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dimanche 19 mars 2023

Encore le livre bleu des Deguire


Le matin, avant même de me lever, je me sens capable de tout.
Je vois grand, je vois beaucoup.
Tout me tente.

Ces jours-ci, comme c’est encore l’hiver, ce sont surtout des activités à l’intérieur qui m’attirent. Ça tourne autour de la recherche sur ordinateur.
Je prépare des escapades à Cape Cod et dans le Rhode Island, le tour de l’Abitibi Témiscamingue. Je cherche quoi faire, où coucher. Je prends des notes manuscrites. J’adore toujours écrire à la main dans des cahiers.
J’ai des cahiers pour la généalogie, les voyages, mon journal. D’ailleurs que ferai-je de tous ces cahiers? Je les jette? Qui pourrait bien les lire, je ne les relis pas moi-même?

Aussi le « Livre bleu », comme je l’appelle, m’obsède. Ce « Livre généalogique de la famille » qu’a tenu ma grand-tante à partir du 1er janvier 1918. Livre qui m’a beaucoup – énormément — servi dans mes recherches pour l’écriture de mon roman Les têtes rousses. En 2004.
Je croyais en avoir fini de ce livre, je voulais le donner au Musée des Sœurs Sainte-Croix, mais je ne parvenais pas à les joindre. Jusqu’à la semaine dernière.
J’étais toute enthousiaste en recevant leur courriel. J’avais même pris rendez-vous.

Et me voilà prise d’un doute. D’un questionnement comme moi seule sait y faire :
Est-ce que je fais bien? Suis-prête à y renoncer? Est-ce le meilleur endroit? Ne serait-il pas mieux dans une société de généalogie? Qu’adviendra-t-il? Servira-t-il à quelqu’un? Contient-il de si précieux renseignements? Et les droits de consultation? Et les droits d’auteurs? N’importe qui pourra publier les photos, réécrire les pages sans mentionner la source?

C’est comme laisser aller le fruit d’un travail ou un peu donner au suivant. Mais aussi peut-être le regretter si j’éprouve un jour le besoin de trouver des info que je sais n’être que dans ce livre.

C’est comme nos sites Internet, que deviennent-ils après notre mort?
Le site Internet de Gilles Deguire, www.mesancetres.ca, est encore sur le Web. Si précieux pour qui cherche des informations sur les Deguire. Comment savoir combien de temps encore?

D’une idée à l’autre, je me demande si, à partir des informations contenues dans le « Livre bleu » je ne devrais pas écrire une monographie sur MES Deguire. Même que dans ma fébrilité du matin, je pense même des monographies, au pluriel. Sur les Deguire, les Falstrault, les Nantel, les Lamarche. Mais je retombe les pieds sur terre. Le peu d’informations que j’ai sur ces derniers patronymes est déjà tout sur mon site Internet. Que pourrais-je en dire de plus?

Toujours contribuer à une certaine pérennité. De ma vie, par une trace. Sans en juger l’utilité ou l’importance.

Après tout, je fus très heureuse de trouver la monographie des Lynch à la Société canadienne-française. Société intéressée elle aussi à acquérir le livre de mon aïeule.
Re-doute, re-questions. Suis-je prête à le laisser aller? 
Avant de prendre une décision, j’ouvre à nouveau le livre bleu. Précautionneusement, délicatement. Après tout le livre a plus de cent ans. Sera-t-il numérisé? Comment le contenu sera-t-il sauvegardé?

Ai-je bien gardé toutes les photos? Et toutes les pages importantes?
Plusieurs de ces photos sont déjà sur mon site >>>.

Je relis encore quelques lignes de cette « Biographie de Papa & Maman » écrite en 1915 par Annie Deguire, alors sœur Marie de Saint-Philéas. Adolescente, je pleurais chaque fois en lisant cette histoire d’orphelins.

Retour à la case monographie écrite. Et si je transcrivais cette histoire?

