lundi 30 avril 2018

Le Festin de livres, toute une histoire!

Lire, toute une histoire, thème du deuxième Festin de livres


Quatre jours au milieu d’un festin de livres. À les placer, les trier, en choisir, en feuilleter, en parler.
Quatre jours, le corps, le cœur et la tête dans les livres.
Des nuits un peu agitées.
Des jours d’adrénaline.

Deux jours de préparation, d’installation des salles, de décoration de l’accueil, de montage de tablettes pour les livres d’occasion. Et deux jours de participation en compagnie d’autres auteurs ou organismes.
À parler écriture, inspiration, histoire, généalogie, roman, habitudes de vie.
À écouter les invités de la table ronde.
À écouter les textes gagnants du concours d’écriture.
À me réjouir de la salle pleine d'enfants et de parents pour assister à une pièce de théâtre.
À apprendre comment fonctionne Wikipédia.
À prendre des photos pour le Centre d’action culturelle.
À faire le tour des tables, à reconnaître la plupart des participants, et dire un bon mot à tout le monde.

Me faire appeler auteure, me faire présenter comme auteure. C’est bien moi celle dont vous parlez?
Me sentir tellement à ma place. Dans un événement à ma mesure.
Pendant quatre jours, être gâtée, reconnue. Heureuse et, inhabituel chez moi, confiante.
Dans un plus grand Salon du livre, pendant quoi, une heure ou deux, j’aurais été anonyme et bien seule. Oui, il y aurait plus de visiteurs, mais pas devant ma table.

Bien sûr, autant les organisateurs, les auteurs, les participants voudraient toujours plus d’achalandage.
Bien sûr, on veut que tout le monde ait un grand sourire de contentement.
Bien sûr, on souhaite toujours le meilleur succès à ce genre d’événement.
Bien sûr, il peut toujours y avoir plus ou mieux ou différent.
Bien sûr, il y en aura toujours qui calcule tout en chiffres.
Et aussi bien sûr, la déception ou la satisfaction d’un tel événement appartient à chacun selon ses propres critères, ses propres attentes, ses propres calculs.
Personnellement, je ne regrette aucune minute de ces quatre jours de grand festin.

J’ai vécu un super beau Festin de livres :
parce que l’enthousiasme, la créativité et l’énergie des infatigables Catherine et Émilie du Centre d’action culturelle nous entraînaient dans un tourbillon de confiance;
parce que les membres du comité de ce Festin et les bénévoles ont été présents, souriants, travaillants, efficaces, appréciés et accueillants;
parce que n’ayant pas de nouveauté à offrir, je n’avais pas d’attente, alors je suis bien heureuse d’avoir vendu deux livres, un tel événement c’est tellement, mais tellement plus que la seule vente de nos créations;
parce qu'un tel événement donne de la visibilité à des auteurs, des maisons d'édition et des organismes qui n'ont pas nécessairement les moyens de s'offrir les grands événements d'envergure provinciale;
parce que j’ai pu me procurer la revue LQ sur Marie-Claire Blais sans avoir à me déplacer;
parce que j’ai trouvé un livre d’occasion, L'obéissance de Suzanne Jacob;
parce que finalement pendant ces quatre jours, j’ai vécu ma passion de manière très gratifiante.

Aujourd’hui, même si un doux et bienfaisant silence a pris la place du joyeux brouhaha, même si le corps se repose de ses efforts physiques, l’esprit, lui, me souffle encore des images et surtout des mots. Quant au cœur, lui aussi profite encore du royal Festin de livres qu’il a connu ces quatre derniers jours.

mercredi 25 avril 2018

Qui dit livres dit auteur.e.s

organisé par le Centre d'action culturelle MRC de Papineau
Une partie de la salle du Festin de 2017, avant que les visiteurs cachent toutes les tables.
Dans trois jours, le Festin de livres à Saint-André-Avellin. La fête sera belle, le festin sera copieux, les livres seront tentants, les auteurs seront accueillants.

En plus des activités organisées dans le cadre de Festin de livres qui aura lieu les 28 et 29 avril, vous pourrez rencontrer des auteur.e.s. Seul.e.s devant leur cahier, leur ordinateur, ils ont imaginé, cherché, écrit, corrigé, publié. Maintenant, ils ont des histoires à raconter, des livres à proposer, des passions à partager.

