samedi 10 janvier 2009

Art et mode

Une sorte de déprime. Une remise en question en tout cas. Encore. Comme tous les créateurs en ont, j’en suis certaine. Que ce soit en littérature ou en art visuel, doit-on suivre la mode? La précéder? La faire? Et si on ne la suit pas? C’est simple, si on ne la suit pas, on ne vend pas. La question qui tue : crée-t-on pour vendre?

Dans le cas de Louise, oui. C’est son gagne-pain. Dilemme : dans la même semaine, un galeriste lui dit de faire ce qu’elle aime, d’être qui elle est et un autre lui retourne ses tableaux parce qu’elle ne vend plus depuis six mois, alors qu’elle est dans cette galerie depuis près de dix ans. Plus au goût du jour. La mode est au minimalisme. Celle de la décoration en tout cas. La clientèle est plus jeune, elle veut plus moderne, plus simple, une fleur, un arbre, presque abstrait. Le monsieur est un homme d’affaires et répondre aux besoins de la clientèle. Que faire? Changer de style, s’adapter? Dire que ce n’est pas un vrai galeriste, qu'il est là pour vendre non pas des oeuvres d'art mais des objets de décoration? Chercher ailleurs? Attendre que la mode revienne à son style?

D’où la remise en question. En art visuel, certes, tu peux évoluer, mais pas trop disent les galeristes, pour que les clients te reconnaissent. Ce rouge est ta signature. Ou cette sorte d’arbres ou cette texture. Louise admire Basque parce qu’il utilise l’huile pour ses paysages et peut tout aussi bien choisir l’encre de Chine pour des personnages. C’est d’ailleurs lui qui a dit : « en peinture, ce qu’il faut, plus que le talent, c’est de la persévérance ». Alors Louise, malgré vents et marées, bourrasques et tempêtes, remise en question et mode… elle persévère. Tout en évoluant et en restant elle-même. Et penser mise en marché, trouver d'autres galeries, d'autres clients. Méchant programme.

En littérature, idem.

vendredi 9 janvier 2009

Decoration, design et tableaux d'artiste peintre

En septembre 2008, Louise envoyait une lettre à pluseurs journaux, elle n'a jamais su si elle avait été publiée. Nous la reproduisons ici parce que nous avons trouvé au moins quelqu'un - quelqu'une en fait, qui est journaliste et sait très bien parler de décoration qui intègre les oeuvres des artistes peintres dans ses concepts de décoration. Il s'agit de Lilia Vouteau, site Internet: http://decodesignart.com/


La lettre était la suivante:
Lundi 29 septembre 2008

Aux producteurs, réalisateurs, recherchistes et animateurs,
Aux décorateurs, désigners,
Et à tous ceux qui ont affaire au monde de la décoration,

En regardant des émissions telles Des idées de grandeurs, Décore ta vie et autres produites au Québec, je remarque qu'il n'y a pas de place pour les oeuvres originales de nos créateurs québécois. Lorsque vient le temps d'appporter la touche finale à tout décor, la seule solution proposée est d'acheter des objets et reproductions. C'est une solution, mais ce n'est pas la seule. Ne pensez-vous pas qu'il est souhaitable de suggérer d'aller dans des galeries d'art ou les ateliers des artistes pour se procurer des oeuvres originales? Il y en a de tous les prix. Il est aussi possible de louer des oeuvres dans la plupart des musées des Beaux-arts des grandes villes et dans les bibliothèques. Une petite recherche sur Google vous en informera.

Il est de notre devoir à tous d'informer les téléspectateurs que les arts visuels sont accessibles, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Avec les émissions de plus en plus nombreuses et appréciées sur la décoration, vous êtes bien placés pour faire connaître les créateurs québécois plutôt que de suggérer systématiquement l'achat de reproductions qui viennent bien souvent d'où on sait.

À nous tous d'inculquer une culture de l'art et de l'originalité. Même en choisissant des reproductions, il serait important de donner la préférence aux atistes de chez nous.

