Aucun message portant le libellé écrire. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé écrire. Afficher tous les messages

jeudi 21 mai 2009

Ecrire en France ou au Québec?

En tout cas, si vous êtes comme moi et que vous vous imaginez qu'en France, la vie est plus douce pour les auteurs, qu'il est possible de vivre de sa plume pour toutes sortes de raisons, dont la distribution serait une des premières, lire:
http://wrath.typepad.com/

J'aurais fait un mauvais médecin et un mauvais psychologue: je suis du genre caméléon qui prend les couleurs des murs qu'il fréquente. Alors aujourd'hui, sans autres commentaires. Quand le soleil revient, pas le goût de penser aux jours de pluie.

Un courriel de "ma" directrice littéraire m'encourage à retourner à mon personnage principal. J'y vais, j'y cours. Sans me demander si cette fois ce sera la bonne.

samedi 16 mai 2009

Encore une autre version

Ce n’est pas parce que je n’ai pas reçu de commentaires sur les billets que j’ai écrits au sujet de ma région bien aimée, la Petite-Nation, que je vais renoncer à en parler. J’ai une petite liste des sujets sur lesquels je souhaite écrire et selon le temps que j’ai dans la journée, j’y recours. Dans les mois à venir : généalogie, campings, symposium, expositions, activités dans la Petite-Nation.

Polyvalente la madame, un petit virage et retour vers l’écriture. Du genre impulsive, elle réagit tout de suite, elle fait des colères ou des déprimes, elle écrit à ses amies, mais sur son blogue, rien n’y paraît. Pas sur le coup en tout cas.

Or donc, la semaine dernière autre refus d’une maison d’édition pour mon manuscrit. Peur d’en parler sur mon blogue au cas où les éditeurs fouillent et trouvent. Je me fais discrète dans les noms. J’espérais quand même qu’une dise oui pour que je n’aie pas à revenir à celle qui n’a encore dit ni oui ni non. Avec laquelle j’ai discuté un peu au téléphone.

Dernier essai, promis. Manuscrit commencé en 2004, faudrait bien que je passe à autre chose. Je vais donc encore couper : première version il y avait les cinq générations, ensuite plus que les deux premières, cette fois, seulement mon ancêtre. Le livre se terminera avec sa mort. S’il y a tome deux ou une suite quelconque, je n’en sais rien. Me contenterai d’au moins la publication d’un premier.

En tout cas, ceux qui disent qu’il faut le voir… Je voyais même tel acteur dans tel rôle, telle vedette dans tel autre et même le réalisateur : Jean Baudin. J’aurais peut-être dû écrire le scénario. Directement.

Alors, je retourne dans mon véhicule récréatif qui me sert de deuxième bureau : sans ordinateur, sans appareil téléphonique. Que la pluie qui tombe dru ou les cocottes de pin qui font plouc ! Et si la maison d’édition montréalaise n’en veut pas, je le présente à une maison d’édition régionale et même au prix J.-P. de ma région (je ne l’écris pas au long, pour ne pas influencer le jury).

Est-ce que c’est visible que j’ai l’air d’une poule dont on a coupé la tête et qui se promène nerveusement à gauche et à droite? Triste d’un deuil, d’une partie d’elle qui est morte?

(Photo empruntée à encarta.fr, la famine en Irlande)

jeudi 30 avril 2009

Un prix pour Roland Poirier

C’était en 1972, jeune professeur d’une année d’expérience seulement. J’arrive à l’école Adrien-Guillaume à Chénéville, où, paraît-il, on s’amuse, on rit, on enseigne, on est bien. Le directeur s’appelle Roland Poirier. Je le connais de réputation, j’ai enseigné avec son épouse, Fleurette, à Saint-André-Avellin, alors il me semble l’avoir vu une fois ou deux aux « partys ».

Il a été mon directeur pendant quatre ans. Seulement quatre ans et pourtant il a changé ma vie. En tout cas, il est encore dans ma vie. On se voit quelquefois, peut-être une fois aux deux ans.
Aussi, quand il lui arrive quelque chose, mon cœur accélère, l’émotion monte, le sourire revient. Il y a quelques années, il m’a demandé de l’aider à corriger un de ses textes. Moi, l’aider??? Alors que c’était lui le directeur, le plus vieux, moi toute petite qui le regardait comme on regarde un mentor. Je suis devenue son égale.

