mardi 29 août 2017

Escarpins ou runnings?

Je suis bi. Comme dans amBIguité. Comme dans amBIvalente. Comme dans uBIquité.
Je peux en même temps aimer et détester. Être ravie et choquée. Être enthousiaste et déçue. Être ange ou démon.
Et depuis quelque temps on dirait que les livres que je choisis de lire me mettent devant cette plurivocité.

Ce fut La servante écarlate de Margaret Atwood et Putain de Nelly Arcand.
Ce fut Lettre de consolation à un ami écrivain de Jean-Michel Delacomtée et L’avalée des avalés de Rejean Ducharme.
Et maintenant c’est La langue affranchie et Le plongeur.

Un contredit l’autre, un est l’envers de l’autre. Comme un cours de littérature comparée. Affrontement assuré. Les gros mots contre les doux, les mots soignés contre les familiers, les anglais contre les français. 
Le noir et le blanc.
L'ange et le démon.
Les escarpins et les runnings.

Je ne veux pas juger, mais je compare. Je ne veux pas donner de notes, mais je compare. Je déteste jouer avec mes petites cellules cérébrales de la sorte. Mon cerveau joue au yoyo avec mes émotions. Je ne veux pas prendre parti, mais ni tergiverser. Évoluer, mais ne pas jeter à la poubelle tout ce que j’ai appris.

Qu’est-ce qui fait défaut chez moi? Quand L’avalée des avalés a été publié, j’avais 16 ans, je ne me suis pas identifiée à Bérénice. Je n’ai pas compris grand-chose. C’était en même temps que Une saison dans la vie d’Emmanuelle, c’était le début de la littérature québécoise — pour moi en tout cas — je n’étais pas prête, j’étais encore trop littérature française. Trop escarpins. Quand Putain est sorti, j’avais 50 ans, je n’ai pas aimé, j’ai cru que c’était vulgaire, je ne l’ai pas tout lu.

Et là, Le plongeur de Stéphane Larue que tout le monde encense, que tout le monde achète.
Oui, je lis, oui, je suis assez d’accord avec Yvon Paré qui trouve que le roman « envoûte dès les premières pages » (1). Même si je crois que ce sont surtout les hommes, les jeunes hommes ou ceux qui ont connu ce milieu qui apprécieront — moi, on le sait je suis plutôt fleur bleue —, ce que je remarque surtout c’est que personne ne parle des niveaux de langue. Et c’est là que mon petit démon n’a pas trouvé les runnings très confortables. Larue passe de :
« Sur une étagère crasseuse en métal haute et large s’entassaient des piles d’assiettes maculées, des chaudrons recouverts de sauce tomate cramée dans lesquels on avait laissé des louches tordues ou des pinces enduites de couches indifférenciées de jus, des récipients au fond desquels croupissaient des légumes en juliennes molasses ou des restes visqueux de marinade, des plaques de cuisson couvertes de gras et de lambeaux de peau de poulet calcinée. »
... à  l’emploi de : Staff, shift, doormans, close, drinks, piasses, pawnshops, bad luck, bushgirls, cooks, cheap. Pour ne nommer que ceux-là. Sans les mettre en italique. Et pas que dans les dialogues, mais dans la narration, au beau milieu d'une belle phrase au style recherché. 

