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mardi 20 novembre 2012

Atelier d'écriture professionnelle


« À qui s’adresse cette formation ?  À toute personne qui rêve de publier un jour et qui a déjà entamé un processus de création de son projet d’écriture. Si vous souhaitez passer du rêve à la réalité et publier un livre pour la jeunesse ou pour adulte, cet atelier est pour vous. Si vous avez déjà une première publication et que vous voulez professionnaliser votre écriture, vous profiterez doublement de cette formation. »
C’est ainsi que Bernadette Renaud présente son atelier de formation.  Je l’ai connue à l’école d’été de Mont-Laurier en 2010. J'en ai déjà parlé dans ce billet >>>.

J’ai appris des trucs dont je me sers encore, j’ai gardé toutes les notes et exercices que j’utilise encore, je me suis sentie comprise, rassurée et accompagnée. Pas contrôlée, ni même dirigée mais vraiment accompagnée.

Elle-même auteure de livres pour la jeunesse et pour adultes (Un homme comme tant d’autres) : et plus connue probablement à cause de la scénarisation du film Bach et bottine, elle a fait profiter plusieurs personnes de son expérience pendant neuf ans à Mont-Laurier. Aujourd’hui, elle offre ses services à La maison de la culture Lenoblet-du-Plessis, à Contrecœur.

Gens de Montréal et des environs, après inscription, vous pourrez vous rendre à Contrecoeur à ces dates : 19 janvier, 9 février, 9 mars, 13 avril et 11 mai 2013 (de 9h à 17 h.) Une heure de route, c’est rien pour les avantages que vous en retirerez. J’ai déjà roulé de chez nous à Gatineau, un peu plus d’une heure, pour participer à ce genre d’ateliers. J’en retire encore des bénéfices, plusieurs années plus tard, dont la publication de mon roman, ce qui n’est pas rien.

Informations complètes, formulaire d’inscription en écrivant directement à Bernadette Renaud. Son courriel : Bernadette_Renaud arobas hotmail.com

(photo: cahier de l'auteure)

jeudi 15 novembre 2012

Salon du livre de Montréal


Je pourrais chercher une définition à l’expression « Acte manqué », mais je préfère donner l’exemple qui m’a amenée à croire que j’en ai commis un. L’an dernier, j’étais inscrite au Salon du livre de Montréal et je n’ai pu m’y rendre. Cette année, j’aurais pu y aller et je ne m’y suis pas inscrite.
En lisant les blogues des uns et des autres, je m’aperçois qu’ils y vont presque tous. Quelques-uns comme visiteur, la plupart en tant qu’auteur. Les questions, jusque-là restées tranquilles dans un coin de mon cerveau sont sorties en vrac :
Lors d'un
Salon du livre
de l'Outaouais
Pourquoi ne me suis-je pas inscrite? Parce que mon éditeur ne me l’a pas proposé? L’avait-il fait l’an dernier alors que mon livre venait de paraître? Parce que l’association dont je fais partie a offert à ses membres d’aller au Salon du livre de Hawkesbury les 10 et 11 novembre et que, flattée peut-être d’être reconnue auteure, j’ai accepté? Suis-je orgueilleuse à ce point? Par pure paresse, par oubli? Parce que je ne me sens pas auteur digne d’un gros salon comme celui de Montréal? Peut-être que, demeurant en Outaouais depuis plus de 40 ans, je ne m'identifie pas à Montréal? Parce que je ne me sens pas auteur tout court?
Écrivain, oui. J’écris bien, oui le plus souvent. J’écris facilement, très.  Mais écrire des romans, pas vraiment. Je suis à mon meilleur dans des textes courts. J’aurais fait une très bonne chroniqueuse. J’étais dans mon élément quand j’écrivais des reportages à La terre de chez nous. Ou les articles sur les artistes peintres dans Visions de la Petite-Nation. Des historiettes, des petits bouts de vie, des mini-biographies.
Saurais-je un jour qui je suis? Où est ma place? Pourquoi est-ce que je ne me contente pas d’être une retraitée comme la plupart des gens qui m’entourent? Mais un écrivain prend-il jamais sa retraite?
Finalement, peut-être aucune de ces raisons, peut-être juste parce que je n’aime pas m’engager longtemps à l’avance?
Ce matin, le billet de Julie Gravel Richard me fait réaliser, une fois de plus, que je n’ai rien à envier, ni à prouver, à personne et que le temps perdu à me demander pourquoi je ne me suis pas inscrite au Salon m’empêche probablement de profiter de ce qui m’est offert.
Alors bon salon à vous tous, je vais lire à votre santé! Et rester l’œil ouvert à ce qui se présentera.

lundi 12 mars 2012

Des nouvelles de Gatineau



La vie d’un auteur est un peu comme la vie d’une vedette de télé ou de film : quand sort le livre, ça fait longtemps que le texte a été écrit. Au point qu’il faut parfois le relire pour se le rappeler. Ainsi, le livre Des nouvelles de Gatineau est sorti au Salon du livre de l’Outaouais, le 3 mars dernier. Je viens tout juste de le recevoir. Page 101 : un texte de Claude Lamarche. Eh! Eh! c’est moi, ça! Quand donc ai-je écrit ce texte? Petit coup d’œil dans mes fichiers, dernier envoi : août 2011 et probablement écrit au printemps ou pendant l’hiver. 

Un livre sous la direction de Michèle Bourgon et de Vincent Théberge, qui n’en sont pas à leurs premières armes dans l’écriture ou la direction de nouvelles. Déjà, Trente XXX en 2009.

Ces deux auteurs de l’Outaouais récidivent en lançant, il y a plus d’un an, un concours de nouvelles. Il s’agissait d’écrire une nouvelle (2,500 mots maximum) dont l'action se déroulait à Gatineau. 

Je réside en Outaouais, mais pas à Gatineau, je connais cette grande ville fusionnée surtout parce que je me rends dans les centres commerciaux, dans les hôpitaux, mais comme j’ai eu le plaisir d’accompagner Louise Falstrault à une exposition qui a duré cinq ans : L’île en art, c’est donc sur le terrain du Théâtre de l’île que j’ai situé mon action. Même que j’ai emprunté son métier d’artiste peintre le temps de quelques phrases et de quelques émotions. 

Je n’ai pas gagné le concours, mais les deux directeurs ont quand même choisi ma nouvelle pour la publier avec 28 autres nouvelles. 

Andrée Poulin en parlé à l'émission de Radio-Canada, Divines tentations samedi dernier, à partir de la minute 4 :40.

Je suis honorée que mon nom côtoie quelques autres auteurs que j’ai connus lors d’ateliers ou de rencontres : Gilbert Troutet (dont la photographie de la couverture est tout à fait remarquable), Daniel Paradis, Claude Bolduc, Julie Huard, Jocelyne Béland, Michel-Rémi Lafond. Je connais aussi le journaliste de la Revue de Gatineau, Patrick Voyer qui a remporté le troisième prix. Le premier prix a été attribué à Frédéric Bisson et c’est amplement mérité : l’émotion est à son paroxysme dans sa nouvelle. 

Tout compte fait, même quand on pense qu’on écrit moins, les textes publiés en deux ans s’accumulent : deux nouvelles et un roman, tous chez Vents d’Ouest. Je suis à la veille de faire partie des meubles.