Aujourd’hui il a gagné un prix (lire la nouvelle dans info07.com>>>). Sans éclat, sans flafla. Parce qu’il a écrit une nouvelle publiée dans une revue de la Fadoq.

Par la même occasion, j'ai appris qu'il anime un atelier d’écriture, donc en plus de chanter, de diriger une chorale, il continue d’écrire. Fière de lui, il a toute mon admiration. Surtout, il me donne l’exemple, moi qui essaie d’être publiée chez des éditeurs de Montréal. De quoi je me plains de ne l’être pas. On peut très bien écrire, aider les autres, passer des heures dans l’écriture sans être obligé d’être reconnue à… Montréal. Y a pas que Montréal dans la vie.

Ah! les éditeurs!

Hier, j'ai écrit une lettre à un éditeur (des fois j'ai envie de les nommer, faire un hyperlien, mais je ne crois pas que ce serait me rendre service). Je ne suis même pas certaine que l'éditeur l'aura sur son bureau, oubliée qu'elle sera par le responsable de la gestion des manuscrits, mais les courriels ne suffisent plus. " Votre manuscrit est en cours de lecture, le comité de lecture se réunit d'ici 15 jours" et après 15 jours, pas de nouvelles. Plus de six mois pour la lecture d'un manuscrit, il me semble que c'est suffisant. D'autant qu'on s'imagine que ce délai signifie que ledit manuscrit les intéresse, ce qui n'est pas nécessairement le cas. Je suis à la veille de penser que seul le gros gibier intéresse les éditeurs. Les valeurs sûres. Ou les plus jeunes sur lesquels ils peuvent miser à long terme.

À défaut d'être publiée, je pensais que ce blogue me satisferait, ce qui est le cas il est vrai, mais ce matin, j'ai reçu un courriel, le genre "newletter", de Stéphanie Hétu, spécialiste en marketing de site web. Le monde du référencement est encore pire que le monde de l'édition. Ma foi, je n'ai pas grand chance d'être lue ici non plus. Je ne comprends absolument rien du charabia internautique (oui, le mot est voulu nautique comme nager dans les hautes vagues, se noyer dans une mer de mots techniques), lire son billet>>>. Je ne l'ai même pas terminé, comme un livre auquel je ne m'identifie pas. Même la trigonométrie était plus facile!

Non, je ne joue plus dans ce monde de référencement. Je vais me contenter d'écrire, me faire plaisir. Parce que je finalement qu'est-ce que je veux? Si au moins je le savais.

Et puis, j'ai beau dire, tranquillement, je me fais une petite cour. Pourtant pas une reine! Tout juste une abeille.

mercredi 22 avril 2009

Les vieux textes oubliés

Occupée à rebâtir mon site (nouveau nom de domaine, nouvel hébergeur, nouveau graphisme, la totale comme disent les français), dans lequel j’avais inséré plusieurs textes, au temps d’avant les blogues — le mien en tout cas —, je me demande si je vais les laisser dans mon nouveau site. Le message doit être clair. Est-ce que j’offre mes services en tant que graphiste ou j’étale mes réalisations en tant qu’auteure?

Et viennent encore les questions et le doute : est-ce qu’on lit le billet écrit dans en 2007 dans un blogue? Et même celui écrit il y a un mois? Même chez les blogueurs très lus, très courus, lit-on ce qu’ils ou elles ont écrit il y a trois mois? Alors à quoi bon publier des textes anciens sur mon futur site? Qui est-ce que ça intéresse? J’ai l’impression de dépoussiérer de vieux livres dans un grenier.

Finalement, comme chaque fois, la conclusion, toujours la même : j’écris pour moi. Publier mes textes sur Internet me donne l’impression de laisser des traces. Rien de plus. Rien de moins.

jeudi 9 avril 2009

Les étiquettes, le style

Quand j’étais étudiante, on pouvait discuter pendant des heures sur les genres littéraires : ceci est un récit, tel auteur fait partie de telle école de pensée, un roman existentialiste, un polar. Moi, pourvu que j’aime! Il est certain qu’avec les années, mon style a évolué, mais je n’ai jamais cherché à répondre à des critères de classement. J’ai beaucoup écrit; des articles de journaux, des billets, des opinions, des romans, des essais, même un dictionnaire avec mon père, des lettres d’amour, des lettres d’affaires, deux séries dramatiques pour la télévision, des romans et des récits. Il n’y a que la poésie et le théâtre que je n’ai pas touché et encore, série dramatique ressemble un peu au théâtre et poésie, j’ai toujours un petit cahier noir rempli de mes premières rimes qui moisira probablement dans une boîte.

