vendredi 10 août 2012

Évasion mauricienne

Maintenant que j'ai laissé ma trace un peu partout: sur Facebook, dans les forums de camping-caravaning, il est temps que j'alimente ce blogue. Donc, ajout d'une page sur mon site de voyage: un petit séjour de trois jours dans le parc de la Mauricie que nous avions traversé il y a vingt ans, à ses presque débuts. Si vous aimez les villes, la vitesse, les bâtiments, les centres commerciaux, le bruit, si vous avez peur de l'eau, vous abstenir!
Cliquez sur la photo pour atteindre le site

mercredi 1 août 2012

C'est le temps des fleurs

Peu à peu, je laisse place aux images. Par pure facilité. Comme un congé de mots.
Aujourd'hui donc, c'est le temps des fleurs. Devinez la couleur des futures pommes de terre.
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L'arrosoir est tout nouveau, un système venu de France nous a affirmé le propriétaire, Bernard Desjardins.

dimanche 29 juillet 2012

Hémérocalles et mots


Il fut un temps, pas si lointain, je parcourais la Petite-Nation, ma région bien aimée, que je traîne partout non comme un chien en laisse, mais comme un chien accompagnateur, libre, la queue joyeuse et le regard curieux. Je l’ai toujours parcourue depuis que je l’ai connue, enfant, à six ans, mais encore plus quand j’ai produit le Guide touristique de la Petite-Nation, pendant treize années. Je connaissais tous les coins, tous les nouveaux commerces, toutes les activités et événements, les culturels surtout, ceux qui m’intéressent. J’en parlais, je photographiais, j’écrivais, j'annonçais. 

Depuis trois ans, je ne m’occupe plus de cette brochure, depuis trois ans, je suis plus libre l’été, je ne me sens plus d’obligations de courir ici et là à la recherche des nouveautés ou en quête de photographies. Je ne sais plus aussi bien ce qui se passe chez moi. 

Ce matin, je n’ai quand même pas pu résister au plaisir d’aller aux Jardins d’Emmarocalles à Ripon. En toute reconnaissance puisque la propriétaire, Mireille Albert, a affiché mon roman, Les têtes rousses, dans son gîte-jardins. Non seulement, elle aime les fleurs, elle parsème quelques textes ici et là, des petites phrases que le visiteur peut lire en s'attardant dans un des jardins aux noms évocateurs: jardins d'ombre, jardin lacustre, jardin J. Walker, jardin ludique. 

Je ne suis pas très fleurs, ni terre, ni jardins, ni potager, par contre je suis produits régionaux, je suis Petite-Nation alors par amour, voici un tout petit aperçu de ce que j’ai vu.
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(photos de l'auteure de ce blogue)

jeudi 5 juillet 2012

Faire ou être


Je ne fous rien.
Je regarde la grive faire sa demoiselle snob, le nez en l’air, les épaules par en arrière, cherchant le vers. Je guette le geai bleu qui va venir faire le faraud et revendiquer son territoire.
En quoi est-ce utile? En quoi est-ce productif? Je suis adulte depuis très longtemps (enfin je pense), mais je suis encore les principes de mes parents : il faut faire quelque chose de notre vie. Je voudrais avoir au moins l’humour d’une Sylvie qui transpose ce non-faire en fable se disant fourmi qui se repose pendant l’été. Personnellement, je suis plus intellectuelle et je raisonne avec des mots très sérieux, je me prends pour Sartre à chercher la phrase qui dirait tout mon beau parcours entre l’avoir, le faire, le paraître et l’être. Ne pourrais-je pas me contenter d’être? Seulement être, ça ne fait pas des billets de blogue très longs!

Alors j’essaie de retrouver ce que j’ai fait d’utile ces derniers temps. Pas nécessairement rémunérateur, mais qui entre dans la catégorie réalisations. Et si possible catégorie sociale, montrable, parce que faire la vaisselle, repeindre un vieux banc, tondre le gazon et vider les gouttières, c’est le quotidien, c’est le personnel, le domestique, ça n’intéresse personne et  ça n’entre pas ni dans un site Internet ni dans un curriculum vitae. Pourtant ç’a pris du temps et bien de mes énergies.

