jeudi 15 novembre 2012

Salon du livre de Montréal


Je pourrais chercher une définition à l’expression « Acte manqué », mais je préfère donner l’exemple qui m’a amenée à croire que j’en ai commis un. L’an dernier, j’étais inscrite au Salon du livre de Montréal et je n’ai pu m’y rendre. Cette année, j’aurais pu y aller et je ne m’y suis pas inscrite.
En lisant les blogues des uns et des autres, je m’aperçois qu’ils y vont presque tous. Quelques-uns comme visiteur, la plupart en tant qu’auteur. Les questions, jusque-là restées tranquilles dans un coin de mon cerveau sont sorties en vrac :
Lors d'un
Salon du livre
de l'Outaouais
Pourquoi ne me suis-je pas inscrite? Parce que mon éditeur ne me l’a pas proposé? L’avait-il fait l’an dernier alors que mon livre venait de paraître? Parce que l’association dont je fais partie a offert à ses membres d’aller au Salon du livre de Hawkesbury les 10 et 11 novembre et que, flattée peut-être d’être reconnue auteure, j’ai accepté? Suis-je orgueilleuse à ce point? Par pure paresse, par oubli? Parce que je ne me sens pas auteur digne d’un gros salon comme celui de Montréal? Peut-être que, demeurant en Outaouais depuis plus de 40 ans, je ne m'identifie pas à Montréal? Parce que je ne me sens pas auteur tout court?
Écrivain, oui. J’écris bien, oui le plus souvent. J’écris facilement, très.  Mais écrire des romans, pas vraiment. Je suis à mon meilleur dans des textes courts. J’aurais fait une très bonne chroniqueuse. J’étais dans mon élément quand j’écrivais des reportages à La terre de chez nous. Ou les articles sur les artistes peintres dans Visions de la Petite-Nation. Des historiettes, des petits bouts de vie, des mini-biographies.
Saurais-je un jour qui je suis? Où est ma place? Pourquoi est-ce que je ne me contente pas d’être une retraitée comme la plupart des gens qui m’entourent? Mais un écrivain prend-il jamais sa retraite?
Finalement, peut-être aucune de ces raisons, peut-être juste parce que je n’aime pas m’engager longtemps à l’avance?
Ce matin, le billet de Julie Gravel Richard me fait réaliser, une fois de plus, que je n’ai rien à envier, ni à prouver, à personne et que le temps perdu à me demander pourquoi je ne me suis pas inscrite au Salon m’empêche probablement de profiter de ce qui m’est offert.
Alors bon salon à vous tous, je vais lire à votre santé! Et rester l’œil ouvert à ce qui se présentera.

mardi 13 novembre 2012

Rêve, folie, pourquoi pas?



Ça commence par une toute petite phrase d’une amie : « la prochaine aventure, je rêve d’aller au Nunavik ». Une phrase qui ne génère aucune réaction chez moi, mais réactive un souvenir, une impression chez une autre amie présente. 

On continue de s’écrire, on se parle de tout et de rien et quelques jours plus tard, une question : « Ça ne te dit rien un petit voyage au Nunavik? » Elle ajoute des mots comme grands espaces, nature, neige, mer. Je ne sais même pas c’est où, à part bien au nord. Je ne sais pas encore que c’est au Québec et que c’est différent du Nunavut. Je sais encore moins comment l’écrire. 

Mais la tierce amie est déjà sur le qui-vive, déjà partie dans ses rêves, bref déjà convaincue qu’elle désire se joindre au groupe en devenir. Elle ajoute des caribous, des bœufs musqués, des phoques, des inukshuk, des aurores boréales. Elle me convainc d’en faire partie. 

Et c’est parti. Les recherches commencent. La première demanderesse soumet un forfait trouvé sur Internet, chez AventuresInuit.ca. Ce sera notre point de départ, notre point de comparaison : un forfait de quatre jours, 2500$. Heureusement qu’elles m’ont donné le goût d’y aller, de vivre cette aventure avant de voir le prix. Ç’aurait été un non automatique, mais là, comme ça me tente, comme je viens de recevoir l’argent de la vente de mon véhicule récréatif (même si ce n’est pas logique du tout parce que normalement cet argent était destiné à l’achat d’un autre véhicule récréatif, ce qui fut fait), l’idée fait son chemin. Les images surtout, les impressions. Je m’y vois. C’est un rêve de jeunesse pour mes deux amies, mais pour moi ce sera une folie. Je suis à l’âge de commencer à en faire. 

Je me familiarise avec les noms : Nunavik, Kuujjuaq, Puvirnituq, Kuujjuarapik. Je les situe sur la carte géographique. Je les copie-colle quand je veux les écrire. Je bégaie quand je veux les dire. 

Et puis, tout à coup, ça déboule, je suis atteinte de ce que j’appelle le syndrome de la Toyota parce qu’une fois j’ai pensé m’acheter une Toyota et dès lors, j’en voyais à chaque coin de rue. Je me suis rappelé que le conjoint de la maître de poste est justement au Nuvanik. Ma voisine de table à un salon du livre, auteure que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Ève, a séjourné dix ans à Kuujjuarapik. Mon troisième voisin a travaillé à Kuujjuaq avant de déménager dans mon village. Ma nièce me parle de son amie qui est à Puvirnituk. Plus tu en parles, plus tu t’aperçois que tu es la dernière à connaître cette région du Québec. Plus tu en parles, plus tu cherches un forfait qui ne soit pas une histoire de chasse et de pêche. 

J’en suis là de cette folie que j’espère pas passagère.

(photo empruntée au site de l'association touristique du Nunavik, en attendant d'aller en prendre moi-même!)

mardi 6 novembre 2012

Des veuves et des orphelines

J’ai déjà parlé d’irritants dans la présentation d’un livre (les petites notes en bas de page dans le dernier roman d’Arlette Cousture, par exemple), j’ai déjà écrit aussi que je ne lis peut-être pas comme tout le monde du fait que j’ai monté des livres et des journaux, alors ce qui est irritant pour moi ne l’est pas nécessairement pour tout le monde. Et celui dont je veux vous parler est vraiment minime, mais quand même, un petit arrêt d’une seconde pendant laquelle j’ai le temps de penser que quelqu’un n’a pas fait sa « job ». Comme si vous trouviez une faute d’orthographe ou une coquille. 

Bizarrement, pendant mes vacances au bord de la mer, alors que je lisais Les jumelles de Tessa de Loo dont la traduction a été publiée chez Robert Laffont et que ma compagne lisait un Grisham (beaucoup plus approprié pour une lecture en Caroline du Sud, soit dit en passant) également une traduction chez Robert Laffont (quand même pas n’importe qui, me semble), j’ai remarqué plusieurs fautes, des mots qui auraient dû être au pluriel, mais surtout, et ce fut là mon irritant, de nombreuses veuves et orphelines. Plusieurs dans chaque livre, alors que je peux lire des jours et des jours sans en voir. Alors qu’on ne devrait pas en voir du tout. 

Que ce soit comme lecteur ou comme auteur, vous n’avez pas à connaître ces détails de typographie, mais ça me fait plaisir de vous en informer (faut bien que mon expérience serve encore) et peut-être avez-vous vu cette formulation dans votre traitement de texte. Les éditeurs (québécois en tout cas) n’exigent pas un manuscrit exempt de veuves et d’orphelines, probablement pour la simple raison que tout changera lors du montage dans le format final, mais personnellement quand je présente un manuscrit, j’essaie quand même que le comité de lecture n’ait pas trop d’irritants visuels. 