(Illustration empruntée au site de l'éditeur >>>)

lundi 7 mars 2011

Plus que la pointe de l'iceberg

À lire des blogues, à écouter des entrevues, je serais portée à croire que les gens n’exercent qu’un métier ne vivent qu’une réalité, comme si Sylvie Moreau n’était qu’une comédienne, ou que Marie Élaine Thibert n’était qu’une chanteuse. Ou ne se définisse comme telle. Quand est-ce que je vais comprendre que l’être humain est bien plus que la pointe visible d’un iceberg?

Donc, il serait temps que j’admette que je ne suis pas un auteur, en tout cas pas la sorte qui publie un roman aux deux ans. Je suis une personne qui aime écrire, qui a besoin d’écrire, qui peut écrire toutes sortes de textes : des billets pour mon blogue, des communiqués de presse, des textes pour des sites Internet, des chroniques et des articles pour les journaux.

Mais pas que ça non plus. Et ça ne vient pas toujours en premier, en haut de la liste. Je n’ai jamais été une première de classe non plus, je suis de celle qui doit travailler fort, les phrases ne sont pas belles du premier coup, ni même du troisième, alors, insatisfaite, je délaisse souvent.

Hier encore, j’avais un peu de temps libre : « qu’est-ce que je ferais bien? » Il est certain que balayer ne m’est même pas venu à l’idée, préparer un souper extraordinaire non plus. J’ai passé la souffleuse par obligation et pour le plaisir de voir une belle entrée dégagée. J’ai hésité entre commencer une nouvelle pour le Concours de nouvelles de Gatineau (oui, oui, tout le monde peut participer) et commencer le dépliant des Créateurs de la Petite-Nation. Qui a gagné, croyez-vous? Eh oui, la graphiste! Pas besoin de me casser la tête, j’ouvre le dépliant de l’an dernier, j’efface ce qui ne convient plus, je compte : tant de picas divisés par dix, je trace des lignes, je prépare des photos que je redimensionne en bandes pour le dessus et à 100 ppp pour le site Internet. Je m’y sens à l’aise comme l’écureuil dans la mangeoire d’oiseaux.

La nouvelle? Ça ira à plus tard, quand j’aurai une idée de la chute, une idée de l’histoire, quand mon personnage principal se manifestera. Oui, j’y pense, mais pas à toute heure du jour, pas en passant la souffleuse ou en faisant la vaisselle ou en lisant ou en montant un dépliant.

Vais-je l’admettre une bonne fois pour toutes et finir de me faire croire que je suis une auteure prolifique. J’aime écrire, j’écris souvent, mais je ne serai jamais celle qui verra ses livres sur les tablettes des librairies de façon régulière. Voilà aussi pourquoi, il arrive que ce blogue ne soit pas nourri à un rythme constant et encore moins d’un seul sujet.

Je suis qui je suis et il serait temps que je cesse de me faire croire que je suis ou deviendrai quelqu’un d’autre.

(photo de l'auteure prise lors d'un voyage à Terre-Neuve)

vendredi 4 mars 2011

Auteur de l'Outaouais, auteur québécois,
auteur tout court?

Ma minisérie d’auteurs de l’Outaouais s’est terminée avec mon dernier billet. Il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas d’autres, selon les arrivages ou les coups de cœur. Quand j’ai posé les questions, j’avais une bonne idée des réponses à venir, mais je voulais quand même connaître la réaction des auteurs et pouvoir en reparler.

Ainsi quand je demandais : « Vous considérez-vous comme auteurs de l’Outaouais ou auteur tout court? » Je savais bien que la majorité ou me répondrait « auteur tout court ». J’aurais répondu la même chose. Et pourtant, nous faisons fièrement partie de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Peu d’entre eux publient ailleurs que dans les maisons d’édition... outaouaisiennes (un des gentilés pour désigner l’Outaouais) : Vermillon, David, Vents d’Ouest.

J’aurais peut-être pu demander : « Vous considérez-vous comme auteur québécois ou auteur tout court? »

Quand j’ai écrit Visions de la Petite-Nation, livre pour lequel j’interviewais des artistes peintres qui venaient peindre dans la Petite-Nation, Bruno Côté n’a pas voulu que je parle de lui pour ne pas être étiqueté peintre régional, il se considérait artiste canadien. Ça m’avait frappé, ça m’avait fait me poser des questions sur qui connaît qui.

Maintenant que nos livres sont distribués dans les librairies et sur Internet, sommes-nous pour autant des auteurs québécois? Grâce à Internet aussi, mon nom peut-être trouvé au fin fond du Burkina Faso, suis-je pour autant une auteure internationale?

Où est-ce que je veux en venir avec mon raisonnement dont la logique ressemble à des méandres de rivière? Ai-je peur d’une étiquette réductrice, est-ce que je veux que nous soyons plus que des auteurs régionaux? Sentiment d’isolement, de non-reconnaissance? Peut-être ne suis une auteure « tout court » que lorsque je suis devant mon clavier? Pourtant, je sais qu’en me promenant autour du stand 20 du Salon du livre de l’Outaouais, j’ai beaucoup plus de chances qu’on me sourie que dans n’importe quel autre Salon où je serai tout à fait perdue. On me sourit en Outaouais, donc je suis un auteur de l’Outaouais?

Je sens qu’il y a plus profond dans cette question d’identité, mais pour aujourd’hui, je me contenterai de ces sourires reçus.

(Illustration empruntée au site des Cartes de l'Outaouais)

mercredi 2 mars 2011

Auteure de l'Outaouais: Claire Boulé

Je sais j’avais écrit « dernier », mais il y en a tellement d’autres, alors encore une… J'ai déjà parlé d'elle au temps jadis d’avant le blogue, lire sur mon site>>>

Quand Claire Boulé a pris sa retraite de l’enseignement, elle savait exactement ce qu’elle voulait faire : s’exprimer par l’écriture et les arts visuels. D’ailleurs elle illustre elle-même ses recueils de poésie et de nouvelles. De nombreux prix ont déjà couronné son parcours. Je ne peux qu’admirer la force de ses mots et l'intensité de son propos.
1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Poésie, nouvelles, roman. Écriture d’abord inspirée par un lieu.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Commence-t-on jamais une carrière d’écrivain? J’ai commencé à écrire toute jeune, à publier des textes dans des revues scolaires. Puis dans des revues littéraires. Les publications de livres sont arrivées tard dans ma vie.

3- Où vous installez-vous pour écrire? Devant une fenêtre.

4- Quel est votre rituel ?
Déjeuner puis café dans mon bureau, regard sur les collines, relecture de ce que j’ai écrit la veille. Souvent musique pour donner un rythme au travail.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure tout court, évidemment.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Éditions du Vermillon, Écrits des Hautes-Terres, Éditions David.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien sûr, j’ai eu des refus comme la plupart des auteurs. On continue à écrire et c’est tout. Non, je n’ai jamais pensé à l’auto-édition.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Quelle drôle de question ! Bien sûr que oui, sinon cela suppose qu’on écrirait seulement pour être rémunéré… C’est très loin de moi. J’écris pour me sentir vivre.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ? Bien sûr que oui, on écrit autant pour soi que pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Que m’arriverait-t-il si je n’écrivais pas ? Je me consacrerais totalement à l’art mais je serais habitée par le manque.