Et aujourd’hui, s’ajoutent blogue et des textes pour des sites Internet. Aucun problème de changement de style, si tant est que je change. Ça me vient naturellement. Ma tête passe d’une forme à une autre et je sais que parfois ça doit faire de drôles de poudings, mais moi je les aime ! Je trouve quand même que ça commence à devenir pointu : écrire comme ceci, comme cela. Pour que le texte entre dans un moule, réponde à des règles d’efficacité. Ce matin, je lisais entre autres des conseils belges dans Redaction.be. J’ai arrêté parce qu’il vient un temps où c’est tellement restrictif que ça t’enlève tout élan.

J’haïs ça les étiquettes, c’est comme des recettes : il faut les suivre, sinon on risque de manquer notre coup. Évidemment, il y aura toujours de grands chefs qui réussissent tout ce qu’ils touchent. Et les rebelles comme moi, réfractaires à toute forme de mainmise.

Et vous, est-ce facile pour vous de sauter d’un genre à un autre? Êtes-vous tenté d’écrire votre roman dans le même style qu’un blogue. Juste un petit peu plus long et sans liens!!!

mercredi 8 avril 2009

Ecrire, encore et toujours

Je vais y parvenir. Peut-être pas comme je pensais à 26 ans, ni même à 50 (décidément, les lecteurs et lectrices vont penser que je fais une fixation sur l’âge, c’est probablement normal à la veille du changement de dizaine, soyez patients, j’en ai encore pour un an), c'est-à-dire par des livres imprimés, quoique je n’abandonne pas l’idée de faire publier mon dernier manuscrit.

D’abord chercher, regarder ce qui ce fait pour savoir ce que je veux, ce qui me convient. Je lis tout ce qui me tombe sous la main ou plutôt sous les yeux. D’un lien à l’autre, d’un mot dans Google à un site, et si possible sans acheter de e-book ni me rendre à la librairie. Cet hiver, je me suis dit : qu’est-ce que je sais faire? Quelles sont mes forces : écriture et graphisme.

Ce matin, j’ai ajouté dans mes favoris deux sites, un qui donne des conseils sur comment écrire un blogue et celui d’une web-coaching québécoise. Savez-vous comment cette entrepreneure demande de l’heure : 250 $. J’ai dû en manquer des bouts, parce que mon taux horaire pour monter un livre ou un dépliant est dix fois moindre. Très intéressant son site-blogue, beaucoup de mots par contre, donc penser à mettre plus d’images et être moins verbomotrice. Mais ici, qu'est-ce que je pourrais placer comme image? Saut de coq : apprendre à écrire pour le web. Questions : qu’est-ce que je veux dire? à qui le dire? clientèle cible.

J’avance. Il me semble. J’espère. Pourvu que tout ça n’aboutisse pas à une impasse, genre poubelle.

Bon, mon site, oui, j’y travaille aussi. J’en ai fait un, il y a quelques années, que je mets à jour régulièrement, comme ça pour le plaisir, hébergé gratuitement chez Yahoo, mais faut plus sérieux. J’ai déjà mon hébergeur : i-web. Non, non, ce n’est pas en France, bel et bien québécois, montréalais pur laine avec des tentacules un peu partout dans le monde, mais rentabilité exige, je suppose, c’est pas de mes affaires.. Pour le nom de domaine, pas encore certaine : mon nom qui ne dit pas grand-chose? graphisme-quelque-chose? Le blogue est plus à la mode, et un bon passeport pour se présenter, mais sera-t-il intégré à mon site ou les deux en parallèle, ne sais pas trop encore.

Je me sens des ailes, mais je prends mon temps pour être organisée, être certaine d’aller là où je veux, pas plus, pas moins, pas trop. Ce n’est pas comme si je voulais me lancer dans une carrière pour les dix prochaines années.

