Lundi matin, retour au travail pour certain(e)s. Les lecteurs et les lectrices des maisons d'édition ont apporté des manuscrits à lire à la maison pendant le temps des Fêtes. Une petite pensée ce matin pour leur rappeler de lire le mien et tous ceux des auteur(e)s qui attendent depuis si longtemps.
C'est le 13 novembre 2004, oui c'est bien 2004, il y a plus de quatre ans que j'ai ouvert un nouveau fichier pour classer les notes, les portraits des personnages, les titres de livres consultés, les courriels écrits et bien entendu le texte de mon roman. J'ai fait le premier envoi deux ans plus tard. Faut croire que je ne suis pas un auteur attendu dont on s'arrache les manuscrits!!!
Trois autres versions plus tard... voilà pourquoi mon coeur et mon esprit est aujourd'hui avec la lectrice qui tient mon sort entre ses mains.
lundi 29 décembre 2008
dimanche 28 décembre 2008
Quand l'auteur devient lecteur
Pour écrire, il faut beaucoup lire. Tout le monde le dit. Pourtant, je lis beaucoup moins depuis que j’écris. Pas toujours par manque de temps, surtout par manque de laisser-aller. Je compare, je juge, je deviens sévère et plus critique que créatrice. Ce n’est pas très bon pour le moral.
Je n’ai lu et entendu que du bien sur Les Fils de la liberté de Louis Caron. Même que le premier tome, Le canard de bois, publié en 1981, lui a valu le prix France-Québec. Je ne me souviens pas avoir vu la série télévisée, diffusée en 1981.
J’ai aimé l’histoire. Et les personnages, surtout les personnages. Le style également, un vocabulaire riche. Une originalité dans l’écriture qui ne se dément pas même si ça fait plus de vingt ans que le livre a été écrit.
Tout le monde peut naviguer sur Internet et lire ce qu’on pense de ses livres. On peut même lire des notes telles 4,25 sur 5 ou 9 sur 10, sans trop savoir pourquoi ce n’est pas 100%. Il faut dire que ce n’est pas sur Internet qu’on peut trouver des analyses très poussées comme on devait lire au temps lointain de mes cours en littérature. Existent-elles encore ces critiques sérieuses, celles que personne ne lit sinon les universitaires et les professeurs?
De toute façon, telle n’est pas ma prétention. Seulement, j’ai décroché à certains endroits et je voudrais savoir si je suis la seule ou si c’est jalousie d’auteure qui a probablement déclenché frustration de la lectrice. Voici donc : dans le premier tome, l’auteur a choisi une méthode qui aurait pu s’avérer dangereuse : l’alternance entre les deux personnages principaux, Hyacinthe et son petit-fils Bruno dont on ne comprend d’ailleurs qu’il est son petit-fils que loin dans l’histoire. Les paragraphes sur Bruno sont beaucoup plus courts. J’avoue que souvent, je ne les ai pas lus, toute prise que j’étais dans l’histoire de Hyacinthe.
Alors quand j’ai vu que dans le tome deux, La corne de brume, l’auteur ne répétait pas le même stratagème, j’étais contente. Jusqu’à la page 71. Alors que le lecteur, moi en tout cas, est bien accroché à la vie de Tim, sans même changer de chapitre, au beau milieu d’un élan, l’auteur nous impose le retour à Hyacinthe, avec la seule transition suivante : « Il ne pouvait évidemment savoir qu’à l’autre bout de la terre, Hyacinthe s’était donné la peine d’apprendre à écrire pour consigner dans un cahier noir le drame qu’il vivait. »Suivent 36 pages, sans dialogues, sur la vie de Hyacinthe en Australie. Et j’ai trouvé que pour un monsieur qui vient d’apprendre à écrire, il écrit bien l’exilé : « Si j’entreprends aujourd’hui le récit de mon séjour aux terres australes, usé de cœur et de corps, ce n’est pas pour en tirer une vaine gloriole ».
Bref, j’ai décroché. J’ai sauté par-dessus ces 36 pages en me disant que peut-être j’y reviendrai.
Et on revient à Tim avec pour seule transition trois petites étoiles qui séparent les deux paragraphes.
