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mercredi 7 octobre 2009

Lire en marchant

Jour gris. Encore. Possibilité de pluie, donc pas de promenade à l’extérieur. Vingt minutes alors sur le tapis roulant tout heureux de voir que je viens le voir de temps à autre. Et puis, belle excuse pour lire, ce que je ne fais évidemment pas en marchant sur la route de gravier. J’ai essayé de poursuivre Les Filles de Lori Lansens, mais, à vitesse 3, il faudrait que je tienne le livre à deux mains. Plan B, lire Voleurs de sucre d’Eric Dupont : quelque 200 pages de moins, donc plus facile à tenir.

J’ai déjà lu Bestiaire avec un réel plaisir et ne croyant pas que l’auteur puisse faire mieux. En tout cas, il fait autant. Je le soupçonne d’établir une longue liste de mots se rapportant à un sujet et de les employer ensuite un à un en les accolant à d’autres, très souvent accompagnés d’adjectifs qui donnent force et visuel, issus d’une seconde liste de mots qui frappent, qui choquent, qui font image surtout, comme «on peut avoir des bonbons contre des bouteilles (…) cette nouvelle a sur moi l’effet de la découverture de la pénicilline dan un bordel parisien».

J’ai déjà lu aussi un roman où la narratrice était une petite fille de onze ans (La sœur de Judith de Lise Tremblay) et un autre d’Arlette Cousture faisait parler une fillette de cinq ans. Mais avec moins de bonheur que celui-ci où le principal personnage est un garçonnet de deux-trois ans. Faut le faire. Et on y croit. Même si on n’y croit pas, c’est délicieux. Tout ça autour d’un seul thème : le sucre. Le garçonnet est accro au sucre. Ce qui prouve une bonne foi pour toutes que ce n’est pas tant le sujet d’une histoire qui la rend intéressante mais le ton, le style. L’auteur n’en manque pas.

Croyez-vous que j’ai vu mes vingt minutes d’exercice passées? C’est la fin d’un chapitre qui m’a arrêtée et non le cadran rouge.

(photo empruntée à Allie qui en parlait déjà en 2005 >>> et qui m’a appris que c’était le premier roman de l’auteur)

dimanche 27 septembre 2009

On est tous sur le piedestal de quelqu'un

Je ne suis pas certaine que j’aime oublier. Même les livres que je me souviens avoir aimés, j’en oublie l’histoire. Les films aussi. Par exemple Katherine Pancol, je me souviens de son nom, comment elle l’écrit. Je me souviens que j’avais aimé ses livres, mais lesquels? En ces années-là, j’achetais alors je peux descendre au sous-sol, je regarde : Moi d’abord, à l’intérieur j'avais écrit: septembre 1980, ensuite, La Barbare: juillet 1982. Même en relisant la quatrième de couverture, ça ne me dit rien. J’ai dû en lire d’autres que j’ai fait venir à la bibliothèque. Dans sa bibliographie, il me semble que Scarlett si possible me dit quelque chose.

Jeudi, j’ai acheté Les yeux jaunes des crocodiles et La Valse lente des tortues. Je me les garde pour un voyage de sept heures en avion. Un aller, un au retour???

Les relirais-je tous? Probablement pas, parce que sinon, je devrai en relire beaucoup d’autres également : Marie Cardinal, Annie Leclerc, Hervé Bazin, Anne Hébert, Julien Green, Simone de Beauvoir, etc. Non, il faut vraiment que je règle ce problème, que j’y réfléchisse. Soit me demander pourquoi j’oublie, soit me demander si c’est important que je n’oublie pas, soit laisser aller, faire confiance à la vie. Être dans le présent et ne pas passer mon temps à revivre le passé. Non que je crains que ma mémoire me fasse défaut, quoique… mais ne voudrait-on pas aimer encore ce qu’on a aimé. Peut-être que c’est ça aussi aimer : on se souvient qu’on aime mais on oublie les raisons, les détails qui nous ont mis cet amour dans le cœur. Cultiver cet amour en achetant d’autres livres des auteurs appréciés, ce serait déjà ça. Comme on entretient une amitié en communiquant de temps à autre avec l’ami(e).

Toujours est-il que du blogue de Nathaly Dufour au Blablablog de Katherine Pancol, je n’ai fait qu’un clic. Je me suis permis d’écrire un petit courriel à l’auteure admirée. Et voilà que ce matin, wow ! elle me répond. C’est fou ce qu’on peut mettre certaines personnes sur un piédestal. Dans l’autre siècle, j’ai déjà reçu quelques lettres de lectrices et j’avais répondu, ce qui les avait surprises. Peut-être sommes-nous tous sur le piédestal de quelqu’un?

Bon, je vais quand même relire en diagonale quelques pages de Moi d’abord et de La Barabare. En attendant d’être dans l’avion.
(image empruntée à Renaud-Bray)

mardi 22 septembre 2009

Ecrire, lire ou travailler?

Au réveil, la première idée qu’il me vient, avant même de savoir s’il fait beau ou s’il pleut, je me dis que je vais me lever pour aller écrire, poursuivre sur ma belle lancée de la veille ou de l’autre jour quand j’étais au bord de la mer et qu’il m’était venu moultes idées de scènes à décrire, de personnages à développer.

Et puis, je me lève. En m’habillant, je vois le soleil et je me rappelle qu’il faut que je tonde le gazon, ou il pleut et je me rappelle qu’il faut que je finisse tel travail intérieur. En déjeunant, je lis. Ce qu’il y a de bien dans la lecture d’un livre ou le visionnement d’un film ou la visite d’un lieu, c’est que, malgré les conseils, les avis ou les commentaires lus ou entendus à leur sujet, une fois devant, vous oubliez tout et vous découvrez comme si vous étiez le premier à y goûter. Ce fut le cas, hier matin, en terminant Bestiaire de Éric Dupont. Commencé avant mon voyage en Gaspésie, et donc passage à Matane, Saint-Ulric, Rivière-du-Loup et tous ces villages où l’auteur, un gaspésien d’Amqui est-il dit sur la quatrième couverture, a situé ses personnages. Commencé avant mon départ, je n’ai rien lu pendant, tellement prise par rouler, manger, camper, visiter, le regard toujours tourné à droite, en direction de la mer. Repris avec plaisir à mon retour. Chapitre Les poules, particulièrement truculent. Un livre rafraîchissant par ce langage différent, original, par le choix des mots et des images. Un livre que j’aime bien non parce qu’il me parle de la Gaspésie que je viens de revoir après dix ans d’abstinence, mais plutôt d’un temps, d’une époque, de relations familiales et scolaires que je reconnais ici et là. Que je termine en dégustant lentement, sans penser à rien d'autre, signe que l'auteur a réussi à m'intéresser.