Simplement écrire, est-ce trop demander? Bon, oui, et être payée pour le faire.

mardi 7 avril 2009

Au moins, j'ai essayé

Je l’ai fait. J’en ai parlé le jeudi 2 avril : devenir blogueuse pour le Bel âge, eh bien, je leur ai écrit. Gentille, la responsable des sections a non seulement accusé réception, mais en plus elle s’est donné la peine de me répondre. C’est non, l’option n’est pas envisagée pour l’instant, mais bon, j’aurai essayé. Dommage ce sont les lectrices qui y perdent. Quand même pas beaucoup de blogueuses qui peuvent être près des 50 ans et plus. Et question compétence, je n’en doutais pas.

J’aurai pu parler de ma mère qui a vécu seule dans sa maison, pendant deux ans, avant d’entrer au CHSLD. Je n’aurais écrit que du bien des CHSLD, en tout cas de celui de la Petite-Nation où ma mère est traitée en reine, dit-elle. J’aurais sautillé du caravaning que je pratique à la généalogie qui me passionne, des artistes peintres en particulier que je connais à la culture en général qui m’intéresse, en Outaouais surtout où je demeure. Toutes sortes d’idées me trottaient déjà dans la tête.

Peut-être les livrerais-je ici, ces billets. Peut-être non. Pourquoi donner gratis quand on peut en espérer une rémunération? Comme si à 60 ans, — ce que je n’ai pas encore, même si je m’en approche à grands pas —, on ne pouvait plus être que bénévole, généreuse, donner son temps, vivre de l’air du temps. Non, non, les baby-boomers ne sont pas tous à la retraite et ce n’est pas parce que je vais dans le sud que je suis riche comme Crésus et que je n’ai plus besoin de revenus supplémentaires.

Je dévie, je divague, je dérape. Je suis déçue.

vendredi 27 février 2009

Antidote

Vous corrigez vos écrits bien sûr, mais comment? Connaissez-vous Antidote? Oui? Aimez-vous? Non? Procurez-vous-le au plus tôt.

J'imprime le texte, parce qu'à l'écran, il vient un temps où je ne vois plus rien, je relis, je révise, j'améliore le style, j'enrichis le vocabulaire, je transpose le tout sur l'ordi, j'en profite pour ajouter ou couper encore. Deuxième correction: j'ouvre le fichier Word, Antidote est déjà là, je clique sur le petit crochet vert qui m'ouvre la porte vers un univers de révision. C'est la correction la plus longue, la plus démoralisante parce que vous vous étiez cru bon(ne), mais la plus enrichissante. Et ça change un peu le cerveau de place, il s'évade dans le technique.

Plutôt que de passer à travers tout le texte seulement pour les fautes d'orthographe, de grammaire ou même de typographie, et recommencer pour les répétitions, je travaille plutôt un chapitre après l'autre. Ce sont les répétitions qui me surprennent le plus. Comment n'avais-je pas vu que j'avais utilisé le même mot quatre fois dans une seule page? Bien sûr, avec les années, j'ai comme un deuxième oeil, mais il en reste toujours. Alors là, Antidote (version 2006) m'offre le choix entre des milliers de cooccurrences dans son dictionnaire et autant de synonymes. Et ce n'est pas un logiciel français, mais bien québécois, donc adapté à nos expressions et aux recommandations de l'Office de la langue française.

Dix outils dans un, je dirais. C'est à peine si je me sers du Multidictionnaire de Marie-Eva de Villers qui était pourtant ma bible.

mardi 24 février 2009

Recommencer sa vie pour mieux écrire

Après avoir fini Louise de Didier Aucoin, je me suis mise à la lecture de La vérité et ses conséquences de Alison Lurie. Et je m'aperçois qu'il y a deux sortes de livres... pour l'instant, jusqu'à ce que j'en trouve d'autres, ce qui arrivera sûrement. Donc il y a les livres que je lis pour l'histoire. Ils peuvent être écrits de façon convenable, mais sans recherche ni originalité, seule l'histoire compte. Comme celui d'Alison Lurie présentement ou l'an dernier les trois tomes de Steig Larson. Il suffit que les vingt premières pages soient intéressantes pour que j'aie envie d'aller voir plus loin et parfois même à la fin pour voir comment l'histoire se termine. Et il faut que l'intrigue soit vraiment intéressante et les personnages attachants pour que je revienne au début et lise le livre en entier. Si en plus, il est bien écrit, c'est un plus, mais je m'en remettrai.

