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dimanche 14 septembre 2014

Chercher sa mère, trouver son père

Un samedi matin nuageux et froid, des autoroutes tranquilles, pas de bouchon à l’intersection 15-640 (ce qui ne sera pas le cas au retour), j’ai beaucoup aimé la visite guidée du moulin de Pointe-aux-Trembles qu’a bâti le maçon charpentier Jean-Baptiste Deguire, fils de mon ancêtre (du côté de ma mère), le soldat de Carignan, François Deguire dit Larose.

Une vingtaine de personnes. Certaines se connaissent parce que c’est la tante, le neveu, la sœur. J’en connais cinq ou six via la page Facebook Descendants de François Deguire dit Larose. Sourires, poignées de main.

M. Claude Belzil, un bénévole de l’Atelier d’histoire de Pointe-aux-Trembles nous attend, nous présente le moulin, nous explique les étapes des rénovations, nous apprend l’histoire de ce bout de l’île que j’ai rarement visité, sinon pour passer sur la rue Notre-Dame pour visiter des Nantel, des Falstrault, originaires de Tétreauville. On gèle, mais on est ravi. 

Diner au Centre Roussin où se trouve l’Atelier d’histoire de Pointe-aux-Trembles. On se réchauffe, on mange, on fraternise, on discute de notre passion commune de la généalogie, surtout en ce qui concerne les Deguire dit Larose.

Puis, M. Belzil nous présente un membre de son groupe qui, justement, est un Larose. Les deux bénévoles nous invitent à les suivre à l’étage où l’histoire de Pointe-aux-Trembles est illustrée sur les murs, sur une maquette et dans quelques cubicules. 

Plusieurs d’entre nous se demandent si Jean-Baptiste Deguire dit Larose, ce maçon qui a construit le moulin habitait aussi à Pointe-aux-Trembles. Nulle trace de lui sur la maquette des terrains octroyés par les sulpiciens au début de la colonie. Mais oh! surprise, en lisant les noms des propriétaires terriens, que vois-je ? Bricault dit Lamarche, Jean (21). Je m’empresse de chercher le lot 21. Je le trouve, tout petit, sur la rue Saint-Jean. Une maison, une grange, une vache. Plus riche que ses voisins qui, parfois, n’ont qu’un terrain vacant. Pourtant, pourtant, il me semble me souvenir que Marcel Lamarche, Michèle Lamarche et Guy Lamarche qui avaient tenté de fonder une association et publié quelques documents avaient souvent parlé d’une terre, entre la 17e et 19e avenue. Je tente de poser quelques questions à nos passionnés des familles de Pointe-aux-Trembles, mais nous ne sommes pas vraiment là pour les Bricault. Je termine donc la dernière portion de cette journée à glaner le plus d’informations au sujet des Deguire, je m’intéresse aux vivants d’aujourd’hui, je suis toujours curieuse de savoir de quelle lignée ils viennent ou ce qui les a amenés à la généalogie.


Au retour, sous une pluie diluvienne, une brume tenace, je me demande bien si, de ma lointaine campagne, je pourrai retrouver des documents relatifs à mes questions. Je croyais qu’en une heure, j’éluciderais le mystère de cette terre des Bricault. C’était sans compter sur ma mémoire sélective et cette insatiable curiosité qui voudrait bien être satisfaite autant du côté de ma mère que du côté paternel : qui était donc ce Jean-Baptiste Deguire qui a bâti le deuxième moulin de Pointe-aux-Trembles ? Où a-t-il vécu en attendant d’être enterré à Pointe-aux-Trembles, ce que nous a confirmé M. Alain Larose de l’Atelier d’histoire. Et c’est quoi cette histoire de surnom de Larose, soulevée par un des membres présents, surnom qui serait attribué aux joueurs de tambour ? Dans le cas de Belleau dit Larose, oui, il était tambour, mais je n’ai trouvé nulle part que notre François n’était autre que tisserand devenu soldat par esprit de liberté. Le Jean Bricault qui avait le petit lot 21 était-il le même que le Jean, propriétaire de la terre no 9, tel que rapporté dans le livre de Michèle Lamarche en 1998 ?

