jeudi 29 avril 2010

De la constance et de l'évaluation

De la constance, il faut savoir qu’elle peut vouloir dire la fidélité, la persévérance, la fermeté, la patience et la stabilité.

La fidélité: pas de problème, je suis fidèle à tout, je ne me souviens pas avoir quitté personne de moi-même. Souvent été délaissée, mais suis fidèle à une marque, un produit, aux amies, aux animaux, aux lieux.
La persévérance: plutôt oui jusqu’à l’entêtement parfois. Surtout pour les autres.
La fermeté: pas vraiment, plutôt molasse si ce n'est pas un contrat payé. Professeur, je n’étais pas réputée pour une bonne discipline. J’ai du caractère mais pas de poigne et on peut me faire changer d’idée comme de chemise.
La patience: j’en ai à revendre pour certaines choses. Malgré mon empressement à tout vouloir tout de suite.
La stabilité: là où le bât blesse. Proche de l’ennui, proche du toujours pareil, d’un seul intérêt, d’une ligne droite. S’inscrit dans la durée, le fixe, la platitude. J’aime bien varier, m’aventurer dans des avenues différentes.

Tout ça pour dire que dans les titres de ce blogue, j’aurais voulu toujours commencer par « De » comme De nos pinceaux et de nos stylos, comme au temps de Cicéron et du latin classique.

Sans avoir d’objectif précis, j’aurais voulu une constance dans mes sujets, développer mon style, évoluer dans un cadre : photo-illustration, texte court, liens. Et surtout, intéresser, mais ça, on peut intéresser un et pas l’autre. Et comment être stable quand j’aime autant le caravaning que la généalogie, autant le graphisme que les nouvelles technologies (auxquelles je ne comprends souvent rien et auxquelles je résiste mais bon, j’aime quand même), les livres que l’écriture, sans compter cette autre voix qui m’a fait aimer aussi l’art en général et la peinture en particulier. Et que je suis bien bonne pour philosopher mais pas trop pour appliquer!

Je voudrais bien aussi une constance dans les illustrations choisies, comme Audry Parily ou Martyne.

Force m’est de reconnaître qu’après un an et demi, je n’ai pas battu de record, ni renouveler le genre. Ce qui n’était pas mon but et ne l’est toujours pas.

On va dire que c’était un brouillon, un premier jet. Et pas de note. Le meilleur est à venir.

mercredi 28 avril 2010

Consoeurs blogueuses

Ce matin, ai lu dans le site de Coup de pouce les 25 blogs de filles à découvrir. J’en suis déjà trois : Étolane, Mélanie, Un autre prof. Sept ne m’intéressent pas vraiment puisqu’il ce n'est pas ma soupe! Quant aux chroniques blondes, je les lis à l’occasion, mais chaque fois que je viens pour poster un commentaire et que je vois l’anglais (post, comment, leave et plusieurs autres), mes doigts se rebiffent, protestent, hésitent et décident de punir de mon silence une blogueuse si talentueuse si reconnue qui ne réussit pas ou ne choisit pas sciemment de tout mettre son blogue en français. Je sais, je ne punis probablement que moi.
En tout cas.

Je profite tout de même de l’occasion d’ajouter son blogue, celui de Daniel Rondeau, dont il faudrait bien que je lise le livre et deux retours : Audrey et Émilie C qui voudrait bien appeler son blogue un site et vice-cersa..

Félicitations aux blogueuses choisies et je vais réfléchir au pourquoi du comment je n’ai pas été choisie (que pourrais-je bien trouver pour indiquer que c'est de l'ironie, à moins qu'il y ait un petit diable en moi qui cherche la reconnaissance de ses pairs et qui croyait naïvement la trouver en bloguant, non ce n'est pas possible, je vais le renvoyer dans le feu de son enfer celui-là)!

(dessin venu d'un temps ancien)

vendredi 23 avril 2010

L'imposteur fustigé

L’imposteur fut fustigé. Ma petite causerie du jeudi 22 avril fut un succès à en croire les participants qui m’ont entourée à la fin de l’heure consacrée à la biographie.

Je ne connaissais rien de L’Atelier littéraire des Outaouais. J’ignorais son existence qui date de 1993. Pourtant je connaissais celui qui a été l’animateur et fondateur, Jacques Flamand, également directeur littéraire aux Éditions Vermillon, et quelques membres puisque des deux côtés de la rive, Gatineau comme Ottawa, les auteurs circulent librement, veulent écrire, cherchent à publier, se réunissent et échangent leurs expériences.

Une belle rencontre où j’ai renoué avec ma passion pour l’enseignement et le théâtre (comprendre que je fais mon clown un petit-peu). Faut dire que j’avais un très bon public, une vingtaine d’adultes tous bien attentifs. Et quand à la fin, j’entends quelqu’un me dire; « vous m’avez donné le goût de commencer ma biographie » ou « vous m’avez appris quelque chose », eh bien, je me dis : « à quand la prochaine, je suis prête »
Et j’adore.

mardi 20 avril 2010

La conférencière


Plus facile de parler des autres que de soi. Parler professionnellement je veux dire. Toujours l’impression que c’est se vanter. Il faudrait que je fouille un jour cet aspect de la promotion, de l’information : pourquoi certains articles me dérangent et pas d’autres, est-ce que ça dépend des personnes citées ou de la façon dont c’est écrit? Question d'image, d'authenticité?

Donnons d’abord l’information brute : le jeudi 22 avril, L’atelier littéraire des Outaouais présente l’auteure Claude Lamarche. Au début, je croyais que j’allais m’asseoir avec quelques membres, cinq ou six, d’un atelier littéraire et jaser de biographies. Ce que j’ai déjà fait. Mais non, vraie conférence avec présentation, causerie, échange de questions, clôture, petit goûter. Devant une trentaine de personnes probablement.

