De toutes les émotions de la roue de Robert Plutchik (voir Wikipedia), je dirais que depuis le 2 août, depuis le jour où nous avons atteint le fonds du puits, j’aurai connu — dans l’action au début, dans l’attente souvent —, presque toutes les émotions répertoriées. Je n’en suis pas encore à l’extase devant la toilette enfin propre, ni la sérénité en écoutant, en surveillant l’eau qui coule du robinet, mais je suis optimiste, au moins elle coule, abondante. Pour la boire, on va attendre encore un peu! Confiantes.
Émotion vive, cœur accéléré, recherche rapide, espoir eh! oui, joie, vanité, petite danse de victoire : mon blogue est cité dans la liste des répertoriés! Pas étudié, presqu’invisible avec 300 autres, mais présent.
Retour en arrière de quelques années. Au temps du bon temps des blogues, d’avant les réseaux sociaux. Ces doux matins où j’en découvrais, où j’en lisais, où j’avais hâte d’écrire un nouveau billet. Un temps bien fini. En tout cas pour le genre de blogue que je tenais, que je tiens encore au gré de mes humeurs.
Dans cette étude, il est écrit noir sur blanc avec des mots d’universitaires, de recherchistes ce que je sens, ce que je pense avec mes mots à moi plus ou moins littéraires.
Comme l’exprime Sébastien Rouquette, « l’interaction avec les lecteurs, l’attente de leurs commentaires, de leurs conseils, font partie intégrante des motivations des blogueurs [extimes] ». Ces blogueur·euses seraient, si je puis dire, des diaristes de l’ère numérique.Déjà en 2008, alors que je commençais tout juste le mien (le nôtre au début, De nos pinceaux et de nos stylos, celui de Louise Falstrault et de Claude Lamarche) déjà Sébastien Rouquette écrivait le mot «extime». Va pour extime, peu importe, chez moi, pas un véritable journal intime puisque ce que j’ai écrit relevait plutôt du domaine public : entre le début et aujourd’hui, les sujets ont varié entre les livres, les auteur·e·s, les voyages, les artistes peintres, la Petite-Nation. Pas tant d’analyses comme des petites chroniques, des billets justement. Du domaine de l’intime, un peu quand même : des impressions, des émotions.
Émotion encore, petite tristesse, désappointement, confirmation de la fin des carnets chez Hamac. Moi qui m’y voyais le printemps dernier encore. J'étais en retard dans les nouvelles, comme on dit!
On mesure en effet peut-être un peu mieux, quelque 20 ans après, l’importance globale du phénomène bloguesque et, à l’intérieur de celui-ci, la place relative de certaines pratiques (tel l’usage du blogue à des fins d’écriture de soi), de même que certains déclins (comme l’intérêt initial des maisons d’édition pour la publication de blogues, qui semble s’être essoufflé).En revanche, cette étude m’aura appris qu’on peut « laisser des traces », archiver notre blogue à la BAnQ, sans devoir passer par une publication avec ISBN et tout le tralala tradionnel. En revanche, il y a sélection et crituères de sélection.
Ainsi, la collection « Hamac-carnets », consacrée à la publication de blogues, s’est interrompue en 2017 avec la publication de Je pars en Inde de Véronique Daudelin.
Bien sûr, elle est née au sujet d’un livre... et de son auteur.
Bientôt, le 7 décembre, à Ripon.