Je me croyais prête. L’insolente linguiste Anne-Marie Beaudoin-Bégin m’avait préparée.
« Cessons de critiquer. Cessons de condamner. Rabaisser la langue des autres, ça n’a jamais donné de bons résultats. Jamais. Rabaisser les autres tout court, ça n’a jamais donné de bons résultats »
« Les critères pour savoir si telle forme appartient à du «bon» ou à du «mauvais» français sont en fait des critères sociaux. Importants, primordiaux, essentiels. Mais sociaux. Il y a, certes, des formes qui sont plus valorisées que d’autres, plus adéquates dans les contextes formels. Mais cela ne veut pas dire que ces formes sont, en soi, supérieures ou «plus françaises». Cela veut seulement dire qu’il y a un consensus voulant que ces formes soient les symboles d’un décorum social nécessaire dans certaines situations. Comme la cravate ou les escarpins. »
Delacomtée ne jure que par la cravate et les escarpins et il m’a fait ch… Alors, je devrais aimer Larue qui ose, qui passe d’un code à l’autre, d’un langage soigné au familier sans que personne (jusqu’à maintenant) ne trouve à y redire. Tant mieux, devrais-je penser. Oui, mon ange le pense et il veut bien essayer de nouveaux souliers! Et laisser lecteurs, auteurs et éditeurs libres de leur choix. Mon démon se rebiffe pourtant encore un peu. Il s’accroche dans ses vieux escarpins! Il est plus à l'aise en suivant des règles et en se soumettant à une autorité. Il se demande où chercher la définition d'un mot si celui-ci n'est pas dans un dictionnaire français. Il doit de plus en plus chercher dans le Harrap's! Mon ange a la réplique toute trouvée: cherche sur Internet, sur les réseaux sociaux. Évidemment. Facebook et Twitter chaussent des runnings, c'est bien connu!

À défaut de les conforter, il me reste donc à les confronter, ces petites bêtes, à les forcer à se parler, à se regarder bien en face, à faire des compromis, à évoluer. 
Qu'ils me trouvent une paire de souliers qui me conviennent.

(1) billet d'Yvon Paré>>>

mardi 22 août 2017

Tous les mots sont cachés dans le Scrabble

Réjean Ducharme, littérature
Pendant que je cherchais une consolation, Réjean Ducharme est décédé.
Les mots virevoltent, se baladent et se moquent de moi.
Indisciplinés et même désobéissants, ils n’en font qu’à leur tête, s’amusent à jouer à cache-cache.
Désordonnés, ils refusent de s’aligner, de se mettre en rang.
Je ne leur demande pourtant pas un roman, ni même un essai, ni même un haïku.
Je ne parviens pas à calmer leurs courses folles ni à faire réagir ceux qui, plus timides, se cachent derrière leurs collègues plus expérimentés.

Ils ont sans doute peur, mes mots. Peur de la colère autant que de la tristesse. Ils ne veulent ni crier ni pleurer. Ni s’apitoyer. Ils refusent de sortir, ils tournent en rond dans leur sac de Scabble, préférant le silence à la confusion.

En lieu et place, ils se trouvent des excuses, des arguments, des faux-fuyants, ils sont allés voir comment d’autres propriétaires de mots s’en sortent. Ils savaient bien que je cherchais une consolation à la déception et au questionnement qu’une certaine lettre de refus avait laissée en moi. Ils savaient qu’ils marchaient sur un terreau vulnérable.
Ils ont trouvé Lettre de consolation à un ami écrivain.

