mardi 30 avril 2019

Festin de livres:
j'y allais pour les livres, j'ai retrouvé mes amies

(Source: Centre d'action culturelle de la MRC Papineau)
Cinq mois sans les voir, sans les côtoyer, sans que toutes ces personnes attachantes me manquent, et soudain en trois jours, je me demande comment j’ai pu m’en passer si longtemps.

Arrivée en plein drame de village : la rivière déborde, le pont est fermé, le village scindé en deux, je venais pour les livres, j’ai craint de voir la peine, la tristesse, d’entendre la colère. Au village, j’ai vu l’entraide, j’ai vu la solidarité. À l’intérieur du complexe Whissell, dans la grande salle où se tenait le troisième Festin de livres, comme dans une bulle, j’ai senti l’enthousiasme, j’ai vu l’amour des livres.

En une heure seulement, j’ai vu aussi combien les organisatrices et bénévoles ont travaillé fort, qu’elles avaient dû prendre des décisions difficiles quant aux salles qui devaient accueillir le Festin de livres parce que l’armée appelée en renfort a besoin de locaux, parce que les personnes évacuées viennent attendre leur famille, parce que les Fermières s’affairent à préparer des repas chauds.

Je les ai vu.e.s Émilie, Catherine, Yves, Francine, Kathy, Guillemette, Mireil, Laurence et plusieurs autres à l’œuvre dirigeant, organisant, animant, réagissant, être partout, efficaces. Toujours le sourire aux lèvres, les yeux rougis par les longues heures, la voix un peu éraillée, mais debout, fières.

Trois jours à tâter les livres, les feuilleter, les caresser, les choisir, leur demander de nous aimer, de nous distraire, de nous nourrir, nous, les épargnés des inondations. J’en ai rapporté un neuf, quatre d’occasion. J’ai parlé des miens, du prochain à venir, j’ai écouté d’autres parler des leurs.

J’ai écouté Raymond Ouimet nous parler des meurtres de l’Outaouais, je n’ai pas manqué une seule parole de Marjolaine Beauchamp qui nous a slamé des pans de sa vie. J’ai eu la gorge nouée en entendant Laurence Bietlot, la gagnante adulte du concours d’écriture, lire son texte. La discussion sur les prisons en Syrie et au Canada fut très enrichissante. J’ai appris l’existence de La note verte, une maison d’édition et école de musique à Maniwaki. Claude Larouche m'a donné envie de relire Rimbaud pour développer la métaphore. J’ai revu Marie Paquette qui présente ses livres avec sa fougue habituelle. J’ai connu Raymond Aubry qui a vu plus de pays que je ne visiterai jamais. Je me suis pâmée devant quelques petits « livres libres » créés dans le cadre d’un projet présenté par une Francine Letourneux très à l’aise sur scène.

En ce qui me concerne, ce ne fut qu’embrassades, jasettes, et même confidences et secrets.
Je serais bien restée dans cette bulle amicale et joyeuse, mais dehors, la réalité crue m’attend, celle d'un printemps éprouvant.
Heureusement, j'ai eu un hiver si bleu qu'il me permet d'être patiente et compatissante.

vendredi 26 avril 2019

Quand les rivières auront retrouvé leur lit


Le troisième Festin de livres se tient demain et dimanche.
Je voudrais qu’on ne parle que de livres.
On ne parlera que d’eau, de pluie, du pont fermé.
Je voudrais qu’on ne voie que le bleu, on ne verra sans doute que le gris du ciel, les lacs qui calent, les rivières qui se déchaînent, le courant qui emporte tout.

Je sourirai quand même parce que le Centre d’action culturelle a travaillé fort pour tenir ce troisième Festin.
Parce qu’entre deux soupirs, je choisirai un livre usagé, j'en achèterai un neuf, je jaserai avec une auteure que je ne connais pas, parce que j’écouterai un poète, ou un historien, je regarderai les enfants qui, eux, ne sont pas tristes, qui, eux, savent plonger dans un univers imaginaire.

Je sourirai également si vous lisez l’extrait de mon prochain roman dont le titre est Héritages (ce qui lui convient parfaitement et qui se lit sans avoir lu Les têtes rousses ou Les têtes bouclées, mais auquel j'ai tenu à ajouter le sous-titre Les têtes dures pour clore la trilogie).
Ravie si vous réservez un exemplaire.
C’est ça ma surprise pour les visiteurs du Festin : un extrait de la suite et fin de ma trilogie sur mes ancêtres irlandais.

Bientôt l’extrait sera disponible sur mon blogue.
Il suffira alors de m’envoyer un courriel pour réserver le roman.
Bientôt.

jeudi 18 avril 2019

Ce sera...

Cette fois, c’est vrai, j’ai pris la décision. Assez procrastiné, assez tergiversé.

La saga de mes ancêtres irlandais, inspirée par le livre bleu de ma grand-tante religieuse, a commencé en 2004. Je visais le prix Septentrion. Je souhaitais la publication d’un seul roman qui raconterait l’histoire de cinq générations. De celle de l’Irlandaise Bridget Bushell qui vivait devant un champ de pommes de terre à la mienne alors que je suis entourée de champs de pommes de terre. Quelle coïncidence! J'avais déjà le début et la fin.

Une directrice littéraire me convainc de faire plusieurs tomes. Sans toutefois donner suite pour une publication.

