« Il y a les fleurs pour dire la beauté, l’amour.
Et il y a les fleurs blanches, les fleurs rouges
et bleues. Les fleurs d’encre ou de métal.
La fleur définitive, celle qu’on tient entre
les dents et qu’on échappe sans rien dire.
Puis les fleurs qui ont peur du vent, les fleurs
qui dansent et les fleurs qui refusent de danser.
Peut-être même les fleurs qui font tourner
les têtes, celles qui broient les cœurs ou
qui empêchent de dormir. Il y a celles qui
portent des mystères sans âge ni raison.
Soit la fleur de l’aveu, soit la fleur noire.
La fleur perdue, la fleur retrouvée.
Il y a les fleurs pour dire adieu,
et il y a la fleur de la faute
et du pardon. »La raison des fleurs, Michaël Trahan
Chez nous, encore quelques fleurs, celles qu’on espérait encore belles pour la tournée des Créateurs à la fête du travail. Celles d'en arrière qui allongent l'été. Celles d’en avant que les passants peuvent voir de la rue et — peut-être — dire « c’est beau chez eux ». Moi, je le dis.
Septembre, autour de moi, plusieurs fêté·e·s. Marthe, Louise qui voudraient qu’on oublie leur âge. Dany, Yves, Pierrôt, Zack, Augustin, Sylvie D. à qui je souhaite le meilleur.
Souvent, septembre fut le mois des voyages. Baie géorgienne, Côte-Nord, Gaspésie, Adirondacks et plusieurs fois Cape Cod. Partir parce qu’il fait moins chaud, moins de monde sur les routes, pas besoin de ces fichues réservations frustrantes. Pas cette année. Trop de tout. Un jour, écrire sur la maison, tout ce qu’elle représente.
Septembre, mois où je revenais à la ville. Finies les vacances, au revoir les ami. e. s au chalet, finis les lectures « légères », les Maigret, les Sylvie, les Club des cinq. Finies les baignades, fini. e. s les amours d’été. Allions-nous nous revoir? Nous écrire?
Où je rentrais à l’école, toujours aimée. En tant qu’élève, en tant que professeur. J’ai aimé, j’aime encore les crayons, les stylos, les cahiers tout neufs. Et les livres. Les livres « sérieux ». Lire et écrire. Ma vie, celle des autres, la mienne.
Ces jours-ci, ces mois-ci, ces années-ci, je lis des carnets. Encore cette semaine, ai trouvé La raison des fleurs de Michaël Trahan. Plus poésie que carnets, mais fragments tout de même. Et Carnet d’inventaire de Élisabeth Nardout-Lafarge. Avant les remières pages:
« [...] dans le faux désordre de l’ordre alphabétique, la liste incomplète, lacunaire, de ce qui a compté. »Oui, les fleurs fanées, le soleil couché plus tôt, oui, le vert vire au rouge. Et oui, rentrer dans la maison, à l’école, au travail, en soi.
Septembre, je t'aime!