Moi, conférencière? Non que ça m’énerve de parler devant un groupe, je n’ai jamais eu cette gêne. Non que je ne sache pas de quoi parler, et je n’ai aucune difficulté à improviser, même si j’ai commencé à préparer un plan et à noter plusieurs idées. Non, mais moi, parler de biographies, comme si j’étais une biographe reconnue. Oui, j’aime les biographies; oui, j’ai publié Jacques Lamarche, un homme une époque; à la limite je pourrais aussi dire que mon livre Visions de la Petite-Nation qui présente 17 artistes peintres est une mini-anthologie de biographies; eh oui, mon prochain roman qui paraîtra peut-être un jour raconte la vie de mon ancêtre, mais de là à ce qu’on m’invite pour donner une conférence!

Ce n’est pas tant le sujet finalement que l’ampleur de la réunion qui m’impressionne. Et puis, non plus puisque c’est une réunion fermée au sens ou le public n’est pas invité, c’est un groupe de personnes qui font partie d’un atelier littéraire. Des gens qui aiment écrire leurs souvenirs, qui souhaitent en apprendre un peu plus sur le sujet. J'ai quand même aidé deux ou trois personnes à publier leurs souvenirs. Et pour me sentir à la hauteur, je minimise l’événement. Je le mets à ma portée. Ce qu’il est quand même. Je ne vais pas parler devant des universitaires. Ou à l’auditorium d’un cégep. Juste des personnes qui suivent un atelier littéraire. Me semble que je ne suis pas du bon bord, je devrais être dans la salle pour écouter la conférencière.

Donc si ce n’est pas l’incompétence, c’est quoi? Ça doit venir probablement de ma sempiternelle estime de moi. Comme si quelqu’un s’était trompé sur mon compte. Comment on dit déjà : le syndrome de l’imposteur?

Ce billet est donc plus une affirmation de soi, qu'un communiqué de presse. Un travail sur ce petit démon qui me retient à un vieux sentiment enfantin. Parce qu’au fond, pourquoi vous dirais-je que je vais donner une causerie puisque vous ne pouvez y venir? Pour secouer cet imposteur. Pour prendre ma place. Pour chasser la petite peur qui n’était pas là quand j’ai dit oui, j’accepte. Pour faire une femme de moi. Une conférencière finalement.

(photo de la conférencière!)

mardi 13 avril 2010

Où suis-je?

Je suis tellement éparpillée, tellement à tout autre affaire qu’à moi-même que je ne suis pas constante. Je suis tout sauf auteure. Je suis à l’auto que je viens d’acheter et qui demande inspection, changement de pneus, vidange d’huile, peinture de portière, lavage. Je suis à l’artiste que je dois aider dans l’envoi de tableaux, l’écriture de communiqué pour ses expositions à venir. Je suis à la graphiste qui doit mettre à jour les sites Internet dont elle est responsable. Je suis à la fête de famille dimanche.

Je suis encore sous l’émotion de la fin de semaine dernière où je me suis fait voler mon portefeuille et je me demande si je peux en parler publiquement, si je poursuivrai ce blogue, si je demeurerai sur Facebook. Je suis dans cette peur sous-jacente à tout vol d’identité. Peur d’être envahie, d’être dépossédée. Peur de tout perdre, peur de n’être plus rien. Même si un bon samaritain l’a trouvé et me l’a remis : vide d’argent mais plein de mes cartes.

Peut-être suis-je chacune de ces personnes? Pourtant, celle que je voudrais être, la seule que je voudrais être n’est pas dans celles-là que je viens de nommer.

Au bord de la mer, au bord de la solitude, peut-être retrouverais-je mes mots?

(photo: National Seashore, Cape Cod)

jeudi 8 avril 2010

Le meilleur est à venir pour l'artiste Falstrault

Les brumes de la crise semblent se lever et l’année 2010 s’annonce prometteuse pour l'artiste-de-nos-Pinceaux qui participera à au moins trois expositions majeures.

Quinze ans bientôt de vie professionnelle en art visuel et Louise Falstrault aime toujours sortir de son atelier et vivre la fébrilité des expositions. La première commence par un vernissage, le jeudi 22 avril à la Galerie d’art Fontaine, à Gatineau, secteur Buckingham. L’artiste Diane Fontaine a ouvert sa galerie en août dernier et elle a invité six autres femmes artistes peintres à se joindre à elle pour une exposition commune. « C’est elle qui m’a approché le printemps dernier et tout de suite, nous avons échangé nos petits secrets ». Ainsi, les tableaux de Louise côtoieront ceux de Lise Massicotte, d’Aylmer, de Carolyne Dion, Josée Gauthier, Raymonde Perron et Josée Fontaine, des artistes peintres venus de divers coins de la province. De belles rencontres en perspective et surtout une exposition de qualité que tous les invités pourront voir du 22 avril au 1er juin.

Début juillet, Louise Falstrault succombera à sa deuxième passion, la sculpture sur pierre, en se rendant à Mont-Laurier pour perfectionner cet art. On pourra ensuite la voir, au prestigieux symposium de Montebello les 9, 10 et 11 juillet, parmi une trentaine d’artistes chevronnés venus de partout au Québec.

Ce qui rend particulièrement fière cette année, l’artiste peintre et sculpteure, c’est d’avoir été nommée « Invitée d’honneur » à un symposium pour la toute première fois. « Ce n’est pas que je recherche les honneurs, mais ça fait quand même plaisir de se sentir appréciée par nos pairs ». C’est encore grâce à Diane Fontaine qui a parlé d’elle au comité de Gatineau en couleurs. Louise Falstrault a accepté avec joie et d’ailleurs elle rappelle aux artistes peintres qu’ils ont jusqu’au 15 avril pour s’inscrire au symposium qui se tient en octobre à Gatineau, secteur Hull.

