Je pourrais parler du décès de Louky Bersianik survenu hier, le 5 décembre. Reparler surtout de son Euguélionne qui m’a frappé de plein fouet quand je n’avais pas trente ans, et a laissé des traces qui ne s’effaceront jamais tout à fait, même si je suis incapable de relire le livre.
Je pourrais parler de mon après-midi, assise sur une bûche à conter ma Petite-Nation à une équipe qui prépare une exposition permanente: comment je l’ai découverte, comment elle m’a conquise petit à petit, d’une plage sablonneuse à un grand lac rempli de plaisirs estivaux, à une descente de rivières, à l’amour des chutes Lockbow, où je n’amenais que les personnes aimées comme on livre une confidence, un secret, comme on dévoile le plus beau de soi-même.
Je pourrais parler de Noël qui vient me chante-t-on de plusieurs voix, mais je ne suis tellement pas là et pas seulement parce que la neige se fait rare. Le repas de Noël risque fort d’être un buffet froid : charcuteries, fromages et toutes sortes de pains délicieux. Achetés prêts-à-manger.
Je pourrais parler des livres que je ne lis pas, mais la nuit, quand je ne dors pas, j’écoute Fred Pellerin. Ses contes parlés sont bien différents de ceux écrits, mais je ne me décide pas à savoir lesquels je préfère. En fait, je prends les deux pour ce qu’ils m’offrent dans leurs plaisirs distincts.
Je pourrais parler de bien des sujets, mais pas longtemps, mon esprit n’étant pas tout à fait assez libre pour plonger dans une chronique élaborée. Être collégienne, en dissertation, je n’aurais pas la note de passage, c’est certain. Incapable de rédiger un brouillon, tout au plus une prémisse.
Je me contente donc de publier la photo prise lors de mon passage au Salon des métiers d’art de Ripon où j’ai eu la surprise de voir arriver Pierre et Chantale qui me suivent partout, je dirais!