Ils ont lu, ils ont noté :
« écrire entretient les douleurs ce qui permet de les supporter, pas de les effacer […] écrire pour se guérir consiste à gratter ses plaies. »
Non, vraiment, ce n’était pas le temps d’offrir ce livre à quiconque doute déjà de son talent ou de sa place dans le monde des livres. L’auteur, un certain Jean-Michel Delacomtée, complètement inconnu des dieux, des Québécois en tout cas, part d’une bonne intention : consoler un ami écrivain qui vient de décréter qu’il ne publiera plus. Mais pour le convaincre, dans une pédanterie insupportable, il fauche, presqu'autant que cet ami désabusé, tout ce qui est moderne. Pour lui, le monde littéraire, le vrai, le seul digne de mention s’arrête au 18e siècle. Sauf peut-être quelques exceptions comme Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Jean Rouaud, Laurent Mauvignier, Marie Ndiaye, Linda Lê, Marguerite Duras ou Philippe Bordas. Il écorche sans guère de remords Christine Angot, Virginie Despentes, Marc Levy, Annie Ernaux, Éric-Emmanuel Schmitt, Daniel Pennac.
Il juge sévèrement l’autofiction. Pour lui, le littéraire doit avoir une âme, doit être une poésie, doit faire œuvre utile et surtout avoir un style. Le « people », même gagnant de prix, ne trouve aucune valeur à ses yeux.
« On a tort de coiffer du même chapeau les romanciers et les écrivains, cela rapetisse la littérature. Il s’agit de deux ordres distincts. La plupart des romanciers contemporains n’entretiennent aucun rapport avec la définition traditionnelle de ce qu’on appelle un écrivain. Quand on veut définir ce qu’est a littérature et ce que signifie être écrivain, on doit se référer à l’usage de la langue, à la question du style. »
À étaler toutes ses certitudes, le monsieur-écrivain fait bon usage de sa langue et de son style, c’est certain. Mais finalement, ce ne sont que des mots. Des mots qui, comme ceux des romanciers qu’il dénigre, peuvent réjouir ou blesser. Consoler comme c’était son intention au départ, mes mots à moi en doutent fortement.

C’est en me rendant au village en vélo que j’ai compris. Les grands champs, les doryphores et le ciel orageux m'ont dit d'ouvrir le sac de Scrabble, j’ai écouté le silence qui s’installait, et puis tout à coup, j’ai entendu clairement : « Aie! Chose, réveille! »
On est en 2017, tu es peut-être en France, dans cette chère république des lettres qui te rend si nostalgique, mais moi, je vis au Québec, et ma langue évolue. Et ce n’est pas parce que Dany Laferrière est à l’Académie française que je vais élever, comme toi, cette institution sur un piédestal. Je n’ai pas besoin de toi pour me dire ce que vaut la littérature. Eh oui, je te tutoie comme pour te rabaisser à mon niveau, te dire que tu ne vaux pas plus que moi, tu as juste plus de talent pour agencer les lettres sur le plateau de Scrabble! Ça donne plus de points, mais ça ne justifie en rien ta diatribe assassine.

Mais réveille, la littérature, tout comme la langue parlée ou soignée, familière ou soutenue ne sera plus jamais la même. Aussi bien s’y faire et apprendre à l’aimer telle qu’elle veut devenir. Plus tu parles sur le très bien, plus j’ai envie de te parler à l’opposé, juste pour te dire que c’est parler quand même, que c’est s’exprimer quand même. Romancier ou écrivain ou auteur, change le mot si ça peut t’aider, ce n’est pas l’étiquette qui compte, c’est le produit. Toi, tu as voulu exprimer des idées, grand bien te fasse, nous, aujourd’hui, nous voulons exprimer des émotions ou simplement offrir un divertissement, raconter une histoire, fût-elle la nôtre. Les mots servent aussi à cela et ce n’en est pas moins légitime. Tu n’as pas réussi à me faire moins aimer les écrivains cités, juste toi, que je ne lirai plus. Je t’aurais donné raison sur quelques points si tu n’avais pas été de si mauvaise foi et si pontifiant.

Je sais que pour l’argumentation, la rhétorique, comme tout bon québécois qui évite les discussions, qui n’aime pas la chicane, comme tout bon élève qui ne remettait pas en question les dires de ses professeurs, je ne t’arriverai jamais à la cheville, je ne pondrai jamais soixante-treize pages sur la langue d’aujourd’hui ou sur la définition de la littérature. J’ai une voix forte, mais je ne la fais pas entendre ni loin ni longtemps. J’ai le doute trop facile, la nuance subtile et l’assurance au point zéro quand vient le temps des certitudes. Mais moi, au moins, j’essaie d’évoluer.