J’ai monté un livre de 628 pages, pas si mal comme réalisation. Rien que le lire, le passer sous la loupe d’Antidote et de mes connaissances acquises au fil de mes années de travail, le monter, imaginer la couverture, tout préparer pour l’imprimeur, travailler avec l’auteure, la conseiller, respecter ses choix qui n'auraient pas été les miens, attendre les épreuves et les approuver. Oui, c’est bien. Je suis fière de ce que j'ai "fait". L’auteure qui m’a confié cette tâche l'est aussi. Elle lancera son livre début septembre. Je lui ai même monté quelques pages web pour l’aider dans sa promotion. C’est par là >>>

Parce que c’est professionnel, parce que c’est en tant que graphiste, parce que ce n’est pas mon roman, parce que ce n’est pas tout à fait moi, parce que sur ce blogue, il ne faudrait ne parler que de mes lectures et de mon écriture? Parce que ça ne m’intéresse plus de parler de mes réalisations? Parce que j’ai passé ma phase de paraître, d’avoir besoin de parler de ce que je fais? Parce que j’ai l’âge de ceux et celles qui sont à la retraite et qui sont considérés comme ne « faisant » plus rien? Parce que je ne veux pas me sentir comme eux et elles : que vivre pour soi. Être. Sans plus sentir ce besoin de justifier ce non-faire?

Peut-être, je verrai avec le temps.

(illustration de l'auteure de ce blogue)

jeudi 21 juin 2012

Pur bonheur à Baie-Saint-Paul

Cliquez sur la photo pour en voir d'autres
De tous les pores de ma peau, de tous les sens de mon corps, je suis attentive à la vie devant et autour de moi.
D’abord le sentier qui mène à un belvédère et à une épave (pour ceux et celles que la vie de cette épave intéresse, plus de détails par là >>>), puis les arbres protecteurs, les bancs accueillants et puis finalement le fleuve qui m'attire toujours autant. 
Je marche et je m’assois.
À Baie-Saint-Paul, devant l’île aux Coudres, devant ce fleuve à marée montante, devant le sable et l’herbe, à écouter le vent et la corneille, je jouis, je vis. Après quatre mois où mon esprit a dû se concentrer sur plus urgent, je sors. Mon corps s’imprègne de la nature, d’un horizon plus distrayant, plus énergisant.
Ce que je vois,
Ce que je sens,
Ce que j’entends,
Ce que je touche,
Et même ce que je goûte me remplit de paix et de contentement.
Je suis ici et pas ailleurs, je suis maintenant et dans aucune attente de l’après et d’aucun moment autre que celui-ci.

(photos de l'auteure)

vendredi 27 avril 2012

Les têtes rousses dans la revue Le Libraire

La blogueuse Prospéryne qui avait déjà publié un billet (là>>>) au sujet de mon roman Les têtes rousses est aussi libraire dans une librairie indépendante à Saint-Hyacinthe et peut donc écrire dans la revue Le libraire. Ce qu'elle a fait dans le dernier numéro, le 70, à la page 15.

Belle surprise, je l'en ai remerciée personnellement. Tant qu'on en parle, c'est comme si le roman était encore en vie.

La fin de semaine dernière, j'ai rencontré des descendants de ma Bridget Bushell et Denis Lynch. Leur grand-mère Mabel Lynch était la cousine de mon grand-père, Léo Deguire. Ce sont les seuls descendants qui m'ont donné signe de vie lors de mes recherches. Ce fut une rencontre fort agréable et je me suis trouvé quelques points communs avec l'une d'eux: nous sommes nées toutes les deux le même mois, nous sommes allées en Irlande toutes les deux au début des années '70, elle a cheval, moi en vélo. Elle compte bien y séjourner pour écrire un livre. Son fils qui est de la sixième génération est roux, ce qui a rendu bien jalouse ma mère à qui j'ai montré la photo. Elle qui aurait tant voulu l'être, comme l'était son frère et sa soeur.

Et j'ai également appris que mon roman sera à la boutique (dirigée par la Corporation de la mise en valeur de Grosse-Île) du Parc national de Grosse-Île pendant toute la saison estivale soit de mai à octobre.

