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vendredi 29 août 2025

De meilleure humeur donc plus causeuse


J’aurais dû en dire plus. En dire mieux.

Marie-Sissi Labrèche et Lynda Dion ont toutes deux pris la peine d’ajouter un « cœur » au petit billet d'hier, alors que je n’ai écrit que quatre lignes sur leurs livres.

J’ai presque honte. À peine digne d’un brouillon. Ai-je l’excuse d’avoir la tête ailleurs? L’excuse d’avouer n’être pas critique littéraire? Pas mon genre d’analyser, juger, expliquer, inciter. J’assume mon amateurisme en matière de compte-rendu. Mais j’aurais quand même pu élaborer un peu plus.

J’aurais pu dire... je le dis ici, je me reprends...

Bien avant que le mot autofiction existe, j’aimais les biographies, j’ai toujours aimé en lire, en écouter. La vie intime, les secrets, ce qu’on ne dit qu’aux vrai·e·s ami·e·s. J’aime que des écrivain·e·s osent. Merci aux éditions Québec Amérique d’avoir créé cette collection de trois souvenirs (Ne pas aimer les hommes) et bonne chance à la nouvelle maison d'édition Ventricule gauche (Ressac et bientôt Reprise).

Alors, j’ai été gâtée avec ces deux livres. Il y est question de leurs amours, de leurs expériences, de leurs hommes. Elles n’hésitent pas — ou peut-être que oui, mais elles ont réussi à vaincre anxiété ou honte ou peurs ou gêne — à aller fouiller loin autant dans leurs pensées, leurs réactions que leurs sentiments.

Et quelle prouesse dans l’écriture! C’est souvent — que dis-je toujours — par le style que je poursuis ou non la lecture d’un livre. Alors Lynda Dion, avec son enchaînement de phrases sans majuscule ni point, aurait pu me faire reculer, comme l'a fait Marie-Claire Blais qui, je crois, a été une des premières, sinon la première à utiliser ce procédé de "pas-de-point". Cette fois, ça coulait très bien. Peut-être qu'on s'habitue. Je ne dis pas que c’est facile à lire, en fait c’est surtout difficile à arrêter et recommencer, on ne sait pas trop où on en était avant la pause. Ce fut la même chose avec Un roman au four de Marie-Sissi Labrèche, il y a quelques mois. J’avoue cependant qu’une fois arrivée à son journal au sujet de Bado, avec police de caractères différente, je n’ai pas reculé, mais j’ai lu moins vite. Décroché un peu. Moins d’intérêt. J'ai préféré tout ce qui tournait autour de l"événement" qui a tout déclenché. Non, je n'ai pas trouvé qu'elle se répétait. Elle approfondissait. En tout cas, j’aimerais bien être un petit oiseau et voir la réaction de la femme qui a déclenché « l’attaque » première de toute l’histoire, si tant est qu’elle lise Ressac.

Quant au livre de Marie-Sissi Labrèche, je ne suis pas de sa génération ni de son milieu, je n'ai pas connu la moitié des garçons qu'elle a connus, mais je me suis reconnue dans le féminin si je puis dire, dans les réactions, dans les nons-dits et les attentes face à l'amour.  Pour ce qui est de tout le reste,  je vous réfère au texte de Claudia Larochelle. Celle-ci sait mieux que quiconque écrire clairement, précisément ce que je pense tout bas :
« Il n’y aura jamais trop de Marie-Sissi Labrèche. Comme chaque fois, la lire ressemble à l’heureuse reprise d’une conversation avec une amie, on se surprend à y puiser du réconfort pour garder la tête hors des flots. La littérature devrait aussi pouvoir être cette bouée-là. »


Voilà, ce que j'aurais dû écrire hier. L'avantage avec un blogue, c'est qu'on peut se reprendre, on peut avoir des billets ordinaires et d'autres plus travaillés. 
Et peut-être que finalement, mes meilleurs, ceux que je voudrais voir dans un livre, ceux qu'aucun éditeur ne semble vouloir... bon d'accord, je radote, je renote, je ressasse. Je me tais.