Pour clore l’automne en beauté, elle vient tout juste d’apprendre qu’elle a été acceptée à Coloris sur la Baie qui a lieu à Rockland, fin octobre.

Toujours membre des Créateurs de la Petite-Nation, il y aura une surprise à leur sujet, début juin. De plus, l’artiste est représentée par deux nouvelles galeries ontariennes. « J’aimerais bien être plus visible dans les galeries d’art du Québec, mais au fond le meilleur endroit au Québec pour me trouver, c’est encore à mon atelier », ajoute l’artiste en souriant à cette année prometteuse.

(photo: Louise Falstrault et Daine Fontaine, photo de Claude Lamarche)

mercredi 7 avril 2010

Dany Laferrière: quel livre choisir?

Disons que c'est votre anniversaire ou Noël. Disons qu'on veut vous offrir un cadeau. Disons qu'on vous demande votre avis. Vous savez que vous voulez un livre, puisque vous aimez les livres par-dessus tout. Bon disons que vous préféreriez un voyage, mais ce n'est pas tout à fait le même prix. Vous vous arrachez le coeur et vous torturez les méninges pour vous limiter à un seul titre. Après moultes réflexions, après avoir hésité sur Paul à Québec que vous aviez longuement regardé au Salon du livre de l'Outaouais, vous décidez de plonger dans l'univers de Dany Laferrière pour des raisons qui ne vous ressemblent pas, mais en vieillissant vous ne tenez plus autant à cet esprit rebelle qui faisait votre fierté.

Il reste la question la plus difficile: quel roman choisir? Vous furetez chez vos blogueurs et blogueuses préférés, vous cherchez dans les medias, vous vous tapez plusieurs minutes de lectures de sites, en vous demandant, au passage, pourquoi l'auteur a changé quand même relativement souvent d'éditeur. Vous résistez à l'envie de changer carrément d'idée et d'auteur.

Et puis vous hésitez entre Pays sans chapeau, Lanctôt Éditeur, que Foglia semblait avoir préféré à L'énigme du retour qui a été encensé et primé. Et puis vous ne savez plus.

Alors vous demandez à ceux et celles qui ont lu ce qu'ils choisiraient.
Disons que je vous le demande: quel Laferrière lire?

(photo empruntée au journal Le Devoir.com)

mardi 6 avril 2010

Plus enchantement que fureur

La très grande lectrice et blogueuse Suzanne a fait une petite mise à jour du Défi de la plume québécoise. Ce qui m'a fait penser que sur la table traîne La fureur et l'enchantement de Georges-Hébert Germain. Au moins une autre blogueuse en a déjà parlé. Comme elle et d'autres ont bien résumé l'histoire, je donnerai surtout mes impressions, privilège de propriétaire.

Je suis en train de lire aussi. J'aime bien. Richesse de vocabulaire il est vrai. Un seul petit hic: dans les dialogues, il n'emploie jamais la négation au complet (exemple: J'aime pas au lieu de je n'aime pas), pourtant ses personnages parlent assez bien, alors pourquoi? Ça m'a dérangée et surtout déçue.

J’ai beaucoup aimé la forme du récit : plus récit que roman justement. Sobriété dans les dialogues qui laisse toute la place à l’histoire. L’auteur peut alors approfondir la vie du personnage. Par contre, j’ai eu du mal à passer d’un lieu à un autre à chaque chapitre. Je me demandais bien quand les personnages des Patriotes rejoindraient ceux du Saguenay, mais après quelques lignes du nouveau chapitre, on se retrouvait.

Pour le reste, on sent que c'est un homme qui a écrit l'histoire (les scènes d'amour auraient été différentes, écrites par une femme), ça fait changement. Beaucoup de noms, parfois inutiles selon moi (il faut dire qu’un éditeur m’a déjà fait la remarque que j’avais trop de noms comme si je voulais absolument nommer les personnes qui ont réellement existé, et je dois admettre que ça m’est resté en travers de la gorge, alors forcément, je décèle le même procédé chez les autres), je ne crois pas que je les retienne tous, mais très beau récit qui coule de manière simple (mais pas simpliste) et harmonieuse. Ni haletant ni bouleversant comme un drame violent auquel les films nous ont habitués, mais identitaire. Et si les Patriotes étaient connus, la quête de la terre et de la forêt au Saguenay l’était moins et c'est d'un regard calme que nous en sommes témoins.

(photo empruntée de edlibreexpression.com)

vendredi 2 avril 2010

Tout simplement dehors

Si la tendance se maintient, je prendrai du retard dans les billets à écrire ici, dans les lectures des autres blogues, dans les commentaires à émettre, dans les réponses aux courriels, dans les phrases courtes à laisser sur Facebook, dans les interventions sur quelques forums. Bref, je ne suis pas ici, je suis dehors.

De plus j'ai changé d'auto (c'est vrai il ne faut pas que j'oublie d'auto-détruire le message d'auto à vendre), alors pneus d'été à faire poser, rendez-vous chez le concessionnaire parce que rappel sur cette auto (eh non ce n'est pas une Toyota, il n'y a pas qu'elles qui ont des rappels!) et surtout le goût de me promener. Je suis un vrai bébé-Renault (les plus jeunes, je vous conterai un jour cette annonce que vous ne devez pas connaître), j'adore rouler tranquillement. Un de mes rêves, c'est de louer une décapotable pour une semaine. Ce serait en plein le temps pour la température, mais pas pour mon portefeuille.

Plus gratter le terrain. Plus premier diner sur la galerie. Plus toile de piscine enlevée. Plus tours (oui, oui, un "s") de vélo. Plus, plus, plus.

