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dimanche 4 octobre 2009

Octobre: mois de l'ours qui grogne

Chers abonnés fidèles et lecteurs de passage qui ne voyez pas le titre de mes billets changer très souvent, patience. L'absence ne veut pas dire arrêt, ni abandon. Signifie seulement pas là, pas dans les mots d'écriture, et pas tellement lecture, sinon quelques forum et blogues le matin. Si, un peu, Les Filles de Lori Lansens dont Venise a déjà parlé et que je goûte à petites doses en allongeant mes déjeuners.
Octobre m'occupe ailleurs. Isoler le grenier, je l'ai dit je crois, ça y est c'est fini. Geocities qui ferme le 26 m'a incité à remonter mon site de voyage, retrouver des photos, les réunir en album, tout le tintouin de graphiste. Pas complètement à mon goût encore, il est ici pour les curieux. J'aime, mais ça prend du temps, des énergies et au final, je n'ai qu'une envie, m'éloigner de mon ordi.

Octobre aussi, c'est mon humeur d'ours-qui-doit-rentrer dans sa caverne. Tentée donc de ne dire que des mots grognons. Préfère m'abstenir, vous comprendrez, ne serait-ce que pour ne pas vous assommer de mon humeur chagrine, comme la grisaille des jours, colorés peut-être, mais tristounets.

Ce matin pourtant, j'ai été agréablement surprise de voir que j'ai lu 61 livres de la liste des 100 livres préférés des Français dont il est question sur quelques blogues. À quand la liste des 100 livres préférés des Québécois? Ou plutôt Les 100 livres québécois les plus lus?

samedi 19 septembre 2009

De retour sur terre

Je m’absente une dizaine de jours, je n’ai pas accès à Internet trois ou quatre jours et me voilà hors du temps. On s’habitue vite à ces petits textes-là que sont les blogues. Encore heureux que je ne les lise pas tous, que je ne suive pas les nouvelles, me sentirais en retard ou décalée encore plus. Pourtant je ne sens pas que je n’ai rien manqué qui ne se rattrape. Même pas obligée de rattraper non plus. Comme quoi la terre peut se passer de moi pour continuer à tourner. Ce que j’ai tendance à oublier parfois. Je reviens plus tard pour dire autour de quelle terre l’auteure et l’artiste peintre ont tourné les derniers jours.

Le temps de défaire les bagages. Et retrouver mots de passe et dans quelle armoire sont les tasses de thé.

(Photo de l'auteure: à Sainte-Flavie, porte de la Gaspésie, au Québec)

vendredi 11 septembre 2009

Rarement seule

Je marche. Seule.
Devant moi, un paysage qui s'étale à l'horizon. Je regarde au loin. Me dilue. Me vide. Me remplis.
Un peu de vent, beaucoup de soleil. Un vol d'outardes. Déjà? Je suis bien, je ne pense pas. En tout cas mes pensées ne sont pas tourments. Je me demande quand même ce que je serais devenue, qui je serais si je vivais seule tout le temps. En cet instant présent, je marcherais, c'est presque certain. Mais ensuite ou à long terme? Écrirais-je plus? Écrirais-je tout le temps? Serais-je plus prolifique? N'avoir ni parents, ni enfants, ni personne dans ma vie à qui penser? M'ennuierais-je? En général, je suis bien avec moi-même. Je ne me chicane pas, je m'endure, je m'aime. Mais m'aimerais-je autant si je n'avais le regard des autres? Combien d'heures dans une journée consacrées aux autres? Le plaisir vaut-il le temps qu'on prend pour son renard et sa rose et son petit prince? On ne peut pas vivre deux vies à la fois alors, depuis cinquante-neuf ans que je vis avec des personnes, je ne saurai donc jamais ce que je serais si j'avais vécu seule.

Je rentre faire le souper... pour deux. Demain, je verrai mon frère. Jeudi, ma mère.

(photo de l'auteure-de-nos-stylos)

lundi 7 septembre 2009

Accepter l'abondance

En ouvrant le carnet d’Andrée Poulin, la photo m’a d’abord sauté aux yeux, comme chaque fois. Ce qui fait qu’on se fait une idée, avec le titre avant même de lire. C’était la photo d’un motorisé. Dans les véhicules récréatifs (VR), il y a différents types. La photo du motorisé d’Andrée est un classe A.

Comme je fais du caravaning, j’ai un classe B (plus petit donc que A), je me suis sentie interpellée dès le début, j’ai donc lu avidement. J’ai toujours fait du camping. Au début de la vingtaine, en tente, parce que je n’avais pas les moyens de coucher dans les hôtels. Et puis, finalement j’ai aimé le mode de vie : le plein air, les campings, la nature. Moi aussi j’ai rêvé de tout vendre et de vivre en VR. Je me souviens encore du livre de Madame Rollande Dumais, veuve, qui voyageait dans son classe C, à plein temps. Je me disais « à ma retraite » jusqu’à temps qu’une amie me dise : « pourquoi tu attends à ta retraite, tu peux mourir demain, achète-toi plus petit et vis ton rêve tout de suite ». Ce que j’ai fait, j’ai vendu mon auto, me suis achetée une petite camionnette et j’ai fait faire une caravane portée sur mesure. Je l’ai eue pendant quatorze ans. Un jour, j’ai décidé de faire un essai : combien de jours je pouvais vivre dans ma caravane tout en voyageant, je verrais bien si je suis du genre « full-timer ». J’ai tenu 44 jours. J’ai compris que j’avais besoin d’un port d’attache, d’un lieu où je pouvais laisser mes traces. Comme à chaque retour par contre, la maison me paraissait bien grande et j’ai su que je pouvais très bien vivre dans plus petit et avec bien moins d'objets. On finit par apprendre qui on est et ce dont on a besoin. Faut dire que je suis ascendant Verseau, il paraît que le matériel n’est pas très important, qu’on y attache moins d’importance que d’autres. Et puis je ressemble à mon père pour qui un livre est plus important qu’un matelas !!! Ça vous donne l’image.

Le billet d’Andrée Poulin s’orientait vers le paradoxe entre le rêve fou d’en posséder un tout en vivant la simplicité volontaire.

J’ai réglé cette question une fois pour toute en me demandant ce que je ferais si je gagnais à la loterie : comment vivrais-je si j’avais trois millions et même juste un. Et il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je vivrais de la même façon mais sans travailler, sans me sentir inquiète financièrement et sans culpabilité de vivre dans l’abondance. On a le droit aussi de vivre dans l’abondance. Il faut se demander si on vit dans la simplicité volontaire parce qu’on n’a pas les moyens de vivre autrement. Alors pour me donner bonne conscience, j'ai décidé que vivre la simplicité volontaire, c'était vivre selon mes moyens. Sauf que... avec un million, j’aurais tout du neuf : terrain neuf au bord de l’eau, maison neuve en bois rond (24 x30 avec mezzanine me suffirait), VR neuf mais pas un gros, un classe B+ parce que c’est celui-là que j’aime. La simplicité volontaire, l’écologie, l’alimentation bio, c’est un concept qui s’est développé tranquillement pas vite, et c’est comme l’informatique : plus facile pour ceux qui sont nés « dedans ». À regarder les gens vivre autour de moi, chacun finalement vit à sa manière selon ses choix, sa personnalité.

L’important c’est de se sentir bien. Et pas coupable d’être ce qu’on est et d’avoir ce qu’on a.

(photo: mon Pruneau à moi, un classe B de 1995)