Et comme chaque matin, l’esprit s’essouffle, la fébrilité s’apaise.
Aujourd’hui, je m’habille en mou, je ne sors pas, j’écris.

mercredi 21 octobre 2020

Ce dimanche 25 octobre...
causerie de la généalogie à mes romans

La sœur du père de l’épouse de mon arrière-arrière-grand-père est morte de la grippe espagnole, le 29 octobre 1918. Le genre de phrase que les amateur.e.s de généalogie adorent lire ou écrire. Il nous faut parfois un tableau pour mieux comprendre.

Elle s’appelait Esther Leduc. Plus connue sous le nom de Sœur Marie-de-Bonsecours. 

Elle a été une des trois premières postulantes de la congrégation des Soeurs Sainte-Croix qui venait tout juste d’être fondée, en 1847, à Saint-Laurent.

C’est le genre d’informations que j’ai eu la chance de découvrir dans le livre bleu écrit par son arrière-petite-nièce, Annie Deguire, — ma grand-tante maternelle — qui, elle aussi, est devenue sœur Sainte-Croix.

Le genre de document qui vous donne des ailes pour aimer la généalogie et de l’inspiration pour écrire trois romans.

Ce que j’ai fait à partir de 2004.

Ce dimanche 25 octobre, je vous en parlerai encore. C’est le Centre de généalogie de la Petite-Nation qui organise ce « webinaire », un nouveau mot pour moi et une nouvelle technologie qui permet des conférences à distance, Covid 19 oblige. 


Vous pourrez poser vos questions et j’espère vous donner le goût de poursuivre vos recherches, de questionner vos parents s’ils sont encore vivants, et même écrire la vie de vos ancêtres. 

Inscription gratuite, mais obligatoire pour que l’animateur, Alain Faubert du Centre de généalogie, organise une belle rencontre. Vous recevez un courriel, et un peu avant 13 heures, vous vous installez confortablement devant votre écran, vous cliquez sur le lien et je serai là.

On se voit donc dimanche?
Pour vous inscrire, cliquez ICI>>>


jeudi 29 octobre 2015

Qui avez-vous connu que vous ne pensiez jamais rencontrer?

Si je me suis intéressée a la généalogie (des Deguire particulièrement), ce n’est que pour écrire un roman sur ces deux Irlandais que furent mes arrière-arrière-grands-parents du côté de ma mère.

Entre le jour où j’ai commencé à chercher, en 2004 et le jour où il y eut une fête qui rassemblait une centaine de descendants Deguire en août 2015, j’ai eu le bonheur de vivre deux belles rencontres. Deux surprises. Deux retrouvailles que je n’avais même pas souhaitées ni cherchées.

Lisa Deguire en 2006
D’abord un courriel reçu en 2005 ou 2006 qui commence par « je suis la fille de Jules Deguire…» Au prénom de Jules, le cœur me manqua, comme si un vent fort me retournait dans une autre époque. C’était le frère de ma mère. Un frère de huit ans son cadet et un frère soldat, donc si je l’avais vu deux ou trois fois dans ma vie, c’était beaucoup. Je savais pourtant qu’il avait trois filles, dont une que j’avais entrevue quand j'étais adolescente, si ma mémoire est bonne. La petite devait avoir entre sept et neuf ans. Et là, voilà quarante ans plus tard qui cherche sa tante Michelle, ma mère.

Comme je n’avais aucune autre cousine du côté de ma mère, c’est avec plaisir que j’entrai en contact avec elle, que je lui permis de rencontrer sa tante, de voir notre grand-père en photo. Dans les années qui ont suivi, nous nous sommes rencontrées quelques fois. À défaut de souvenirs communs, nous avions des noms, des dates et des ancêtres dont on pouvait parler.

La deuxième découverte fut une tout aussi belle surprise. Une chance comme à la loterie.

Antoine Duchesne
Contexte : mon roman Les têtes rousses est déjà publié, Victoria Deguire était déjà un personnage, je l’avais fait vivre dans un roman.