En 2011, finalement Vents d’Ouest publie Les têtes rousses.
Il faudra attendre encore quatre ans, d’autres refus, d’autres versions et finalement Vents d’Ouest publie Les têtes bouclées.

Dès la publication de 2015, je me remets au travail, je termine le dernier volet de ma saga.
Quatre ans, neuf refus d’éditeurs, un camp littéraire, une version au passé, une autre au présent, une centaine de titres possible, une bonne dizaine de réécritures, ça suffit.

Ce sera l’auto-édition. Point final. Au diable le reste. Le reste étant lancement, salons du livre, bibliothèque, librairies, éditeur reconnu, promotion ciblée. Le grand jeu, quoi. Je ne souhaite plus jouer. Jamais voulu d’ailleurs. Juste écrire et être lue.


Ce sera Héritages – Les têtes dures.
Ce sera cinquante exemplaires pour commencer. Par envoi postal à qui le demandera.
Ce sera bientôt, cette année, en 2019. Quatre ans entre chaque publication, comme un signe. Quinze ans depuis que l’idée a germé. Il est temps de passer à autre chose. Juste retourner à la lecture. Quant à l’écriture, après un cahier rouge pour le sud, je reviens au cahier bleu pour le nord.

Pour le troisième Festin de livres qui se tient les 27 et 28 avril au complexe Whissell à Saint-André-Avellin, à défaut de m’être décidée à temps, je ne pourrai pas avoir les premiers exemplaires de ce troisième tome, j’offrirai tout de même un extrait aux visiteurs. Extrait qui sera disponible également sur Internet à qui me demandera le mot de passe pour lire le fichier PDF. Je dévoilerai par le fait même la couverture. J’aurais bien voulu qu’elle soit de Christian Quesnel, qui vient de faire paraître un très bel album sur Félix Leclerc et qui a créé la page couverture du roman Les têtes bouclées, mais voilà ce fut le choix de l’éditrice que je deviens par le fait même.

Tiens, pour calmer votre impatience (la mienne piaffe!), je dévoile une partie de la couverture.

Plus que quelques jours avant le Festin, plus que quelques semaines avant la publication du roman. Qu’est-ce que c’est en regard des quinze années que je viens de passer avec les personnages de ma saga irlandaise!

mardi 16 avril 2019

Un p'tit rien du tout pour le Festin de livres


Les 27 et 28 avril, ce sera le troisième Festin de livres. J’y serai.
Comme une élève en vacances, j’ai procrastiné tout l’hiver. Bien mal m’en prend aujourd’hui, le « livre bleu » est commencé mais ne sera pas prêt. Faute donc d’avoir une nouveauté à offrir aux visiteurs, j’ai quand même préparé une petite surprise. Un p’tit rien du tout comme disait ma mère. Mais tout de même, je n’arriverai pas les mains vides.
Je ne vous en dis pas plus pour l’instant.
Vous viendrez me voir, ainsi que plusieurs autres exposants au Festin de livres, les 27 et 28 avril prochains au Complexe Whissell de Saint-André-Avellin.
Apportez vos livres d’occasion, venez les échanger.
Pour la programmation complète, c’est par là>>>
On s’en reparle.





lundi 8 avril 2019

Des livres bleus

Six jours déjà.
Je suis passée d’un hiver bleu à un printemps gris et brun. De glace et de boue.
De retrouvailles et d’appels.
Le corps ici, mais le cœur encore là-bas.

J’ai hâte de raconter, en photos et en billets, ces quatre mois floridiens pendant lesquels le bruit est devenu chanson, la lecture est devenue bavardage, le voisinage est devenu amitié.
Hâte aussi de retrouver les livres délaissés et les mots oubliés. Les miens et ceux des autres.

Me pencher sur le projet d'un livre bleu pour une bibliothèque de carnets insolites au Centre d’action culturelle de la MRC Papineau.
Et je travaille fort pour qu’un plus grand projet encore se réalise enfin. Né d'un livre bleu lui aussi. Bientôt. Ce mois-ci si possible.

Les journées sont trop courtes. Mon corps se fatigue vite. Il a pris un mauvais pli pendant quatre mois pendant lesquels j’ai oublié d’être sérieuse, d’être disciplinée.
Je ne regrette pas. Et je ne tiens pas tant à redevenir sérieuse. À avoir tout le temps le nez dans les livres.

Il n’y a pas que les livres qui soient bleus de soleil et de vie.

Site de Jungho Lee >>>
Site des Libres libres dont le thème 2019 est bleu >>>

mercredi 3 avril 2019

Je vous raconterai mon hiver bleu


En trois jours sur chaussée sèche et ciel plus ou moins couvert,
En deux dodos dans des hôtels, une nouveauté pour nous, habituées aux campings ou cours de Walmart
En 2710 kilomètres
Nous sommes passées du vert et bleu au gris de terre et de ciel.

Quand mes esprits auront retrouvé leurs repères du nord, ce qui peut prendre plusieurs jours, je vous raconterai en mots et en photos mon hiver bleu.
Quatre mois de soleil, de chaleur et d’oiseaux
de sourires, de rires et d’entraide
de musique et de lectures,
de bières et de vins,
parfois d’émotions intenses et de vive amitié,
mais jamais de regrets ni d’ennuis.