vendredi 31 décembre 2010

Jean-Paul Filion, l'auteur

J’ai oublié comment c’est arrivé, quand je l'ai rencontré, j’ai oublié pourquoi j’avais aimé, mais je me souviens du nom de l’auteur, je me souviens avoir deux de ses livres dans ma bibliothèque, dont un dédicacé à nos deux noms. Je me souviens que l’artiste de nos-pinceaux avait aussi été touchée par ses tableaux et en avait même été inspirée au point où elle a peint une petite série d’instruments de musique à la manière de…

Il est peut-être connu par sa chanson « La parenté est arrivée » très de circonstance en ce dernier jour de l’année, mais pour moi, ce fut d’abord le frère de Marcel, électricien réputé dans toute la Petite-Nation mais surtout celui qui m'a écrit : « Du réel au pays de l’imaginaire, il y a la distance qu’on veut bien y mettre ».

Et j’ai retrouvé un texte que j’avais écrit alors, probablement en l'an 2000. Je le publie à nouveau, ici. Juste pour lui dire un dernier au-revoir.

J'aime les mots et les peintures. J'aime que les mots et les peintures me fassent rêver. Le livre de Jean-Paul Filion, paru aux Écrits des Hautes-Terres, a réussi mieux encore: il m'a fait m'envoler. Au-dessus des arbres et des êtres. Au-delà de moi-même. Je m'écartais justement du plus beau de mon âme, me laissant envahir par tout ce qui ne coule pas. Il m'a montré la source. Les conteries de Jean-Bel, à lire pour se souvenir comment voir la vie autrement, à entendre le violon qui fait rêver et à regarder un peu mieux nos ailes qui nous permettent de nous envoler.

Merci à Jean-Paul Filion de l'avoir écrit. Merci aux Écrits Hautes-Terres de l'avoir publié.

Un livre qu'il faut relire deux ou trois fois dans la même semaine et qu'on peut reprendre n'importe quand. Des histoires qui se lisent en une heure, mais alors tu n'as rien goûté, rien digéré, elles passeront d'un seul coup sans s'attarder dans ta mémoire, encore moins dans ton imagination. Il faut les reprendre, une par une, pour les lire avec plus que les yeux. Avec les oreilles, avec les images des violons bleus, avec la folie qui nous habite tous et qu'on relègue aux oubliettes de l'enfance croyant faussement que c'est leur place. Et chacune alors vous fera des diamants dans le sourire et les phrases vous resteront dans le coeur comme des notes de «violon-ciel»
(page couverture publiée aux défunts Écrits Hautes-Terres)

Le cadeau de la couverture

Il s’agissait que je dise que je ne foutais rien comme un chien qui tourne en rond sans se décider à se coucher pour que l’inverse se produise : je n’arrête pas comme le même chien qui court après sa queue en se demandant où il va.

Je n’aurai probablement pas la surprise et le petit coup au cœur de voir la couverture de mon livre. Pas parce qu’il ne paraîtra pas, mais c’est que je l’aurai vue surgir à partir de tout le fouillis qui précède le montage et tous les essais pour obtenir un résultat satisfaisant. En effet, j’ai proposé à l’éditeur que l’artiste-de-nos-pinceaux fasse l’illustration de mon livre. Il a trouvé l’idée possible et demande à voir une ébauche.

À la recherche d’images inspirantes, j’ai ressorti toutes celles qui ont si longtemps traîné sur mon bureau, pendant l’écriture de mon roman. Elles provenaient surtout des sites de Parcs Canada et du Musée McCord. Des maisons, des bateaux, des enfants pauvres, des vêtements de l’époque. Des atmosphères, des lieux.

Je ne pensais qu’à ça. Pas l’artiste. Louise était prise dans l’accouchement d’un gros tableau (72 pouces sur 24 pouces) qu’on lui avait commandé. Elle prit quand même le temps d’esquisser quelques dessins, mais elle préférerait jouer avec des photos. Sur le site du Musée McCord, il est clairement indiqué qu’on ne peut pas déformer les photos même si on les achète. Louise était bloquée, moi j’attendais et je rongeais mon frein. Tant bien que mal, on avait les bateaux et les maisons, mais les personnages, ça n’allait pas du tout.

Quand elle eut fini son tableau, je pensais qu’on allait s’y remettre. Point. Alors un matin, j’ai sorti la table lumineuse, de nouvelles photos de paysanne au baluchon vue de dos et je me suis mise à tracer. Louise m’a vue, elle ne réagissait pas. Finalement, elle a dit qu’elle renonçait, on dirait à l’éditeur qu’on ne proposait rien, qu’il demande à quelqu’un d’autre. J’étais déçue, mais à demi soulagée.

« Que voyais-tu comme couverture? » ai-je demandé en dernier recours. Des photos, pas des dessins, mais où trouver des vieilles photos haute résolution, libres de droit?

Louise me disait sa vision, les couleurs, les formes, l'arrière-plan. J’ai senti un déclic : des photos anciennes, j’en ai. J’ai ressorti le vieux cahier bleu de ma grand-tante sur la généalogie, on a trouvé.

Depuis, Louise suggère les couleurs et la composition, j’exécute sur l’ordinateur.

Essai d’un vert, non, d’un roux, trop orangé et un autre et dix autres, impression, retouches, autres couleurs, des sepias, plus pâles, impression. Plus gros, plus bas. Je me promène entre trois logiciels: un petit Photofiltre pour le sépia, mon sempiternel Corel Photopaint que je connais comme le fond de ma poche, et le classique Photoshop qui me donne de meilleures couleurs.

Nous en sommes à la cinquième version et je crois que ça y est.

Pourvu que l’éditeur aime aussi.

Je ne ressentirai peut-être pas ce cœur qui bat à la vue de la couverture imprimée, je ne dirai pas wow que c’est donc beau comme pour un cadeau tout neuf qu’on déballe et dont on ne sait strictement rien. En revanche, je n’aurai pas non plus de petits yeux tristes de déception, ce qui m’est déjà arrivé. Je serai surtout fière d’avoir mis nos talents à contribution. Contente d’avoir travaillé en équipe. Et d'avoir persévéré.

mardi 28 décembre 2010

Du droit de ne rien faire

Ai-je le droit de perdre mon temps?
À ne pas écrire sérieusement? À ne pas faire avancer un roman? À écrire sur des forums ou commenter des blogues ou répondre sur Facebook au lieu de travailler de vrais textes?
Ai-je le droit de perdre mon temps à lire? Quoique souvent lire me porte vers l’écriture. Ai-je le droit, à mon âge, de ne rien faire alors que tant de jeunes courent après le temps.

Qu’est-ce que je fais des phrases qui me trottent dans la tête, comme « les enfants ne peuvent jamais remplacer les parents que leurs parents n’ont pas eus ». Quelle responsabilité ai-je envers moi-même? Des phrases de curés et de religieuses me reviennent en tête : « tu ne dois pas gaspiller ton talent » Mais quel talent? « Qu’as-tu fait de ta vie? demandera Saint-Pierre à votre arrivée au ciel ». Mon père, qui n’est pourtant pas de la génération qui a étudié Sartre et l’existentialisme, répétait souvent « tu es ce que tu fais », alors que je suis plutôt du genre « être plutôt qu’avoir ». Même si l’un ne contredit pas vraiment l’autre.

Ai-je le droit de vivre en retraitée rien que parce que j’en ai l’âge? Et qui dit que les retraités ne font rien? Qu’est-ce qu’être productif, qu’est-ce qu’être utile? Je ne garde pas de petits-enfants, je ne fais pas de bénévolat auprès des personnes âgées ou malades, je ne fais pas partie d’aucun comité culturel ou communautaire.

Je fous rien.
Je blogue, je forume, je facebooke, je cherche des lignées de Lauzon, de Beaulieu, je joue aux cartes et à la dame de pique, je regarde la télé, je fais le lavage, la vaisselle, je fais de la raquette, je vais à la piscine. De temps à autre, je monte un dépliant, je corrige les textes des autres. Je monte un site que je ferai paraître en même temps que mon roman.
Est-ce bien utile? À quoi se mesure l’utilité d’une vie?