Je finis par m'assoir devant mon clavier, avec la ferme intention d’en parler. Et puis au passage, je vois les photos prises lors de ce voyage où le bleu du ciel nous a fait de si belles journées. Deux heures passent à les rassembler, les améliorer, les classer et les monter dans un jalbum. Grrr… j’oublie les accents, je recommence, je renomme, j’héberge. Le voici cet album>>>

De mes scènes pensées à mon réveil, il ne reste rien. Le domestique me happe. Demain peut-être.

(Photos: couverture de livre empruntée à Canoë et les vagues, photo de l'auteure à Forillon)

samedi 29 août 2009

Eric Dupont: la logeuse

Je poursuivrai la publication de mes dix billets sur les dix Créateurs de la Petite-Nation même si je vois bien que «les pinceaux» reçoivent moins de lecteurs que «les stylos». Il faut croire que la lecture et l’écriture attirent plus d’internautes-blogeurs que la peinture. Je suis à la veille de conclure que les artistes en art visuel ne sont pas très utilisateurs de blogues. L’artiste «de nos pinceaux» d’ailleurs recherchent beaucoup plus les images que les textes sur Internet. Je persévère tout de même, il ne sera pas dit que la Petite-Nation en général et les artistes de la région en particulier ne seront pas sur la toile.

Mais en attendant, retour à mes amours, les livres.

Comme plusieurs livres que je fais venir à la bibliothèque, je ne me souviens plus par quel visite de blogue ou de détour sur un site j’ai fais venir des livres d’Éric Dupont, mais je ne regrette pas ma demande. J’ai commencé par La logeuse. Style tellement différent dès le début que j’avais dû mal à « embarquer » dans l’histoire. Puis, l’originalité des noms ; Aristide Nordet, les Crachin, Madeleine Barachois et plusieurs autres ainsi, qui font référence à la Gaspésie, lieu de l’histoire et résidence de l’auteur, m’ont rendu curieuse de la suite. Page 42, je me suis levée pour aller chercher crayon et cahier, signe indéniable que le roman m’intéresse. Au moins en tant que moteur propulseur d’écriture. En cours de route j’ai trouvé un anglicisme « secondé » au lieu d’appuyé, je me suis dit c’est le travail de l’éditeur-réviseur, mais quand on sait que l’auteur est aussi traducteur... mais bon, le reste l’emporte haut à main sur cette petite faiblesse et je ne vais pas m’attarder à ce caillou sur un terrain si fertile.

Je me suis attardée aussi à cette maison d’édition que je ne connaissais pas, je me suis rendue sur le site, à part le nom de Nelly Arcan — que je n’ai jamais lue—, je ne connais personne. Nom à retenir donc pour qui cherche éditeur : Marchand de feuilles>>>

Je continue la lecture et je me demande d’où sort cet auteur pour être si différent. Comme Fred Pellerin avec ses contes. À quelles écoles sont-ils allés ces jeunes hommes pour écrire de manière singulière ? Aux mêmes écoles pourtant desquelles sortent tous ces élèves dont on dit qu’ils ne savent pas écrire. Où ont-ils puisé cette fantaisie, cet amalgame de phrases qui m’étonnent et me ravissent à la fois. Par la nouveauté, la fraîcheur, le rythme aussi. Les adjectifs utilisés par les medias sur le site de l'éditeur sont tout à faits justes et mérités à mon point de vue. Même si mon point de vue ne compte absolument pas dans la balance!!!

Bref, j’aime et je poursuis.
(photo empruntée au site www.librairiepantoute.com)

mardi 25 août 2009

L'antichambre de l'écrit

Je lisais avec plus ou moins d’intérêt le dernier livre de Robert Lalonde, Un cœur rouge dans la glace. J'aime bien quand cet écrivain fait référence à d'autres auteurs, mais cette fois, je n'accrochais pas, j'avais la tête ailleurs. Je me demandais de quel auteur je parlerais dans un livre si j'avais un personnage professeur ou lecteur. Je me suis levée, je me suis dirigée aussitôt vers Le tailleur de confettis de Francine Chicoine et j’ai lu :

(…) vous ignorez tout de cette étape de pétrissage ainsi que de votre actuel séjour dans l’antichambre de l’écrit ; à telle enseigne qu’il y a certains moments de vie que vous appelez des pertes de temps, d’autres que vous considérez, plus généreusement, comme des entre-deux, d’autres où vous avez l’impression de faire le plein ou de faire le vide. C’est selon, ça dépend des circonstances, de vos états d’âme et du temps qu’il fait. Aussi, au vu de l’apparente inutilité de vos dires et de vos faires, vous traînez souvent l’insatisfaction avec vous.»1

J’ai lu ce livre en 2003, je le relis encore aujourd’hui, avec plaisir, avec identification. J’aime tout des textes : l’originalité au sens où ce n’est pas un roman, ce n’est pas une histoire. Ce sont des couleurs-prétextes à écriture, mais surtout des textes qui me rejoignent tellement, du genre qu’on souligne à chaque page. Qui me jettent à terre parce que je me dis que jamais je n’y arriverai. À trouver mon style, à trouver surtout un éditeur, à quelqu’un qui croit en moi. Pas à mon immense talent, je sais bien que si j’en avais, mes livres seraient plus nombreux et plus longtemps en librairie, mais en moi, le peu que j’ai : le 100% de mon 60%. Les paroles d’un animateur d’un atelier d’écriture que j’ai suivi me hantent : « il y a des auteurs qui devraient se contenter de lire ». Avait-il lu cette phrase en quelque part ? Était-elle de lui ? Mais surtout, me visait-elle ? Des jours, je pense que oui. Des jours, je doute et des jours je m’en fous.