(photo empruntée au site de l'Aaao)

mardi 1 mars 2011

Auteur de l'Outaouais: Raymond Ouimet

Le dernier de ma petite série sur les auteurs de l'Outaouais (d'autant qu'aucun ne se reconnaît en tant qu'auteur de l'Outaouais, c'est bien ce que je pensais! Mais paradoxe, ils ne sont guère connus en dehors de la région.), mais non le moindre : Raymond Ouimet. J’ai déjà écrit deux billets à son sujet.
Je crois bien qu’il doit manger de l’histoire chaude ou froide, au petit-déjeuner comme au souper: généalogie, archives, les gens ordinaires, les gens riches et célèbres, les méchants, les bons, tout le monde y passe, même les villes, les maisons, les manoirs, les églises. Très intéressant à écouter et autant à lire.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
À ce jour, j’ai surtout publié des livres d’histoire, trois ou quatre nouvelles, et deux bandes dessinées dont j’ai fait le scénario.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Il me semble que le titre d’écrivain n’est pas le mot juste pour moi ; je me satisfais de celui d’auteur. J’ai commencé en 1988 avec un essai biographique qui, à ma grande surprise, s’est vendu à 1 250 exemplaires.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Je m’installe toujours devant mon ordinateur pour écrire, dans mon bureau qui est situé au sous-sol de ma maison. Quel instrument ! Il me permet de rapidement écrire une idée, de la travailler et retravailler mille fois sans trop me fatiguer, sans faire de rature. Ainsi, mes pages sont toujours propres. Et quand me vient une idée dont le développement se trouvera nécessairement dans un autre chapitre, ça n’est pas un problème puisque je peux écrire partout et reformater mon texte, changer les paragraphes de place quand bon me semble. Le traitement de texte s’adapte très bien à ma façon de réfléchir. Et avec l’Internet, j’ai accès à de nombreux dictionnaires et bases de données en un tour de main. Que demander de plus ?

4- Quel est votre rituel ?
Je n’ai pas vraiment de rituel. J’écris quand bon me semble, quand j’en ai le goût, quand les idées me viennent. À bien y penser, je constate que j’ai toujours la radio (le plus souvent) ou la télé allumée quand j’écris, comme pour meubler le silence de la maison, sauf la nuit où le silence va de soi, du moins pour moi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Euh !... Je n’ai jamais pensé à cette question. Ça doit être un auteur tout court ou, un auteur québécois. Je pense que cette dernière définition serait la plus juste.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Aux éditions du Septentrion, Vents d’Ouest, Vermillon, Écrits des Hautes-Terres et Premières lignes.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Un manuscrit a été refusé et un autre a reçu réponse ambiguë, mais dans les deux cas, cela n’a pas présenté de problème puisque qu’une autre maison d’édition a accepté mes projets de publication.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je ne vois pas de rapport entre le million et l’écriture. Bien sûr que je continuerais puisque j’écris d’abord et avant tout pour moi, pour satisfaire ma soif d’histoires.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. Pourquoi pas ? L’argent n’a rien à voir avec ce que je fais.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Est-ce vrai tout ce que vous racontez ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Bien sûr. Mais, Clio est une muse capricieuse et l’apparition d’une seule nouvelle pièce d’archives peut changer ce que nous savions de l’Histoire et des histoires. C’est pourquoi elle doit être régulièrement revisitée

lundi 28 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Lysette Brochu

Le Salon du livre de l'Outaouais est terminé, mais je continue de vous présenter des auteurs qui vivent ou publient dans cette région.

Lysette Brochu est bardée de diplômes en enseignement, en théologie, mais ce n’est pas ce qui m’a impressionnée dans nos rencontres, c’est sa gentillesse, sa douceur, sa générosité. Malgré tous les livres qu’elle a publiés, elle a encore la candeur d’une jeune auteure. Chez elle, j’ai reconnu l’art de la communication, elle sait encourager les jeunes à lire et, plus encore, les inciter à écrire. Elle a le compliment flatteur et je voudrais bien lui renvoyer tous ceux qu’elle m’a faits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Je ne veux pas me cantonner dans un genre particulier, ni porter une étiquette. J’écris ce qui me chante sur des sujets qui m’attirent. Depuis 2001, j’ai écrit un livre de nouvelles et de récits de vie, un livre de poésie, un recueil de nouvelles pour adolescent.e.s, une bande dessinée pour enfants, une légende pour expliquer la toponymie de la ville d’Ottawa et huit albums pour une clientèle âgée de 4 à 12 ans. À l’heure qu’il est, j’ai deux ouvrages pour enfants chez un éditeur, un autre livre du style épistolaire qui paraîtra cette année et je travaille à un roman et à un autre recueil de récits de vie, et ce, tout à la fois.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai publié, pour la première fois, en 1979, dans une anthologie littéraire et par après, de façon sporadique, dans des collectifs et dans des revues jusqu’en l’an 2000. Afin de gagner ma croûte, j’enseignais alors à temps plein, j’étais engagée dans du bénévolat ici et là et je veillais au bien-être de ma famille. En 2001, à l’heure de la retraite, j’ai vite entamé ma deuxième carrière, celle de chroniqueuse et d’écrivaine.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Le lieu où j’écris ? Il est privé. J’ai un bureau au sous-sol de notre maison où l’on y trouve un ordinateur et un numériseur, une imprimante, une photocopieuse, un pupitre et une bonne chaise, un petit frigo où je garde des bouteilles d’eau, une réserve de papiers, nombreux dictionnaires (dictionnaire des idées de Roubaix, dictionnaire des onomatopées, des cooccurrences, de rimes etc.) et des rayons remplis de livres.
J’ai aussi un MacBook Pro sur ma table de salle à dîner et parfois, c’est devant une magnifique fenêtre à carreaux que j’écris les idées qui me viennent en vaquant au ménage ou à la cuisine.

4- Quel est votre rituel ?
De ce temps-ci, je souffre d’arthrite inflammatoire donc je ne peux me discipliner trop sévèrement. Il y a des jours, la douleur étant trop atroce, je n’arrive pas à écrire plus de trente minutes. L’an dernier, je pouvais rester devant mon écran de trois à huit heures.
Je sors mon calepin de notes de mon sac à main, j’éparpille tous les petits papiers sur lesquels j’ai écrit des mots ou des idées et je fais un remue-méninges avec moi-même. Parfois, je crée une nébuleuse sur un thème avant de commencer à rédiger. C’est toujours la première phrase qui me prend le plus de temps… Je me relis au fur et à mesure, ajoute et retranche et parfois, je supprime le tout. Bizarrement, je n’ai pas l’impression de perdre mon temps. Le processus de l’écriture exige d’avancer et de reculer, de recommencer, de peaufiner et d’abandonner si nécessaire.
Facilement distraite, j’écris entre les coups de téléphone, les travaux ménagers, la cuisine, les visites de mes enfants et de mes quatorze petits-enfants, les rencontres avec mes quatre soeurs et quoi encore ?