La veuve est une ligne isolée, longue ou courte (c’est encore pire si elle est courte et affreux si c’est un mot tronqué), la dernière en bas d’une page (pensez qu’elle est plus vieille que l’orpheline) et l’orpheline est la première en haut d’une page de livre ou d’une colonne d’article de journal ou de revue. Feuilletez un livre et observez les hauts et les bas de page. Il faut au moins deux lignes dans les deux cas. Sauf si vraiment, le paragraphe à lui seul se résume à une ligne ou encore si le dialogue se limite à une seule ligne. Pour éviter que ça se produise, le monteur en pages doit jouer avec l’interlignage, ce qui parfois peut prendre quelques minutes et acrobaties, mais c’est un plaisir d’y parvenir. Évidemment, depuis l’ère de l’ordinateur c’est plus facile. Au temps où le montage se faisait à l’Exacto, je jouais avec les paragraphes complets plutôt que l’ensemble des lignes. 

Une règle qui existe depuis fort longtemps pourtant, comment un éditeur comme Robert Laffont se permet-il de publier ses livres avec autant d’erreurs typographiques? 

Et vous, avez-vous des obstructions visuelles quand vous lisez?

lundi 5 novembre 2012

Ça y est, l'hiver est arrivé!

Quand les premiers flocons tombent, pour moi, c'est signe que l'hiver est arrivé. En tout cas les photos vont dans le fichier hiver et non automne. Il y a deux semaines, j'avais les deux pieds dans le sable et ce matin, la tuque sur la tête!
Et pour vous, quels sont les indices non pas annonciateurs, mais ceux qui font la différence: une minute avant c'est l'automne, une minute après, c'est l'hiver?







(photos de l'auteure, copyright à respecter)

dimanche 4 novembre 2012

Salon du livre de Hawkesbury

Les 10 et 11 novembre, je serai au Salon du livre de Hawkesbury, en Ontario. Pas loin de chez nous. Pas très gros Salon, rien en comparaison aux « vrais » Salons, ceux de Montréal, de Québec ou quelques autres. Quand même un peu de préparatifs et d’énervements à l’approche des dates. Comme si je revenais de loin, comme si je sortais de mon trou, comme si j’osais me montrer et dire que j’ai écrit un livre. Même si ça fait déjà un an qu’il a été publié. Pendant quelques semaines, je me suis dit : c’est un petit salon pour un petit auteur, mais j’ai chassé cette manie que j’ai de me diminuer et j’ai plutôt pensé que mêmes les plus illustres chanteurs ou chanteuses se produisent dans des « petites » salles. Il n’y a pas de petits auteurs ou de petits salons. Il y a des lecteurs partout et c’est important de les rejoindre dans leur milieu.

Mais là n’est pas ma question du jour. La voici : allez-vous seule aux Salons, aux lancements? Préférez-vous y aller seule ou aimeriez-vous que votre conjoint-conjointe, enfant, ami(e) proche soit tout près, vous accompagne dans le processus?

J’avais une quinzaine d’années quand j’ai assisté à mon premier lancement de livre, celui de mon père, et je ne voyais pas ce que je faisais là. Au lancement de mes livres publiés pour la plupart à compte d’auteur ou chez un éditeur régional, j’étais bien contente d’être entourée des membres de ma famille, des ami(e)s et des invités de la région, mais ça fait fête familiale : je connaissais tout le monde.

Dans les Salons du livre autant que dans librairies, j’ai toujours préféré m’y rendre seule. Ce n’est pas du magasinage comme les autres, je ne veux pas me faire conseiller comme pour un vêtement ou un outil. Je veux vivre ce moment seule. De toute façon, je suis du genre indépendant et si une personne, ou pire plusieurs, m’accompagne, je me préoccuperai d’elle, de son bien-être, de savoir si elle s’ennuie, si elle ne préférerait pas être ailleurs. Ce genre de choses qui font que vous n’avez pas toute la tête à votre affaire.

À Hawkesbury, je présenterai bien sûr Les têtes rousses, mais aussi la biographie Jacques Lamarche, un homme, une époque, l’essai sur le Château Montebello et le manoir Papineau que mon père a écrit mais pour lequel je m’occupe de la mise à jour, du montage, de la réédition et de la distribution et également Visions de la Petite-Nation qui réunit quelques-uns de mes textes que 17 artistes peintres m’ont inspirés ainsi que leurs tableaux.

Quelques détails sur le Salon par là>>>

vendredi 2 novembre 2012

Au pays des ciels en couleurs

Dès le premier matin et jusqu'au dernier soir, à Myrtle Beach, Caroline du Sud, j'ai eu le bonheur de voir le ciel passer du noir au gris, au rose. Toutes les teintes de roses en fait. Le dernier soir, juste avant l'arrivée de l'orage Sandy, on aurait dit que le ciel était en feu. Et les autres jours, ceux sans nuages, furent un délice pour marcher sur la plage ou juste regarder la mer, activité dont je ne me lasse pas.
Et vous, qu'avez-vous vu de beau en octobre?
Bon visionnement. Cliquez sur les photos pour en voir d'autres.

Les levers de soleil
Les couchers de soleil

La mer

Les oiseaux
Le quai

(Toutes les photos sont de l'auteur)


jeudi 25 octobre 2012

Là où les jours n’ont plus de nom


Le soleil qui se lève
L’horizon qui rosit
Le vent qui mugit
La vague qui déferle
Le pêcheur qui espère
L’ibis qui guette
La marée qui descend
Le sable qui durcit
Les vacanciers qui marchent
Les chiens qui suivent
Les « good morning » qui pleuvent
La mainate qui piaille
Le pélican qui plonge
L’aigle qui plane
Le soleil qui plombe
L’enfant qui  batifole
La mère qui lit
Le père qui jase
Les bécasseaux qui courent
Les jeunes qui pédalent
Les blés qui brûlent
La marée qui monte
La mer qui reflue
L’écume qui s’efface
Les baigneurs qui osent
Les visages qui rougissent
Les sourires qui se multiplient
Les rires qui éclatent
Les parasols qui s’ouvrent
Les parasols qui se ferment
Le soleil qui baisse
Le vent qui rafraîchit
L’ombre qui s’allonge
L’ouest qui flamboie
La nuit qui vient

Demain qui recommence

(photo d'un lever de soleil, prise par l'auteure à Myrtle Beach)

mardi 9 octobre 2012

De l'apport à la société


Grosse question en ce petit matin frisquet d’octobre : quel est mon apport à la société? Pas dans toute ma vie, parce qu’à la limite, je pourrais trouver, mais là, maintenant, et dans les années à venir? J’en suis là. Je ne croyais jamais avoir à chercher ce genre de réponse. Me poser la question, oui, je crois bien être la plus grande poseuse de questions à vie. Déjà en FM1 (Formation des maîtres, première année), dans le cours de philosophie, mais bon, c’est une autre histoire. 

Le matin, je me promène ici et là dans les blogues, sur Facebook et longuement sur un forum de camping. Ce matin, ma question dans ce forum était qui est à la retraite, qui est libre de partir dans le sud six mois? En tant que travailleur autonome, j’ai le privilège de ne jamais me sentir à la retraite, de n’avoir pas à calculer quand je vais prendre ma retraite, mais n’empêche que je me sens un peu comme eux. De plus en plus comme eux : libre de mes journées, libre de partir ou non, libre de travailler ou non. Je reçois ma RRQ et dans quelques années qui se comptent sur les doigts d’une seule main, ma pension. Alors veut veut pas, je ne me sens plus comme à 30-40 ans quand ma question était la même : qu’est-ce que j’apporte à la société? mais dans ces années-là, la réponse tendait vers le quand est-ce que je vais pouvoir écrire mes mots à moi plutôt que de m’occuper des mots des autres? 