Ce qui me fait mal au cœur, c’est que justement un éditeur m’a dit d’éviter ce genre de passage d’un personnage à l’autre. Alors bien sûr en plus de la frustration de la lectrice, j’ai au cœur la verte jalousie de l’auteure qui attend d’être publiée, qui fait tous les efforts demandés par l’éditeur alors que Louis Caron, lui, a été publié, encensé, a même reçu des prix. La jalousie de l’auteure aveugle le bonheur de la lectrice. Et j’ai fermé le livre le temps de venir coucher ma frustration sur le clavier.
Un peu plus loin, l’auteur répète le procédé. S’il avait commencé dès le début, comme il avait fait dans le premier tome, peut-être n’aurais-je pas été aussi surprise, peut-être aurais-je eu le temps de la vouloir cette histoire de Hyacinthe, d’autant que je venais de finir le tome I qui raconte justement son histoire.
Je ne devrais peut-être comparer. Je crois bien que je l'ai toujours fait pour évaluer les choses et même les gens.
Le tome II des Fils de la Liberté de Caron n'a pas la richesse du premier. Un tome II c'est toujours un risque. De comparaison justement. J'ai bien aimé le début, me suis tout de suite attaché au personnage de Tim. J'aime les lieux de bateaux, de cours d'eaux, mais beaucoup moins les chantiers. Déjà dans le livre de René Ouellet, Les sentiers de Roquemont (publié bien après les livres de Caron, mais je l'ai lu avant), j'avais un peu décroché de l'histoire. Pourtant quand les gens de mon village me content leurs histoires des chantiers, j'aime bien. Peut-être parce que je ne m'identifie pas. Ai-je de la difficulté avec des histoires d'hommes?
Les chantiers passent encore, mais quand les personnages, comme par hasard, se retrouvent dans le décor de l'époque, celle de Riel en l'occurrence, ça sonne faux. Comme un collage qui... ne colle pas. C'est forcé, imposé. Vu de loin, un arrière plan qui, s'il n'était pas là, ne changerait rien au sujet. Dans le tome I, Hyacinthe et les Patriotes, la sauce était plus homogène, mais ici, Riel et Tim Bellerose, non.
Et la femme de Tim? Je ne sais pas où Louis Caron a pris ses exemples de femmes autant pour les années 1837 que les années 1885, les femmes ne font pas grand cas de la fidélité de leurs maris, ne s'insultent pas, ne se fâchent pas. À se demander si les auteurs peuvent construire des personnages solides dans les deux sexes.
Le procédé tient beaucoup plus souvent du récit que du roman: on suit la vie des gens de loin, de l'extérieur. Sauf peut-être le personnage principal. C'est déjà beaucoup.
De belles phrases encore, telles:
« À quoi ça sert d'éveiller les morts?
-- À donner du souffle aux vivants. »
Dans le tome III, Le coup de poing, les nombreux retours en arrière m’ont perdue. Je me suis forcée pour en lire de larges extraits. Chaque fois avec plaisir. Mais je ne peux pas dire que j’ai aimé, malgré une langue travaillée et des phrases-chocs qui pourraient faire de belles citations dans un dictionnaire. Le fait que le nom de Bellerose était mentionné m’invitait à poursuivre la trilogie, mais visiblement, l’auteur voulait que son livre puisse se lire sans référence aux deux premiers. En ce sens, c’est réussi. Et l’époque des événements d’octobre 1970 est plus intégrée à l’histoire que dans les deux tomes précédents. Mais sans plus.
À Noël, j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai parlé de livres et quand elle m’a confirmé qu’elle non plus n’avait pas beaucoup aimé les deux autres tomes… je ne me suis pas sentie obligée de terminer la lecture du tome III.
Le fait de ne pas aimer certains livres me fait un peu peur : il se peut que bien des gens n’aiment pas les miens non plus. Encore faudrait-il qu’ils soient publiés, les miens !!!
Je n’ai lu et entendu que du bien sur Les Fils de la liberté de Louis Caron. Même que le premier tome, Le canard de bois, publié en 1981, lui a valu le prix France-Québec. Je ne me souviens pas avoir vu la série télévisée, diffusée en 1981.