(illustration tirée de la page 15 de la revue Le libraire)

mercredi 18 avril 2012

Louise Falstrault expose ses sculptures


Louise Falstrault est surtout connue en tant qu'artiste peintre. On retrouve ses tableaux à la galerie René-Richard de Baie Saint-Paul et à la galerie Stephen Lowe à Calgary, mais pour la première fois, elle expose publiquement ses sculptures sur pierre. En mars dernier, elle participait à l'exposition FemmExpo à Saint-André-Avellin en montrant une de ses sculptures qui s'est vendue la journée même du vernissage, mais cette fois, ce sont cinq sculptures que l'on pourra admirer. 
Rendez-vous donc à la galerie d'art Fontaine, à Bugkingham, en Outaouais, du 26 avril au 26 mai. L'artiste sera présente au vernissage, le jeudi 26 avril.
(illustration du carton réalisé par Diane Fontaine, artiste peintre et galériste)

dimanche 8 avril 2012

Souvenir de Pâques


Pâques. Un billet de Michèle Bourgon sur ses souvenirs de cette fête m’a rappelé les miens. Certaines bonnes années, quand c’était tard en avril, Pâques voulait dire : on va au chalet, au lac Simon. Trois heures de route et la dernière, souvent dans la bouette. Pas d’eau courante, la baie à peine dégelée. Mais un printemps plein d’espoir qui nous donnait hâte à l’été, aux vacances. 

Mais mon souvenir le plus original, le plus mémorable fut celui de 1963, à Lévis. J’étais dans les guides. Pour Pâques, nous avions une activité spéciale, pour amasser des fonds, nous devions vendre des billets. Du chocolat à gagner : quatre petits paniers, deux moyens et un énorme. Je déteste vendre des billets, je suis nulle en sollicitation. J’ai réussi à vendre un calepin de dix billets à mon père et un autre à ma mère. Vingt billets au nom de mon frère et du mien. C’est la seule famille que j’avais à Lévis, les autres membres demeuraient encore à Montréal. Je savais que je ne serais pas la meilleure vendeuse qui pourrait remporter le gros chocolat en lapin, mais qu’importe, j’avais fait ma part. 

Le jour du tirage, nous encerclions les paniers dans notre petit local, la cheftaine au centre qui tenait les énormes sacs verts remplis de billets vendus. Le curé, notre aumônier, devait tirer les billets gagnants. Il s’exécute quatre fois pour les paniers moyens. Il ne reste que le plus gros. Je spécifie que ledit curé ne s’entendait pas tellement avec mon père et je crois bien qu’il ne voulait plus jamais à avoir à prononcer le nom de Lamarche. Circonstances que j’ai racontées dans le livre Jacques Lamarche, un homme une époque. Le curé plonge la main dans le grand sac, il retire un billet, je suis tout juste derrière lui, je crois voir mon nom, mais j’ai peine à croire que parmi les centaines, voire les milliers de billets, un de mes pauvres petits vingt billets puissent sortir du lot. Le temps de me concentrer pour être certaine que j’ai bien vu, je vois le prêtre remettre le billet dans le sac. C’était sans compter la célérité de la cheftaine qui, sans voir le nom du gagnant, a quand même vu la main hésitante. Elle se précipite sur le billet et lit le nom. C’est bel et bien le mien. Le curé ne s’éternise pas en longue homélie, bénit tout le monde et s’en va. 

Le vendredi soir, mon père dut venir chercher le cadeau gagnant qui couvrait toute la banquette arrière de l’automobile : un gros lapin de 3 pieds de hauteur, 4 oursons ou lapins, je ne me rappelle pas trop, de 2 pieds, 8 autres chocolats de 12 pouces et des centaines d’œufs en chocolat de toutes sortes de grosseurs et de couleurs. Ça formait un énorme sapin de Pâques et trônait sur la table du salon. À cette époque, nous ne pouvions pas manger de bonbons pendant le carême et encore moins le Vendredi saint. Ce n’est que le samedi soir que nous avons été autorisés à y goûter. Pas question de s’empiffrer. Ma mère a soigneusement cassé les lapins, oursons, a séparé les morceaux dans des petits sacs, a tout congelé. On a eu beau en donner, on en a eu… jusqu’en juin. 

Je n’ai jamais rien gagné de semblable avant et jamais depuis.
Joyeuses Pâques à tous!

mardi 27 mars 2012

Les chutes de Plaisance débordent de vie


À Sylvie,
À tous ceux et celles -- dont moi -- qui ont besoin
de la force
de l'énergie
de la lumière
de la beauté
cette saison de vie qui crie sa fureur
le temps d'aller à la recherche de plus grand
le temps de se retrouver, soi.

