samedi 23 février 2013

Cette année, j'y serai

Dans une semaine, samedi prochain le 2 mars, j’y serai. Le dimanche 3 aussi. Pas comme visiteuse, non, en tant qu’auteure du roman Les Têtes rousses (comme si on ne le savait pas, je n'en ai pas une douzaine!), au stand de Vents d’Ouest (200) et à celui de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (102). 

Je l’écris bien clairement pour être certaine. Ce n’est pas trop loin, une semaine, il faudrait que la foudre me tombe dessus pour que je n’y sois pas. S'il y a tempête, je me rendrai la veille, au besoin. À une semaine d'avis, jamais je croirai... L’an dernier, alors que mon roman venait de paraître, alors qu’il était finaliste au prix Le Droit, je n’ai pas pu être présente. À mon très grand regret. Ce moment-là, je ne le rattraperai jamais, j’avais autre chose à vivre, il faut croire. Je croyais qu’une année après, la santé revenue, j’en voudrais moins à la vie de m’avoir fait ce coup, mais là à quelques jours du Salon qui me rappelle celui que j’ai manqué, la colère remonte un peu à la surface. J’ai encore quelques jours pour l’apaiser. 

Cette année, je suis libre, j’y serai donc. Peut-être finalement que ce sera plus agréable, parce que moins de pression, moins d’attentes. En tout cas, je vais prendre ça relaxe, juste prendre plaisir à être là, à feuilleter des livres, à jaser avec d’autres auteurs, à rencontrer «de vive voix» quelques blogueuses et blogueurs. Je ne prendrai pas de chance, je vais quand même apporter un stylo pour signer quelques dédicaces, qui sait...

Bon, qu’est-ce que je vais mettre, donc ?

mardi 19 février 2013

Que devient Louise Falstrault?

Au début de ce blogue, était une co-blogueuse, Louise Falstrault, d’où son nom dans l’adresse dudit blogue, d’ailleurs. Le temps de quelques billets, j’ai présenté l’artiste, j’ai parlé de ses expositions. Le temps de quelques autres, j’ai fait la promotion des Créateurs de la Petite-Nation dont elle faisait partie. Puis, depuis un an, plus rien sur elle. Et dans ce monde merveilleux de la culture et ce monde cruel de la vie artistique, qui n’est pas vu, n’existe plus, c’est bien connu. 

Or, Louise Falstrault, en tant qu’artiste peintre existe encore. Elle peint encore. Moins, mais encore. Non pas moins parce que son métier ne la passionne plus, mais moins, par choix. À ses débuts, pour que ses tableaux soient vus, vendus, attendus, pour que l’artiste existe, elle a été partout où elle pouvait : expositions locales, régionales, provinciales, symposiums petits et grands. Elle a frappé aux portes de bien des galeries… des grandes villes et de toutes les provinces. Pendant quinze ans, elle a participé à la tournée des ateliers des Créateurs de la Petite-Nation dont elle était membre-fondateur. 

L’an dernier, l’artiste a repensé sa carrière. Point de retraite pour une artiste peintre, mais ce qui ne l’empêcha pas de réorganiser son temps et de soigner un genou. Son atelier est toujours ouvert, vaut mieux prendre rendez-vous, l’artiste se permet de sortir de temps à autre ! Si elle participe beaucoup moins à des expositions provinciales, elle se garde du temps pour celle de Saint-André-Avellin qui se tient annuellement, dans le cadre de FemmExpo du 9 mars au 14 avril. Et si les deux dernières années, il y eut grande crise économique qui toucha, parfois sévèrement, les galeries d’art, ça va mieux de ce côté, surtout à Calgary. En effet, dans les deux derniers mois, la galerie Stephen Lowe a vendu et commandé six tableaux de l’artiste qui a participé à un « Artist spotlight » en compagnie de trois autres artistes peintres québécois, Roland Palmaerts, Gilles Bédard et Louise Larouche. C’est pas rien quand même. Quant à son autre galerie, celle de Baie-Saint-Paul, gageons que le printemps ramènera les acheteurs, aussi nombreux qu’ils le furent l’automne dernier. 

Voilà donc pour l’artiste-peintre-qui-ne-connaîtra-jamais-la-retraite, même si elle a l’âge !

samedi 9 février 2013

Ne viens pas me dire...

Une blogueuse et Facebookienne qui t’annonce que ton livre est bien en vue sur un présentoir des coups de cœur des employés d’une bibliothèque, tu lui poses d’abord quelques questions pour être bien certaine d’avoir compris.

