dimanche 14 février 2016

Le chaud du dedans

Ce matin, chez moi, à l’extérieur : -38C, ressenti -45C. Mais un ciel bleu et un soleil comme je n’en ai pas beaucoup vu depuis le début de l’hiver. Lumière éclatante. Des jeux d’ombres qui font resplendir le blanc de la neige. Une beauté qui fait oublier le froid glacial. Un matin pour sortir prendre des photos… si mon corps n’avait pas crié «pitié, non, pas par ce froid!». J’ai plutôt fait le tour de mes fenêtres. Bien au chaud. Et j’ai lu.

J’ai lu deux blogues : celui du 13 février de Paul Roux qui était à Naples (ville de Floride et non ville d'Italie!), et celui-ci de Diane et Gilles au state park Oscar Sherer, Floride également.

Les deux m’ont fait réfléchir. Diane et Gilles parcourent la Floride d’une façon que j’aime beaucoup. Dans les state park, en ne restant que quelques jours dans chacun, en explorant la nature de la Floride et non seulement ses plages ou ses villes. J’ai bien essayé, mais chaque fois, j’ai bien vu que ma frustration ressemblait de plus en plus à celle de Paul Roux : trop de monde, trop d’automobiles, trop de routes. De plus en plus difficile de s’isoler dans la nature. De s’y aventurer comme si on était les premiers, les seuls. Peut-être ne suis-je plus fait pour ces pays citadins où le bon pain est rare et les cafés-terrasses encore plus? 

De toute façon, à -30, le CAA devrait venir réanimer la batterie de mon VR pour le faire démarrer. 

Donc, le départ est repoussé. En fait, pas de date fixée. Et c’est très bien ainsi.

Il ne reste qu’à me trouver un bon livre à lire. À moins que je ne voyage par revue interposée comme celle de Camping-car. Un petit tour en Nouvelle-Zélande, n’est-ce pas l’été là-bas?

jeudi 11 février 2016

Au Salon du livre de l'Outaouais
table ronde et séances de signature

Syllogisme :
Je suis une auteure.
Il existe plusieurs « Salon du livre » au Québec.
Donc je participe à plusieurs Salons du livre.
Faux.
Je ne vais qu’à un seul, celui de l’Outaouais.

Particulièrement cette année parce que mon roman Les têtes bouclées a été publié en octobre dernier.
Je pourrais expliquer en long et en large pourquoi je ne vais pas aux autres, mais je préfère, aujourd’hui, insister sur les raisons de ma présence à celui de l’Outaouais.

Donc pourquoi? 

Parce que j’y habite depuis… non, pas depuis toujours, mais depuis que je publie, c’est certain. Donc un bon quarante-cinq ans. 
Déjà dans les années 1980, les Éditions de la Petite-Nation, une petite entreprise familiale dont j'étais, y avaient un stand.
En 2005, Jasmine Lalonde avait animé une table ronde sur les biographies, à laquelle je participais, toute timide, à côté, entre autres, de Janette Bertrand. J’avais écrit Jacques Lamarche un homme une époque. Oui, mon père. À ce sujet, il traîne encore un article dans le journal Voir de 2005: lien à la fin du billet.

Et puis aussi, je suis de cette génération qui croyait que le livre devait être promu, pas l'auteur. 
Et puis encore, contrairement aux autres Salons de la province, parce que je peux m’asseoir derrière deux tables : celle de Vents d’Ouest, la maison d’édition qui a publié mes deux derniers romans et celle de l’Association d’auteurs et d’auteures de l’Outaouais qui fait un travail remarquable pour promouvoir les auteurs de la région. 