Texte de Claudia Larochelle >>>

jeudi 28 août 2025

Humeur du jour



C’est la rentrée.
Littéraire, scolaire, agricole.
Il pleut. Un peu. Pas autant que prévu, pas autant qu’on voudrait.
Il fait frais, j'ai sorti bas et pantalon. Il faut rentrer aussi. Ça ne me tente pas.
Dans la maison, je tourne en rond. Comme entre deux. En attente d'un puits, de deux projets à venir.
Pas encore le temps des marinades.
Je pourrais lire.
Devant l’avalanche des nouveautés, je pourrais commencer à noter les titres qui m’intéressent.

Au début de la semaine, j’étais bien assise sur ma galerie arrière, encore en short et encore en sandales quand j’ai terminé Ressac de Lynda Dion et Ne pas aimer les hommes de Marie-Sissi Labrèche. Je ne suis, n’ai jamais été, ne serai jamais, n'ai jamais cherché à être critique, alors simplement dire que j’ai aimé et aimerai toujours le style de ces deux auteures. Peu importe le sujet dont elle traite. Les deux ont écrit sur les hommes avec qui elles ont couché. Dit comme ça, c’est aussi cru que leur écriture!

Ce que j’aime des livres, c’est qu’ils éveillent une émotion. Que je ressente quelque chose. Cette fois-ci donc : de l’empathie, de la solidarité, de la sororité. De l’admiration : de tant se dévoiler, d’oser l’écriture sans point pour une (ce qu'avait aussi réussi Marie-Sissi Labrèche dans Un roman au four, il y a quelques mois à peine) et le langage cru et familier pour l’autre.

Ai-je déjà lu un livre où un homme divulgue tout ce qu’il a vécu sentimentalement, raconte ses expériences amoureuses? Donnez-moi quelques titres? Il me semble que les hommes ne m’émeuvent pas autant que les femmes. En tout cas, ces dernières années, force est de reconnaitre que je lis de plus en plus des auteures. Québécoises de surcroit.

En revanche, pas de citation, pas de phrases qui m’ont rentrée dedans.
Il faut dire qu’une de mes amies (à nos 13 ans, j'étais certaine que c'est elle qui publierait), au bord du fleuve pour deux nuitées, a écrit :
« Le vent du fleuve emporte les peines. Balaie le fond de l'âme comme au commencement de l'âge. »
Après ça, je suis restée accrochée au fleuve.

Il pleut toujours, le puits, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Je vais donc chercher ma prochaine lecture. Ah! tiens, peut-être relire Le mur invisible de Marlen Haushofer pour être prête à la rencontre de mon club de lecture.

Mise à jour :
Juste à lire : « Reprise de Florence Chadronnet est un roman d’une écriture à la fois fragmentée et nuancée », j’ai été lire l’extrait. Des fragments et une écriture au « tu ». Alors c’est certain que...
lien vers le site des librairies indépendantes >>>

jeudi 1 mars 2018

Grosse de Lynda Dion

Lynda Dion, en parlant des femmes qui l'inspirent, écrit :
« c’est Anne Sylvestre
c’est Hélène Cixous
c’est Virginie Despentes
c’est Marilyn French
c’est Nicole Brossard
c’est Benoîte Groult… »
et plusieurs autres aussi.
Que j’ai lues moi aussi
qui m’ont marquée moi aussi.
J’ajoute «c’est Hélène Dorion, c’est Louise Dupré, c’est Madeleine Gagnon»
et depuis son tout premier roman, La dévorante, j’ajoute «c’est Lynda Dion».

Je l'ajoute pas que pour le sujet de son tout récent Grosse
mais pour l’ensemble de l’œuvre.
Pour le style, pour le comment elle dit les choses, pour la puissance des phrases.
Sans les virgules sans les points, je ne suis pas capable de lire plus de quatre pages de Marie-Claire Blais alors que je pourrais lire encore et encore toutes les pages, tous les mots, tous les espaces, tous les murmures de Lynda Dion.
Son souffle devient le mien.


Pour les sujets aussi : être femme, être maîtresse, être désir, être grosse, être écrivaine, être soi
chaque fois, elle réussit à trouver une résonance en moi (et probablement en bien d’autres) et c’est là sa force et le succès de son écriture toute personnelle.