Il y a l'autre sorte, celle que l'on classe sans doute dans la « littérature ». Ce n'est pas tant l'histoire qui est intéressante, qui nous retient, je peux même passer plusieurs paragraphes, l'histoire – quand il y en a– peut être secondaire, intrigue mince, c'est le style qui fait la force d'attraction. Vous savez ce genre de livre dont on se souvient le lendemain, une fois rangé sur la table de chevet ou retourné à la bibliothèque. Auquel on repense dans la journée en se demandant si on va en parler à sa meilleure amie ou si on va garder ce petit trésor au chaud, juste pour soi. Les livres qui nous font poser des questions sur vous-même ou nous attirent vers plus loin dans nos propres écrits.


Louise de Didier Decoin n'est probablement pas le meilleur livre de l'auteur, mais c'est le premier que j'ai lu, alors, je ne dirais pas qu'il a changé ma vie, mais après lequel des questions se sont imposées: pourquoi est-ce que je suis née au Québec? En 1950? ce qui fait que je n'ai connu d'auteurs québécois qu'à l'âge de 16 ans? C'était Anne Hébert, Saint-Denys Garneau. Pour aussitôt retomber dans Sartre, Camus et en venir à croire que la France était le nid idéal d'où pouvait venir la littérature.
Et comme je ne sais pas si à mon âge, on peut s'améliorer au point d'écrire d'aussi belle façon, alors je me suis dit qu'il faudrait que je recommence à partir de zéro.
Recommencer ma vie, non seulement ce serait dans le sud de la France (tant qu'à être en France, tant qu'à changer, je choisis au moins plus chaud que chez nous) près d'une bibliothèque bien garnie.
Et si c'était au Québec, ce ne serait pas en 1950 ou pas francophone. Et si c'était en 1950 et francophone, je serais géniale en quelque chose et non pas moyenne en tout comme je le suis dans cette vie-ci. Oui, je répondrais aux sacro-saints critères de performance de mon siècle et je monterais sur un podium, celui de la littérature de préférence.

Bref, je voudrais écrire des livres du genre de Louise. Avoir l'originalité (Louise est une oie, en partant, avouez que ce n'est pas banal), l'audace et bien sûr la richesse de vocabulaire, pouvoir penser écrire « des capuches de beurre » ou « un vaccin étoilé sur l'épaule ». Entre autres.

Écrire de la littérature et non pas seulement une histoire.

mardi 17 février 2009

De la confiance en soi

Quand j'étais enfant, mes parents appelaient cet état de la paresse. Aujourd'hui, on préfère dire proscratination. Ou morosité, être dans la lune, se chercher. Pour d'autres, ce serait suivre son horloge biologique (mais celle-là on peut bien la mettre à l'heure qu'on veut!!). Dans tous les cas, il faut se donner des coups de pieds dans le cul. Et encore une fois, ne pas se laisser à penser, à argumenter, à juger, à douter. De la confiance en soi mur à mur.

C'est valable pour tout travail, toute création. l'artiste pour ses tableaux, l'auteur pour ses écrits.
Tout de même, quand le coup de pied au cul vient de l'extérieur, ça peut faire plus mal mais ça peut être plus efficace aussi: la vente d'un tableau, un courriel d'une directrice littéraire, un atelier d'écriture, la venue d'un client, un forum pour artistes peintres québécois (j'ai bien essayé d'en partir un mais ai-je le temps encore d'administrer, de modérer pareille machine), un commentaire –positif va s'en dire–, dans un blogue. Par contre, ça peut devenir une distraction aussi, comme une attente. Attendre que quelque chose, quelqu'un nous pousse. Donc en plus de la confiance en soi, il faut de la discipline personnelle, s'auto-motiver, se parler dans le « casque ».

Et au lieu d'écrire un billet sur ses états d'âme (si au moins j'apportais quelque information utile à d'autres, le but d'un blogue, non?), comme si c'était un exercice de réchauffement, retourner carrément à notre fichier texte ou notre toile blanche.
Ce que je fais de ce pas. Oui, oui, allez ouste!

vendredi 13 février 2009

Nom et prénom des personnages

J'écris la vie de mes ancêtres. En roman, parce que pour les Éditions Septentrion, il aurait fallu une recherche plus archivistique que je n'étais pas prête à entreprendre, vous savez, avec les petites notes en bas de page et une bibliographie qui prend plus de dix pages!!! Bref, c'est un roman. Mais, j'ai pris les vrais noms et prénoms et les vraies dates tant que j'ai pu. Tant que j'étais dans les trois premières générations, ça allait, mais me voilà rendue à la génération de mes parents. Que faire, quant au choix des prénoms? Je les garde, je les change? À part ma mère, les personnes – devenues forcément personnages — sont toutes mortes, donc ce ne sont pas elles qui vont me faire un procès. Mais j'hésite.

