Aucun message portant le libellé lecture. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé lecture. Afficher tous les messages

jeudi 5 mars 2009

Loïse Lavallée

Si je tiens à parler de cette auteure, c'est que non seulement je la connais, mais aussi, je connais son livre qui paraîtra puisque d'une certaine façon, j'ai eu le privilège d'être une des premières lectrices lors d'ateliers d'écriture.

Mieux encore, Loïse Lavallée, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est la gagnante du Prix littéraire Jacques-Poirier 2008. Son livre, intitulé 13 malentendues La part manquante des Évangiles, publié aux éditions Vents d'ouest, paraîtra le 8 mars, à l'occasion de la journée de la femme, à la Maison du citoyen, à Gatineau. Un livre qui sera en librairie dès le 15 mars.

Bon, maintenant que j'ai tout dit dans les premiers paragraphes comme un bon petit journaliste (que je ne suis pas et pas obligée d'être sur un blogue), les détails. J'emprunte au site de l'éditeur quelques lignes qui résument le livre.

Ces pages sont non seulement une quête spirituelle, mais la revendication d’une
mémoire perdue dans la nuit des temps, la quérulence d’un passé à la fois oublié
et obnubilé par une Église étroite et doctrinaire ainsi que la réhabilitation,
in extremis, de toutes ces femmes de foi et de bonne volonté.
Ce n'est pas un roman historique ou un roman d'amour, ni non plus un essai universitaire, non. Quoique je voudrais bien entendre les débats qui ne manqueront pas d'être passionnés chez certains théologiens ou les anti-féministes ou chez qui s'intéresse au sujet. Plutôt treize nouvelles, je dirais, qui nous montrent treize femmes qu'on a bien connues dans nos cours de religion ou d'histoire sainte, à travers une lorgnette qu'on croyait être la seule et unique à cette époque pour voir les personnages de l'Évangile. Une histoire revue et corrigée, bref. Et très documentée, croyez-moi. Bien écrite, très bien écrite, un vocabulaire riche, un style recherché mais accessible.

Loïse Lavallée, en plus d'être au lancement le 8 mars, sera évidemment au Salon du livre de l'Outaouais qui se tient du 26 au 29 mars 2009. Et ne manquez pas d'aller la voir et de lui parler, elle est très sympatique!

lundi 9 février 2009

Autre passion

Si je ne suis pas assidue dans ce blogue, c'est que j'ai d'autres passions que celle de l'écriture. En ce moment, je suis ailleurs.

Je demeure dans les livres par contre, pendant quelques heures, quand je peux. J'ai terminé Le liseur de Bernhard Schlink. Dès les premières pages, je me suis aperçue que je l'avais lu il y a quelques années, mais tellement bien ( et surtout je ne me souvenais pas de toute l'histoire, même pas du secret de Hanna) que je l'ai relu avec un réel plaisir. Je me demande par contre quelle sorte de lectrice je suis si j'oublie aussitôt le livre terminé! C'est bien moi, ça! Et dans un tout autre ordre de genre, je lis Mansfield Park de Jane Austen (pas l'édition de l'image mais tout de même). Auteure que j'aime bien, et le siècle et l'endroit et les atmosphères. Du même genre que les soeurs Bronte qui l'on suivie, en moins dramatique.

Mais, comme je disais, entre les chapitres, je suis ailleurs. Dans des sentiers à me promener. Dans des paysages à admirer. Dans des odeurs à respirer plein mon saoul. Où les mots me viennent aussi forts et aussi vifs que les autres jours, mais où je n'ai ni le temps ni l'envie de les entrer sur le clavier.

Permettez donc que je vous délaisse un peu. Permettez aussi que je me garde des petits secrets! Je vous serai plus fidèle en d'autres temps. Je demeure fidèle à moi-même, c'est déjà ça!

lundi 19 janvier 2009

Je pardonne tout aux Québécois

J’aimerais bien ne rien penser pendant la lecture d’un livre. Et encore moins après. Ou pendant et après avoir vu un film. Mais peut-on vraiment s’empêcher de penser ? De comparer surtout. Pourquoi est-ce que mon esprit a besoin d’échelle de valeurs : c’est bon, c’est mieux que… j’aimais mieux quand…

De prime abord, je suis tout à fait favorable aux Québécois, je leur pardonne tout, je les comprends, je m’identifie. Mais ça ne veut pas dire que je ne compare pas.

