jeudi 27 juin 2019

Les vieux papiers


Prendre son stylo préféré, ouvrir un cahier ligné, acheté il y a un an pour un atelier littéraire.
Je le remplissais pleine d’espoir. Je le remplissais de ma vie d’auteure. Des mots des exercices, des questions, des réponses, des résumés, des billets, des phrases, des pages et des pages sur le futur roman Les têtes dures.
Le cahier n’est pas fini, le livre est publié, mais pas chez l’éditeur que j’espérais.
J'ai rangé toutes les versions dans une boîte au sous-sol.

Depuis mon retour du sud, j’écris moins, je lis très peu.
Pourtant, avoir le goût de
Avoir le besoin viscéral de
Penser à
Hésiter chaque matin
Écrire
C’est toujours là.
Mais publier, rendre public, ne serait-ce qu’un billet de blogue, c’est plus complexe. Ça exige un peu de solitude dans mon cas. Du silence, sauf de la part des oiseaux. Organiser sa pensée, être motivée. Sentir un peu d’intérêt à l’autre bout. Du bout de la lecture, de la part de lecteurs ou lectrices. Pour qui publier sinon? Mais peut-être pas finalement. Juste mettre des mots sur une idée, sur un sentiment, sur un trop-plein. Se retrouver dans le fouillis des jours, dans le bruit des conversations, dans l’agitation des émotions, dans le ménage du printemps.

Il y a quinze jours, je vendais ma maison. Pour profiter d’une offre. J’y habite depuis 47 ans. Et puis, on a beau vouloir vivre le moment présent, il y a des fois où justement, on ne tient pas à vivre le moment présent. Hâte à après. Déjà être dans une maison plus petite, déjà le vide-maison effectué, déjà le déménagement passé. Que la visite soit déjà partie. Que le VR, l’auto ou la maison soient vendus. Il y a des pendant qui font souffrir, qui durent trop longtemps. Déjà retrouver la paix, le silence et mon cahier d’écriture.

Mais voilà, je ne suis pas prête à me restreindre à quatre pièces. Encore besoin d’une «chambre à soi». Je reste, mais je crois qu’un ménage s’impose.

Mais que jeter? Des rapports d’impôt, des états financiers, pas de problème. On fait venir un camion qui offre des services de déchiqueteuse, mais le reste : les écrits inédits de mon père, les papiers des Éditions de la Petite-Nation qui n’existent plus? Et puis les lettres écrites aux ami. e. s les journaux intimes quand j’avais 30, 40 ans.

J’ai l’impression de jeter ma vie.

Je ne me décide pas à jeter une lettre d’Hélène Ouvrard à qui j’avais écrit lors de la parution de son roman L’herbe et le varech (en 1977) et qui m’avait répondu en me parlant de Je me veux, publié chez le même éditeur (Quinze).

Quoi jeter? Qu’est-ce qui a de la valeur? Pour qui?
De quel ordre sont les traces qu’on laisse?
Les miennes seront-elles de vieux papiers jaunis que je ne relis même pas?
Le jour où je m’en irai dans un quatre et demi, qu’emporterai-je vraiment?

Je n’aurai qu’à acheter un nouveau stylo et un cahier ligné tout neuf. 
Juste continuer, le bagage plus léger.

mardi 4 juin 2019

Carnet de roman (17)

Cliquez sur l'illustration pour agrandir
Qui peut se targuer d’avoir une des trois premières religieuses Sainte-Croix, soeur Marie-de-Bonsecours, dans son arbre généalogique? Et même le Pierre Laporte tristement assassiné en 1970? Comme tous les deux sont issus de la lignée de Jean Leduc et de Cécile Lechaperon, il risque fort que beaucoup d’entre nous l’aient dans leur arbre, c'est le 91e nom de famille au Québec.

Entre réalité et fiction. Entre personnes réelles et personnages. D’un livre bleu sur la généalogie de la famille Deguire à trois romans sur des descendants d’ancêtres irlandais. Je n’ai publié d’arbre généalogique que dans Les têtes bouclées. Pour les curieux, pour les passionnés de généalogie, je publie la liste de tous les personnages des trois romans. Certains ne sont que nommés, comme Pierre Laporte. Les liens sont les vrais, documentés, vérifiés.

Dans ce tableau, ce sont les prénoms des personnages, mais ce sont les vrais patronymes : Lynch, Bushell, Leduc, Deguire, Pouliot. Même Bricault est un vrai patronyme. C’est celui de mon ancêtre paternel : le soldat de Carignan, Jean Bricault dit Lamarche. Comme vous voyez, je n’ai pas été chercher bien loin. Juste pour dire que ce n’était pas le même que le nom de l’auteure. Des romans inspirés de ma vie, je veux bien, mais en route, l’imagination s’est enflammée. La vie privée a réclamé un peu de discrétion.

Aimez-vous les romans quand il s'agit de vraies personnes et même de faits réels?

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