En regardant ce que je lis, en notant ce qui m’intéresse, en observant les travaux que je réalise encore en graphisme ou les textes que je publie sur mon blogue, force m’est d’admettre que je ne m’en vais pas dans la direction de laisser une trace bien importante dans le monde de la blogosphère, du langage du web ou du monde de l’édition. Et si même petite trace il y a, elle s’estompe et sera bientôt effacée par le raz-de-marée des jeunes qui envahissent la plage de l’Internet ou des livres. 

L’important, ce n’est pas tant de calculer mon apport à la société, mais de savoir comment je me sens, à cette étape-ci de ma vie... professionnelle du moins. C’est la transition que je trouve questionnable, ce temps où je suis assise entre deux chaises, entre le temps où je voulais être importante, où je me pensais indispensable à un travail et ce temps où je peux jouir de tout mon temps libre sans me sentir inutile. J’en suis là, entre ces deux étapes. À me demander à quel pourcentage j’ai raté ou réussi ma vie, professionnelle toujours, et à ne pas vouloir déjà faire le bilan, ce qui signifierait que je suis de l’autre bord de la clôture : allez tasse-toi, tu n’as plus d’affaire ici. À me demander où s’en va mon blogue, parce que je crois bien que je continuerai toujours d’écrire, mais peut-être devrais-je me contenter de parler de camping, de voyage, de photos et peut-être que mon lectorat sera plutôt… des retraités? Être heureuse d’apporter ma petite contribution dans ce domaine. Et même pas, juste écrire pour le plaisir, parce que j’aime ça. 

Je ne suis plus de la course, admettre que je ne l’ai jamais été et que ce n’est pas grave. Je ne serai jamais une chroniqueuse payée ou même sérieuse, au sens où j’écrirais dans les règles de l’art du monde de l’Internet, comme j’aurais voulu l’être quand j’ai commencé ce blogue, il y a bientôt quatre ans. 

Oublie ça et n’en sois pas triste ni amère. Tu as mieux à vivre. Et ton apport à la société? Vis et aime, c’est déjà un projet bien ambitieux.

Et vous, pensez-vous à votre apport à la société?

Lien: comment écrire pour le web>>>

(photo de l'auteure)

dimanche 30 septembre 2012

L'auteure qui lit


Bien assise au fond d’un fauteuil Adirondack, devant un bon feu rougeoyant qui me rappelle qu’on est déjà en automne, je sirote un semblant de cappuccino. Sur le bras de bois, le livre fermé de Sophie Bienvenu, Au pire, on se mariera. Un signet glissé à la page 73.
À me demander si je suis jalouse de ce bouquin. Du succès qu’il a obtenu peut-être. À être contente surtout de pouvoir être encore dehors à ce temps-ci de l’année. J’ai manqué des bouts du printemps et de l’été, des bouts où je devais restée à l’intérieur, où je n’avais pas le goût d’ouvrir un livre, où je ne voulais rien savoir des histoires des autres, où je n’avais pas envie de chialer, de me plaindre, de réfléchir, encore moins de penser. Alors, là je me rattrape, je prends mes deux mains pour compter mes petits bonheurs.
Et puis, le livre de Sophie Bienvenu, c’est un plaisir ou il te dérange? J’admets que c’est un plaisir. Moi qui me targue de vouloir (et à défaut de savoir l’écrire au moins la lire) une langue belle et toute française, bien construite, exempte d’anglicismes, au vocabulaire aussi riche que varié. Me voilà revenue aux années 1980 quand les premiers romans de Michel Tremblay ont commencé à paraître. Il écrivait en joual, il écrivait comme on parlait, même dans la narration. Ça m'a pris dix ans avant d'aimer ses textes. Faut dire qu'entre-temps, il avait peaufiné son style limitant le joual aux dialogues. Sophie Bienvenu écrit aussi comme on parle aujourd’hui, ici, au Québec. Et notre langue est celle-là aussi. Nombreux (souvent deux par page) sont les « genre » et « anyway » et ça ne m'agace pas trop.  La différence, c'est que ça ne me prendra pas sept ou huit livres de ce style avant d'aimer. Probablement moins intransigeante qu'à 20 ans quand j'étais puriste.
Dès les premières pages de Et au pire on se mariera, j'ai accroché. Parce que l’histoire est bonne, elle est bien menée, la montée dramatique est efficace. Même si je ne me reconnais pas dans le personnage, cette adolescente qui couche avec le premier venu, qui haï sa mère, qui pose des gestes qui sont à cent lieux de moi, je la trouve vraie, cette Aïcha. Voire pathétique.
Je l’ai déjà dit, une auteure ne peut pas lire un livre comme une lectrice normale. Pour oublier que je suis auteure, pour oublier que j’aurais aimé avoir écrit une telle histoire, pour oublier que je ne l’écrirai jamais, il faut vraiment que je devienne humble, que j’admire, que je respecte, que je me laisse aller, que je laisse tomber, que j’accepte de ne pas être la seule à écrire, ni la meilleure. Ne me demandez pas non plus de faire la critique d’un livre, je peux tout juste donner mes impressions et c’est certain que celles-ci seront toujours en lien avec l’auteure que je suis (ou veut être) et non la lectrice qui s’adonne à son loisir préféré.
En fait, à 19 ans, j’ai osé. Je me rappelle cette urgence de tout dire. La vérité surtout. Livrée toute crue, garrochée. Ils ont été publiés ces mots modernes, ces petites phrases courtes, isolées sur une ligne pour être fortes et efficaces. Des mots que je n'ai jamais relus. Écrits dans un style que je n'ai jamais repris par la suite. Le genre que personne ne comprend, que si je les relisais, je ne les comprendrais peut-être pas non plus. Des mots avec lesquels je voulais me démarquer, mais qui n’ont ébranlé personne. Des mots oubliés aussitôt publiés, mais que j’avais besoin d’écrire.
Voilà pourquoi — peut-être — est-ce que j’aime ce petit récit de Sophie Bienvenu (roman ou récit, je ne partirai pas une polémique sur ce sujet) : il me rappelle que moi aussi j’ai été jeune, rebelle, irrévérencieuse, amoureuse, rejetée et oh! combien contraireuse.

(Coïncidence: presque en même temps j'ai lu, en livre numérique, Testament de Vicky Gendreau: même style, même langage, même genre de personnage.)