Pour la vraisemblance du récit, qu'est-ce que le lecteur aimerait? Bien sûr, écrire une scène d'amour en parlant de ses parents, ce n'est pas très évident. Je n’ai pas pu d'ailleurs. Vous me direz que j'ai ma réponse : je change, mais maintenant que tout est écrit, je n'aurais pas de difficulté à convaincre ma conscience de revenir aux vrais prénoms.

Et ne me dites pas de demander à la directrice ou directeur littéraire, je n'en suis pas là. Je voudrais bien avoir ma petite idée faite avant de lui soumettre la question, si tant est que je me rende là.

Bref, en tant que lecteur et lectrice, si vous lisez des prénoms dans un tome et que vous apprenez que ce sont les vrais noms, supposeriez-vous que tous les autres dans le tome 2 le soient aussi? Seriez-vous déçus d'apprendre qu'ils ne le sont pas donc vous vous mettez à douter des premiers aussi. Le genre : Ah! si c'est vrai, c'est meilleur?!

jeudi 12 février 2009

Écrire sans penser

J'ai terminé la révision du premier chapitre de mon tome 2. Écrit à la main en partie, corrigé à la main le texte de la première version. En bref, des feuilles bien raturées. Et quand je transcrirai le tout sur ordi, le tout changera encore.

Les premières pages sont tellement importantes. Autant pour le lecteur que l'éditeur. Et comme il faut d'abord plaire à l'éditeur et au comité de lecture avant de penser plaire au lecteur (oui, oui, à soi, l'auteure avant tout, mais c'est une autre histoire, me plaire à moi, il n'y aurait pas tant de dialogues ni tant de descriptions du physique), je travaillerai ce premier chapitre plus que tout autre.

Par contre cette fois, je suis fière, j'ai fait ce que j'ai toujours dit qu'il fallait faire mais que je faisais rarement: écrire pour l'écrire cette histoire, sans style autre que celui qui vient au premier jet et sans arrêt pour chercher un détail de date ou de couleur de cheveux. Ensuite, je l'améliorerai autant en détails qu'en richesse de vocabulaire. Si possible dès le premier jet garder le ton choisi. Dans mon cas retrouver le ton du premier tome, pas évident.

Et si le matin, comme ce matin, pendant quinze à vingt minutes, les doutes reviennent? Du genre: à quoi bon? N'ai-je pas l'âge de la retraite comme ceux et celles qui m'entourent? Pourquoi ne pas me gâter rien qu'à écrire blogues, courriels et messages dans des forums? Je ne creuse pas, je ne réponds pas à ce petit démon peureux et paresseux, je sais que le besoin d'écrire cette histoire, sans penser publication, reprendra le dessus, quoique je pense, quoique je doute, alors aussi bien foncer.

Alors go, on écrit, sans penser.

mercredi 11 février 2009

Moi, je dirais bien tout

Je suis du genre qui ne sait pas garder de secret. Un peu trop franche au goût de mes amies quand j'allais à l'école. J'ai toujours écrit mon journal personnel, parfois épisodiquement, parfois plus sérieusement. J'en ai jeté une bonne partie après avoir relu pour la troisième fois Mathieu de Françoise Loranger et tenter comme le personnage principal de cesser de regarder mon passé. Dans ces cahiers, j'y jetais aussi bien mes colères d'adolescente que mes poèmes tenus secrets que, plus tard, des opinions, des éditoriaux ou même des textes plus longs qui auraient pu servir de nouvelles. Comme Julien Green je crois. Je ne me compare pas à n'importe qui!!!

Aujourd'hui avec l'avènement de l'ordinateur, il m'arrive souvent de tenir un journal du manuscrit en cours et même d'écrire mes pensées directement sur ordi, au cas où elles serviraient dans un éventuel roman. Une étape de moins, parce qu’avouons-le, même si ça permet une deuxième version plus épurée, travaillée, c'est quand même fastidieux et ennuyeux de réécrire un texte d'abord manuscrit. J'ai beaucoup aimé lire Journal de printemps, le récit d'un livre de Christiane Rochefort qui raconte comment elle a écrit son roman Printemps au parking. Pour un auteur, c'est toujours un bonheur d'apprendre comment les autres écrivains travaillent, pensent, réagissent.