À soixante ans, je me pose les mêmes questions existentielles qu’à seize : pourquoi on vit?
Sauf peut-être qu’à soixante, ça ne me fout pas le moral à terre, pas même de nostalgie des années de philosophie, je ne me lance pas sur L’Étre et le néant (je me demande bien si je pourrais le relire en entier, celui-là?)
Non, juste me demander ce que ça donne d’écrire pareil billet. Peut-être est-ce un bilan de fin d'année? Me déculpabiliser de ne rien faire.

lundi 27 décembre 2010

De la tradition à aujourd'hui

Entre Noël et le jour de l’An. Traditions. Comment chaque famille passe-t-elle ces deux fêtes? Je ne partirai pas de discussions à savoir si vous êtes pour ou contre le fait de monter un sapin dans la garderie de vos enfants, mais si ça vous tente de donner votre opinion, ne vous gênez pas. Non, chez nous, à Noël avec la venue de trois nouveaux bébés dans le paysage hivernal, avec des conjoints qui ont vécu d’autres traditions, il fut question du Père Noël, des cadeaux. Que dites-vous aux enfants : que c’est le Père Noël qui a emporté les cadeaux qui sont sous le sapin? Avez-vous un oncle, un beau-frère qui se déguise en Père Noël?  Les biscuits, le verre de lait? Donnez-vous les cadeaux à Noël ou au jour de l’An? Et quand vous étiez petits, comment ça se passait? Avez-vous connu la messe de minuit?

Chez nous, tant qu’il y eut la messe de minuit, tant que j’ai vécu chez mes parents, rien ne changeait : pas de biscuits ou  de verre de lait pour le père Noël. messe de minuit, au retour développement des cadeaux (que le Père Noël avait apporté jusqu’à mes six ans), repas en famille (seulement les grands-parents maternels, de leur vivant, se joignaient à nous), tourtières, dinde, bûche de crème glacée achetée, dodo, le matin pyjama jusqu’à l’heure de diner, restants de réveillon avec des grand-tantes maternelles. La famille maternelle à Noël, la paternelle au jour de l’An.

Le premier de l’an, bénédiction paternelle, pas de bas de Noël avec orange ou bonbons,  messe et le diner de  tous les Lamarche chez le grand-père, ce qui voulait dire dix-huit du grand-père au dernier petit-enfant. Cadeaux aux enfants seulement, repas : la table des enfants, la table des adultes. Un adulte sortait avec les enfants soit jouer dehors, soit aller voir un film, de Walt Disney de préférence.

Une fois devenue adulte, une fois des conjoints et des enfants dans le décor, des parents vieillissants, des déménagements, les enfants qui devenaient grands,  les « traditions » ne duraient guère plus de deux ou trois ans. Peu à peu, disparaissaient les pères Noël, la messe de minuit, et même la tourtière et la dinde.

Mais cette année, depuis longtemps, des enfants d’un et deux ans, des joues rouges qu’on a le goût d’embrasser aux deux minutes, des yeux endormis ou brillants, des sourires innocents qu’on regrette avoir perdus, des nouveaux mots prononcés, des cadeaux colorés, réclamés, des papiers déchirés. Des enfants heureux. Et une famille qui ne regrette nullement les traditions, l’important étant la joie dans les yeux de l’arrière grand-mère chelsédéenne et les yeux émerveillés des petits.

(J'aurais pu mettre une photo d'enfants, mais je suis contre le fait de mettre des photos de personnes mineures sur Internet)

mercredi 22 décembre 2010

Louise Falstrault: 15 ans de carrière

Tableau publié en 1995
Il y a quinze ans, le journal La Petite-Nation publiait en première page un tableau de Louise Falstrault. C’est elle qui avait proposé cette idée de choisir un artiste peintre chaque année pour l’édition de Noël.

Depuis ses douze ans, Louise Falstrault peignait dans la cuisine, souvent le dimanche après-midi, mais le mois suivant la parution de son tableau dans le journal, Yvon Lemieux de Thurso, aujourd’hui décédé, l’a appelé et lui a proposé de faire partie d’un groupe Les artistes des Deux-vallées. Ce fut le début de sa carrière professionnelle, il y a quinze ans donc. Les expositions se multiplièrent, d’abord régionales puis provinciales en participant à des symposiums comme ceux de Kamouraska, de Baie-Comeau.

Après avoir enseigné neuf ans et travaillé seize ans au journal La Petite-Nation, elle décida de se consacrer à son art. L’artiste fit bâtir son atelier, l’ouvrit au public. Le temps de se faire un nom, de se faire une clientèle, elle s’assura d’un petit revenu en produisant, treize années de suite, le Guide touristique de la Petite-Nation. En 1997, elle devint membre fondateur des Créateurs de la Petite-Nation dont elle fait encore partie et qui organise chaque année une tournée des ateliers. Cette année-là également une première galerie d’art fut intéressée à présenter ses œuvres. D’autres s’ajoutèrent et aujourd’hui, quinze ans plus tard, ses tableaux se retrouvent à Calgary, Toronto et en Colombie-Britannique. Au Québec, c’est surtout à son atelier qu’elle reçoit les amateurs d’art.

Tableau publié en 2010
Louise Falstrault a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses.

Quand peignez-vous?
N’importe quand, mais j’ai longtemps dû me lever à 7 heures pour aller travailler à l’extérieur alors maintenant, ma journée ne commence guère avant dix heures. Je prends mon temps le matin et je peins l’après-midi, mais la peinture m’habite tout le temps. Et vous savez, être artiste peintre, c’est aussi être une femme d’affaires, un travailleur autonome, chercher des galeries, envoyer des portfolios, emballer des tableaux, faire de la promotion. Évoluer aussi dans son art, d’ailleurs depuis deux ans, je fais de la sculpture sur pierre, explorer les trois dimensions, c’est très différent et intéressant.

Combien de tableaux par année?
Les bonnes années (de vente je veux dire), jusqu’à 140, mais ces années-ci autour de 80, ça dépend aussi des expositions que je fais.

Qu’est-ce qui vous inspire?
La nature, toujours la nature, les arbres, les rivières. Je suis née à Montréal, mais j’ai toujours souhaité vivre à la campagne, je suis arrivée dans la Petite-Nation et j’ai su tout de suite que c’état ici que j’achèterais une maison et que je vivrais. Contrairement à beaucoup de peintres qui aiment peindre des maisons, des villages, je le fais à l'occasion, mais j’ai toujours préféré la nature sauvage comme le Groupe des Sept qui, je l’avoue, m’a influencée au début. J’ai beaucoup aimé Bruno Côté aussi qui est décédé il y a quelques mois. Je l’ai même rencontré et il m’a dit de l’oublier pour développer mon propre style. C’est ce que j’ai fait.

Peignez-vous en plein air?
Je l’ai fait quelques années, surtout pendant les symposiums, mais je préfère la tranquillité de mon atelier. À l’extérieur, je suis trop distraite, je regarde partout, je m’attarde aux oiseaux, aux gens et j’oublie de peindre!

Donnez-vous des cours ou peignez-vous devant le public?
Je n’offre pas de cours, mais il m’arrive de donner des ateliers et ça me fait plaisir de peindre devant les gens pendant les symposiums, les gens aiment toujours voir comment on peint et puis, c’est très valorisant de recevoir des compliments.

Vous faites partie des Créateurs de la Petite-Nation, c’est important pour vous?
Oui, j’ai toujours aimé m’engager dans la communauté. J’ai fait partie du comité des loisirs de ma municipalité, je me suis battue pour garder le presbytère, j’ai fait partie de quelques comités culturels de la Petite-Nation aussi. On me dit souvent que j’ai une opinion sur tout et je voudrais en faire plus, mais j’aime aussi ma liberté alors je choisis mes causes et aujourd’hui je me consacre surtout à ma peinture.

Si vous gagniez un million, continueriez-vous à peindre?
Je me suis déjà posé la question et je suis certaine que oui. Peut-être moins, je ferais peut-être moins d’expositions, mais c’est certain qu’un artiste, un vrai, ne prend jamais de retraite, on a ça dans l’âme.

Louise Falstrault a l’air timide au début, ne parle pas beaucoup, mais une fois à l’aise et si on lui parle couleurs, peinture ou même Petite-Nation, elle devient intarissable. Comme elle ne prendra pas de retraite, nous aurons l’occasion de la rencontrer encore lors d’expositions ou de symposiums ou tout simplement à son atelier. Un plaisir à ne pas bouder.

Ce texte a été publié dans le cahier spécial des voeux du journal La Petite-Nation qu'on peut visionner ici>>> (le chargement est un peu long pour qui n'a pas très haute vitesse, comme moi!)


Tableau que l'artiste-de-nos-pinceaux aurait voulu voir publié parce que, dit-elle, c'est plus son style.

Alors pour se faire plaisir, elle l'ajoute ici et vous souhaite un hiver rempli de couleurs et des fêtes à l'image de votre âme.


(Photos prises par les deux blogueuses,
 toute reproduction interdite)

mardi 21 décembre 2010

Pourquoi je ne suis pas ici

Pourquoi je ne suis pas ici? Parce que comme toujours, je fais cinquante-six mille affaires en même temps. Je vous épargne les 55,995 premières.