Alors ne me cherchez pas, soyez patients: je suis tout simplement dehors.
(photo de l'auteure au bord d'un lac de la Petite-Nation)

samedi 27 mars 2010

14 livres qui m'ont marquée

Venise du blog Le passe-mot m’a donné envie d’établir la liste des livres qui m’ont marquée. Exercice quand même sérieux. Que signifie «marquer»? Nous impressionner, laisser une marque, une empreinte forte, faire mal, nous impressionner, nous laisser sans mots, nous transformer. Livre dont on se souvient, dont on a retenu le titre même si on ne sait plus très bien pourquoi il nous a marqués.

Établir la liste m’a pris environ vingt minutes parce qu’il a fallu que je descende au sous-sol où est ma bibliothèque. Parce que par cœur, il ne me venait à l’esprit que les neuf premiers. Mais plus d'une heure pour trouver ou me souvenir du pourquoi.
Sans ordre:

1- Les Line. C’étaient des albums comme les Spirou. Parce que j’en ai eu beaucoup du numéro 18 au numéro 32 si je me souviens bien. Après, ou j’étais trop vieille, ou la série a cessé de paraître. J’ai tellement appris dans ces albums. Je me rappelle encore la biographie de Marie Curie, de l’aviatrice Amelia Earhart.

2- Les Claudine de la bibliothèque rose. Que d’aventures, que de beaux étés j’ai passés en compagnie de l’héroïne qui ne voulait rien entendre de se faire appeler Claudine. C’était Claude…comme moi. Je ne pouvais ne pas aimer!

3- L’Euguélionne de Louky Bersianik. Un livre qui devrait être en tête de liste. Le summum qui vous jette à terre. Les femmes à qui je l’ai passé m’en ont voulu un certain temps, même ma mère. Si ce livre ne vous rend pas féministe, je ne sais vraiment pas qui ou quoi y réussira. De plus, unique en son genre dans le style, dans la forme. À mes yeux, inégalable.

4- Mathieu de Françoise Loranger. Je lui en veux encore à ce roman. Après sa lecture, j’ai jeté tous mes journaux intimes tenus entre 15 et 19 ans. Pour regarder en avant et laisser mon passé derrière moi, comme Mathieu. Une mine de renseignements qui m’auraient permis d’écrire sur cette période que j’ai tellement détestée.

5- Les mots pour le dire de Marie Cardinal. Presque aussi fort que L’Euguélionne. Personne avant et je dirais personne après aura parlé du sang de la femme comme Marie Cardinal.

6- Le rouge et le noir de Stendhal. Je suis certaine d’avoir vécu à cette époque et d’avoir vécu des amours malheureuses.

7- Les mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. J’avais 15 ans, ma mère m’a conseillé cette lecture parce que j’aimais les biographies. J’ai été servie. Je l’ai relu au moins deux ou trois autres fois, à différents âges et je pleurais tout autant à la mort tragique de son amie Zaza. Entre autres. De plus c'est la faute de Simone de Beauvoir si j'ai voulu me rendre en France: suivre ses traces, voir là où elle avait vécu.

8- Jane Eyre de Charlotte Brontë. Les amours malheureuses, l’atmosphère pluvieuse et tristounette de la campagne anglaise. J’aime.

9- Les filles de Caleb d’Arlette Cousture. Un livre qui m’a marquée parce que je relis encore et je regarde sans me lasser la série télévisée. Il doit bien y avoir quelque chose pour que j’y revienne. Mon coeur romantique sans doute.

10- La détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy. J’aime les biographies, mais aussi les autobiographies.

11- Journal à quatre mains des sœurs Groult. À la recherche d’une sœur, d’une mère. J’aurais voulu vivre leurs vies.

12- L’herbe et le varech d’Hélène Ouvrard. Le ton, le style, le parcours au bord du fleuve, au bord de sa vie. Il aurait été plus facile de trouver les lignes non soulignées.

13- Ces enfants qui font peur aux hommes de Jean-Guy Paquin. Je n’ai pas de mots pour ce livre. Que des émotions. Que de l’admiration. J’ai stagné pendant des mois dans mon écriture parce que je cherchais à écrire comme Jean Guy Paquin. Il ne faudrait d’ailleurs pas que je le relise, je succomberais encore.

Et, pour le simple plaisir de ne pas rester à 13, j’ajouterais le Multidictionnaire de la langue française de Marie-Éva de Villers. Un livre, oui vraiment, qui m’a marquée. Du jour où je l’ai découvert, je n’ai jamais tant vanté un dictionnaire. Aucun autre ne trouvait grâce à mes yeux. Le Larousse était trop permissif, le Robert, je n’ai eu les moyens que de m’acheter le Robert des noms propres, mais de Villers! Les pages en sont venues grises tellement je l’utilisais. Il faudrait en parler aux publicitaires avec qui je travaillais, ils ne pouvaient rien me passer. C’est à regret que j’ai donné mon premier dont la couverture ne tenait plus que par une épaisse couche de papier collant. Mais je l’ai donné à ma nièce qui allait devenir traductrice, je le savais donc entre bonnes mains.

(photo d'une partie de ma bibliothèque)

mercredi 24 mars 2010

Oui, non, peut-être, pourquoi donc, et si...

Satanée motivation. Je crois bien que même pour mourir, je ne serai pas capable d’en prendre la décision. Il faut toujours que ce soit quelqu’un qui me dise quoi faire. De moi-même, je ne me décide pas. Je joue, je paresse, je fais ce que j’aime, ce qui est facile. Ce qui est obligatoire : tel dépliant, tel site, la vaisselle, les repas, gratter le terrain (et encore cette obligation, je la retarde aussi, je l’étire). Je ne rentrerai pas dans les détails, mais en résumé, petites ou grandes décisions, je n'en ai pas prises beaucoup dans ma vie.