Pourtant ce matin, une idée, un filon et déjà la gestation, la prise de notes. Pas de longues recherches cette fois. Un plan, c’est certain, des portraits fouillés. J’ai même le titre aussi, mais je le garde au chaud pour l’instant. Et, une fois de plus, je traîne mon espoir en espérant sortir de «l’antichambre de l’écrit » avec la confiance au cœur et si possible en ma plume.

1- Francine Chicoine, Le tailleur de confettis, Éditions Vents d’ouest, 1998, page 1
(source photo: Éditions Vents d'ouest)

mercredi 19 août 2009

Henri Troyat: le troisième bonheur

Croyez-moi ou non, je n’ai découvert Henri Troyat que l’hiver dernier. Pourtant j’en avais trois dans ma bibliothèque. Des antiquités du temps de mes études ? Aucun souvenir. Toujours est-il qu’en février dernier, j’en ai lu trois, j’en ai parlé un peu >>>. Comme j’ai aimé, j’ai récidivé. Cette fois avec Le troisième bonheur, trouvé dans une librairie de livres d’occasion. Sans savoir que c’était la suite de Viou et à Demain Sylvie. D’ailleurs, ce n’est indiqué nulle part, sauf dans quelques commentaires pris ici et là dans certains sites de lectures.

Ce n’est pas parce que j’ai lu le livre en quelques heures, commencé le matin, fini le soir, en prenant mes trois repas et même quelques batifolages dans la piscine, que le livre n’est pas bon. Facile à lire ne veut pas dire littérature bas de gamme. Ce que j’aime de Troyat, c’est la simplicité de l’histoire. Presque rien : Une femme qui aime un autre homme que son deuxième mari. Sa fille (le personnage principal, donc son point de vue surtout) dans la jeune vingtaine qui réagit fortement. C’est tout, alors le talent de Troyat réside donc dans la richesse du texte, dans son art de rendre les émotions. ON sent ce que les personnages ressentent, on n’en déteste pas plus un que l’autre comme dans la littérature américaine qui se résume au combat entre bon et méchant. Ça glisse comme une patineuse de fantaisie qui nous émerveille de figures acrobatiques complexes, sans qu’il n’y paraisse, nous laissant admiratifs.

En cadeau donc je demanderais bien un coffret Troyat, comme j’en ai déjà eu un de Colette, mais je n’en ai pas vu. Je suis donc condamnée à les chercher et les obtenir un à un. Le plaisir durera plus longtemps.

(photo prise sur le site http://www.partagelecture.com/, ce n’est pas l’édition que j’ai lue, mais c’est évidemment le même texte)

mardi 18 août 2009

Finalement, c'était très bien

Le livre ne m’a pas déçue, l’histoire est intéressante, ton humoristique à l’occasion qui donne une originalité au livre et ça ne me dit pas de rajouter sauf que…

J’aurais voulu l’emprunter à la bibliothèque, mais il n’était pas encore arrivé, alors, finalement après n’avoir qu’entendu des éloges, je me suis fait plaisir et je l’ai acheté. Non, je ne le regrette pas. Je regrette rarement un achat de livre. Pourtant, j’aurais préféré ne pas en avoir entendu parler en bien. Je l’aurais plus aimé sans doute. J’ai cette tendance de compassion envers les mal-aimés. Alors que là, c’est le contraire, on en a dit tellement de bien que je lui ai cherché des poux. Mais ne pas en avoir entendu parler, je ne l’aurais pas acheté. Le cercle vicieux.

Les poux trouvés, presque rien : quelques anglicismes irritants à se demander où la traductrice a appris son français. Surtout la Tamise qui est restée une « rivière » !

Une fois que j’ai craché mes petites cruautés, je peux bien me rallier à tout le monde qui a aimé. Parce que différent. Parce que des lettres, genre littéraire que j’ai toujours aimé. Parce que dans un pays que les auteures nous ont faire découvrir, ce qui me donne envie de parler du mien pour le faire exister. Et, je l’ai déjà dit, rien que pour le titre.

J’aimerais bien être plus familière avec l’anglais, je lirais probablement ce site dont le graphisme me plait autant que la couverture de la traduction américaine du livre. Est-ce que ça dit que l’auteure Annie Barrows va nous donner d’autres petits livres-bonbons de cette catégorie ?

Et puis non, avant de faire partie d’un groupe américain, je commencerai au moins par me rendre aux Correspondances d’Eastman l’an prochain.

lundi 10 août 2009

J'aurais mis un trait d'union

Ce n’est pas encore la rentrée. Pourtant, je voudrais m’appliquer, remettre un beau devoir, comme quand j'entrais en classe en septembre. Que le graphisme de mon blogue soit parfait, à mon goût en tout cas, ce qu’il n’est pas. Prendre le temps de collectionner des photos originales et aussi belles que celles d’Allie quand elle illustre sa campagne ou présente son Gustave. Et écrire des phrases soignées pour commenter le livre que j’ai terminé en deux jours : La petite fille de Monsieur Linh que Philippe Claudel a écrit.

Même si bien des blogueurs en ont déjà parlé: Un moment pour lire, Carnets de lecture pour ne nommer que ceux-là, je tiens à rajouter mon fion-billet. Tout le monde en dit du bien. Moi aussi. Sauf que ça m'a dérangé qu'il n'y ait pas de trait d'union entre petite et fille.