Bref, ça me tente parfois de faire la même chose : conter comment j'ai écrit tel ou tel livre. Un peu comme le fait Audrey Parily. Mais, je me demande si le temps consacré à cette transcription n'empiète pas sur celui de la « vraie » création? J'en suis donc à gérer mon temps, à choisir ce qui est important et ne l'est pas. De plus est-ce bon de tout dire? Surtout pour un livre qui n'est pas encore publié. Comme présentement, je travaille sur le tome deux d'une histoire dont le tome un n'est pas encore publié. Puis-je en parler? Quelles pourraient être les conséquences?

Re-bref, m'écouter, je dirais tout, mais heureusement ou malheureusement, j'ai d'autres obligations, d'autres intérêts, d'autres activités qui font que je ne me décide pas ou reporte.

vendredi 9 janvier 2009

Auteur québécois, auteur de quoi

Me suis-je donnée comme mission de parler aux autres ?
D’écrire plutôt que de parler.
Je perds tant de temps à compter et à pelleter dans ce pays de neige et d’argent
Je perds tant de temps à lire ceux qui disent mieux que moi,
que je cherche ma place.
Je prendrai ma vie à la trouver cette place, cette mission.
Il y en a qui chantent,
d’autres qui transposent leurs mots, les adaptent.
D’autres qui ne disent mot.
Qui comptent
Qui bâtissent maison
Qui forgent pays
Qui guerroient.

À me promener dans les rangs et les montées, tant de maisons, tant de gens.
À me promener sur les blogues et les forums, tant de jeunes qui écrivent et qui veulent, qui crient, qui se disent, qui se font une place.
À devenir étourdie de tant de technologies, de tant de vitesse et de performances.
À ne plus voir le temps passé à regarder les autres, en cherchant où je suis et ce que je suis venue faire
sur terre.
Le temps qu’on cherche, vit-on ?

mercredi 7 janvier 2009

Je ne dois pas être un vrai écrivain

Je ne dois pas être un vrai écrivain. À 26 ans, un matin de septembre, je me suis assise devant un bureau que j’avais fabriqué pendant l’été dans le but plus ou moins avoué d’écrire et d’en vivre. Mieux, croyais-je si j’avais l’environnement nécessaire comme l’athlète qui performe mieux dans un bel habit de jogging. Pendant deux ans, j’ai beaucoup écrit, même publié et je me croyais lancée dans ma nouvelle carrière.

J’ai dû retourner enseigner, j’ai ensuite bifurqué vers le graphisme, le montage de journal, le montage de livres. J’ai appris les rudiments de l’édition. Je continuais à taper sur les machines à écrire et aussi sur les photocomposeuses. Devant les refus répétés des maisons d’édition, je me suis tournée vers le compte d’auteur, d’autant que nous étions outillés au journal où je travaillais. Mais je n’ai jamais réussi à me croire écrivain. Pas plus que je me sentais journaliste quand j’ai écrit des reportages pour La Terre de chez nous.

Maintenant, à cinquante-huit ans, c’est au compte-gouttes. J’attends qu’un livre soit publié avant d’en commencer un autre. Comme si je ne voulais plus écrire pour rien. Et comme je ne veux plus de compte d’auteur, parce que nulle en promotion, j’en vends très peu… j’attends. La biographie Jacques Lamarche, un homme une époque, éditée chez une petite maison régionale m’a rapporté l’énorme somme de 348 $, alors maintenant je ne veux que les plus importantes.
Alors… comme le voilier sur une mer calme, j’attends. Une première version du prochain manuscrit est élaborée, en fait c’est un roman que j’ai divisé en deux tomes. Encore faudrait-il que le premier tome finisse par paraître. Au début, il y a quatre ans, je n’osais en parler. Comme le fumeur qui écrase sa dernière cigarette ne sait pas trop s’il en parle ou non. Couteau à deux tranchants. Puisque le processus est en marche, mais que je n’ai toujours pas de contrat, en parler peut aider ou nuire? Comment avoir la tête à écrire du nouveau quand je sais qu’il est possible qu’on me demande encore une nouvelle version de l’ancien?

J’attends en me promenant ici et là dans les forums, les blogues, les livres, les courriels. Y laissant des mots… inutiles. Comme pour me tenir en forme, tout au plus.