J’ai aimé l’histoire. Et les personnages, surtout les personnages. Le style également, un vocabulaire riche. Une originalité dans l’écriture qui ne se dément pas même si ça fait plus de vingt ans que le livre a été écrit.
Tout le monde peut naviguer sur Internet et lire ce qu’on pense de ses livres. On peut même lire des notes telles 4,25 sur 5 ou 9 sur 10, sans trop savoir pourquoi ce n’est pas 100%. Il faut dire que ce n’est pas sur Internet qu’on peut trouver des analyses très poussées comme on devait lire au temps lointain de mes cours en littérature. Existent-elles encore ces critiques sérieuses, celles que personne ne lit sinon les universitaires et les professeurs?
De toute façon, telle n’est pas ma prétention. Seulement, j’ai décroché à certains endroits et je voudrais savoir si je suis la seule ou si c’est jalousie d’auteure qui a probablement déclenché frustration de la lectrice. Voici donc : dans le premier tome, l’auteur a choisi une méthode qui aurait pu s’avérer dangereuse : l’alternance entre les deux personnages principaux, Hyacinthe et son petit-fils Bruno dont on ne comprend d’ailleurs qu’il est son petit-fils que loin dans l’histoire. Les paragraphes sur Bruno sont beaucoup plus courts. J’avoue que souvent, je ne les ai pas lus, toute prise que j’étais dans l’histoire de Hyacinthe.
Alors quand j’ai vu que dans le tome deux, La corne de brume, l’auteur ne répétait pas le même stratagème, j’étais contente. Jusqu’à la page 71. Alors que le lecteur, moi en tout cas, est bien accroché à la vie de Tim, sans même changer de chapitre, au beau milieu d’un élan, l’auteur nous impose le retour à Hyacinthe, avec la seule transition suivante : « Il ne pouvait évidemment savoir qu’à l’autre bout de la terre, Hyacinthe s’était donné la peine d’apprendre à écrire pour consigner dans un cahier noir le drame qu’il vivait. »Suivent 36 pages, sans dialogues, sur la vie de Hyacinthe en Australie. Et j’ai trouvé que pour un monsieur qui vient d’apprendre à écrire, il écrit bien l’exilé : « Si j’entreprends aujourd’hui le récit de mon séjour aux terres australes, usé de cœur et de corps, ce n’est pas pour en tirer une vaine gloriole ».
Bref, j’ai décroché. J’ai sauté par-dessus ces 36 pages en me disant que peut-être j’y reviendrai.
Et on revient à Tim avec pour seule transition trois petites étoiles qui séparent les deux paragraphes.
Ce qui me fait mal au cœur, c’est que justement un éditeur m’a dit d’éviter ce genre de passage d’un personnage à l’autre. Alors bien sûr en plus de la frustration de la lectrice, j’ai au cœur la verte jalousie de l’auteure qui attend d’être publiée, qui fait tous les efforts demandés par l’éditeur alors que Louis Caron, lui, a été publié, encensé, a même reçu des prix. La jalousie de l’auteure aveugle le bonheur de la lectrice. Et j’ai fermé le livre le temps de venir coucher ma frustration sur le clavier.
Un peu plus loin, l’auteur répète le procédé. S’il avait commencé dès le début, comme il avait fait dans le premier tome, peut-être n’aurais-je pas été aussi surprise, peut-être aurais-je eu le temps de la vouloir cette histoire de Hyacinthe, d’autant que je venais de finir le tome I qui raconte justement son histoire.
Je ne devrais peut-être comparer. Je crois bien que je l'ai toujours fait pour évaluer les choses et même les gens.
Le tome II des Fils de la Liberté de Caron n'a pas la richesse du premier. Un tome II c'est toujours un risque. De comparaison justement. J'ai bien aimé le début, me suis tout de suite attaché au personnage de Tim. J'aime les lieux de bateaux, de cours d'eaux, mais beaucoup moins les chantiers. Déjà dans le livre de René Ouellet, Les sentiers de Roquemont (publié bien après les livres de Caron, mais je l'ai lu avant), j'avais un peu décroché de l'histoire. Pourtant quand les gens de mon village me content leurs histoires des chantiers, j'aime bien. Peut-être parce que je ne m'identifie pas. Ai-je de la difficulté avec des histoires d'hommes?
