnante du Prix littéraire Jacques-Poirier 2008. Son livre, intitulé 13 malentendues La part manquante des Évangiles, publié aux éditions Vents d'ouest, paraîtra le 8 mars, à l'occasion de la journée de la femme, à la Maison du citoyen, à Gatineau. Un livre qui sera en librairie dès le 15 mars.

Bon, maintenant que j'ai tout dit dans les premiers paragraphes comme un bon petit journaliste (que je ne suis pas et pas obligée d'être sur un blogue), les détails. J'emprunte au site de l'éditeur quelques lignes qui résument le livre.

Ces pages sont non seulement une quête spirituelle, mais la revendication d’une
mémoire perdue dans la nuit des temps, la quérulence d’un passé à la fois oublié
et obnubilé par une Église étroite et doctrinaire ainsi que la réhabilitation,
in extremis, de toutes ces femmes de foi et de bonne volonté.
Ce n'est pas un roman historique ou un roman d'amour, ni non plus un essai universitaire, non. Quoique je voudrais bien entendre les débats qui ne manqueront pas d'être passionnés chez certains théologiens ou les anti-féministes ou chez qui s'intéresse au sujet. Plutôt treize nouvelles, je dirais, qui nous montrent treize femmes qu'on a bien connues dans nos cours de religion ou d'histoire sainte, à travers une lorgnette qu'on croyait être la seule et unique à cette époque pour voir les personnages de l'Évangile. Une histoire revue et corrigée, bref. Et très documentée, croyez-moi. Bien écrite, très bien écrite, un vocabulaire riche, un style recherché mais accessible.

Loïse Lavallée, en plus d'être au lancement le 8 mars, sera évidemment au Salon du livre de l'Outaouais qui se tient du 26 au 29 mars 2009. Et ne manquez pas d'aller la voir et de lui parler, elle est très sympatique!

mardi 3 mars 2009

J'aime aussi le camping

Je suis fière de vous présenter un nouveau blogueur:
Paul Laquerre, rédacteur en chef de la FQCC (Fédération québécoise du camping et du caravaning). Un nouveau venu dans le monde des carnets, mais pas du camping, ni dans l'écriture. Il conjugue deux de mes passions: écrire et le caravaning. Chanceux. Je lui souhaite bonne chance.

vendredi 27 février 2009

Antidote

Vous corrigez vos écrits bien sûr, mais comment? Connaissez-vous Antidote? Oui? Aimez-vous? Non? Procurez-vous-le au plus tôt.

J'imprime le texte, parce qu'à l'écran, il vient un temps où je ne vois plus rien, je relis, je révise, j'améliore le style, j'enrichis le vocabulaire, je transpose le tout sur l'ordi, j'en profite pour ajouter ou couper encore. Deuxième correction: j'ouvre le fichier Word, Antidote est déjà là, je clique sur le petit crochet vert qui m'ouvre la porte vers un univers de révision. C'est la correction la plus longue, la plus démoralisante parce que vous vous étiez cru bon(ne), mais la plus enrichissante. Et ça change un peu le cerveau de place, il s'évade dans le technique.

Plutôt que de passer à travers tout le texte seulement pour les fautes d'orthographe, de grammaire ou même de typographie, et recommencer pour les répétitions, je travaille plutôt un chapitre après l'autre. Ce sont les répétitions qui me surprennent le plus. Comment n'avais-je pas vu que j'avais utilisé le même mot quatre fois dans une seule page? Bien sûr, avec les années, j'ai comme un deuxième oeil, mais il en reste toujours. Alors là, Antidote (version 2006) m'offre le choix entre des milliers de cooccurrences dans son dictionnaire et autant de synonymes. Et ce n'est pas un logiciel français, mais bien québécois, donc adapté à nos expressions et aux recommandations de l'Office de la langue française.

