mercredi 28 mai 2025

« Tesselle dans une grande mosaïque »


Au surlendemain de la clôture des célébrations du 350e anniversaire de la seigneurie de la Petite-Nation, tout est encore pêle-mêle pour moi.
Je croyais que l’événement était à 13h30, comme celui de Montpellier.
C’était à 11 heures
je suis arrivée à 12h30
tout était fini
presque.

J’ai eu le temps de voir l’emplacement de la capsule
j’ai surtout eu le bonheur d’avoir LE livre, Au fil de l’histoire.

Depuis, cul par-dessus tête, tourbillon et fouillis 
tous les mots se bousculent parce que je ressens tout à la fois :
reconnaissance, joie, orgueil sûrement.
Je veux dire merci, mais je trouve que ce n’est pas suffisant.
Je voudrais non pas dire, mais montrer
et pour ça je fais appel à l'autre moi, elle qui a la parole facile mais nerveuse

Elle s’avancerait vers ceux et celles par qui c’est arrivé, Marthe Lemery entre autres
Soit elle se mettrait à parler fébrilement
les yeux fuyants
les mains fouettant l’air
ou juste un grand sourire
ou même un trépignement comme une enfant qui vient de recevoir son bonbon préféré
son favori : sous forme de mots.

Soit elle oserait à peine les regarder
le ventre crispé
la gorge nouée  
de peur d’être devinée
de toute façon, ce serait trop
ce serait beaucoup
ce serait intense.
Alors qu’elle voudrait être comprise à mi-mots
peut-être un câlin qui dirait tous les mercis accumulés.
Elle a peur d’exagérer
de paraître orgueilleuse, prétentieuse
de ne pas mériter cette visibilité 
comme un compliment
de devoir expliquer pourquoi elle est si émotive
incorrigible sentimentale
compliments qui lui font plaisir pourtant.

Alors elle ne fait rien
elle attend
que le tourbillon cesse de tourner
elle se calme le pompon
pour y voir clair
pour trouver le ton juste
trouver les mots
dire qu’elle a depuis longtemps voulu laisser une trace
sans trop en connaître les raisons profondes
et voici qu’elle est dans un livre qui sera (qui est depuis le 27 mai) enfoui dans une capsule intemporelle
qui sera peut-être ouverte dans 10 ans.
Plus trace que ça...

Dans un livre!
Elle les aime tant
les livres, les mots, les phrases qui disent la vie, l'histoire dans ce cas-ci
qui apprennent la vie
elle les aime depuis toujours
elle a appris à se comprendre dans les livres, dans les mots
les siens, ceux des autres
elle cherche encore d’ailleurs
alors si ces personnes-auteures parlent de la Petite-Nation dans un livre,
si, en plus, elles parlent d’elle dans un livre
elle devient le cœur tout mou,
la parole hésitante
les yeux fuyants
vulnérable
elle se sent reconnue, comprise, aimée
c’est à son être profond, au meilleur d’elle-même, qu’elles s’adressent.

Mais peut-être n’est-ce qu’illusion
juste un hasard
elle se dit que c’est encore une émotion d’hypersensible
elle relativise
chacun·e son chemin, sa vie
elles ont croisé le sien
faut pas en faire tout un plat
pas minimiser non plus

Je veux dire la reconnaissance
mais je ne sais comment bien la mesurer ni l’exprimer.
Je veux dire aussi félicitations pour tout ce travail de recherche
bravo pour les textes
merci pour toute la visibilité pour ces « tesselles [d’une] grande mosaïque commencée il y a 350 ans avec la création de la seigneurie de la Petite-Nation. »

Dans ce livre, tu es « tesselle d’une grande mosaïque »
accepte et remercie
cesse de tout compliquer
retourne aux autres livres à lire
aux autres billets de blogue à écrire
et dis au monde que le livre Au fil de l’histoire est dans les bibliothèques de la région
et qu’on peut encore lire les 24 capsules sur le site Internet de la MRC Papineau.

Lien vers les capsules publiées sur Internet >>>
Reportage à TVA Gatineau sur cette capsule intemporelle à Montebello >>>



dimanche 25 mai 2025

Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici


Il ne faisait pas chaud, mais il ne pleuvait pas.
Alors la cinquantaine de personnes réunies à Montpellier ont pu effectuer le parcours prévu par le Comité consultatif sur la culture et le patrimoine de la municipalité.