(Illustration du livre emprunté au site de l'éditeur>>>)

samedi 29 septembre 2012

Rouge sur fond bleu au parc Doncaster

Cliquez sur la photo pour atteindre l'album-photo
Vendredi 28 septembre 2012

Un temps parfait
Un polar, un galurin, un bâton, un petit sac à dos
Un appareil photo. Essentiel.
Escapade au Parc Doncaster à Sainte-Adèle 
Une rivière, des rapides, des cascades
Des cèdres, des épinettes, des pins, des érables. Essentiel.
Des rouges, des orangers, des verts sur fond de ciel bleu 
Des reflets, des soleils, tout le tour de la tête, des yeux
Parfois un peu de vent, toujours le bruit de l'eau qui clapote, surgit, tourbillonne 
Un sentier large et plat à l'aller
Un sentier étroit au retour, facile est-il écrit, je dirais intermédiaire pour des genoux de 60 ans et plus
À tous les trois pas, des images parfaites pour la photographe 
À tous les trois pas, des images wow pour l’artiste peintre
Pas de mots, pas de notes pour l'auteure
Pas d'esquisses, pas de dessins pour l'artiste
Juste regarder, écouter, marcher
Regarder par terre pour ne pas s'enfarger
Regarder la rivière pour l'écouter
Regarder les arbres pour admirer cet automne flamboyant
Au bout, un lunch sur une table de pique-nique, face à des chutes, presqu'en silence
Deux heures de pur délice
Encore plusieurs sentiers à explorer
Y revenir
En hiver peut-être
Pour voir le blanc sur fond bleu au parc Doncaster

Une journée magnifique

samedi 22 septembre 2012

De l'amour des mots revenu


Le goût des mots me revient tranquillement. Le besoin d’en lire, le besoin d’en écrire aussi. Je ne les pousse ni ne les tire, les mains ouvertes, le cœur ouvert surtout, je les accueille. C’est qu’ils m’ont fait peur les derniers mois. J’avais aussi peur de les voir surgir que de les voir me laisser pour toujours. Ils peuvent être dangereux quand ils veulent. Dangereux de vérité et de blessures. Le silence, parfois, fait moins mal qu’un grand brouhaha qui éclabousse tout le bel édifice que vous avez mis des années à bâtir et que vous tenez à protéger des grands vents et des forts orages que peuvent apporter certaines phrases. Il y a des mots que je ne voulais pas entendre. Tout le monde n’est pas comme moi, à preuve deux auteures qui osent parler de leurs maux.

J’ai une liseuse, je l’ai déjà dit. Très utile pour qui demeure à une heure d’une librairie et qui vit dans un village où la bibliothèque ouvre deux fois trois heures dans la semaine, et où il faut commander les livres. Qu’est-ce qui nous fait choisir telle lecture plutôt que telle autre? Personnellement, ce sont des associations d’idées, des coïncidences, l’état d’âme, l’humeur du moment.

Chaque matin, dans Google Reader, je reçois les derniers billets publiés dans les blogues que je suis et, dans mes courriels, je peux lire les derniers commentaires laissés par des « amis » sur Facebook. Il y a une semaine environ, j’apprends que Venise Landry, du blogue Le Passe-mot assistera au lancement du livre Soleil d'encrier de Julie Gravel-Richard. J’ai rencontré ces deux personnes aux Correspondances d’Eastman et je les avais trouvées suffisamment sympathiques pour continuer de suivre leur blogue respectif.

J’apprends que le livre paru origine de son premier blogue au temps où elle soignait une tumeur au cerveau. Une petite cloche sonne : es-tu prête à entendre parler des maladies des autres, toi qui tais les tiennes? Mais j’ai tellement aimé son Entheos  que je me laisserai probablement tenter.

Sur le blogue de Julie Gravel-Richard, je vois que l’auteure a découvert un roman où il est également question de tumeur au cerveau : Testament de Vickie Gendreau. Comme à mon habitude, je butine d’un lien à un autre, et me voilà à lire l’article dans La Presse au sujet de ce roman.

Malgré le sujet sensible, au contraire, je suis attirée, les gens qui réussissent à écrire sur leur maladie forcent mon admiration. Curieuse, je poursuis donc mon butinage qui me mène à la liste d’invités de Tout le monde en parle de ce dimanche : eh! oui, Vicky Gendreau en sera. Mieux encore en terme de synchronicité, me voilà sur le site de la BANQ, là où je peux emprunter des livres numériques, même si c’est un fouillis où les romans côtoient les albums jeunesse ou les livres pratiques. Que vois-je apparaître dans les nouveautés : Testament et oh! petit miracle, il est disponible! Parce que ce n’est pas comme une bibliothèque régulière, il n’y a qu’un seul exemplaire et il peut n’être disponible que le 3 octobre à 13h26, genre! Je le télécharge donc, ce qui me prend moins d’une heure maintenant que j’en suis à ma troisième demande.

Une fois dans la liseuse, une fois que j’ai commencé à lire, si l’histoire me captive, le support, qu’il soit de papier ou d’écran, n’a plus d’importance. L’histoire prend toute la place, les mots m’envahissent. Le transfert s’opère, je suis dans le livre, je vis la vie des personnages. C’est le cas du roman de Vicky Gendreau et je suis persuadée que ce sera le cas également de Soleil d’encrier quand le fichier numérique sera rendu  à la BANQ. 

(Illustrations des livres empruntées aux sites des éditeurs)

vendredi 14 septembre 2012

Tant qu'à...


Tant qu’à me prendre parfois pour une chroniqueuse, j’aurais voulu écrire comme Pierre Foglia.
Tant qu’à être intellectuelle, j’aurais voulu l’être comme Mathieu Bock-Côté, en plus courtement et moins digressif que lui.
Tant qu’à avoir la parole facile, j’aurais voulu avoir le sens de l’argumentation et le discours articulé comme un Léo Bureau-Blouin.
Tant qu’à tenir un blogue, j’aurais voulu qu’il ait un contenu significatif, qu’il ait de la profondeur et surtout ne pas r’virer états d’âmes personnels, ce qu’il est en train de devenir et pourtant j’aime bien lire les états d’âme des autres.
Tant qu’à aimer les mots, j’aurais voulu qu’ils soient parfois chanson, parfois poème, parfois éditorial percutant, mais au moins évocateurs, émouvants, riches et sans fin (comprendre plus réguliers, pas un livre par ci, par là).
Tant qu'à aimer la langue française, je devrais mieux la maîtriser et parler mieux anglais.
Tant qu’à aimer la musique, j’aurais voulu savoir jouer de la clarinette.
Tant qu’à aimer la nature et, à un moindre degré, l’exercice, j’aurais voulu marcher plus régulièrement ou pédaler plus souvent ou skier encore.
Tant qu’à être graphiste, j’aurais voulu l’être pour vrai, complètement, sachant tout faire. Hier, j’ai voulu changer l’en-tête de mon blogue, qu’il soit à l’image de ce qu’il est en train de devenir. Ce nouvel en-tête, qu’au moins une personne a eu le temps de voir et de commenter (de manière positive, comme toujours, ce n’est pas elle qui m’a décidée à revenir à l’illustration du modèle Scrapbook de Blogger), n’aura eu de vie que le temps que je m’aperçoive de ma faiblesse en graphisme. Je dois continuer à faire confiance à de meilleurs que moi. Mauvais pour l’estime de soi, mais bon pour l’humilité.
Cliquez sur la photo pour en voir d'autres
Tant qu’à aimer la photographie… tant qu’à aimer les voyages (en caravaning surtout)… non, là, je suis comblée. Il faut dire que je reviens d’un petit quatre jours dans les Montagnes blanches, entre North Conway et Franconia. Que du beau temps. Que des belles rencontres. Que du bonheur en images.