Ils viennent de la Petite-Nation ou de Gatineau ou d’Ottawa ou des Laurentides et ils viennent nous rendre visite, chez nous.
Et l’entrée est gratuite.
Leurs livres parlent de nos ancêtres, de gens qui ont vécu ici et ailleurs.
Leurs romans racontent la vie, l’amour, des rêves possibles et même impossibles.
Leurs histoires s’adressent aux jeunes, aux ainé.e.s, à tout le monde.

Voici la liste des exposants

Livres jeunesse :
Emmanuelle Bourgault
Marc Scott
Louis Tondreau-Levert
Louise Gauthier
Les éditions Mine d’art

Romans grand public ou essais :
Claude Drolet
Liliane L. Gratton
Nicole Fontaine
Linda Lavoie
France Lussier
Michel Massuard
Marie Paquette
Jean-Guy Paquin
Claude Lamarche
Les éditions 4 ½

Aux tables de l’Association des auteures et auteurs de l’Outaouais et de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, vous pourrez rencontrer, entre autres,
Andréanne Déziel-Huppé
Lise Careau
Marc Couture
Cécile Beaulieu-Brousseau
Andréanne Déziel-Huppé
Andrée Lavoie
Raymond Ouimet
Nicole Lafontaine

Les organismes qui offrent livres ou documentation sur l’histoire et le patrimoine de la région :
Patrimoine Papineauville
Patrimoine Ripon
Patrimoine Gatineau
Municipalité de Duhamel
Société historique Saint-André-Avellin
Société historique Louis-Joseph-Papineau
Claude Crégheur sur le patrimoine forestier et le patrimoine allemand

Après leur conférence, vous pourrez également rencontrer Jean Boisjoli, Julie Huard et Blaise Ndala.

Dites-le aux autres, dites-le à vos amis et même vos ennemis.
Ne croyez pas ceux qui disent que lire est une perte de temps. Lire c’est voyager, c’est jouer… avec les mots, c’est apprendre, c’est comprendre, c’est même aimer.

dimanche 22 avril 2018

23 avril, Journée mondiale du livre et du droit d’auteur

Le 23 avril, je choisis un livre
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Je n’ai rien d’une polémiste, je laisse d’autres débattre sur les droits d’auteurs, voter et faire appliquer les lois. Mais comme avec toute loi, j’ai de la difficulté avec celles qui ne sont pas claires, celles qu’il est si facile de contourner, sous prétexte que la culture doit être libre et gratuite. 

À ma façon, je choisis de souligner la Journée mondiale du livre et des droits d'auteur.
En choisissant un livre. En toute légalité.

Le 23 avril, comme tous les jours de l’année, alors qu’il y a encore de la neige dans les bois, alors que les outardes se posent dans les champs, au bord de la rivière des Outaouais, heureuses d’avoir survécu au long voyage, je choisis un livre parce qu’il y a des auteurs qui savent si bien écrire la nature, l’Histoire, la douleur, l’amour, les rires, la vie.
Hier, Romain Gary, aujourd'hui celui-là, demain un autre.
« Puis deux motoneigistes étaient arrivés, qui ne savaient pas qu’ils croiseraient une jeune femme sur la piste et qu’ils perdraient la tête en la voyant, qu’ils lui arracheraient son manteau de toile et devraient vivre avec les contrecoups de cette folie jusqu’à la fin de leurs jours sans personne à qui avouer leur crime, à qui raconter leurs cauchemars, sauf à cet autre homme, ce compagnon à l’origine des cauchemars, qu’ils se prendraient à détester et ne pourraient plus supporter qu’en ces soirs désœuvrés où l’alcool les réunirait dans la molle vulgarité de leurs blagues éculées ou, au contraire, dans l’impétueuse nécessité des insultes que leur arracherait leur passé coupable. »
Les routes secondaires, Andrée A. Michaud

Le 23 avril, je choisis un livre pour remercier tous les organismes, de l’Uneq, à l’Anel, à Copibec, des auteurs, aux journalistes, aux traducteurs, aux éditeurs qui œuvrent à faire avancer et respecter le droit d’auteur.