D’ailleurs, c’est cette association qui a proposé une animation au Salon du livre de 2016.
Table ronde à laquelle, j’aurai le plaisir de participer en compagnie de trois autres écrivains :
Benoît Cazabon : Tout dépend de vous, Société des écrivains, vers des ancêtres chez les humanistes du XVIe siècle.
Lise Bédard, dans les romans La rose des sources et La mémoire des sources, l’auteure fait revivre le Grand Hotel de Caledonia Springs de l’est ontarien.
Josée Mongeau, deux tomes des Chroniques de Ville-Marie, romans qui racontent la vie difficile des colons français installés à Montréal au milieu du 17e siècle.

C’est Catherine Voyer-Léger qui l’animera. Je l’ai connue en 2010 aux Correspondances d’Eastman, j’ai parlé d’elle à quelques reprises dans mon blogue, et j’ai avoué que j’aimais ses écrits dans un billet en 2013.

Le thème de la table ronde qui se tiendra le jeudi 25 février à 15h30 à la Place Yves-Thériault:
Voyage dans le temps et l’espace 
Le temps écoulé laisse une place à l’histoire. Entre le temps linéaire et la perception retenue des faits se crée un espace d’interprétation/création. Ici s’installe l’écrivain. Raconte-moi ton voyage! Quelles ruptures, conservations, identités, appartenance, mixités surgissent de tes écrits? Quelle conscience d’être-au-monde ressort de ces mises en œuvres littéraires?
Je ne connais pas les questions que l’animatrice nous posera. Je ne sais pas dans quelles sphères nous voguerons, mais ça ne m’inquiète pas. N’étant ni timide ni gênée en public, peu importe les questions, hautement rhétoriques, théoriques ou intellectuelles ou pas, je sais que je finirai bien par glisser, à ma façon, quelques réponses qui, je l’espère, sauront intéresser le public. Et peu importe le public… parce qu’un jeudi… à 15h30… Déjà, parler de mon écriture, du voyage des mots, du voyage de mes personnages, c’est un réel plaisir. Et je le ferais même devant quatre personnes seulement. Façon peu subtile de vous y convier!

En plus de la Table ronde, bien sûr, les habituelles séances de signature.
Voici les miennes.
Jeudi 25 février
(tout de suite après la Table ronde)
16 h à 17h : stand de Vents d’ouest

Samedi 27 février
13h à 14h Stand de l’Aaao
14h à 15 h Stand de Vents d’Ouest

Dimanche 28 février
12h à 13h Stand de l’Aaao
13h à 14h Stand de Vents d’Ouest

Je vous y attends.

Je suis une auteure.
Le salon du livre de l’Outaouais accueillent des centaines d’auteurs, du 25 février au 28 février.
Donc je participe à ce Salon.
Vrai.

le journal Voir de 2005>>>


samedi 6 février 2016

Katherine Pancol a bien raison

Quelle obsession quand on écrit!
On devient fantôme dans sa propre vie. Le quotidien est blanc, flou, vague, la version couleur est ailleurs. Dans le monde imaginaire qu’on construit.
Katherine Pancol,
dans son blablablog

16 heures, je lis, livre papier pour que mes yeux ne soient pas rivés sur des écrans douze heures par jour. Mais en lisant, des phrases s’interposent. Je me lève et j’écris.

4 heures du matin, je me réveille. Et arrivent, pressés de ne pas se faire oublier, mes personnages. As-tu pensé au nom de mon chien dit l’une. Et comment tu fais pour meubler deux maisons, me rappelle l’autre. La petite voix de la dormeuse essaie de les faire taire : Om Namah Shiva, Om Namah Siva. Respiration, expiration, bâillement. 

Pourtant l’autre, tout le jour, elle mange, elle sort, elle pellette, elle marche, elle jase, mais comme simple passagère. Derrière la façade, la conductrice, elle, manœuvre et rame ailleurs.

samedi 30 janvier 2016

Moineau d'hiver au nord

Pour qui ne le sait pas, il fut un temps où j’ai envié plusieurs « snowbirds » qui partaient six mois dans le sud. Il fut même un temps, à peu près à la même époque, avant l’ère des blogues et des réseaux sociaux, où je me demandais si je ne pourrais pas prendre une année sabbatique et faire le tour de la France ou, comme deux professeurs que j’ai connus, quelques mois aux États-Unis et quelques mois en France. En véhicule récréatif, il va sans dire, ou au moins dans des campings, je n’ai jamais pensé voyager autrement après l’achat d'une petite caravane portée de sept pieds et demi en 1994.