Comme la nouvelle de la mort Réjean Ducharme est tombée justement pendant que j’écris ces mots, je vais laisser le sac de Scrabble un peu de côté et je vais sortir Dévadé et L’avalée des avalés.
« On vient au monde statue : quelque chose nous a fait et on n’a plus qu’à vivre comme on est. C’est facile. Je suis une statue qui travaille à se changer, qui se sculpte elle-même en quelque chose d’autre. »
En une phrase, Réjean Ducharme vient de me consoler mieux que n’a réussi M. Delacomtée en soixante-treize pages en me montrant que si mes mots pâles, sans surprise, désordonnés ne sont pas au goût des éditeurs, tant pis, au moins, ils seront les miens.
Comme la statue que Bérénice sculpte.

jeudi 17 août 2017

Présence sur Le Bateau-livre

auteurs de l'Outaouais, lecture sur la rivière des Outaouais

Honorée, ravie. J’aurai la main tremblotante, mais la voix forte et le pied marin. Hâte.

Nous serons dix auteurs venus des deux côtés de la rivière des Outaouais, nous remonterons le fil du temps en lisant des extraits de nos livres : Yves Breton, Guy Jean, Claude Lamarche, Lisa L’Heureux, Louis L’Allier, Daniel Marchildon, Raymond Ouimet, France Rivet, Annie-Claude Thériault et Paul-François Sylvestre. Accompagnés à l’accordéon par Jean-Marc Lalonde

QUAND : Le samedi 9 septembre 2017 — Départ à 14 h, retour vers 17 h
OÙ : Quai des artistes – 895, rue Jacques-Cartier, Pointe-Gatineau

Note à moi-même : tu vois, tu es encore de ce monde des auteurs (je sais tu n'oses pas écrire monde littéraire), encore dans la joute. Encore parmi eux et elles, ces auteur-e-s qui écrivent, qui récitent, qui lisent. Qu’on nomme. On ne t’a pas oubliée. Tu es à nouveau sous la lumière. Même si ce n’est pas ton but. Et tu as reçu la nouvelle justement le jour où un autre courriel te renvoie à ta table de travail, à tes devoirs, te fais douter encore une fois que tu encore capable d’écrire un roman. Le bateau-livre te prouve qu’au moins si le prochain roman tarde, tu peux encore naviguer un peu sur les acquis.
Alors vogue la galère!

Informations >>> 

lundi 14 août 2017

Mots et couleurs de fin d'été

Cette année c'est du soya.
Les derniers caravaniers partent après quatre jours de musique country, de danse en ligne et de bouffe sous le thème de la patate. Le festival ramasse les dernières épluchures. L’été reste encore un peu. Mon corps se promène pieds nus dans le gazon encore humide de rosée, signe doux.

Le vert m’encercle : soya, maïs, pommes de terre. Et forêt. De mai à octobre, j’habite dans la verdure. Sur (pla) fond bleu assez souvent.

Où irais-je en septembre pour que mes pas et mes phrases prolongent encore un peu le vert?
Début septembre, j’irai voir les couleurs de Louise Falstrault.

Louise Falstrault, artiste peintre, Centre d'action culturelle MRC Papineau
Quelques détails des tableaux abstraits de Louise Falstrault
«Pour l’exposition Du dehors au-dedans, l’artiste présente des tableaux qui répondent au besoin de s’éloigner du conformisme, tout en explorant la richesse des couleurs tant aimées. Les œuvres représentent la transition, l’évolution de l’artiste qui n’a jamais accepté d’être confinée à un seul style ou étiquetée.»

C’est ce que dira le communiqué. La pure vérité.

De mes parents, de mes professeurs, j’ai appris les mots. De Louise Falstrault, j’ai appris la couleur. Quand on travaillait à monter l’hebdomadaire local, qui n’était alors qu’en noir et blanc, elle m’apprit la composition, mais ensuite vint la « une » en couleurs. J’ai crié « aghhhh! », puis j’ai crié « Louise, à l’aide ». Quand les écrans d’ordinateur changèrent du noir et jaune à la couleur, j’ai de nouveau fait appel à son talent naturel pour que les annonces ne soient pas un horrible gâchis.