Et elle avait signé:
Louise Falstrault, artiste peintre professionnelle de plus en plus indignée par la façon dont on ignore le monde des artistes en arts visuels.

cc. envoyée au Journal de Montréal, La Presse, Le Droit, Le Devoir, Magazin'art, Le Parcours, Les idées de ma maison

Auteur québécois, auteur de quoi

Me suis-je donnée comme mission de parler aux autres ?
D’écrire plutôt que de parler.
Je perds tant de temps à compter et à pelleter dans ce pays de neige et d’argent
Je perds tant de temps à lire ceux qui disent mieux que moi,
que je cherche ma place.
Je prendrai ma vie à la trouver cette place, cette mission.
Il y en a qui chantent,
d’autres qui transposent leurs mots, les adaptent.
D’autres qui ne disent mot.
Qui comptent
Qui bâtissent maison
Qui forgent pays
Qui guerroient.

À me promener dans les rangs et les montées, tant de maisons, tant de gens.
À me promener sur les blogues et les forums, tant de jeunes qui écrivent et qui veulent, qui crient, qui se disent, qui se font une place.
À devenir étourdie de tant de technologies, de tant de vitesse et de performances.
À ne plus voir le temps passé à regarder les autres, en cherchant où je suis et ce que je suis venue faire
sur terre.
Le temps qu’on cherche, vit-on ?

jeudi 8 janvier 2009

Quand tout est possible

Le matin, je voudrais tout. Et vite. Comme les vendredis quand on quittait l’école et que tout était possible : on avait deux jours pour réaliser nos envies les plus folles. Le samedi matin, j’enfourchais mon vélo, un dix vitesses de fille, le premier à Montréal et je pédalais jusqu’à ce que je ne pense plus à rien.

Je devrais peut-être recommencer pour calmer l’hyperactivité de mon cerveau… le matin. À 9 heures, il est déjà trop tard, le jour a pris possession de mes rêves, je retourne à l’ordinaire. Comme les dimanches après-midi, un peu avant le souper où il fallait se rendre à l’évidence : je devais faire mes devoirs et apprendre les leçons pour le lendemain.

Mais quel plaisir que cette effervescence de quelques heures où les bras grands ouverts comme une voile, je pouvais voguer où le vent m’emporte, où même l’horizon est sans limites.

mercredi 7 janvier 2009

Je ne dois pas être un vrai écrivain

Je ne dois pas être un vrai écrivain. À 26 ans, un matin de septembre, je me suis assise devant un bureau que j’avais fabriqué pendant l’été dans le but plus ou moins avoué d’écrire et d’en vivre. Mieux, croyais-je si j’avais l’environnement nécessaire comme l’athlète qui performe mieux dans un bel habit de jogging. Pendant deux ans, j’ai beaucoup écrit, même publié et je me croyais lancée dans ma nouvelle carrière.

J’ai dû retourner enseigner, j’ai ensuite bifurqué vers le graphisme, le montage de journal, le montage de livres. J’ai appris les rudiments de l’édition. Je continuais à taper sur les machines à écrire et aussi sur les photocomposeuses. Devant les refus répétés des maisons d’édition, je me suis tournée vers le compte d’auteur, d’autant que nous étions outillés au journal où je travaillais. Mais je n’ai jamais réussi à me croire écrivain. Pas plus que je me sentais journaliste quand j’ai écrit des reportages pour La Terre de chez nous.

Maintenant, à cinquante-huit ans, c’est au compte-gouttes. J’attends qu’un livre soit publié avant d’en commencer un autre. Comme si je ne voulais plus écrire pour rien. Et comme je ne veux plus de compte d’auteur, parce que nulle en promotion, j’en vends très peu… j’attends. La biographie Jacques Lamarche, un homme une époque, éditée chez une petite maison régionale m’a rapporté l’énorme somme de 348 $, alors maintenant je ne veux que les plus importantes.
Alors… comme le voilier sur une mer calme, j’attends. Une première version du prochain manuscrit est élaborée, en fait c’est un roman que j’ai divisé en deux tomes. Encore faudrait-il que le premier tome finisse par paraître. Au début, il y a quatre ans, je n’osais en parler. Comme le fumeur qui écrase sa dernière cigarette ne sait pas trop s’il en parle ou non. Couteau à deux tranchants. Puisque le processus est en marche, mais que je n’ai toujours pas de contrat, en parler peut aider ou nuire? Comment avoir la tête à écrire du nouveau quand je sais qu’il est possible qu’on me demande encore une nouvelle version de l’ancien?

J’attends en me promenant ici et là dans les forums, les blogues, les livres, les courriels. Y laissant des mots… inutiles. Comme pour me tenir en forme, tout au plus.