Ses dessins, si elle en avait besoin pour illustrer pour se libérer pour compléter pour montrer, bon, d’accord.
Sauf la page en noir : très efficace
mais pour moi, en tant que lectrice, je n’en avais pas besoin. Les mots, ses mots me suffisent amplement.

Je voudrais être plus qu’une lectrice
que ma voix soit importante, fasse écho, porte loin
et pas seulement tout de suite parce que le roman vient de sortir
pas seulement pendant trois mois dans les librairies.
Pas pour moi, mais pour elle
que le nom de Lynda Dion s’ajoute à ceux qu’elle nomme.
Un nom qui a du poids (ou c’est un titre percutant ou c’est maladroitement facile comme un mauvais jeu de mots)
et qui aura de la durée je n’en doute pas.
Qu’on se souvienne de Monstera Deliciosa, de La Maîtresse, de La Dévorante et maintenant de Grosse.
La littérature, pour moi, n'est pas dans le sujet,mais dans l'écriture.

Mais finalement, je sais bien qu’elle n’a pas besoin de mon commentaire, que ses livres vont faire leur chemin par leur propre valeur
alors lui dire mon admiration, lui dire merci, lui dire encore.
Comme si j’étais une élève à qui elle enseigne
elle me montre le chemin de l’écriture, celle de l’autofiction, comme une directrice littéraire, comme un professeur.

Je ne lis pas ses livres, je les épluche.
Je les relis comme les jeunes écoutent une chanson en boucle
jusqu’à trouver mon chemin qui, s’il jaillit du sien, sera le mien.

Mais on peut aussi le lire pour des dizaines d’autres raisons.
Dites-moi les vôtres.

samedi 16 mai 2015

Lire ce qui donne envie d'écrire

Il y a les livres que tu lis par curiosité. Tu en as entendu parler, ou il a gagné un prix. Parfois tu ne le finis pas, par manque d’intérêt, il ne te dit rien, tu ne t’identifies à aucun personnage. Même si c’est un roman québécois.

Il y a ceux que tu as lus quand tu étais à l’école. Tu étais en réaction. Il fallait que tu le lises pour en parler, en faire une dissertation. Avec des fiches avant. Des livres que tu aurais pu aimer si on ne te les avait pas imposés. Rebelle à toute suggestion, sauf celles qui venaient de ta mère. Et encore, tu ne lui disais pas que tu avais aimé Les mémoires d’une jeune fille rangée. Que tu avais relu trois fois Donner ou le journal d’Anne-Marie.

Il y a des romans que tu as lus deux fois et que tu relirais encore. Par pur romantisme, comme les Daphné Du Maurier. Pas les polars, tu n’as plus le goût, ils ne t’apportent rien, tu ne sens plus rien, pas même de la curiosité, pas même du divertissement.

Les romans que tu préfères maintenant sont ceux qui te donnent envie d’écrire, d’en parler ou de parler de ta vie, qui enrichissent ta vie d’auteure. Quitte à écrire n’importe quoi, comme présentement. Parce que tu lis La vie littéraire de Mathieu Arsenault. Un livre sans point ni virgule. On dirait de l’écriture automatique. Il dit tout ce qui lui passe par la tête. Et le pire, c’est que ce fut publié. Et le deuxième pire, c’est que tu savoures. Tu te revois à quinze ans quand tu écrivais le soir, enfermée dans ma garde-robe. Tes parents croyaient que tu étudiais. C’était avant l’ère des blogues et des réseaux sociaux, avant même l’ère des téléphones intelligents accessibles aux enfants qui insistent pour en avoir. Avoir quinze ans aujourd’hui, tu écrirais probablement un blogue, comme exercice à l’écriture. À l’expression. Le texte de Mathieu Arsenault est plus accessible que celui de Marie-Claire Blais, mais moins facile à lire que La maitresse de Lynda Dion, deux auteures qui ont employé le même procédé, mais avec plus de contenu. Tu ne veux pas dire « plus facile », tu veux dire moins bon. Et ton « plus de contenu » signifie une structure, une ligne de pensée. Tu manques décidément de vocabulaire. Tu devrais relire et prendre des notes en lisant Prague sans toi de Jean Lemieux. Tu aurais voulu que cet auteur écrive plus de romans « adultes », les polars, ça ne t’intéresse plus, tu l’as déjà dit.