Dix outils dans un, je dirais. C'est à peine si je me sers du Multidictionnaire de Marie-Eva de Villers qui était pourtant ma bible.

mardi 24 février 2009

Recommencer sa vie pour mieux écrire

Après avoir fini Louise de Didier Aucoin, je me suis mise à la lecture de La vérité et ses conséquences de Alison Lurie. Et je m'aperçois qu'il y a deux sortes de livres... pour l'instant, jusqu'à ce que j'en trouve d'autres, ce qui arrivera sûrement. Donc il y a les livres que je lis pour l'histoire. Ils peuvent être écrits de façon convenable, mais sans recherche ni originalité, seule l'histoire compte. Comme celui d'Alison Lurie présentement ou l'an dernier les trois tomes de Steig Larson. Il suffit que les vingt premières pages soient intéressantes pour que j'aie envie d'aller voir plus loin et parfois même à la fin pour voir comment l'histoire se termine. Et il faut que l'intrigue soit vraiment intéressante et les personnages attachants pour que je revienne au début et lise le livre en entier. Si en plus, il est bien écrit, c'est un plus, mais je m'en remettrai.

Il y a l'autre sorte, celle que l'on classe sans doute dans la « littérature ». Ce n'est pas tant l'histoire qui est intéressante, qui nous retient, je peux même passer plusieurs paragraphes, l'histoire – quand il y en a– peut être secondaire, intrigue mince, c'est le style qui fait la force d'attraction. Vous savez ce genre de livre dont on se souvient le lendemain, une fois rangé sur la table de chevet ou retourné à la bibliothèque. Auquel on repense dans la journée en se demandant si on va en parler à sa meilleure amie ou si on va garder ce petit trésor au chaud, juste pour soi. Les livres qui nous font poser des questions sur vous-même ou nous attirent vers plus loin dans nos propres écrits.


Louise de Didier Decoin n'est probablement pas le meilleur livre de l'auteur, mais c'est le premier que j'ai lu, alors, je ne dirais pas qu'il a changé ma vie, mais après lequel des questions se sont imposées: pourquoi est-ce que je suis née au Québec? En 1950? ce qui fait que je n'ai connu d'auteurs québécois qu'à l'âge de 16 ans? C'était Anne Hébert, Saint-Denys Garneau. Pour aussitôt retomber dans Sartre, Camus et en venir à croire que la France était le nid idéal d'où pouvait venir la littérature.
Et comme je ne sais pas si à mon âge, on peut s'améliorer au point d'écrire d'aussi belle façon, alors je me suis dit qu'il faudrait que je recommence à partir de zéro.
Recommencer ma vie, non seulement ce serait dans le sud de la France (tant qu'à être en France, tant qu'à changer, je choisis au moins plus chaud que chez nous) près d'une bibliothèque bien garnie.
Et si c'était au Québec, ce ne serait pas en 1950 ou pas francophone. Et si c'était en 1950 et francophone, je serais géniale en quelque chose et non pas moyenne en tout comme je le suis dans cette vie-ci. Oui, je répondrais aux sacro-saints critères de performance de mon siècle et je monterais sur un podium, celui de la littérature de préférence.

Bref, je voudrais écrire des livres du genre de Louise. Avoir l'originalité (Louise est une oie, en partant, avouez que ce n'est pas banal), l'audace et bien sûr la richesse de vocabulaire, pouvoir penser écrire « des capuches de beurre » ou « un vaccin étoilé sur l'épaule ». Entre autres.

Écrire de la littérature et non pas seulement une histoire.

mardi 17 février 2009

De la confiance en soi

Quand j'étais enfant, mes parents appelaient cet état de la paresse. Aujourd'hui, on préfère dire proscratination. Ou morosité, être dans la lune, se chercher. Pour d'autres, ce serait suivre son horloge biologique (mais celle-là on peut bien la mettre à l'heure qu'on veut!!). Dans tous les cas, il faut se donner des coups de pieds dans le cul. Et encore une fois, ne pas se laisser à penser, à argumenter, à juger, à douter. De la confiance en soi mur à mur.