— Tu veux dire dans le présentoir des auteurs de l’Outaouais ?
— Non, non, un autre présentoir, seulement des coups de cœur.
— Quand l’as-tu vu ? L’an dernier ?
— Non, non, cette semaine.

Tu es surprise, d’autant que ton livre est sorti en octobre 2011 et tu es en février 2013. Vraiment une bibliothèque, ce n’est pas une librairie, c’est bien mieux ! Ton livre a une plus longue vie.

Ça m’a fait plaisir, bien sûr. J’y ai pensé pendant toute l’heure du diner. Tout en mangeant, je me disais un coup de cœur qui devrait te donner un bon coup de pied au c… pour terminer la suite de ce roman. Qu’est-ce que tu attends ? Qu’est-ce qu’il te faut ? Allez, nomme-les les raisons qui te font procrastiner de la sorte, hein, dis, dis !

— Ne viens pas me dire que tu n’as plus envie d’écrire, je ne te croirai pas. 
— Écrire des billets de blogue, laisser des commentaires dans des forums ou sur Facebook, c’est facile. Oui, ça me tente encore d'écrire, mais écrire en vue de publication, c'est autre chose. Chercher, imaginer, pondre, penser au conflit à la montée dramatique, équilibrer les scènes, prendre trois heures pour accoucher de quatre ou cinq pages, les corriger ligne par ligne..
— Eh oui, et puis, ne viens pas me dire que tu n’as pas le temps, tu ne travailles pas à l’extérieur, tu n’as pas d’enfants à élever. Autres faux-fuyants?
— Envoyer le tout à des éditeurs, attendre. Ce fut tellement long pour le dernier. Des mois, des années, tout ça pour quelques dollars.
— Ne viens pas me dire que tu fais pas ça pour l’argent?
— Non, mais disons que ce serait une motivation supplémentaire.
— Trouve-moi de meilleures raisons de ne pas poursuivre.
— Bon, je vais te le dire, j’ai 62 ans, bientôt 63…
— Pas une raison, j’en connais qui commence à écrire à cet âge. Ne viens pas me dire que tu te crois une vieille finie?
— Certains jours, oui. Je ne sais pas ce qui est arrivé, en fait, laisse-moi finir, ce n’est pas facile de trouver les raisons profondes de ma démotivation. Encore moins de les avouer. Voilà, j’ai 62 ans et je commence à me dire qu’il m’en reste moins en avant qu’en arrière… non, ne dis rien, regarde ce matin, c’est tellement beau à l’extérieur, j’irais bien prendre quelques photos. Et puis j’ai envie de voyager. Il me reste quoi, une bonne dizaine d’années pour voyager en véhicule récréatif. Quand je pars dans la généalogie, ou quand je commence à lire des blogues sur les voyages... Lire aussi ça prend du temps. J'ai encore quelques clients en graphisme...
— Ne viens pas me dire...
— Je sais il me reste quand même du temps pour écrire. Le matin, par exemple, quand je me lève entre six et sept heures, tout est tranquille dans la maison, je pourrais prendre deux heures pour travailler ce cher manuscrit.
— Ben oui, le matin, qu’est-ce qui t’en empêche, tu l’as déjà fait.
— Je trouve que ça ne vaut plus la peine. Pas le moral à terre, mais pas envie. Je pense bien que je n’y crois plus.
— Écoute, je vais le dire à ta place. Je sais fort bien ce qui est arrivé la dernière année, tu as eu un cancer, tu as été profondément affectée par le fait que tu n’as pas pu aller aux Salons du livre comme tu l’avais espéré parce qu’il a fallu que tu suives des traitements. Tu avais perdu le contrôle de ta vie. Je gage que dans ton petit cerveau, avec ce qu'il te reste de raisonnement judéo-chrétien, à moins que ce ne soit du nouvel âge, tu t'es dit que si tu ne pouvais pas faire la promotion de ton livre, c'est que tu n'avais pas à publier. Ou quelque chose du genre. Tu as dû mettre projets et rêves en veilleuse. Tu as passé des semaines, des mois à n'avoir le goût de rien d'autre, juste passer au travers, juste attendre que ça aille mieux, mais c’est fini, là. Ta dernière mammographie est belle, tu as retrouvé toute ton énergie. Ne viens pas me dire que tout a changé, que tu n’es plus la même, je ne te croirai pas.
— Je suis la même, mais il y a comme une urgence de vivre, alors prendre tant de temps pour peut-être avoir la chance de voir mon livre publié et à combien d’exemplaires, pas sûre…
— Tous ces lecteurs et lectrices qui attendent la suite.
— Ça représente quoi : 300 lecteurs maximum.
— Ne viens pas me dire que tu écris pour péter des records de lecteurs ? Quand bien même ça ne serait qu’un, tu ne serais pas fière ? Et puis, rien que pour toi, ce serait bien.
— Un ou dix milles, tu as raison, quelle différence. Quand j’écris, je suis toute seule devant mon clavier.
— Au moins, finir ce que tu as commencé. Tu le dis toi-même, ce coup de cœur à la bibliothèque, ça te fait plaisir.
— Ben euh, justement, le « après » me fait plaisir, mais le « pendant » ? Si au moins, il était tout écrit ce roman et que je n’avais qu’à corriger. Et ensuite, le vendre, aaaahhh !! Ce que j’aime, moi, c’est corriger, le reste, je peux très bien m’en passer.
— Ben corrige au moins ce que tu as. Un jour à la fois, comme la dernière année pendant tes traitements. Ne vois pas plus loin. Alors, ça y est, tu es convaincue, après ce billet, tu ouvres ton fichier : Têtes rousses, tome 2, même si ce ne sera probablement pas le titre ?
— Ben euh…