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis fière d’être une auteure de la région de la capitale nationale, mais lorsque j’écris, en général, je suis une auteure parmi tant d’autres sur la planète. Parfois, en créant des textes plus près de mon lieu géographique, « Mon Outaouais » ou « Sur le pont interprovincial », je ressens une certaine fierté et un certain privilège de vivre ici et maintenant, en sol outaouais. Depuis quarante-deux ans, je vis à Gatineau. Je suis cependant née à Sudbury, alors parfois je me sens Ontabéquoise. Mon cœur s’étire entre les deux provinces.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Je suis une fidèle des Éditions du Vermillon. Monique Bertoli et Jacques Flamand, les fondateurs et éditeurs de cette maison sont devenus de vrais amis pour moi. J’ai aussi publié une bande dessinée chez Studio Premières lignes et comme j’écris dans nombreux collectifs, j’ai des textes un peu partout : l’Harmattan à Paris, les Éditions Vents d’Ouest à Gatineau, les Éditions les Impatients à Montréal, le CFORP à Ottawa, les Éditions La plume libre à Trois-Rivières, à Bourges en France, etc.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien oui, c’est normal de recevoir des refus. Nos textes ne sont pas toujours choisis pour diverses raisons : le comité de lecture en privilégie d’autres ou le « synchronisme » n’est pas le bon ou notre nouvelle ou récit ou poème ne répond pas aux consignes d’un concours ou notre sujet ne semble pas rentable… Mille raisons ! Les premières fois, cela me secouait, car je manquais de confiance en ma plume, mais aujourd’hui, malgré la déception, je hausse les épaules et envoie mon texte ailleurs.
Je me dis que si jamais je ne trouve pas un éditeur, je peux avoir recours un jour à l’auto-édition. Pourquoi pas ? De nos jours, publier à compte d’auteur ou faire imprimer nos écrits chez un bon imprimeur, c’est devenu plus facile et moins coûteux.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien oui ! Je n’ai jamais écrit pour l’argent. D’ailleurs, la profession de l’écrivain est loin d’être « payante » à moins d’être une J.K. Rowling (et je me réjouis de son succès) ou un James Ellroy. Écrire donne un sens à ma vie, c’est un plaisir de jouer avec les mots, c’est ma passion.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Assurément ! Et je pourrais aider d’autres écrivains en herbe à réaliser leurs rêves.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Quels sont vos auteurs favoris ?
Je ne connais pas un seul écrivain qui ne lit pas beaucoup.

Et que répondez-vous à cette question ?
Gabrielle Roy, Jean Éthier-Blais, Stefan Zweig, Marcel Pagnol, Gustave Flaubert, François Mauriac, Claire Martin, Henri Troyat, Antoine de Saint-Exupéry, Julien Green, Jean d’Ormesson, Françoise Chandernagor, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Doris Lessing, Albert Camus, Jules Roy, William Shakespeare, Lamartine, Verlaine, Rimbaud, Rainer Maria Rilke, Elizabeth Barrett Browning, Émile Nelligan, Félix Leclerc… et tous les auteur.e.s de l’AAAO et de l’AAOF…

(photo fournie par Lysette Brochu)

dimanche 27 février 2011

Auteure de l'outaouais: Michèle Bourgon

Avant de publier les réponses de Michèle Bourgon, je voulais me procurer son livre Fatum (qui signifie fatalité, le thème de ses nouvelles), lancé au Salon du livre. C’est fait : acheté, payé, dédicacé. Même quelques nouvelles lues. C’est son premier livre, mais ce ne sont pas les premières nouvelles qu’elle écrit, loin de là (voir la page de l’Association des auteurs de l’Outaouais). Je lui décernerais un prix pour les meilleures chutes, même quand la nouvelle n’a que deux pages, elle réussit à nous surprendre dans les deux dernières lignes.

L’auteure tient un blogue où elle lance quelques petites flèches sur tout ce qui bouge dans le monde scolaire ou politique, écrit généreusement sur Facebook et enseigne la littérature au cégep.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
De la poésie, des nouvelles et des textes d’opinion. Je pense qu’écrire est un geste politique et que l’écriture nous donne un pouvoir. Le pouvoir de s’indigner, de faire prendre conscience, de remercier, de louanger, de critiquer, de provoquer, d’apprécier.. Les écrivains ont un rôle social à jouer.

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
Toute petite, j’écrivais déjà et j’adorais ça.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail, parfois dans ma classe en observant les étudiants rédiger un examen, d’autres fois j’écris quelques mots dans le noir total, en plein milieu de la nuit pour ne pas réveiller Chouchou.

4- Quel est votre rituel?
Je m’installe à l’ordinateur, je lis toutes les actualités, je repousse le moment d’écrire. Je suis paresseuse. Pour moi, c’est difficile d’écrire, c’est contraignant.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
J’adore l’Outaouais qui m’a si bien reçue, mais pour moi, un auteur, c’est quelqu’un qui écrit. Point à la ligne.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
J’ai participé à plusieurs collectifs français et internationaux, mais ici, en Outaouais, Vents d’ouest et Vermillon sont mes éditeurs.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
Comme tout le monde, oui, j’ai eu des refus. Ça fait mal, ça blesse l’égo, mais on ne doit pas oublier que les maisons d’édition ont leur politique éditoriale. Ça ne fonctionne pas là ? On va frapper ailleurs. Il ne faut pas se décourager à moins de ne pas croire en ce qu’on fait.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Quelle question! Bien sûr ! Je vais écrire jusqu’à ma mort. La richesse ou la pauvreté n’a rien à y voir.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
J’écris d’abord pour moi, pour mon propre plaisir, mais j’écris aussi pour être lue. J’ai cet immense désir de partager même si ça me rend folle d’angoisse à cause de la critique.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Qu’est-ce qui vous plaît en littérature ? Tous les écrits qui ont quelque chose à raconter, des informations à donner. Je vais vous surprendre, mais un livre où l’écriture a été très travaillée m’ennuie la plupart du temps.
J’exige des livres qu’ils me parlent pas qu’ils monologuent.

(illustration empruntée aux éditions Vermillion qui a publié le livre de Michèle Bourgon)

samedi 26 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Andrée Poulin

Présidente du conseil d’administration du Salon du livre de l’Outaouais 2011 (lire Voir.ca), Andrée Poulin est aussi une auteure prolifique, plus d'une dizaine de livres publiés (liste sur son site>>> ). Elle écrit surtout pour les enfants, d’ailleurs je trouve qu’elle a un air de jeunesse sur ses photos et en personne, elle a l’enthousiasme et l’énergie de ceux et celles pour qui elle écrit. Une blogueuse aussi qui sait dénicher des images et des vidéos originaux et sait partager ses opinions de belle façon.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Des livres pour les jeunes de 7 à 77 ans.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Dans la réalité, il y a une dizaine d’années. Dans mon esprit, depuis toujours.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À l’ordinateur. Ce n’est pas très romantique mais c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace.

4- Quel est votre rituel ?
J’aimerais bien avoir un rituel d’écriture, mais la vérité, c’est que je jongle avec tellement de projets, de piges alimentaires, de contrats et de bénévolat que le temps pour écrire, je dois le voler à tout le reste…

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
- Québec Amérique
- Imagine
- Isatis
- Bayard
- Fou Lire
- ERPI

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Oui, j’ai déjà eu des manuscrits qui ont été refusés. Ma réaction : travailler plus fort la prochaine fois.
L’auto-édition ? Non merci, jamais de la vie. Je veux bien écrire mais je n’ai ni l’envie ni le talent pour vendre moi-même mes livres.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien sûr. Plus même. Car j’aurais sans doute l’immense luxe d’avoir plus de temps !