Les chutes de Plaisance, sont situées sur la rivière Petite-Nation,
juste avant d'arriver dans la rivière des Outaouais
et le fleuve Saint-Laurent et la mer
(photos de l'auteure de ce blogue)
cliquez sur le montage pour l'agrandir

lundi 12 mars 2012

Des nouvelles de Gatineau



La vie d’un auteur est un peu comme la vie d’une vedette de télé ou de film : quand sort le livre, ça fait longtemps que le texte a été écrit. Au point qu’il faut parfois le relire pour se le rappeler. Ainsi, le livre Des nouvelles de Gatineau est sorti au Salon du livre de l’Outaouais, le 3 mars dernier. Je viens tout juste de le recevoir. Page 101 : un texte de Claude Lamarche. Eh! Eh! c’est moi, ça! Quand donc ai-je écrit ce texte? Petit coup d’œil dans mes fichiers, dernier envoi : août 2011 et probablement écrit au printemps ou pendant l’hiver. 

Un livre sous la direction de Michèle Bourgon et de Vincent Théberge, qui n’en sont pas à leurs premières armes dans l’écriture ou la direction de nouvelles. Déjà, Trente XXX en 2009.

Ces deux auteurs de l’Outaouais récidivent en lançant, il y a plus d’un an, un concours de nouvelles. Il s’agissait d’écrire une nouvelle (2,500 mots maximum) dont l'action se déroulait à Gatineau. 

Je réside en Outaouais, mais pas à Gatineau, je connais cette grande ville fusionnée surtout parce que je me rends dans les centres commerciaux, dans les hôpitaux, mais comme j’ai eu le plaisir d’accompagner Louise Falstrault à une exposition qui a duré cinq ans : L’île en art, c’est donc sur le terrain du Théâtre de l’île que j’ai situé mon action. Même que j’ai emprunté son métier d’artiste peintre le temps de quelques phrases et de quelques émotions. 

Je n’ai pas gagné le concours, mais les deux directeurs ont quand même choisi ma nouvelle pour la publier avec 28 autres nouvelles. 

Andrée Poulin en parlé à l'émission de Radio-Canada, Divines tentations samedi dernier, à partir de la minute 4 :40.

Je suis honorée que mon nom côtoie quelques autres auteurs que j’ai connus lors d’ateliers ou de rencontres : Gilbert Troutet (dont la photographie de la couverture est tout à fait remarquable), Daniel Paradis, Claude Bolduc, Julie Huard, Jocelyne Béland, Michel-Rémi Lafond. Je connais aussi le journaliste de la Revue de Gatineau, Patrick Voyer qui a remporté le troisième prix. Le premier prix a été attribué à Frédéric Bisson et c’est amplement mérité : l’émotion est à son paroxysme dans sa nouvelle. 

Tout compte fait, même quand on pense qu’on écrit moins, les textes publiés en deux ans s’accumulent : deux nouvelles et un roman, tous chez Vents d’Ouest. Je suis à la veille de faire partie des meubles.

(Illustration empruntée au site de l'éditeur >>>)

dimanche 11 mars 2012

J'ai succombé


Ça y est, je n’ai pu résister, j'ai facilement trouvé une ou deux raisons pour m’offrir un cadeau. Un genre de cadeau utile, agréable, pour lequel mon cœur soupire encore après l’avoir déballé. 

Il s’agit d’une liseuse. Une Sony Reader parce que selon mes lectures, c’était celle qui me convenait le mieux. Je l’ai eue samedi matin. Elle fonctionne un peu comme un lecteur Mp3. J’ai eu un peu de difficulté à la connecter à mon réseau wi-fi, pas très rapide, mais ce n’est pas un I-pad que je voulais. Je me demande même si je vais me servir de cette fonctionnalité étant donné que je passe par mon ordinateur pour télécharger les livres. Encore plus de difficulté à rentrer les pièces de musique parce que je croyais que tous les fichiers étaient valides, mais non, elle ne prend que les MP3. Qu’à cela ne tienne, j’ai trouvé le moyen de convertir les .wma en .mp3. Je pourrai donc, en lisant, écouter mon album favori Leseïm.

Le plus facile finalement fut de transférer les livres. J’avais pris de l’avance en téléchargeant sur mon ordinateur portable quelque vingt livres trouvés ici et là sur les sites de livres numériques gratuits.  Pour l’instant, j’ai surtout glané mes livres sur le site Gutenberg. Je compte bien emprunter des livres à la bibliothèque BANQ, mais on dirait qu’il faut que je sois abonnée et je me demande bien si je peux obtenir une carte d’abonnement sans avoir à me rendre à Montréal. En espérant et en attendant que le projet pilote s'étende à toutes les bibliothèques publiques.