Je ne dois pas être un vrai écrivain.
Vous me copierez cent fois: je suis un écrivain, je suis un écrivain.
À force de le dire, je le serai. Je sais, je l'ai déjà dit.

Laisser des traces

Au début quelques sites Internet que j’ai montés en amatrice pour avoir l’impression d’être de mon temps. J’ai cru que c’était un bon outil de promotion pour l’artiste peintre, l’auteure. Un outil complémentaire, une visibilité supplémentaire. Utiles finalement surtout via les courriels que l’on peut recevoir par la suite ou par lesquels on peut envoyer des images pour l’artiste peintre, des fichiers pour l’écrivain.

Puis ce fut un forum en généalogie après avoir découvert cette passion lors de lectures pour l’écriture de mon roman Les Têtes rousses. Puis un autre en camping, au début pour avoir des réponses à mes questions puis finalement pour le simple plaisir d’échanger avec d’autres campeurs et voyageurs comme nous.

Depuis peu un blogue, celui-ci. Et je découvre tout un autre monde parallèle, qui n’apparaissait que très peu pour qui n’y regarde pas de plus près. Découvert via les journaux, finalement.
Et je cherche nos semblables. Pour Louise, l’artiste peintre, très peu de blogues québécois. Les écrivains écrivent plus que les artistes peintres. Normal sans doute. Et je trouve ces écrivains timides dans leurs publications ou des jeunes qui veulent, qui y croient. Et comme chaque fois, force m’est de constater cette évidence qui me titille depuis l’avènement de la télévision : le pouvoir qu'on accorde aux médias. Et Internet n’en fait pas partie, on dirait. Internet est encore un complément, une ligne en bas d’un article de journal ou un petit encadré rapide pendant qu’un animateur jase de tout et de rien avec son interlocuteur.

Aux Jeux olympiques, si vous n’êtes pas sur le podium, qui êtes-vous? En littérature, si vous n’êtes pas publié chez un « vrai » éditeur, si vous ne publiez pas à 20,000 exemplaires minimum, qui êtes-vous? En art visuel, ah! en art visuel, c’est pire encore, il faut être mort ou d’abord vedette connue en un autre domaine, quand votre nom viendra-t-il sur toutes les lèvres? Et la consécration finale: la campagne de promotion dans tous les médias. À recommencer aux deux ans si possible sinon, c'est l'oubli. Un autre pousse déjà derrière.

Et même si… quelle est cette impression qui me laisse un goût amer qu’on n’est rien si on n’est pas du domaine public? Si je ne laisse de traces nulle part. Existe-t-on moins parce qu’on n’est pas connu? Et qu’est-ce qu’être connu? La célébrité, c’est très relatif? Je peux être connue dans mon village, dans ma région. X est connu au Québec et n’est rien en France. Y est connu aux États-Unis et n’est rien dans le monde francophone.

J’ai un problème, je crois.
Et ce n’est pas un blogue sur Internet qui va le régler.

mardi 6 janvier 2009

Hé! Un visiteur!

Hé ! mon premier commentaire de quelqu’un que je ne connais pas. Comme un premier vrai lecteur. Venu du hasard des clics de souris, d’un mot à l’autre. Et par curiosité, j’ai suivi la trace, l’ai découvert sur le sentier d’un hameau. En ai trouvé d’autres en chemin. J’ai lu. J’ai reconnu. Et pour une fois, ce n’était pas des Français. Je n’ai rien contre eux, au contraire, mais sur la grande toile francophone, à taper des mots en français on risque fort de tomber plus souvent qu’autrement sur des sites… français et c’est en voyant un euro ou un pointfr glissés ici et là qu’on s’aperçoit qu’on est en France.

Et de lire d’autres Québécois dans lesquels je me reconnais, me pousse encore vers l’écriture. Une motivation comme de voir d’autres œuvres enrichit la créativité de l’artiste peintre. Une des galeristes de Louise d’ailleurs l’a appelée cette semaine et la revoilà repartie dans des coquelicots, elle qui s’éternisait dans une sorte de léthargie-mésestime de soi qui ne la menait qu’au silence de sa spatule. En attendant qu’un éditeur m’appelle pour me donner pareil élan, je remercie cet internaute de m’en procurer un presque aussi satisfaisant.