Cette semaine, j’ai vu Babine et j’ai lu Depuis la fenêtre de mes cinq ans d’Arlette Cousture. J’ai adoré le premier et je suis plutôt tiède envers le deuxième. Suis-je plus sévère avec les livres parce que j’écris ? Je ne devrais pas parler des deux en même temps, mais dans ma tête, tout est lié. Je n’ai pas l’analyse sûre comme d’autres ont la langue bien pendue ou la verve endiablée. Que des impressions.

Et si je dis que j’ai aimé plus un que l’autre, c’est surtout dans ce qu’ils m’apportent. Un enrichit mes mots, me donne envie de mieux écrire. Devant Babine, tout coulait bien, et facilement mon cerveau et mon cœur se sont ouverts à l’histoire. J'ai flotté pendant deux jours et je me serais procuré le coffret de Fred Pellerin illico si j'avais pu. Tandis qu’avec Depuis la fenêtre…, après cinq pages, j’étais irritée. Comment pouvait-on publier un livre qui ressemble à une composition d’une élève de secondaire I ? Si l’auteure n’avait pas été Arlette Cousture, le manuscrit se serait-il même rendu au montage ? Mais comme j’avais déjà une forte réserve d’amour pour cette auteure dont je ne me lasse pas de relire et regarder Les Filles de Caleb, j’ai poursuivi, au moins en diagonale. Je ne dis pas que j’ai tout lu, mais au moins j’ai retrouvé dans quelques pages, dans plusieurs phrases visiblement mieux maîtrisées que ne l’aurait fait une élève du secondaire cette émotion qui fait du bien. Et qui justifie un peu plus sa publication, si tant est qu’elle avait besoin de justification. Pendant trois matins, je reprenais le livre, juste pour voir si un peu plus loin, j’allais accrocher. J’ai accroché suffisamment pour pardonner.

Je le savais dès le début que je pardonnerais. Même si ma tête était fâchée, mon coeur aime inconditionnellement.

(source des photos: archambault.ca et canoe.ca)

vendredi 16 janvier 2009

Une bouquinerie, toujours un plaisir

Je suis rentrée très rapidement pour ne pas laisser entrer le froid de janvier. Les deux personnes présentes jasaient comme si tout le monde se connaissait. Comme devant un bon café. Sans vraiment remarquer les détails, je vis tout de suite qu’il y avait de l’ordre. Ça ressemblait plus à une bibliothèque qu’à une librairie. Rien de commercial dans la disposition. Rien que des livres bien classés : ordre alphabétique, les québécois, les livres de poche, les biographies, les policiers. Une bouquinerie de livres d’occasion, comme ça fait longtemps que je n’en avais pas visitée.

Et on ne m’a pas demandé : « puis-je vous aider? » ce qui m’aurait fait partir presque aussitôt. Quand j’ai besoin d’aide, je le dis. À mon heure.

Je me suis promenée dans les « F ». Je cherchais Les piliers de la Terre de Ken Follett, mais je me doutais bien que la médiatisation du livre Un monde sans fin ferait que le livre de la suite était vendu depuis quelques mois.

J’étais si bien que j’en aurais enlevé mon chapeau et mon foulard.
Des habitués rentraient « Comme ça va ? Rien de nouveau? Ah! tu as pu avoir telle série? » Je me disais déjà que j’allais revenir jusqu’à ce que moi aussi je sois une habituée. Pourtant, je suis comme ces personnages anglais, j’aime bien aussi cette distance respectueuse qui ne permet pas trop de familiarités.