Aussi, pour l’artiste, que ce soit une œuvre figurative ou abstraite, la couleur reste sa force, sa motivation, son élan.
Une vingtaine de tableaux seront exposés au Centre d’action culturelle de la MRC Papineau dès le 7 septembre.

Ce sera la fin de l’été. Ce sera beau, mais surtout coloré.
En attendant, encore quelques mots d’août.

samedi 12 août 2017

Le 12 août, je lis un livre québécois


— C’est le 12 août, jour où on achète un livre québécois. En as-tu un nouveau?
— Eh! non!
— Tu n’écris plus?

Que répondre? Je n’écris pas de roman actuellement, non. Et je ne vois pas le jour où je vais en commencer un nouveau. Depuis treize ans que mon cerveau se concentre sur Les têtes rousses. Le troisième et dernier tome se languit chez quelques éditeurs. Et même quand il sera publié, si jamais il l’est, je crois bien que je me contenterai de mon blogue. Qui n’est même pas un vrai blogue, pas un vrai carnet qui pourrait un jour devenir livre.
« Qu’est-ce qu’un carnet littéraire? C’est peut-être avant tout une sorte de repos de l’écriture de fiction.
Le romancier […] est soudainement happé par les mots d’un autre, par les images d’un autre encore, par la stupéfiante beauté d’un paysage, par une phrase d’un livre qu’il croyait avoir oubliée, par cette carte géographique d’un pays où il a toujours voulu mais n’a jamais pu se rendre, par telle photographie, tel souvenir, tel projet abandonné sans raison valable ».

Robert Lalonde
Mais qui me satisfait amplement. Sauf qu’entre-temps, quelques lecteurs croient que je suis un vrai écrivain, du genre à publier aux deux ans, du genre à ne pas prendre de retraite, du genre à avoir du souffle et des idées jusqu’à ma mort. Comme les vrais.

Eh! non!
Pourtant, comme quelques amies artistes peintres, même une fois qu’on a fini de créer, même si on n’a plus que du vieux stock à vendre, on continue d’être sollicitées, de surfer sur la vague d’un certain (relatif) succès. On joue le jeu, mais on sait bien que ce n’est plus « comme avant » du temps où nos noms étaient publiés dans les médias, où on était enthousiastes en parlant de nos projets en cours. Nous tombons dans l’oubli de nous-mêmes. Sereinement parce que finalement on l’a voulu, on le veut.
Cette fois, je me sens vraiment à la retraite. Avec les chèques de pension qui rentrent tous seuls. Et tout et tout.

Pourtant, pourtant, moi je sais que j’écris encore. J’écrirai toujours. Pas des romans, pas des 200 pages, mais ces petits billets, ces notes dans des carnets pendant que je lis Robert Lalonde. En rêvant à cet encore possible d’avoir ce genre de carnet publié. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, je ne sais pas, mais du rêve, oui.

En attendant, ou plutôt en n’attendant plus, je lis, comme jamais.
«puisque écrire, comme lire, c’est revoir, mais revoir ce qu’on n’avait pas vraiment vu.»
Je remarque si peu.
Je n’ai rien à écrire sur ce que je vois ou ce que j’entends.
Je sens, je peux écrire ce que j’ai senti en lisant.
Je sens souvent le besoin pressant de me lever et d’aller l’écrire
     ce que j’ai senti
     ce que j’ai pensé
     comme si c’était important
     comme si je le regardais d’une nouvelle façon.

Mais je remarque si peu, je regarde si peu, je vois si peu.
Quelle chemise portait-il? Qui était au volant? De quelle couleur le revêtement de la maison, là-bas?
Je ne sais pas, je ne regarde pas.
Ce n’est pas important. C’est froid, c’est matériel. Ça ne me rapporte rien.
Les lecteurs demandent de l’action, ou de l’émotion, ou de la poésie.
Pourquoi écrire une longue histoire pleine de détails alors que je ne veux aller qu’à l’essentiel, au senti?