Je n’ai pas l’intention d’acheter de livres numériques tant que le prix avoisine celui du livre-papier. Peut-être que le plaisir d’utilisation sera de courte durée. En trois ans, peut-être moins, j’en aurai fait le tour. Non pas que la technologie va changer et que mon jouet sera désuet, si un peu, mais surtout parce que pour l’alimenter en nouveautés, je ne suis pas certaine que la marchandise ne sera pas épuisée dans quelques mois. Quand j’aurai lu tous les classiques de Stendhal, Balzac, Maupassant, Zola et quelques autres auteurs français, qui me procurer? Petite déception, on dirait que les traductions ne sont pas encore offertes en numérique. Pas d'auteurs du 20e siècle en tout cas.

En attendant de l’utiliser dans des salles d’attentes, dans l’auto (non, non, pas pendant que je conduis!) je l’ai essayée au souper : enfin, j'avais les mains libres, je n’ai pas eu besoin de briser le livre afin de le garder ouvert! Il me reste à lui tricoter un petit étui pour pouvoir me l’accrocher dans le cou, stylet et écouteurs compris. 

Grand sourire de contentement.

(photo personnelle de  l'auteure de ce blogue)
Ajout pour Andrée:

jeudi 8 mars 2012

Au sujet des prix littéraires

Mon roman Les Têtes rousses était finaliste au prix littéraire Le Droit. Il avait également été inscrit au prix Jacques-Poirier. Les deux prix étaient décernés lors du Salon du livre de l’Outaouais. Dans le premier cas, c’est par téléphone que j’ai appris que j’étais finaliste, mais je n’ai connu le gagnant, Renaud Bouret pour son roman Les chinoises, qu’en lisant le journal Le Droit. Si j’avais pu assister à la remise du prix au Salon du Livre, je l’aurais appris ce soir-là. Pas avant. Dans le second cas, il n’y eut pas de finalistes et j’ai appris le nom de la gagnante, Dominique Robert, par courriel, une semaine avant la remise du prix. Courriel dans lequel étaient nommés les membres du jury. 

Je ne sais pas comment ça fonctionne dans les autres cas, je connais mieux les prix en arts visuels et chacun a sa propre façon d'être accordé. C’était la première fois que j’étais finaliste, j’en étais très flattée. Maintenant que c’est chose faite, chose du passé, que les lauréats sont connus, que j’ai lu les articles concernant les heureux récipiendaires, je me pose quelques questions. Si les membres du jury ont été connus dans le cas du prix Jacques-Poirier, j’aurais aimé connaître ceux du prix littéraire Le Droit. Les articles des journaux sont élogieux, intéressants, donnent envie de se procurer les livres primés, mais rien sur le prix lui-même. Pourquoi ce roman plutôt qu’un autre? Combien de livres étaient inscrits? Pas obligé de les nommer, mais pourquoi les membres du jury ont-ils voté pour celui-là, quels étaient les critères d’évaluation? Qu’est-ce qui a motivé leur choix? Il me semble que ce n’est pas seulement les finalistes qui aimeraient savoir, mais aussi les lecteurs. Sans compter quelques autres questions : c’est quoi ce prix, pourquoi et depuis combien de temps existe-t-il, que représente-t-il pour l’auteur, pour l’éditeur, pour le lecteur?

Un de mes proches m’a demandé pourquoi je n’avais pas gagné, je n’en ai aucune idée, à part dire que les romans de Renaud Bouret et de Dominique Robert étaient meilleurs que le mien. Pour les membres du jury en tout cas. Un peu court comme réponse, mais je n’en avais pas d’autre. 

samedi 25 février 2012

De ma fenêtre

(Cliquez pour agrandir)
Les mots me fuient, mon coeur les craint un peu.
Je laisse les images le remplir de joie. Elles y réussissent très bien.

lundi 20 février 2012

Un dimanche à Duhamel


Duhamel, au bout de la route 321, en Outaouais. Pays de lacs et de forêts, pays de poissons et de chevreuils. Que je connais depuis 1956, que j'aime depuis toujours. Au bout de la route, au bout du monde. J'ai enseigné à leurs enfants, j'ai créé leurs armoiries colorées, j'y ai loué un chalet en hiver, j'y ai campé plusieurs étés. J'y ai skié. Je me suis prélassée sur la longue plage sablonneuse, réputée. J'ai nagé dans les eaux claires et fraîches du lac Simon.
Et ce dimanche, j'ai photographié les chevreuils, si nombreux, nourris de luzerne et d'amour.