Pages flip
Parce que je fourrage dans des logiciels (gratuits pour l'instant) pour monter des pages flips. J’aimerais bien monter un portfolio pour l’artiste-de-nos-pinceaux dans ce format. À partir de fichiers PDF et sans trop avoir à jouer dans le code ou à transformer chaque page en jpg.
Le guide touristique de l’Outaouais a été mon point de départ. Mais je ne veux pas héberger mes petits livres sur Internet, je veux pouvoir les placer sur mon site ou les envoyer dans un courriel. Je n’en suis pas encore au point d’arrivée. Les explications en français sont rares. Je prendrai le temps de fouiller plus à fond celles-ci>>>.
Histoire à suivre. Si vous apprenez quelque chose, n'hésitez pas à m'en faire part.

Wikipédia
Parce que j’ai fourragé aussi du côté de Wikipédia. Ça fait longtemps que ça me titillait. Et bien c’est fait, j’ai réussi : je me suis écrit une petite page dans Wikipédia. Une auteure de l’Outaouais, Lysette Brochu, avait réussi il y a plusieurs années et m’avait dit que c’était facile. J’ai remis maintes fois, je me suis plutôt familiarisée avec la méthode en modifiant des textes déjà existants.
Ce n’est pas que ce soit bien compliqué pour écrire les textes ou les titres, mais faire les liens, trouver l’aide. demande de la patience. Beaucoup de mots, beaucoup de lecture avant de commencer. Je me suis lassée de chercher, j’ai foncé, je me suis dit que j’apprendrais à mesure et qu’au pire, je modifierais ou ajouterai spar la suite, ce qui est très facile, tout le monde peut le faire, il suffit de cliquer sur "modifier".
Alors, c'est fait, ça fait un peu prétentieux, mais ce fut surtout par défi, par jeu... j'ai mon nom dans Wikipedia, là>>>.

Lecture
Parce qu’une de nos amies nous a offert quelques livres. Dans la pile, j’ai reconnu le nom d’Élisabeth George. Pour moi cette auteure, c’est celle qui a écrit Mes secrets d’écrivain. Je n'ai rien lu d'autre d'elle. Je savais donc que c’était un roman policier, genre qui m’attire de temps à autre, comme pendant des vacances. Le temps de Noël, c’est un peu comme des vacances. J’ai lu la quatrième de couverture de ce livre intitulé Mémoire infidèle. J’aurais dû me méfier, ce n’est pas son premier livre avec cet inspecteur que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, mais il est écrit que c’est son meilleur. Et puis il est gros et c’est écrit petit. Je ne résiste pas. Je n’ai pas lu cent pages et je suis perdue : trop de personnages, trop de détails. A-t-on réellement besoin de connaître tout ce beau monde?
Mais je vais probablement poursuivre. Par orgueil.

Divers
Parce qu’il y a Noël aussi, les cadeaux, les préparatifs, les décorations.
Parce qu’il y a dehors : la neige, la pelle, les raquettes.

(photo d'un élément sous mon arbre de Noël)

mardi 14 décembre 2010

Les mots gelés

Ce n'est pas parce qu'on a un blogue sur l'écriture ou sur la peinture qu'on écrit ou peint tous les jours. Qu'on ne parle que de mots et de couleurs. Oui, je me réveille avec mes personnages, mais après...

Ce matin, je voulais aller au CLSC, faire prendre des prises de sang, sans rendez-vous. Mais voilà que si la neige nous avait été épargnée jusqu'à maintenant, elle nous a (légèrement) rattrapés. Suffisamment pour avoir une belle petite congère dans mon entrée. La charrue et le vent, chez nous, ça s'appelle la pelle ne suffit plus, ça devient opération souffleuse.

Alors au diable les prises de sang, ça ira un autre jour. Sortir un vieux manteau et de veilles mitaines qui pueront l'essence mais me tiendront chaud, enfiler un pantalon de ski dans lequel j'aurai l'air parfaitement ours polaire, mais on s'en fout, et sortir affronter le moins douze degrés. Comment peut-il neiger à moins douze? Pourvu que la souffleuse parte? Ai-je laissé de l’essence à la fin de la saison l’an dernier? D’abord déblayer l’auto.

La charrue passe à l’instant où je finis de pelleter la galerie. Je me compte chanceuse, elle aurait pu passer après! Ouf, la souffleuse part et ronronne. Je voudrais bien qu’elle fasse la difficile, elle est neuve de février 2009!

Je nous fais une belle allée, plus large même que celle de l’été. Avance, recule, tourne de bord. Le petit trottoir qui mène à la salle d’exposition de l’artiste, l’allée en arrière en prenant bien soin de garder l’angle du terrain pour que celui-ci s’écoule au printemps. Avance, recule, n’accroche pas le rosier.

Une heure. En fait, plus qu’une heure : plus les quinze minutes de préparation, plus les vingt minutes d’après pour aller au village remplir un réservoir d’essence et en profiter pour aller à la poste.

Croyez-vous sincèrement qu’au retour, les mots m’ont attendue pour que je continue à écrire? Niet, partis, les mots. L’hiver arrivé les a gelés.

(photo d'un partie du terrain de l'auteure, je n'allais tout de même pas photographier mon allée déneigée!)

lundi 13 décembre 2010

Ma muse a frappé fort

Il y a quelques jours, j’étais témoin, comme quelques autres, des grandes déclarations d’amitié entre Gen et Isa. Je me demandais si j’avais ce genre d’amie littéraire, quelqu’un qui m’aide, qui me conseille, qui me lise, qui m’endure, qui me pousse dans le dos ou qui m’insuffle une ardeur nouvelle.

Hier matin, comme chaque jour, avant de me lever, pendant ces minutes où je cherche le jour et l’heure, mon esprit était déjà sur le qui-vive. Mes personnages me tournaient déjà autour, mais qui serait le principal de mon prochain roman? Le fils, le petit-fils? Les lieux, je les voyais, je pouvais même nommer le nom des rues. Les dates, je les connaissais aussi bien que les dates d’anniversaire des membres de ma famille. Mais l’histoire. Quelle est mon histoire? Qu’est-ce que je veux raconter? Quelle sera la quête du personnage principal?

Je me suis levée sans que les réponses m’apparaissent suffisamment claires pour que je les note. J’en suis visiblement à la gestation. Pas bloquée, mais le bébé change de position chaque matin, change de sexe et il ne sait assurément pas où il va.

Je n’ose en parler, pas prête encore. Peur d’échapper cette pâte informe qu’est le début d’un nouveau-né et qu’en tombant, en traversant le passage de mes paroles, elle se déforme tant qu’elle ne se tienne plus et ne représente rien que du vent.

Voilà qu’avec très peu d’indices confiés à mi-voix, ma muse, celle qui, dès mon premier roman, en 1976 me poussait à écrire l’histoire que nos élèves communs nous contaient presque chaque semaine au sujet d’une mystérieuse femme en noir (livre publié aux Éditions Paulines, épuisé depuis), qui a récidivé tant et tant qui, encore en 2004, me disait « Puisque tu as écrit la vie de ton père, tu devrais écrire la vie de tes ancêtres maternels », voilà qu’elle frappait à nouveau et m'a suggéré avec confiance et force...

Non, je ne le dirai pas. Mais depuis cette suggestion, mon esprit ne cesse de rassembler des morceaux et le casse-tête se met en place. J’ai mon commencement, j’ai ma quête, j’ai même mon conflit.

Et j’ai ma muse.


samedi 11 décembre 2010

Je voudrais...

Je voudrais écrire un blogue objectif, sans y faire glisser mes états d’âme ou mes émotions. Juste dire ce qui est.
Je voudrais avoir le style humoristique de Karuna.
Je voudrais… ne pas avaler de travers quand je lis des billets, des textes, un livre, tout écrit en fait qui parle d’Irlandais. Comme si on m’enlevait quelque chose.
Je voudrais ne pas regarder ce qui s’est publié sur les Irlandais depuis tout ce temps que j’attends pour que mon histoire soit enfin connue.
Je voudrais regarder tout ce que j’ai fait sur mon site plutôt que me pâmer sur celui d’une autre auteure.

Tant que mon roman sur mes ancêtres irlandais n’est pas publié, je n’ai pas voulu parler sur mon blogue ou dans mon site de son début, de toutes ces recherches entreprises, du comment m’est venue l’histoire. Alors évidemment quelle surprise de voir qu’une autre a déjà publié sur la toile tout ce que je voulais faire d’ici quelques mois.