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. On écrit pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Quel est votre livre préféré ?
Je ne l'ai pas encore écrit.

vendredi 25 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Claude Bolduc

Un quatrième auteur de l’Outaouais en quatre jours. Ce matin, Claude Bolduc. Chacun se considérant d’abord et souvent seulement auteur et non auteur de l’Outaouais, j’ai l’air fine avec mon titre : auteur de l’Outaouais. Il est certain que chacun aspire se faire connaître sans limites géographiques. Je dirais que Claude Bolduc y réussit parce qu’il fait partie de la grande (ou petite selon le point de vue) famille de science-fiction/fantasy/horreur. Pas tout à fait mon genre de lecture, mais, pour ces billets, je m’intéresse surtout à l’auteur. Et Claude Bolduc est assez fascinant.
1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
De l'épouvante, de l'insolite. Et essentiellement sous forme de nouvelles, une centaine environ, que ce soit dans des livres ou dans des périodiques. Il y a quelques années, j'ai cosigné un roman satirique et un peu trash avec la française Serena Gentilhomme, intitulé Prime Time. Sur une période d'une douzaine d'années, j'ai aussi publié quelques romans relevant du fantastique pour le public adolescent.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J'ai eu une petite période de création à la jeune adolescence, mais elle n'a pas eu de suite. Quant à la vieille adolescence, disons simplement que je n'étais plus capable de comprendre quelque chose de plus compliqué que le Journal de Québec! Les premières fois où j'ai songé à formuler au moyen d'un crayon des pensées qui parfois me faisaient rire tout seul, c'est lors d'une période de choc: arrivée subite en Outaouais, retour tout aussi subit aux études après sept ans de galère afin de commencer mon cégep. Bref, nouvelle vie. C'est dans ma relative solitude, dans un cégep où j'avais moins de cours que les autres et où j'étais plus vieux que tous les autres, que j'ai gribouillé mes premières réflexions ainsi que mes premières histoires qui ne valaient pas cher la livre. Mais c'est le point de départ, d'autant plus que mon prof de cinéma, ce cher Stéphane-Albert Boulais, avait eu de bons mots pour ce que je lui avais montré et m'avait encouragé à persévérer.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Toujours au même endroit. Faut dire que la maison est loin d'être grande. Disons que mon bureau se trouve à l'angle du L formé par le salon et la cuisine. Je spécifie que je n'ai pas d'ordinateur portable. Ça ne me serait pas très utile, car je ne me souviens pas d'avoir écrit ailleurs que chez moi.

4- Quel est votre rituel ?
Je n'ai évidemment plus le même rituel qu'à l'époque où j'étais livreur de pizza. À cette époque, j'avais presque toutes mes journées devant moi pour écrire puisque je travaillais de la fin de l'après-midi au début de la nuit. Comme je n'avais pas trop besoin de mon cerveau au travail, j'ai produit un grand nombre de nouvelles en relativement peu de temps. Malheureusement, ce n'était pas très bon!
Maintenant, après le travail, je ne me laisse pas refroidir. J'allume le vieux Mac, je fais un seau de café, le cendrier déborde, je contemple l'écran – et ce qui s'y affiche! La fin de semaine, c'est parfois le bonheur total. Je ne sors pas, je ne réponds pas au téléphone, j'oublie de manger, mais je m'amuse. Pas nécessairement en écrivant tout le temps, mais aussi en ruminant toutes sortes de choses reliées à la littérature ou à ce que moi j'écris.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je dirais d'abord un auteur tout court. Bien que je me sois mis à l'écriture après mon arrivée en Outaouais, ce brusque changement de vie, je ne crois pas qu'il y ait une véritable résonnance outaouaise dans mes histoires. Si la nature et le cadre avaient une plus grande importance à mes débuts, il ne faut pas s'y tromper: j'ai passé mon premier quart de siècle sur la Côte-de-Beaupré, avec devant moi des montagnes usées par le temps et derrière moi, juste après un mince boisé, le fleuve mystérieux, et ça s'est imprimé dans mon petit moi. Depuis plusieurs années, je crois que les lieux sont rarement nommés dans mes histoires. Ce n'est pas nécessaire, car ce que j'y raconte se passe toujours près de chez vous.
Il y a au moins une exception de taille: «Entre les bras des amants réunis» se passe clairement en Outaouais, mais cela n'a aucune incidence sur l'histoire. C'est une histoire de maison. Les maisons, c'est un peu mon thème-fétiche.
Ceci dit, mis à part le milieu culturel proprement dit, je suis plutôt inconnu en Outaouais. Ailleurs, j'ai de petits publics çà et là.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Les livres les plus importants, mes trois recueils de nouvelles d'épouvante, ont paru aux Éditions Vents d'Ouest, de même que l'anthologie Petites danses de Macabré que j'ai dirigée en 2002. Deux romans pour la jeunesse ont paru aux éditions Médiaspaul, le roman Prime Time a paru chez Interkeltia éditeur, un petit éditeur spécialisé en France. Si on inclut les anthologies où certaines nouvelles ont paru, on peut ajouter Alire et Beauchemin au Québec, Edge Publishing à Calgary. En Europe, j'ai eu le plaisir de figurer dans une grosse anthologie au Fleuve Noir, mais aussi chez plusieurs petits éditeurs spécialisés en littérature fantastique.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Si je m'en tiens aux manuscrits de livres, bien sûr, c'est déjà arrivé. Mon tout premier roman pour ados avait été refusé à sa première destination. C'était la grosse maison à l'époque, et je ne savais évidemment pas, dans ce temps-là, qu'ils ne lisaient même plus les manuscrits qui n'étaient pas de leurs auteurs. Vents d'Ouest m'en a refusé quelques-uns également au fil des ans. Bref, il faut pas dramatiser, ça fait partie du métier. Cela n'a parfois rien à voir avec la qualité du texte; il se peut que ce soit simplement un type d'histoires qui n'intéresse pas cette maison d'édition. Il faut être conscient qu'on n'envoie pas n'importe quoi à n'importe quel éditeur. Il faut apprendre à viser, dans une certaine mesure. C'est d'ailleurs la même chose pour qui veut publier dans des revues ou des magazines.

Ah, comment j'ai réagi? À une certaine époque, j'ai écrit ce qu'on pourrait appeler Les petites aventures de Klaus Bundoc, un écrivain plus ou moins raté et ses démêlés avec d'impitoyables directeurs littéraires. Les histoires se passaient dans un milieu où tout le monde se connaît, et j'y déformais des noms connus pour amuser les copains. Pour vous donner un exemple, le redoutable directeur littéraire Noël Champollion faisait immanquablement penser à quelqu'un de bien connu!