Et puis je me suis décidée : « Avez-vous La fille de l’Irlandais, j’ai oublié le nom de l’auteur ». Alors, le monsieur, sans doute le propriétaire, se tourne vers une jeune femme. Non, ça ne leur dit rien. L’auteur, personne ne s’en souvient. Comme moi, il se précipite aussitôt vers l’ordinateur et interroge Google. Réponse : Suzanne Fletcher. Recherche : non, il ne l’a pas. Commence alors le jeu de ce qui pourrait m’intéresser. Comme un jeu. Il me donne des noms, des titres. Je l’ai, je l’ai déjà lu, non, je n’aime pas tellement le genre. Il vient de lire celui-ci, Ah! oui et vous avez aimé. Trois fois j’ai pris Stupeur et tremblements de Amélie Nothomb à sa suggestion, l’ai feuilleté. Trois fois je l’ai remis sur la tablette. Je lui ai préféré Troyat et Jane Austen. La sœur de Judith de Liste Tremblay, dont je me souvenais avoir entendu du bien aussi.
Un bon vingt minutes de pur délice, de bien-être d’être là où on voudrait toujours être, où le monde nous est offert. Dix-huit dollars pour vingt minutes de plaisir. Sans compter celles à venir.

Ce qui me surprend, c'est qu'il n'y ait pas autant de bouquineries que de bilbiothèques. Que faites-vous de vos livres, une fois lus et relus, passés, perdus et retrouvés?

dimanche 28 décembre 2008

Quand l'auteur devient lecteur

Pour écrire, il faut beaucoup lire. Tout le monde le dit. Pourtant, je lis beaucoup moins depuis que j’écris. Pas toujours par manque de temps, surtout par manque de laisser-aller. Je compare, je juge, je deviens sévère et plus critique que créatrice. Ce n’est pas très bon pour le moral.

Je n’ai lu et entendu que du bien sur Les Fils de la liberté de Louis Caron. Même que le premier tome, Le canard de bois, publié en 1981, lui a valu le prix France-Québec. Je ne me souviens pas avoir vu la série télévisée, diffusée en 1981.

J’ai aimé l’histoire. Et les personnages, surtout les personnages. Le style également, un vocabulaire riche. Une originalité dans l’écriture qui ne se dément pas même si ça fait plus de vingt ans que le livre a été écrit.

Tout le monde peut naviguer sur Internet et lire ce qu’on pense de ses livres. On peut même lire des notes telles 4,25 sur 5 ou 9 sur 10, sans trop savoir pourquoi ce n’est pas 100%. Il faut dire que ce n’est pas sur Internet qu’on peut trouver des analyses très poussées comme on devait lire au temps lointain de mes cours en littérature. Existent-elles encore ces critiques sérieuses, celles que personne ne lit sinon les universitaires et les professeurs?

De toute façon, telle n’est pas ma prétention. Seulement, j’ai décroché à certains endroits et je voudrais savoir si je suis la seule ou si c’est jalousie d’auteure qui a probablement déclenché frustration de la lectrice. Voici donc : dans le premier tome, l’auteur a choisi une méthode qui aurait pu s’avérer dangereuse : l’alternance entre les deux personnages principaux, Hyacinthe et son petit-fils Bruno dont on ne comprend d’ailleurs qu’il est son petit-fils que loin dans l’histoire. Les paragraphes sur Bruno sont beaucoup plus courts. J’avoue que souvent, je ne les ai pas lus, toute prise que j’étais dans l’histoire de Hyacinthe.

Alors quand j’ai vu que dans le tome deux, La corne de brume, l’auteur ne répétait pas le même stratagème, j’étais contente. Jusqu’à la page 71. Alors que le lecteur, moi en tout cas, est bien accroché à la vie de Tim, sans même changer de chapitre, au beau milieu d’un élan, l’auteur nous impose le retour à Hyacinthe, avec la seule transition suivante : « Il ne pouvait évidemment savoir qu’à l’autre bout de la terre, Hyacinthe s’était donné la peine d’apprendre à écrire pour consigner dans un cahier noir le drame qu’il vivait. »Suivent 36 pages, sans dialogues, sur la vie de Hyacinthe en Australie. Et j’ai trouvé que pour un monsieur qui vient d’apprendre à écrire, il écrit bien l’exilé : « Si j’entreprends aujourd’hui le récit de mon séjour aux terres australes, usé de cœur et de corps, ce n’est pas pour en tirer une vaine gloriole ».