Ton esprit est encore dans Écrire la vie d’Annie Ernaux. Tu voudrais lire d’autres livres d’elle pour rester dans cette atmosphère propice à écrire a ton tour. Tu cherches encore comment elle est devenue si « étudiée » avec un contenu si autobiographique. Tu ne trouves pas la liste des auteurs québécois étudiés à l’université. Tu auras toujours ce complexe de ne pas avoir de licence et encore moins de maîtrise en littérature. Même si le cours « création littéraire » avait existé en 1970, l’aurais-tu pris? L’amour, la vie, la nature t’attiraient plus que les études. Pas que tu croyais en savoir assez, mais tu en avais assez de te faire dire quoi penser, de te faire demander ce que pensaient les auteurs, ou devoir expliquer le parcours de tel ou tel philosophe. Tu avais déjà envie de dire ta propre pensée. De trouver ta manière, d’être indépendante et libre du sujet comme du style. Ta jeunesse te rendait audacieuse, impétueuse. Aujourd’hui, ça te rattrape, tu lis les études sur un tel ou un tel. Quelques lignes, quelques paragraphes, juste pour te faire une opinion. Ou plutôt faute d’avoir ta propre opinion, lire ce que d’autres en pensent. Et répéter en faisant semblant que c’est la tienne. Le jour où te le demandera. Ce qui est rare. On te demande ton argent, ton vote, mais rarement ton opinion. De toute façon non seulement tu détestes les Vox populi qui ne veulent rien dire, mais de plus, on t’a tellement appris à nuancer, à ne pas juger que tu as rarement une opinion sur les choses, les gens, les événements qu’ils soient d’ordre politique, littéraire ou sportif. Tu ne penses rien, tu écoutes, tu gobes, tu lis et tu essaies de rester neutre. Depuis longtemps tu n’as plus l’assurance de ta jeunesse. À force, tu as l’impression d’être froide ou vide, au mieux indifférente lors d’échanges. Les discussions sont courtes avec toi. 

Finalement, les livres que tu aimes, ceux qui te donnent envie d’écrire à ton tour, qui te font avancer, tu en parles, mais comme d’un précieux secret. C’est dire qu’ils t’ont touchée. C’est révéler que tu es comme cet auteur ou ce personnage. C’est montrer que tu n’es pas si froide, si neutre, si indifférente. C’est dire un peu qui tu es. Et réussir à trouver d’abord, à circonscrire et à coucher sur papier qui on est, sans paraître présomptueux, ce n’est pas donné à tout le monde. Tu n’es pas ni ne sera jamais Annie Ernaux. N’essaie même pas. Admire ce qu’elle écrit, point. Et continue d’écrire, même si c’est peut-être n’importe quoi et que ça ne sera jamais sujet d’étude ou de prix.

Ajout: Abandonné La vie littéraire. Trop c'est trop. Dans le style trop difficile à suivre, trop de mots, rien pour souffler. Trop de pas-d'émotions. Trop de rien-à-surligner. Comme une cacophonie. Merci tout de même à l'auteur qui m'aura au moins fourni un prétexte pour écrire ce billet.

samedi 3 janvier 2015

Trois auteures pour une lectrice

Parce que je lis, parce que j’écris, parce que j’ai marché une heure — même si j’aurais bien aimé que ce soit en raquettes, au moins en forêt, ma forêt — parce que le silence est revenu après les chansons et les rires, je suis bien. Plus que bien, heureuse, de belle humeur. Plus que « Bonheur du jour », je voudrais trouver un titre plus révélateur de mon état. Une métaphore. Comme Lynda Dion dans son tout nouveau blogue. D’ailleurs cette écrivaine québécoise, c’est ma cerise sur le sundae, l’étoile en haut du sapin de Noël, mon sourire large et reconnaissant.

