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dimanche 28 novembre 2010

Non, je ne serai pas déçue

Plusieurs commentaires sur mon blogue et dans Facebook au sujet de la publication de mon roman chez l'éditeur régional Vents d’Ouest. Dont un qui parlait de sa déception en disant « Les auteurs qui voient leur manuscrit accepté enfin ont le droit d'y croire. »

Oui, je sais. Pour avoir publié la biographie de mon père chez un éditeur régional qui a fermé ses portes l’an dernier, pour avoir fondé avec ma famille et travaillé aux Éditions de la Petite-Nation qui furent agréées pendant quelques années et ne se consacrèrent plus qu’aux « compte d’auteur » par la suite, oui, je connais les limites des maisons d’édition régionales.

Les déceptions qu’un auteur peut avoir en face d’un éditeur sont proportionnelles aux attentes qu’il a.

Oui, je sais que je devrai participer à la promotion de mon livre, je sais que les budgets d’une maison régionale ne sont pas ceux d’une grosse boîte. Oui, je me doute que je n’irai pas à Tout le monde en parle ni non plus chez Le Bigot, mais peut-être en parlera-t-on à Divines Tentations et dans Le Droit (quoique depuis que ce journal appartient à Gesca… mais n’anticipons pas, gardons-nous un peu d’illusions encore un temps)

Oui, j’aurais voulu plus, mais dès que j’ai vu le petit bureau à Gatineau, j’ai rajusté mon tir. Après dix refus, après avoir répondu du mieux que je pouvais aux demandes de corrections d’un éditeur montréalais, sans qu’il m’offre de contrat, j’en étais à l’étape : c’est Vents d’Ouest qui a dit oui ou j’arrête tout ça là.

Non, je ne serai pas déçue parce que je sais à quoi m’attendre, ni la mer à boire, peut-être même plus de dépenses que de revenus, mais une présence pendant un temps dans les librairies, des poignées de main et quelques signatures, des sourires de mes consoeurs et confrères rencontré(s) lors d’atelier d’écriture et de Salons du livre de l’Outaouais. Une boîte à caresses qui a déjà commencé à se remplir. Une estime de soi et une fierté d’avoir persévéré et de pouvoir redire que je suis une auteure puisque je publie à nouveau. Bref sortir de cet isolement, de ce secret que l’on tait tant qu’on n’est pas certaine qu’il devienne réalité. Un secret qui finit par peser lourd.

Le plus difficile, ce n’est pas d’accepter une maison d’édition régionale, c’est de constater, une fois encore, que je ne serai pas vedette ni la découverte de l’année (n’a-t-on pas tous enfoui dans nos rêves d’enfant romantique cette idée de vouloir être découverte, désirée), que mon talent est limité, que je ne suis pas première de classe, que je ne monterai sur aucun podium. C’est comme l’étudiant moyen qui doit choisir l’Université du Québec parce qu’il n’a pas les notes pour aller à McGill ou à l’Université de Montréal. Mais je refuse de me diminuer, je n’ai pas zéro, j’ai même un peu plus que la note de passage. Je suis de ces élèves qui doivent travailler pour réussir, mais je réussis.

Ma vie professionnelle n’est peut-être pas le fleuve Saint-Laurent, ni peut-être même la rivière des Outaouais, mais les ruisseaux aussi rafraîchissent et luisent au soleil. Alors non, je ne serai pas déçue.

samedi 27 novembre 2010

Ce sera Vents d'Ouest


Quand j’ai lu cette phrase dans un premier courriel : « […] ton roman recèle suffisamment de qualités pour que nous poursuivions le travail à cet effet. », j’étais contente bien sûr, ce n’était que le deuxième éditeur sur onze qui semblait intéressé à mon roman, mais, après les efforts déployés et la présentation de trois versions améliorées avec le premier éditeur pour n’aboutir à rien, je me méfiais. J’ai appelé, j’ai senti l’ouverture, j’ai même osé proposer que Louise Falstrault fasse l’illustration de la couverture, ce qu’il a accepté facilement.