Des jours de recherche en perspective. Mais comme c’est dommage d’oublier, de devoir refaire et refaire sans cesse le chemin que d’autres ont défriché, suivre les traces, souvent les miennes, pour simplement me souvenir où le trésor était caché. Ré-apprendre ce que je savais peut-être déjà.

Et la grande question : pourquoi je veux savoir le passé, quitte à l’inventer ? Je n’ai pas assez de vivre le présent ?

mercredi 3 avril 2013

Partager ses recherches

Terre de Jean Bricault dit Lamarche
(illustration fournie par Marcel Lamarche)

À six heures ce matin, les yeux grands ouverts, je ne dormais pas. Comme une urgence, comme une pression subite. Je devais faire quelque chose, réagir.

Hier, en mettant de l’ordre dans mes courriels, j’ai remarqué qu’un message envoyé à Guy Lamarche pendant mon séjour en Floride était demeuré sans réponse. Je connais ce généalogiste depuis plusieurs années, c’est MA référence pour les Bricault dit Lamarche. J’ai eu le pressentiment que son silence indiquait qu’il était peut-être décédé. Une petite recherche et j’ai rapidement trouvé son avis de décès, les photos trouvées dans Google images corroboraient mon hypothèse : il est décédé le 2 mai 2012. Je pouvais bien ne pas avoir été au courant, l’an dernier, j’avais la tête bien ailleurs : problèmes personnels de santé et ma mère, elle, est partie le 7 mai.

Panique. Une vraie panique : qu’est-il advenu de toutes ses recherches ? Chaque fois que je lui posais une question de généalogie sur tel ou tel mariage, je m’inquiétais de savoir ce que je ferais le jour où il ne serait plus là pour piger dans sa base de données et m’indiquer les bonnes dates, les bons noms., les bonnes sources.

Certaines personnes publient leur base de données (Gedcom) soit dans un site existant comme Planète Québec, CFGA ou un site personnel, comme Gilles Deguire  qui s’occupe de mesancetres.ca. Guy Lamarche, lui, a déjà laissé quelques traces sur Internet, mais à la suite de déceptions reliées au plagiat je crois, il avait cessé d’alimenter son site. Il a participé à divers forums, on peut retrouver encore ses nombreuses interventions. Il a également offert trois documents fort importants en ce qui concerne les Bricault dit Lamarche, documents qu’on peut consulter à la Société de généalogie de l’Outaouais entre autres. C’est déjà beaucoup et précieux, mais tout le reste, toutes ses recherches, toutes ses données, qu’en adviendra-t-il ? Je ne me rappelle pas s’il m’avait parlé de la relève.

Dans mon petit cerveau qui roule à cent milles à l’heure à six heures le matin, je me disais, bien égoïstement, un médecin qui ne publie pas ses recherches, un historien qui ne laisse rien de son savoir, un journaliste qui ne raconte pas ses expériences, quelle tristesse, quelle perte. Et nous qui devons repartir presque à zéro, tout recommencer comme si rien n’avait été fait avant. Je respecte les gens qui ne veulent pas que leurs recherches paraissent sur Internet, mais trouver le moyen que le savoir, les expériences servent à la génération suivante. Personnellement, on m’a déjà demandé à deux reprises d’enlever des noms dans ma base de données que je publie sur mon site. Même si ni date ni photo n’apparaissaient, même si j’avais du mal à comprendre cette petite peur du vol d’identité, j’ai accepté d’effacer ces données. Je sais bien qu’il se glisse énormément d’erreurs dans les sites d’amateurs comme le mien, mais je sais aussi quelle fut ma joie quand j’ai trouvé les Deguire sur le site de mesancetres.ca ou les Boutron dit Major grâce à Ruth Major dans son blogue Major et compagnies.

Je suis donc en deuil, un an plus tard, de Guy Lamarche qui a tant fait pour la lignée de Jean Bricault dit Lamarche, soldat de Carignan. Je sympathise avec la famille, même si c'est bien en retard. Qui répondra à mes questions maintenant ? Je sais comment chercher, je sais où chercher, mais ce sera plus long, plus fastidieux et sans le plaisir de ces quelques échanges toujours agréables.
  
Si quelqu’un sait quelque chose, peut trouver comment communiquer avec ses enfants, n’hésitez pas à me l’écrire.