Une histoire toute simple écrite comme un conte ou une longue nouvelle. Je cherche une comparaison : Le petit Prince de Saint-Exupéry? Non pour l’histoire, peut-être un peu pour le style. Pourquoi chercher un parallèle? L’histoire n’a pas presque pas d’importance : un monsieur déraciné qui arrive dans un pays dont il ne connaît rien, pas même la langue. Il est seul avec sa petite fille. Il vit dans une maison de réfugiés quelques semaines. Il rencontre un homme sur un banc. Les deux hommes deviennent amis, malgré la barrière du langage. Le vieux monsieur est envoyé ailleurs dans la ville, il cherche à retrouver son ami. Le retrouve enfin. C’est tout. C’est presque rien.

La beauté du livre n’est donc pas dans l’histoire (pas racontée comme ça, c’est certain). Elle est dans le ton, dans les mots qui coulent. Dans un geste sur une épaule, dans un paquet de cigarettes offert, dans la douceur de l’amitié, dans le regard qui cherche le pays, dans le silence qui raconte son passé. Et une fin qu’on n’attend pas (vous me direz si vous vous êtes posé la même question que moi au sujet du titre). Une fin qui aurait pu ne pas être, le livre aurait été magnifique quand même.

Parfois, je me sens caméléon : j’écrirais de la couleur du livre que je viens de lire. Et la couleur de celui-ci n'est pas noire, malgré les apparences.
(photo: empruntée à Google-images)

vendredi 7 août 2009

Saison de parlures

Ces jours-ci, trop de parlures. Des parlures légères d’été et de vacances.
Des parlures de température. Qu’on répète à satiété comme si ça pouvait changer quelque chose.
Des papotages, des racontages de voyages.
À quand la lecture, l’écriture, la peinture, la sculpture? Après le temps aux autres, à quand le temps à soi? À l’automne peut-être quand les estivants rentreront dans leur tanière, quand je rentrerai dans ma caverne.

Cette atmosphère fébrile, qui entoure les conversations tourbillonnantes, m’étourdit, m'alourdit. Le ton monte, on s’énerve, on s’éclabousse. Ce que chacun veut dire prend un air important. Chacun devient le centre du monde : le roi et le sujet tout à la fois, un monde duquel je suis exclue. Je parle aussi pourtant, je babille et je ne m’intéresse même pas moi-même ! Chacun devient émotion, devient passé, devient conteur du moindre bobo. Un monde essoufflant d’où l’on sort forcément fatiguée, comme si c’était un marathon à gagner : «ai-je tout dit? qu’est-ce que je voulais dire donc? Attends, attends, je n ‘ai pas fini !»

La lecture, l’écriture pour l’auteure «de nos stylos», la peinture et la sculpture pour l’artiste «de nos pinceaux» : un monde à l’opposé de la parlure. Dans le silence et le recueillement, dans le calme. Dans l’émotion aussi par contre, mais qui n’a rien d’une course à être dans le futur. Juste un temps présent. Prendre le temps de dire, d’écouter, de regarder, de faire naître.

Suis-je en train de dire que l’été n’est pas temps de création?

samedi 1 août 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates





Finalement, j’ai coupé court à la lecture du Monde sans fin de Ken Follett. Pour plusieurs raisons, mais surtout parce que j’en avais assez, j’en savais suffisamment, j’ai passé plusieurs pages et je ne raccrochais plus, j’ai lu ici et là et plus lentement les dernières pages. Je suis certaine que si je n’avais pas d’autres livres à lire, si par exemple j’étais sur une île déserte ou aux États-Unis en hiver et que je n’avais pas d’autres livres à me mettre sous la de… sous les yeux, j’aurais persisté, mais ce n’est pas le cas.

C’est donc avec un plaisir anticipé que j’ai finalement commencé Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Par contre, le fait de lire en même temps : mon manuscrit (fini hier), le journal de la région, des communiqués de presse que je dois écrire, mes blogues préférés et quelques autres textes, mon cerveau a du mal de passer d’un genre à un autre. Quand j'.tais aux études, il y a de ça des décennies, même que c'était au siècle dernier!!!, je pouvais passer d'une bande dessinée à un livre de philosophie, de Simone de Beauvoir à un Simenon, mais aujourd'hui, je n'essaierais même pas de lire (ou relire) Montaigne, Diderot comme l’auteur du blogue « Je devrais écrire », donc je me pardonne d’avoir du mal à me concentrer sur un livre qui contient des lettres.

Je n’ai pas lu trop de critiques (ou disons des commentaires) sur ce livre, si ce n’est que je n’en ai entendu et lu que du bien. Sauf que là, je tourne autour. Comme mon chien qui froissait sa petite couverture, la rassemblait autour de lui, essayait de s’y coucher, se relevait, tournait autour pour faire sa niche et finalement l’adoptait pour quelques heures.

Donc avant d’y plonger allègrement, je tourne autour. Je cherche à savoir pourquoi « patates », il me semble que c’est bien québécois. Bon, imprimé chez Gagné-Canada, serait-il traduit au Québec? Pourtant publié chez Nil, Paris, et à la fin : « mis en pages à Montrouge », ce n’est pas au Québec. Alors, bon j’accepte que patates soit un régionalisme français. Des lettres, en partant j’aime. J’ai toujours aimé les correspondances des grands écrivains, c’est comme une biographie. J’ai déjà essayé de publier des lettres, les éditeurs n’en ont pas voulu. J’ai bien dû faire acte d’humilité et reconnaître c’était probablement parce que c’était les miennes et non parce que c’était des lettres, un style littéraire un peu boudé, ai-je cru.

À vrai dire, je n’ai pas encore vraiment accroché. À chaque deux pages, j’arrête, je vais écrire ce que les phrases m’inspirent. Une lecture productive dirait Karim (un « vieux » blogue, mais dont les billets sont encore actuels). Dans les épluchures, une des correspondantes écrit au sujet des libraires qu’ils ne font pas d’argent. Pourtant 40% du prix de vente du livre, c’est quand même mieux que 10%, ce que font les auteurs. Je ne vais pas discuter sur chaque ligne. Bref aucune concentration.

Il faut dire à ma défense que je suis de garde aujourd’hui. L’artiste « de nos pinceaux » est partie au vernissage de son professeur de sculpture, celui-là même qu’elle a connu au cours de Mont-Laurier. Alors l’auteure « de nos stylos » garde le fort. Personne n’y est venu encore, mais je dois demeurer alerte.