Un événement très bien organisé. Les musiciens Max et Frak nous guidaient de place en place. Le conseiller Guy Martel a terminé l'événement en beauté en chantant une de ses compositions.
Le comité, composé de Nicole Touchette, Richard Strasbourg, Nicolas L’Écuyer-Pilon et Lise Castonguay (absente sur les photos) a travaillé fort et depuis longtemps pour ce dévoilement de «plaques commémoratives valorisant la contribution de personnages historiques au sein de la communauté.»

Le parc municipal devient le Parc Joseph-Omer-Montpellier
La bibliothèque rend hommage à Maria Brault (dans les années 1940-1950, on la connaissait mieux sous le nom de Mme Gédéon Legault)
La place Joseph-Robineau
Et finalement le Centre communautaire Félicien-Bricault
Il fut question aussi du Jardin des souvenirs.

Les membres du comité nous apprenaient l’histoire de chacun·e et les visiteurs étaient invités à raconter quelques anecdotes au sujet de chacun. Les frères Montreuil ne se sont pas laissé prier, ils avaient des souvenirs à revendre. Des histoires de « snow », de chapelet autour du chat de leur grand-mère, d’hosties mangées que le curé Bricault allait chercher à Hull. « Ah les petits pendards! »

Quant à moi, ma petite contribution ne concernait que le curé Bricault.
Parce que je l’ai connu.
Autant à Montpellier qu’à Notre-Dame-de-la-Paix.
Parce que j’ai vécu une bonne dizaine d’été dans la Baie-de-l’Ours jusqu’à ce que mes parents décident d’y bâtir maison. J’y suis restée un an et demi avant de déménager à Notre-Dame-de-la-Paix où je vis depuis plus de 50 ans.

J’ai sans doute appris à quelques personnes présentes que l’ancêtre des Bricault, un soldat de Carignan, s’appelait Jean Bricault... dit Lamarche.
Eh oui, nous avons le même ancêtre! Bon, nos ancêtres communs remontent à huit générations dans les années 1770, mais tout de même. J’étais toute petite quand mon père nous le répétait chaque été : le curé Bricault est parent avec nous!
Et j’ai découvert encore mieux, sa mère était un Major et il se trouve que mon frère a épousé une Major de Saint-André-Avellin, alors nous sommes parents de ce côté-là aussi.

Je me souviens tout particulièrement d’une kermesse qu’il avait organisée, sans doute pour ramasser des fonds pour un de ses projets. Il y avait autant de jeux pour les enfants que d’activités pour les adultes.
Mon dernier souvenir de lui, c’est à Notre-Dame-de-la-Paix. En effet, quand j’y suis arrivé en 1972 j’ai su qu’il y habitait, je passais devant sa maison souvent. Je n’allais plus à la messe depuis longtemps, mais à la messe de minuit, je retrouvais mes messes d’enfant. Les sermons du curé Bricault n’étaient jamais longs ni ennuyeux.
Un été, j’étais en simple maillot de bain et je prenais ma douche, je me lavais la tête... dans la rue. Eh! oui, sous les jets d’eau puissants d’un arrosoir de pommes de terre. Qui passe en auto dans la rue? Qui ralentit? Le curé Bricault. Croyez-vous qu’il s’est indigné de nous voir en maillot de bain dans la rue? Pas du tout, il a trouvé que c’était une bonne idée. Avec un grand sourire, il a continué sa route.

Voilà, alors je n’oublierai jamais ni le curé Bricault, ni Montpellier. Qui oublie les étés de son enfance, de sa jeunesse?
Tout ce qui concerne l’histoire et le patrimoine de la Petite-Nation m’intéresse.
Je ne suis pas née ici, mais je vais mourir ici!

vendredi 16 mai 2025

Voyages d'encre





« À mi-chemin entre ici et là-bas, une journaliste, voyageuse et amoureuse des mots se questionne. [...] Oscillant entre l’essai poétique, le récit intimiste et le récit de voyage, l’autrice explore avec une plume sensible cet appel de l’ailleurs où l’on ne cesse de se découvrir, se nourrir et se confronter ainsi que cette nécessité d’un ici pour renaître autrement à soi. »
Site Internet des Éditons Somme Toute

Pour moi, le nom de Marie-Ève Blanchard n’évoquait rien.
Son nom pourtant sur bien des guides Ulysse.
Un guide Ulysse peut donner le goût de voyager
Sans même connaître le nom de l'auteur-e
Le nom du pays écrit en gros
Le plus important
Le plus attirant.