Maintenant que j’ai compris que je ne gagnerais pas ma vie en écrivant, pourquoi j’écrirais? Par fierté de finir mon histoire? Par orgueil, pour ne pas me dire que j’aurai lâché en cours de route? À qui ai-je à prouver quoi que ce soit? Si un éditeur me disait : je suis intéressé à votre roman, ça deviendrait une obligation, un travail. Peut-être alors aurais-je cet intérêt à m’y mettre. Mais là, rien. Pas obligée donc, je remets, je tourne en rond, je ne me force même pas pour faire de belles phrases dans ce blogue. Comme Mélanie ici. Entre autres.

Ah! Oui et j’ai appris que les deux livres jeunesse écrits en 1976 et 1979, épuisés depuis belle lurette m’appartiennent. Au sens où j’ai le droit d’en disposer. Donc les réécrire. Je relirai et aviserai. Suis-je un si vieil auteur que j’en suis aux redites?

Tiens, je pense que j’ai ma motivation. Pourvu que je ne procrastine pas comme un élève qui n’étudie que la veille de l’examen : je me suis inscrite à la semaine d’écriture professionnelle de l’École d’été de Mont-Laurier.

J’en avais parlé en mai dernier et comme il faut apporter un manuscrit. Il ne reste qu’à convaincre mon cœur de s’y mettre. Il faut que je le retrouve celui-là, sans lui, je n'écris rien de bon.

samedi 20 mars 2010

Même quand je n'aurai plus de mots...
ils seront en français

Au lieu de me contenter d'un commentaire après la lecture d'un billet, il pourrait me venir l’idée d’en parler ici, plus longuement, mais je ne suis pas du genre longue analyse, éditorial percutant, opinion énergique, débat passionné. Je dois bien avouer que je deviens facebookienne ou twitterienne (même si je n’y suis pas inscrite sur ce dernier), au sens où j'écris de plus en plus court.

Alors, il vaut mieux rendre à César… et simplement retracer mon parcours matinal :
Acheter un livre directement de l’auteur chez Dominic Bellevance
Doit-on traduire ou non? chez Isa Gusso

Cette question de traduction m’a ramenée à une demande d’ami, sur Facebook : une entreprise québécoise, dont la raison sociale est en anglais. En tout cas la raison sociale fournie sur Facebook parce qu’ils en ont deux ou trois autres plus ou moins bilingues. On dirait qu’ils veulent jouer sur tous les tableaux et en sont à la période d’essai pour cette nouvelle appellation. Les propriétaires et même leurs parents sont on ne peut plus francophones. La page d’accueil de leur site, qu’ils nous invitent à visiter, est unilingue anglaise, pas de lien vers le « français ». Un site visiblement pas fini puisque tous les onglets ne mènent qu’à une seule et même page… bilingue celle-là. Avant de refuser leur demande d’amitié, je leur ai quand même demandé pourquoi une raison sociale en anglais? Juste pour lire leur réponse. Ils recherchent une « clientèle internationale », ont-ils répondu. Pourtant dans le même élan, ils prétendent que leur principale clientèle est québécoise! J’ai cliqué sur « ignorer » leur demande d’amitié. S’ils veulent des anglophones qu’ils ne me demandent pas d’être adepte. Point final. Qu'ils s'étouffent avec leur choix que je ne cautionnerai pas.
Je verrai tomber un à un mes compatriotes, sous la pression ou sous l’indifférence, je ne ferai pas d’esclandre, je ne crierai pas après les commis qui mettent les boîtes de conserves du côté de l’anglais sur les étagères, je ne refuserai pas de louer les films même si le titre anglais est plus gros que celui en français sur la couverture du DVD, je n’écrirai pas de lettre à l’Office de la langue française, je l’ai déjà fait sans résultat (je vais quand même relire quelques-uns de ces documents >>> ).

Je porterai haut le flambeau de la fierté jusqu’à mon dernier mot. Et tolérance zéro pour les concessions. Même si je manque d’arguments... et de mots. Une évolution, oui, l’acception d’une langue vivante, oui, mais je demande une logique, des raisons solides et surtout pas la tendance mode, la tendance mondiale, la tendance commerciale et monétaire, la facilité.

Finalement je l’aurai fait mon éditorial.

jeudi 18 mars 2010

Bien plus qu'une artiste peintre

Celle que j’appelle amicalement « l’artiste-de-nos-pinceaux » pour justifier le titre de « notre » blogue, feuilletait une revue ce matin. Une revue d’art bien sûr — quoiqu’elle aime aussi beaucoup les revues de maisons, de bois rond surtout. À la lecture d’un article du Magazin’Art, elle m’a demandé :

— Est-ce que tu es comme ça toi aussi, tu rêves d’avoir écrit tel livre, tu voudrais avoir imaginé telle histoire?
— Qu’est-ce que tu penses? Bien sûr.

Alors la créatrice de tableaux et de sculptures n’échappe pas aux affres de la création… et de l’envie. Elle admire tel peintre, tel sculpteur. Leurs œuvres, aussi bien contemporaines que figuratives la jettent parfois en bas de sa chaise, la démoralisent, la poussent à se questionner, la stimulent, l’interpellent, la revigorent. Ce matin, peut-être, y aura-t-il sur la toile une touche d’une nouvelle couleur, un geste différent, un coup de spatule accentué.

La différence avec l’auteur, c’est que l’artiste pourra montrer ses récentes créations très prochainement, n’a pas besoin d’être corrigée, approuvée. Pas besoin d’attendre un an avant de toucher les revenus de ses ventes. Par contre, elle est la créatrice, mais aussi l’agent, la distributrice, la galeriste, la représentante commerciale.