Pour les besoins du roman, je n’avais pas parlé des neuf enfants de Benjamin Deguire. Bien sûr, il fallait que je parle obligatoirement de Philéas puisque c’est lui qui a épousé Jenny Lynch, fille de mes personnages principaux, les Lynch. Mais des frères (morts à la naissance de toute façon) et de ses sœurs, j’ai choisi de parler très peu d’Alice (dans le deuxième tome surtout), et pas du tout, sinon peut-être que de les nommer, d’Odila, Délia et d’Éva. Je n'avais retenu que Victoria parce que je trouvais qu'elle avait plusieurs points communs avec "ma" Jenny. J'en ai fait des amies avant qu'elles deviennent belles-sœurs.

Isabelle Duchesne
Alors quand vous apprenez que sa petite-fille, Isabelle Duchesne, fille d'Alma Dépocas vous retrouve et vous envoie des photos, vous êtes surprise. Recevoir des nouvelles de la petite-fille de Victoria, ça tenait de la chance. Mais plus improbable encore, que cette Isabelle dont je ne soupçonnais même pas l'existence puisque je m'étais arrêtée aux enfants de Victoria sans chercher plus loin, soit demeurée à quinze minutes de chez moi pendant des années, sans que nous ne le sachions ni une ni l’autre, quel hasard! Je n’en suis toujours pas revenue.

Je soupirais d’aise en me rappelant que le personnage de Victoria dans Les têtes rousses n’était pas une vilaine, mais je me demande encore si ce que j’ai fait de sa grand-mère a plu à Isabelle Duchesne.

Il m’a fait doublement plaisir de voir Isabelle, ses filles, et son frère Antoine, à la rencontre des Deguire qui a eu lieu en août. C’était ma plus proche parente, puisque ma cousine Lisa n’avait pu venir.

Je parle ici de deux rencontres. En fait je pourrais en souligner une troisième qui fut fort intéressante également. Mais comme les enfants ne veulent pas être identifiés sur Internet, je ne peux fournir de détails. Je croyais en avoir glissé un mot dans ce blogue, mais après recherches, je n’ai pas trouvé. Je peux quand même dire que ça s’est passé entre 2011 et 2012. Je cherchais des descendants de mes ancêtres irlandais Bridget Bushell et Denys Lynch. Un seul s’est manifesté, mais il fut un précieux collaborateur dans mes recherches. Il m’a conté son enfance, montré des photographies, m’a parlé de sa grand-mère Mabel, m’a offert de me promener dans Saint-Henri, ville de nos grands-parents. Et j’ai eu le bonheur de rencontrer toute la famille (enfants, sœurs, neveux) lors d’un repas de cabane à sucre. Souvenir mémorable.

Petit tableau pour situer tous ces parents:


Et vous, avez-vous déjà rencontré des personnes que vous n'aviez jamais imaginé voir? 

dimanche 21 juin 2015

Rencontre des Deguire - Larose


J'y serai. Et je compte bien jaser et écouter pour connaitre tout ce qui se rapporte aux Deguire ou Larose et même Desrosiers. Qui est qui, d'où venez-vous, quel chemin vos parents, vos grands-parents ont parcouru. Au plaisir d'échanger avec vous.

Personnellement, voici ma lignée :
Michelle Deguire – Jacques Lamarche
Léo Deguire – Diane Pouliot
Philéas Deguire – Margaret Jane Lynch (ma branche irlandaise)
Benjamin Deguire – Sophie Victoria Leduc (une lignée qui mène à Pierre Laporte)
Jérôme Deguire – Sophie Joron
Nicolas Deguire – Geneviève Martin
Nicolas Deguire – Amable Saint-Amour
Louis Deguire – Louise Cousineau
Jean-Baptiste – Madeleine Coiteux
François Deguire dit Larose – Marie Rose Colin (fille du Roy)
Ça vous intéresse?
Demandez le formulaire d'inscription à 

dimanche 29 mars 2015

Les armoiries des Deguire dit Larose


Prémisse majeure : ma mère est une Deguire, donc je m’intéresse à cette lignée qui descend du soldat de Carignan, François Deguire dit Larose

Prémisse mineure : en juin 2014, Gilles Deguire (auteur du site consacré aux Deguire) n’étant pas le premier à le demander n’a pu obtenir le certificat octroyé par la Société généalogique canadienne-française (Montréal) dans le cadre du 350e anniversaire de l’arrivée du régiment de Carignan-Salières.