Les chantiers passent encore, mais quand les personnages, comme par hasard, se retrouvent dans le décor de l'époque, celle de Riel en l'occurrence, ça sonne faux. Comme un collage qui... ne colle pas. C'est forcé, imposé. Vu de loin, un arrière plan qui, s'il n'était pas là, ne changerait rien au sujet. Dans le tome I, Hyacinthe et les Patriotes, la sauce était plus homogène, mais ici, Riel et Tim Bellerose, non.
Et la femme de Tim? Je ne sais pas où Louis Caron a pris ses exemples de femmes autant pour les années 1837 que les années 1885, les femmes ne font pas grand cas de la fidélité de leurs maris, ne s'insultent pas, ne se fâchent pas. À se demander si les auteurs peuvent construire des personnages solides dans les deux sexes.
Le procédé tient beaucoup plus souvent du récit que du roman: on suit la vie des gens de loin, de l'extérieur. Sauf peut-être le personnage principal. C'est déjà beaucoup.
De belles phrases encore, telles:
« À quoi ça sert d'éveiller les morts?
-- À donner du souffle aux vivants. »
Dans le tome III, Le coup de poing, les nombreux retours en arrière m’ont perdue. Je me suis forcée pour en lire de larges extraits. Chaque fois avec plaisir. Mais je ne peux pas dire que j’ai aimé, malgré une langue travaillée et des phrases-chocs qui pourraient faire de belles citations dans un dictionnaire. Le fait que le nom de Bellerose était mentionné m’invitait à poursuivre la trilogie, mais visiblement, l’auteur voulait que son livre puisse se lire sans référence aux deux premiers. En ce sens, c’est réussi. Et l’époque des événements d’octobre 1970 est plus intégrée à l’histoire que dans les deux tomes précédents. Mais sans plus.
À Noël, j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai parlé de livres et quand elle m’a confirmé qu’elle non plus n’avait pas beaucoup aimé les deux autres tomes… je ne me suis pas sentie obligée de terminer la lecture du tome III.
Le fait de ne pas aimer certains livres me fait un peu peur : il se peut que bien des gens n’aiment pas les miens non plus. Encore faudrait-il qu’ils soient publiés, les miens !!!
De nos pinceaux et de nos mots
Noël est passé, il reste un ou deux soupers entre famille et amis, mais déjà dans nos têtes, nous retournons à nos activités normales, c'est à dire peindre et écrire. Je compte bien agrémenter et entretenir ce blogue plus régulièrement. J'ai lu quelques blogues, québécois surtout parce que pour ce qui est de la lecture ou de la littérature, les Français ne se font pas prier. Et je pense que je vais oser plus. "Bloguer" plus. De nos pinceaux et de nos mots, nous serons plus créatives, plus productives ou en tout cas nous montrerons, nous publierons plus.
En décembre, j'ai bien essayé de créer un forum pour les artistes peintres québécois, mais vraiment chapeau aux administrateurs de forums. Si ce n'est pas trop difficile de le créer, graphiquement parlant et de le publier sur Internet, c'est une autre affaire que de le gérer. Je le sais parce que je participe activement à au moins deux forums et c'est beaucoup de travail, de surveillance, de modération et pour l'administrateur qui, en plus doit tout de même connaître le langage propre à ce type de site. Aussi, j'ai renoncé et supprimé le forum que j'avais créé. Dommage, les artistes peintres n'ont pas tant de tribune et pourtant beaucoup en commun à partager.
