lundi 28 décembre 2020

Du lavage de vaisselle


J’aime laver la vaisselle. Seule. Seule avec mes pensées. Devant une fenêtre si possible.
Quand j’étais élève, j’aimais que mon pupitre soit sur le bord de la fenêtre. J’y écrivais mes plus belles compositions.
Devant une fenêtre, mon esprit s’évade dans la profondeur de la forêt
ou guette le geai bleu sur la branche
ou imagine la rivière derrière la montagne lointaine
ou attend le chevreuil dans le grand champ devenu tout blanc
ou s’enfuit pour faire semblant, pendant une petite heure, de parler le « langage des épinettes » comme dirait Serge Bouchard.

Il ne sauve pas nécessairement vers un lieu paradisiaque, pas nécessairement au chaud, sur une plage. Il ne rumine pas des regrets du lieu et du temps de la Floride où normalement, il aurait pu passer ces mois de froidure. 

Non, seulement, il s’éclipse dans un état de réflexion, un temps de repos de ses émotions. Il relaxe, mon esprit, il décompresse, il fait silence. Souvent, il écrit, il laisse venir les mots qui libèrent, qui apaisent, qui pardonnent, qui cherchent à comprendre.

Ce matin, devant la petite neige qui tombe, je me dis que je suis heureuse de connaitre cet hiver après les deux derniers passés en Floride. Je suis de ce pays de quatre saisons, je suis de ce froid et de cette neige. Quand je « manque » l’hiver, mon corps et mon esprit sont peut-être déstabilisés? Il leur manque quelque chose comme un dernier morceau de nourriture oublié sur un coin de table.
Je suis d’accord avec Madame de Staël :

 « La solitude, en hiver, ne consiste pas seulement dans l’absence des hommes, mais aussi dans le silence de la nature. »

Cet hiver, la solitude peut ressembler à l’enfermement, mais quand je lave la vaisselle, et que je regarde par la fenêtre, j’oublie le confinement. Quand les flocons tombent doucement, sans vent, sans blizzard bruyant, je ressens le même bien-être que l’arrivée des menstruations. Comme une nouvelle période, une humeur plus sereine, un calme retrouvé.

Ce qui me permettra d’affronter encore quelques fois une tempête parce que je ne suis pas dupe, l’hiver au Québec c’est aussi des tempêtes, du vent qui fait valser les grands pins, des aubes glaciales, des ciels gris. Et particulièrement cette année, ce sont aussi des décisions difficiles, des argumentations avec sa conscience, des bouffées de frustration, des petits deuils.

Si mon vieux lave-vaisselle rend l’âme, je ne le remplacerai pas. J’aurai plus de vaisselle à laver! Et je ne m’en plaindrai pas.

samedi 5 décembre 2020

Des nouvelles de Lysette Brochu


Il fut un temps où je suivais un atelier d’écriture à Hull. C’est ainsi que j’ai rencontré quelques membres de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. C’était en 2010. Dix ans déjà.

Je les ai présentés dans mon blogue : Lysette Brochu, Nicole Balvay-Haillot, Loïse Lavallée, Louis Noreau, Daniel Paradis, Gilbert Troutet. À travers nos rencontres et la lecture de nos textes et de nos livres, j’ai appris à les connaître. Le parcours de chacun et chacune est impressionnant : publications pour la jeunesse, résidences d’auteurs, Vézelay en France entre autres, implication dans le Salon du livre, dans l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Une vie d’écrivain, quoi!

C’est toujours un plaisir d’apprendre ce que deviennent ces collègues d’écriture. Notre animateur Jacques Flamand est décédé, certains ont eu des problèmes de santé, mais pour la plupart, on écrit encore. Je suis persuadée qu'on écrira toujours. En revanche, les maisons d’édition de la région n’étant pas au summum de leur vie, il est difficile de se faire publier.

Alors, belle surprise ce matin en apprenant que Lysette Brochu a fait paraître : Écrire au courant de la plume, un livre qui rassemble des récits, des tableaux de vie, réflexions, lettres et nouvelles « qui avaient paru dans des collectifs, revues ou ailleurs et elle y a ajouté plusieurs textes inédits. En somme des rires et des larmes, de l’amour, de l’humour, du drame, et même du suspense. »

De plus, la Ville de Gatineau et Vision Centre-Ville Gatineau ont lancé une nouveauté dans le cadre du Sentier culturel : le Parcours poétique du centre-ville. Il s’agit d’extraits de poèmes rédigés par seize poètes de la région. Dont Lysette Brochu. Sa plaque est située rue Hôtel-de-ville. 

Modèle de persévérance, source de motivation, Lysette Brochu me garde dans le monde de l'écriture et de la publication. Je suis fière de la connaître.

Pour commander son livre ou en savoir plus sur sa vie d’auteure, visiter son site >>>
Site de la maison d’édition >>>