Conclusion : le petit groupe formé depuis janvier 2014 décide de s’en créer un certificat.

Comme j’ai un peu d’expérience dans l’héraldique, grâce à mon défunt père, et que je me débrouille pas trop mal avec les logiciels de graphisme, j’offre mes services pour créer le certificat. Et qui dit certificat dit logo, ou mieux armoiries. Existent-elles déjà? Recherche, rien trouvé. Qu’à cela ne tienne, je me lance.
Et les recherches commencent : différence entre blason et armoiries1, éléments et couleurs à choisir, dessins à trouver, libres de droits d’auteur, relecture des informations connues sur notre ancêtre. Échanges de courriels entre les membres du regroupement. Choix entre six modèles.

Le plus difficile a été son métier de tisserand. Du chanvre, c’est bien beau, mais au 21e siècle, on pense plutôt pot, cannabis et non du chanvre, le tissu dont on faisait les étoffes à l’époque de la Nouvelle-France. Du lin? Oui, mais pas facile à styliser ces longues branches fines, sans grand relief. J’ai finalement trouvé les fleurs de lin, de belles fleurs bleues. Choix accepté. Rédaction de la proclamation officielle qui normalement accompagne toujours les armoiries. La traduction pour les descendants des expatriés étatsuniens fut plus laborieuse. Pas évident les termes héraldiques. Heureusement, les conjointes anglophones et traductrices de deux des membres Deguire sont venues à la rescousse.

Voici donc, dans un langage clair, les explications des armoiries.
Au fond, les couleurs du drapeau des soldats de Carignan.
Au centre, la cloche en or représente la ville de Thiviers, en France, d’où François Deguire était originaire.
Le bateau représente le navire La Paix parti de La Rochelle en mai 1665 et arrivé à Québec en août de la même année.
La fleur de lys évoque la Nouvelle-France.
La rose souligne le surnom de Larose du soldat François Deguire 
L’ours rappelle la seigneurie de Saint-Ours où s’établit l’ancêtre Deguire.
Les deux mousquets sont les armes à feu utilisées par les soldats en Nouvelle-France.
De chaque côté de l'écu, les fleurs de lin stylisées font référence au métier de tisserand qu’exerçait l’ancêtre.

À QUI VERRONT LES PRÉSENTES
Sachez qu’en ce vingt-neuvième jour de mars
de l’an de grâce deux mille quinze,  
nous avons accordé et assigné aux descendants de
François Deguire dit Larose 
 ces armoiries pour qu’elles soient portées et utilisées en tous lieux et circonstances, selon les principes et règlements de l’art héraldique.

__________________________________
1Blason : ensemble des armoiries qui composent un écu / Science de la composition et de l’explication des armoiries
Armoiries : ensemble des signes, devises et ornements de l’écu d’un État, d’une ville, d’une famille.

Liens:
Programme du 350e anniversaire de l’arrivée des soldats de Carignan >>>
Page facebook des descendants des Deguiredit Larose >>>
Site Internet de Gilles Deguire >>>            

samedi 8 mars 2014

Le jour où j'ai reçu un cahier bleu

(billet pour la page Facebook : Les descendants deFrançois Deguire dit Larose)

Comme il sied à un homme dans la soixantaine qui aime l’histoire, mon père s’est intéressé à son ancêtre, un soldat de Carignan, Jean Bricault dit Lamarche et à celui de son épouse, un soldat de Carignan aussi, François Deguire dit Larose. Ma quarantaine était alors encore bien loin et j’avais d’autres préoccupations que la généalogie, mais le respect filial me forçait à écouter les inlassables histoires au sujet de ces deux patronymes. Sans grande passion.
Jusqu’au jour où, en 2004, ma mère me remit un cahier bleu. Une sorte de livre imprimé et même illustré dans lequel ma grand-tante religieuse, Annie Deguire, a noté minutieusement des centaines de noms et de dates en plus d’écrire de longs textes sur ses grands-parents autant maternels que paternels.

Je l’ai pris des mains de ma mère vieillissante et, j’étais alors prête, j’ai plongé dans la généalogie familiale. Et je n’en suis jamais vraiment sortie.