En décembre, j'ai bien essayé de créer un forum pour les artistes peintres québécois, mais vraiment chapeau aux administrateurs de forums. Si ce n'est pas trop difficile de le créer, graphiquement parlant et de le publier sur Internet, c'est une autre affaire que de le gérer. Je le sais parce que je participe activement à au moins deux forums et c'est beaucoup de travail, de surveillance, de modération et pour l'administrateur qui, en plus doit tout de même connaître le langage propre à ce type de site. Aussi, j'ai renoncé et supprimé le forum que j'avais créé. Dommage, les artistes peintres n'ont pas tant de tribune et pourtant beaucoup en commun à partager.
jeudi 18 décembre 2008
Lire d'abord, écrire ensuite
2008 achève. Faudrait que je me discipline. Plus les chiffres avancent dans mon âge (encore heureux que nous n’ayons que deux chiffres !), plus, je veux tout voir, tout lire, tout faire. Pas tout à fait. Mais en tout cas, il me semble que je n’ai pas le temps de lire, voir et faire ce qui m’attire. Je me sens ampoule au lieu de laser. Je devrais me concentrer, me discipliner, me limiter et en être satisfaite. Tous ces blogues intéressants sur les livres. Tous les livres qui me tentent. Et c’est si long de lire. Sans parler d’écrire. Une fois que j’ai lu, quand puis-je écrire ? Je me gave l’esprit autant que le ventre, sans voir les conséquences. Seul le calendrier me rappelle que j’en ai moins devant que derrière.
Allez je retourne à Louis Caron. La lecture des autres d’abord, prendre la parole ensuite. Plus longuement peut-être.
Allez je retourne à Louis Caron. La lecture des autres d’abord, prendre la parole ensuite. Plus longuement peut-être.
mardi 9 décembre 2008
Un hiver autoritaire
Ah! l'hiver! Si les Québécois aiment bien parler météo à longueur d'année, en hiver, ils ne tarissent pas. Ce que j'aime de l'hiver: les premières neiges sur les branches des arbres, les gros flocons lourds et humides qui appellent le bonhomme de neige. Les forêts givrées quand les mélèzes sont encore jaunes. Les aubes et les crépuscules quand le soleil colore les grands champs blancs d'une teinte rosacée. Parfois même le froid piquant qui dégage les poumons.
Ce que je n'aime pas, je le réalise de plus en plus chaque année, c'est qu'il est autorité. Oui, il fait figure d'autorité. C'est lui qui mène. Il m'empêche de vivre. Il décide de mes activités, de mes journées, de ce que je peux faire ou non. Il m'oblige à pelleter ou à passer la souffleuse alors que j'aurais fait la grasse matinée. Il m'oblige à chausser ma voiture et m'acheter de nouvelles bottes. Sans aucune espèce de coeur, il me force à renoncer à une belle sortie. Sans avertissement parfois, il vient venter dans ma cour, déverser ses larmes froides et abondantes.
Je déteste l'autorité. Je déteste me faire dire quoi faire et quand le faire. Je déteste changer mon programme. Je n'aime pas plus arriver en retard à un rendez-vous, même si j'ai la meilleure excuse du monde.
J'haïs l'hiver comme toute figure d'autorité.
Ce que je n'aime pas, je le réalise de plus en plus chaque année, c'est qu'il est autorité. Oui, il fait figure d'autorité. C'est lui qui mène. Il m'empêche de vivre. Il décide de mes activités, de mes journées, de ce que je peux faire ou non. Il m'oblige à pelleter ou à passer la souffleuse alors que j'aurais fait la grasse matinée. Il m'oblige à chausser ma voiture et m'acheter de nouvelles bottes. Sans aucune espèce de coeur, il me force à renoncer à une belle sortie. Sans avertissement parfois, il vient venter dans ma cour, déverser ses larmes froides et abondantes.
Je déteste l'autorité. Je déteste me faire dire quoi faire et quand le faire. Je déteste changer mon programme. Je n'aime pas plus arriver en retard à un rendez-vous, même si j'ai la meilleure excuse du monde.
J'haïs l'hiver comme toute figure d'autorité.
dimanche 7 décembre 2008
Des mots perdus?
Dans ma vie, bien avant la venue de l’ordinateur (et bien après, malgré la possibilité de n’avoir pas à retaper le texte), j’ai pris plaisir à écrire à la main des pages et des pages : mon journal, des notes prises lors de lectures, des lettres parfois, certaines envoyées, beaucoup d’autres non. Pour mon plus grand malheur. Parce que je n’avais pas, par la suite, envie de les relire, envie non plus de les retaper et d’en faire quelque chose d’intéressant pour les autres. Qui pourraient servir aujourd’hui. À un blogue peut être. Comme le font tant d’autres. Et me croire par le fait même auteure, écrivaine, lue. Que j’existe aux yeux des autres. Pourtant il me semble ne pas tant y tenir.