(Album photos mis à jour, c'est par là >>>)


mardi 14 février 2012

Finaliste au prix littéraire Le Droit


Il y a des appels téléphoniques qui changent toute une vie. Certains en mieux, certains en pire. D’autres, beaucoup plus nombreux, vous donnent un petit coup au cœur et vous monte l’estime de soi d’un cran. 

Ce fut le cas hier, lundi. 
— Valérie Lessard, du journal Le Droit. 
— Oui. 
— Je vous appelle pour vous dire que votre livre Les têtes rousses est finaliste au prix Le Droit, catégorie fiction. 
— Ah oui! 

Un « Ah oui! » plus interrogateur qu’exclamatif, qui accélère les battements de mon coeur, mais pas comme si j’avais peur, mais plutôt comme une montée de bonne humeur, un cœur qui pousse sur l’estime de soi, et vous chante la fierté d’avoir réussi un examen, sans le soulagement parce que vous ne l’attendiez pas, sans la revanche sur l’autre prix que vous n’avez pas obtenu la semaine précédente, juste contente, juste un petit pied de nez à votre perpétuel doute sur votre talent. Ce n’est pas le prix du Gouverneur général, mais quand même une reconnaissance. Et puis, peu importe ce que c’est, vous n’allez pas commencer à le comparer, à le mesurer. Réjouissez-vous un point c’est tout! 

Un peu nerveuse, la responsable du cahier des arts me dit que mon nom sera ajouté la fin de semaine prochaine dans le cahier week-end. Un oubli me dit-elle dans le cahier de la fin de semaine passée. Pas remarqué, je ne suis pas abonnée au journal et cette partie du journal n’est pas sur Internet. 

Nous sommes quatre finalistes paraît-il, beaucoup de participants cette année et la remise du prix se fera au Salon du Livre de l’Outaouais. Un courriel suivra. 
— Merci beaucoup, est-ce que je peux l’annoncer? 
— Certainement. 

Alors c’est fait, je l’annonce, mon roman est finaliste au prix Le Droit

Yé! Yahou! Youppi! Bébé contente-contente.

(Illustration: extrait du prix 2011 publié sur Internet>>>)

dimanche 12 février 2012

Une pâtisserie au Château Frontenac,
devant le fleuve Saint-Laurent


Ces temps-ci, pas le goût d’écrire, écrire un roman je veux dire. Pas la tête à ça. Lettre reçue d’un «Malheureusement, vous n’avez pas gagné le prix…» et quelques autres petits (je me demande bien pourquoi j’écris « petits » alors que certains sont vraiment très gros) signes remettent (encore) en question mon choix d’écrire des romans. Comme si tout me disait de regarder à gauche alors que je m’obstine à marcher à droite.

Et puis voilà que ce matin, sur Facebook où je flâne en sirotant mon café, que vois-je, qui vois-je? Marie-Christine Bernard qui fait un lien vers son blogue. Comment ça son blogue? Quel blogue? Pas vu. Je m’y précipite. Rouge papier. Clique sur le profil pour m’assurer qu’il s’agit bien d’elle. Collège d’Alma, bon je ne savais pas, je m’en fous un peu. Livres publiés dans la colonne de droite. Je reconnais « Prix Abitibi-Bowater pour Mademoiselle Personne ». C’est bien elle. 

Non, je ne mets pas cette auteure sur un piédestal, je ne veux plus le faire pour personne, mais je peux bien en faire l’éloge, je peux bien lui dire mon admiration pour son roman, le seul que j’ai lu d’elle, Mademoiselle Personne. Roman que j'ai beaucoup aimé et pas seulement parce que l'histoire se passe dans cette Gaspésie que j'aime, même si je n'y vis pas. J’en ai parlé un peu dans ce billet, en juin dernier. 

Disons que je suis contente de trouver cette auteure qui blogue parce que :
1- Une auteure québécoise (des Français et Françaises, je n’aurais pas trop de difficultés à en trouver, j’aime encore lire les billets de Katherine Pancol), c’est comme regarder à travers la fenêtre et voir les châteaux de la Loire au lieu du Château Frontenac.

2- Une auteure qui n’écrit pas pour la jeunesse ou fantastique/science-fiction... je n’ai rien contre et je suis avec grand intérêt les blogueurs qui ont choisi cette voix, parce que finalement écrire, c’est écrire et les difficultés rencontrées sont du même ordre, mais tout de même, c’est un comme regarder à travers la fenêtre et voir la planète Mars au lieu du fleuve Saint-Laurent. 