En tout cas jusqu’à maintenant, je trouve que le ton des lettres ressemble à un blogue. Suis en train de virer paranoblogue, moi !

vendredi 24 juillet 2009

De ceci et de cela

J'aime bien cette formule: De nos pinceaux et de nos stylos, De ceci et de cela... Un restant de mes études en philosophie je crois bien.
Toujours est-il qu'aujourd'hui je me promène entre ceci et cela.

J'ai hâte de pouvoir lire et écrire sur ma prochaine lecture: Le cercle littéraire des amateurs d'éplucures de patates. Rien que le titre me fait sourire et me donne envie de m'y jeter et d'en lire des petits bouts. Raconter comment j'ai cherché ce livre. Mais je ne peux pas tout de suite, je dois d'abord finir Un monde sans fin de Ken Follett, qui n'en finit vraiment pas de finir, c'est le cas de le dire. J'ai beau passé par-dessus les trop nombreuses et inutiles scènes de sexe, il a tout de même 1286 pages ce livre pris à la bibliothèque et doit donc y retourner avant que je tombe dans Le Cercle littéraire... non non je ne l'écrirai pas encore!

À voir les images sur Google pour ce livre, je ne serai pas la première à le lire ni à en parler.

Et puis entre-temps, je dois fouiller dans les registres de ancestry.ca. Je suis abonnée jusqu'au 4 août. Après, je ne renouvelle pas. C'est un site en généalogie pour ceux et celles qui ne savent pas. Je veux vérifier si j'ai bien tous les Falstrault. Un patronyme assez rare, qui vient de Faulstroh. Heinrich, soldat auxiliaire allemand. Ça ne fait que trois ans qu'on le sait. Il faut que je vous conte... non, tiens un sujet par billet.
Donc celui-ci ne sera que: de ceci. Le cela sera pour demain.

vendredi 3 juillet 2009

De nos pinceaux et de nos stylos

L’artiste « de nos pinceaux » prépare son matériel pour le symposium Montebello en peinture. Première rencontre, cocktail dînatoire (drôle de nom auquel je m’habitue mal, autant pour le mot cocktail qui n'est pas mon genre, que l’adjectif dînatoire qui fait giratoire, on tournera en rond?), ce soir avec tous les artistes et leurs commanditaires. Et espérance de beau dodo parce que dès demain matin, 8 heures sur le terrain à monter son mini-chapiteau et installer ses tableaux. Espérance aussi de beau temps. À défaut de gros soleil au moins le moins de pluie possible que les visiteurs aient envie de sortir.

L’auteure « de nos stylos », elle, achève de corriger la quatrième version de son roman. Toujours au stylo, corrections sur papier. Ça se lit mieux, je vois les erreurs, surtout les changements de points de vue. Ensuite seulement, transfert sur ordinateur et travail avec le logiciel Antidote et ses précieuses cooccurrences (zut, depuis que Word a été automatiquement mis à jour, Antidote n’est plus automatiquement intégré, je dois l’ouvrir en deuxième fenêtre, mais bon, on va pas s’attarder à ce détail). Espérance de confiance de trouver les mots, de garder le ton surtout, de porter haut et loin cette histoire qui n’en finit plus d’être remaniée. Pas tant l’histoire finalement que les scènes.

Les lectrices « de nos pinceaux et de nos stylos » lisent respectivement le tome II de La poussière du temps de Michel David et Un monde sans fin de Ken Follett, dont on dit moins de bien que Les piliers de la terre, mais que je lis avec ravissement quand même jusqu'à maintenant.

La graphiste, elle, prend un temps de repos parce qu'elle ne voit plus clair dans les fichiers html autant pour les sites dont elle a la responsabilité que ce blogue qui n'est visuellement toujours pas à son goût. On peut pas tous être illustrateurs comme les propriétaires du Pigeongraphe (n'est-il pas assez beau? Jalouse, oh! que oui).

(sources illustrations: Le rosier de ma mère de Louise Falstrault; livre dans google images)

mardi 30 juin 2009

Lire ou ne pas lire, de Barcelo et de Decoin

Je pensais que je savais m’organiser. En plus je me sens très bien à ne dormir que six heures, donc en théorie, je devrais avoir le temps de tout faire. Pourtant je n’en fais pas tant. Déjeuner en lisant courriels, y répondre parfois. Lire forum, un seul, y répondre. Et voilà entre 30 et 60 minutes passées. Lire blogues, alors là me voilà partie pour une bonne heure avec en plus le goût de changer le modèle du mien ou de rajouter un billet. Chercher donc informations, hyperliens pour faire blogue, images à ajouter dans ledit billet. Me limiter à un sujet. Surtout me limiter à un sujet alors que je suis facilement coq à l’âne.

Aller réfléchir en lavant la vaisselle de la veille. Puis regarder dehors quel temps il fait, comment m’habiller. Décider si je vais ici ou là. Retour bien souvent devant l’ordi. Ces dernières semaines, faut bien que je travaille, monter et mis à jour trois sites. Si ça vous tente de les voir>>> Le reste de la journée y passe. Arrêt en fin d'après-midi. Lectures, dehors si possible. Les livres achetés à la librairie de livres d’occasion sont décevants ou bien c’est moi qui ne file pas pour ce genre de lecture ? J’en parle sur mon blogue ou pas? Faudrait bien, une de mes amies a dit à quelqu’un de lire mon blogue, que je parlais de livres. Bien peur de la décevoir. D’autres que moi ne se consacrent qu’aux livres. Moi je m’éparpille. Encore.
Donc, quand même, livres commencés :
Jane Austen à Scargrave Manor de Stephanie Barron. Il en est question ici >>> En partant, j’étais assez mêlée. J’ai cru pendant quelques instants qu’il s’agissait vraiment d’un roman que Jane Austen aurait écrit, mais jamais publié et qu’on avait retrouvé son manuscrit, mais une recherche sur Internet m’a permis de comprendre que c’était une auteure qui avait trouvé le moyen d’attirer les amoureux de Jane Austen. Une sorte de roman policier à l’accent anglais du 19e siècle. Plaisant sans plus, surtout si on aime Jane Austen ou le charme vieillot de cette Angleterre de «Orgueil et préjugés» Je l’ai fini, c’est déjà mieux que les autres.