Quelquefois un peu inquiète, certains jours, déchirée entre écrire pour le plaisir et d’autres jours vouloir gagner ma vie avec cette facilité que j’ai de parler, de m’exprimer, d’aligner des mots. « Fais ce que tu aimes » me disait mon père. Je l’ai écouté. J’aurais peut-être pas dû. Être moi-même dans un monde d’argent alors que ma nature profonde ne s’y attache pas. Un gigolo qui se ferait entretenir. Une intellectuelle amateure.
Claude Jasmin. Je reviens souvent vers lui. Par curiosité, une attirance que je ne m’explique pas. Peut-être parce qu’il m’avait écrit un mot gentil quand « Je me veux » a été publié. Je lis quelquefois son blogue, ça me fait penser au mien, embryonnaire.
Je n’avance pas au rythme où je voudrais. Un rythme tel que j’aurais des mots derrière qui correspondraient au temps que j’ai mis à les écrire et des mots en avant qui m’attendent et pour lesquels j’appelle l’inspiration et le souffle. L'édition surtout qui me donnerait l'élan nécessaire à poursuivre. Je pourrais dire "je n'ai pas écrit en vain" comme quand on se cherche une raison de vivre. Au rythme où je vais, mes 58 ans en arrière qui n’ont accumulé qu’un peu d’expériences, il me faudrait encore 200 ans pour vivre ce que je n’ai pas vécu, écrire ce que je n’ai pas écrit. Surtout quand je me compare à quelques jeunes qui, à vingt ans, ont déjà le bagage qui m’en a pris le double à acquérir.
Je lis et relis trois lignes d’un auteur, je voudrais les commenter, les mémoriser, les avoir écrites parfois. Je me lève, en écrit quelques-unes à mon tour, inspirées de cette lecture, sans lien avec celles de la veille, écrites sur un autre sujet, dans un autre élan. J’ai des cahiers remplis de phrases aussi inutiles que du yogourt dans un réfrigérateur : celui qui ne sert pas, qui moisit, qui sera « passé date » si on le laisse au fond.
Des mots qu’on écrit dans le silence d’une bienheureuse et nécessaire solitude. Je ne sais pas écrire dans le bruit, dans le tourbillon des autres vies qui se bousculent devant moi, ne serait-ce que dans le téléviseur. Et quand les vies grouillantes et parlantes reviennent dans mon paysage, je ferme le cahier.
Quelquefois un peu inquiète, certains jours, déchirée entre écrire pour le plaisir et d’autres jours vouloir gagner ma vie avec cette facilité que j’ai de parler, de m’exprimer, d’aligner des mots. « Fais ce que tu aimes » me disait mon père. Je l’ai écouté. J’aurais peut-être pas dû. Être moi-même dans un monde d’argent alors que ma nature profonde ne s’y attache pas. Un gigolo qui se ferait entretenir. Une intellectuelle amateure.
Claude Jasmin. Je reviens souvent vers lui. Par curiosité, une attirance que je ne m’explique pas. Peut-être parce qu’il m’avait écrit un mot gentil quand « Je me veux » a été publié. Je lis quelquefois son blogue, ça me fait penser au mien, embryonnaire.
Je n’avance pas au rythme où je voudrais. Un rythme tel que j’aurais des mots derrière qui correspondraient au temps que j’ai mis à les écrire et des mots en avant qui m’attendent et pour lesquels j’appelle l’inspiration et le souffle. L'édition surtout qui me donnerait l'élan nécessaire à poursuivre. Je pourrais dire "je n'ai pas écrit en vain" comme quand on se cherche une raison de vivre. Au rythme où je vais, mes 58 ans en arrière qui n’ont accumulé qu’un peu d’expériences, il me faudrait encore 200 ans pour vivre ce que je n’ai pas vécu, écrire ce que je n’ai pas écrit. Surtout quand je me compare à quelques jeunes qui, à vingt ans, ont déjà le bagage qui m’en a pris le double à acquérir.
