dimanche 19 juin 2011

Quand...

Quand tu ne penses qu’à ce que tu peux faire à l’extérieur
Quand tu remets Les Mandarins de Simone de Beauvoir dans ta bibliothèque parce que ça parle trop de politique et que c’est trop sérieux
Quand tu choisis de lire un Michel David
Quand tu écris plus souvent sur Facebook parce que c’est court et vite fait
Quand tu écoutes de la musique de Tunisie sur ton lecteur Mp3
Quand tu regardes où tes amis du forum de camping s’en vont
Quand tu te demandes quoi manger sur le barbecue
Quand tu peintures la petite table à café qui t’invite sur la galerie
Quand tu préfères une salade verte à une patate frite
Quand tu n’as que deux petites brassées à laver le samedi matin
Quand tu as moins de courriels dans ta boite de réception
Quand tu préfères écrire à la main dans la balancelle plutôt que d’écrire sur un clavier dans un bureau où il faut allumer le plafonnier, même en plein jour
Quand tu passes une heure à arroser fleurs et potager
Quand tu passes ta soirée sur Google maps ou le nez dans un Atlas
Quand tu arrêtes au kiosque d’information touristique prendre des dépliants et des brochures
Quand tu amènes ta mère manger un cornet de crème glacée

Tu sais que l’été est arrivé et que tu n’as qu’une envie : être dehors ou aller voir ailleurs si tu y es.
Donc, ne me cherchez pas trop, je serai moins présente.
Je dis ça...

(photo de l'auteure: coucher de soleil dans le désert de Tunisie) 

vendredi 10 juin 2011

Je pourrais parler...

Ça ne fait pas sérieux mon affaire : des billets irréguliers, des sujets éparpillés, sans véritable fil conducteur. Depuis quatre jours, je commence... et je remets à plus tard. Je pourrais parler de l’artiste peintre Louise Falstrault ou des Créateurs de la Petite-Nation.  Je suis leur graphiste depuis quinze ans, je monte leurs sites Internet, leur dépliant, je leur ai ouvert une page Facebook, j’assiste à leurs expositions, à leur tournée. La belle saison ravive leurs espoirs de rencontrer des visiteurs anciens ou nouveaux, ils se réunissent, ils projettent, ils organisent, ils promeuvent (il a fallu que j'en cherche la conjugaison à celui-là).

Je pourrais parler de ma dernière lecture Mademoiselle Personne de Marie Christine Bernard qui flotte encore dans ma tête tellement j’ai aimé.  L'auteure a un style bien simple, ses personnages ont l’air de parler, de réfléchir à haute voix. Pourtant de nombreuses phrases et même plusieurs pages, d’un style plus recherché, se marient très bien avec le reste. Dans son cas, la beauté de l’histoire tient plus dans la structure, dans le fait d’avoir donné la parole à quatre personnages sur les mêmes événements. Un roman qui se serait tellement bien lu au bord de la mer, assise sur le cap d’une roche.

Je pourrais parler de Claude Léveillé, je me suis contentée d’un commentaire ce matin chez une autre blogueuse. J’ai revu mon père qui nous l’a tellement fait écouter.  Quand mon père est mort, ma belle-sœur pianiste a joué « La légende du cheval blanc ». Je me suis revue avec mon frère, à l'auditorium de ville Saint-Laurent quand on assistait à l'émission Domino, en 1956. C’était « mon » Cloclo.

Je pourrais parler de ce début de roman que je ne cesse de recommencer. Un bon 150 pages écrites, mais le début ne me satisfait pas. Je ne trouve pas le ton, la forme. Parce que l’histoire commence quand un garçonnet de quatre ans vient de perdre sa grand-mère, alors je ne veux pas adopter le vocabulaire d’un enfant, ce n’est pas une histoire pour la jeunesse. J’ai essayé pendant une ou deux pages de commencer par ce même personnage, vieux, malade, seul qui raconte sa vie et se souvient. J’ai pensé écrire sous la forme d’un journal, mais ce n’est plus tellement la mode, si tant est que ça l’a déjà été. Même si, en tant que lectrice, j’aime beaucoup journaux intimes, mémoires et même correspondance, les éditeurs, eux, je ne crois pas qu’ils trouvent le style vendeur.

Devant tant de « je pourrais », je n’en ai développé aucun et voilà pourquoi je n’ai rien écrit de valable depuis dix jours.
Mais ça me démange.

(source photo: http://www.photo-libre.fr)