vendredi 10 novembre 2017

Question du jour: suis-je la seule?

Hier soir un peu avant 22 heures, orage violent : éclair qui déchire la nuit noire, coup de tonnerre en même temps. On dirait une explosion. Le vent se lève, impression que la bourrasque arrache les planchettes de vinyle du mur nord, la pluie tombe drue. On entend l’eau tomber dans la gouttière d’aluminium, un supplice.

Pourtant on aura de l’électricité jusqu’à l’aube. Je le sais parce que je me suis levée à 5h30. À 6 heures, tous les clignotants des réveils-matins, cuisinière, four micro-ondes, grille-pain, ordinateurs sont éteints. Il fait encore 15 dans la maison. Eh oui, la nuit, chez nous, les thermostats sont à 15.

À 7 heures, je lève et je vais faire un feu dans notre vieux poêle à combustion-plus-lente-depuis-belle-lurette qu’on garde justement pour les pannes prolongées. Je pense à aller chercher des bûches de bois franc à l’extérieur, mais rien qu’à l’idée d’affronter le vent et le ressenti de moins 15, je me contente des blocs de bois mou entassés au sous-sol.

Sur notre téléphone à fil accordéon acheté justement aussi pour les pannes prolongées, j’appelle Hydro-Québec. « Consultez notre site pannes.hydro.quesbec.com pour connaître la situation actuelle du réseau », « consultez votre téléphone intelligent pour connaître l’heure prévue de rétablissement du service ». « Téléchargez l’application d’Hydro-Québec pour suivre l’évolution des pannes et restez informé grâce aux notifications » 

Ben oui, pis si vous n’avez pas de téléphone intelligent?

Encore heureux, après toute cette promotion — numéro d’un vendeur avec ça? — on m’informe que la panne qui me concerne a déjà été signalée, mais qu’on n’est pas en mesure de me dire quand le service sera rétabli.

On sort le kit de camping : petit réchaud, ce sera bagel froid et café dans Bodum pour ce matin.

Pas de Presse+, pas de courriels ni de Facebook ni de blogues à lire puisque chez nous : pas de téléphone intelligent + pas d’électricité = pas d’Internet. Il reste quand même la liseuse et une bonne pile de livres papier, mais je n’ai pas la tête aux histoires des autres. J’attends. Je suis choquée contre la nature. J’invective tout le monde et personne de ne pas prendre soin de la planète qui se rebelle de plus en plus souvent. Pendant quelques instants, je pense à arriver au 21e siècle et me procurer un téléphone intelligent comme si ça allait me ramener à une matinée normale et sans problème. Pourtant, je me trouve beaucoup plus prudente d’avoir gardé mon vieux poêle à bois, un petit tas de bûches au sous-sol, un réchaud, une bonbonne de propane, une cafetière Bodum, un téléphone à fil que d’avoir un I-Phone ou Samsung 4,5 ou… à quel numéro est-il rendu?

Retour de l’électricité vers 9 heures.
Et c’est là que me viennent les questions du jour : Tout le monde a-t-il vraiment un téléphone intelligent? Et de plus, tout le monde a-t-il vraiment un forfait Internet sur son téléphone intelligent?

mercredi 8 novembre 2017

Neuf ans de fol amour

Claude Lamarche, blogue

Neuf ans

Un an de plus, 55 billets de plus, moyenne d’un par semaine, mais à peu de mots et de chiffres près, je pourrais réécrire le billet du 12 novembre 2016. Sauf que je ne pense plus à la refonte ni à la migration vers Wordpress. Il m’arrive de vouloir de nouveaux lecteurs (je me prononcerais bien un jour sur l’écriture inclusive, mais en attendant sachez que, même s’il n’y paraît pas sur l’écran, dans mon esprit le masculin que j’utilise englobe les deux genres), mais finalement ce ne sont pas eux qui feraient que j’écrirais plus ou mieux, même si c’est quand même stimulant de savoir que ses billets sont lus… et appréciés. Les blogues des autres ne cessent d’être source de plaisir et d’inspiration. Que ce soit ceux des fervents de lecture, des voyageurs, des caravaniers, ou des féministes.

Et malgré la vague des réseaux sociaux et un engouement pour les vidéos (emballement que je n’ai pas ni pour les regarder -- sauf celui d'une amie très chère--  ni pour en créer, je demeure une incurable des mots écrits), je me plais à croire que les blogues ont encore quelques belles années devant nous. Et pas seulement pour promouvoir un produit ou une entreprise à la recherche effrénée d’une place dans les moteurs de recherche.

Bref, permettez qu’après vous avoir remerciés de votre assiduité, je glisse allègrement dans la dixième année qui s’annonce sans grand changement et sans surprise. Année où mes petites craintes de l’informatique me pousseront une fois de plus à être discrète pendant mes voyages. Mais année aussi où l’amour des mots et le besoin de m’exprimer alimenteront certainement ce déjà vieux blogue que j’entretiens comme une fidèle compagne dont je ne saurai plus me passer.