Ville-Dieu de François Barcelo. Je l’ai pris parce que l’auteur est québécois, que quelqu’un me l’a recommandé, mais j’ai oublié de demander quels titres cette personne avait lus et aimés, alors j’ai pris celui-là au hasard. Suis rendue à la page 23, le temps de m’attacher au personnage d’Hervé. Je crois que j’aimerai, mais je l’ai mis de côté pour l’instant pour me lancer plutôt dans Promeneuse d’oiseaux de Didier Decoin. Cette fois encore j’ai choisi l’auteur plutôt que le titre. J’avais lu Louise, cet hiver, j’en ai parlé, j’avais beaucoup aimé et non pas seulement parce que ça se passait au Québec. Le ton, le vocabulaire, le style, l’art de raconter presque rien de si jolie façon. Cette fois, histoire plus complexe, pas tellement plus de personnages, mais toujours beaucoup de détails pour bien cerner l'intériorité. Belles phrases encore, mais si le style m’entraîne, l’histoire d’amour, elle, me laisse de glace.

Finalement, je pense que c’est moi le problème ! Pas les livres.

mardi 16 juin 2009

Telle mère quelle fille

Personne dans ma famille n’a souffert de sclérose en plaques. Mais j'ai eu des parents, comme tout le monde. Et, même si je n'ai jamais été abandonnée par eux, l’abandon a toujours été ma blessure. Et personne ne sort indemne de son enfance, je l’ai déjà dit, et Sophie Thibault a écrit : « on ne guérit pas de son enfance». Ou quelque chose du genre. (Pas facile de retrouver la phrase exacte quand on ne l’a pas prise en note lors de la lecture et qu’on n’a pas le texte dans son ordinateur pour faire CTLF F. ) Telle mère quelle fille de Monique Larouche Thibault et de Sophie Thibault.

Impudique a-t-on dit de ce livre. Pourquoi ? Pour un roman, c'est pourtant ce que l'éditeur attend, ce que le lecteur recherche. Elle a osé. Elle a écrit avec ses tripes et son cœur ce qui fait que ça nous touche aux tripes et au cœur. Elles ont écrit ce que je n’oserais jamais dire, comme pour refuser de m’avouer que j’y pense. Comme si elles avaient écrit pour moi, je les en remercie. En quelque sorte, elles me permettent d’avoir moins honte, de me sentir moins coupable d’avoir, à une certaine époque, détesté mes parents, d’avoir détesté le couple, le modèle qu’ils m’ont obligée à regarder. Sophie Thibault surtout, parce que bien entendu je prends la part de la fille. Pourtant je ne devrais pas prendre la part de personne. Monique aussi a été une petite fille. Rien à voir avec le fait qu’elles soient toutes deux des personnages publics, l’une plus que l’autre puisque à la télévision. J’aurais autant pleuré, j’aurais autant admiré si elles avaient été deux parfaites inconnues. Peut-être n’aurais-je pas été aussi curieuse de ce livre ? Et même si j’avais eu des photos des deux protagonistes, aurais-je trouvé Sophie aussi belle ? Pourtant un sourire triste. Ou les yeux.

Si je ne me suis pas identifiée à la maladie, à la culpabilité sûrement, sauf que la mienne n’a pas commencé à 10 ans. Identifiée à la petite fille devant le couple. Identifiée aussi à l’adolescente qui rêve de liberté. À la jeune fille qui cherche des réponses dans la religion et la psychologie. Identifiée à la femme qui n’a pas tellement envie de mettre des enfants au monde. Identifiée à la femme aussi, tellement identifiée que je transpose et que je trouve ma mère, un matin, complètement confuse, complètement grimaçante, qui devient dépendante, incontinente du jour au lendemain. Parce qu’elle était tombée, parce qu’elle a eu une infection urinaire et que personne ne nous a dit que ça arrive souvent quand la malade a une sonde. Un frère et une sœur (autre identification s’il en faut) catapultés dans un univers inconnu, devant des mots dont ils ignorent et le sens et l’importance. Identifiée à l’aidante naturelle qui arpente les murs d’un CHSLD, qui sent, qui entend, qui voit, qui attend, qui espère, qui se réjouit d’un sourire, qui essaie de ne pas montrer sa tristesse quand sa mère ne file pas.

Un livre qui, sait-on jamais, m'aura montré comment parler des relations mère-fille, père-fille, avec émotion, compassion. Un livre qui m'aura fait pleurer, c'est déjà ça.

source de l'image: http://www.librairiepantoute.com

samedi 9 mai 2009

longueur de blogue

Je voulais d'abord écrire un billet à chaque jour ou à tous les deux jours sur les impressions que font naître la lecture de Les piliers de la Terre de Ken Follett. Et puis, prise dans la lecture, j'ai oublié, je n'ai plus senti le besoin aussi pressant, surtout.

Pourtant, mercredi soir dernier, la bibliothèque me remettait Enthéos de Julie Gravel Richard. Dès la page 15, je me lève, je cherche ce petit cahier dans lequel il reste quelques pages où je pourrai griffonner, sans savoir que je l’apporterai avec le livre tout au long de ma lecture.

Mais voilà, j'aurais dû venir publier à mesure sur ce blogue parce que maintenant j'ai plus de 1500 mots, c'est un peu beaucoup pour un blogue, non? Je le coupe? je l'oublie? je l'envoie à l'auteure?