J’ai réfléchi, j’avais déjà publié chez un éditeur « régional » pour un maigre 400$ et un pilonnage après trois ans. J’aurais voulu Montréal, plus d’exemplaires, une possibilité de traduction. Je rêvais comme un jeune qui se croit plein de talents et veut s'inscrire dans les meilleures universités mais qui est confronté à la dure réalité de ses limites.
J’ai fait une liste des pour et des contre.

Les pour :
Mon livre sera publié, je pourrais passer à autre chose.

Il sera publié chez un éditeur de ma région, Vents d’Ouest, où je connais une bonne partie des intervenants : le directeur littéraire Jacques Michaud dont j’ai tellement aimé le Marie-Clarisse, le graphiste, Claude Bolduc, dont j’entends souvent parler, dont je lis les commentaires sur les blogues mais à qui finalement je n’ai jamais parlé. Meilleures relations, plus rapide pour moi d’aller à Gatineau que de me rendre à Montréal.

Le lancement aura lieu dans ma région, il devrait y avoir plus de monde, d’autant que je suis membre de l’Association des auteurs et des auteures de l’Outaouais.

La promotion se fera surtout dans ma région où je suis quand même plus connue (si peu) que dans le grand Montréal.

Louise Falstrault pourra faire l’illustration de la couverture parce que l’éditeur aime bien encourager des artistes de la région, ce qui ne serait sûrement pas le cas chez un autre éditeur.

Les contre :
Adieu mon rêve d’être publiée dans une « grosse » maison d’édition montréalaise qui, selon moi, aurait vendu plus de livres parce que meilleure promotion, plus grande visibilité.

Je n’ai pas grand chance que mon livre soit vu au Salon du livre de Montréal, Vents d’Ouest n’y a pas de kiosque, alors que mon roman porte sur des personnages qui ont vécu à Saint-Henri.

Pas grand chance que mon livre soit traduit alors que les anglophones aimeraient sûrement cette histoire d’ancêtres irlandais.

Les pour l’ont emporté, surtout parce que je n’avais pas envie de recommencer à attendre, recommencer à envoyer mon manuscrit.

Et enfin…

Enfin, mon manuscrit sera publié. Il ne ressemble plus en rien à ce qu’il était au début, mais il deviendra un livre.
Enfin parce que la première fois que je l’ai envoyé à des éditeurs, c’était en octobre 2006 après deux ans de recherches et d’écriture, donc six ans sur la même histoire, sept quand elle sera publiée, ça suffit.
Enfin, je vais penser à autre chose, quoique encore un peu de révision, encore un peu d’attente, la parution, le lancement, la promotion…
Enfin, parce que je n’y croyais plus surtout après qu’un premier éditeur qui lui aussi avait eu l’air intéressé au point où il avait corrigé, il avait donné mon manuscrit à sa directrice littéraire. Trois versions rien qu’avec ces deux personnes-là.
Enfin, parce que j’ai suivi deux ans d’atelier littéraire et une session intensive d’une semaine toujours avec les mêmes textes, la même histoire et je ne voyais plus comment je pouvais l’améliorer. Seulement la poursuivre puisque j'ai du matériel pour des tomes subséquents.
Enfin, je peux me réjouir quoique ce n’est pas l’enthousiasme, la grande joie, le frisson, les hauts cris, le débordement des Ah! et des Yé! ou des Youppie! Je suis pourtant signe de feu et fille impulsive. Je ne veux pas trop savoir pourquoi je ne saute pas au plafond. Je ne veux pas avoir hâte. Seulement vivre chaque étape dans le plaisir. Ce matin, écrire ce billet, demain commencer la révision (mineure en comparaison à ce que j’ai déjà fait), ensuite, on verra.

Il est certain que je flotte quand même un peu beaucoup, je ne vois pas les malheurs des autres, je me fous du verglas, je ne sais pas s’il fait moins trois ou plus quinze, si le gouvernement est encore dans la m… et je ne m’intéresse plus qu’à une seule maison d’édition : Vents d’Ouest!

Mise à jour: Ouest avec une capitale dans Vents d'Ouest
(logo empruntée à l'association des éditeurs de livres
www.anel.qc.ca)