Et vous, qu’est-ce qui fait que vous continuez ?

samedi 2 février 2013

Du coq à l'âne, et tant pis pour les règles du blogue


En terminant L’Anglais de Denise Bombardier, j’ai eu la curiosité (elle ne me lâchera donc jamais, celle-là !) d’aller voir sur Internet si Denise Bombardier était brouillée avec sa sœur Danièle parce qu’il n’en fut pas question dans son roman. Aux dernières nouvelles (qui datent des années 1980, avouez que je ne suis pas très à jour dans le potinage), elles étaient bonnes amies avec les Clémence Desrochers, Louise Beaudoin, Louise Latraverse et quelques autres « girls » de l’époque. 

Et Google m’a mené au Passe-mot de Venise Landry qui a commenté pendant des années les Correspondances d’Eastman où, justement, Danièle Bombardier menait de main de maître plusieurs entrevues. À partir de la lecture d’un billet, j’ai trouvé un lien vers mon propre blogue : l’année où j’étais allé à ces Correspondances. Je me suis mise à relire un billet écrit lors de cette période. Je me suis surprise à trouver suffisamment intéressant les petits textes que j’en ai lu un et un autre, en plus des commentaires.

C’est très rare que je me relise. Sur le coup, oui, pour corriger, pour peaufiner, pas autant que si c’était une nouvelle ou un texte en voie de publication, mais quand même un peu. Mais relire un an après, deux ans après, rarement. Je crois bien que c’était la première fois que je relisais des billets de mon blogue. Et je me trouve très bien. Bien intéressante. Surtout l’histoire de ma petite souris dans le véhicule récréatif (pour vous rafraîchir la mémoire, elle est encore là >>>)

Il me semble que ce que j’écris aujourd’hui — dans mon blogue toujours — est plus ennuyeux qu’à cette époque. Est-ce que je me donne moins de mal ? Est-ce parce que c’est devenu un pensum, que le plaisir n’y est plus ? J’espère bien que non. Les sujets ? J’aimerais bien retrouver le ton léger, cette manière de faire le tour d’une question, me donner la peine de développer une idée et surtout, ah ! oui, surtout que ce soit aussi intéressant à lire.

Je ne vais pas dire que je me trouve ennuyeuse rien que pour lire le contraire dans les commentaires.
Parlant des commentaires…

Si on en croit quelques articles au sujet des blogues, les personnels ai-je besoin de préciser, on dirait qu’ils ont moins la cote. Peut-être pas pour la création, il s’en crée encore beaucoup chaque jour, surtout pour rester en contact avec les parents et amis, mais pour la lecture : les gens ne les lisent plus beaucoup. Facebook et Twitter leur suffisent :

Prenons par exemple le mien. Depuis quatre ans, 68 membres se sont inscrits.

Croyez-vous que les 68 membres lisent encore mon blogue ? En tout cas, s’ils lisent, ils commentent beaucoup moins. De toute façon, presque impossible de savoir qui s’inscrit. Un soixante-huitième s’est inscrit dernièrement. Croyez-vous que je sache qui ? Pas du tout. Je me demande bien dans quel ordre Blogger comptabilise ces membres inscrits. J’ai donc cliqué sur chaque petit icône-avatar sans trouver le nouveau et je me suis aperçu alors qu’un bon tiers, sinon plus, n’a plus l’air de venir zieuter de ce côté-ci de mes écrits. Si vous savez comment fonctionne le classement des membres inscrits, n’hésitez pas à m’en informer.