Et puis tant à lire
Tant d’auteurs qui cherchent des lecteurs.
Je suis certaine d’être meilleure lectrice qu’auteure
Lectrice permissive, généreuse, naïve, gourmande, boulimique, passionnée.
Je préfère parler des livres que de les écrire.
J’en suis là.

Et La liberté des savanes de Robert Lalonde m’a comblé cette semaine.
« Je ne me cherche plus dans les miroirs. » 
Je ne sais pas si Robert Lalonde parle des miroirs que peuvent être les livres, mais si c’est le cas, moi, je crois bien que je m’y cherche encore.
Je crois bien que je cherche à lire ce que j’aimerais avoir écrit. 
Et je cherche à revoir ce que j’ai aimé et aime encore.

samedi 5 août 2017

Le 12 août, j'achète un livre québécois

L’événement « Le 12 août, j’achète un livre québécois », initiative de Patrice Cazeault et d’Amélie Dubé, sera encore souligné cette année. Je suis pour, c’est certain. En tant que lectrice et en tant qu’auteure.

Bien sûr, je voudrais avoir un nouveau titre à vous proposer. Ce n’est pas le cas. Je voudrais tout autant que tous mes livres soient encore en librairie. Le Québec étant ce qu’il est, le monde du livre étant ce qu’il est et mes romans étant ce qu’ils sont, ils ne sont offerts que sur demande. Ils sont déjà passés dans l’oubli. D’autres réclament leur vitrine.

Comme tout créateur, les auteurs — et leurs livres surtout — voudraient bien être connus de toute la province et bien au-delà.
Voici mon petit coup de pouce —- et mon coup de cœur bien sûr — pour des auteurs — dont les noms sont relativement connus en Outaouais et parfois même en Europe par le biais des éditeurs ou des contacts, mais un peu moins dans le reste de la province.

Cet été, dans le cadre du 150e anniversaire du Canada, la Maison des auteurs, située dans le Parc Jacques Cartier, au cœur même de l’exposition MosaïCanada 150, devient un Pavillon de la Confédération. Entre autres, l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais présente une vidéo sur dix auteurs qui se sont illustrés au cours des dernières années.
Auteurs de l'Outaouais, Maison des auteurs à Gatineau
Dix auteurs de l'Outaouais

Je vous les présente:
Guy Jean, L’obscurité a neigé. Prix Hommage de la ville de Gatineau, 2016.
Site>>>

Julie Huard, Paysâmes et miroirs du monde, Coup de cœur littéraire de l’Outaouais 2016
Site>>>

Serge Cham, Comment être heureux en amour ou À l’école de mes élèves. Médaille du 125e anniversaire de la Confédération canadienne
Site>>>

Andrée Poulin, auteure de plus de 35 romans pour les jeunes de tous âges
Plusieurs prix dont le prix TD (Toronto Dominion) de littérature pour l’enfance et la jeunesse 2014 pour La plus grosse poutine du monde.
Site>>>

Jacques Jobin, Parcours d’un idéaliste, finaliste au Prix Coup de cœur de l’Outaouais 2016
Site>>>

Katia Canciani, auteure jeunesse, Mirmaëlle, fée des dents : Un Noël surprenant, finaliste au Prix Coup de cœur de l’Outaouais 2016.
Site>>>

Éric Péladeau illustrateur. Finaliste Prix Peuplier pour son album Martine et Maurice.
Site>>>

Jean-Philippe Veilleux, Lili et l’urne merveilleuse.
Site>>>

Madeleine Stratford, traductrice, finaliste prix gouverneur général pour le roman de Marianne Apostolides, Elle nage.
Site>>>

Claude Lamarche, Les têtes bouclées, finaliste au Prix Coup de cœur de l’Outaouais 2016
Blogue>>>

Programmation de la Maison des auteurs>>>