Bref, je ne sais pas vraiment pourquoi je suis contente de l’avoir trouvée, pourquoi je suis contente qu’elle commence un blogue, ça tient probablement à un problème d’identification, mais bon, j’ai lu ses billets de février et je suis ravie, quelle écriture! Et c’est comme manger une pâtisserie au Château Frontenac en regardant le fleuve Saint-Laurent!

mercredi 1 février 2012

Givre



Ce sont pourtant les mots qui sont les plus forts.
Ce sont pourtant les mots que j’aime, ceux des autres quand les miens sont absents ou trop lourds.
Parfois, ils sont trop révélateurs, ils nous submergent, ils peuvent nous blesser, nous enfoncer.
Certains matins, ils s’imposent, certains soirs, ils s’envolent. Certains jours ils sont cris.
Parfois le silence nous fait croire que les mots ne s’insinueront pas, ne frapperont pas à la porte. Juste un peu de calme, juste un peu de repos. Pour récupérer.
Les mots, certes, peuvent être espoir, mais ils peuvent aussi être méchants. Ils savent trouver le cœur, mais ils peuvent aussi le transpercer.

Aujourd’hui, je préfère l’image. Givrée.


samedi 28 janvier 2012

Comme une mère qui n’approuve pas
le choix de ses adolescents



Mon esprit se faufilait encore dans les méandres des livres, des blogues, il s’attardait dans un café virtuel d’écrivains, baignant dans ces eaux où il se sent à l’aise, souvent chez lui. Il se distançait de la petite onde de choc que mes derniers billets sur les titres anglais des romans avaient provoqué chez lui. Ce matin, après la lecture d’un article de Nathalie Petrowski dans le cahier des arts de La Presse, mon esprit s’est calmé, s'est ouvert. 

La chroniqueuse, que je considère comme étant de ma génération, avec qui je suis assez souvent d’accord, écrivait sur le premier roman du jeune (26 ans) Alexandre Soublière, Charlotte before Christ. Un des titres qui m’a hérissé le poil. (Je ne peux pas croire que je suis en train de le promouvoir en ajoutant généreusement le lien!)

Comme une mère qui n’approuve pas le choix de ses adolescents rebelles. Adolescents et rebelles , n'est-ce pas un pléonasme? En disant adolescents, on pourrait croire que je joue à la mère supérieure qui force ses petits à tenir les yeux baissés, mais finalement le mot écrit me renvoie plutôt à ma propre jeunesse. Poussée par le grand vent de renouveau culturel qui a suivi l’Exposition universelle de 1967, et la montée du féminisme, moi aussi, je refaisais le monde, moi aussi, je voulais trouver mon propre chemin. Ça m’a pris des années à ne plus être la fille de… la sœur de… J’ai encore le livre  Je me veux  dans ma bibliothèque qui témoigne de ma volonté d’être qui je suis. Je voulais me démarquer, être originale. Surtout ne pas écouter la génération précédente. 

Et puis, dans la vingtaine, une fois sur le marché du travail, une fois en âge de voter, une fois l’influence des professeurs et des amis passée, je suis devenue plus docile. Comme mes parents, j’ai rugi, j’ai ragé en lisant quelques pages seulement, sans parvenir à terminer les premiers romans de Michel Tremblay, je n’ai pas voulu suivre cette mode des sans virgules et sans points d’une Marie-Claire Blais et je n’ai rien compris aux textes des poètes de l’Hexagone, Nicole Brossard, Gaston Miron. 

Pourtant, même si je ne comprenais pas, je respectais, j’admirais, je voulais m’en inspirer, m’en réclamer, m’y identifier. En fait, j’étais encore en train de me faire, je n’avais aucune certitude encore moins d’assurance. 

J’ai dû en acquérir au fil des ans. J’ai fait des choix. 

Je ne suis donc toujours pas d’accord pour utiliser de l’anglais dans les titres de romans, parce qu’il y a longtemps, j’ai fait le pari et le choix de parler et d’écrire en français quand je parle et que j’écris en français et de parler anglais quand je dois parler anglais. Pas un mélange des deux. Mais Nathalie Petrowski m’a fait comprendre que la génération d’aujourd’hui ne cherche pas à nous tasser, mais simplement à faire leur place et pour ces jeunes nés les doigts plantés dans la technologie, l’américanisme, la mondialisation les interpellent. Le langage web a remplacé le joual. 

Comme une mère, je n’approuve pas leur choix, mais je dois les laisser vivre et prendre leurs propres décisions, trouver leur propre identité. Mon cœur de mère va donc continuer à souffrir, je le crains. Et je n'ai pas encore lu le livre, juste le titre qui me rebute!