Je choisis un livre dans les librairies, dans les bibliothèques, papier ou numérique, un livre pour lequel son créateur a été justement rémunéré.

Cette année, le thème est 1001 raisons de choisir un livre. Aujourd’hui, la lectrice autant que l’auteure choisissent un livre pour au moins dix raisons (sans ordre) :
Comme confident.
Comme enseignant.
Comme mentor.
Comme psychologue.
Comme accompagnateur.
Comme somnifère.
Comme stimulant.
Comme consolateur.
Comme compagnon de voyage.
Et toujours comme ami.

Site de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur >>>
http://www.journeedulivre.ca/

jeudi 19 avril 2018

Festin de livres

Le Festin de livres s’en vient. Le thème de cette année : Lire, toute une histoire.
Les 28 et 29 avril, pour une deuxième année, le Centre d’action culturelle de la MRC Papineau présente cet événement au complexe Whissell de Saint-André-Avellin. À quinze minutes de chez nous. Dans ma Petite-Nation.

J’y serai comme auteure, mais j’y serais de toute façon. Là où il y a des livres, là sont mes pas.
Du théâtre pour enfants avec Lorraine David,
un atelier d’écriture avec Bernadette Gilbert,
un atelier conférence sur Wikimedia avec Jean-Philippe Béland,
un entretien avec trois auteurs de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (Jean Boisjoli, Julie Huard, Blaise Ndala) animé par Carl Bernier,
un atelier sur les récits en images avec André Saint-Georges,
sans compter la grande popularité de l’échange de livres d’occasion,
et bien sûr jaser avec la trentaine d’auteurs ou de responsable d’organismes,
bref, de quoi passer deux jours formidables, la tête dans les livres.

J’ai hâte, c’est certain, mais je stresse un peu, et ce n’est que ce matin que j’ai compris pourquoi.
Pendant vingt ans (dont les cinq premières comme co-propriétaire avec les membres de ma famille), j’ai travaillé dans un hebdomadaire régional, et pendant treize ans ensuite, j’ai été co-propriétaire-graphiste-rédactrice-distributrice d’un guide touristique. C’est dire que chaque semaine, chaque mois, chaque année j’espérais que ça marche, qu’il y ait des entreprises pour acheter de la publicité, pour qu’on puisse payer les factures, les salaires. Je voulais qu’on réussisse à promouvoir la région, que les citoyens, les entrepreneurs, les marchands, les villégiateurs, bref que tout le monde soit content du produit offert. On a travaillé fort, on en a arraché, il y eut de bonnes et de moins bonnes années, il y eut des pleurs et des rires, des réunions plaisantes et d’autres sacrificielles, des nuits d’insomnie et des jours victorieux. Bien sûr, tout ne reposait pas sur mes épaules, mais je prenais à cœur la réussite et le succès du journal et du guide.

Alors voilà, le Festin du livre, c’est ça, je veux que ça marche. Qu’il y ait tout plein de monde qui vienne, qui participe, qui aime, qui revienne, qui en parle, qui échange, qui achète. Ce n’est pourtant pas mon bébé, mais parce que c’est chez nous, parce qu’un jour, j’ai présenté l’idée d’un événement autour du livre, je me sens un peu responsable, comme du temps du journal et du guide. Je suis comme ça : plus j’aime quelqu’un ou quelque chose, plus je prends ça à cœur, et je lui souhaite le meilleur, une belle vie, longue et réussie.

Je félicite et remercie le Centre d’action culturelle d’organiser cet événement qui touche tellement ma passion des livres. Catherine et Émilie, votre enthousiasme et votre travail m’insufflent confiance et énergie.
Alors, c’est certain les 28 et 29 avril, je serai à vos côtés pour vivre toute une histoire!








dimanche 15 avril 2018

Lire un extrait avant de choisir

revue Les libraires
Bien sûr, comme tout le monde qui vit au nord du 50e parallèle, j’ai hâte de pouvoir passer plus de quinze minutes sur une galerie ou sortir sans bottillon ou laver mon auto pour voir sa couleur réelle. Bref, j’ai hâte que la neige disparaisse, que le blanc et le brun sale laissent la place à toutes les nuances de vert.