dimanche 4 janvier 2009

Oui, mais

C’est fou ce matin, je me suis levée encore plus tôt que mes 6-7 heures habituelles. À 4 heures, je ne dormais plus. Je veux bien croire que Michèle Perras a écrit pour les béliers : « vous avez de l'énergie à revendre. À parier que vous avez déjà une foule de choses inscrites au programme du jour? », je ne crois pas à l’astrologie au point de consulter l’horoscope quotidien, mais j’ai eu la curiosité hier d’aller lire mon trajet pour l’année. Je suis si peu bélier de toute façon, mon ascendant verseau me rend moins fonceuse que la plupart de ces petites bêtes à cornes. Il me faudrait une personne qui sait analyser les cartes du ciel, là peut-être…

Mais ce n’est aux astres que je pensais pendant que j’hésitais à me lever si tôt.

Je me disais tant qu’à écrire un blogue, pourquoi ne pas être payée pour le faire. Qui voudrait bien me payer pour écrire? J’ai fouillé dans Canoë, une dizaine environ, rien sur la culture, mais les livres sont assez bien couverts. Chez Cyberpresse, près de vingt-cinq blogues. Pas besoin de moi. Dans Le Droit de Gatineau-Ottawa, pas un. Des chroniques seulement. J’aurais peut-être une ouverture de ce côté. Ça rendrait peut-être leur journal plus au goût du jour ! Quelle prétention, franchement ! Mais je ne changerai pas, je fais les questions et les réponses et je me mets dehors avant même de m’être engagée et même présentée : je veux rester à la maison, à la campagne de surcroît, et je ne suis pas très près de l’actualité culturelle.
— Oui, mais, tu pourrais recevoir les livres à la maison et en faire la critique, bon disons au moins la recension et ajouter quelques pensées personnelles.
— Oui, mais, tu n'es pas toujours à la maison.
— Oui, mais, je pourrais présenter un créateur de l'Outaouais par semaine.
— Oui, mais...
Et me revoilà repartie sur une autre piste : je fais partie de l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Peut-elle m’aider? Puis-je leur faire des suggestions, comme ajouter une page à leur site où il listerait les auteurs qui ont un blogue ou un site?
— Oui, mais, elle a bien d’autres chats plus importants à fouetter. (Qu’est-ce que c’est cette expression : fouetter des chats??)
— Oui, mais, si tu n’essaies pas…
Je ferais mieux d’aller me recoucher.

samedi 3 janvier 2009

Le journal du samedi matin

Je ne lis pas les journaux. Je ne regarde pas les nouvelles. Sauf peut-être celles qui concernent la culture en général et les livres en particulier.

Il était un temps, surtout quand je vivais chez mes parents, le samedi matin, en attendant que le percolateur bouillonne, mon père allait acheter La Presse, La Patrie. Il me laissait les bandes dessinées, mais j’avais déjà fini de déjeuner et j’allais jouer.

Et puis ce matin, un samedi, comme une vieille habitude qui remonte à la surface des jours frisquets où on a envie de prolonger le cocooning, je me suis dirigée sur cyberpresse.ca. J’ai lu deux articles sur le Byebye 2008 pour tomber d’accord sur tout ce qui s’y disait et puis, par plaisir et curiosité, j’ai cliqué sur « livres ». J’ai découvert le blogue de Chantal Guy. Que je ne connaissais ni d’Eve et encore moins d’Adam. Lu un peu en diagonale ses premiers textes. Jusqu’à celui du 15 décembre.

Et parce que j’ai accroché, je cite sa citation de Montaigne :
Ce que Montaigne avait bien compris avant l’Internet: «Nous ne pensons ce que nous voulons qu’à l’instant que nous le voulons et changeons comme cet animal qui prend la couleur du lieu où on le couche. Ce que nous avons prévu à cette heure, nous le changeons tantôt et tantôt encore, retournant sur nos pas. Ce n’est que mouvement et inconstance. Comme des pantins de bois, un fil étranger nous agite. Nous n’allons pas, on nous emporte… (…) Nous flottons entre avis opposés, nous ne voulons rien librement, rien absolument, rien constamment. (…) Je n’ai rien à dire de moi entièrement, simplement et solidement sans confusion et sans mélange. Ni en un mot.»

Rien que pour cette citation, je crois bien que je vais mettre son blogue dans mes favoris. J’ai bien eu envie de réagir, mais ça n’aurait fait qu’un vingt-deuxième commentaire perdu dans une mer qui date déjà de quinze jours.