Pourquoi notre cerveau a-t-il la capacité de vouloir tout en n’ayant pas le pouvoir de nous rendre compétent? Ou au moins satisfait de soi.

vendredi 7 septembre 2012

Les lancements : affaire d’auteurs maintenant


Bientôt la rentrée littéraire, bientôt des centaines de titres nouveaux sur le marché. Sur Facebook, sur les blogues, je vois de plus en plus d’auteurs organiser, présenter, promouvoir leur lancement de livre. Je ne m’y habitue pas. C’était tellement le travail de l’éditeur. Je peux comprendre pour les livres en auto-édition où l’auteur s’occupe de tout : écrire, trouver un monteur en pages, dénicher un imprimeur, vendre et… organiser un lancement et c’est tout à leur honneur de voir à tout et ils en retirent, s’ils sont chanceux et ont un bon (voire un excellent) réseau, tout le mérite en plus de tous les revenus. Mais pour les livres publiés chez un éditeur reconnu? Quand est- ce arrivé? Petit à petit probablement. Je n’ai rien vu venir. Il reste certains irréductibles convaincus que c’est encore à l’éditeur que revient cette tâche puisqu’il croit que la promotion lui sera profitable autant sinon plus qu’à l’auteur (il n’y a pas un peu trop de « que » dans cette phrase?). 

Autre question : je me demande si l’argent recueilli lors d’un lancement organisé par l’auteur lui revient en entier. Le pire, c’est que je crois bien que l’auteur a dû, en plus des 20-25 livres reçus à la parution, acheter les exemplaires qu’il offrira au public qui daignera assister à son lancement. Achat à 40%. La marge de profit est minime. Le plaisir d’accueillir de futurs lecteurs, d’entendre des éloges sur sa petite personne, et de se voir reconnu en tant qu’auteur : sa seule récompense. 



Je me rappelle— sans plaisir parce que je n’aimais pas comment mon père en revenait —, quand ce père, un auteur en devenir à cette époque, se rendait tel jour aux lancements des Éditions du Jour, le lendemain, à ceux de Fides et le jeudi chez Stanké. D’ailleurs, je me demande ce que sont devenus les auteurs des années 1960-1970 : les Gérard Bessette, Rock Carrier, Michèle Lalonde. J’entends parler parfois de Nicole Brossard que j’ai connue, je sais qu’Hélène Ouvrard, dont L’herbe et le varech m’a tant touchée, est décédée ainsi que quelques autres écrivains de cette époque. Je me demande si un Michel Tremblay organise son lancement. Sûrement pas. Jacques Poulin non plus. Alors pourquoi les nouveaux espoirs? Les éditeurs ne croient pas suffisamment en eux, ces auteurs qu’ils ont pourtant judicieusement choisis, pour utiliser encore cet outil de promotion? Ou peut-être ne croient-ils plus en cette façon de faire? 

Dommage. Et bravo (et bon courage) aux auteurs qui s’improvisent lanceurs de livres!

(Je retrouve la forme, moi: trois billets dans la même semaine!)

(illustration capturée sur le site des éditions Le jour)

lundi 3 septembre 2012

Mais c'est comme ça


Les derniers mois, j’ai préféré publier des billets où je montrais plutôt les photos prises que parler des livres lus ou des textes que j'aurais pu écrire. J’ai quand même lu quelques livres empruntés à la bibliothèque.
Tout le monde sait qu’il y a des événements bizarres dans la vie, des coïncidences que j’observe, mais que je ne cherche pas nécessairement à expliquer. Il y a quelques mois à l’annonce de la publication du dernier roman d’Arlette Cousture, j’avais parlé de ma déception devant le titre anglais « Pearl’s pub » (c'était là>>>). Ce n’était pas le seul, mais celui-là m’avait touchée d’autant que mon admiration pour l’œuvre de cette auteure était sans borne.
À quelques occasions, lors de mes brefs et rares visites dans les librairies, je me risquais quand même à le feuilleter. Le cœur continuait à me faire mal en voyant le choix (de l’éditeur? De l’auteure?) des notes en bas de page pour la traduction des très nombreux passages en anglais, choix qu’Arlette Cousture m’avait expliqué  avec arguments défendables, je dois bien l’admettre. La graphiste en moi, autant que la lectrice, accrochait à ce procédé.
Malgré ces irritants, je fus bien heureuse que la bibliothécaire me montre fièrement sa dernière acquisition et m’en propose la lecture.
La coïncidence — j’y viens — tient au fait que j’ai commencé (et achevé tellement l’attente est longue) la lecture de Pearl’s pub dans cette ville de l’Est ontarien où le français est en baisse constante : Orléans, près d’Ottawa.
Mes oreilles entendaient un peu de français, surtout de l’anglais et, le plus souvent, un mélange des deux pendant que mes yeux lisaient la même mixture. Heureusement que je n’avais rien d’autre à faire que d’attendre que les techniciens réparent mon véhicule récréatif parce qu’il est certain que j’aurais laissé Angélique, Violette et encore plus Margaret/Marguerite à leurs amours.
À mon avis, Suzanne Aubry (et son éditrice, parce que je demeure convaincue que c’est un choix qui ne revient pas qu’à l’auteure seule) a beaucoup mieux réussi à faire comprendre aux lecteurs la difficulté d’une Irlandaise à parler le français quand elle arrive dans un pays francophone: quelques mots ici et là en gaélique, de petites phrases vraiment courtes, écrites en italique, qui tiennent en une ligne, ce qui fait que nos yeux sautent l’italique et vont directement à la traduction qui suit immédiatement le gaélique. Un procédé qui suffit amplement à expliquer la situation des nouvelles arrivantes. Au besoin l’auteure complétait certaines informations dans la narration.
La lecture des Fanette glisse facilement alors que celle Pearl’s Pub est fort ardue. Nos yeux s’y perdent à devoir descendre chercher d'abord la bonne ligne, puis lire la traduction des notes et devoir remonter au texte principal. Encore pire, quand la pauvre Margaret tente de glisser des mots en français dans sa phrase, on a envie de passer par-dessus tout le passage.
Vous voyez, je ne parle même pas de l’histoire, tellement je suis frustrée de la simple lecture. Histoire qui est très bien ficelée par ailleurs, pleines d'émotions et de justes observations sur ce Montréal de la fin du 19e siècle.
Quant au titre, je reste sur mes positions, bien d’autres, en français, auraient mieux convenu. Je sais que l’auteure en avait proposés, alors j’en veux à l’éditeur de n’avoir pas su faire preuve de plus d’imagination d’autant que ce fameux pub, on ne l’entrevoit qu’aux trois quarts du roman, donc ledit titre ne reflète même pas l’ensemble du livre… à mon humble avis toujours.
Sur l’heure du diner, je suis sortie manger et j’ai poursuivi ma lecture. De devoir commander mon repas en anglais en entendant vaguement la télévision en anglais, d’être assise à côté de voisines qui se racontaient leur fin de semaine en français, je ne peux nier que j’étais tout à fait dans l’atmosphère du roman d’Arlette Cousture. Sauf qu’à ce que je sache, celle-ci est québécoise et son livre s’adresse à un lectorat francophone. En France, où l’anglais est porté fièrement ces années-ci, peut-être sera-t-il mieux apprécié?
Je ne sais vraiment pas pourquoi je suis si sévère envers ce roman -- d'autant que je le répète, l'histoire est très intéressante--  ou pourquoi l’irritation née du titre en anglais, accentuée par le procédé des phrases traduites ou du choix de les utiliser si nombreuses  me font oublier le bonheur de lire une bonne histoire, mais c’est comme ça. Je pourrais me taire, j’ai l’habitude de passer sous silence ce qui me déplaît et trouver plutôt ce qui est bien dans mes lectures (ou dans ma vie en général), mais c’est comme ça… cette fois-ci. J’en suis la première désolée.