J’ai lu les deux premiers tomes de Fanette. J’en ai parlé>>>
Mais ce matin, j’ai découvert le site-blogue de l’auteure, Suzanne Aubry (qui a plutôt comme nom de domaine le titre de sa saga) et j’ai retrouvé les mêmes images (du Musée McCord, de Parcs Canada, entre autres) qui ont alimenté mon imaginaire pendant l’écriture de mon roman. Nous avons emprunté le même chemin, mais il faut que je me convainque que mon roman n’en a pas moins le droit d’exister. Une histoire qui s’est nourrie des mêmes faits, des mêmes atmosphères, mais qui s’est dirigée vers une autre avenue et surtout avec d’autres mots. Ma Bridget vaut bien sa Fanette, je n’en doute pourtant pas. Et pourquoi voudrais-je être la seule ou la première ou la meilleure à vouloir emprunter à l’immigration irlandaise les lieux, les faits, les dates? Un peu comme cet éditeur qui a refusé mon manuscrit sous prétexte qu’il publiait une histoire sur les Irlandais! Quand j’ai vu le roman en question, je n’ai pas compris : ce n’était ni la même époque ni la même histoire.

J’aime aussi le site-blogue de Suzanne Aubry : clair, bien défini, se limitant à son écriture, ses livres. Faut pas que je compare… faut pas que je compare… faut pas que…
Je voudrais lui écrire, mais je n’ose pas. J’attends un peu. J’attends que mon roman soit publié, qu’elle puisse se rendre compte, comprendre ce que je peux ressentir en voyant (non, non pas comparer, juste voir) que moi aussi, les Irlandais de 1847 m’ont inspirée, qu’elle puisse voir ce que j’ai fait de ma Bridget.
Je voudrais ne pas avoir vu son site-blogue. C’est comme si je venais de découvrir une sœur qui a vécu les mêmes événements que moi, mais qui en est sortie alors que je patauge encore dedans. Une soeur, on lui dit qu'on est là?
J’attends.
Je voudrais ne pas attendre.

lundi 6 décembre 2010

Pas mon genre de pondre un titre frappant

Novembre a l’air marquant dans mon parcours :
Le 13 novembre 2004, je commençais mon roman Les Têtes rousses
Le 13 novembre 2007, je recevais mes premières corrections d’un éditeur intéressé
Le 24 novembre 2008 je commençais ce blogue, un anniversaire qui est passé inaperçu à mes propres yeux. Pas du genre à compter, je pense bien avoir arrêté à 40!
Le 13 novembre 2010, je recevais un courriel confirmant l’intérêt d’un autre éditeur pour mon roman.

Ce n’est plus novembre, je sais, mais ces temps-ci, je suis plus graphiste qu’auteure. La tête partout sauf à mon blogue, donc retard en tout.
Graphiste parce que j’ai fini de monter le bulletin de l’Association pour le soutien et l'usage de la langue française.
Graphiste parce qu’il est fort possible que ma co-blogueuse fasse le dessus de la couverture de mon roman alors on travaille là-dessus. Plus spécialiste en paysage (une de ses toiles d’hiver vient d’être sélectionnée pour l’agenda 2012 de Plumes et pinceaux), c’est tout un défi de créer une image à partir de mes mots. Dans sa tête, elle la voit déjà cette illustration de couverture, reste à cogiter et concevoir.
Et puis, j’essaie d’être dehors un peu plus, marcher pour l’instant en attendant la neige qui tarde toujours en Outaouais pour chausser mes raquettes.
De dormir le matin, après six heures.
De préparer mon prochain voyage au Texas et Arizona. Et pour cela, je lis entre autres cet auteur qui tient les chroniques de Matamata
De lire les blogues des autres, j’ai suivi les Belles à bloguer et  avec un certain intérêt juste pour me situer.
Bref, comme chaque jour, après m’être accordé la permission puisque je suis travailleure autonome à la maison, je m’éparpille.
Et j'aime bien.

samedi 4 décembre 2010

mardi 30 novembre 2010

Il ne faut pas

Je corrige mon manuscrit, je soupèse les suggestions du directeur littéraire, je cherche un juron en gaélique, j'ai écrit à l'Université de Concordia.
Et pendant mon déjeuner, j'ai repris la lecture de Katherine Pancol délaissée en septembre pour urgence de lecture de livres venant de la bibliothèque. Après trois lignes de la page 743 des Écureuils de Central Park sont tristes le lundi, j'étais déjà sous le charme. J'avais oublié combien j'aimais ce style, cette abondance de détails qui coulent, qui glissent, qui montent. Je sais, il ne faut pas vouloir écrire comme... De toute façon, même si je voulais, je ne pourrais probablement pas, il me faudrait des années pour y parvenir. Quand même.

Je retourne donc à mon style, mes corrections et peut-être s'y glisseront quelques ajouts à la Pancol.
Non il ne faut pas.

dimanche 28 novembre 2010

Non, je ne serai pas déçue

Plusieurs commentaires sur mon blogue et dans Facebook au sujet de la publication de mon roman chez l'éditeur régional Vents d’Ouest. Dont un qui parlait de sa déception en disant « Les auteurs qui voient leur manuscrit accepté enfin ont le droit d'y croire. »

Oui, je sais. Pour avoir publié la biographie de mon père chez un éditeur régional qui a fermé ses portes l’an dernier, pour avoir fondé avec ma famille et travaillé aux Éditions de la Petite-Nation qui furent agréées pendant quelques années et ne se consacrèrent plus qu’aux « compte d’auteur » par la suite, oui, je connais les limites des maisons d’édition régionales.

Les déceptions qu’un auteur peut avoir en face d’un éditeur sont proportionnelles aux attentes qu’il a.

Oui, je sais que je devrai participer à la promotion de mon livre, je sais que les budgets d’une maison régionale ne sont pas ceux d’une grosse boîte. Oui, je me doute que je n’irai pas à Tout le monde en parle ni non plus chez Le Bigot, mais peut-être en parlera-t-on à Divines Tentations et dans Le Droit (quoique depuis que ce journal appartient à Gesca… mais n’anticipons pas, gardons-nous un peu d’illusions encore un temps)

Oui, j’aurais voulu plus, mais dès que j’ai vu le petit bureau à Gatineau, j’ai rajusté mon tir. Après dix refus, après avoir répondu du mieux que je pouvais aux demandes de corrections d’un éditeur montréalais, sans qu’il m’offre de contrat, j’en étais à l’étape : c’est Vents d’Ouest qui a dit oui ou j’arrête tout ça là.

Non, je ne serai pas déçue parce que je sais à quoi m’attendre, ni la mer à boire, peut-être même plus de dépenses que de revenus, mais une présence pendant un temps dans les librairies, des poignées de main et quelques signatures, des sourires de mes consoeurs et confrères rencontré(s) lors d’atelier d’écriture et de Salons du livre de l’Outaouais. Une boîte à caresses qui a déjà commencé à se remplir. Une estime de soi et une fierté d’avoir persévéré et de pouvoir redire que je suis une auteure puisque je publie à nouveau. Bref sortir de cet isolement, de ce secret que l’on tait tant qu’on n’est pas certaine qu’il devienne réalité. Un secret qui finit par peser lourd.

Le plus difficile, ce n’est pas d’accepter une maison d’édition régionale, c’est de constater, une fois encore, que je ne serai pas vedette ni la découverte de l’année (n’a-t-on pas tous enfoui dans nos rêves d’enfant romantique cette idée de vouloir être découverte, désirée), que mon talent est limité, que je ne suis pas première de classe, que je ne monterai sur aucun podium. C’est comme l’étudiant moyen qui doit choisir l’Université du Québec parce qu’il n’a pas les notes pour aller à McGill ou à l’Université de Montréal. Mais je refuse de me diminuer, je n’ai pas zéro, j’ai même un peu plus que la note de passage. Je suis de ces élèves qui doivent travailler pour réussir, mais je réussis.

Ma vie professionnelle n’est peut-être pas le fleuve Saint-Laurent, ni peut-être même la rivière des Outaouais, mais les ruisseaux aussi rafraîchissent et luisent au soleil. Alors non, je ne serai pas déçue.

samedi 27 novembre 2010

Ce sera Vents d'Ouest


Quand j’ai lu cette phrase dans un premier courriel : « […] ton roman recèle suffisamment de qualités pour que nous poursuivions le travail à cet effet. », j’étais contente bien sûr, ce n’était que le deuxième éditeur sur onze qui semblait intéressé à mon roman, mais, après les efforts déployés et la présentation de trois versions améliorées avec le premier éditeur pour n’aboutir à rien, je me méfiais. J’ai appelé, j’ai senti l’ouverture, j’ai même osé proposer que Louise Falstrault fasse l’illustration de la couverture, ce qu’il a accepté facilement.

J’ai réfléchi, j’avais déjà publié chez un éditeur « régional » pour un maigre 400$ et un pilonnage après trois ans. J’aurais voulu Montréal, plus d’exemplaires, une possibilité de traduction. Je rêvais comme un jeune qui se croit plein de talents et veut s'inscrire dans les meilleures universités mais qui est confronté à la dure réalité de ses limites.
J’ai fait une liste des pour et des contre.