Mais aurai-je autant de temps pour lire? Je délaisserai peut-être la lecture et l’écriture pour le voyage? Ou pour ramasser les aiguilles de pin, brûler les branches tombées cet hiver, et faire disparaître tout ce cailloutis laissé par les passages de la charrue.

Pour l'instant au lieu de craindre ce verglas tant annoncé, je me réjouis de l’abondance de romans que la dernière revue Les libraires offre à mon appétit insatiable. Est-ce moi ou il se publie beaucoup plus de livres qu’à mes vingt-trente ans?

Honneur également à Kobo : liseuse ou site. Six mois que j’ai ma liseuse, j’ai découvert depuis peu l’outil « trouvez votre prochaine lecture ». Probablement ajouté pour promouvoir l’achat de livre via un compte Kobo, mais moi, je l’utilise principalement pour lire des extraits. Merci à tous les auteurs qui, dans leur contrat d’édition, acceptent que des extraits soient publiés. Parfois de cinq pages, mais jusqu’à 30-40 pages. C’est appréciable, assez pour savoir si je veux me procurer le roman.

Donc, dès que je vois dans une revue, un journal, un blogue qu’on parle d’un roman, qu’on pique ma curiosité parce qu’on en dit du bien, qu’on lui décerne un prix, ou parfois parce que le sujet m’intéresse, je délaisse ma tablette pour ma liseuse.

Ainsi rien que cette semaine, j’ai lu des extraits de :
Royal de Jean-Philippe Baril Guérard
La femme de Valence d’Annie Perreault
Si tu passes la rivière de Geneviève Damas
Sentinelle de la pluie de Tatiana de Rosnay
Vous écrivez? Le roman de l’écriture de Jean-Philippe Arrou-Vignod

Frustration évidemment devant l’absence de Débâcle de Lize Spit publié chez Actes Sud. J’essaie de comprendre les raisons de ces quelques éditeurs, dont Actes sud et Lémac entre autres, à refuser de fournir (est-ce le bon verbe?) leurs livres numériques (parce qu’ils publient quand même en numérique) à pretnumerique.ca. Je me demande s’ils ont vérifié si ça vaut encore la peine? Si leurs raisons premières valent encore? Sont-ils moins piratés? Les auteurs sont-ils toujours d’accord? Est-ce moi qui deviens comme ces jeunes qui croient que tout livre, toute musique, toute œuvre d’art doit être accessible gratuitement au public? Pourtant non, j’espère que non. J’espère de tout mon cœur d’auteure que les auteurs dont les livres se retrouvent sur la plateforme pretnumerique sont payés à juste titre pour leurs romans numériques. J’ai hâte de voir une étude à ce sujet.

Encore heureux (non c’est faux) qu’on ne parle pas tant de livres dans les médias, je trouve que je ne lis pas le quart de ce qui m’intéresse. Comme pour toute nourriture, je dois choisir et je dois surtout apprendre à manger lentement, à manger moins et mieux. Surtout qu’avec la BANQ ou réseau Biblio Outaouais, mes deux approvisionneurs, je suis limitée à trois semaines pour lire. Je délaisse donc certaines lectures pour en privilégier d’autres. Les critères de sélection sont souvent aléatoires, souvent le nombre de pages, parfois le style.

Ainsi, entre Les loyautés de Delphine de Vigan et La bête creuse de Christophe Bernard c’est Delphine de Vigan qui a gagné. Entre La bête creuse (j’ai essayé à nouveau) et La promesse de l’aube de Roman Gary, c’est ce dernier qui a remporté parce que j’ai encore de la difficulté avec ce genre de phrases quand elles sont dans la narration : « quelques curés bénévoles quand il coachaient », « Faque tu te lèves », « ses frères jobaient à la scierie », « Labatt avait été obligée de clairer deux employés ». J’ai nettement préféré « si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine ». Oui, je sais, je suis vieux jeu. Pourtant je veux, j’essaie, j’accroche souvent. Je cherche surtout à comprendre, à me psychanalyser pour savoir si c’est de la jalousie, de l’envie, du snobisme, de la résistance. Et puis, je me dis qu’on peut bien préférer la framboise à la fraise sans nécessairement chercher à remonter à son enfance pour savoir pourquoi. Et je sais aussi qu’un jour prochain, je goûterai aussi à quelques fraises… à moins qu’une autre talle de framboises m’attire.