Le début de ce bonheur-du-jour a commencé fin novembre, dans une librairie. À l’achat de Bad girl de Nancy Huston. Voir billet du 28 >>>. Sauf qu’à la moitié du livre, j’ai dû me faire violence pour arrêter, pour lire des livres de bibliothèque — papier et numérique— délai de trois semaines oblige. J’ai repris le Huston après Noël, l’ai terminé, satisfaite, vaincue. En me pressant un peu parce que je savais — j’espérais— qu’au jour de l’An, Écrire la vie d’Annie Ernaux m’attendrait. Vaincue oui, parce qu’entre le livre et moi, entre la lectrice et l’écrivaine que j’essaie d’être, c’est souvent la bataille. Laquelle gagnerait, laquelle s’avouerait vaincue, laquelle reconnaîtrait que l’auteure n’aurait jamais pu écrire ce que la lectrice est en train de lire, même si elle aurait bien aimé tellement elle se sentit proche de cette écriture, proche du vécu du personnage. Que la lectrice fut tenue en haleine, émue bien souvent, et a réduit l’auteure au silence et à l’admiration. Sans juger, sans critiquer, sans chercher la petite bête noire. Sans non plus se sentir complètement nulle, sans non plus qu’elle soit tellement vaincue qu’elle renonce à jamais à écrire elle-même. Donc, j’ai fini de lire Bad girl, et j’ai même pardonné à Nancy Huston (et/ou son éditeur) ce titre anglais alors que « La mal-aimée » aurait très bien fait l’affaire, selon moi. C’est la seule petite voix qui s’est fait entendre, mais une fois le livre ouvert, pendant qu’elle tournait les pages, qu’elle était ravie de la mise en pages et bien concentrée dans l’histoire de Doritt (bizarrement, j’ai écouté la série La petite Dorrit de Charles Dickens à Radio-Canada entre Noël et le jour de l’An), la petite voix s’est tue, n’a plus rien dit. Conquise.

Alors, quand arrivèrent les mille pages d’Annie Ernaux, la vaisselle, le lavage, le budget furent rapidement expédiés, les émissions de télévision oubliées et la lectrice déjà bouche bée, les mains ouvertes, le cœur prêt à l’abandon se cala dans son fauteuil et partit à la découverte de cette auteure dont elle n’avait lu qu’Une femme et dont elle n'avait gardé — comme il arrive bien trop souvent — qu’un vague souvenir… d’avoir aimé ça.

La lectrice que je suis en était là de son plaisir encore ce matin, après la lecture du chapitre photojournal, après sa marche quotidienne quand sur Facebook, elle vit le nom d’une écrivaine québécoise dont elle a tant aimé les romans. Cherche vainement quand j’en ai parlé. Il est impossible que je n’en ai point dit un mot sur mon blogue. J’ai tellement aimé, me suis identifiée. Grâce à Louise Falstrault, artiste peintre, j’ai connu son père artiste peintre aussi, Eddy Dion. Ingrate. J’ai pourtant parlé d’Hélène Dorion, de Louise Dupré et elle, que j’ai lue à la même époque, au soleil, me semble-t-il, point de traces ? Je me reprends donc: sur Facebook, Lynda Dion, puisque tel est son nom, annonce qu'elle a créé son site et intégré un blogue. Depuis le temps que je cherche des blogues d’auteurs, féminins en plus, et Québécoises. Il y en a peu. Je me précipite, je dévore, je cherche les mots que j’ai aimés dans La maitresse et La dévorante. Je trouve. Différents, mais tout aussi personnels. 

Est-ce moi qui les cherche, est-ce moi qui les réunis, mais dans les mots de Huston, d’Ernaux et de Lynda Dion, le même "je", le même intime, le même personnel. Je ne dirai pas autofiction ni autobiographie, c’est au-delà. N’a plus d’importance de limite, de frontière et encore moins d’étiquette, de classe, de catégorie.

Trois auteures qui me parlent d’elles. Et moi, je suis devant un miroir qui me renvoie ma propre image, devant une plage où je vois mes traces, devant des pages où je me reconnais, devant un calepin où se mêleront des notes de lectures, des mots à écrire, à retenir, à publier peut-être. 

Alors Huston au revoir, au prochain, Annie Ernaux ma joie pour l’hiver et Lynda Dion, chaque fois qu’elle le voudra bien, je vous suis toute reconnaissance de me montrer qui vous êtes pour apprendre qui je suis.