Les pour :
Mon livre sera publié, je pourrais passer à autre chose.

Il sera publié chez un éditeur de ma région, Vents d’Ouest, où je connais une bonne partie des intervenants : le directeur littéraire Jacques Michaud dont j’ai tellement aimé le Marie-Clarisse, le graphiste, Claude Bolduc, dont j’entends souvent parler, dont je lis les commentaires sur les blogues mais à qui finalement je n’ai jamais parlé. Meilleures relations, plus rapide pour moi d’aller à Gatineau que de me rendre à Montréal.

Le lancement aura lieu dans ma région, il devrait y avoir plus de monde, d’autant que je suis membre de l’Association des auteurs et des auteures de l’Outaouais.

La promotion se fera surtout dans ma région où je suis quand même plus connue (si peu) que dans le grand Montréal.

Louise Falstrault pourra faire l’illustration de la couverture parce que l’éditeur aime bien encourager des artistes de la région, ce qui ne serait sûrement pas le cas chez un autre éditeur.

Les contre :
Adieu mon rêve d’être publiée dans une « grosse » maison d’édition montréalaise qui, selon moi, aurait vendu plus de livres parce que meilleure promotion, plus grande visibilité.

Je n’ai pas grand chance que mon livre soit vu au Salon du livre de Montréal, Vents d’Ouest n’y a pas de kiosque, alors que mon roman porte sur des personnages qui ont vécu à Saint-Henri.

Pas grand chance que mon livre soit traduit alors que les anglophones aimeraient sûrement cette histoire d’ancêtres irlandais.

Les pour l’ont emporté, surtout parce que je n’avais pas envie de recommencer à attendre, recommencer à envoyer mon manuscrit.

Et enfin…

Enfin, mon manuscrit sera publié. Il ne ressemble plus en rien à ce qu’il était au début, mais il deviendra un livre.
Enfin parce que la première fois que je l’ai envoyé à des éditeurs, c’était en octobre 2006 après deux ans de recherches et d’écriture, donc six ans sur la même histoire, sept quand elle sera publiée, ça suffit.
Enfin, je vais penser à autre chose, quoique encore un peu de révision, encore un peu d’attente, la parution, le lancement, la promotion…
Enfin, parce que je n’y croyais plus surtout après qu’un premier éditeur qui lui aussi avait eu l’air intéressé au point où il avait corrigé, il avait donné mon manuscrit à sa directrice littéraire. Trois versions rien qu’avec ces deux personnes-là.
Enfin, parce que j’ai suivi deux ans d’atelier littéraire et une session intensive d’une semaine toujours avec les mêmes textes, la même histoire et je ne voyais plus comment je pouvais l’améliorer. Seulement la poursuivre puisque j'ai du matériel pour des tomes subséquents.
Enfin, je peux me réjouir quoique ce n’est pas l’enthousiasme, la grande joie, le frisson, les hauts cris, le débordement des Ah! et des Yé! ou des Youppie! Je suis pourtant signe de feu et fille impulsive. Je ne veux pas trop savoir pourquoi je ne saute pas au plafond. Je ne veux pas avoir hâte. Seulement vivre chaque étape dans le plaisir. Ce matin, écrire ce billet, demain commencer la révision (mineure en comparaison à ce que j’ai déjà fait), ensuite, on verra.

Il est certain que je flotte quand même un peu beaucoup, je ne vois pas les malheurs des autres, je me fous du verglas, je ne sais pas s’il fait moins trois ou plus quinze, si le gouvernement est encore dans la m… et je ne m’intéresse plus qu’à une seule maison d’édition : Vents d’Ouest!

Mise à jour: Ouest avec une capitale dans Vents d'Ouest
(logo empruntée à l'association des éditeurs de livres
www.anel.qc.ca)

vendredi 26 novembre 2010

Le marathon Internet

Si Internet est un marathon, certains matins je me considère dans la course, d’autres pas du tout. Je n’ai jamais été en tête et ce n’est pas mon but, mais il y a des jours, je vois bien que je traîne à l’arrière et je me demande même si j’ai envie de rattraper le peloton.

Dans ma région, je passe souvent pour la plus techno de mon entourage parce que j’ai un blogue, parce que j’ai fait quelques sites, avec Frontpage au début et avec le logiciel Web Creator 5 depuis deux ans, parce que je suis sur Facebook. Pourtant à lire le billet d'Etolane, je suis très très loin, pour ne pas dire pas du tout dans le monde du Web 2,0 : je ne twitte pas, je connais à peine les autres médias cités dans son billet. Pour moi les médias sociaux, les sites, les logiciels, ça va tout ensemble, c’est la même chose, ce sont un seul et même outil pour communiquer, faire de la promotion d’un ou plusieurs produits, te faire connaître.

La grande question, toujours la même : qu’est-ce que je veux, moi? Quel est mon besoin? Où est-ce que je veux en venir? Autant dans le marathon de l’écriture, dans le marathon des livres, dans le marathon de la vie professionnelle. Veux-je être en tête? Veux-je simplement finir la course? En quoi le fait d’être de ce marathon du web où amateurs et professionnels vivent côte à côte donne-t-il plus de crédibilité, plus de visibilité aux coureurs? Être blogueur et « twitter » sont devenus une carte de visite. Sur la quatrième couverture d'un livre parfois on écrit : « l'auteur tient un blogue » comme si ça lui donnait de la notoriété, comme si ça ajoutait un plus à son parcours. Un blogue à 42 membres dont une dizaine commente régulièrement ce n’est tout de même pas un blogue de journaliste qui obtient une cinquantaine de commentaires chaque fois qu’il écrit un mot.

Focus, focus (anglicisme, je sais, mais on se comprend). Je serai tortue, sans dossard, je marcherai jusqu’à ma mort, je dévierai de ma course encore très souvent, mais j’avance. Où je vais? Ça! À l'instar de Marie Laberge qui, à Bazzo.tv, parlait de tout ce qu'elle aura écrit (et publié, elle), pourrais-je dire que je n’ai pas perdu mon temps? Probablement pas, mais j’aurai fait ce qui me tentait, ce que j’aimais. Et c’est l’important.

Note: pour les détails sur la bonne nouvelle, j'ai le temps, j'ai dix mois!

jeudi 25 novembre 2010

Les Têtes rousses: c'est oui

Trop énervée pour écrire un billet, même si j'aurais eu le temps de le composer dans ma tête à mon retour en auto, j'ai pensé écrire court et donc, j'ai tout juste écrit dans Facebook, une plateforme pour moi pour les petites vites:

‎17h27: ça y est. Alleluia. oui, oui, oui. Mon roman sur mes ancêtres Irlandais va être publié.

Inévitablement, les commentaires ont suivi. Pourtant c'est ici dans mon blogue que j'aurais voulu que la nouvelle sorte en premier. 

Demain, plus de détails promis. Un vrai billet. Pas pour obtenir des bravos supplémentaires, juste pour ma satisfaction personnelle. Le Facebook étant pour moi comme un appel au téléphone alors que je préfère la lettre plus travaillée.


mardi 23 novembre 2010

Noël au pays où il ne neige pas


Si vous êtes à Brunswick, en Georgie, aux États-Unis, assise à une table de restaurant, que tout le monde est en maillot, blouse à manches courtes, en shorts bien souvent, que dehors fleurissent encore quelques églantiers, à côté des palmiers, vous avez beau regarder la date sur le calendrier de votre ordinateur le matin : 18 novembre, c’est impensable, impossible, inopportun, incongru, irréaliste, complètement loufoque d’entendre Jingle Bells et encore moins White Christmas.

Vous prêtez attention au décor et en effet, quelques lumières rouges et blanches, un arbre artificiel illuminé dans un coin, une couronne verte, un gros ruban de velours rouge. Vous réalisez que oui, Noël s’en vient, que, les préparatifs sont commencés. À votre retour, vous devrez sortir votre tuque, os bottes, la pelle peut-être, sûrement, mais pour l’instant, les orteils à l’air dans vos sandales, non, vous n’y croyez pas, c’est impossible, ça ne vous rentre pas dans la tête que Noël puisse exister dans un pays où il ne neige pas.

Note : c’était le dernier billet écrit dans le sud, je reviens à mon quotidien de fille du nord, d’auteure qui doit rencontrer son futur éditeur pour une révision de son manuscrit pour lequel il a écrit : « J'ose espérer que cette œuvre pourra apporter de belles heures de détente et d'évasion à de nombreux-nombreux lecteurs. » Phrase écrite six ans jour pour jour après que j'ai écrit le premier mot de mon roman, phrase prise pour une entente verbale, mais j'ai hâte de signer le contrat qui va enfin me rassurer.