D’ailleurs voici les prochaines sorties inscrites à son agenda :
22 avril : vernissage à Gatineau, secteur Buckingham
5 juin : gros happening avec Les Créateurs de la Petite-Nation, à Saint-André-Avellin (site sera mis à jour prochainement)
10-11 juillet : symposium de Montebello (site)
16-17 octobre : Gatineau en couleurs où elle est invitée d’honneur. Une première pour elle. Déjà plusieurs réactions sur Facebook.(site)

Elle attend également deux réponses d’expositions où elle s’est inscrite. Pendant que j’écrivais ce billet, elle a reçu un appel téléphonique : on l’invite à participer à un Festival western. Eh oui, il y a ça aussi : la difficile évaluation entre l’artiste-amuseur-public qui est là pour distraire le public lors de manifestations touristiques ou culturelles et l’artiste professionnel qui veut participer, avec ses pairs, à une exposition d’arts visuels. En même temps elle reçoit aussi un courriel : appel de dossiers pour 2011 dans une galerie d’art. Encore là difficulté à différencier galerie d’art commerciale et disons municipale. Ne s’adresse pas au même public, n’a pas les mêmes objectifs. Il est aussi important pour un artiste peintre de bien choisir ses galeries que pour un auteur de choisir son éditeur.
Finalement pas plus facile la vie d’artiste que celle d’auteur. Pour moi, il n’y en a pas de facile. Juste différente parfois, semblable certains jours.Avec les petits plaisirs jouissifs de la création, les joies de se sentir apprécié et... le reste dont on se passerait bien des fois.

(photo: sculpture sur stéatite de l'artiste peintre-sulpteure Louise Falstrault)

mercredi 17 mars 2010

Un colcannon aujourd'hui?

17 mars. Une date comme une autre, sauf que ce matin en ouvrant mon Google, ça fait ding ding. Fête des Irlandais. J’ai voulu en glisser un petit mot sur Facebook, rejoindre ma cousine. Deux fois trop long, je n’avais jamais remarqué que nous devions nous en tenir à 420 caractères. Je peux bien trouver que le monde n’en dit pas long sur ce réseau-social. Alors vive les blogues (je sais, on peut écrire un article sur Facebook, mais aussi bien le mettre en ligne ici, il ira automatiquement là-bas).

Donc le 17 mars. Avant, je ne soulignais pas cette fête, je n’y pensais même pas. Ma mère, oui, m’avait bien conté que sa grand-mère était Irlandaise, mon père me taquinait parfois : « la petite Bushell doit se retourner dans sa tombe à t’entendre parler anglais ». Je parle en effet très mal anglais, malgré mon huitième de sang irlandais. Me semble que j’ai déjà dit tout ça. Il faudrait que j’aille voir si le 17 mars, l’an dernier… mais qui ira voir, qui s’en souvient? Alors je répète. Je l’ai tellement écrit dans ce roman qui n’en finit pas d’être corrigé. Peut-être que je cesserai d’en parler quand il sera publié.

Elle s’appelait Bridget Bushell, née en 1828, elle venait du comté de Roscommon et lui, Denis Lynch, né en 1834, six ans plus jeune qu’elle, était originaire du comté de Leitrim. Se sont-ils connus en Irlande, je n’ai jamais trouvé, sont-ils arrivés à Grosse-Île par le même bateau, pas trouvé non plus, mais je sais qu’ils se sont mariés à Montréal en 1855 et ont élevés leurs cinq enfants à Saint-Henri. La mère de mon grand-père maternel était la petite dernière, Mary Jane Lynch. Elle n’aura connu son père que trois mois, ce dernier est mort d’un accident à l’usine de mèches où il travaillait. Pas inventé ça non plus, c’est écrit dans un petit livre que ma grand-tante religieuse a remis à son frère puis que ma mère m’a remis il y a quelque cinq ans.

Pour poursuivre sur la même idée de mon billet d’hier : Bridget et Denis vivaient dans des comtés pauvres, là-même où il y eut le mildiou dans la pomme de terre, ce qui a causé les noires années de la famine en Irlande. Coïncidence : je demeure dans un lieu entouré de champs de pomme de terre.

Alors peut-être un petit colcannon aujourd’hui?

(photo empruntée à food.pinkhairedgirl.com/?m=200804)

dimanche 14 mars 2010

Changements mineurs de la mise en page

La largeur de mes billets me dérangeait depuis quelque temps, je la trouvais trop étroite. En farfouillant dans les blogues qui parlent de Blogger, j'ai failli encore une fois regarder du côté de Word press qui offre au moins la possibilité de laisser des hyperliens actifs dans les commentaires, mais devant l'ampleur de la tâche, encore tout recommencé, j'ai plutôt trouvé que je pouvais apporter quelques changements mineurs grâce à ce site >>>; et ce, sans tout changer. Je n'ai même pas perdu mes liens d'annuaires. Et j'ai ajouté un petit outil de recherche, j'aime bien. Vingt minutes maximum.

mercredi 10 mars 2010

Emissions de télévision

Je voulais dire que je n’écouterais plus Providence et j’essayais d’en expliquer les raisons. En fouillant dans la blogosphère pour savoir si d’autres blogueurs ou blogueuses avaient fait des émissions de télé leur thème, je suis retombée dans ma marmite d’auteurs, de livres, de publications. Pour l’instant je me contente donc de noter ce blogue>>> j’y retournerai (au lieu de regarder Providence, tiens!). Pour l’instant, je poursuis ma recherche, question de ne pas être la seule à trouver que l’histoire de Providence commence à être tordue : trop de personnages qui reviennent ou qui arrivent, trop d’intrigues à mener de front, je sais c’est le problème de l’auteur pas le mien, mais je trouve que ça devient invraisemblable. Pas ennuyant, beaucoup de rebondissements, mais justement, trop, un n'attend pas l'autre, ce n'est plus un téléroman, c'est une liste de péripéties. Deviennent trop prévisibles. Un peu comme chez les humoristes: une ligne, un "punch".