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je crois que oui. Je ne suis pas sûr de savoir faire autre chose de façon efficace. Avoir un million? Qui sait si mon coeur ne péterait pas sur-le-champ?
Ou alors, bedon rose et distendu, brandy nose patatu, l'oeil rouge comme un symbole «tilt!», je prendrais racine devant l'écran et il ne se passerait plus rien.
Bref, on ne peut pas savoir. J'attends donc le million, et on verra bien.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
C'est la même chose pour moi. Si j'écris quelque chose, c'est sûr que je vais voir si c'est publiable. Et comme un livre ne pèse pas grand-chose dans la balance des finances, alors million ou non, ça n'entre pas en ligne de compte.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
La question cauchemar pour moi, c'est «où prenez-vous vos idées». Parce qu'on la pose tout le temps, depuis toujours. J'ai eu toutes sortes de réponses plus ou moins vaseuses au fil des ans. Les idées arrivaient parfois au moment où je prenais ma douche, ce qui compliquait la prise de notes (une période où j'écrivais beaucoup; je devais donc avoir les cheveux plus gras à ce moment). Parfois, face à un problème dans un bout de texte, je peux astiquer un robinet de cuisine pendant quinze minutes, laisser toute le reste sale et retourner à mon histoire. Dans une nouvelle quelque peu grotesque que j'ai écrite, à la question du journaliste qui lui demandait où il prenait ses idées, le brave écrivain répondit «Dans cette entrevue, monsieur.»

jeudi 24 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Loïse Lavallée

Assise sur une jambe, quand ce n’était pas les deux, les coudes appuyés sur la table, le crayon à la main, le verbe facile, Loïse Lavallée m’est apparue comme une femme de tête et une femme de cœur qui connaissait son chemin. Elle a fait partie pendant plusieurs années du conseil d’administration de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Une femme engagée, une femme qui a même été jusqu’à reprendre quelques textes de la bible pour rendre justice à treize femmes du temps de Jésus. C’est dire la polyvalence de l’auteure aussi bien capable d’écrire un poème, une histoire pour les enfants que soulever « la part manquante des Évangiles ». Pour ce livre audacieux, Loîse Lavallée a mérité le prix littéraire Jacques-Poirier 2008.
Mise à jour 25 février 2011: Loïse a remporté le prix LeDroit - jeunesse pour son livre Grand-maman Om'a.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Multigenres. Mais comme la poésie a été mon terreau premier, tous mes écrits ont par la suite été marqués par un souffle lyrique.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai commencé à écrire mon journal à l’âge de 13 ans et participé à mon premier concours de poésie à 15 ans. Mais la vie étant ce qu’elle est, accaparante et souvent incontournable de défis à surmonter, mon premier livre a vu le jour en 1994.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon bureau, dans la pièce qui était autrefois la chambre de ma fille.

4- Quel est votre rituel ?
J’écris le matin ; à tous les matins. Mes premiers livres ont d’abord été écrits à la main, puis retranscrits ensuite. Mais depuis quelques années, j’écris directement à l’ordi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Le Jour ; les Éditions David ; Soleil de minuit ; Vents d’Ouest ; Vermillon; Insomniac Press.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
J’ai essuyé des tonnes de refus. Je ne me laisse pas décourager, je fonce, persiste et… finis par signer !
Auto-édition : non

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Oui.

9- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La vie, ses richesses et ses embûches ; l’injustice. Ceci dit, je rêve que le farfelu et un imaginaire plus débridé me sautent un jour dessus !

(photo fournie par Loïse Lavallée)

mercredi 23 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Nicole Balvay-Haillot

Nicole Balvay-Haillot. La première fois que je l’ai vue, je savais qu’elle était, à ce moment-là, présidente de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Déjà elle avait toute mon admiration. Je me doutais bien qu’avec un nom pareil, elle devait être Française et comme j’ai une opinion favorable des Français en partant, j’avais hâte de la rencontrer. Je crois me souvenir qu’elle avait mis un bras sur mon épaule, ce geste familier me mit à l’aise tout de suite. Par la suite, j’ai eu l’occasion de l’entendre discourir, j’ai suivi des ateliers d’écriture en sa compagnie, j’ai lu ses textes. Et j’ai pleuré quand elle décrivait la relation avec sa mère. Il ne m’en fallut pas plus pour l’aimer et donc aimer ses écrits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Des récits, des romans, des nouvelles

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
En 1982, avec des chroniques pour le magazine Vidéo-Presse. Mon premier texte en solo fut Dérive, publié en 1993.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail.

4- Quel est votre rituel?
Le matin, dans mon lit, j’écris au stylo. Depuis peu, il m’arrive aussi d’y écrire directement à l’ordinateur, grâce à mon portable. J’aime être dans le silence total.
Il peut m’arriver d’écrire toute la journée, jusqu’à ce que les yeux me sortent de la tête. J’écris dans l’urgence.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
Un auteur tout court, ce qui ne change rien à mon attachement pour l’Outaouais. Mon imaginaire se situe dans un ailleurs difficile à définir, surtout au pays de mon enfance.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
Remue-Ménage, Vents d’Ouest, Vermillon

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
À chaque fois, c’est une peine de coeur et une blessure pour l’ego !
Publier en auto-édition, non. J’ai besoin du regard critique d’un éditeur. Cela m’aide à raffiner. La diffusion pose problème et je ne suis pas encore assez portée sur les réseaux sociaux ou le numérique pour prédire l’avenir, mais l’avenir est peut-être là.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Bien sûr.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
Bien sûr

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Je n’aime pas qu’on me la pose, mais j’aime y répondre ! « Quand vous écrivez au je, c’est vous? » Une fois, à propos de l’Enfant du Mékong, écrit au je, un monsieur me dit : « Alors, comme ça, vous avez été danseuse? » « Non, monsieur, mais je me suis cassé la jambe et j’ai beaucoup souffert, comme Julie… » Pauvre monsieur, il ne savait plus quoi dire. Pour Fenêtre sur vie, les gens ne savent pas trop. Impossible pour eux de distinguer le récit de la nouvelle. Alors, j’adore mystifier l’importun ou l’importune ! Il doit répondre tout seul à sa question.

(photo empruntée au site de l'Aaao)
Billet reproduit chez Voir.ca de Gatineau

mardi 22 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Guy Jean

Dans un récent billet, j'avais écrit que j'enverrais quelques questions à des auteurs de l'Outaouais. J'avais pensé me servir de leurs réponses pour écrire un texte comme on écrit une chronique, mais comme le Salon du livre de l'Outaouais se tient du 24 au 27 février, je préfère y aller rapidement, profiter de l'occasion et donc reproduire leurs réponses.

Je ne lis pas beaucoup de poésie, mais il m'est arrivé de lire celle de Guy Jean parce que le monsieur est très sympatique, d'un calme qui... me calme, et un auteur qui ouvre un petit calepin de molesquine, moi ça m'attendrit.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Poésie

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai commençé à écrire de la poésie à l’âge de 25 ans, puis j’ai écrit sporadiquement selon les disponibilités que me laissaient le travail et la famille. Depuis 1996, je fais de l’écriture mon activité première.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon pupître

4- Quel est votre rituel ?
J’ai surtout une discipline : mes avant-midis sont consacrés à l’écriture ou à la recherche relativement à mes projets d’écriture. J’écris d’abord à la main : journal, notes, ébauches. Puis lorsque j’ai un texte qui se tient, je l’informatise de façon à pouvoir le travailler et le laisser mûrir jusqu’à satisfaction – parfois sur une période de quelques années.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Oui, je suis un auteur de l’Outaouais et aussi de l’Acadie en raison de mes premières écritures mais mon écriture ne s’y limite pas.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Un premier aux éditions Asticou, cinq aux Écrits des Hautes-Terres, et les trois derniers (dont tout récemment une traduction et un livre d’artiste) aux éditions d’art Le Sabord.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
J’ai essuyé un refus pour mon premier livre à la maison d’édition que j’avais choisie. J’ai ensuite approché les éditions Asticou avec succès.
Auto-édition : non.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Oui.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Oui.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ? Et que répondez-vous à cette question ?
L’inspiration ? (toute question à ce sujet)
L’écriture est d’abord une discipline, un travail-jeu avec les mots et ce que nous voulons saisir (sentir, comprendre, etc) et exprimer. Et parfois, dans le cadre de ce travail-jeu, survient un moment de grâce, un cadeau : une écriture qui dépasse, qui surprend, qui nous mène ailleurs, c’est cela l’inspiration.