(photo de mes pieds dans le sable chaud)

lundi 22 novembre 2010

Les vacances ne sont plus ce qu'elles étaient

Depuis quelques années, depuis en fait que je n’ai plus de patron, que je n’ai plus de comptes à rendre à quiconque – ni de paye aux quinze jours à recevoir par contre – , le mot « vacances » n’a plus le même sens pour moi. Le mot « voyage » non plus. Suis-je partie 18 jours en vacances, en voyage? Les deux et ni l’un ni l’autre finalement.

À regarder mon parcours, je crois bien que les deux mots ont toujours été jumeaux dans mon cas. Les deux ont toujours signifié et signifient encore partir, m’éloigner, décrocher, oublier le travail autant que la maison ou les gens qui m’entourent, allonger la saison d'été. Ce fut pendant longtemps fermer la télévision et fermer l’ordinateur aussi quand j’ai commencé à en avoir un pour mon travail. C’était forcément laisser la maison, le ménage, les travaux domestiques, la tonte du gazon ou le ramassage des aiguilles de pin. Yé!

J’envoyais une ou deux cartes postales, je n’achetais pas de journaux. Si la terre continuait de tourner, mes proches pouvaient mourir que je ne l’aurais pas su, non joignable que j’étais.

Et vint le cellulaire, et vinrent les ordinateurs portables et vinrent les minis téléviseurs, couleurs s’il vous plaît. J’eus le malheur de les croire indispensables, ils ont remplacé les jeux de cartes et parfois même le feu de camp.

Maintenant, je ne cherche pas à savoir s’il y a une piscine, une piste cyclable, un « pit-à-feu » dans les campings fréquentés. Je demande s’ils ont le câble, l’accès Internet et le 30 ampères et même le 50 ampères pour brancher ordinateur-cellulaire-téléviseur-micro-ondes-cafetière-chargeur-de-piles et climatiseur.

Je garde le contact certes, je me fais croire que c’est important et même intéressant. Je regarde les courriels dès que possible pis, je leur réponds. Il m’arrive d’envoyer un travail à un imprimeur, de régler un problème avec un client. Je jette un coup d’œil aux blogues et aux forums que je suis habituellement. Bref, c’est à peine si je me sens ailleurs, à peine si je me sens en vacances.

Et quand bien même mon cœur serait comblé de joie à la lecture d’un compte-rendu – favorable – de mon futur éditeur, ce qui fut le cas un matin, tellement plus heureuse je suis en levant les yeux, en apercevant le pélican brun voler au-dessus de la mer et en décidant d’aller le voir de plus près, sur la plage, pieds nus, cheveux au vent, jumelles en bandoulière, la peau chauffée par le soleil.

Et heureuse qu'à Jekyll Island, ces oiseaux du sud et le feu de camp et la longue randonnée en vélo m’aient fait oublier de publier ce billet écrit dehors, un 16 novembre, à 70 Farenheit.

(photo d'un pélican à Jekyll Island, Georgie, Claude Lamarche)

dimanche 21 novembre 2010

L'amant tant attendu

Il est tellement infidèle que je refuse de tant l’aimer. De m’y attacher au point d’en devenir dépendante. Il n’est ni mon maître ni mon dieu, seulement mon amant attendu. C’est déjà beaucoup lui accorder d’importance.

Je refuse d’être triste quand il s’absente, pourtant je le suis souvent, de n’être sourire qu’en sa présence. Je me fais même croire que j’y suis indifférente, que je ne l’aime pas. Pourtant, quand il arrive au petit matin, après quelques jours d’absence, je l’accueille avec plaisir, je me blottis contre lui, je lui présente tout mon corps.

Il m’enveloppe, il me séduit, je me laisse aller. J’accumule des réserves pour les jours où il repartira. Parce qu’il repart. Trop souvent. Je voudrais ne pas lui en vouloir, mais je lui en veux. Je voudrais ne pas tant l’attendre. Certains jours, même présent, il est distant, il me regarde à peine. Je m’en veux de succomber au moindre de ses retours. J’essaie d’être froide et calculatrice, de compter ce qu’il me doit, de lui reprocher ses déficits.

Parfois, n’en pouvant plus de l’attendre, je vais le rejoindre, là où il est, comme on rejoint un homme marié, je m’abaisse à toutes les demandes : de revenir, de rester plus longtemps.

Parfois, au bord d’une plage, il réussit encore à m’émouvoir, à me faire pleurer tellement je l’aime.

Et quand il repart vers d’autres cieux, je me promets de ne plus tant l’aimer.

Le soleil, mon amant attendu.

(source photo: Claude Lamarche)

vendredi 12 novembre 2010

Et puis après?


Tu sais que tu veux, c’est un début. Tu sais de quoi tu veux parler. Tu ne connais pas tous les détails, mais tu as tes personnages, l’époque, le lieu. Tu sais que c’est la suite de la précédente histoire qui va se publier bientôt, tu ne sais pas si l’éditeur voudra une suite, mais toi, tu sens que ça va de soi.

Tu as cherché longtemps l’angle, le point de vue, le narrateur. Tu as résisté parce que tu aurais voulu que ce soit une femme l’héroïne, mais voilà, c’est un homme qui s’est imposé. Relation père – fils. Difficulté d’être père. Un roman psychologique, un portrait, une vie, ce que tu aimes raconter. Faudra jouer serré, mais tu t’en sens capable. Tu jongles avec les étapes, tu réfléchis souvent, surtout pendant certaines nuits d’insomnie, à la montée dramatique, au point climax, au paroxysme, à la confrontation finale.

Tu décides d’écrire le résumé et voilà qu’en une page, tu as tout raconté.

Et soudain, déjà, le doute, la question : et puis après?

J’en suis là.

mardi 9 novembre 2010

Du pays où il ne neige pas

Je suis du temps d’être qui je suis
Je suis du pays d’ici
Je n’ai plus à chercher qui je veux devenir
Rien ne me sert de regretter
D’envier
Ou de crier
Je ne suis pas encore au pays des disparues
Ni au temps des arrêts
Mais je ne suis plus au temps de courir pour écrire ou être lue
J’écoute la mer
Je frissonne dans le vent du pays où il ne neige pas
Je marche sans raison
Avec pour seule vue, les vagues et l’horizon
J’avance dans le pays d’ici
Je suis dans le temps de qui je suis

vendredi 29 octobre 2010

De la persévérance et de la patience d’un artiste peintre

Le monde de la vente est un monde aléatoire. Où il faut des nerfs d’acier. Oublier ça le salaire qui entre tous les jeudis. Peindre un tableau c’est une chose, le vendre, c’est un autre monde. L’artiste-de-nos-pinceaux sera à l’exposition Coloris sur la Baie les 30 et 31 octobre. Elle vendra probablement quelques tableaux. Elle aura au moins de la visibilité et, avec un peu de chances, des retombées… qui tomberont elle ne sait quand.

En septembre dernier, pendant la tournée des Créateurs de la Petite-Nation, premier matin, premier client, une commande. Louise connaît le client, l’aime bien, discute avec lui, prend des notes. Le client propose un format, Louise suggère un encadrement. Le monsieur dit qu’il enverra une photo de la pièce pour donner une idée à l’artiste qui, elle, spécifie qu’elle achètera la toile, d’un format inhabituel pour elle, la semaine suivante.

Dernier jour, un petit couple arrive, regarde, hésite, choisit deux tableaux, hésite encore et s’en retourne chez lui en discuter.

Ces deux clients ne donnent plus signe de vie pendant des semaines. Louise Falstrault n’est pas du genre à faire de la vente sous pression, elle attend, elle envoie un courriel au premier client pour lui dire qu’elle a acheté la toile et le cadre.

Silence. Attente, puis oubli.

Pour le symposium Gatineau en couleurs qui s’est tenu les 15-16-17 octobre, envoi d’invitations pour le vernissage. La veille du vernissage, le petit couple-du-dernier-jour-de-la-tournée lui écrit un courriel : «pourriez-vous apporter les deux tableaux à Gatineau?» ce qui fut fait. Une dame se présente au kiosque de l’artiste, regarde, jase, compare, élimine les deux tableaux et en choisit un troisième, décide de l’acheter, et propose de payer en versements différés. C’est devenu pratique courante en galerie, alors les artistes offrent aussi la possibilité. La cliente aura donc son tableau en 2011 et l’artiste aura les paiements, mois par mois jusqu’au paiement final.

Quant au premier client, Louise avait lâché prise. Certains matins, elle se demandait bien ce qu’elle pourrait peindre sur cette grande toile au format spécial. Et puis, eh oui, cette semaine, fin octobre, un courriel accompagné des photos de la pièce : « c’est dans cette pièce que nous accrocherons le tableau ».