C'est valable pour tout travail, toute création. l'artiste pour ses tableaux, l'auteur pour ses écrits.
Tout de même, quand le coup de pied au cul vient de l'extérieur, ça peut faire plus mal mais ça peut être plus efficace aussi: la vente d'un tableau, un courriel d'une directrice littéraire, un atelier d'écriture, la venue d'un client, un forum pour artistes peintres québécois (j'ai bien essayé d'en partir un mais ai-je le temps encore d'administrer, de modérer pareille machine), un commentaire –positif va s'en dire–, dans un blogue. Par contre, ça peut devenir une distraction aussi, comme une attente. Attendre que quelque chose, quelqu'un nous pousse. Donc en plus de la confiance en soi, il faut de la discipline personnelle, s'auto-motiver, se parler dans le « casque ».

Et au lieu d'écrire un billet sur ses états d'âme (si au moins j'apportais quelque information utile à d'autres, le but d'un blogue, non?), comme si c'était un exercice de réchauffement, retourner carrément à notre fichier texte ou notre toile blanche.
Ce que je fais de ce pas. Oui, oui, allez ouste!

vendredi 13 février 2009

Nom et prénom des personnages

J'écris la vie de mes ancêtres. En roman, parce que pour les Éditions Septentrion, il aurait fallu une recherche plus archivistique que je n'étais pas prête à entreprendre, vous savez, avec les petites notes en bas de page et une bibliographie qui prend plus de dix pages!!! Bref, c'est un roman. Mais, j'ai pris les vrais noms et prénoms et les vraies dates tant que j'ai pu. Tant que j'étais dans les trois premières générations, ça allait, mais me voilà rendue à la génération de mes parents. Que faire, quant au choix des prénoms? Je les garde, je les change? À part ma mère, les personnes – devenues forcément personnages — sont toutes mortes, donc ce ne sont pas elles qui vont me faire un procès. Mais j'hésite.

Pour la vraisemblance du récit, qu'est-ce que le lecteur aimerait? Bien sûr, écrire une scène d'amour en parlant de ses parents, ce n'est pas très évident. Je n’ai pas pu d'ailleurs. Vous me direz que j'ai ma réponse : je change, mais maintenant que tout est écrit, je n'aurais pas de difficulté à convaincre ma conscience de revenir aux vrais prénoms.

Et ne me dites pas de demander à la directrice ou directeur littéraire, je n'en suis pas là. Je voudrais bien avoir ma petite idée faite avant de lui soumettre la question, si tant est que je me rende là.

Bref, en tant que lecteur et lectrice, si vous lisez des prénoms dans un tome et que vous apprenez que ce sont les vrais noms, supposeriez-vous que tous les autres dans le tome 2 le soient aussi? Seriez-vous déçus d'apprendre qu'ils ne le sont pas donc vous vous mettez à douter des premiers aussi. Le genre : Ah! si c'est vrai, c'est meilleur?!

jeudi 12 février 2009

Écrire sans penser

J'ai terminé la révision du premier chapitre de mon tome 2. Écrit à la main en partie, corrigé à la main le texte de la première version. En bref, des feuilles bien raturées. Et quand je transcrirai le tout sur ordi, le tout changera encore.

Les premières pages sont tellement importantes. Autant pour le lecteur que l'éditeur. Et comme il faut d'abord plaire à l'éditeur et au comité de lecture avant de penser plaire au lecteur (oui, oui, à soi, l'auteure avant tout, mais c'est une autre histoire, me plaire à moi, il n'y aurait pas tant de dialogues ni tant de descriptions du physique), je travaillerai ce premier chapitre plus que tout autre.

Par contre cette fois, je suis fière, j'ai fait ce que j'ai toujours dit qu'il fallait faire mais que je faisais rarement: écrire pour l'écrire cette histoire, sans style autre que celui qui vient au premier jet et sans arrêt pour chercher un détail de date ou de couleur de cheveux. Ensuite, je l'améliorerai autant en détails qu'en richesse de vocabulaire. Si possible dès le premier jet garder le ton choisi. Dans mon cas retrouver le ton du premier tome, pas évident.