(illustration empruntée à l'éditeur)

samedi 1 septembre 2012

Des atmosphères plus que des lieux


Quinze jours entre Val-Comeau, au Nouveau-Brunswick et Sainte-Flavie, en Gaspésie, 395 photos, 140 post-traitées, 42 publiées sur mon site de voyage. Quelques notes manuscrites dans le journal de bord, surtout pour me rappeler des dates et des prix des campings. Peu de lecture, sinon deux ou trois guides touristiques. La trentaine de hérons qui habitent une baie, les pêcheurs de coques, les bateaux de pêcheurs, les oiseaux de rivage, le bruit des vagues, voilà ce qui a fait ma joie pendant les quinze jours.
Même si, depuis quelques mois, les billets de ce blogue ressemblent plus à des albums photos, ce qui n'appelle pas tellement de commentaires ou d'échanges comme les textes passés, j'en suis là de ma vie de créatrice et j'assume, le plaisir étant dans ce temps où je suis bien dans la nature généreuse.
Cliquez sur le montage pour atteindre l'album complet

(photo-montage de l'auteure)

vendredi 10 août 2012

Évasion mauricienne

Maintenant que j'ai laissé ma trace un peu partout: sur Facebook, dans les forums de camping-caravaning, il est temps que j'alimente ce blogue. Donc, ajout d'une page sur mon site de voyage: un petit séjour de trois jours dans le parc de la Mauricie que nous avions traversé il y a vingt ans, à ses presque débuts. Si vous aimez les villes, la vitesse, les bâtiments, les centres commerciaux, le bruit, si vous avez peur de l'eau, vous abstenir!
Cliquez sur la photo pour atteindre le site

mercredi 1 août 2012

C'est le temps des fleurs

Peu à peu, je laisse place aux images. Par pure facilité. Comme un congé de mots.
Aujourd'hui donc, c'est le temps des fleurs. Devinez la couleur des futures pommes de terre.
Cliquez sur le montage pour agrandir
L'arrosoir est tout nouveau, un système venu de France nous a affirmé le propriétaire, Bernard Desjardins.

dimanche 29 juillet 2012

Hémérocalles et mots


Il fut un temps, pas si lointain, je parcourais la Petite-Nation, ma région bien aimée, que je traîne partout non comme un chien en laisse, mais comme un chien accompagnateur, libre, la queue joyeuse et le regard curieux. Je l’ai toujours parcourue depuis que je l’ai connue, enfant, à six ans, mais encore plus quand j’ai produit le Guide touristique de la Petite-Nation, pendant treize années. Je connaissais tous les coins, tous les nouveaux commerces, toutes les activités et événements, les culturels surtout, ceux qui m’intéressent. J’en parlais, je photographiais, j’écrivais, j'annonçais. 

Depuis trois ans, je ne m’occupe plus de cette brochure, depuis trois ans, je suis plus libre l’été, je ne me sens plus d’obligations de courir ici et là à la recherche des nouveautés ou en quête de photographies. Je ne sais plus aussi bien ce qui se passe chez moi. 

Ce matin, je n’ai quand même pas pu résister au plaisir d’aller aux Jardins d’Emmarocalles à Ripon. En toute reconnaissance puisque la propriétaire, Mireille Albert, a affiché mon roman, Les têtes rousses, dans son gîte-jardins. Non seulement, elle aime les fleurs, elle parsème quelques textes ici et là, des petites phrases que le visiteur peut lire en s'attardant dans un des jardins aux noms évocateurs: jardins d'ombre, jardin lacustre, jardin J. Walker, jardin ludique. 

Je ne suis pas très fleurs, ni terre, ni jardins, ni potager, par contre je suis produits régionaux, je suis Petite-Nation alors par amour, voici un tout petit aperçu de ce que j’ai vu.
cliquez pour agrandir
(photos de l'auteure de ce blogue)

jeudi 5 juillet 2012

Faire ou être


Je ne fous rien.
Je regarde la grive faire sa demoiselle snob, le nez en l’air, les épaules par en arrière, cherchant le vers. Je guette le geai bleu qui va venir faire le faraud et revendiquer son territoire.
En quoi est-ce utile? En quoi est-ce productif? Je suis adulte depuis très longtemps (enfin je pense), mais je suis encore les principes de mes parents : il faut faire quelque chose de notre vie. Je voudrais avoir au moins l’humour d’une Sylvie qui transpose ce non-faire en fable se disant fourmi qui se repose pendant l’été. Personnellement, je suis plus intellectuelle et je raisonne avec des mots très sérieux, je me prends pour Sartre à chercher la phrase qui dirait tout mon beau parcours entre l’avoir, le faire, le paraître et l’être. Ne pourrais-je pas me contenter d’être? Seulement être, ça ne fait pas des billets de blogue très longs!

Alors j’essaie de retrouver ce que j’ai fait d’utile ces derniers temps. Pas nécessairement rémunérateur, mais qui entre dans la catégorie réalisations. Et si possible catégorie sociale, montrable, parce que faire la vaisselle, repeindre un vieux banc, tondre le gazon et vider les gouttières, c’est le quotidien, c’est le personnel, le domestique, ça n’intéresse personne et  ça n’entre pas ni dans un site Internet ni dans un curriculum vitae. Pourtant ç’a pris du temps et bien de mes énergies.

J’ai monté un livre de 628 pages, pas si mal comme réalisation. Rien que le lire, le passer sous la loupe d’Antidote et de mes connaissances acquises au fil de mes années de travail, le monter, imaginer la couverture, tout préparer pour l’imprimeur, travailler avec l’auteure, la conseiller, respecter ses choix qui n'auraient pas été les miens, attendre les épreuves et les approuver. Oui, c’est bien. Je suis fière de ce que j'ai "fait". L’auteure qui m’a confié cette tâche l'est aussi. Elle lancera son livre début septembre. Je lui ai même monté quelques pages web pour l’aider dans sa promotion. C’est par là >>>

Parce que c’est professionnel, parce que c’est en tant que graphiste, parce que ce n’est pas mon roman, parce que ce n’est pas tout à fait moi, parce que sur ce blogue, il ne faudrait ne parler que de mes lectures et de mon écriture? Parce que ça ne m’intéresse plus de parler de mes réalisations? Parce que j’ai passé ma phase de paraître, d’avoir besoin de parler de ce que je fais? Parce que j’ai l’âge de ceux et celles qui sont à la retraite et qui sont considérés comme ne « faisant » plus rien? Parce que je ne veux pas me sentir comme eux et elles : que vivre pour soi. Être. Sans plus sentir ce besoin de justifier ce non-faire?

Peut-être, je verrai avec le temps.

(illustration de l'auteure de ce blogue)

jeudi 21 juin 2012

Pur bonheur à Baie-Saint-Paul

Cliquez sur la photo pour en voir d'autres
De tous les pores de ma peau, de tous les sens de mon corps, je suis attentive à la vie devant et autour de moi.
D’abord le sentier qui mène à un belvédère et à une épave (pour ceux et celles que la vie de cette épave intéresse, plus de détails par là >>>), puis les arbres protecteurs, les bancs accueillants et puis finalement le fleuve qui m'attire toujours autant. 
Je marche et je m’assois.
À Baie-Saint-Paul, devant l’île aux Coudres, devant ce fleuve à marée montante, devant le sable et l’herbe, à écouter le vent et la corneille, je jouis, je vis. Après quatre mois où mon esprit a dû se concentrer sur plus urgent, je sors. Mon corps s’imprègne de la nature, d’un horizon plus distrayant, plus énergisant.
Ce que je vois,
Ce que je sens,
Ce que j’entends,
Ce que je touche,
Et même ce que je goûte me remplit de paix et de contentement.
Je suis ici et pas ailleurs, je suis maintenant et dans aucune attente de l’après et d’aucun moment autre que celui-ci.