Pour renseignements sur mon oeuvre et photos, voir :

(photo empruntée au site des Écrits Hautes-Terres)

samedi 11 décembre 2010

Je voudrais...

Je voudrais écrire un blogue objectif, sans y faire glisser mes états d’âme ou mes émotions. Juste dire ce qui est.
Je voudrais avoir le style humoristique de Karuna.
Je voudrais… ne pas avaler de travers quand je lis des billets, des textes, un livre, tout écrit en fait qui parle d’Irlandais. Comme si on m’enlevait quelque chose.
Je voudrais ne pas regarder ce qui s’est publié sur les Irlandais depuis tout ce temps que j’attends pour que mon histoire soit enfin connue.
Je voudrais regarder tout ce que j’ai fait sur mon site plutôt que me pâmer sur celui d’une autre auteure.

Tant que mon roman sur mes ancêtres irlandais n’est pas publié, je n’ai pas voulu parler sur mon blogue ou dans mon site de son début, de toutes ces recherches entreprises, du comment m’est venue l’histoire. Alors évidemment quelle surprise de voir qu’une autre a déjà publié sur la toile tout ce que je voulais faire d’ici quelques mois.

J’ai lu les deux premiers tomes de Fanette. J’en ai parlé>>>
Mais ce matin, j’ai découvert le site-blogue de l’auteure, Suzanne Aubry (qui a plutôt comme nom de domaine le titre de sa saga) et j’ai retrouvé les mêmes images (du Musée McCord, de Parcs Canada, entre autres) qui ont alimenté mon imaginaire pendant l’écriture de mon roman. Nous avons emprunté le même chemin, mais il faut que je me convainque que mon roman n’en a pas moins le droit d’exister. Une histoire qui s’est nourrie des mêmes faits, des mêmes atmosphères, mais qui s’est dirigée vers une autre avenue et surtout avec d’autres mots. Ma Bridget vaut bien sa Fanette, je n’en doute pourtant pas. Et pourquoi voudrais-je être la seule ou la première ou la meilleure à vouloir emprunter à l’immigration irlandaise les lieux, les faits, les dates? Un peu comme cet éditeur qui a refusé mon manuscrit sous prétexte qu’il publiait une histoire sur les Irlandais! Quand j’ai vu le roman en question, je n’ai pas compris : ce n’était ni la même époque ni la même histoire.

J’aime aussi le site-blogue de Suzanne Aubry : clair, bien défini, se limitant à son écriture, ses livres. Faut pas que je compare… faut pas que je compare… faut pas que…
Je voudrais lui écrire, mais je n’ose pas. J’attends un peu. J’attends que mon roman soit publié, qu’elle puisse se rendre compte, comprendre ce que je peux ressentir en voyant (non, non pas comparer, juste voir) que moi aussi, les Irlandais de 1847 m’ont inspirée, qu’elle puisse voir ce que j’ai fait de ma Bridget.
Je voudrais ne pas avoir vu son site-blogue. C’est comme si je venais de découvrir une sœur qui a vécu les mêmes événements que moi, mais qui en est sortie alors que je patauge encore dedans. Une soeur, on lui dit qu'on est là?
J’attends.
Je voudrais ne pas attendre.

vendredi 13 août 2010

Correspondances d'Eastman (suite et fin)

Vendredi dernier j’y étais. Je croyais pouvoir y rester longtemps en esprit, mais la vie (comprendre les obligations, la famille, le puits à nettoyer, la tournée des créateurs à préparer) nous rattrape toujours trop vite. Pour prolonger le plaisir tout de même, encore des souvenirs des Correspondances d’Eastman. Avec le temps, tout se confond, les coups de cœur se réduisent à des surprises et les déceptions ne sont tout au plus que des observations.

Coups de cœur
Les sentiers

J’aime la nature. Les couleurs des feuilles, les rayons de soleil à travers les branches, les oiseaux que l’on cherche, le vent doux sur notre peau. Et j’aime écrire. Alors aux Correspondances d’Eastman, j’ai été comblée. J’ai cru comprendre (Venise pourra confirmer) que ce sont les citoyens, sauf peut-être le parc du temps qui passe qui a l’air public, qui s’occupent de préparer les sentiers et les chambres (jardins plus petits) où on peut écrire et lire. Enchanteurs, invitants. Et chacun pourvu d’une boîte aux lettres où il y a deux ou trois livres et où on peut déposer nos enveloppes. Ai envoyé trois lettres.

Surprises
Les animateurs et animatrices

Je n’en connaissais aucun, sauf Danièle Bombardier vue souvent à Télé-Québec. Je n’avais certes pas choisi tel ou tel café littéraire en fonction de l’animateur ou animatrice, je les prenais pour des faire-valoir, tout au plus. Surprise : ils sont très importants, ils sont un membre à part entière dans l’entrevue. Tous étaient qualifiés et très bien préparés, la plupart ont consulté leurs notes, mais sans que ça affecte le rythme des entrevues.

Tristan Malavoy-Racine fut parfait selon moi : une question, la parole à chacun des invités, ses interventions personnelles étaient justifiées et intéressantes.

Danièle Bombardier, très à l’aise, beaucoup d’écoute. J’aurais aimé qu’elle interrompe un peu plus souvent quand les auteurs s’égaraient ou s’attardaient, mais bon, c’est peut-être moi qui me lassais d’entendre un tel ou une telle qui m’intéressait moins. Nous avons été nombreux à prendre pour elle quand un monsieur dans la salle lui a presque reproché de n’avoir pas abordé le thème. L’important, c’était que ce soit intéressant.

Myriam Wojcik : son choix d’interviewer chacun une trentaine de minutes plutôt que de poser une question et que les trois donnent son opinion est discutable. Les deux autres auteurs avaient l’air oubliés là, en attente que ce soit leur tour.

Antoine Tanguay : celui qui n’avait qu’une toute petite feuille à peine consultée. Il aurait peut-être dû en avoir plus, ça aurait ralenti son débit. Il parlait beaucoup trop à mon avis. Très bon vocabulaire, il connaissait son sujet, bonnes interventions, mais pose la question et laisse répondre l’auteur s’il vous plaît.

La prochaine fois, je ferai quand même une petite recherche sur eux comme j’en avais fait une sur les auteurs.