Je lis et relis trois lignes d’un auteur, je voudrais les commenter, les mémoriser, les avoir écrites parfois. Je me lève, en écrit quelques-unes à mon tour, inspirées de cette lecture, sans lien avec celles de la veille, écrites sur un autre sujet, dans un autre élan. J’ai des cahiers remplis de phrases aussi inutiles que du yogourt dans un réfrigérateur : celui qui ne sert pas, qui moisit, qui sera « passé date » si on le laisse au fond.
Des mots qu’on écrit dans le silence d’une bienheureuse et nécessaire solitude. Je ne sais pas écrire dans le bruit, dans le tourbillon des autres vies qui se bousculent devant moi, ne serait-ce que dans le téléviseur. Et quand les vies grouillantes et parlantes reviennent dans mon paysage, je ferme le cahier.
mardi 2 décembre 2008
Hélène Pedneault
Zut, Hélène Pedneault est décédée.
Plus jeune que moi, ce qui nous sidère chaque fois. Même signe de feu que moi et ne s'intéressant guère à l'argent, je m'identifiais à elle. J'avais beaucoup aimé la biographie de Clémence qu'elle avait écrite. Elle avait du «chien» comme on dit et j'aimais bien sa façon de débattre de tout et de rien avec la même fougue.
Je la regrette déjà.
Plus jeune que moi, ce qui nous sidère chaque fois. Même signe de feu que moi et ne s'intéressant guère à l'argent, je m'identifiais à elle. J'avais beaucoup aimé la biographie de Clémence qu'elle avait écrite. Elle avait du «chien» comme on dit et j'aimais bien sa façon de débattre de tout et de rien avec la même fougue.
Je la regrette déjà.
Mise à jour de mes sites
Avec l'approche des Fêtes, j'ai envoyé quelques courriels pour dire que l'atelier de Louise Falstrault est ouvert au public. J'ai pensé mettre à jour tous les sites dont je suis responsable. Loin d'être une professionnelle en la matière, j'ai quand même acquis quelques notions depuis le temps que je travaille sur l'ordi. J'ai donc fait une refonte complète de mon site personnel, en insistant sur le fait que je fais du graphisme, alors qu'avant je montrais plutôt mon côté auteure.
J'ai donc mis à jour les sites suivants:
Celui de Louise Falstrault: http://www.falstrault.com/
celui des Créateurs de la Petite-Nation, je l'ai à peine touché puisque le groupe ne changera qu'en mai prochain: http://www.createursdelapetitenation.com/
et les miens qui concernent la généalogie (13,300 fiches issues des familles Lamarche, Deguire, Falstrault, Nantel, Major), les voyages, le livre de mon père (Fairmont Château Montebello) que je vends encore et mon site personnel. Tous des sites que j'ai placés sur yahoo, sauf ma base de données trop grosse pour yahoo, donc je l'ai mise sur iquébec:
http://cf.geocities.com/genealogieancetres/
http://claudelamarche.iquebec.com/
http://cf.geocities.com/falstraultlamarche/
http://cf.geocities.com/voyages_55/
Suis fière de moi, pour une autodidacte, c'est pas si mal, il me semble.
J'ai donc mis à jour les sites suivants:
Celui de Louise Falstrault: http://www.falstrault.com/
celui des Créateurs de la Petite-Nation, je l'ai à peine touché puisque le groupe ne changera qu'en mai prochain: http://www.createursdelapetitenation.com/
et les miens qui concernent la généalogie (13,300 fiches issues des familles Lamarche, Deguire, Falstrault, Nantel, Major), les voyages, le livre de mon père (Fairmont Château Montebello) que je vends encore et mon site personnel. Tous des sites que j'ai placés sur yahoo, sauf ma base de données trop grosse pour yahoo, donc je l'ai mise sur iquébec:
http://cf.geocities.com/genealogieancetres/
http://claudelamarche.iquebec.com/
http://cf.geocities.com/falstraultlamarche/
http://cf.geocities.com/voyages_55/
Suis fière de moi, pour une autodidacte, c'est pas si mal, il me semble.
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