(photos de l'auteure)

vendredi 27 avril 2012

Les têtes rousses dans la revue Le Libraire

La blogueuse Prospéryne qui avait déjà publié un billet (là>>>) au sujet de mon roman Les têtes rousses est aussi libraire dans une librairie indépendante à Saint-Hyacinthe et peut donc écrire dans la revue Le libraire. Ce qu'elle a fait dans le dernier numéro, le 70, à la page 15.

Belle surprise, je l'en ai remerciée personnellement. Tant qu'on en parle, c'est comme si le roman était encore en vie.

La fin de semaine dernière, j'ai rencontré des descendants de ma Bridget Bushell et Denis Lynch. Leur grand-mère Mabel Lynch était la cousine de mon grand-père, Léo Deguire. Ce sont les seuls descendants qui m'ont donné signe de vie lors de mes recherches. Ce fut une rencontre fort agréable et je me suis trouvé quelques points communs avec l'une d'eux: nous sommes nées toutes les deux le même mois, nous sommes allées en Irlande toutes les deux au début des années '70, elle a cheval, moi en vélo. Elle compte bien y séjourner pour écrire un livre. Son fils qui est de la sixième génération est roux, ce qui a rendu bien jalouse ma mère à qui j'ai montré la photo. Elle qui aurait tant voulu l'être, comme l'était son frère et sa soeur.

Et j'ai également appris que mon roman sera à la boutique (dirigée par la Corporation de la mise en valeur de Grosse-Île) du Parc national de Grosse-Île pendant toute la saison estivale soit de mai à octobre.

(illustration tirée de la page 15 de la revue Le libraire)

mercredi 18 avril 2012

Louise Falstrault expose ses sculptures


Louise Falstrault est surtout connue en tant qu'artiste peintre. On retrouve ses tableaux à la galerie René-Richard de Baie Saint-Paul et à la galerie Stephen Lowe à Calgary, mais pour la première fois, elle expose publiquement ses sculptures sur pierre. En mars dernier, elle participait à l'exposition FemmExpo à Saint-André-Avellin en montrant une de ses sculptures qui s'est vendue la journée même du vernissage, mais cette fois, ce sont cinq sculptures que l'on pourra admirer. 
Rendez-vous donc à la galerie d'art Fontaine, à Bugkingham, en Outaouais, du 26 avril au 26 mai. L'artiste sera présente au vernissage, le jeudi 26 avril.
(illustration du carton réalisé par Diane Fontaine, artiste peintre et galériste)

dimanche 8 avril 2012

Souvenir de Pâques


Pâques. Un billet de Michèle Bourgon sur ses souvenirs de cette fête m’a rappelé les miens. Certaines bonnes années, quand c’était tard en avril, Pâques voulait dire : on va au chalet, au lac Simon. Trois heures de route et la dernière, souvent dans la bouette. Pas d’eau courante, la baie à peine dégelée. Mais un printemps plein d’espoir qui nous donnait hâte à l’été, aux vacances. 

Mais mon souvenir le plus original, le plus mémorable fut celui de 1963, à Lévis. J’étais dans les guides. Pour Pâques, nous avions une activité spéciale, pour amasser des fonds, nous devions vendre des billets. Du chocolat à gagner : quatre petits paniers, deux moyens et un énorme. Je déteste vendre des billets, je suis nulle en sollicitation. J’ai réussi à vendre un calepin de dix billets à mon père et un autre à ma mère. Vingt billets au nom de mon frère et du mien. C’est la seule famille que j’avais à Lévis, les autres membres demeuraient encore à Montréal. Je savais que je ne serais pas la meilleure vendeuse qui pourrait remporter le gros chocolat en lapin, mais qu’importe, j’avais fait ma part. 

Le jour du tirage, nous encerclions les paniers dans notre petit local, la cheftaine au centre qui tenait les énormes sacs verts remplis de billets vendus. Le curé, notre aumônier, devait tirer les billets gagnants. Il s’exécute quatre fois pour les paniers moyens. Il ne reste que le plus gros. Je spécifie que ledit curé ne s’entendait pas tellement avec mon père et je crois bien qu’il ne voulait plus jamais à avoir à prononcer le nom de Lamarche. Circonstances que j’ai racontées dans le livre Jacques Lamarche, un homme une époque. Le curé plonge la main dans le grand sac, il retire un billet, je suis tout juste derrière lui, je crois voir mon nom, mais j’ai peine à croire que parmi les centaines, voire les milliers de billets, un de mes pauvres petits vingt billets puissent sortir du lot. Le temps de me concentrer pour être certaine que j’ai bien vu, je vois le prêtre remettre le billet dans le sac. C’était sans compter la célérité de la cheftaine qui, sans voir le nom du gagnant, a quand même vu la main hésitante. Elle se précipite sur le billet et lit le nom. C’est bel et bien le mien. Le curé ne s’éternise pas en longue homélie, bénit tout le monde et s’en va. 

Le vendredi soir, mon père dut venir chercher le cadeau gagnant qui couvrait toute la banquette arrière de l’automobile : un gros lapin de 3 pieds de hauteur, 4 oursons ou lapins, je ne me rappelle pas trop, de 2 pieds, 8 autres chocolats de 12 pouces et des centaines d’œufs en chocolat de toutes sortes de grosseurs et de couleurs. Ça formait un énorme sapin de Pâques et trônait sur la table du salon. À cette époque, nous ne pouvions pas manger de bonbons pendant le carême et encore moins le Vendredi saint. Ce n’est que le samedi soir que nous avons été autorisés à y goûter. Pas question de s’empiffrer. Ma mère a soigneusement cassé les lapins, oursons, a séparé les morceaux dans des petits sacs, a tout congelé. On a eu beau en donner, on en a eu… jusqu’en juin. 

Je n’ai jamais rien gagné de semblable avant et jamais depuis.
Joyeuses Pâques à tous!

mardi 27 mars 2012

Les chutes de Plaisance débordent de vie


À Sylvie,
À tous ceux et celles -- dont moi -- qui ont besoin
de la force
de l'énergie
de la lumière
de la beauté
cette saison de vie qui crie sa fureur
le temps d'aller à la recherche de plus grand
le temps de se retrouver, soi.

Les chutes de Plaisance, sont situées sur la rivière Petite-Nation,
juste avant d'arriver dans la rivière des Outaouais
et le fleuve Saint-Laurent et la mer
(photos de l'auteure de ce blogue)
cliquez sur le montage pour l'agrandir

lundi 12 mars 2012

Des nouvelles de Gatineau



La vie d’un auteur est un peu comme la vie d’une vedette de télé ou de film : quand sort le livre, ça fait longtemps que le texte a été écrit. Au point qu’il faut parfois le relire pour se le rappeler. Ainsi, le livre Des nouvelles de Gatineau est sorti au Salon du livre de l’Outaouais, le 3 mars dernier. Je viens tout juste de le recevoir. Page 101 : un texte de Claude Lamarche. Eh! Eh! c’est moi, ça! Quand donc ai-je écrit ce texte? Petit coup d’œil dans mes fichiers, dernier envoi : août 2011 et probablement écrit au printemps ou pendant l’hiver. 