À suivre...

lundi 27 avril 2009

Lecture achevée

(À la suite du billet de mercredi 15 avril)

Le livre de Joe : je l’ai terminé ce matin. Les yeux embués de larmes comme il est souvent écrit dans les romans. Et le souffle retenu aussi. La fin était prévisible, mais ce n’est pas pour autant que je ne voulais pas la lire jusqu’à plus soif. Finalement, c’est un très bon roman. Je le savais puisque, malgré mes nombreux arrêts, je ne pouvais m’empêcher de le reprendre et de gruger sur les heures plus lucratives un peu de minutes ici et là. Un roman américain qui ne répond à aucune recette, donc du style. Vif, contemporain. Un peu de sexe comme l'éditeur doit en demander mais entouré de tendresse pour plaire aux femmes sans doute.

Et si, depuis quelques années et quelques lectures, je remarque une nette différence entre les romans écrits par les hommes et ceux écrits par les femmes (par exemple La rage de Louis Hamelin, un chef d’œuvre a-t-on dit, eh bien je n’ai jamais réussi à l’aimer ni à le finir et, avant-hier encore je terminais facilement Eva Bouchard de Marcelle Racine et je ne suis pas certaine que bien des hommes le liront), je pense bien que Le livre de Joe s’adresse autant aux lecteurs qu’aux lectrices. Identification sans difficulté.

lundi 20 avril 2009

Le printemps

Le printemps venu, peut-être que les blogues se taisent. Un peu. Alors que les bernaches criaillent au bord de la rivière des Outaouais. En ce qui me concerne, non que les mots ne se promènent pas dans mon esprit, mais le temps de venir les jeter sur l'ordi me manque cruellement. Dépliants à monter pour la saison touristique qui vient. Mon site internet que je mets à jour. En fait, refonte complète avec nom de domaine en vue, que j'ai trouvé ce matin dans la piscine.

Lecture en cours: Eva Bouchard, La légende de Maria Chapdelaine de Marcelle Racine. Qui donne évidemment le goût de relire le roman de Louis Hémon. Se lit tout seul. Une biographie d'Eva Bouchard qui aurait servi de modèle à Louis Hémon à ce qu'un journaliste a dit quelques mois après la parution du roman en feuilleton. Louis Hémon étant décédé avant même d'avoir vu la publication en livre n'aura jamais pu confirmer ou non. Je n'aurais pas voulu savoir toute l'histoire des membres de la famille, mais les personnages-personnes sont assez attachants que je me suis forcément identifiée, du seul fait d'être québécoise. Les recherches fouillées de Marcelle Racine sont devenues un roman très intéressant. En tout cas, j'aurais le goût d'aller voir ce qu'est devenu le village de Péribonka et le musée d'aujourd'hui. Pourtant je me sentirais voyeuse, du genre aller voir les jumelles Dionne en Ontario dans les années 1940. Pas mon genre.

Et le terrain à gratter, l'auto à faire belle, les gens à recevoir, l'ordinaire.

Alors ce petit billet tout court qui ne ressemble pas du tout à un blogue. Une image qui ne représente que quelques minutes de ma journée.

mercredi 15 avril 2009

Lecture inachevée

Il y a des livres comme ça, qui ne sont pas chanceux, ils passent entre deux activités lucratives. Ils y perdent en importance, en temps que je leur accorde. Je lis surtout le matin, en déjeunant, parfois plus tard, en marchant sur le tapis roulant. Alors forcément, les jours où je dois terminer un dépliant, développer un site internet, apprendre un nouveau logiciel... mon esprit est déjà ailleurs.

Donc Le livre de Joe de Jonathan Tropper, commencé dans l'enthousiasme, traîne sur la table au milieu des miettes et des traces de café, et ce, depuis bien trop de jours. Un livre dont j'ai encore oublié comment il a atterri sur ma liste de demandes à la bibliothèque, mais qui, dès le début, m'a coupé le souffle. Une fellation à la quatrième ligne, il y a de quoi restée interloquée, avouons-le. Retenir l’idée : frapper fort. Je lis donc d'une traite les quarante premières pages et puis, bang, à la page 41, je dis à haute voix: « ah! non! ». L'auteur raconte l'histoire d'un écrivain qui publie un best-seller. Eh! bien, à cette page 41, voilà que le lecteur, heureusement solidement accroché au roman, a droit à l'autre roman, celui écrit par le personnage. Facile à repérer parce que typographie différente, je feuillette pour voir si c'est occasionnel ou si le procédé revient. Il revient.

J'ai fermé le livre quelques jours, comme une punition pour m'avoir déçue. Depuis qu'une directrice littéraire recule l'échéance de publication parce que dans un de mes manuscrits, elle décroche entre deux parties, on dirait que je vois des possibilités de décrochage partout. Comme le style et l'histoire me plaisent, j’ai repris. J'aime le ton aussi. Je pourrais avoir certaines difficultés avec cet hyperréalisme qui fait que le lecteur a le droit aux noms de rues, aux noms de restaurants, mais ça fait américain, dynamique.

L'un des inconvénients de mon statut d'écrivain (...) est que je semble devenu incapable d'habiter pleinement le moment présent. Une partie de moi-même demeure toujours en retrait, à analyser, à recherche le contexte et le sous-texte, à imaginer comment je décrirai l'instant une fois qu'il sera passé.
Juste à lire ce genre de phrase qui me sied comme un gant, il est certain que j'ai poursuivi ma lecture, ne serait-ce que pour en trouver d'autres semblables. À chaque retour à « l'autre livre », celui du personnage, petit recul, arrêt qui se prolonge chaque fois un peu plus. D'autant que j'ai des travaux de graphisme à produire et un terrain à gratter…

Le finirai-je ce livre? En tout cas si je ne le termine pas avant de le remettre à la bibliothèque, ça ne veut pas dire qu'il est inintéressant, c'est que ma tête est ailleurs.

dimanche 5 avril 2009

Fanette de Suzanne Aubry

À la bibliothèque, cette semaine, m’attendait Fanette de Suzanne Aubry. Comme souvent, je me suis dit : « c’est bien moi qui ai commandé ce livre? » Je ne me rappelais plus. Pourquoi donc? Le quatrième de couverture ne m’éclairait pas vraiment, mais « Le mot de l’auteure » m’a saisi au cœur : L’Irlande, la famine de 1847, nom de son ancêtre. Vite regarder la maison d’édition et surtout la date de publication : Libre Expression 2008. Fiou! Ce n’est pas mon histoire.

