Janvier 2014. Après les fêtes, ça devrait raisonner recommencement, nouveau départ. Il neige doucement. J’hésite entre la raquette, la lecture et l’écriture. Les trois me tentent, mais pour des raisons différentes. Me suis réveillée et levée avec la ferme intention de trouver l’ordre des événements pour mon prochain roman. À me voir tourner en rond, je vois bien que je n’en suis qu’à la gestation, à la prise de notes. Je tâtonne comme quand on avance à petits pas dans un chemin inconnu ou tout noir et qu’on veut quand même prendre son temps pour être bien préparée à la longue marche qui nous attend.
Pas besoin de m’égarer en vaines recherches pour ce « tome 3 », seuls mes souvenirs suffisent puisque l’histoire se passe à mon époque, mais quand même bien des questions.
J’ai relevé les chapitres déjà écrits lors d’une première version. Je pars avec un bagage de 90 pages que je juge utilisables, mais que je dois réorganiser. Toujours cette sempiternelle hésitation : comment bien passer d’une génération à l’autre sans qu’il y ait coupure entre les personnages : se détacher de l’un pour s’attacher à l’autre?
Et que se passe-t-il ensuite? Quelles intrigues, quelles scènes puis-je inventer pour régler les conflits, faire avancer le récit? Je sais le début, la fin, mais entre les deux. À cinq et même dix pages par chapitre, il me manque une autre bonne dizaine de scènes.
Dire qu’il y a des écrivains qui ont le souffle long, un James Michener, un Ken Follet avec leurs mille pages et plus près de nous, un Michel David, une Suzanne Aubry avec leurs quatre ou six tomes. Comme dans les conversations, je vais à l’essentiel, je ne vise que l’émotion, j’oublie les détails. Le physique entre autres.
« J’ai parlé de ma figure, afin de n’avoir plus du tout à en parler […] je me suis conformé à l’usage qui est de faire la description extérieure du personnage […] afin de me débarrasser complètement de cette puérilité. » C’est ce que pensait George Sand dont je lis actuellement l'autobiographie (Histoire de ma vie, George Sand) et souvent, je ne suis pas loin de penser la même chose, autant pour le portrait physique que pour les descriptions de paysages, de lieu, de la maison. Qui les lit? Qui les retient? À moins que ça ne serve le récit, que ça soit important pour comprendre le personnage, pour cerner les rêves du personnage. Le moins long possible, quelques mots.
Finalement, je pense que je vais lire, en attendant que la neige ait fini de tomber que je la ramasse. Question de laisser les personnages se chamailler, discuter entre eux et, en allant à leur rencontre dans ce chemin étroit de la création, je les écouterai quand ils se seront mis d’accord ou qu’ils ne parleront pas tous en même temps.
J'aimerais être du genre Katherine Pancol: tenir un décompte des pages écrites, belle poussée sur le crayon. Mais voilà, ce n'est pas moi. N'empêche que ce serait un beau défi. Qu'est-ce qui me ferait bien avancer, donc? Et vous, quel est le petit truc qui vous fait avancer sur ce chemin solitaire de la création?
J'aimerais être du genre Katherine Pancol: tenir un décompte des pages écrites, belle poussée sur le crayon. Mais voilà, ce n'est pas moi. N'empêche que ce serait un beau défi. Qu'est-ce qui me ferait bien avancer, donc? Et vous, quel est le petit truc qui vous fait avancer sur ce chemin solitaire de la création?