Personnellement, quand je découvre un nouveau blogue et que je m’y attarde, je me fais un devoir d’écrire un premier commentaire et, si possible, je m’inscris. Toutes les plateformes ne fonctionnent pas de la même manière. Chose certaine, je l’ajoute à Google Reader, ainsi chaque matin, je sais si un nouveau billet a été ajouté et je peux donc lire et … commenter.

Je crains fort que Facebook et Twitter soient en tête de liste pour la popularité d’écritures et encore plus de lectures. Je reçois plus rapidement et plus de commentaires sur Facebook (je ne suis pas sur Twitter), quand il m’arrive de publier mon billet sur ce réseau social. Je sais, j'en ai déjà parlé Décidément, mes billets sont moins percutants qu'en 2010! C'est la faute de la petite souris, j'aurais peut-être pas dû la tuer!

N’empêche, je n’ai pas trouvé si les deux sœurs se parlaient encore. Comme quoi, je ne changerai jamais et entre le point A et le point Z, il y a plus que 24 chemins !

vendredi 1 février 2013

Boulimie de lectures

Pendant six ou sept mois, je n’ai pas beaucoup lu. Pas le goût, mon esprit était occupé ailleurs, mais, comme si j’avais suivi un régime, je me rattrape. Je suis devenue boulimique de lectures. Je lis tout ce qui me tente. Des petites bouchées parfois pour goûter à tout. De longs repas savoureux souvent, mais je ne finis pas mes assiettes! Le fait de pouvoir maintenant emprunter des livres numériques à la BANQ, c’est pire, c’est facile de succomber.

Coup sur coup, à quelques jours d’intervalle parce qu’ils étaient disponibles, j’ai emprunté les livres numériques :
Rapide Danseur de Louise Desjardins
Le Grand Jamais de Daniel Tressart
Mayonnaise d’Éric Plamondon
La porte du ciel de Dominique Fortier.
Ï tréma de Gilles Pellerin

Je ne connaissais pas ces auteurs, hormis le fait que j’ai déjà lu Les larmes de Saint-Laurent de Dominique Fortier. Des livres choisis après avoir lu des billets sur les blogues de Venise ou de Dominique Blondeau.

Et puis à la bibliothèque, où j’allais chercher des livres pour l’artiste qui ne lit pas tout à fait le même genre que moi — heureusement, s’il fallait… je n’en finirais pas —, je n’ai pas pu résister au deuxième roman de Daniel Lessard La revenante, suite je crois bien de Maggie que j'avais bien aimé, et à L’Anglais de Denise Bombardier.

Comment font-elles ces personnes qui, au fil des années, se sont constitué des PAL (acronyme de pile à lire)? Comment résister à commencer un tel alors que celui de la veille n’est pas terminé ? Est-ce parce que je me suis privée que je ne parviens pas à lire calmement, complètement un livre avant d’en commencer un autre ? Je suis devenue une TDAH (autre acronyme pour Syndrome d'hyperactivité et d'inattention) du livre : incapable de rester en place et de lire tranquillement un livre. Aussitôt les trente ou cinquante premières pages lues, je passe au milieu, à la fin… et à un autre. 

Et ce n’est pas parce que le livre est ennuyeux ou mal écrit. Loin de là. Que des petits chefs-d’œuvre dans la liste ci-haut mentionnée. Il y a bien La porte du ciel que j’ai laissé parce que je n’accrochais pas, ni ne m'identifiais à un personnage en particulier, autant de mal à lire que Les larmes de Saint-Laurent que j’avais dû reprendre trois fois avant d’être dans un état d’esprit propice à lire ce genre d’histoire, mais les autres, des romans contemporains, au style moderne, comprendre par là des phrases courtes, des personnages jeunes, une histoire qui se passe au Québec. Tout pour me plaire. Pour un style plus classique avec des qui, des que, j’ai dévoré L’Anglais de Denise Bombardier et je me suis délectée des petits textes courts, profonds, sentis, de Gilles Pellerin, des textes comme j’aurais aimé en écrire dans mes journaux intimes au temps où j’en tenais.

Qu’est-ce que je vais faire quand La chute des géants de Ken Follett va apparaître dans mon sillage ?

Docteur, qu’est-ce que j’ai ?