Les recherches ont commencé, j’ai repris là où mon père avait laissé. Mon frère qui avait eu la patience d’entrer les centaines de noms et dates amassées au cours des années m’a généreusement offert sa base de données informaqtisée. Mon intérêt me mena bien au-delà de cette liste. De ma mère, Michelle Deguire, je sautai rapidement à sa grand-mère maternelle, une certaine Jenny Lynch, épouse de Philéas Deguire, de son vrai nom de baptême Margaret Jane. Il était écrit que ses parents, Bridget Bushell et Denis Lynch venaient d’Irlande. S’il ne fut pas difficile de trouver :

l’acte de mariage de Bridget et Denis, en 1855 à Montréal
les noms du frère et de la sœur de Bridget Bushell, leur mariage, leur descendance,
la vie de Jenny et de Philéas Deguire à Saint-Henri
la vie des parents de Philéas Deguire, à Saint-Laurent

  J’eus beau éplucher les listes des bateaux et les recensements, il fut beaucoup plus ardu et même impossible de trouver :
Sur quel bateau mes Irlandais étaient-ils arrivés?
En quelle année?
Avec qui? Ensemble? Avec leurs familles respectives?
Les parents, frères et sœurs de Denis Lynch

Ma grand-tante religieuse avait heureusement noté que l’une était originaire du comté de Roscommon et l’autre du comté de Leitrim. J’en conclus que c’était la grande famine (1846-1849) qui les avait contraints à choisir l’Amérique comme terre d’accueil. Je lus tout ce que je pouvais, en français, sur cette époque, la difficile traversée, le mildiou, le typhus, le passage obligé à Grosse-Île et l’arrivée pour les miens à Pointe-Saint-Charles.

Après un an de recherches sur de nombreux sites, des visites à la Société de généalogie de l’Outaouais, et des lectures instructives, faute d’obtenir toutes les informations, je décidai d’imaginer ce ma grand-tante Deguire n’avait pas écrit.

Ainsi est né le roman — publié en 2011, sept ans après que ma mère m’ait remis le cahier bleu —, Les têtes rousses.

samedi 1 février 2014

Le jour où…
j’ai appris l’histoire de Canard Blanc

À l’école, je n’étais pas très intéressée par l’histoire, je préférais le jeu des mathématiques et la dissection des grenouilles. Ce qui m’intéresse encore dans la vie, ce n’est pas de connaitre l’opinion politique de chacun ou les raisons de l’accident survenu la veille, je suis curieuse de la vie des gens : leurs choix, leurs amours, leurs voyages.

Sur les sentiers de leurs déplacements, la recherche de mes ancêtres et de ceux des personnes qui m’entourent m’a tout de même menée à la re-découverte de l’histoire. Ainsi par le soldat Henrich Faulstroh, j’ai ré-appris la révolution américaine. Par le soldat de Carignan Jean de Lalonde, j’ai revu le massacre de Lachine. Et en trouvant des traces de Deguire et de Larose dans ma Petite-Nation bien aimée, j’ai connu la vie de certains Algonquins.

Mes étés d’enfant et d’adolescente furent joyeux sur les rives du lac Simon. En canot, en chaloupe, j’ai sillonné la baie de l’Ours, le lac Barrière, le lac Simon, la rivière Petite-Nation. J’ai marché sur l’île du Canard-Blanc. Plus tard, j’ai conduit sur les routes de Chénéville, Duhamel, Ripon, Saint-André-Avellin, jusqu’à Montebello, Plaisance. Sans jamais me demander d’où venaient ces noms, sans jamais chercher à savoir qui avait parcouru ces sentiers avant moi. 

Et ma famille y fixa sa demeure en 1970. Mon père, féru d’histoire, intrigué par le manoir des Papineau et le château Montebello se mit à fouiller les archives. Il fit mieux connaître le temps des Algonquins, et le temps des Papineau. Ainsi j’ai appris que Canard Blanc, Simon étaient des chasseurs algonquins, des weskarinis. Certains s’établirent dans la Petite-Nation et se marièrent avec des blanches.