Ainsi donc, l’artiste peintre sait quand elle peint, mais ne sait pas quand elle vend. Du début septembre à la fin octobre : deux mois et encore trois mois avant que les tableaux ne soient remis en 2011!

C’est aussi ça la vie d’artiste.

(illustration de l'invitation pour Coloris sur la baie)

jeudi 28 octobre 2010

De la fibre optique coupée…

Internet. Connexion Internet. Haute vitesse. La campagne, la ville. Les villages de la campagne, les rangs de la campagne. On ne le sait pas tant qu’on n’y est pas confronté. Parce que les professeurs ont les mêmes salaires qu’ils habitent à Saint-Glin-Glin ou Montréal, parce que les coiffeuses peuvent couper les cheveux d’aussi belle façon, à la mode du jour que la tête provienne du profond des creux ou de la grande ville, parce que la majorité des gens peuvent voir les émissions de Radio-Canada d’une mer à l’autre, il est difficilement imaginable qu’à quelques kilomètres de distance, un membre d’une famille peut obtenir Internet très haute vitesse, avoir accès au forfait téléphone-Internet-télévision pour moins de 100$ par mois alors que sa sœur, à dix minutes de là est souvent privée de sa connexion Internet qui n’est pas si haute vitesse que le fournisseur le dit et doit payer trois compagnies pour obtenir les services qu’une seule ne fournit pas chez elle?

Ici, dans la Petite-Nation, en Outaouais, Vidéotron, Bell, Télébec, Xplornet (satellite) et Xittel (fibre optique et antenne), Rogers (antenne et clé) offrent leurs services d’Internet haute vitesse. Mais selon que vous demeurez sur telle route passante, dans telle municipalité suffisamment populeuse ou si vous n’êtes que trois dans votre rue, le choix se restreint.

Ainsi donc, personnellement je n’ai le choix qu’entre le satellite, l'antenne-micro-oondes-fibre-optique parce que pas trop loin de la grande tour située au village ou la centrale Rodgers parce qu’une tour située sur une montagne très visible en face de chez moi. J’ai pris le moins cher. Des débuts difficiles, mais depuis six mois je n’avais pas trop à me plaindre, en autant que je ne compare pas trop ma vitesse… dans les 0,85 Mb/s selon le site Speed test. Mais il s’agit d’un accident, ou un oubli ou une distraction dans une école (la fibre optique chez nous a été installée de "connivence" entre la MRC et la commission scolaire, donc souvent dans les écoles) paf! la fibre coupée, plus de connexion. Parfois cinq minutes, parfois deux heures, parfois une fin de semaine (les écoles sont fermées la fin de semaine). Hier et aujourd’hui encore, plus de 28 heures, une éternité! La fibre coupée sur la route 148. Un accident paraît-il. Où était-elle? Enterrée, sur les poteaux d'Hydro? Mystère pour que cette technologie qui va de la fibre optique aux micro-ondes aux antennes, aus routeurs et finalement dans nos ordinateurs.

Service essentiel? Combien de familles éloignées n’ont accès qu’à la basse vitesse et combien de bris, de coupures qui nous font voir à quel point on ne fonctionne plus sans… Au début de la télé, y avait-il tant de coupures? Au début du téléphone, y avait-il tant d’interruptions? Oui, oh! oui, mais sommes-nous au début de la connexion Internet? Faut croire que oui.

Encore heureux, si je peux publier ce billet qui se voulait surtout information comparative, c’est que la connexion est revenue, mais j’ai trouvé ça long et embêtant.

(Illustration empruntée à Google image)

samedi 23 octobre 2010

De la peur d'écrire


Je m’encroûte. Et ne sais plus écrire. Ou plutôt je crois bien que je n’ai plus le goût d’écrire. Quand je lis les autres blogueurs, les chroniques dans les journaux, tellement de mots, d’idées, de sujets, tous plus intéressants les uns que les autres, auxquels je peux rester accrochée pendant des heures! Je me trouve anémique, du genre télégramme, du genre frugal. C’est à la mode pour les journalistes ou animateurs de dire : « X vient de publier son deuxième roman, elle tient le blogue Y ». J’ai bien hâte d’entendre la première partie de la phrase, mais je ne sais pas si je serais bien fière d’entendre la deuxième partie. Je n’aurais pas honte, je n’aurais pas peur que les lecteurs lisent mon roman, mais mon blogue! Je ne veux pas me juger trop sévèrement, je l’aime bien, moi, il est comme un carnet de voyage, là où on note les routes empruntées, les appréciations de campings, à la limite il peut servir à d’autres voyageurs, mais de là à entendre : « elle tient un blogue » sur le même ton qu’on le dirait pour un journaliste chevronné, reconnu (payé)!

En vérité, ce n’est pas tellement que je ne sais plus écrire ou que je ne trouve pas de sujets, mais c’est que je me retiens, je me censure. Je commence quelques fois et je ne trouve pas que ça vaille de continuer, d’autres auront mieux dit, auront dit plus. Je ne cherche pas toujours à faire sérieux ou utile — si un peu — j’admire ceux et celles qui dissertent longuement et joliment sur les couleurs des arbres au lever du soleil ou des mots d’enfants de leur garçonnet de cinq ans ou encore — quoique je lise moins — ceux qui réagissent à un fait divers, qu’il soit d’ordre politique ou judiciaire, mais je n’y réussis pas, je n’ai rien à dire sur ces sujets-là.

Il y a aussi ces silences que je garde pour laisser aux autres la liberté de vivre leurs propres expériences, de former leur propre jugement. À quoi bon exposer mon parcours s’il se termine pour moi par des rancunes, d’amers souvenirs dont le rappel ne servirait à personne?

Les autres silences, plus difficiles à tenir, naissent de la peur. D’être ridiculisée, ça, je m’en fous, mais peur d’être montrée du doigt, avec dans les yeux un regard haineux. D’être dénoncée en chaire (façon de parler parce que je ne vais plus à l’église, mais mon père l’a déjà été et nous l’avons payé cher). De subir des représailles d’ordre matériel (c’est déjà arrivé). D’être obligée de me justifier. De me faire battre à plate couture dans une bataille d’arguments. Je ne tiens pas à m’aventurer dans des sujets de controverse qui attirent commentaires, débat, tensions. Peur aussi de perdre des contacts précieux parce qu’en parlant d’un tel, tel autre qui exerce le même métier pourrait se sentir attaqué et me rayer de sa liste de « bons contacts ».

Ce dont je parlerais si je n’avais pas peur?

De certains journalistes qui ne posent plus de questions et ne vérifient pas telle ou telle assertion, qui écrivent des demi-vérités.

De certaines personnes flagorneuses qui choisissent des mots, des adjectifs, des images ou tout procédé tendant à faire beau, frapper fort, impressionner voire provoquer, attirer le regard sur soi, jouer la carte de la démagogie et, le pire, réussir par ces jeux de coude à accroître leur popularité ou attirer les foules, lecteurs, téléspectateurs se donnant ainsi raison, du genre la fin justifie les moyens.

De certaines personnes en poste d’autorité (douanier, maire, conseiller, directeur, patron) qui vivent comme si nous étions encore en 1950, sous Duplessis : « vient me voir je vais t’arranger ça », « ça reste entre nous, n’est-ce-pas? », « c’est de même que ça marche, que ça fasse ton affaire ou pas », « si tu votes pour moi…»

À force de résister à la provocation, je me demande bien si c’est la peur la raison de mes retenues ou la lâcheté ou la conscience de mes forces.

Mais qu’est-ce que je fais avec mes dents serrées et cette boule dans l’estomac? Ah! oui, c’est vrai, je transpose dans une nouvelle ou un roman.

(photo: pile de journaux)

vendredi 22 octobre 2010

L'élégance du hérisson: de l'amour des longues phrases

Pour en parler, il a fallu que j’attende de l’avoir terminé, comme on attend que le film finisse pour être capable d’ouvrir la bouche et en dire quelque chose de sensé, tellement on est ému, tellement on ne veut pas que ça finisse. Même si je l’ai lu parcimonieusement, par morceaux, entre deux autres activités.
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Aux dernières pages, j’avais les yeux embués et je ne savais pas trop si j’avais le nez bouché et la gorge nouée à cause d'un rhume ou des larmes qui coulaient.
Même si, entre les chapitres, il y a eu des journées qui n’ont rien à voir avec celles des deux héroïnes, Renée et Paloma, je n’avais aucun mal à reprendre le fil de l’histoire, j’aurais voulu encore des pages, encore des «pensées profondes». Je voudrais les garder pour moi, ces personnages attachants, encore un peu, même si je sais qu’elles ne m’appartiennent pas, ne m’ont jamais appartenu, que des milliers d’autres lecteurs, de 34 langues (combien de livres québécois traduits ne serait-ce qu’en deux langues?), ont probablement eu le même réflexe.