Poursuite donc de ma recherche, j’ai trouvé ce site qui sera lancé aujourd’hui. Au bout de dix pages dans Google blog, j’ai renoncé, je ne serai appuyée de personne dans mon choix. J’assume. Je lance le sujet : quelle émission de télé regardez-vous? Si vous deviez partir pour deux ou trois semaines, laquelle enregistriez-vous pour ne pas la manquer? Moi, aucune cette année. L'an dernier, La galère peut-être. J’ai hâte de voir si Musée Eden sera à la hauteur de sa bande annonce.

(Image empruntée à : http://tinyurl.com/y8mwmth)

mardi 9 mars 2010

Le secret

Je termine à l’instant la lecture de La traversée de la ville de Michel Tremblay. Je n’ai pas du tout le goût d’en parler comme d’autres le font si bien : résumé et impressions. Le plaisir d’un blogue, contrairement à un article dans un journal ou à quelque travail obligatoire qui doit répondre à une grille d’analyse prédéfinie, c’est que l’auteur peut bien y écrire ce qu’il veut. Pendant ma lecture, je n’ai pas pensé à ce que j’allais en dire. Je me disais plutôt que mon blogue s’en va sur cette route pleine de méandres, d’avenues sans lumière et même de cul-de-sac. Que peut-être j’allais l’arrêter, qu’il mourrait de sa belle mort. Comme tant d’autres qui n’ont eu de vie que le temps de l’urgence à dire. Non que je n’aie plus rien à dire, mais parce que devant ce cahier ouvert, ce public possible, je voudrais penser intelligent, pertinent. Me semble plutôt que je formule tout croche, n’importe quoi, n’importe comment. Comme ces brouillons rédigés à l’école qui devaient précéder la composition mais qui finalement, faute de temps, devenaient le devoir remis.

Donc Michel Tremblay. Ce qu’il m’en reste, c’est là où il me mène. À moi-même, à ma vie. Un livre n’est-il pas un miroir, une recherche d’identification, qui nous aide, nous force à nous comprendre. Certains auteurs y réussissent mieux que d’autres. Chaque lecteur ne lit peut-être pas pour les mêmes raisons. Selon l’âge également. Pourtant, il me semble que j’ai toujours aimé les histoires auxquelles je pouvais m’identifier, dans lesquelles je me reconnaissais ou dans lesquelles j’aurais aimé me trouver. La Claude du Club des cinq, le scout des Jeux de piste, même Sainte-Thérèse de Lisieux qui souffrait dans sa chair et priait pour les autres, les sentiers dans lesquels Simone de Beauvoir se promenait, la longue ascension du mont Everest par Edmund Hillary. Le temps d’une lecture, j’étais ceux-là.

Pourquoi est-ce que j’aime quand même Tremblay puisque je n’ai pas vécu dans les années 1912-1914, n’ai pas connu ce Montréal dont il est question : l’est de la ville, la rue Sainte-Catherine, n’ai pas vécu dans le milieu décrit? J'aime ce qu'il écrit malgré le joual qui me dérange moins qu'à ses débuts.  Je n’ai même pas lu La traversée du continent, donc pas pu, comme Venise du Passe-mot, entre autres, m’attacher à la petite Rhéauna. Il doit y avoir autre chose pour que j'y revienne. Comment l’auteur réussit-il son coup alors? Je voudrais le savoir pour pouvoir à mon tour, en tant qu’auteure, réussir ce tour de force : captiver les lecteurs et avant, surtout avant, plaire à un comité de lecture d’une maison d’édition. Tiens, voilà donc pourquoi je lis, ce que je cherche dans un livre : la recette pour plaire, le truc, le déclic, la méthode, la formule. Le secret.

(photo empruntée à http://www.actes-sud.fr/rapide.php)

jeudi 4 mars 2010

Un Nantel assassiné

L’artiste-de-nos-pinceaux a toujours été fière de porter le nom de Falstrault, parce que c’est un patronyme rare. Elle sait depuis peu que c’est d’origine allemande, déformation de Faulstroh. Mais elle s’amuse tellement plus à démêler l’écheveau très serré de la famille de sa mère, Gabrielle Nantel. Quand, le sourire aux lèvres, contente de son coup, elle dit : « la fille de mon grand-père a épousé le frère de ma grand-mère », il est certain qu’elle doit sortir papier et crayon et redessiner l’arbre de ces Nantel qui épousaient leur petite-cousine (Ernest et Rosa), leur belle-sœur (Ernest et Marie-Louise Labelle qui fut d’abord l’épouse de François)… et le frère de leur belle-mère (Georgette, fille d’Ernest et de Marie-Louise Labelle, qui épouse Zénon, le frère de Rosa époux d’Ernest Nantel devenu veuf). (Cliquez sur le tableau pour agrandir)


N’eut été d’un événement récent, l’histoire s’arrêterait là, à ce tableau qui ne contient que les principaux personnages d’un imbroglio qui réunit également deux sœurs Dauphin et deux sœurs Gauthier et trois Pierre.

L’auteure-de-nos-stylos, amateure de généalogie mais surtout admiratrice d’auteurs de l’Outaouais décide d’acheter le livre de Raymond Ouimet : Crimes mystères et passions oubliées parce qu’il est question de sa région, la Petite-Nation. Quelle ne fut pas sa surprise d’y trouver le récit de l’assassinat d’Arthur… Nantel, fils d’un Napoléon Nantel. Région de Labelle, l’Annonciation. L’auteure alerte l’artiste, lui pose des questions. Non jamais entendu parler d’un meurtre chez les Nantel. Une histoire d’accident de chasse qui a viré au drame, mais d’assassinat, certes pas. Les voilà fébriles, une à la recherche de sa base de données, l’autre d’une ancienne photo de l’hôtel Labelle.