Quelle ne fut pas ma surprise quand, en 2004, je lus le nom de Olive Larose Deguire dans le très beau livre de Jean-Guy Paquin : Le pays de Canard Blanc. D’ailleurs ce même auteur publiera sous peu le livre Weskarinis que j’ai bien hâte de feuilleter. Elle a épousé Amable Simon, en 1865 à Saint-André-Avellin, et le couple s'établit dans la baie Saint-Laurent, au lac Simon (le point A sur la carte).

Encore aujourd’hui, j’ai bien du mal à me retrouver dans les noms algonquins, mais j’ai retenu qu’une Deguire dit Larose était intimement liée avec les Simon, Canard-Blanc qui, jusqu’alors étaient pour moi des noms de lac et d’île.

Des lieux de mon enfance. Des lieux que j’ai aimés au point de m’y établir. Je ne pensais pas alors trouver que d’autres avant moi, descendants du même François Guire, y avaient vécu.

D'autres informations sur Canard Blanc>>>

mercredi 29 janvier 2014

Le jour où...
je suis arrivée dans la Petite-Nation

La Petite-Nation? Où est-ce? En Outaouais. Ni région administrative, ni région touristique officielle, ni MRC (même si c’était le premier nom qui ne fut pas retenu pour la MRC Papineau), une région du cœur. Son nom prend naissance dans la seigneurie de la Petite-Nation.

Cliquez sur l'illustration pour l'agrandir
Vous voyez le numéro 181 sur la carte, complètement à gauche? La seigneurie isolée, la plus à l’ouest de la province? C’était la seigneurie de la Petite-Nation. Celle de notre ancêtre, François Deguire dit Larose venait de celle de Saint-Ours (numéro 80). La Petite-Nation était alors limitée aux paroisses de Plaisance, Papineauville et Montebello. Après l’abolition des tenures en 1854, d’autres municipalités sont fondées. Le nom de la Petite-Nation est resté.

Voilà pour la situation géographique. Les Deguire maintenant puisque le sujet de cette série de billets porte sur les descendants de François Deguire dit Larose.
Le jour où j'ai choisi de m'installer dans la Petite-Nation, en 1970, après l'avoir connue en tant que touriste estival depuis 1956, j'ai entendu le patronyme Lamarche ici et là, sans plus. Au moins un Bricault, le coloré curé que nous connaissions bien depuis 1956, au temps où nous allions encore à la messe du dimanche, l’été, à Montpellier. Il fut transféré à Notre-Dame-de-la-Paix par la suite. Mais de Deguire, point. Je croyais naïvement ma mère toute seule à être Deguire dans cette région outaouaise.

L’enseignement nous permet de rencontrer rapidement de nombreuses familles. Alors des Larose, oui, j’en ai connu plusieurs. Dont le très dynamique chauffeur d’autobus, Zéphirien Larose. Je n’étais pas certaine qu’ils fussent tous des descendants de François Deguire dit Larose, mais quand j’ai commencé à m’intéresser à la généalogie, à poser des questions, à avoir accès aux dictionnaires et aux registres, je fus surprise de trouver autant de personnes issues du même ancêtre que ma mère. Dans les registres paroissiaux, tous Larose ou Deguire confondus, c’est à Ripon que j’en ai dénombré près d’une centaine. 

Mes deux questions : 
Quand ont-ils délaissé le Deguire pour le Larose? Après 1900 on dirait bien. Dans les registres, pendant longtemps les deux noms, alors que même mon arrière-grand-père, à Saint-Laurent, n’a jamais employé le patronyme Larose. Quant à savoir pourquoi, j’ai eu vent que c’était souvent une simple chicane de famille, mais tous? Quand on se chicane, certains sont d’un côté et les autres d’un autre, tandis que là…. que des Larose. Les rares Deguire sont plutôt plus à l'ouest du côté de Gatineau, Masson, Ange-Gardien, Lochaber. 