Bref, j’ai décroché. J’ai sauté par-dessus ces 36 pages en me disant que peut-être j’y reviendrai.
Et on revient à Tim avec pour seule transition trois petites étoiles qui séparent les deux paragraphes.

Ce qui me fait mal au cœur, c’est que justement un éditeur m’a dit d’éviter ce genre de passage d’un personnage à l’autre. Alors bien sûr en plus de la frustration de la lectrice, j’ai au cœur la verte jalousie de l’auteure qui attend d’être publiée, qui fait tous les efforts demandés par l’éditeur alors que Louis Caron, lui, a été publié, encensé, a même reçu des prix. La jalousie de l’auteure aveugle le bonheur de la lectrice. Et j’ai fermé le livre le temps de venir coucher ma frustration sur le clavier.

Un peu plus loin, l’auteur répète le procédé. S’il avait commencé dès le début, comme il avait fait dans le premier tome, peut-être n’aurais-je pas été aussi surprise, peut-être aurais-je eu le temps de la vouloir cette histoire de Hyacinthe, d’autant que je venais de finir le tome I qui raconte justement son histoire.

Je ne devrais peut-être comparer. Je crois bien que je l'ai toujours fait pour évaluer les choses et même les gens.
Le tome II des Fils de la Liberté de Caron n'a pas la richesse du premier. Un tome II c'est toujours un risque. De comparaison justement. J'ai bien aimé le début, me suis tout de suite attaché au personnage de Tim. J'aime les lieux de bateaux, de cours d'eaux, mais beaucoup moins les chantiers. Déjà dans le livre de René Ouellet, Les sentiers de Roquemont (publié bien après les livres de Caron, mais je l'ai lu avant), j'avais un peu décroché de l'histoire. Pourtant quand les gens de mon village me content leurs histoires des chantiers, j'aime bien. Peut-être parce que je ne m'identifie pas. Ai-je de la difficulté avec des histoires d'hommes?

Les chantiers passent encore, mais quand les personnages, comme par hasard, se retrouvent dans le décor de l'époque, celle de Riel en l'occurrence, ça sonne faux. Comme un collage qui... ne colle pas. C'est forcé, imposé. Vu de loin, un arrière plan qui, s'il n'était pas là, ne changerait rien au sujet. Dans le tome I, Hyacinthe et les Patriotes, la sauce était plus homogène, mais ici, Riel et Tim Bellerose, non.

Et la femme de Tim? Je ne sais pas où Louis Caron a pris ses exemples de femmes autant pour les années 1837 que les années 1885, les femmes ne font pas grand cas de la fidélité de leurs maris, ne s'insultent pas, ne se fâchent pas. À se demander si les auteurs peuvent construire des personnages solides dans les deux sexes.

Le procédé tient beaucoup plus souvent du récit que du roman: on suit la vie des gens de loin, de l'extérieur. Sauf peut-être le personnage principal. C'est déjà beaucoup.

De belles phrases encore, telles:
« À quoi ça sert d'éveiller les morts?
-- À donner du souffle aux vivants. »

Dans le tome III, Le coup de poing, les nombreux retours en arrière m’ont perdue. Je me suis forcée pour en lire de larges extraits. Chaque fois avec plaisir. Mais je ne peux pas dire que j’ai aimé, malgré une langue travaillée et des phrases-chocs qui pourraient faire de belles citations dans un dictionnaire. Le fait que le nom de Bellerose était mentionné m’invitait à poursuivre la trilogie, mais visiblement, l’auteur voulait que son livre puisse se lire sans référence aux deux premiers. En ce sens, c’est réussi. Et l’époque des événements d’octobre 1970 est plus intégrée à l’histoire que dans les deux tomes précédents. Mais sans plus.
À Noël, j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai parlé de livres et quand elle m’a confirmé qu’elle non plus n’avait pas beaucoup aimé les deux autres tomes… je ne me suis pas sentie obligée de terminer la lecture du tome III.

Le fait de ne pas aimer certains livres me fait un peu peur : il se peut que bien des gens n’aiment pas les miens non plus. Encore faudrait-il qu’ils soient publiés, les miens !!!