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mardi 24 octobre 2017

Il a suffi d'une rivière

Denis Marceau, peuple des rivières, Les déferlantes
Parce que c’était dimanche et que je me méfie de la langueur monotone dominicale.
Parce qu’il faisait beau. Et chaud pour un 22 octobre.
Parce que le bleu du ciel fraternisait avec de légers nuages plus blancs que gris, et rendait le rouge plutôt orangé et le doré plutôt ambré.
Le temps d’un pique-nique au bord de l’eau pour être dehors et se croire en été — tout indien fut-il — encore un peu.
Parce que l’entrée du parc de Plaisance est encore plus invitante depuis qu’elle est habillée de sculptures. Des œuvres d’art qui racontent l’histoire des peuples des rivières. (1)
Celle de Denis Marceau forme une
« pellicule en forme de vague fracassant un mur de pierre [et]illustre les changements qu’ont subis les peuples des rivières de douze mille ans à aujourd’hui. »(2)
Parce que la rivière présente, belle et douce en ce dimanche tranquille
Parce que les outardes en vol s’attardent quelques jours chez nous
Parce que les goélands regroupés aimeraient bien grappiller des restes de pique-nique
Parce que les feuilles colorées s’accrochent encore un peu
Parce que les œuvres d’art sont raconteuses de beauté et d’histoire
Je reste là, muette, observatrice, reconnaissante.
Mon petit bonheur dans les yeux et les oreilles.

Au retour, à la maison, j’ai fait un feu.
Et j’ai lu.

J’ai commencé un nouveau roman, Les déferlantes de Claudie Gallay.
Une histoire qui se passe sur le bord de la mer.
Une ornithologue qui observe les oiseaux, qui vit sa première tempête.
Mais qui, contrairement à moi qui cherche à prolonger son petit bonheur de ce dimanche, elle vivra ou sera témoin d’un petit malheur. Sûrement. Comme il se doit dans les romans. Tout le monde le sait, le bonheur est rarement intéressant dans les romans. Pourtant, les auteurs font tout pour laisser, au moins à la fin, un espoir.
« Les Indiens Hopi disent qu’il suffit de toucher une pierre dans le cours d’une rivière pour que tout la vie de la rivière en soit changée.
Il suffit d’une rencontre ».
Il a suffi d'une rivière, d'une oeuvre d'art, d'un roman, mon dimanche après-midi en fut changé.

vendredi 27 mai 2016

Escapade au Parc de Plaisance

Quatre jours magnifiques. À tous points de vue.
À quarante minutes de chez nous, mais comme si j'étais ailleurs.
Parc de Plaisance, Sepaq.
Chez nous des corneilles le matin, des grenouilles le soir, mais là, des chants d'oiseaux toute la journée. Très nerveux par contre, les pics, l'oriole de Baltimore, les chardonnerets, j'ai eu du mal à en photographier un seul tant ils avaient la bougeotte.
Devant notre emplacement -- le 98--, un plan d'eau. Des tortues, des rats musqués, des castors venus nous saluer.
Et oh! miracle, même en ce mois de mai, pas de maringouins ni mouches noires. Pourtant des marécages autour. Des quenouilles et des lys à venir.
Un paradis.
Chaque jour au moins une heure de vélo, jamais le même sentier. Un matin, trente-cinq kilomètres.
Chaque jour au moins deux heures de lecture: Marie Major de Sergine Desjardins qui m'a appris comment vivaient probablement mes ancêtres: François Deguire dit Larose et Jean Bricault dit Lamarche et plus encore "ma" Fille du roi, Marie Rose Collin.
Tous les repas pris à l'extérieur, les yeux rivés sur la baie qui donne sur la rivière des Outaouais.

Premier essai chez FlickR. Contrairement à Jalbum, je ne parviens pas à intégrer l'album directement dans ce billet. Un lien seulement. Je verrai à l'usage si je ne reviens pas à Jalbum.

Donc un montage seulement et le lien vers mini-album>>>


lundi 12 octobre 2015

Rendons grâce et rentrons

Le week-end de l’Action de grâce, c’est un peu comme celui de la Fête du travail : la fin de quelque chose dans le temps et le début d’une saison nouvelle. 

Fini le temps des récoltes, fini le temps du dehors. Et quelle fin! 23 degrés, ciel ultramarine, paysage coloré. Tout le monde à l’extérieur à s’extasier, à en profiter.

Dans mon cas, après deux semaines de hauts euphoriques parce que lancement réussi des Têtes bouclées, et des petites déceptions en voyant que, malgré tous les envois de communiqués de presse, tous les livres donnés, distribués, peu de visibilité médiatique, ce qui de nos jours est source de ventes, je dois me motiver pour trouver une raison de poursuivre le tome trois. 

Mais la peur (qui sait d’où elle vient celle-là : de mes ancêtres chassés d’Irlande, de mon enfance pourtant très heureuse mais très ballottée de ville en ville?) de ne pas être choisie, de ne pas être lue, et à peine vue s’estompe de fois en fois. Je crois bien qu’il y a amélioration. La preuve : j’ai commencé à lire Madame Victoria de Catherine Leroux et même si je lui donne un 10 (sur 10 bien sûr) pour la richesse des mots, l’ingéniosité des allégories, le style qui coule comme une rivière au soleil, j’ai su garder mon calme, je n’ai pas pris de « débarque » en bas de mon fauteuil de lecture. Je ne me suis pas sentie nulle. Je ne rabaissais même pas mes propres écrits. Pas de paralysie. Juste de l’admiration, du plaisir à lire. 

Et surtout, je ne suis pas tombée dans le mérite : «elle mérite son succès», comme si moi, je «méritais» mon peu de visibilité. Je ne connais pas toutes les clés du succès, mais je sais qu'il ne vient pas avec le mérite. De toutes façons, je ne vis pas pour le succès ou la réussite. Je vis, point.

Assise sur une table à pique-nique, dans le parc de Plaisance, j’ai goûté aux couleurs automnales, j’ai écouté les cris des outardes et des goélands qui, eux aussi, devaient en être aux dernières heures de leur séjour au bord de la rivière des Outaouais.

Et comme au temps de mon adolescence quand on rentrait à la maison après quelques jours au chalet, comme en septembre, quand on retournait à l’école, je suis rentrée chez nous... pour écrire. C’est encore ce que je sais le mieux faire quand je laisse tomber les doutes et que je les pousse du pied comme on fait avec les feuilles mortes.

(photo de l'auteure: Parc de Plaisance, côté camping qui fermait aujourd'hui)