Dans les 14,000 noms répertoriés au cours des dernières années, point d’Arthur ni de Napoléon Nantel. Consultation dans les BMS (Baptêmes, mariages et sépultures) répertoriés, je trouve facilement, remonte la lignée, établis les relations. Eh oui, Arthur est fils de Napoléon, petit-fils de François Nantel et d’Angèle Gauthier et donc le cousin du grand-père de l’artiste. (Cliquez sur le tableau pour agrandir)



Louise est encore sous le choc. Tout ce qui concerne les Nantel la touche de près même si elle n’en porte pas le nom. Elle lit et relit cette histoire et se demande si son grand-père la connaissait.

Mieux encore, elle retrouve une vieille photo envoyée par Gérard Cholette de la Société d’histoire Chute-aux-Iroquois de Labelle, il y a quelques années. Elle identifie l’Arthur assassiné au milieu de la grande famille de François et d’Angèle Gauthier.

Ah! bien oui, pour ceux et celles qui veulent connaître les détails du meurtre résolu et puni: qui, quand, où... bien il faudrait lire le livre. Je ne suis pas pour enlever les droits d'auteurs d'un écrivain tout de même! Nous nous sommes bornées à faire le lien entre l'artiste Nantel-Falstrault et cet Arthur.

À venir, d’autres coïncidences troublantes entre Labelle et l’artiste-de-nos-pinceaux.

mardi 2 mars 2010

J'y allais pour les auteurs

Je croyais y aller pour les livres, finalement j'y allais pour les auteurs. En premier, j’ai vu Jocelyne Béland et ses deux tomes de Perline de Montreuil. Dame très gentille, quelques points communs. Ensuite un tour d’horizon du salon. Il me semble que les enfants étaient plus nombreux qu’à mon dernier passage il y a cinq ans. Et à vue d’œil un bon 65-70% de livre jeunesse. De la fantasy dans tous les kiosques. À force de faire le tour et de regarder dans les coins, j’ai trouvé quelques livres pour adultes. Surtout chez Gallimard, tous les livres de poche. Rien pour m’attirer. Rien pour me tenter. Habituée au classement des librairies, j'ai du mal à me retrouver.

Andrée Poulin était occupée chez Québec-Amérique. Tout à fait comme je l’imaginais aussi. Ne l’ai pas dérangée sur le coup, on avait rendez-vous pour une tisane, vers 12h45, entre deux séances de signature.

J’ai retrouvé Lysette Brochu et Nicole Balvay Haillot avec plaisir et facilité. Si je n'étais pas en public, j'oserais même dire avec tendresse. Midi. Je me plante devant Raymond Ouimet avant qu’il y ait une longue file. D’ailleurs, ça m’a surprise qu’aucun auteur n’ait de ces longues lignes dont on est jalouse, celle que je fuis par réaction. De toute façon, pas du genre à aimer parler à un auteur, je ne sais pas quoi lui dire. Je suis là, en général, que pour les livres, rarement, très rarement pour les auteurs. Sauf si je les connais. Donc devant Raymond Ouimet pour lui acheter Crimes, mystères et passions oubliées. Je voulais me le procurer parce qu’il était question de Montpellier, Montebello, la Petite-Nation, chez nous, quoi. Je ne savais pas que j’allais trouver bien plus, mais plus tard, le soir, le lendemain.

Puis diner, seule, une jeune fille cherche une chaise, s’assoit en face de moi. Et nous jasons. Elle travaille au kiosque (ah! oui parce qu’il ne faut pas dire stand, mais kiosque d’exposition) de la Cité collégiale. D’origine Néo-Brunswickoise, elle est bilingue à 19 ans et elle s’exprime très bien. Parle beaucoup, facilement. Intéressante, me raconte qu’elle a lu les Harry Potter en français et en anglais, ce qui fait 14 livres. Très rapidement, je revois quelques athlètes olympiques en entrevue. Très rapidement aussi, pendant que la jeune fille parle plus qu’elle ne mange, je me dis : « peut-être que les jeunes ne savent pas écrire — et encore il doit bien y en avoir quelques-uns qui savent—, mais en tout cas, ils sont nombreux à savoir très bien s’exprimer ». Je revois mes premiers élèves qui auraient accepté trois devoirs écrits plutôt que d’avoir à parler devant la classe. Chapeau, mademoiselle, je ne serais pas surprise de vour voir à la télévision ou vous entendre à la radio bientôt.

Enfin, je rencontre la blogueuse-auteure-jeunesse, celle-là même qui m'a fait un clin d'oeil dans son blogue. Un tout petit quinze minutes volés à ses admirateurs et admiratrices, mais je sens qu’elle a toute mon admiration pour la vie. Une autre blogeuse aussi est venue me voir, je ne l’ai pas reconnue, étant donnés ses cheveux courts alors qu’ils sont longs sur sa photo. Très expérimentée la madame malgré son jeune âge. Sûre d’elle, confiante comme je ne le serai jamais. Puis une autre personne et encore une autre, sur Facebook, celle-là. Quelques accolades, d’autres jasettes pendant que j’étais haut perchée sur ma chaise d’auteure.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Une petite heure à refaire le tour, hésiter longuement devant Paul à Québec. Pour terminer, verre de porto en bonne compagnie, et audition de textes d’auteurs de l’Outaouais.

Vous conterai une autre fois ma surprise et les recherches qui ont suivi la lecture du livre de Raymond Ouimet.