Mais pour les mots ailleurs, ancrage, voyage, bruissement du monde
Récit de voyage et récit intimiste
Les mots lire et écrire aussi
J’ai voulu savoir le nom de l'auteure
Marie-Ève Blanchard
Tout savoir du livre et d’elle ensuite
Découverte de son blogue
https://mawoui.com/
Depuis 2011
Lu plusieurs billets
Retour à son livre : Les bruissements du monde
Maison d’édition : Somme toute (Hamac maintenant rattaché à Somme Toute)
Directrice : Anne Peyrouse
Qui a écrit : Anne Hébert, si tu veillais ma tristesse

Comme un terrain familier
un style dans lequel je me reconnais, je m'identifie
Je zieute depuis tellement longtemps : tout autant la maison d’édition que la directrice
Leur montrer mon livre qui parle de voyages, d’ici et d’ailleurs, de chemins d'écriture
De déceptions aussi.
Impression d’être parmi elles
Les regarder par la fenêtre
Et je voudrais qu’elles me voient.

Pour l’instant, seulement un miroir de film policier
Je ne veux pas leur parler, trop nerveuse j’en bégaierais
Comme Marie-Sissi Labrèche quand elle a parlé de son livre Un roman au four

Je préfère leur écrire
Oser  
Plus que merci, plus que bravo
Ni avis ni critique
Simplement une impression de lire mes propres phrases.
Je rêve d’être lue comme je les lis
Plus que dans un blogue
Dans un livre
pérenne
Qu’elles voyagent dans mes mots comme j’ai voyagé dans les leurs.
Conversation par l’intermédiaire des livres
Complémentaires
Côte à côte
D’égal à égal ou non

Leur écrire: vos livres me font écrire
Et c est encore mieux que les livres qui font voyager.
Un voyage dans les mots
Dans le moi
Dans le vous
Et les elles
Dans les mots d’encre.


vendredi 9 mai 2025

La Petite-Nation, encore nommée

Encore une fois, entendre, voir « Petite-Nation ». 
Chaque fois, grand sourire et cœur qui bat un peu plus vite.
Tourisme Petite Nation (en fait, la MRC Papineau- note 1) est finaliste pour le prix Plumes d’excellence de l’Association des communicateurs municipaux du Québec, dans la catégorie « Campagne événementielle » pour l’événement 350e anniversaire de la Seigneurie de la Petite-Nation.(note 2)

Fière et reconnaissante de voir que d’autres que moi l’aiment aussi, la célèbrent, la promeuvent, la chantent, l’écrivent.
Ma Petite-Nation, mon « ici » choisi.

Petite-Nation
Le nom de la rivière qui serpente entre Duhamel et Plaisance
Le nom de la Seigneurie il y a 350 ans
Le premier nom suggéré pour la MRC en 1981 (je l’ai lu dans des procès-verbaux)
Une partie du nom du comté fédéral
Ni hameau ni secteur
Des raisons sociales  
Bien plus qu’une région touristique
Une région de cœur

Je rêve du jour où la MRC changera de nom
Je rêve même d’un gentilé
Gens de la Petite-Nation, nommons-nous
Créons notre gentilé
Petite-Nationien  Petite-Nationienne
Petite-Nationais 
  Petite-Nationaise
Weskarinien – Weskarinienne

« À défaut d’un gentilé spécifique, on a recours à des périphrases du type les habitants de..., les gens de..., la population de..., les citoyens de..., les résidents de..., etc. À l’inverse, dès qu’une poussée démographique sensible se fait sentir dans un noyau habité, les résidents éprouvent le besoin de se nommer, de consacrer dans une dénomination particulière le sentiment d’appartenir à une communauté distincte, dotée d’une personnalité originale. » (note 3)

Les critères :
la clarté, ça va.
la brièveté, ça peut aller
l’absence de marque péjorative, ça va aussi.
il reste la consonance harmonieuse : “par sa fonction même de mot nouveau, il est important que le gentilé présente une succession de sons sinon gracieux du moins non cacophoniques; toute forme désagréable ou curieuse à l’oreille pourrait se voir rejetée naturellement”.


