Je pourrais chercher une définition à l’expression « Acte
manqué », mais je préfère donner l’exemple qui m’a amenée à croire que j’en
ai commis un. L’an dernier, j’étais inscrite au Salon du livre de Montréal et
je n’ai pu m’y rendre. Cette année, j’aurais pu y aller et je ne m’y suis pas
inscrite.
En lisant les blogues des uns et des autres, je m’aperçois
qu’ils y vont presque tous. Quelques-uns comme visiteur, la plupart en tant qu’auteur.
Les questions, jusque-là restées tranquilles dans un coin de mon cerveau sont
sorties en vrac :
Lors d'un Salon du livre de l'Outaouais |
Pourquoi ne me suis-je pas inscrite? Parce que mon
éditeur ne me l’a pas proposé? L’avait-il fait l’an dernier alors que mon livre
venait de paraître? Parce que l’association dont je fais partie a offert à ses
membres d’aller au Salon du livre de Hawkesbury les 10 et 11 novembre et que,
flattée peut-être d’être reconnue auteure, j’ai accepté? Suis-je orgueilleuse à ce point? Par pure paresse, par oubli? Parce que je ne me
sens pas auteur digne d’un gros salon comme celui de Montréal? Peut-être que, demeurant en Outaouais depuis plus de 40 ans, je ne m'identifie pas à Montréal? Parce que je ne me
sens pas auteur tout court?
Écrivain, oui. J’écris bien, oui le plus souvent. J’écris
facilement, très. Mais écrire des
romans, pas vraiment. Je suis à mon meilleur dans des textes courts. J’aurais
fait une très bonne chroniqueuse. J’étais dans mon élément quand j’écrivais des
reportages à La terre de chez nous.
Ou les articles sur les artistes peintres dans Visions de la Petite-Nation. Des historiettes, des petits bouts de
vie, des mini-biographies.
Saurais-je un jour qui je suis? Où est ma place? Pourquoi
est-ce que je ne me contente pas d’être une retraitée comme la plupart des gens
qui m’entourent? Mais un écrivain prend-il jamais sa retraite?
Finalement, peut-être aucune de ces raisons,
peut-être juste parce que je n’aime pas m’engager longtemps à l’avance?
Ce matin, le
billet de Julie Gravel Richard me fait réaliser, une fois de plus, que je n’ai
rien à envier, ni à prouver, à personne et que le temps perdu à me demander pourquoi je ne me
suis pas inscrite au Salon m’empêche probablement de profiter de ce qui m’est
offert.
Alors bon salon à vous tous, je vais lire à votre
santé! Et rester l’œil ouvert à ce qui se présentera.