Et si le matin, comme ce matin, pendant quinze à vingt minutes, les doutes reviennent? Du genre: à quoi bon? N'ai-je pas l'âge de la retraite comme ceux et celles qui m'entourent? Pourquoi ne pas me gâter rien qu'à écrire blogues, courriels et messages dans des forums? Je ne creuse pas, je ne réponds pas à ce petit démon peureux et paresseux, je sais que le besoin d'écrire cette histoire, sans penser publication, reprendra le dessus, quoique je pense, quoique je doute, alors aussi bien foncer.

Alors go, on écrit, sans penser.

mercredi 11 février 2009

Moi, je dirais bien tout

Je suis du genre qui ne sait pas garder de secret. Un peu trop franche au goût de mes amies quand j'allais à l'école. J'ai toujours écrit mon journal personnel, parfois épisodiquement, parfois plus sérieusement. J'en ai jeté une bonne partie après avoir relu pour la troisième fois Mathieu de Françoise Loranger et tenter comme le personnage principal de cesser de regarder mon passé. Dans ces cahiers, j'y jetais aussi bien mes colères d'adolescente que mes poèmes tenus secrets que, plus tard, des opinions, des éditoriaux ou même des textes plus longs qui auraient pu servir de nouvelles. Comme Julien Green je crois. Je ne me compare pas à n'importe qui!!!

Aujourd'hui avec l'avènement de l'ordinateur, il m'arrive souvent de tenir un journal du manuscrit en cours et même d'écrire mes pensées directement sur ordi, au cas où elles serviraient dans un éventuel roman. Une étape de moins, parce qu’avouons-le, même si ça permet une deuxième version plus épurée, travaillée, c'est quand même fastidieux et ennuyeux de réécrire un texte d'abord manuscrit. J'ai beaucoup aimé lire Journal de printemps, le récit d'un livre de Christiane Rochefort qui raconte comment elle a écrit son roman Printemps au parking. Pour un auteur, c'est toujours un bonheur d'apprendre comment les autres écrivains travaillent, pensent, réagissent.

Bref, ça me tente parfois de faire la même chose : conter comment j'ai écrit tel ou tel livre. Un peu comme le fait Audrey Parily. Mais, je me demande si le temps consacré à cette transcription n'empiète pas sur celui de la « vraie » création? J'en suis donc à gérer mon temps, à choisir ce qui est important et ne l'est pas. De plus est-ce bon de tout dire? Surtout pour un livre qui n'est pas encore publié. Comme présentement, je travaille sur le tome deux d'une histoire dont le tome un n'est pas encore publié. Puis-je en parler? Quelles pourraient être les conséquences?

Re-bref, m'écouter, je dirais tout, mais heureusement ou malheureusement, j'ai d'autres obligations, d'autres intérêts, d'autres activités qui font que je ne me décide pas ou reporte.

lundi 9 février 2009

Autre passion

Si je ne suis pas assidue dans ce blogue, c'est que j'ai d'autres passions que celle de l'écriture. En ce moment, je suis ailleurs.

Je demeure dans les livres par contre, pendant quelques heures, quand je peux. J'ai terminé Le liseur de Bernhard Schlink. Dès les premières pages, je me suis aperçue que je l'avais lu il y a quelques années, mais tellement bien ( et surtout je ne me souvenais pas de toute l'histoire, même pas du secret de Hanna) que je l'ai relu avec un réel plaisir. Je me demande par contre quelle sorte de lectrice je suis si j'oublie aussitôt le livre terminé! C'est bien moi, ça! Et dans un tout autre ordre de genre, je lis Mansfield Park de Jane Austen (pas l'édition de l'image mais tout de même). Auteure que j'aime bien, et le siècle et l'endroit et les atmosphères. Du même genre que les soeurs Bronte qui l'on suivie, en moins dramatique.

Mais, comme je disais, entre les chapitres, je suis ailleurs. Dans des sentiers à me promener. Dans des paysages à admirer. Dans des odeurs à respirer plein mon saoul. Où les mots me viennent aussi forts et aussi vifs que les autres jours, mais où je n'ai ni le temps ni l'envie de les entrer sur le clavier.

Permettez donc que je vous délaisse un peu. Permettez aussi que je me garde des petits secrets! Je vous serai plus fidèle en d'autres temps. Je demeure fidèle à moi-même, c'est déjà ça!