Déceptions
Déception de moi-même surtout. De ne pas être capable de me décider d’acheter tel ou tel livre. Je les aurais voulus tous, je n’en ai choisi aucun. Surtout celui de Dominique Fortier, Les Larmes du Saint-Laurent. J’étais pourtant résolue après avoir lu toutes les bonnes critiques sur ce livre. Sachant pourtant qu’il n’y a pas de rapport entre ce que je ressens en écoutant une entrevue et ce qu’un livre peut m’apporter. Pourquoi alors ai-je hésité devant Les larmes du Saint-Laurent? Avant et encore plus encore après l’entrevue. Je me déteste des fois de laisser mes impressions l’emporter sur ma raison. Heureusement il reste la bibliothèque, mais avant d’obtenir un livre paru récemment… mais c’est une autre histoire.

Observations
La nervosité et la timidité de Max Férandon l’a mal desservi, mais il aimait visiblement son Monsieur Ho.

Michèle Plomer et Hélène Rioux n’ont pas réussi à me donner le goût de la Chine, mais je pense que c’est moi qui ne suis pas très Chine, il aurait fallu me parler du style, du ton et non seulement du lieu. Et il y a un éditeur qui n’a pas fait son travail : pas de livres d’Hélène Rioux sur la table. Ou pas assez.

Marc Lévy : moi quand on me jette aux yeux les 20 millions d’exemplaires vendus en 40 langues, c’est certain qu’en partant je vais voir ailleurs. Oui, je me laisse influencer par les critiques de lectures populaires, mais oui, j’ai essayé de lire ces livres. Eh oui, j’admets que son entrevue fut très intéressante, quoique la formule de ce café littéraire, pas certaine que c’était rendre service aux auteurs, voir ce que j’en dis dans les animateurs).

Eu beaucoup de difficulté avec le ton professoral de Monique Larue, alors que celui de Francine Ruel était plus familier. Ce qui ne m'empêchera pas de lire les livres ni de l'une ni de l'autre.

Conclusion
Dans les salons du livre, je ne fais jamais la file pour obtenir une dédicace et un sourire de quelques minutes. Je l’ai déjà dit ce sont les livres que j’aime. Pourquoi donc être allée aux cafés littéraires des Correspondances d’Eastman? Pour entendre parler des livres? De la vie personnelle de ces auteurs? Oui un peu, je ne déteste pas le potinage, mais surtout entendre parler quelqu’un qui écrit. Comme moi. Leur rapport à l’écriture, à la lecture. M’identifier. Me faire croire que je suis l’un d’eux.

Et à certains moments, comme devant Jean Barbe, Jean-François Beauchemin, Louise Portal, Francine Ruel, je me suis reconnue : se lever tôt le matin, s’isoler, être seule pour écrire. Les livres plus marquants que bien des personnes dans la vie. S'obliger et ne pas réussir à lire Proust, Dante, Foucault. Lire ou ne pas lire pendant qu’on écrit. Cet amour de la lecture. Ce besoin viscéral d’écrire même si on ne sait pas toujours pourquoi.

Et d’avoir été parmi eux, dans l’amour des mots et des livres, je fus comblée. J’y retournerais sur-le-champ. Et tant pis si ce n’est pas la vie.

(photo: l'entrée du sentier Le portage des mots)

mercredi 4 août 2010

Demain, Eastman


Demain, jeudi 5 août, Les Correspondances d’Eastman. Pour la première fois. Pendant quatre jours. Seule. Dans mon idée comme un salon du livre en plein air. Mieux parce que seulement des café littéraires et des spectacles. Rencontres indirectes d’auteurs, juste comme je les aime : pas nez à nez, un peu en retrait à écouter une animatrice ou un animateur les interviewer. Enfin, je pense que ce sera comme ça.

Lire aussi leurs livres. Écrire aussi, on peut. Envoyer des lettres.

Entre les cafés et les spectacles, je compte bien m’isoler dans mon véhicule récréatif et continuer de corriger mon manuscrit. Me semble que l’atmosphère s’y prêtera.

Connection Internet? Peut-être pas. Tant pis ou tant mieux, pas de distraction. Être juste dans les mots. Les miens et ceux des auteurs. Venise vous en parlera sûrement des auteurs, des rencontres.

Rencontrer d’autres blogueuses? Peut-être mais ce n’est pas le but. Parler aux autres participants? Peut-être mais pas nécessaire. Malgré que je serai dans une foule, je me sentirai surtout avec ce moi-même que j’aime : le moi des livres, le moi des phrases, le moi des mots intimes. Que cela.

(photo de Claude Lamarche, seule au coucher de soleil)

dimanche 31 janvier 2010

Association des auteurs et auteures de l'Outaouais

Quand j’écris, oui, je suis toute seule, mais après? Ou avant? L’association des auteurs et auteures de l’Outaouais me permet d’être visible aux autres, me fait sentir importante en tant qu’auteure, même si je publie peu. Elle me donne une identité. Je l’ai connue par mon père qui en a fait partie. Je l’ai connue par le Salon du livre. Je l’ai aimée parce que j’ai suivi des ateliers d’écriture grâce à elle. Je l’admire par les gens qui y œuvrent et y consacrent temps et énergie : Gaston, Nicole, Loïse, Lysette, Claire, Gilbert, Lise et plusieurs autres.
Pour la vanter, la faire connaître, la faire rayonner, je tiens à lui rendre hommage, je la cite :
- Votre Association existe depuis 30 ans, soutenue par la passion de centaines de personnes qui croient en la synergie de se regrouper pour mieux se développer. Depuis trois ans, cette Association est devenue le plus important regroupement d'auteurs au Québec après l'Uneq; elle est aussi l'organisme le plus actif dans la programmation d'activités de diffusion littéraire pour le public, et ce, même avant l'Uneq et la Maison de la poésie de Montréal.
- Votre Association vous a doté de la Maison des auteurs, une exclusivité au Québec, pour vous permettre d'y présenter votre œuvre, d'y faire des conférences ou des ateliers (en étant payé pour le faire), ou simplement pour venir échanger avec des collègues ou profiter d'un accès internet et jouir de ce magnifique site historique.
- Votre Association s'assure que vos œuvres soient en vente au Salon du livre de l'Outaouais, à la Maison des auteurs durant l'été et à l'Imprimerie Grégoire toute l'année; ceci a permis de faire passer les ventes de vos livres d'environ 2 000 $ par année à plus de 6 000 $. En outre, plusieurs publications de l'année courante sont offertes au Salon des régions du livre en Europe.
- Votre Association se préoccupe de votre formation professionnelle en vous offrant des ateliers et des conférences afin de soutenir votre perfectionnement. Des collègues sont disponibles pour vous conseiller dans votre démarche d'écriture ou la recherche d'un éditeur. Quelle source inestimable d'information et d'expérience pour écrire, lire, dire ou chanter!
- Votre Association a développé des partenariats importants pour vous ouvrir les portes de divers concours, soutenir des prix littéraires régionaux, obtenir la participation d'auteurs de l'Outaouais à des spectacles régionaux et des invitations ailleurs au Québec, obtenir une résidence d'écrivain avec la Bibliothèque de Gatineau et bientôt une résidence d'écrivain en Belgique. Elle diffuse vos activités sur une base hebdomadaire à plus de 500 contacts du milieu culturel ainsi qu'aux médias de la région, et vous assure de la visibilité sur son site web.
(logo emprunté au CRCO)