En attendant, au moins continuer, encore et encore à nommer cette région chère a mon cœur.
D’où viens-tu?
De la Petite-Nation
Préciser ensuite, si besoin est : en Outaouais, autour de Montebello, à une heure de Gatineau, entre Lachute et Gatineau.
Mais toujours en premier : la Petite-Nation.

dimanche 13 avril 2025

Amoureuse

« Si je me réveille la nuit, je sais que je peux replonger dans la lecture et que le sommeil va me cueillir à nouveau, embarquée loin dans l’écriture d’autres que moi et parfois ramenée si près de moi que j’en suis bouleversée, comme si le livre n’était que pour moi. Je ne sais pas comment font les auteurs pour arriver à ça mais c’est magnifique. »
Jeanne Benameur, Pas assez pour faire une femme

« cet espace vide
est celui où j’aventure aussi mon pas

c’est là que la pensée m’attend
chaque jour
et chaque jour je tente de rassembler l’épars

j’y mets du temps
et du silence
ma solitude fertile

c’est ainsi que je désire ma vie »

Jeanne Benameur, Les pas d’isis



Je les veux tous, je veux tous les lire.
Le premier : L’enfant qui
C’est Laurence qui me l’a conseillé. Sachant probablement que j’aimais les livres écrits au « tu ».
Comme on présente un possible fiancé.
Je suis devenue amoureuse dès les premières pages.
Il y a des jours et des nuits (de pleine lune, toute rose soit-elle) où je ne pense qu’à eux.
Je vois les couvertures, le format.
J’ai hâte de toucher le papier.

Je me lève, je cherche dans ma bibliothèque, il me semble que je l’avais celui-là : La patience des traces.
Chez Prêt numérique ou chez l’éditeur, je lis les extraits.
À la BAnQ ou chez Biblio Outaouais, j’emprunte tout ceux que je peux, qu’il me reste à lire.
Et relire encore ceux que j’ai aimés.
Tous.
Quand j’aime, ce n’est pas à moitié.

Je me cherche dedans
Je m'y trouve souvent
Parfois, ça m’étreint la poitrine
L’esprit engorgé des mots qui poussent vers la main
Pour écrire à mon tour
Comme elle, laisser venir les mots
Pour raconter un personnage qui s’impose, qui se promène dans ma tête depuis des mois, des années
Une émotion qui point
Des images qui reviennent
Du temps où je n’avais pas le temps

Aujourd’hui, il me faudrait y mettre le temps
Chercher le silence
Et fertiliser ma solitude.

lundi 13 janvier 2025

2025, l'année où un éditeur publiera mon prochain livre


Je n’ai rien publié sur ce blogue depuis un gros mois. On a même eu le temps de changer d’année. J’ai eu le temps de
fêter en famille
chercher des illustrations de « funny old ladies » pour envoyer des vœux originaux
donner et recevoir des cadeaux (des livres bien sûr)
être engluée dans des embouteillages à plus finir sur la 15, la 40
célébrer la nouvelle année et les 64 ans d'une amie 
traîner une grippe un bon huit jours (merci Lyse)
changer mon profil de Facebook (merci Guylaine) et de n’en pas revenir des 80 et plus « clics »

Pas vraiment eu le temps ni le goût d’écrire.

Mais j’ai lu. J’ai lu pour me redonner le goût de travailler le manuscrit en cours. Mais la belle affaire, ce que je lis me scie, me gèle, me paralyse les doigts sur le clavier!
Exemple : Genèse d’une révolution sans mort ni sacrifice. Bon, disons que ce n’est pas le titre qui m’a attirée. C’est le nom de l’auteur : Steve Gagnon. Écriture théâtrale que j’adore.
Scénarios catastrophiques d’Alexie Morin, dont j’avais aimé Ouvrir son cœur.
Aussi : Entre l’île et la tortue de Karine Rosso que je ne connaissais pas.

Tous des textes comme j’aime lire ces années-ci : fragments ou prose poétique, qu’importe le nom que les éditeurs donnent à ce genre plus ou moins nouveau de petits textes courts.

Ça devrait m’encourager de voir que des éditeurs publient ce genre de texte. Oui, je prends des notes, je sais à qui envoyer mon prochain manuscrit pour qu’il réponde à la fichue politique éditoriale.
Reste à le travailler pour me faufiler dans l’embouteillage de l’autoroute de l’édition québécoise.

C’est le vœu que je me souhaite pour l’année 2025.
L'écrire dans le titre, c'est comme attirer la chose, non?

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