(photo trouvée sur Google images)

mardi 24 janvier 2012

Refroidir les ardeurs


Le dernier billet a soulevé quelques réactions autant sur mon blogue que sur Facebook. J’ai eu droit à de nouveaux venus, et surtout à un message de madame Cousture. Je me sentais comme à l’école normale quand un « vrai » professeur venait nous parler de son expérience : impressionnée, mais elle a su me mettre à l’aise et nous avons parlé entre auteures. Je n’ai pas changé d’idée au sujet de cette tendance à publier des titres en tout ou en partie en anglais, tendance dangereuse selon moi. Je respecte les opinions de chacun et je vis aussi dans cette société qu'à moi seule, je ne peux décider vers où elle se dirige. 

Ce matin, je réalise que si la tête est parfois capable de tenir une argumentation pendant quelques jours, mon petit coeur fâché n’aime pas souffrir longtemps, n’aime pas les tensions et les débats, il préfère continuer à aimer lire et à aimer les humains. Aussi, je délaisse les mots pour les images pour détendre l’atmosphère et refroidir les ardeurs. Voici donc quelques photos prises le matin du 22 janvier, à moins 28 degrés Celsius.








samedi 21 janvier 2012

Titres de romans en anglais : mon petit coeur souffre


Dans Le Devoir, la liste des romans qui sortiront dans les mois qui viennent. Encore trois titres en anglais à paraître d’ici le printemps (j'ai hésité à les nommer, à les montrer pour ne pas leur faire de publicité). 
Petal's Pub, Arlette Cousture (Libre Expression)

Charlotte before Chris, Alexandre Soublière (Boréal)

Négroni on the rocks, Rafaële Germain (Libre Expression)
L’auteur est québécois, l’éditeur est québécois, les lecteurs seront québécois et même si les romans se rendent en France, le lectorat est francophone à ce que je sache. Alors c’est quoi l’affaire? Je ne comprends pas, je ne comprendrai jamais. Même une raison de mode ou de mise en marché ne me convaincront pas. 

Quand bien même j’appellerai au boycottage (un anglicisme, oui, je n’ai rien contre qu’on emprunte des mots d’une autre langue, mais quand on a déjà des mots en français… et un mot n’est pas tout un titre), ma voix n’est pas assez forte, mon nom pas assez connu pour qu’on m’entende. Et je désespère de convaincre les plus jeunes que ça ne dérange pas. Que ça ne dérange plus. Même que plusieurs aiment ça, trouvent que ça fait bien à l’oreille. Lisez l’anglais, allez voir des films en anglais, si pour vous l’original vaut mieux qu’une traduction, mais puisque le roman est en français, pourquoi un titre en anglais? 

Même Arlette Cousture! Je l’aimais tant. Si c’est l’éditeur qui l’a convaincue, je suis déçue qu’elle ne lui ait pas tenu tête. Si c’est son idée à elle… même si ça parle d’Irlande, de Grosse-Île, de Griffintown — ce qui me fait plus mal encore puisque ce sont là les lieux de mon dernier roman, Les têtes rousses (je n’ai jamais songé une seule seconde à donner un titre en anglais ou en gaélique à mon roman)—, je lui en veux encore plus. J’en pleurerais. Comme un coup de couteau en plein cœur qui me dit : « tous ces efforts que tu as fournis, pendant tant d’années, à corriger, à vouloir améliorer, à être fière d’apporter ta petite contribution, tout ça, ne compte pas, on recule, on revient à zéro, vive l’anglais! »

Que faudrait-il pour que cette pratique cesse? Quelle levée de boucliers réussirait à endiguer cette vague qui s’abat sur nos romans depuis quelques années? Quel groupe puis-je rejoindre pour crier haut et fort mon indignation, pour dire ma peine?

Ajout: j'ai lu l'article du journal de Montréal où Arlette Cousture explique son choix du titre en anglais. Elle n'a pas réussi à me faire changer d'idée ou à me convaincre de quoi que ce soit. Dans Ces enfants d'ailleurs, les personnages venaient de Pologne a-t-elle choisi un titre polonais? Non, mon coeur n'est pas rasséréné du tout. J'en veux encore plus à elle qu'aux autres parce que la déception est proportionnelle à l'amour qu'on porte (portait) à quelqu'un. Sans compter, qu'avec sa réputation, je considère qu'elle a la responsabilité de l'exemple.