Il y a toute une différence entre lire les récits des autres, leur envier leur voyage, examiner ses horaires, ses moyens financiers et plonger tête baissée dans la réalisation de ses rêves.

J’ai envisagé plusieurs possibilités comme tout vendre, mais avant de déménager ou même de partir six mois à l’aventure, je me suis permis de faire un essai, plusieurs essais. Voir combien de temps je pourrais… 

Début mai 2003, donc départ vers l’ouest avec intention de visiter le nord-ouest des États-Unis et de revenir par le Canada, sans date de retour. Ce qui fut fait. Je croyais réellement partir jusqu’en septembre au moins. Au parc Yellowstone, j’ai accusé les hauteurs de mes malaises physiques, mais je réalisais surtout que j’étais loin, à sept jours de tout ce que j'ai chez nous et que je n'ai pas ailleurs. Donc, j’avais un chez nous, je devais bien l’admettre. Après Calgary, l’artiste peintre avec qui je voyageais venait d’être acceptée dans une galerie. Nous n’avions plus qu’une hâte : rentrer chez nous. Total 44 jours. 
Nous savions des lors que nous ne partirions jamais 365 jours.

Mais c’était l’été, il restait à nous prouver combien de temps nous pourrions être des moineaux d’hiver. 

En 2008, début février, direction Georgie. Malgré les no-seums, nous avons adoré notre séjour au Blythe Island campground. Nous n’oublierons les sentiers, les marécages, l’accueil des préposés. Nous avons écourté notre séjour, tellement on avait hâte de parler à des francophones. Dès que j’en voyais arriver au poste d’accueil, je me ruais quasiment dessus pour leur souhaiter la bienvenue. Total : 58 jours

Nouvel essai en 2009 en variant un peu les campings, total 59 jours.

En 2014, nous avons carrément choisi un camping avec activités, avec Québécois, avec tout ce que nous aimons. Et pas avant mars. Nous avons tout aimé et pourtant.. total 57 jours.

Il n’a quand même pas fallu attendre dix ans avant de comprendre qu’on ne sera jamais des «snowbirds» et que nous ne partirons jamais plus de deux mois.

Nous sommes presque en février 2016, chaque matin, je jette un coup d’œil à deux ou trois forums et cinq ou six blogues de caravaniers, je suis heureuse de voir leurs photos, de lire leurs récits, mais ça ne me donne pas envie de partir parce que je n’ai plus besoin de faire d’essais ou de tenir une liste des pour et des contre. Je suis bien chez nous, je suis mieux chez nous que partout ailleurs, même s’il fait froid, même si ça me prend dix minutes à m'habiller pour sortir.

Être dehors, marcher dans des sentiers chez soi, sur son terrain, suivre les traces des lièvres, des dindons sauvages, espérer le cri d'une mésange. N'entendre que le vent dans les feuilles. Tout en étant à un kilomètre du village, de la civilisation, des services, ce qui rassure, je dois bien l'admettre.

Prunelle (notre véhicule récréatif) est là, ses fenêtres bien protégées contre les petits cailloux sournois, qui attend, comme nous, le printemps et le retour des moineaux d’été. Quoiqu’il n’est pas dit que nous ne devancerons pas un peu ce printemps en allant à sa rencontre… au mois de mars. Surtout si le temps continue d’être doux, merci El Niño, il sera peut-être aussi hâtif en Caroline du Sud, qui sait!

Et puis, fin février, il y aura le Salon du live de l'Outaouais: quelques nouvelles à ce propos dans une dizaine de jours.