J’ai aimé oui, parce que deux personnages féminins, parce que j’ai toujours aimé la philosophie, c’était ma matière forte à l’école, mais surtout parce qu'écrit avec des phrases complètes, de longues et belles phrases avec des subordonnées, des incises nous promenant dans des méandres compliqués, des lignes truffées de mots savants, ceux qu’il faut chercher dans un dictionnaire et qui, pourtant coulent si bien, glissent sans effort dans un cerveau déshabitué de ces sinuosités littéraires. Je n’ai pas l’intelligence de l’adolescente, je n’ai jamais été concierge, je n’ai pas beaucoup fréquenté les riches, mais pendant des jours, j’ai habité leur édifice, je les regardais, je les écoutais. Béate d’admiration devant leurs réflexions, je retrouvais mon cœur de rebelle. J’ai lu les six pages sur l’Art à l’artiste-de-nos-pinceaux, retrouvant le plaisir de la découverte d'un tableau, nous qui venions justement de passer trois jours dans un symposium de peinture. Et si je fus jalouse, comme il arrive parfois devant un style recherché, je sais cette fois que je ne pourrais même pas construire de pareilles phrases si complexes et pourtant limpides alors j’ai goûté pleinement, l’esprit ouvert et libre. Et je suis triste que ce soit fini.

Autre preuve que j’ai aimé le livre : je suis incapable d’en commencer un autre, je les trouve tous sans intérêt.

(Illustration empruntée à Google images)

lundi 18 octobre 2010

Gatineau en couleurs:
bien plus que de la peinture


Des couleurs, des tableaux, 60 peintres et sculpteurs, trois jours intenses, trois jours d'émotions. Plus qu’un symposium ordinaire pour Louise Falstrault, puisqu’elle était l’artiste invitée. Plus que des honneurs, elle s’est sentie choyée, valorisée, regardée, photographiée.

Un peu gênée de parler au micro, elle était plus à l’aise au milieu des artistes. Elle aurait voulu avoir le temps de parler à chacun. Des retrouvailles avec certains : Denise Venne, Ghyslaine Saint-Denis, Hélène Charland, Danielle Doucet, Guy Morest; de beaux échanges avec d’autres : Diane Brunet, Lucie Lucas. Plus à l’aise au souper et à son kiosque, elle a pris plaisir à jaser avec Diane Fontaine – grâce à qui elle avait été invitée à ce symposium, une Diane Fontaine dynamique et enthousiaste, qui a gagné le prix Coup de cœur du samedi — avec Caroline Dion qu’elle avait connue lors d’une exposition à Buckingham, en mai, avec Madeleine Caron aussi qui est venue de Québec, sympathique et avenante.

De la Petite-Nation, elle a eu le temps de saluer Özgen Eryasa qui a gagné un des deux prix du jury, Guy Morest des Créateurs de la Petite-Nation, Monique Beauchamp de Thurso et Jocelyn Rochefort Simard de Saint-André-Avellin.

Le comité organisateur et toute son équipe de bénévoles étaient aux petits soins avec elle. Louise leur en sera longtemps reconnaissante. Un public en or, tellement, mais tellement de compliments, de yeux brillants, des embrassades, des poignées de main, des questions, des sourires. Des ventes aussi.

Comme une de ses amies, artiste peintre également, lui disait à la fin d’une exposition : «notre boîte à caresses» fut bien remplie.

(montage de photos où apparaissent différentes personnes du comité organisateur, de la présidente d'honneur, de l'ambassadeur dont on peut retrouver les noms sur le site du Symposium Gatineau en couleurs).

mardi 12 octobre 2010

Symposium Gatineau en couleurs


Symposium Gatineau en couleurs : 15, 16 et 17 octobre. Louise Falstrault est l’artiste invitée. Première fois en quinze ans de carrière professionnelle. L'artiste-de-nos-pinceaux est bien contente que ce soit dans cet Outaouais où elle habite depuis plus de quarante ans.

Au début de sa carrière, elle sortait souvent de son atelier. Question d’apprendre, de se comparer, de rencontrer d’autres artistes, de tâter le marché. Pour se faire connaître, elle s’est rendue à Port au Persil, à Saint-Germain-de-Kamouraska, à Baie-Comeau. Elle courait partout dans toute la province et même en Ontario pour trouver des galeries pour la représenter. De petites galeries d’abord, puis de plus importantes à Montréal, Ottawa, Québec, Toronto et même Calgary.

Un été, elle était avec une amie aquarelliste qui avait connu les années 1970, au temps où les artistes se réunissaient dans ce Charlevoix où, paraît-il, la lumière était idéale pour les peintres. Ensemble, elles ont rêvé : louer une vieille grange près des Éboulements. Y camper l'été, peindre, exposer, vendre. Se faire un nom. Et puis elles ont calculé, ont parlé chiffres, parce qu'il est faux de croire que des artistes ne sont pas des femmes d'affaires. Elles ont discuté, elles ont remarqué que la lumière était plutôt dans les yeux du peintre et non dans un lieu précis. Elles en sont venues à la conclusion que si elles investissaient cet argent à faire connaître leurs œuvres chez elle, dans la Petite-Nation, elles y gagneraient sûrement. Ce qu’elles firent.

Si Louise Falstrault ne s’éloignait pas trop de son atelier, elle a quand même participé à quelques «Art show» à Ottawa, et surtout un symposium tout près de chez elle, le Montebello en peinture. La publicité dans la revue et le répertoire Magazin’Art lui permettait de continuer à se faire connaître dans la province. Encore dernièrement, quand elle est arrivée à la Galerie La Corniche, à Chicoutimi, la galeriste a reconnu son nom. Faut dire que Falstrault, on n’oublie pas ça! Un petit velours quand même!

Dans ce domaine difficile qui suit souvent les fluctuations des crises économiques, Louise Falstrault réussit à tirer son épingle du jeu, à vivre de son art. Des années meilleures que d’autres, il ne faut pas se le cacher.

Elle sera donc heureuse de revoir certaines artistes peintres et sculpteurs qu’elle connaît, rencontrer les autres, reconnaissante aux organisateurs de Gatineau en couleurs de l’avoir choisie, et fébrile de rencontrer les visiteurs à qui elle a l’intention de reprendre à son compte une phrase de Denis Jacques en disant : «acquérir une œuvre originale, c’est plus qu’un geste de consommation, c’est apporter un soutien à l’artiste, c’est intervenir dans la survie de l’art.»

(photo de Louise Falstrault devant un de ses tableaux)

samedi 9 octobre 2010

De la capacité de lire sans interruption

À vingt ans, il m’arrivait souvent de lire toute la nuit, sans interruption. Ou certains samedis – pas d’école, pas de travail – je pouvais me lever vers midi sans avoir déjeuné, m’étant nourri de la lecture d’un roman de toute la matinée. Aujourd’hui, c’est tout juste si je peux lire quinze minutes sans me lever.

Je me précipite sur l’ordinateur pour écrire une phrase qui m’est venue à l’esprit. Ou je me rue sur Internet - comme je l’ai fait pendant des années sur un Atlas ou sur le Robert des noms propres – pour connaître l’auteur, ou chercher où est le Finistère, ou pour savoir ce que veut dire « poujadiste » (je vous laisse le chercher celui-là).

Le matin, alors que mon café refroidit, un bref regard à l’horloge qui me dit : « et la vaisselle, elle ne va pas se faire toute seule! » ou encore « faudrait bien que tu t’habilles » ou pire : « quelle date sommes-nous, tu n’as pas un travail à remettre aujourd’hui? » Envolées les belles heures de lecture.

Le soir, assise bien à l’aise dans mon fauteuil préféré, au salon, je lève les yeux de mon livre aussi parce que l’émission de télé diffusée a l’air intéressante, ayant auparavant enlevé de mon oreille l’écouteur qui devait me couper de la vie télévisuelle, mais qui n’avait réussi qu’à me chatouiller le conduit auditif. Si j’ai tenu trente minutes, je me considère comblée.

Il reste l’été parfois, dans la balancelle, à l’ombre. Si personne ne se pointe le nez, si la chaleur ne m’invite pas à me diriger tout droit dans la piscine. Il reste en voyage, sur une plage, au besoin emmitouflée dans une couverture polar. Si le soleil ne m’y chasse pas. Si la faim ne m’appelle pas.

Et ça c’est quand le livre est intéressant.
Dire que tout auteur qui se respecte doit être aussi un grand lecteur. Si j’écris comme je lis!
Et vous? Où lisez-vous, quand lisez-vous, combien de temps lisez-vous?

(photo de la blogueuse en train de lire L'élégance du hérisson)