Un livre sous la direction de Michèle Bourgon et de Vincent Théberge, qui n’en sont pas à leurs premières armes dans l’écriture ou la direction de nouvelles. Déjà, Trente XXX en 2009.

Ces deux auteurs de l’Outaouais récidivent en lançant, il y a plus d’un an, un concours de nouvelles. Il s’agissait d’écrire une nouvelle (2,500 mots maximum) dont l'action se déroulait à Gatineau. 

Je réside en Outaouais, mais pas à Gatineau, je connais cette grande ville fusionnée surtout parce que je me rends dans les centres commerciaux, dans les hôpitaux, mais comme j’ai eu le plaisir d’accompagner Louise Falstrault à une exposition qui a duré cinq ans : L’île en art, c’est donc sur le terrain du Théâtre de l’île que j’ai situé mon action. Même que j’ai emprunté son métier d’artiste peintre le temps de quelques phrases et de quelques émotions. 

Je n’ai pas gagné le concours, mais les deux directeurs ont quand même choisi ma nouvelle pour la publier avec 28 autres nouvelles. 

Andrée Poulin en parlé à l'émission de Radio-Canada, Divines tentations samedi dernier, à partir de la minute 4 :40.

Je suis honorée que mon nom côtoie quelques autres auteurs que j’ai connus lors d’ateliers ou de rencontres : Gilbert Troutet (dont la photographie de la couverture est tout à fait remarquable), Daniel Paradis, Claude Bolduc, Julie Huard, Jocelyne Béland, Michel-Rémi Lafond. Je connais aussi le journaliste de la Revue de Gatineau, Patrick Voyer qui a remporté le troisième prix. Le premier prix a été attribué à Frédéric Bisson et c’est amplement mérité : l’émotion est à son paroxysme dans sa nouvelle. 

Tout compte fait, même quand on pense qu’on écrit moins, les textes publiés en deux ans s’accumulent : deux nouvelles et un roman, tous chez Vents d’Ouest. Je suis à la veille de faire partie des meubles.

(Illustration empruntée au site de l'éditeur >>>)

dimanche 11 mars 2012

J'ai succombé


Ça y est, je n’ai pu résister, j'ai facilement trouvé une ou deux raisons pour m’offrir un cadeau. Un genre de cadeau utile, agréable, pour lequel mon cœur soupire encore après l’avoir déballé. 

Il s’agit d’une liseuse. Une Sony Reader parce que selon mes lectures, c’était celle qui me convenait le mieux. Je l’ai eue samedi matin. Elle fonctionne un peu comme un lecteur Mp3. J’ai eu un peu de difficulté à la connecter à mon réseau wi-fi, pas très rapide, mais ce n’est pas un I-pad que je voulais. Je me demande même si je vais me servir de cette fonctionnalité étant donné que je passe par mon ordinateur pour télécharger les livres. Encore plus de difficulté à rentrer les pièces de musique parce que je croyais que tous les fichiers étaient valides, mais non, elle ne prend que les MP3. Qu’à cela ne tienne, j’ai trouvé le moyen de convertir les .wma en .mp3. Je pourrai donc, en lisant, écouter mon album favori Leseïm.

Le plus facile finalement fut de transférer les livres. J’avais pris de l’avance en téléchargeant sur mon ordinateur portable quelque vingt livres trouvés ici et là sur les sites de livres numériques gratuits.  Pour l’instant, j’ai surtout glané mes livres sur le site Gutenberg. Je compte bien emprunter des livres à la bibliothèque BANQ, mais on dirait qu’il faut que je sois abonnée et je me demande bien si je peux obtenir une carte d’abonnement sans avoir à me rendre à Montréal. En espérant et en attendant que le projet pilote s'étende à toutes les bibliothèques publiques.

Je n’ai pas l’intention d’acheter de livres numériques tant que le prix avoisine celui du livre-papier. Peut-être que le plaisir d’utilisation sera de courte durée. En trois ans, peut-être moins, j’en aurai fait le tour. Non pas que la technologie va changer et que mon jouet sera désuet, si un peu, mais surtout parce que pour l’alimenter en nouveautés, je ne suis pas certaine que la marchandise ne sera pas épuisée dans quelques mois. Quand j’aurai lu tous les classiques de Stendhal, Balzac, Maupassant, Zola et quelques autres auteurs français, qui me procurer? Petite déception, on dirait que les traductions ne sont pas encore offertes en numérique. Pas d'auteurs du 20e siècle en tout cas.

En attendant de l’utiliser dans des salles d’attentes, dans l’auto (non, non, pas pendant que je conduis!) je l’ai essayée au souper : enfin, j'avais les mains libres, je n’ai pas eu besoin de briser le livre afin de le garder ouvert! Il me reste à lui tricoter un petit étui pour pouvoir me l’accrocher dans le cou, stylet et écouteurs compris. 

Grand sourire de contentement.

(photo personnelle de  l'auteure de ce blogue)
Ajout pour Andrée:

jeudi 8 mars 2012

Au sujet des prix littéraires

Mon roman Les Têtes rousses était finaliste au prix littéraire Le Droit. Il avait également été inscrit au prix Jacques-Poirier. Les deux prix étaient décernés lors du Salon du livre de l’Outaouais. Dans le premier cas, c’est par téléphone que j’ai appris que j’étais finaliste, mais je n’ai connu le gagnant, Renaud Bouret pour son roman Les chinoises, qu’en lisant le journal Le Droit. Si j’avais pu assister à la remise du prix au Salon du Livre, je l’aurais appris ce soir-là. Pas avant. Dans le second cas, il n’y eut pas de finalistes et j’ai appris le nom de la gagnante, Dominique Robert, par courriel, une semaine avant la remise du prix. Courriel dans lequel étaient nommés les membres du jury. 

Je ne sais pas comment ça fonctionne dans les autres cas, je connais mieux les prix en arts visuels et chacun a sa propre façon d'être accordé. C’était la première fois que j’étais finaliste, j’en étais très flattée. Maintenant que c’est chose faite, chose du passé, que les lauréats sont connus, que j’ai lu les articles concernant les heureux récipiendaires, je me pose quelques questions. Si les membres du jury ont été connus dans le cas du prix Jacques-Poirier, j’aurais aimé connaître ceux du prix littéraire Le Droit. Les articles des journaux sont élogieux, intéressants, donnent envie de se procurer les livres primés, mais rien sur le prix lui-même. Pourquoi ce roman plutôt qu’un autre? Combien de livres étaient inscrits? Pas obligé de les nommer, mais pourquoi les membres du jury ont-ils voté pour celui-là, quels étaient les critères d’évaluation? Qu’est-ce qui a motivé leur choix? Il me semble que ce n’est pas seulement les finalistes qui aimeraient savoir, mais aussi les lecteurs. Sans compter quelques autres questions : c’est quoi ce prix, pourquoi et depuis combien de temps existe-t-il, que représente-t-il pour l’auteur, pour l’éditeur, pour le lecteur?

Un de mes proches m’a demandé pourquoi je n’avais pas gagné, je n’en ai aucune idée, à part dire que les romans de Renaud Bouret et de Dominique Robert étaient meilleurs que le mien. Pour les membres du jury en tout cas. Un peu court comme réponse, mais je n’en avais pas d’autre.