Faut-il dire que La promesse de l’aube de Roman Gary c’est joyeux, ça fait du bien : pas de meurtre, pas de conflit, pas de tare, même pas d’amour contrarié. Non, qu’un bel hommage d’un homme à sa mère. Comme un goût de printemps où tout sera beau et doux.

Devant tant d’abondance de publications, quels sont vos critères de choix?

samedi 7 avril 2018

Le moi du dedans n'est pas celui du miroir

Aujourd’hui, ce n’est qu’une date. Inscrite sur des papiers d’identité.
Ce n’est qu’un jour.
Ce n'est qu’une heure écrite sur une page signée par un médecin et les deux parents : 3 h 15.

La femme qui a poussé ce jour-là, à cette heure-là, pour que je voie le jour, et dont j’ai déchiré le corps en sortant d’abord les pieds, la vieille dame aux cheveux encore gris dont j’ai tenu la main tavelée quand elle est morte la bouche ouverte ne sont plus là. Entre les deux ma vie. Ma courte vie. Pourtant, ma mère est encore dans mes rêves, dans mon sang, dans mes os.

Je sais que le temps a commencé avant moi. Je sais aussi que des milliards de personnes ont vécu avant moi. Et sûrement autant après. Pourtant, je suis un peu de tout ce temps, de tous ces gens.

Dans mon esprit, je ne suis pas celle qui est sur les photos prises chaque année à cette date. Sur ces photos et devant le miroir, je ne suis que l’instant présent, je ne suis qu’un visage — au début poupin, maintenant plutôt ridé —, une infime partie de ce que je suis.

Mon corps a un âge, il compte les jours, il calcule le temps. Il a déjà couru, il marche maintenant. Il a eu un passé, et son futur s’amenuise.

Mon corps a un âge, pas moi. Pas le moi du dedans. Pas le moi qui lit et qui écrit. Tant qu’il pourra lire les mots de tous les temps, de tous les lieux, de toutes les races, tant qu’il pourra écrire tous les mots de tous les imaginaires, de tous les souvenirs, de toutes les libertés ou de toutes les prisons, de tous les siècles, ce moi n’aura pas d’âge.

Alors aujourd’hui, ce n’est qu’une date, je ne remarquerais même pas le changement de chiffre si je ne lisais pas les mots d’amitié que certain.e.s adressent au moi du miroir, et d'autres au moi du dedans qui n’a pas d’âge auquel je leur donne parcimonieusement accès.

mercredi 4 avril 2018

Être plus que celle qui écrit

Fébrile, excitée, curieuse, pensive.
Oser, chercher, recommencer, accepter.
Hâte, fièvre, crainte, rêverie.
Observer, sans trop comparer, sans trop juger, être là parmi, être à côté.
Me laisser aller, retrouver la confiance, l’énergie, la force, le plaisir.
Travailler, penser, réfléchir, questionner, me taire, écouter.
Bûcher, tomber, déprimer. Pleurer peut-être. Tuer l’imposteur, l’oublier cet oiseux.
Espérer, croire en moi, prendre le temps, reculer, avancer.
Lire, relire.
En silence, à voix haute, seule, en groupe, devant témoins, devant mentor, devant des pairs.
Écrire, réécrire.
Le texte, l’histoire, l’écriture. Faire beau, faire vrai, faire juste.
Chaque jour, chaque heure. Chaque page, chaque phrase, chaque mot.
Ne pas penser à l’éditeur même si c’est à lui au final que je veux plaire, parce que moi, je m’aime comme je suis.
Ni trop au lecteur même si c’est lui qui décide au final parce que moi, en tant que lectrice, je m’aime comme je suis.
Ne pas être comme. Ni meilleure que. Être moi, pas une autre. Ni jeune, ni néophyte, ni émergente, ni nouvelle, ni me faire accroire.
Ne pas être la personne, être celle qui écrit. La retrouver.
Écrire plus que des manuscrits, écrire des livres qui seront publiés.

Fin mai, camp littéraire Félix.

site internet du camp littéraire Félix>>>

Yvon Paré