Je lui aurais dit que c’est tout à fait comme ça que je me sens depuis plusieurs années. Tout le temps en fait, sauf quand un livre suffit à m’accrocher assez longtemps. Ou quand j’écris un roman. Et encore, je trouve qu’on ressemble à ces élèves du secondaire : incapables de se concentrer plus d’une heure sur le même sujet. Incapables de développer, d’approfondir une idée. Le temps d’un blogue tout au plus, ce qui est plus court encore que nos compositions à l’école (le temps d’un instant, j’ai jeté un coup d’œil sur la liste des blogues de cyberpresse et j’ai été jalouse : ils sont payés, eux ! Je prendrais bien un petit cent de temps à temps dans l’année.)
Je l’aurais félicitée, en fait il faudrait que je félicite cyberpresse d’employer le mot blogue, je ne sais pas ce que Internet attend pour franciser le mot (voir détails à ce sujet dans http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog#Franciser_l.27anglicisme).
Voilà, je dévie du sujet premier, je deviens le caméléon dont Montaigne parle.

Alors je change de paragraphe pour me taire.

vendredi 2 janvier 2009

Merci Gilles Vigneault

Pour Noël, j’ai reçu un beau cadeau : le livre de l’intégrale des chansons de Gilles Vigneault. Un livre qui me donne la fierté de demeurer dans le même pays que lui, l’élan dont mon cœur a besoin pour écrire à mon tour de belles paroles sur les gens que je connais, les paysages que j’admire.

« La seule façon d’être universel, c’est être profondément de quelque part ». Gilles Vigneault à Natasquan où j’irai peut-être l’an prochain mais je sais à l’avance que je n’y trouverai pas en une semaine ce que Gilles Vigneault nous en dit depuis 60 ans. Comme Fred Pellerin et son Saint-Élie de Caxton.

Si j’avais à être profondément de quelque part, je ne serai pas de Notre-Dame-de-la-Paix où je demeure depuis 1972, mais de la Petite-Nation, cette région dont les limites ne sont que celles que les gens qui y habitent veulent bien lui donner. Un nom qui vient des temps lointains où Champlain pagayait sur la rivière des Outaouais, que les Algonquins appelaient Oueskarini. Qui a nommé la seigneurie Petite-Nation que Monseigneur Laval a vendu au père de Louis-Joseph Papineau ? Je ne sais trop mais le Patriote, son frère Denis-Benjamin et leur père le notaire ont bâti cette seigneurie qui n’avait alors que cinq lieues sur six, y ont laissé un manoir et des heures d’histoire.

Je n’ai pas encore la notoriété de mon père, Jacques Lamarche, qui en a parlé aussi fort qu’il l’a aimée. Mes mots n’auront jamais l’ampleur de ceux de Vigneault, mais il est plus que temps que je commence à prendre la parole pour dire, pour écrire cette Petite-Nation qui n’a pas besoin d’être une entité administrative ou politique pour exister, pour survivre à tous les autres noms qu’on veut lui donner pour être plus invitante.

jeudi 1 janvier 2009

Bonne année

Je voudrais bien fêter la nouvelle année de belle façon. Faire une belle entrée comme une envolée littéraire. Un bilan de l’année? Je risquerais de tomber dans le négatif, la déprime, à ne ressasser que les mauvaises nouvelles. Je préférerais verbaliser mes rêves pour ce qui peut venir : la publication de mon roman, de nouvelles galeries d’art pour Louise ou de meilleures ventes dans les actuelles.

Mais que dit-on dans un blogue ? J’ai toujours peur de blesser quelqu’un, de recevoir des reproches, de semer la controverse. Parler, écrire, je veux bien, mais je ne veux pas de commentaires désobligeants, ni de réponses idiotes ni de réactions qui me bouleversent. Le besoin de s’exprimer n’a pas beaucoup en commun avec l’art de s’exprimer ou avoir la répartie facile ou être fort en argumentation, en discussion. Mais alors, jeter des mots sur papier, ça tout l’air égoïste, du genre à se regarder dans un miroir, mais sans accepter de voir le regard de l’autre sur nous?

Et si, pour l’instant, je souhaitais simplement Bonne année, ici et maintenant, sans autre pensée. Et être bien contente d’être en vie, en santé pour pouvoir le dire. Zut, j'en ai eu d'autres!!!