Je ne dois pas être un vrai écrivain.
Vous me copierez cent fois: je suis un écrivain, je suis un écrivain.
À force de le dire, je le serai. Je sais, je l'ai déjà dit.

jeudi 18 décembre 2008

Lire d'abord, écrire ensuite

2008 achève. Faudrait que je me discipline. Plus les chiffres avancent dans mon âge (encore heureux que nous n’ayons que deux chiffres !), plus, je veux tout voir, tout lire, tout faire. Pas tout à fait. Mais en tout cas, il me semble que je n’ai pas le temps de lire, voir et faire ce qui m’attire. Je me sens ampoule au lieu de laser. Je devrais me concentrer, me discipliner, me limiter et en être satisfaite. Tous ces blogues intéressants sur les livres. Tous les livres qui me tentent. Et c’est si long de lire. Sans parler d’écrire. Une fois que j’ai lu, quand puis-je écrire ? Je me gave l’esprit autant que le ventre, sans voir les conséquences. Seul le calendrier me rappelle que j’en ai moins devant que derrière.

Allez je retourne à Louis Caron. La lecture des autres d’abord, prendre la parole ensuite. Plus longuement peut-être.

dimanche 7 décembre 2008

Des mots perdus?

Dans ma vie, bien avant la venue de l’ordinateur (et bien après, malgré la possibilité de n’avoir pas à retaper le texte), j’ai pris plaisir à écrire à la main des pages et des pages : mon journal, des notes prises lors de lectures, des lettres parfois, certaines envoyées, beaucoup d’autres non. Pour mon plus grand malheur. Parce que je n’avais pas, par la suite, envie de les relire, envie non plus de les retaper et d’en faire quelque chose d’intéressant pour les autres. Qui pourraient servir aujourd’hui. À un blogue peut être. Comme le font tant d’autres. Et me croire par le fait même auteure, écrivaine, lue. Que j’existe aux yeux des autres. Pourtant il me semble ne pas tant y tenir.

Quelquefois un peu inquiète, certains jours, déchirée entre écrire pour le plaisir et d’autres jours vouloir gagner ma vie avec cette facilité que j’ai de parler, de m’exprimer, d’aligner des mots. « Fais ce que tu aimes » me disait mon père. Je l’ai écouté. J’aurais peut-être pas dû. Être moi-même dans un monde d’argent alors que ma nature profonde ne s’y attache pas. Un gigolo qui se ferait entretenir. Une intellectuelle amateure.

Claude Jasmin. Je reviens souvent vers lui. Par curiosité, une attirance que je ne m’explique pas. Peut-être parce qu’il m’avait écrit un mot gentil quand « Je me veux » a été publié. Je lis quelquefois son blogue, ça me fait penser au mien, embryonnaire.

Je n’avance pas au rythme où je voudrais. Un rythme tel que j’aurais des mots derrière qui correspondraient au temps que j’ai mis à les écrire et des mots en avant qui m’attendent et pour lesquels j’appelle l’inspiration et le souffle. L'édition surtout qui me donnerait l'élan nécessaire à poursuivre. Je pourrais dire "je n'ai pas écrit en vain" comme quand on se cherche une raison de vivre. Au rythme où je vais, mes 58 ans en arrière qui n’ont accumulé qu’un peu d’expériences, il me faudrait encore 200 ans pour vivre ce que je n’ai pas vécu, écrire ce que je n’ai pas écrit. Surtout quand je me compare à quelques jeunes qui, à vingt ans, ont déjà le bagage qui m’en a pris le double à acquérir.


Je lis et relis trois lignes d’un auteur, je voudrais les commenter, les mémoriser, les avoir écrites parfois. Je me lève, en écrit quelques-unes à mon tour, inspirées de cette lecture, sans lien avec celles de la veille, écrites sur un autre sujet, dans un autre élan. J’ai des cahiers remplis de phrases aussi inutiles que du yogourt dans un réfrigérateur : celui qui ne sert pas, qui moisit, qui sera « passé date » si on le laisse au fond.


Des mots qu’on écrit dans le silence d’une bienheureuse et nécessaire solitude. Je ne sais pas écrire dans le bruit, dans le tourbillon des autres vies qui se bousculent devant moi, ne serait-ce que dans le téléviseur. Et quand les vies grouillantes et parlantes reviennent dans mon paysage, je ferme le cahier.