Ensuite: comment sont-ils arrivés dans la Petite-Nation. J’ai répondu en partie à cette seconde question en regardant le lieu des mariages : départ de Saint-Ours en 1700, puis Boucherville, quelques générations à Saint-Laurent entre 1750 et 1800, de terre en terre, de paroisse en paroisse vers Saint-Benoît ou Saint-Hermas ou Saint-Scholastique et arrivée à Saint-André-Avellin ou Chénéville un peu avant 1870. Il me reste à savoir quelles familles se sont dirigées vers la Petite-Nation, seulement celle de Jean-Baptiste Deguire et Appoline Cyr? Au moins une autre famille, celle du fils de Pierre Deguire et de Marie-Joseph-Françoise Groux et j'en parlerai dans un prochain billet : Le jour où… j’ai appris l’histoire de Canard-Blanc.

La nouvelle page Facebook s'enrichit chaque jour >>>

(Illustration empruntée au site Mémoire du Québec >>>)

lundi 27 janvier 2014

Le jour où...
je suis arrivée sur la rue Deguire

Je ne suis pas historienne, mais plutôt observatrice et fouineuse. Née Lamarche, j’ai beaucoup plus entendu parler de Bricault dit Lamarche, plus fréquenté ma famille paternelle, mais un jour de 1963, ma famille a déménagé au 1455, rue Deguire. C’était le patronyme de ma mère.

Combien de chances qu’une Deguire demeure sur la rue Deguire? 

Et sur les quinze maisons que j’ai connues en vingt ans, pourquoi au moins quatre à ville Saint-Laurent? Tant de liens avec cette municipalité. Et ce, plus de cinq générations après que Pierre Deguire se soit installé sur une grande terre, au nord de la côte des Vertus, après que son fils François Deguire y ait été maire. Un maire que mon arrière grand-père, né à Saint-Laurent, a sûrement connu, même s’il n’était qu’un lointain cousin.

Depuis bientôt dix ans, je m’intéresse plus au patronyme des Deguire qu’à celui des Lamarche. Tout simplement parce que plus d’informations, plus de ressources. En retournant dans le passé, en découvrant ma lignée Deguire, je ne suis pas loin de penser que la psychogénéalogie n’est pas si bizarre que ça. C’est peut-être moi qui fais tous les liens, j’en fais même la base de mes romans, mais si le fait d’être née d’une mère Deguire me permet de faire ce que j’aime : écrire, tant mieux pour moi. En tout cas, ça expliquerait quelques coïncidences. Peut-être parce que je suis plus attentive aux «hasards» de la vie.

Je ne retiens que deux « coïncidences » qui me relient à Saint-Laurent. Pour l’instant.
Il y a le fait d'avoir habité sur la rue Deguire, nom de rue qui vient de François Deguire, maire de 1893 à 1902. Et le fait que Benjamin Deguire, mon arrière-grand-père ait épousé Sophie-Victoria Leduc, née à ville Saint-Laurent également (il y a aussi une rue Leduc à Saint-Laurent). Sa tante, Esther Leduc a été une des trois premières jeunes filles à entrer au couvent Basile-Moreau lors de sa création, en 1847.

L’ont rejointe quelques années plus tard les deux sœurs de mon grand-père, Annie et Évelyne Deguire. Et croyez-le ou non, j’ai fermé ce même Basile-Moreau, en 1969. Fermé au sens où, l’année suivant mon passage, le collège perdait son nom et devenait le cégep Vanier. Donc une arrière-grand-tante y entre dès sa fondation et moi j'en sors à sa fermeture. Quand même!

Plutôt que d’en chercher le pourquoi du comment, le propre de la psychogénéalogie, plutôt que d’en faire un article dans une revue d’histoire , j’ai préféré en tirer des romans. 
Les têtes rousses racontent l’arrivée des parents irlandais de Jenny Lynch qui épousera Philéas Deguire, la suite est écrite, publiée prochainement, je l’espère.

Ce billet est le premier d'une série qui s'intitule "Le jour où...", publié également sur la toute nouvelle page Facebook: Descendants de François Deguire dit Larose que je vous invite à "aimer" et consulter >>>

(Illustration empruntée au site de Gilles Deguire, celui qui m'a permis de tant découvrir sur tout ce qui entoure le patronyme Deguire)