Je me suis mise à la lecture tout de suite. D’autant que la bibliothécaire m’a dit que je devais remettre le livre la semaine prochaine. Finalement, seules les cent premières pages racontent un peu la famine, Grosse île. Une trame, un point de départ. Ensuite, c’est un roman policier : un viol, un meurtre, une disparition, une enquête. Plus que ça bien sûr. Assez bien écrit, structure facile à suivre même si on saute de-ci de-là entre les années. Naturellement, je vois ce qu’on reprochait à mes textes lors d’ateliers d’écriture : répétition du prénom (trois Eugénie de suite, en début de paragraphe), répétition inutile du pronom « elle », un « lampe à l’huile » alors qu’il faut écrire « lampe à huile ». Le genre de détails que je ne relèverais même pas si je me contentais de lire en tant que lectrice, mais voilà, je lis aussi avec les yeux d’une auteure en attente de publication ! Le petit démon qui chuchote « pourquoi elle, elle est publiée et pas moi? ». Le diable en remet : « elle prévoit déjà six tomes, elle! »

Je dois bien avouer que, même si la fin est enchevêtrée d’informations nouvelles qui, on le comprend, prépare le tome 2, je vais faire venir la suite à la bibliothèque. La lectrice fera taire un peu l'auteure jalouse et jouira de son plaisir délicieux.

mercredi 11 mars 2009

Lire un crayon à la main

Je ne sais pas parler des livres des autres. Probablement pas non plus des miens. Je ne sais pas faire un résumé, rassembler mes idées. Je le sais parce que j'ai déjà essayé en écrivant pour un forum, très intéressant par ailleurs. Heureusement, avec Internet, on peut copier, en donnant la source. Ce que je n'ai pas le goût de faire non plus, perte de temps, tout le monde n'a qu'à écrire dans Google.

Et même écrire ce que j'en pense, j'ai peur, je n'ose pas, je ne veux pas critiquer, je ne veux pas en dire du mal et je ne veux pas non plus en dire du bien, tout à coup c'est trop? Je voudrais pourtant donner aux autres le goût de le lire -- ou pas, c'est selon. Probablement n'est-ce qu'un exercice? Une habitude. Un peu de réchauffement chaque jour, une phrase d'abord, puis un paragraphe, de la concentration. Prendre des notes en lisant? Non, je n'irais pas jusqu'au pensum. Pourtant, vous dirais-je ce qui fait souvent que j'aime un livre? Si j'ai un crayon à la main et qu'à chaque dix lignes de lecture, je vais écrire une ou deux phrases dans un cahier. Pour moi c'est preuve qu'il m'allume comme disent les jeunes. Il est vrai que mon esprit ne cesse de faire des phrases: la nuit quand je ne dors pas et ma foi, même dans mes rêves. Je peux repasser dix fois ce que j'ai dit ou pas dit, ce que j'aurais dû dire, ce que l'autre a répondu. Je déteste le téléphone parce que je ne peux pas me reprendre.
Livres, ah oui. Il me semble qu'il faut donner le contexte de la lecture. Par exemple, je suis en train de lire L'araigne de Henri Troyat (et j'ai une vieille version en livre de poche, image différente de celle que je joins). Dire pourquoi j'ai choisi ce livre sur les rayons de la bouquinerie. Parce que quelqu'un... c'est souvent quelqu'un dans une conversation ou un journal ou un blogue qui, lui ou elle, a réussi à m'intéresser à lire tel livre. Cette fois-ci une connaissance qui lit un peu de tout, comme moi. Je voudrais en faire autant, à mon tour. Mais peut-on jamais? C'est comme quand une cousine m'a parlé de telle ville à visiter, elle était à ce point enthousiaste que je m'y suis rendue. J'ai aimé aussi. Pas nécessairement les mêmes endroits, mais j'ai découvert mes coins à moi. Quand je suis venue pour en parler à une de mes amies, comme on partage un secret, elle s'y est rendue, elle a vu, et depuis ce temps, elle ne réussit qu'à m'en dire du mal. Ça me tente encore de révéler mes coups de coeur!!!

Livres donc. Troyat. Pourtant, je savais que je retournais au début du siècle dernier. Dans cette France d'une autre époque, avec d'autres moeurs que ceux de la littérature plus contemporaine. Je me suis laissée aller à la découverte, comme si c'était nouveau. Je ne voulais pas que ça fasse trop scolaire, du temps où j'étudiais Camus, Sartre et compagnie.

Je peux au moins dire que, comme la ville de ma cousine, j'ai aimé. J'ai apprécié être transportée dans ce temps qui n'existe plus, et connaître des personnages qui, probablement eux, existent encore, mais ne sont nullement décrits avec autant de détails, d'adjectifs et ne sont pas entourés de vieux livres entassés dans une bibliothèque que l'on époussette, mais à laquelle on ne réussira plus jamais à enlever l'odeur de cigarette et de pages jaunies. Bref une atmosphère, une odeur, un ton. Un conflit bien sûr mais subtil, pas trop évident comme à l'américaine, comme une recette. Le personnage principal bien campé, le frère possessif, un enquiquineur qui veut gérer la vie de tout le monde. Aujourd'hui, on dirait le manipulateur par excellence. Ses soeurs et sa mère, portraits de femmes qui ont l'air dépendantes, mais, qui heureusement surmontent le handicap de leur époque et des attributs... qu'on (le fils et frère surtout) leur attribue justement.

Ce qui m'a agréablement surpris de Troyat c'est qu'il écrit assez moderne pour les années trente : petites phrases courtes, parfois même sans verbe. Je n'ai su qu'après que L'araigne était le prix Goncourt 1938. L'aurais-je acheté dans la bouquinerie si j'avais su? J'aurais hésité, en tout cas. Contente, je crois que c'est le deuxième prix Goncourt que je lis avec plaisir. C'est fou, finalement j'aime un peu de tout, pourvu que ça me mène à l'écriture.